mer.

17

avril

2013

Ici, en Australie

En partant d'Australie pour la Nouvelle-Zélande, nous avons la sensation que nous allons bientôt quitter une partie du monde, un côté du globe. Ca fait drôle. Un peu moins quand on voyage et commence à avoir fait pas mal de choses depuis plus de 5 mois, mais quand même. Nous réalisons que nous allons être demain diamétralement opposé à notre pays d'origine.


Sensation aussi que la Polynésie et l'Ile de Pâques vont faire tampon, perdues au milieu du Pacifique. Et pour être franc, l'Amérique du sud nous fait moins rêver, tout en sachant que c'est une partie non négligeable en terme d'espace et de durée, et c'est ça qui est bien, d'aller vers la découverte et l'inconnu, rencontrer ce que nous ne connaissons pas du tout... on va vraiment en prendre plein la tête. La sensation que quand nous y serons, nous allons découvrir une autre partie du globe presque aussi loin et reculée que les autres. En tous cas, pour l'instant, nous en sommes presque à la moitié de notre voyage, au moment pile où nous sommes le plus éloignés de notre point de départ.


Du coup, pour récapituler, pêle-mêle. Ici :

 

- La vie est clairement plus chère qu'en France

 

- On trouve facilement du kangourou au supermarché

 

- L'état d'esprit est détendu. C'est toujours "No worries" (pas de soucis)


- On a envie de sourire aux caissières des magasins qui sont cools et souriantes


- Dans les grandes villes comme Sydney, il n'y a pas d'aborigènes. Après avoir cotoyé légèrement cette culture et partie importante de l'Histoire du pays, nous avons un peu l'impression d'être... dans un autre pays


- Les chauve-souris sont immenses. Elles volent au dessus de vous à Sydney quand vous prenez une bière en terrasse, et font 1 mètre d'envergure

 

- La culture du corps est importante, surtout sur la côte. Le sport occupe une place importante dans la vie des gens


- Les gens remercient le chauffeur du bus en descendant


- Le litre de sans plomb est à 1,80$AUD (soit presque 1,5 euros). Les prix ont varié de 1,35 AUd à Adelaïde, à 2,37 en plein désert


- Les maisons n'ont généralement pas d'étages (sauf dans les grandes villes)


- Les bornes kilométriques sur le côté des routes indiquent la distance jusqu'à la prochaine grande ville, avec le nombre de km pour y aller (par exemple, MEL 250 quand vous êtes à 250km de Melbourne)


- Les policiers ont des chapeaux de cowboys


- La bouffe n'est pas terrible, à part leur boeuf, vraiment délicieux.


- Nous avons eu de la chance de pouvoir faire rentrer notre saucisson, car l'importation de produits alimentaires est extrêmement règlementée. Ouf.


- Il y a 20 millions d'habitants seulement, dont la moitié concentrée entre Sydney, Melbourne, Cairn, Perth, Adelaïde et Canberra. Ca laisse 10 millions d'habitants pour le reste. Et 60 millions de Kangourous


- Quand vous roulez sur une route en gravier dans le désert, beaucoup de poussière s'élève derrière la voiture, un peu comme dans les films


- La différence entre les aires de repos australiennes et françaises ? Ici, la terre est rouge, les tables en bois sont recouvertes d'un hauvent, il y a souvent une énorme citerne avec un robinet contenant de l'eau (potable ou non), une maisonnette avec des toilettes, un barbecue à gaz. Les panneaux d'avant indiquent si l'eau est potable, demandent de ne pas faire de feu, s'il y a oui ou non des toilettes, et un poste d'essence. Autre différence, vos déchets attirent les dingos.

 

- Les panneaux "floodway", "dip", "crest", ou "grid" vous préviennent en cas de montée, de creux, de zone innondable en cas de pluie, ou de grille. Les routes ont aussi des barrières pour bloquer leur accès suivant la météo, les inondations etc...

 

- La nature est vraiment sauvage, laissée à elle-même sur des territoires grand comme la France. La population la respecte beaucoup

 

- Le menu des Mc Donald australiens ?  Fisher&chips, Mighty angus burger, Chiken bacon deluxe, souvent à 9,35 AUD

 

- On ne parle pas d'"australiens", mais de "Aussie", qui veut dire la même chose. Un peu comme on dirait un "Frenchy"

 

- Dans les taxis, la ceinture à l'arrière est obligatoire

 

- Quand nous voyons des gens amputés d'une jambe, voire des deux, on se demande toujours si cela est dû a une attaque de requin

 

 

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mer.

17

avril

2013

J45 - Last one

Dernière ligne droite avant le départ pour la NZ. Nous sommes un peu la tête dans le guidon, et comme nous le disions hier, nous avons pas mal de choses à faire. Nous avons cependant bien avancé, et devrions finir tout ce que nous voulons, même si nous nous couchons un peu tard. De toutes façons, le vol demain est à 9h, ce qui veut dire que nous allons devoir prendre la navette pour l'aéroport vers 6h du matin. Mais vous savez quoi ? Ce n'est pas grave, car pour la première fois depuis plus d'un mois, ces lignes sont écrites ce soir (il est 2h du matin), et non pas une semaine après (ou plus) la date indiquée au début de l'article. Nous aurons au moins la satisfaction de prendre l'avion sans avoir de boulot, et de pouvoir nous consacrer totalement à notre nouveau pays. Car une fois que l'avion a décollé, et que l'on arrive autre part, c'est toujours pénible de devoir revenir sur les souvenirs du précédent et de devoir reprendre la plume pour quelque chose qui commence à paraître loin.


Journée bien remplie, à travailler ce matin sur les articles et les vidéos, puis à aller cet après-midi en ville pour faire quelques achats, passer à la poste, s'arrêter prendre un burger dans un fast-food, et aller quand même faire une pause à Circular Quay, pour regarder l'opéra une dernière fois. Nous sommes rentrés vers 19h, après avoir fait un détour par Bondi Junction pour retrouver un magazine spécifique que Fred voulait. Nous avons dîné dans un restaurant vietnamiens à côté de la guesthouse, avec Clarisse et Nico. Nous étions passés plusieurs fois devant l'endroit depuis deux semaines, et n'avions jamais pris le temps de nous arrêter, alors pour le dernier soir, nous voulions nous faire un peu plaisir et aller là-bas. C'était d'ailleurs pas mal. Moment d'émotion pour Clarisse et Audrey au moment de se dire au revoir, elles qui étaient déjà là ensemble il y a trois ans. Nous sommes ensuite rentrés, et Fred a écrit les trois articles restants, pendant qu'Audrey préparait les sacs. Elle s'est couchée après avoir fini, et lui ne va pas tarder à monter, pour dormir un peu quand même.

 

 

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mar.

16

avril

2013

J44 - Ca bosse

Avant-dernier jour en Australie. Ca fait un peu bizarre, et ça sent la fin. Surtout qu'il ne fait pas beau, et que nous savons très bien que nos derniers jours, comme souvent, vont être consacrés à mettre le site complètement à jour avant le prochain pays, faire les sacs, et cette fois-ci passer à la poste. Bref, pas mal de boulot. Après ces 4 journées de plage, on ne va pas se plaindre. Mais il doit bien y avoir 6 ou 7 articles à écrire, encore pas mal de photos à charger, et toutes les vidéos à uploader. Fred sent qu'il ne va pas dormir beaucoup entre ce soir et demain. Nous avons un peu l'habitude. Au final, nous nous rappellerons sûrement ces coups de bourre, ces prises de têtes, cette tension liée au fait que nous voulions que tout soit fini, que le résultat soit là, ce stress caractéristique des fins d'étape. C'est aussi ça le voyage, et la contrepartie de tenir le site comme nous le faisons. Nous devons aussi booker une guesthouse à Christchurch pour jeudi soir, et aimerions planifier un peu plus la Polynésie.


Debouts à 9h, nous partons pour la plus grande bibliothèque de la ville, proche de Martin Place. Juste avant, nous allons récupérer nos sur-sacs, que nous avions donnés à réparer chez une couturière à côté de la guesthouse, suite à nos lanières qui avaient lachées au Cambodge. Le boulot est bien fait, nous verrons si cela tient bon. Nous arrivons à la bibliothèque à 11h, et découvrons en nous asseyant à une table que la connexion est décevante. Les vidéos mettent un temps fou à charger. A la fin de la journée, la première ne sera même pas terminée. Nous nous séparons pour avancer chacun sur un ordinateur. Ca bosse dur. A 13h, nous déjeunons dans l'enceinte, en laissant le PC sur la table avec des affaires pour éviter toute coupure. Fred a un rendez-vous à 14h15 avec un ancien de son école, ayant monté une boîte de recrutement et de business-development. Il laisse donc Audrey, et part en bus un peu plus à l'ouest de la ville. La personne qu'il rencontre, et qu'il avait déjà eue au téléphone il y a plusieurs mois pour prendre des infos, est très sympa. Le contact est facile, détendu, informel. Pendant une heure et demi, il raconte son parcours perso et pro, les raisons et circonstances du tour du monde, ses projets et idées, et échange avec ce presque quarantenaire très smart, à l'eprit vif. Pendant ce temps, Audrey continue à travailler sur l'ordinateur. Il est 16h quand il revient. Nous partons à 19h20, après avoir réservé notre chambre de jeudi soir... dans une ancienne prison, reconvertie en hotel ! Ca va être drôle, et nous pourrons dire que nous aurons dormi en prison une fois (la seule espèrons) dans notre vie. Nous rentrons au Eva Backpacker's Hostel, après être passés chez Domino's pizza, puisque les tarifs sont divisés par deux le mardi. Nous mangeons en discutant avec un allemand en vacances, pilote d'avion chez Lufthansa. Nous continuons ensuite à travailler sur l'ordinateur. Vers minuit, nous conseillons nos 3 amis français sur leur parcours vers le nord du pays, puisqu'ils ont acheté une voiture aujourd'hui. Ils ont la vingtaine. Nous nous revoyons il y a un mois et quelques, quand les rôles étaient inversés, et que nous écoutions ceux ayant parcouru le pays nous conseiller. Marrant. Ils angoissent à propos de certaines choses, n'ont pas pensé à d'autres... des choses qui nous paraissent normales aujourd'hui et ne le sont pas pour eux, comme cela ne l'était pas pour nous avant. Ce qu'ils vont faire, on sait faire. Ce n'était pas le cas il n'y a pas si longtemps. A 2h15 du matin, il ne reste que nous en bas, quand d'autres rentrent de soirée et font réchauffer leur pizza juste à côté.

 

 

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lun.

15

avril

2013

J43 - Surfing hard

Grand jour aujourd'hui, le plus attendu en tous cas par Fred, car des vagues de 2 mètres ou plus sont attendues. Pas question de rater ça. Premier réflexe au réveil, à peine descendus dans la salle où nous pouvons capter internet (la connexion n'est pas bonne dans la chambre), consulter sweelnet pour avoir confirmation que ça va être bien. Réponse, oui, mais un peu moins qu'attendu. Mince. Bon, pas grave, on va quand même y aller, surtout qu'à partir de demain, il se remet à pleuvoir. Dernière chance donc d'être dans l'eau, de se baigner, et de profiter, bien que le temps soit clairement moins sympa qu'hier. Il y a en effet pas mal de nuages un peu partout, mais la couche n'a pas l'air trop épaisse. Nous faisons donc le trajet habituel, n'oubions pas de prendre nos sandwhichs, et arrivons à 10h à Manly. Il y avait bien moins de monde d'ailleurs sur le ferry. En arrivant, plutôt que d'aller tout de suite sur la plage, nous traînons un peu et nous arrêtons boire un chocolat chaud, qui s'avère divin, avec une épaisse couche de crème sur le dessus (environ 3cm). Miam. D'ici, on ne voit pas bien s'il y a des vagues, mais il semble que ce soit quand même plus gros que les autres jours. Après avoir payé, et en s'approchant près du bord, effectivement, il y a quelques beaux murs d'eau, relativement réguliers. Il y a moins de monde dans l'eau, et sur la plage également. Cependant, au fur et à mesure que les heures vont défiler, la plage va se remplir. Et le soleil se montrer, contrairement à cette fin de matinée. L'ambiance est différente. On sent que l'océan montre un peu plus sa puissance, notamment lorsque l'on voit quelques surfeurs glisser tout le long des vagues, littéralement de notre droite vers l'autre bout à gauche, ou encore lorsque l'on aperçoit la tête et la planche de certains dans l'eau, et la manière dont ils sont soulevés lorsque la lame passe sur eux. Ca a l'air sérieux. L'autre détail révélateur, c'est qu'il y a aujourd'hui presque trois plans d'eau, quand on regarde la mer : un premier, pas très loin, avec de l'écume (en fait un petit mètre) arrivant vers vous, un autre, un peu plus loin, où certaines vagues cassent en s'enroulant joliment, et un autre, derrière, encore plus loin, où l'on peut voir arriver la vague d'après, souvent bien plus foncée, depassant déjà la précédente en terme de hauteur, et qui s'apprête à breaker (et parfois se mettant déjà à casser). Parfois, cela se calme un peu, mais lorsque l'on est sur le sable, voire les pieds dans l'eau, ça devient plutôt impressionnant. Les surfeurs présents s'en donnent à coeur joie, et certains font de belles figures. Fred essaie de capter un peu tout ça en vidéo, ou en photo, sans gros succès, et ne s'attarde pas, car son envie d'y aller le rattrape. Il va donc louer un body et une combi, ainsi que les palmes qui vont avec, car il va falloir passer la barrière avec de pouvoir se mettre en position. Pour Audrey, ce sera lecture et bronzage (si les nuages veulent bien partir un peu), car elle se ferait probablement balayer en moins de deux secondes, vu parfois qu'elle avait du mal à progresser les derniers jours. La plage est aujourd'hui en outre interdite aux baigneurs. Fred se lance à l'eau, et mesure déjà la distance qu'il va falloir parcourir pour passer le mur. Après un peu moins de dix mètres, l'eau au niveau de la taille, les restes des vagues, sous forme d'écume blanche déferlante, l'oblige déjà à bien tenir ses pieds dans le sable, sous l'effet de la poussée. Rien que là, on sent la puissance de l'eau. Il progresse un peu, et se met sur la planche pour avancer grâce aux palmes. Re-belote, une vague d'écume arrive, toujours plus grande et chaotique (mais régulière dans sa largeur, tout le long de la plage), l'obligeant à se mettre sous l'eau à la dernière seconde pour éviter d'être emporté et perdre tout le terrain gagné. Il vaut mieux essayer d'être un petit mètre sous l'eau pour ne pas revenir en arrière, car sinon, c'est comme une avalanche. A chaque fois, il sent l'eau rouler au dessus sa tête. Il parvient néanmoins à progresser pendant les moments plus calmes, où il tente d'accélérer, mais à chaque fois, systématiquement, une vague bien plus grande, un mur d'eau, dont on ne mesure la taille que lorsqu'on s'en approche, arrive, transporte les surfeurs là-bas vers le haut (ils disparaissent ensuite derrière), et vient casser méchamment ving mètres devant. Ca veut dire dans les dix secondes qui suivent un mètre d'écume qui arrive à toute vitesse. Et quand on est sur une planche, avec la tête au niveau de l'eau, c'est d'une part parfois impressionnant, mais surtout épuisant de devoir plonger pour le laisser passer, puis se remettre à pagayer ou palmer avant le prochain. Et généralement, après une période un peu calme, ce sont trois ou quatre grosses vagues, bien grosses, qui déboulent et arrivent. Et quand il arrive à passer la déferlante blanche, avec ensuite une "mer d'huile" bleu clair et blanche sur les dix mètres devant, c'est un courant sérieux qui le tire vers le rivage. Conséquence, on nage à contre courant en essayant d'avancer avant la prochaine, mais on fait du sur-place et on s'épuise, surtout qu'il va falloir dans 10 secondes de nouveau retenir sa respiration et mettre la tête sous l'eau. On est vite essouflé. Tourner la tête parfois pour voir où l'on en est par rapport à un ou deux repères visuels est un peu démoralisant, car la plage en fait n'est pas très loin, et la progression totale faible, au regard des efforts. Pendant 40 minutes, il essaie donc de progresser, sans succès, et décide donc de rentrer se reposer. Il ne s'agit pas non plus de prendre des risques inconsidérés, surtout qu'un long tuyau est émergé pas très loin, recouvert de corail, et pourrait être dangereux. Il retourne donc voir Audrey, laissant derrière lui le bruit rugissant des vagues. Ca va être dur de passer la barrière aujourd'hui, à moins que cela ne se calme. Audrey reste allongée sur la serviette, et lui retourne sur le bord regarder les surfeurs et le roi des océans, le Pacifique. Encore une fois, différents plans se forment et se suivent en regardant au loin. Quand on voit les surfeurs assis sur leur planche à attendre la vague, ou certains debout en train de surfer, on s'aperçoit que certaines mesurent probablement trois bons mètres. Imaginez-vous avoir de l'eau jusqu'au cou, et voir un mur d'eau d'une telle taille arriver. Impressionnant, mais safe quand vous avez passé le break. Beaucoup plus dangereux par contre quand la vague casse à votre niveau, ou juste avant. Les éléments sont souvent superbes à observer. C'est le cas aujourd'hui, même si ce n'est pas du tout la tempête. Cela permet d'ailleurs d'avoir des vagues plutôt régulières les unes après les autres. C'est néanmoins un peu frustrant, car en descendre une ou deux doit être terrible.

 

Après une demi-heure, il décide de ré-essayer, en passant par un autre endroit, un peu plus sur la gauche de la plage, là où les vagues terminent leur course, où elles cassent en dernier, afin d'éviter de prendre le swell de face au niveau de la crête. Il lutte toujours sérieusement, alors que certains surfeurs entrant dans l'eau avancent bien plus vite grâce à leur planche plus grande, offrant une meilleure flotabilité et moins de trainée, et lisent sûrement les vagues mieux que lui. Malgré tout, en persévérant, il arrive enfin à passer. Ouf, enfin, victoire. Le plus dur a alors été de passer l'endroit où l'eau retombe, puis les moments où le mur d'eau tombe presque sur lui. Après, c'est beaucoup plus facile. Les lames qui arrivent vous font monter, en ne voyant rien devant vous que l'eau, puis redescendre d'un coup, un peu comme sur un bateau. Là, tous les surfeurs attendent et scrutent l'horizon. A certains moments, quand une plus grosse que les autres arrive, ils la laissent passer et avancent vers le large, dans un mouvement général, pour être en bonne position pour la suivante, souvent encore plus grosse, et qui cassera plus tôt à cause de sa taille. L'effort paye, car voir l'eau arriver, se dire que c'est son tour, se mettre à pagayer, en regardant vers le bord, se sentir monter d'un coup, mettre le coup de boost, et se sentir partir avec l'accélération qui vous propulse, puis accompagner alors la vague dans son avancée (la clé est de partir et de rapidement se pencher un peu d'un côté, pour ne pas aller tout droit mais au contraire en diagonale) est jouissif. Le moment de glisse semble interminable. On se sent haut, et on voit clairement l'eau se mettre à la verticale juste à côté de vous. Il vaut mieux cependant se jeter à l'eau avant la fin, car plus on avance, plus il va falloir lutter pour revenir, et repasser le break. Il arrive en tous cas à prendre trois belles vagues, puis préfère accompagner l'écume jusqu'au rivage en se laissant porter, car l'effort pour revenir au bon niveau devient trop important, épuisant, et du coup dangereux. Au final, même si beaucoup d'énergie a été dépenseé dans le vide et quelques doutes furtifs sur la confiance en soi sont survenus, la récompense, brève, est suffisante. Il revient voir Audrey excité.


Vers 13h, nous mangeons nos sandwhichs, posés sur la muraille qui surplombe la plage, en face des terrains de beach-volley. Nous voyons arriver les 3 français rencontrés il y a trois jours à la guesthouse, à qui nous avions proposé de nous rejoindre, pour qu'ils puissent voir Manly, et profiter des vagues. L'un d'entre eux va louer un bodyboard, et nous terminons l'après-midi ensemble. Fred et Mathieu, c'est son nom, sont dans l'eau à tenter de nouveau d'approcher les vagues, un peu moins importantes que ce matin. Peine perdue, c'est toujours aussi difficile. Mathieu connait assez bien l'Atlantique, et trouve clairement que les vagues sont ici plus puissantes. En fin d'après-midi, Fred préfère rendre la planche de body, et l'échange au magasin contre une (longue) planche de surf. Mieux vaut en effet de nouveau pratiquer ce que nous avons appris hier pendant le cours, au bord, et essayer de progresser, que d'être frustré et se fatiguer. Il ne sera de toutes manières pas possible de reprendre des vagues aujourd'hui. Avant de rentrer, nous leur faisons découvrir le plaisir du yaourt glacé, à Yogurland, sur la rue piétonne. Nous prenons le ferry, et retournons à Circular Quay. Il s'est mis à pleuvoir, et quelques éclairs balayent le ciel. Nous annulons donc notre projet d'aller tous ensemble à Darling Harbour, pour prendre un verre. Retour à la guesthouse, après un arrêt au supermarché Coles pour acheter de quoi dîner, en l'occurence un poulet roti, des pommes dauphine, et une bouteille de vin. Dans la cuisine, quand nous nous mettons à manger, tout le monde nous envie. Nous finissons la soirée avec les français, puis deux autres, à écouter de la musique, chanter et danser dans la salle commune. Vers 3h du matin, tout le monde est naze et rentre se coucher. 

 

 

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dim.

14

avril

2013

J42 - Manly again

Journée presque à l'identique d'hier aujourd'hui. Beau temps, vagues correctes pour s'amuser, on repart à Manly, un peu plus tôt, pour prendre le ferry de 9h30, et donc profiter autant qu'on peut de ces moments agréables. Après avoir marché un peu près de la plage, nous trouvons un autre magasin pour louer des planches, bien plus sympa et moins cher, qui ferme en plus à 18h. C'est donc reparti pour un tour dans les vagues pendant plusieurs heures d'affilé.

 

Nous allons déjeuner vers 14h dans un restaurant face à la plage. L'atmosphère fait très vacances. Et cette série de journées à la plage est une première depuis le départ. Après avoir marché des jours en montagne, ou parcouru les rues de grandes villes, nous apprécions cette fois-ci de revenir sur le sable, marcher tranquillement dans l'eau ou sur la promenade en maillot de bain, bronzer, et faire parti du contexte général, jour après jour. Nous avalons un club sandwhich, posé sur un sofa face à la mer avec une petite table en bois et de la musique autour, servi par une australienne très sympa. Nous décidons alors que nous pourrions prendre un cours de surf, et allons voir à à l'école que nous avons aperçue l'autre fois. Pas de problème, il y a de la place entre 16 et 18h. Super, nous pensions que cela était trop tard pour aujourd'hui. Il faut dire que de voir tous ces surfeurs tous les jours, et certains apprendre la procédure à suivre pour se mettre debout sur le sable avec un prof, nous donne bien envie d'être à leur place. Le temps de refaire un tour dans l'eau, et l'heure arrive. Nous sommes même en retard, et prenons le cours en route, après que Fred soit allé s'excuser pour apprendre finalement qu'il n'était pas trop tard, et avoir refait la plage de long en large pour aller chercher Audrey, en ayant entre temps rendu le matos loué ce matin (il sera trop tard après le cours, qui termine quand la boutique ferme). Nous enfilons la combi et le maillot blanc prêtés par la "Manly surf School", et prenons place au sein des 5 autres personnes. James est notre prof. Il nous charrie sur notre retard, mais sans être méchant ou mécontent. Nous commençons par apprendre comment se coucher sur la planche, à quel endroit, comment prendre ses repères, pourquoi ne pas pagayer plus de deux fois quand la vague vous soulève, comment se lever, placer ses pieds, dans quelle position les mettre, et la position à tenir. Le plus important, le regard. Toujours regarder devant soi, pas vers le bas. Tout cela sans même être dans l'eau, sur le sable, les planches (longues, très longues, pour plus de stabilité, et donc plus facile pour apprendre) disposées en cercle autour de lui. Génial, nous avons dejà des repères à suivre, et un process à appliquer et répéter. Il est très pédagogue, et fun. Nous allons ensuite dans l'eau, où nous apprenons à éviter que la planche ne se fasse emporter par l'écume, pour pratiquer, au bord, en utilisant justement ces petites vagues d'écumes qui arrivent après que la vague ait cassé un peu plus loin. Cela suffit, car pour apprendre à se mettre debout et appliquer la leçon, seule une poussée de cet ordre suffit. Il passe alors nous voir chacun notre tour pour contrôler que tout va bien et nous corriger. Moment très plaisant, surtout que nous ne sommes pas très nombreux. Entre temps, la lumière commence à tomber. Le temps passe vite, mais nous arrivons quelques fois à nous mettre debout. Il va falloir répéter, et encore répéter. 

 

Une heure trente après, nous rentrons tous, prenons une douche et rendons les affaires. Cela dit, nous avons tous mal au dos, car les planches sont lourdes, nous avons passé pas mal de temps à les ramener dans l'eau (niveau jusqu'à la taille) depuis le bord pour répéter nos mouvements. Et en plus, entre hier et aujourd'hui, nous avons pas mal pagayé avec le bodyboard. Au moment de partir, nous nous rendons compte qu'il manque le pantalon de Fred, qu'Audrey a oublié au magasin dans la précipitation tout-à-l'heure. Nous refaisons le chemin inverse, regardons avec attention partout où nous avons couru deux heures avant, même s'il fait presque nuit, et par chance, il y a encore quelqu'un au magasin pourtant fermé. Pas de problème, le pantalon est là. Nous serions allés voir demain sinon, car les vagues vont être grosses, et le temps encore clément. Une fois rentrés à la guesthouse, après être passés de nuit devant l'opéra légèrement éclairé, nous apprenons qu'il fait beau en France, et sommes contents pour vous. La journée a été fatiguante, nos courbatures arrivent. Nous nous sommes bien dépensés. Audrey ne peut presque plus bouger. Elle a néanmoins la force de préparer des sandwhich pour demain midi, afin de ne pas dépenser trop d'argent non plus. Nous sommes passés au supermarché pour manger ce soir des carbonaras, que Fred prépare pendant ce temps. Nous retrouvons les français que nous connaissons, notamment trois arrivés avant-hier pour un an, très sympathiques, cherchant à travailler et organisant leur départ en voiture pour le nord du pays dans quelques jours. La douche fait du bien. Nous ne faisons pas long feu.

 

 

 

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sam.

13

avril

2013

J41 - Manly

On continue sur la lancée, il fait beau, comme annoncé depuis quelques jours, il devrait y avoir un peu de vagues, et ça devrait se poursuivre dans les jours qui viennent. Fred a prévu de revenir à Manly, qui lui a beaucoup plu hier, et de tenter sa chance pour louer une planche, alors qu'Audrey a un rendez-vous dans le quartier de Paddington avec Flore et une amie danseuse, qui pourrait peut-être l'aider ou la conseiller si elle cherchait du travail ici. Elle le rejoindra donc dans l'après-midi.


En ouvrant les yeux, Fred est ultra motivé en sentant les rayons de soleil sur son visage lorsqu'il pousse légèrement le rideau derrière lui. La grosse patate, comme on dit. La journée s'annonce parfaite. Il part vers 9h35, après avoir vérifié que les prévisions pour les vagues n'étaient pas une fausse alerte. Clairement, il faut y aller tôt, pour profiter de la journée, et surtout sentir cette atmosphère de début de journée toujours très agréable selon lui. Il part tout seul prendre le métro, et surtout le ferry, qu'il loupe de peu. Ce n'est pas très grave, la vue depuis le quai sur l'opéra et la promenade est très jolie sous le ciel bleu, avec l'eau rendue brillante par le soleil se reflétant dessus. Le genre de choses qui vous oblige à plisser les yeux ou mettre vos lunettes. Il aime en tous cas se retrouver tout seul à aller là-bas, prendre un board et se consacrer aux vagues, sans personne. Depuis le départ de France, rares ont été les occasions pour chacun de nous de se retrouver, d'être en solitaire pendant quelques heures, pour profiter de quelque chose et se faire plaisir personnellement (mais pas égoïstement). Cela n'a dû arriver que deux ou trois fois sur 5 mois et demi, donc seulement une grosse dizaines d'heures en cumulé. Sinon, nous avons toujours été tous les deux en permanence. Ce moment qui lui est donné est donc pris avec plaisir. Et ce sera sympa tout-à-l'heure de voir la miss arriver, lui raconter son déjeuner, et venir dans l'eau pagayer ensemble. L'humeur est donc à l'image du temps. Le trajet en bateau est aussi agréable qu'hier, et a toute sa place dans la journée, même s'il est pressé d'aller à l'eau. Arrivé à Manly, il rejoint la plage, et est surpris quand il voit beaucoup de gens amassés, entend un homme parler au micro et commenter il ne sait quoi, et découvre l'infrastructure mise en place pour "Surf against Suicide". Ca a l'air d'être un truc important. Mince, avec tout ça, c'est le coup à ne pas pouvoir aller se baigner car la plage est réservée. En fait non, ouf, seulement la partie face à l'escalier principal est interdite d'accès. Se déroule en effet un évènement de "Charity", ou "Fundraising", consistant à récolter des fonds pour une associtation dont les parrains sont des surfeurs semi-pro ou pro. Et devinez qui est là aujourd'hui ? M. Kelly Slater, 11 fois champion du monde de surf. Pour ceux qui ne le connaisse pas, c'est globalement le plus grand surfeur qui existe. Une sorte de Michael Jordan du surf quoi. Il est en train de parler au micro quand Fred comprend ce qu'il se passe. Et il devrait faire une démonstration un peu plus tard. Du coup, plutôt que d'aller louer un body maintenant, il préfère poser sa serviette, et aller regarder un peu tout ça, se mêler à la foule, absorber l'ambiance, et flaner dans cette atmosphère très australienne. Les lifeguards sont là, de la musique est diffusée, et des surfeurs pro vont à l'eau prendre les vagues, qui ne sont malheureusement pas très grosses. A un moment, une maquette télécommandée de cinquante centimètres de haut représentant un surfeur sur sa planche passe tout près, longe les ondulations de l'eau à quelques mètres, et fait des sauts impossibles. Tout le monde se marre, une fois passé le moment d'étonnement et de curiosité. Applaudissements. Fred décide de remonter toute la plage, pour aller jusqu'au bout, et marcher un peu au bord de l'eau. Tiens, une école de surf, nous pourrions peut-être prendre un cours avec Audrey. Il décide de revenir vers sa serviette en courant. Ca fait tellement longtemps qu'il n'a pas fait de footing. Kelly Slater prend sa planche vers midi, court dans la petite allée agencée sur le sable menant à l'eau, et se jette sur sa planche pour passer le "break" (l'endroit où les vagues cassent). Pas trop difficile vu la gentille taille de ces dernières aujourd'hui. Un homme est dans l'eau avec une caméra protégée, et des photographes, aux objectifs immenses, ajustent leur trépied pour prendre le bon shoot. Kelly prend quelques vagues, et tente de faire le show malgré le faible potentiel de l'eau pour quelqu'un de ce niveau. Il parvient quand même à tourner à 180° sur la crête d'une vague, sous les applaudissements de tous. Il rentre après 20 minutes, et passe juste devant Fred.


Après tout cela, Fred loue un body board et une combi, qu'il devra rendre malheureusement à 16h30, heure de fermeture de la tente servant de boutique posée sur le sable. Pas grave, cela laisse quand même quelques heures. Il part donc à l'eau s'amuser, à attendre une vague un peu plus grosse, à regarder les surfeurs et les imiter en pagayant vers le large quand une un peu plus imposante se prépare. De manière surprenante, il voit Audrey arriver, dans son nouveau maillot de bain jaune, à 13h15. En fait, son rendez-vous a été annulé. Elle est donc partie vers 11h50, après que des photos aient fini de charger sur le site. Nous allons tous les deux déjeuner quelque part sur la rue piétonne. Ensuite, Audrey loue aussi une planche, et nous restons tous les deux dans l'eau jusqu'à 16h15, puis rendons le matériel. Nous reprenons le ferry de 17h15, retournons à la guesthouse, et fixons rendez-vous avec Clarisse pour 20h à Bondi Junction (eux habitent bien plus loin, il faut donc une location pratique pour tous). Nous sommes à l'heure, mais sommes très surpris là-bas par l'ambiance inexistante et les rues presque désertes. Mince, nous qui pensions être là où les choses se passent, surtout que nous sommes samedi soir. C'est raté. Lorsqu'ils arrivent, nous faisons le point, tournons dans différentes rues pour trouver quelque chose d'engageant, et nous rabattons sur un bar, plutôt sympa, mais où ils ne servent finalement que des pizzas. Tant pis, nous sommes installés depuis une demi-heure, et n'avons pas envie de bouger, ni d'aller autre part en ville. Surtout qu'à 21h, certains restaurants ne servent plus à dîner. Eh oui, les australiens mangent tôt. Nous passons finalement une bonne soirée, et rentrons en métro vers minuit, juste après avoir loupé à 1 minute près celui d'avant. Pas grave, nous n'avons que deux stations. No worries !

 

 

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ven.

12

avril

2013

J40 - Manly

Il continue de faire beau, youpi. Et c'est officieusement décidé, nous n'allons pas louer de voiture, et allons rester à Sydney, pour aussi prendre le temps de préparer un peu la NZ, mais aussi si possible la Polynésie Française. Aujourd'hui, pas question d'être enfermés. Nous allons voir les autres plages de la ville, c'est-à-dire Manly et Dee Why Beach, situées au nord. Il faudra un de ces jours que nous allions aussi à Palm Beach, qui paraît-il est fabuleuse.

 
Réveil à 8h30, préparation des affaires (nous prenons ces derniers temps la serviette supplémentaire que nous a donné la guesthouse, plutôt que les notres, un peu trop fines). Il paraît en plus que la hauteur des vagues va augmenter demain et lundi, Fred veut donc en plus voir cocotémment sont les autres plages pour choisir où aller ensuite, car le spot à Bondi est vite "crowded" (bondé), les vagues n'étant bonnes qu'à un ou deux endroits sur la plage, squattés par tous les surfeurs du coin. Pas génial donc quand tout le monde en même temps essaie de prendre le "swell", ou qu'un surfeur passe à 20cm de vous en glissant.

 
Pour se rendre à Manly, pas de métro, mais le ferry (celui de 11h30, ayant loupé à 5 min près le précédent, à 11h). Bien plus sympa, surtout quand il fait beau comme aujourd'hui. D'abord parce que vous êtes à l'air, dehors, et non sous terre dans un wagon éclairé par des néons, et surtout parce que dès le départ, vous passez à côté de l'opéra, que vous laissez sur votre droite, puis naviguez dans la baie, pour enfin voir l'ouverture vers l'océan au bout de 20 minutes, sur votre droite. Pendant le trajet, au dessus de nous passe un hydravion, et parfois un ou deux hélicoptères. Une fois arrivés, nous prenons une longue rue piétonne menant à la plage, The Corso, bordée de palmiers et de magasins de surf, où nous retrouvons les marques classiques du pays (Billabong, Roxy, Rip Curl, Quicksilver). L'océan face à nous, nous découvrons, moins pour Audrey qui était déjà venue, une plage plus grande que Bondi, mais avec moins de place pour se poser, car moins large. Les vagues ont l'air d'être surfables à peu près partout. Bon point. Ce qui est drôle en Australie, c'est que les endroits pour pouvoir se baigner sont limités à ceux compris entre deux grands drapeaux, disposés à plusieurs endroits. Le reste n'est là que pour les surfeurs. Et des lifeguards utilisent leur sifflet pour demander aux gens se baignant n'importe où de revenir sur le sable. Question de sécurité, car certains courants peuvent être dangereux. Nous faisons un tour, prenons notre temps, nous arrêtons dans les boutiques. Fred trouve un superbe maillot de bain jaune canari pour Audrey, qu'elle essaie. Le top, il lui va parfaitement, et la coupe est terrible. Allez hop, ce sera son cadeau d'anniversaire. Une marque australienne, Seafolly, réputée pour sa qualité. Nous achetons ensuite un fish & chips, dans l'endroit apparemment où il faut aller. C'est vrai que les poissons frais sont exposés en vitrine, et panés sur place bien sûr. Nous prenons à emporter et allons manger notre barquette sur une table à côté de la plage, jamais très loin. Il y a un peu de vent, mais il fait chaud. Nous continuons sur la promenade partant du côté droit, longeant la côte, et arrivons sur une autre plage, toute petite, nommée Shelley Beach. Sur le chemin, un panneau indique que des lézards marins (des Water Dragons) habitent le coin, en demandant de ne pas les toucher au cas où l'on en croise un. Coup de chance, l'un d'entre eux se tient juste à côté, immobile. Nous sommes en fait dans une réserve naturelle aquatique. Plusieurs personnes sont dans l'eau, dont les différents bleus apparaissent clairement en fonction du sol sablonneux ou rocailleux, à faire du snorkeling. Sur la petite plage, des barbecues sont encore une fois en libre service, occupés par un ou deux groupes en train de préparer quelque chose. A côté, un restaurant offre une belle vue sur la mer, dans un cadre presque idyllique, intime, le tout avec une musique live jouée par un guitariste et un chanteur. On n'est pas bien, non mais ? Nous continuons à marcher tranquillement, montons un petit escalier, et tombons sur un petit promontoir donnant en plein sur la mer, sans personne autour, puis un autre point de vue similaire. Nous aurions bien continué la balade dans le parc national de Manly, dans lequel nous sommes sans s'en être rendus compte, mais nous rebroussons chemin à la demande d'Audrey quand Fred aperçoit une sorte d'iguane rentrer dans une faille, au bord du chemin au milieu d'arbres et de végétation dans lequel nous nous sommes engouffrés cinq minutes avant. Nous refaisons donc le chemin inverse, et retrouvons la plage principale de Manly.


Nous croisons alors un magasin de yaourts glacés, comme celui trouvé à Bondi mais sous une autre enseigne, et ne sommes pas assez fous pour passer à côté sans s'arrêter. C'est parti pour un tour des saveurs disponibles, que vous retrouverez dans la rubrique adéquate. Par le plus grand des hasards, nous croisons Flore, qui nous a aperçus depuis la table en terrasse où elle prend un verre avec sa mère, à pourtant 25 mètres de là. Nous nous asseyons donc une petite demi-heure en leur compagnie, à discuter du spectacle et de la Nouvelle Zélande, où elles vont à partir de lundi (quelle coïncidence, nous y serons jeudi, dans la même ville, Christchurch).


15h, nous remontons The Corso pour prendre le bus 159, que nous attendons une éternité, pour aller à Dee Why Beach. Après une bonne trentaine de minutes de trajet (nous n'avons pas dû prendre le plus rapide, même s'il y a des embouteillages, car il n'y a qu'une dizaine de kilomètres entre les deux plages), nous descendons, et marchons pour rejoindre une belle plage, plus sauvage, bien moins fréquentée. La végétation borde la longue trainée de sable, à part au début où de petits restaurants plutôt romantiques forment ce qui ressemble à un début de centre-ville. Dans l'eau, les surfeurs sont là, éparpillés, ne se gênant pas (même s'ils se concentrent sur l'endroit où la vague est la plus haute), mais aucun magasin pour louer une planche. Fred en cherche pourtant, sans succès. Dommage. Tout le monde amène la sienne ici. Cela montre aussi que l'endroit est moins touristique, donc bien plus sympa. Il est plus de 16h30, et nous repartons, car nous pensons aller au cinéma ce soir. Nous ne nous pressons cependant pas, et devons de toutes façons marcher un bon bout de temps pour rejoindre un bus nous ramenant à la city. Entre temps, petit arrêt au Woolworth, pour acheter une ou deux petites surprises que vous découvrirez à notre retour. Le bus est long pour nous ramener. Arrivée à 17h40, après avoir franchi le Harbour Bridge, que nous avons sur bien des photos. Nous descendons près de Darling Harbour, presque au niveau de l'aquarium, et longeons le quai pour rejoindre l'Imax, le plus grand au monde. Nous souhaitons aller voir le dernier film avec Tom Cruise, Oblivion, sorti il y a 2 jours. La prochaine séance est à 21h15, soit dans 2 heures. Banco, cela nous laisse le temps d'aller dîner tranquillement. Nous faisons le tour de ce qu'il y a, et tombons assez rapidement d'accord pour retourner voir le menu du steakhouse que nous avions aperçu la première fois, et à côté duquel nous sommes repassés il y a 20 minutes. Une des dernières occasions de manger du wagyu. Nous nous installons sur une table à la terrasse du premier étage. Il fait 24° et nous sommes en polo. Nous commandons deux belles pièces de viande, mais pas de wagyu, car il est nourri au grain, alors que Fred pensait qu'ils n'étaient nourris qu'à l'herbe, donc naturellement (un boeuf ne mange pas de céréales à la base). Il préfère donc commander un morceau d'Angus élevé à l'herbe, et avoir ce qu'il y a de plus sain, plutôt que de mettre le prix fort et ne pas être sûr d'avoir le top. D'ailleurs, en discutant avec la serveuse (au top en terme de service), il apprend en posant la question que ce n'est pas du wagyu Fullblood (appelé uniquement Kobe beef en Australie, intéressant), mais un croisement entre un véritable wagyu et un Angus. Transparence appréciée. Nous mangeons avec plaisir, après cette superbe journée qui donne le moral.


21h10, nous sommes installés dans la salle, et avons rejoint nos places réservées un peu plus tôt (numérotées, et à votre nom, mais sans distinction de prix selon que vous ayez le meilleur siège ou le plus mauvais). L'écran est géant, et la sensation saisissante. Pendant 2 heures, nous entrons dans une ambiance et une histoire dont nous ne vous révèlerons rien. Quoiqu'il en soit, nous avons bien aimé. Un film un peu différent de certains autres. Nous rentrons ensuite en prenant un coup de métro, à Townhall, et un peu plus vite grâce au raccourci que nous avons trouvé pour moins marcher. Le train arrive juste après que nous soyons sur le quai, et 2 stations plus loin, nous arrivons à bon port. Il est minuit, Fred écrit un article (il souhaite avoir tout fini sur le site avant le départ pour la NZ, dans 6 jours), Audrey fait un peu de tri dans nos affaires pour le prochain colis que nous allons envoyer bientôt, et nous éteignons la lumière sans véritablement savoir l'heure qu'il est.

 

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jeu.

11

avril

2013

J39 - Easy day

Allez, d'après les différents sites, il va faire beau pendant plusieurs jours. Le top. Enfin, après notre peur du début. L'idée de prendre une voiture nous traverse l'esprit, mais nous nous sentons bien, et sommes assez contents de nous poser un peu. Une sorte de break pendant le voyage, vécu un peu comme des vacances, sans planning prévu une semaine à l'avance, à suivre un programme, en décidant plutôt d'un jour sur l'autre ce que nous souhaitons faire, et en ayant nos repères dans une ville que nous aimons bien. On est en quelque sorte un peu "ancré" ici, et avons envie de profiter du soleil et de la plage. Surtout que nous serons bientôt de nouveau sur la route en NZ. Direction donc Bondi Beach, vers 10h15, où nous sommes 30 minutes plus tard. C'est sympa quand même d'aller à la plage, et de passer dans ces rues où l'ambiance "surf" vous prend, avec ces magasins, ces surfeurs dans le bus, la planche sous le bras, les touristes comme nous, et les australiens toujours aussi fans de sport et détendus. Nous nous promenons sur la plage. A la grande déception de Fred, il n'y a pas de vagues. Il le savait, car il avait regardé son site favori en prenant le petit-dej, mais avait quand même un petit espoir. Peine perdue, et frustration de ne pas pouvoir louer une planche de body, ou prendre un cours de surf. Apparemment, cela devrait s'améliorer ce WE. La plage est belle, comme la couleur de l'eau sous le soleil, avec la lumière et le contexte de fin de matinée. C'est sympa quand même : surfeurs, filles en rollers ou topless, mecs qui font de la muscu ou du sport, dont 80% sont sacrément bien foutus, wifi sur la plage, piscines naturelles creusées dans la roche, dont une pour les tout petits, loueurs de planches, de serviettes ou d'accessoires de snorkeling, être en Australie... une ambiance, un feeling, le cliché pour nous qui est en fait une réalité quotidienne ici. L'environnement vous pousse à être au top, car tout s'y prête, vous donne envie de faire du sport, de ne pas s'énerver (le fameux "no worries", sûrement le mot le plus utilisé). Après avoir parcouru toute la plage, nous faisons le trajet inverse en marchant dans le sable, et nous posons à un moment près de l'eau, à bronzer un peu.

 

Un peu après 13h, nous nous installons dans un restaurant sur le bord de ladite promenade, face à l'eau couleur turquoise, tout comme la couleur du restaurant, où des planches de surf sont accrochées par exemple au plafond. Fred discute un peu avec un serveur français, qui apprécie ici l'ambiance, et travaille dans un cadre et dans une atmosphère professionnelle qu'il n'aurait, d'après lui, pas chez nous. C'est vrai que les relations entre les gens ne sont pas les mêmes en Australie que dans notre beau pays. Il y a clairement moins de stress, c'est plus relax, et ceux qui travaillent ici nous le disent. Nous revenons ensuite nous poser sur le sable, jusqu'à 15h30, puis décidons de rentrer.

 

A la guesthouse, Fred écrit quelques cartes postales, et Audrey fait ses comptes. Nous ne traînons pas trop, et nous préparons, car ce soir, nous allons voir "Carmen", et Flore sur scène, avec sa mère arrivée de France il y a quelques jours. Nous partons à 17h45, nous arrêtons à Martin Place, puis marchons à travers The Domain pour arriver au Botanic Garden. Nous récupérons nos billets, prenons une bière au bar aménagé pour les spectateurs, et mangeons quelques tapas. Nous sommes presque face à l'opéra, sur cette scène construite sur l'eau. Le spectacle débute à 19h30. Le personnage de Carmen est correctement interprêté, mais sans plus, contrairement à Don José, au dessus. La mise en scène, qui a déplacé l'histoire au temps de Franco, reste néanmoins proche d'une mise en scène classique, excepté peut-être la première entrée d'Escamillo, qui arrive en voiture de luxe avec ses groupies, plus proche d'Elvis Presley que d'un torréador. Des grues de chaque côté de la scène amènent un tank ou un container sur les planches, pour poser le décor. Les chorégraphies des entractes et du tableau chez Lillas Pastias sont ingénueuses, enlevées et pertinentes. Un feu d'artifice vient surprendre tout le monde à la fin du défilé des torréadors. Bref, les moyens sont là. Le spectacle prend fin vers 22h30, et un autre feu d'artifice, totalement indépendant, commence à la fin des saluts de l'autre côté de la baie. Petit détail sympathique, ici, il n'y a pas de pompiers, mais des sauveteurs de mer au cas où les artistes tombent à l'eau. Nous buvons un verre avec Flore lorsqu'elle sort de scène, croisons Agnès, puis rentrons. Arrivée un peu après minuit, passage rapide au Mac Donald, et dodo vers 1h.

 

 

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mer.

10

avril

2013

J38 - Blue Moutains

Comme la météo dit qu'il fait beau today, nous nous levons à 6h, direction cette fois-ci les Blue Moutains. Presque personne dans la salle quand nous descendons pour prendre un thé, puis métro jusqu'à Central, et enfin, train (à 7h21, il s'agit de ne pas le louper, pour commencer vraiment tôt) jusqu'à Katoomba, à 2h de Sydney. Effectivement, il fait beau. Nous arrivons à 9h15, et achetons nos tickets de bus, valables toute la journée pour tous les stops autour de ce parc de 1450 km² (presque 40km sur 40). Départ à 9h45, avec un chauffeur qui se présente, donne des infos sur le parc, plaisante, raconte un peu sa vie, présente les différentes nationalités des personnes assises, en les appelant par leur prénom (que nous avons donné en entrant). Nous nous arrêtons au stop 11, après confirmation que c'était bien le plus approprié pour la marche que nous souhaitons faire, celle menant à Echo Point, distant de 3km, avec 350 mètres de dénivelé. Pendant un peu plus de deux heures, nous marchons à travers une rainforest tempérée, et descendons en bas d'une vallée, pour longer une grande paroi rocheuse, d'où coulent plusieurs cascades. La forêt est assez dense, mais nous restons sur le sentier, à marcher sur la terre humide. Rapidement, nous apercevons ce qui fait la renommée de l'endroit : les Three Sisters. Ce sont trois pointes rocheuses presque collées entre elles, qui se démarquent du reste du paysage, et visibles de loin. En fait, la légende, aborigène, de ce lieu sacré pour eux, raconte que trois soeurs de la tribu Katoomba étaient amoureuses de trois frères d'une tribu rivale, et que ceux-ci, ne supportant pas l'interdiction de les épouser à laquelle ils faisaient face, ont décidé d'user la force pour les capturer. Les sentant en danger, un sorcier Katoomba prît la décision de les transformer en pierre, puis de renverser le sort lorsque le conflit serait terminé. Malheureusement, il fut tué avant d'en connaître l'issue et de les ramener à la vie. Il existe semble-t-il une légende alternative. Quoiqu'il en soit, pendant la marche, de grandes fougères poussent partout, comme certains arbres dont la circonférence du tronc est loin d'être habituelle. Nous croisons d'autres marcheurs, faisant en général le trajet en sens inverse, à cause des 1000 marches qu'il faut, dans notre sens, monter. Du coup, la dernière partie, appelée "Giant Stairway", prend pas mal de temps, l'escalier étant assez pentu, et étroit. En revanche, il nous offre, comme certains lookouts sur le chemin, de beaux points de vue sur l'étendue du parc et de la forêt d'eucalyptus, disparaissant sur l'horizon, coupée par quelques bandes rocheuses. Nous avons cherché les koalas, mais aucun ne s'est montré. Il doit bien y en avoir, quand même. En revanche, nous avons entendu bien des oiseaux, aux cris bizarres et perçant, parfois tout proche. A un moment, une volaille traverse le chemin, et se réfugie sur le côté, puis se met à chercher des vers de terre. Nous ne faisons pas de bruit, et pouvons nous approcher à deux mètres à peine. Après avoir monté toutes ces marches, nous arrivons à Echo Point, et profitons du grand balcon aménagé, donnant sur le parc. La vue est assez impressionante, et nous rappelle un peu certaines du Centre Rouge, mais cette fois-ci avec du vert. Le parc s'appelle d'ailleurs "Blue Moutains" car une petite brume flotte souvent (comme aujourd'hui) au dessus de la vallée, et donne avec la lumière et la composition du sol un aspect bleuté au terrain. Nous allons ensuite déjeuner, en terrasse, au soleil. Un bon fish & chips, avec un aïoli fait maison.

 

Vers 14h, nous remontons dans un bus, nous arrêtons à l'arrêt 17 pour une autre marche, de Leura Cascades jusqu'à Gordon Falls (walk N°9), qui nous prend une heure et demi, sur un terrain presque plat. Nous longeons une rivière, puis une falaise, permettant d'avoir une belle vue sur certaines cascades sortant de nulle part au travers de la paroi minérale. Le chemin est à un moment fermé, nous obligeant à remonter sur une route avant de revenir deux blocks plus loin pour voir enfin les Gordon Falls, moins sympas que les Leura Falls. La balade terminée, nous attendons notre bus, et demandons à deux personnes en train de monter dans leur voiture si nous sommes bien au bon endroit, et combien de temps nous mettrons pour rejoindre la gare à pieds, car le prochain bus est dans 30 minutes, nous faisant arriver juste 2 minutes avant le départ du train (celui d'après serait alors dans une heure). Elles nous proposent alors de monter avec elles pour nous accompagner. Nice, guys ! Thanks. 18h20, nous arrivons à Sydney, après le trajet en train où Fred a dormi tout du long. Un coup de métro, et retour dans nos quartiers à 18h50. Nous avons normalement rendez-vous avec Clarisse à 20h, mais nous sommes prévenus par un texto sur Whatsapp qu'ils ne pourront pas être là à cause d'un entretien téléphonique de Nico. A vrai dire, cela nous arrange car nous sommes tout de même un peu fatigués. Nous allons donc manger dans Kings Cross quelques tacos dans un bar sympathique et animé. Retour vers 22h. Audrey est naze et s'endort vite, pendant que Fred joue un peu sur le PC.

 

 

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mar.

09

avril

2013

J37 - Aquarium

Bon, aujourd'hui, nous allons à la bibliothèque car apparemment, c'est le dernier jour de pluie, avant normalement une belle série de journées ensoleillées. Les annonces météorologiques de la semaine dernière ont donc eu tout faux. Comme d'habitude, ce matin, en préparant nos tartines, nous retrouvons les mêmes têtes, discutons avec ceux en Australie pour 1 an grâce au Working Holidays Visa, et venant d'arriver hier ou il y a une semaine. Nous partons vers 10h30. En fait, en sortant du métro, grand soleil, alors qu'il pleuvait quand nous nous sommes réveillés. Nous avons même un peu chaud, puisque nous nous sommes couverts en partant. 11h, nous sommes installés au deuxième étage de la library située à côté de Circular Quay, juste en face pour être précis. Nous avions d'ailleurs pris un verre avec Nico et Clarisse le premier jour sur l'esplanade de celle-ci, quand nous étions arrivés à Sydney. Mauvaise nouvelle, la connexion n'est pas terrible. 14h, nous partons manger à Hungry's Jack (en fait Burger King), en laissant l'ordi charger sous la surveillance de notre voisine de bureau, qui, après lui avoir demandé, va rester là un bon bout de temps. Cela permet surtout de laisser des photos charger sur le site, pour votre plaisir. Retour un peu avant 15h30, et départ pour le Warf 5, ou quai 5, juste en face, pour prendre le ferry et aller sur Darling Harbour visiter l'aquarium. Nous avons réservé nos billets sur Internet, afin de profiter d'une réduction de prix, presque - 30% (12 AUD d'économisés, sur les 36 initiaux), sur les entrées après 16h. Il paraît que l'aquarium de Sydney est magnifique, et effectivement, dès le portique passé, nous tombons sur un poisson que nous n'avions jamais vu, semblable à une seiche étrange, avec des tentacules formant un "nez", flottant dans l'eau comme en apesanteur. Un vrai Cthulu ! Juste à côté, dans un grand aquarium, nous voyons un crabe géant (environ 40 cm de diamètre), aux pinces gigantesques, et quelques "crayfishes" (sorte de homards) tout aussi gros et impressionants. En poursuivant, nous tombons sur un aquarium dont la forme est originale, car une bulle vitrée d'un mètre de diamètre sort du mur, permettant de mieux voir les différents hippocampes (dont un dragon) qui nagent paisiblement sur leur fond noir, avec un effet loupe dû à la concavité du demi-globe. Nous continuons à découvrir les merveilles de la côte australienne (et non pas du monde, contrairement à il y a 3 ans quand Audrey y était allée) pendant 2 heures. Nous prenons notre temps, et passons devant des murs entiers totalement vitrés, devant de longues bandes de 10 mètres de long sur 1 de large remplies de coraux et d'anémones, où se baladent des poissons clowns, devant des boules comme celles du début mais cette fois convexes, donc creusées dans le mur, donnant l'impression d'être dans l'eau avec les poissons, ou encore dans plusieurs tunnels de 20m de long permettant de voir nager au dessus de nos têtes différentes espèces de requins (du requin à pointe noire relativement placide et inoffensif au requin scie, jamais vu auparavant, en passant par quelques autres), ou encore un lamentin (appelé Dugong), ou différentes raies. Pour l'anecdote, nous voyons aussi un stone fish, le deuxième poisson le plus dangeureux au monde, à cause de son venin. Un poisson pourtant magnifique, plein d'allure. Nous passons plus de temps que prévu dans le magasin de souvenirs pour terminer, en jouant avec deux ou trois trucs bien marrants (comme une peluche en koala dans laquelle vous mettez votre main pour l'animer, Fred faisant alors croire qu'il en a un dans ses bras en lui faisant doucement bouger la tête et les bras, en passant à côté d'autres touristes étonnés puis amusés). L'endroit ferme d'ailleurs quand nous partons. Nous marchons alors jusqu'à Martin Place, moins loin que d'habitude en prenant un pont que nous n'avions pas vu. Nous sommes mardi, ce qui veut dire que les pizzas chez Domino's à Kings Cross sont à 6AUD ce soir. Bien sûr, nous en profitons, et arrivons à la guesthouse vers 21h. Après avoir mangé et discuté un peu, nous trions les photos du jour, et montons un peu après minuit.

 

 

 

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lun.

08

avril

2013

J36 - Balade au Botanic Garden

Déjà 36 jours en Australie. Le pays où nous avons passé le plus de temps. Ce matin, réveil à 6h. Mais quand il sonne, nous réalisons, comme des cons, que nous n'avons pas payé la nuit de ce soir à la guesthouse, et que la réception ne risque pas d'être ouverte à cette heure pour booker. Partir dans 30 minutes, comme prévu, implique donc que nous ne faisons pas le check-out obligatoire à 10h, et n'avons pas de chambre pour ce soir. C'est vrai que nous comptions louer une voiture, et que nous ne nous sommes toujours pas décidés. On ne peut donc pas aller au Blue Moutains aujourd'hui. On remet donc ça à demain, et nous rendormons jusqu'à 10h (c'est le côté positif). Une fois levés, c'est douche, petit-dej, et lecture des commentaires du site. Il est 11h quand nous terminons. Nous décidons d'aller nous promener du côté du jardin botanique, car le temps est plutôt clément. Stop à la station "Central", où nous prenons Oxford Street, puis entrons dans Hyde Park, dans lequel figure le Anzac Mémorial. Anzac, c'est l'Australian & New Zeland Army Corps. L'endroit a été construit en 1934, en hommage aux hommes et femmes ayant participé au premier conflit mondial. Sa construction a d'ailleurs été payée par la population, non pas via les impôts locaux, mais via un don de 2$ par étoile. En effet, sur le dôme, 120 000 étoiles recouvertes d'or représentent les citoyens morts sur le front, permettant du coup de payer l'intégralité de la construction. En contre-bas figure une statue, et autour, un musée. Près du bassin extérieur, dans le parc, nous apercevons de drôles d'oiseaux, un peu hauts sur pattes, et au long bec noir, marcher tranquillement autour de nous. Le soleil pointe son nez, et nous continuons alors vers St Mary Cathedral, que nous prenons le temps de visiter. Une belle cathédrale, très longue, dont la beauté des vitraux nous frappe particulièrement. Les tableaux du chemin de croix ont été peints par un français, et sont superbes, tout comme l'immense orgue. Nous longeons ensuite le parc juste avant le Botanic Garden, appelé "The Domain". Nous voyons un "possum", cet animal qui n'existe pas chez nous, remplaçant ici les écureuils, comme celui croisé rapidement à Adelaïde avec Tiffany, et pouvons cette fois-ci nous approcher de plus près. Les photos sont dans la rubrique appropriée.


Après avoir traversé un pont pour passer l'expressway, donnant une belle vue sur la city, nous entrons dans le jardin botanique. Le temps est toujours agréable. Les plantes sont variées, allant du cactus aux arbres inconnus, dont certains très vieux avec un tronc énorme, ou encore différents types de palmiers, de pins, ou de plantes aux fleurs colorées. Partout, de belles pelouses que des panneaux invitent à parcourir, ou conseillent de parler aux fleurs, aux plantes, ou encore d'enlacer les arbres. Excellent. Un état d'esprit qui nous plaît. Nous croisons de nombreuses toiles d'araignées sur les côtés, dont certaines au centre sont relativement grosses. Enfin, après presque une demi-heure de marche, le chemin donne sur la baie de Sydney, avec l'opéra et le Harbour Bridge devant nous, assez loin, et une belle pelouse verte au premier plan. La photo parfaite. En fait, nous rejoignons l'endroit où nous nous étions baladés avec Flore il y a 5 jours, le long de la baie, avec la scène sur l'eau de Carmen juste à côté. Plutôt que de prendre à gauche pour se rapprocher du coquillage (ou voilier pour certains) que représente l'opéra, nous partons à droite, et arrivons sur Wooloomooloo Bay (sûrement le mot avec le plus de "o" que l'on connaisse), donnant sur la base navale de Garden Island Naval Dockyard, où stationnent plusieurs navires de guerre. Dans une petite semaine, nous apprendrons qu'un officier s'est fait déchiqueté une jambe par un requin il y a un an en nettoyant la coque d'un de ces bateaux lors d'une plongée sous-marine. Oups. Il sont curieux parfois ces requins (pas forcément blancs d'ailleurs). Nous suivons le chemin, qui fait le tour et nous ramène finalement dans le jardin face à la scène, où nous partons alors vers l'ouest pour arriver au pied de l'opéra. Nous nous promenons alors sur les docks, puis retournons à Kings Cross, vers 18h40, juste avant que le boucher de la rue principale, que nous avions repéré, ne ferme ses portes. Nous achetons deux beaux filets de Black Angus. 27 AUD (22 euros) pour presque 600g de viande rouge. Ce soir, on se fait plaisir, en cuisinant un peu dans la cuisine commune. Avant de rentrer, nous passons aussi par le Coles local, pour acheter une salade et un peu d'ail, ainsi qu'une bouteille de vin (pas terrible car nous sommes en mode backpackers, au budget limité, surtout vu les prix en Australie). Nous passons la soirée à préparer tout cela, et à discuter avec d'autres français. Nous remontons vers 23h dans la chambre pour regarder une série.

 

 

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sam.

06

avril

2013

J34 & 35 - WE d'anniversaires

Après la journée correcte d'hier, de nouveau, la pluie refait son apparition, dès que nous ouvrons les rideaux de la chambre 22 dans laquelle nous dormons depuis notre arrivée. C'était un peu prévu, mais nous avions quand même un petit espoir. Nous n'avions donc pas mis de réveil, et à vrai dire, ça fait aussi du bien de ne pas avoir de choses de prévues, d'être un peu posés, et d'avoir du temps devant nous, même si nous pensons louer une voiture bientôt. Nous écrivons un article pour le site après le petit-déjeuner, puis partons vers midi en ville, car nous avons rendez-vous avec les deux amies d'Audrey, Flore et Clarisse, pour déjeuner. Nous souhaitons les emmener chez Din Taï Fung, notre ancienne "cantine" asiatique, et retrouver ces fabuleux dumplings qui nous ont tant donné de plaisir. Nous sommes sûrs qu'ils vont adorer. Et à Sydney, ils ont deux adresses. Nous prenons donc le métro pour une station, direction Martin Place, et retrouvons la bande, accompagnée de quelques amis à eux (Agnès, choriste avec Flore sur Carmen, et normalement un couple d'allemands en voyage autour du monde, qui arriveront en fait plus tard dans la journée). Allez hop, nous marchons dans les rues de la ville, remontons George Street - que nous avions descendue tous les deux l'autre jour - passons près du Queen Victoria Building (le QVD, une halle commerciale à l'architecture et décoration Nouvelle Epoque), en tentant d'éviter les fines gouttes qui commencent à tomber. Nous marchons une petite demi-heure, et sommes tous affamés. Nico, le copain de Clarisse, est d'excellente humeur, et Fred passe du temps à discuter avec lui. Arrivés devant le restaurant, nous devons attendre 30 minutes, dehors, le menu à la main en cochant les cases du petit papier distribué pour faire notre sélection, car il y a beaucoup de monde, et nous sommes en pleine heure de pointe. Pas étonnant néanmoins vu la qualité du lieu. Nos estomacs nous font savoir à tous qu'ils sont vides. Il pleut bien plus que tout-à-l'heure, et nous mettons à l'abri, assis par terre, en attendant. Un ami de Flore, un français installé depuis 8 ans ici et qui vient d'obtenir la nationalité australienne, nous rejoint. Un type malin, qui a bien roulé sa bosse, et a monté sa boîte de consulting dans l'industrie minière, après avoir travaillé pour une société spécialisée pendant quelques années. Encore une fois, les matières premières sont un gros secteur d'activité en Australie. Enfin, le petit boîtier indiquant notre tour sonne, et nous entrons pour passer à table. Première surprise, le menu est ridiculement petit, comparé à ceux d'Asie, et notamment de Beijing, où nous avions un choix démentiel quand nous avions emmené un soir notre ami Fred découvrir l'enseigne là-bas. Quelques dumplings, mais pas au requin, ni à la truffe. Deuxième surprise, les prix sont plus de deux fois plus élevés (18 AUD, soit 14,5 euros les 8 pièces). Ca change par rapport à celui de Hong-Kong, où nous nous en tirions pour 20 euros en n'ayant plus faim. Ca ne risque pas d'être le cas ici, c'est sûr. Décidemment, l'Australie, c'est cher. Du coup, nous ne nous lâchons pas trop. Une petite carte indique que les dumplings à la truffe sont quand même disponibles, mais à la pièce (presque 4 euros la pièce !), car c'est une nouveauté. Sinon, pas de champignons rissolés comme il y a trois mois, ni d'autres produits qui faisaient la différence. Bref, nous ne sommes qu'à moitié chez Din Taï Fung. Et les dumplings porc-crevettes ne sont plus disponibles (peut-être sommes nous arrivés un peu tard aussi). Une petite déception de notre côté donc, mais pas pour nos amis, à qui nous expliquons pourquoi l'adresse nous a tant plû. Agnès connait, et est déjà venu plusieurs fois, car elle adore. Nous passons une bonne heure, au cours de laquelle les "whoua...trop bon...génial" fusent, particulièrement chez Clarisse. On aimerait vous y ammener !


Nous allons ensuite nous balader dans les rues de la ville, et repassons près du QVD. Agnès propose alors de tous venir ce soir chez elle, après le spectacle, vers 23h, notamment quand elle apprend que c'est l'anniversaire de Fred aujourd'hui, et celui d'Audrey demain. Il fait toujours pluvieux. Flore part, et les allemands arrivent, lorsque nous sommes assis pour prendre un café. Nico est excité car il vient d'avoir un appel pour du boulot, et nous emprunte le pc pour régiger un mail et utiliser Internet, via son abonnement Iphone. Les allemands, un peu plus jeunes que nous, sont très sympas, et reviennent de Nouvelle-Zélande. Ca ne pourrait pas mieux tomber pour nous. Nous leur disons que nous souhaitons louer un camping-car, avec douche et toilettes à l'intérieur, et ils nous confirment que nous faisons le bon choix, car nous ne serons pas obligés comme eux d'aller dans des campings tout le temps, et serons bien plus indépendants. Nous discutons du coup à bâtons rompus, surtout qu'elle parle français parfaitement. Ca aide. Ils nous donnent d'ailleurs une carte pour les station-services, permettant d'économiser 6 centimes par litre. Cool. Un peu plus tard, ils nous donneront également une puce pour notre téléphone, avec un peu de crédit dessus. Pendant une demi-heure, puis ensuite sur le chemin lorsque nous nous dirigeons vers l'opéra (qu'ils n'ont pas encore vu, car ils sont arrivés hier), nous échangeons les bons plans, et les écoutons nous raconter ce qu'ils ont fait/pas fait, et leurs astuces. Apparemment, ils n'ont pas pu faire un trek faisant parti de notre Top List (Abel Tasman) car tous les lodges étaient bookés depuis plusieurs mois. Mince, ce serait vraiment dommage de ne pas pouvoir le faire non plus. De même, un autre trek était fermé à cause d'une éruption volcanique dont les dégâts n'ont pas encore été réparés. Sinon, ils ont adorés. Les paysages sont apparemment magnifiques. C'est d'ailleurs parce que tout le monde le dit que nous avons tenu à passer plus d'un mois là-bas. Ca va être génial. Et avant cela, nous allons reprendre des forces ici, à Sydney, en espérant juste que le temps s'améliore. Nous continuons comme cela jusqu'à Darling Harbour, où nous étions hier. Il est 19h45 quand Nico regarde sa montre. Il ne pleut plus, c'est déjà ça, et le feu d'artifice prévu ce soir dans un quart d'heure va donc pouvoir avoir lieu. Nico et les allemands gardent des places sur l'escalier près de l'eau, entre les deux promenades remplies de restaurants, pendant que Clarisse, Audrey, et Fred vont chercher à manger dans la food-court (du japonais ce soir). Fred demande d'ailleurs s'il y a un menu spécial anniversaire, en disant que c'est le sien aujourd'hui, et en montrant son passeport pour être crédible, et que c'est celui d'Audrey demain, mais non, il n'y en a pas. Amusé, le type ne nous compte pas la bouteille d'eau que nous prenons. Nous mangeons nos sushis devant le feu d'artifice, puis retournons dans la foodcourt acheter des bananes entourées de chocolat, que nous avions vues en allant chez le japonais, même si nous hésitons avec d'autres sucreries du même type présentées dans la vitrine (mais la promo a raison de nous, 10 AUD, ou 8 euros, les 4). Trop bon, avec une grosse couche de chocolat craquant, un peu comme une glace, mais sans le froid et avec la texture de la banane à l'intérieur. L'heure tourne, et avant d'aller chez Agnès, où nous avons rendez-vous à 23h, nous retournons à la guesthouse pour prendre notre bouteille de champagne. Nous prenons là-bas un taxi pour rejoindre Kensington, le quartier où elle habite. 22h45, nous retrouvons sur les marches du bâtiment Clarisse et Nico, et attendons tous notre hôte, qui vient de sortir de scène. Elle arrive en scooter peu de temps après.


L'appartement n'est pas très grand, mais convivial. Elle a préparé cet après-midi un gâteau d'anniversaire au chocolat, et quelques autres choses salées. Sympa. Du coup, après quelques verres de champagne ou de vin blanc, les lumières s'éteignent et l'habituel "Happy birthday to you..." est chanté en choeur. Il ne reste plus qu'à souffler les 34 bougies posées sur le gâteau, plus une pour Fred posée à côté. La soirée se passe dans la joie et la bonne humeur, comment aurait-il pu en être autrement. Nous racontons un peu notre voyage, et notamment le Japon, qui fascine toujours tout le monde. Nous leur montrons du coup des vidéos, comme celles du Cat Bar ou encore de "Il a osé". Franche rigolade. Départ en taxi à 2h du matin, en fait 3h car cette nuit, nous changeons d'heure.

Le lendemain, réveil à 9h45. On est un peu perdu, car nos deux téléphones, dont l'un à été mis à l'heure hier soir manuellement, indiquent des heures différentes et incohérentes entre elles. En fait, on s'aperçoit en sortant de la chambre et en demandant l'heure à quelqu'un que nous ne perdons pas une heure, mais en gagnons une, et nous sommes trompés (eh oui, nous sommes dans l'hémisphère sud, et passons à l'heure d'hiver). Plutôt une bonne surprise donc. Une autre, c'est qu'il fait enfin beau. Et ça change tout. Avec un peu de chance, ça pourrait même continuer les prochains jours. Aujourd'hui, nous allons à Coogee Beach, au sud de la ville, assez loin en fait, pour rejoindre Clarisse et Nico, qui nous ont proposé hier soir de venir les voir pour goûter les fabuleuses lasagnes que Nico sait si bien faire. On ne va pas refuser ça quand même ? Mais avant de partir, nous devons impérativement faire une lessive, ou prendre le risque d'être à court de vêtements ou sous-vêtements. Nous petit-déjeunons pendant ce temps, puis écrivons un article dans la salle commune du bas, où nous croisons quelques français. 14h, nous partons, lunettes de soleil sur le pif. Métro vers Bondi Junction, à deux stations, et sortons pour prendre un bus. Juste avant, comme il fait beau et que nous aimons bien ce quartier de Sydney, nous nous arrêtons manger un sandwhich, et découvrons dans la rue piétonne où nous sommes un nouveau concept de glace auquel nous succombons, Yogurberry : du yahourt glacé. Et pour tout vous dire, c'est trop bon. Peut-être que cela existe en France, mais nous n'en avons jamais vu. Une fois l'estomac rempli, nous montons dans le bus 313, vers 15h30, et arrivons 20 minutes plus tard à destination, après avoir acheté une bouteille de vin pour ce soir. Coogee Beach, un peu comme Bondi, c'est une plage avec quelques rues commerçantes, de nombreux magasins de surf ou de sports aquatiques, et de pubs en tous genres. Du monde fait du sport sur la plage, que nous longeons après être sortis du bus. Les bâtiments sont bas, jamais plus de 2 étages. Quelques palmiers aussi, et des rues à deux voies vallonées. Tout cela donne un air de petite station balnéaire, mais fait en réalité partie de Sydney, Australie. Nous avons un peu de mal à trouver où ils habitent, mais finissons par arriver après avoir demandé à un Australien (très sympa) dans la rue. Nous ne restons pas très longtemps, juste ce qu'il faut pour découvrir l'appartement qu'ils partagent en colocation avec un français et une péruvienne, avec une belle cuisine donnant sur l'océan, au loin. Direction la plage, surtout qu'ici, la lumière descend assez vite en fin d'après-midi. En arrivant, en fait juste avant, sont disposés sur l'espace vert à côté de la chaussée des barbecues, comme d'habitude, et certains sont en train de préparer des grillades. Ca ajoute une petite touche à l'ambiance générale. Pas de baignade pour nous, nous préférons jouer avec les raquettes, ou discuter avec les allemands, qui nous retrouvent tous sur le sable. Pas de vagues non plus, à la déception de Fred. Nous rentrons lorsque la lumière commence à être trop faible, et fermons quasiment la plage.


18h, nous ouvrons une première bouteille, pendant que Nico se met aux fournaux. Nous passons la soirée à discuter, à ouvrir deux autres bouteilles. La péruvienne nous donne des infos sur son pays, qui nous seront utiles dans quelques mois. Nico termine la préparation des pâtes, et nous mangeons tous avec un appétit féroce, après une attente sans fin. Nous ne partons pas trop tard, vers 22h40, car le trajet pour rentrer est un peu long. Heureusement, le bus arrive rapidement, qui nous ramène à Bondi Junction, pour prendre le métro. Les barrières sont ouvertes, comme souvent en fin de soirée. C'est donc gratuit. On se dépêche dans l'escalator car notre train est à quai, et il ne passe que toutes les 10 min. Nous sautons dans le wagon quand le sifflet retentit. Ouf. Nous arrivons à 23h10 à la guesthouse, et nous couchons peu de temps après. Demain, nous nous levons tôt pour aller aux Blue Mountains, un parc national réputé.

 

 

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jeu.

04

avril

2013

J32 & 33 - Coincés à Sydney

Pour l'une des premières fois aujourd'hui, nous ne mettons pas de réveil. De la pluie est en effet prévue toute la journée, et en effet, quand nous ouvrons les yeux, vers 10h30, il fait bien moche et pluvieux. En plus, nous avons le temps, car nous partons d'Australie le 18 avril, c'est-à-dire dans deux semaines, et n'avons pas de planning particulier à suivre d'ici là. On commence donc en douceur, par une douche et un petit-dej, pour se mettre en forme. Le moral est quand même moyen, car nous craignons de rester coinçés à cause du temps. Du coup, comme nous ne pouvons pas vraiment bouger, nous travaillons sur l'ordinateur presque toute la journée. C'est fun Sydney.


Vers 16h30, nous sommes pris par une grosse faim, qui résiste même après avoir grignoté tous nos gâteaux. On se dit qu'il faudrait aller manger, mais vu l'heure, mieux vaut attendre une heure et demi de plus et se faire un dîner. Nous cherchons donc les bonnes adresses du coin, en profitons pour regarder où sont les meilleurs steakhouses de la ville (nous voulons re-manger du Wagyu avant de partir), et jetons notre dévolu sur un bar à vins. A 18h, nous partons. L'endroit a l'air un peu loin, mais nous avons envie de viande et de vin, et le site internet du lieu est prometteur. Direction donc le Gazebo Wine Garden, que nous rejoignons plus vite que prévu, en remontant notre rue, puis en tournant à droite pour prendre la rue principale, puis à gauche de l'autre côté de la petite place publique, où nous apercevons le toit du restaurant, qui nous rappelle les photos vues sur leur site. Il se met à pleuvoir sérieusement. On est donc à 5 minutes à pieds. Cool, surtout avec la pluie. Nous sommes contents de prendre l'air. Nous nous asseyons à l'une des tables disposées autour de la grande terrasse couverte. Fred va discuter avec le sommelier, près des multiples bouteilles exposées pour être servies au verre. Il y a principalement des vins australiens, mais quand même deux français (un Bordeaux et un venant de l'Aude, vendu 11 euros le verre). Les serveurs sont tous très sympas, et le sommelier fait goûter une grosse demi-douzaine de vins à Fred avant qu'il ne choisisse celui qu'il veut prendre. Le moment est agréable, surtout après avoir visité la Barossa Valley il y a presque deux semaines. A table, nous commandons chacun un steack de 350g, de l'Angus (une race américaine bien connue, très répandue et élevée ici, comme vous le savez). Nous discutons avec l'un des serveurs, français, qui nous raconte sa vie ici depuis son arrivée il y a quelques mois, après avoir dirigé le restaurant du 8ième le "Music Hall", où Fred passait devant tous les matins auparavant, et étant reparti d'un peu plus bas en Australie pour gagner en qualité de vie et environnement général. Pour lui, comme pour tous les français que nous avons rencontrés depuis notre départ, il n'est pas envisageable de revenir en France, plus pour une multitude de petits détails que pour une grosse raison politique ou économique. Nous revenons vers 21h, et regardons un documentaire sur le vin que Fred veut depuis longtemps faire découvrir à Audrey, "Mondovino".

Le lendemain, réveil à 10h, petit-dej, puis écriture d'un article. Bonne nouvelle, il ne pleut pas. Apparemment, le seul jour de la semaine dont nous pouvons profiter, youpi. 13h15, nous partons en métro puis en bus pour la plus célèbre des plages de Sydney, Bondi Beach (prononcer Bondaïe beach). Fred a regardé sur un site spécialisé, swellnet.com.au, s'il y avait des vagues. Pas beaucoup, mais suffisament pour s'amuser un peu (en gros, du 1 mètre). Bondi est aussi un quartier du Sud de Sydney, et fait penser à une mini-station balnéaire, avec une ambiance très australienne, ou peut-être californienne. Immédiatement, vous vous y sentez bien. 14h, nous descendons du bus, et regardons la longue plage bordée de verdure, et d'une rue entourée de magasins de sport et de restaurants. Les vagues ne sont effectivement pas incroyables, mais ont l'air de faire l'affaire, un peu comme celles de Torquay la semaine dernière. Avant de trouver un endroit pour louer un bodyboard, nous nous arrêtons manger un burger dans un petit restaurant en bois clair très sympa face à l'eau bleue, en manches courtes et lunettes de soleil. On est pas mal. A 15h, c'est parti pour la location de deux planches et des combi manches/genoux courts. 5 minutes plus tard, nous sommes dans l'eau, qui à notre grande surprise, est très bonne, alors que nous pensions avoir froid avec cette combinaison d'été. Pas du tout, l'eau est à 24°, et il fait 22°dehors. Nous passons 2h30 à essayer de prendre les vagues, avec quelques beaux succès, mais surtout à lutter pour passer la barrière de vagues et se mettre en position correcte. Elles ne sont pas très hautes, à part certaines de temps en temps, mais relativement puissantes. A tel point que Fred repart au magasin chercher les "flippers" (les palmes) compris dans la location, que nous n'avions pas voulu prendre un peu avant. Et dire que les surfeurs, sur leur planche plus grande qui leur permet de mieux flotter au dessus de l'eau lorsqu'ils sont allongés dessus, avancent facilement. C'est un peu rageant, car il n'est pas évident de lutter contre le courant quand on a une partie du corps dans l'eau, comme nous. Cela dit, être dans l'eau, prendre les vagues dans la figure, et être là est très sympa. Il y a beaucoup de surfeurs, surtout dans le coin où nous sommes (et où tout le monde est, car les vagues sont plus ou moins grandes, et cassent plus ou moins bien, en fonction de l'endroit où vous êtes sur cette grande plage). Parfois, l'un passe devant nous en nous frôlant, car tout le monde essaie de prendre la vague, surtout quand une grosse arrive. C'est donc un peu le capharnaüm, mais ca permet de rester à en regarder certains tourner et virer avec style et élégance sur la crête de la vague, car le niveau n'est pas mauvais du tout. A 17h30, après avoir rincé les combis, nous rendons le matériel au magasin, et partons à pieds vers la promenade le long de la côte, partant sur la droite de la plage quand vous êtes face à l'océan. Nous longeons les rochers, et arrivons sur Tamarama Beach, toute petite mais aux vagues puissantes, puis Bronte Beach. Le long de la promenade, beaucoup font leur footing, ou d'autres utilisent les appareils de musculation (sommaires) disposés le long, par endroits, un peu comme les barbecues électriques dans les espaces verts. De beaux appartements donnent face à l'océan, à 20 minutes du centre ville. Ca doit être sympa d'habiter ici.


Nous prenons le bus vers 18h45, alors que le soleil disparaît, jusqu'à Bondi Junction, puis le métro jusqu'à Town Hall dans le centre. Plutôt que de rentrer immédiatement, nous allons dans la deuxième baie de Sydney, plus petite que celle où se situe l'opéra et le Harbour Bridge, à Darling Harbour. L'endroit est bourré de restaurants, disposés en U autour d'un port plutôt vide, mais où se trouve aussi un ancien navire de guerre transformé aujourd'hui en musée, un cinéma Imax, et l'aquarium de la ville. De nuit, avec les buildings en arrière-plan et l'animation générale, la vue et l'ambiance sont très agréables. Nous nous promenons, nous arrêtons de temps en temps regarder un show de rue, comme cet homme qui joue du didgeridoo, et profitons des palmiers et de la température clémente. Nous dînons dans la food-court, hésitons à acheter une crêpe au nutella, mais faisons machine arrière en voyant qu'elle coûte 8 AUD (presque 7 euros), puis rentrons regarder une série vers 22h30. Une belle journée, en espèrant que ce ne soit pas la dernière, après la pluie et la grisaille des derniers jours.  

 

 

 

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mer.

03

avril

2013

J31 - Arrivée à Sydney

Quand nous entrons dans Sydney, à 7h, le jour se lève. Dire que le temps n'est pas beau serait un euphémisme : il pleut méchamment, à grosses gouttes. Un vrai orage, qui ne veut pas s'arrêter. A tel point que le chauffeur décide de changer l'endroit où il devait  nous laisser, pour que tout le monde puisse descendre et récupérer son sac au sec. Nous sommes réveillés depuis son annonce micro de 5h30, pour prévenir que le premier arrêt se ferait dans 30 minutes. Heureusement, nous avons réussi à nous rendormir un peu. Le premier contact avec Sydney n'est donc pas très engageant, car tout est gris, et il pleut comme un mois de novembre en France. Mais nous sommes bien là, et c'est le principal. Pour la première fois du voyage, nous sortons nos capes de pluie afin de couvrir nos sacs, et les rendre imperméables. Nous cherchons un taxi, que nous avons du mal à trouver, nous obligeant pour ce faire à quitter l'allée couverte qui nous sert d'abri. Nous en trouvons enfin un, qui nous emmène à la guesthouse réservée hier sur le Net, dans le quartier de Kings Cross. A 8h, nous sommes au bon endroit, et obtenons les clés d'une chambre un peu plus grande que celle prévue, sur proposition de la gérante à l'accueil, voyant que nous sommes chargés, et en ayant une de libre. Sympa. Pas de très bonne humeur, nous sortons quelques affaires et tombons sur le lit, que nous prenons le temps de faire malgré tout, jusqu'à midi. On avait quelques heures de sommeil à rattraper apparemment.

 

Quand nous nous réveillons, le temps est toujours aussi maussade, et ne s'annonce pas meilleur pour les prochains jours. Pareil un peu plus au Sud du pays, ce qui veut dire que louer une voiture ne va à priori pas servir à grand chose. Bon, on verra plus tard. Petite douche, puis travail sur le blog jusqu'à 14h30. Fred est un peu dégoûté, car c'est sa première fois à Sydney, et le premier contact n'est pas très sexy. En plus, il risque de faire mauvais pendant les 7 prochains jours, gâchant du coup nos deux dernières semaines en Australie. Cela dit, il pleut un peu moins maintenant. Nous tentons donc une sortie, pour découvrir et voir la ville, et notamment le fameux opéra. Kings Cross n'est pas trop mal placé, sous le jardin botanique, un peu à l'est. Nous sommes à quelques stations de quartiers interessants, même si d'autres ne peuvent être atteints qu'en ferry, un moyen de transport très utilisé ici (la mer rentre en effet dans la ville à plusieurs endroits). Nous nous renseignons un peu à la réception , puis partons pour Martin Place, à une station de métro. Nous faisons du coup, comme dans chaque nouvelle ville, connaissance avec le prix des tickets et les différents systèmes de pass. Ici, le ticket coûte presque 3 euros. Arrivés, nous marchons, et descendons George Street, une des grandes artères, bordées de magasins en tous genres. Nous croisons des hommes d'affaires, des écoliers en uniforme, d'autres touristes, et toutes sortes de styles d'individus. Au dessus de nous passe un métro aérien, monorail. Nous sommes proches du quartier financier, le CBD (Central Business District), composé de hautes tours plus ou moins modernes. Pas aussi hautes qu'à Shanghaï ou New-York cela dit. Nous marchons, au ralenti à cause des arrêts pour s'abriter et attendre que la pluie se calme, et s'arrêtons déjeuner dans un bar du coin. Puis nous arrivons enfin à Circular Quay, au pied de l'eau, le point de départ des ferrys, situé entre Harbour Bridge et l'opéra. Audrey explique à Fred où ils vont, en lui montrant sur une carte, pour qu'il comprenne comment s'organise la ville. En gros, il y a deux grands quais, en forme de U, sur lesquels des balades sont possibles (ici et Darling Harbour), avec des restaurants tout autour, et au nord comme au sud, des plages (Bondi Beach, Manly, Dee why pour les plus connues). La pluie s'étant arrêtée, nous nous promenons le long de l'eau, et une partie du quartier des "Rocks". Audrey retrouve avec plaisir des lieux qu'elle avait visités et cotoyés il y a 3 ans. Un paquebot est à quai, obstruant la vue qu'offre de beaux restaurants, aux menus alléchants, sur l'opéra juste en face, à côté. Nous continuons un peu et passons sous le pont de Sydney, immense. Les fondations sont impressionnantes. Il est d'ailleurs possible de le grimper. C'est aussi là qu'a lieu le feu d'artifice de la St Sylvestre, tous les ans, dont nous avons tous vu des images à la télévision, Sydney étant l'une des premières villes à fêter le passage à la nouvelle année. Nous faisons ensuite demi-tour, et rejoignons l'opéra, qui est toujours resté visible depuis notre arrivée à Circular Quay. Petit moment d'émotion, tellement cette construction à l'architecture particulière est le symbole de la ville, l'icone du pays, tout comme la Tour Eiffel l'est à Paris. Il est là, à côté, nous avançons vers lui. Nous y sommes. Sydney, cette ville qui paraissait si lointaine quand nous étions en France.

 

17h15, nous retrouvons Flore, une amie d'Audrey, avec qui elle était venue la première fois, il y a 3 ans. Nouveau moment d'émotion pour elles deux, qui avaient alors passé deux mois partagés entre Sydney, le nord du pays, et la Nouvelle-Calédonie. Retrouvailles à l'autre bout du monde, puisque Flore travaille ici, sur l'Opéra Carmen (qui se joue sur une scène montée sur l'eau face à l'opéra) depuis 3 mois. Nous partons vers le Botanic Garden, tout proche, et l'accompagnons au théâtre en plein air où elle jouera ce soir. Sur notre droite, le parc du jardin botanique, avec de nombreux arbres exotiques, à forme parfois bizarres, et en arrière-plan, les buildings du CBD. Sur notre gauche, la baie de Sydney, que nous longeons sur le quai en pierre, où traînent parfois apparemment quelques requins. Derrière nous, l'opéra. Très agréable, mais ce le serait bien plus s'il faisait beau. Nous laissons Flore et faisons demi-tour. Nous nous baladons aux alentours, en revenant sur nos pas et autour de Circular Quay, et à 18h45, avons rendez-vous avec Clarisse, une autre amie d'Audrey qui faisait aussi partie de l'aventure il y a 3 ans avec Flore (sa cousine), et son copain Nicolas. Les deux sont partis en tour d'Asie il y a 6 mois, et on décidé de tenter l'aventure en Australie pour un an, même sans avoir le Working Holiday Visa. Nouvelles retrouvailles sur le quay 2, puis bière devant la library juste à côté, et échange de nos expériences de voyage. Il se remet à pleuvoir par intermittence. Dans les arbres, des chauve-souris, de facilement un mètre d'envergure, pendent et volent parfois de l'un à l'autre. Whaou. Batman ne doit pas être loin avec une telle taille. C'est commun ici. Comme les pipistrelles que nous avons parfois en France, mais en cinq fois plus grosses. Nous partons un peu plus tard, la nuit étant tombée et les restaurants fermant tôt, pour trouver un endroit abordable pour dîner. Vers 21h, après avoir remontés George Street, nous trouvons un restaurant qui fait l'affaire. 23h, chacun reprend sa direction pour rentrer. Nous arrivons 20 minutes après, regardons une série, puis nous couchons.

 

 

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lun.

01

avril

2013

J29 & 30

Allez, ce matin, c'est le départ. 8h45, nous descendons prendre notre petit-déjeuner. La grande salle commune est déjà pas mal remplie. Les grands espaces de travail, avec plaques de cuisson, sont presque tous occupés, tout comme les 4 double éviers disponibles. Dans une guesthouse, la règle est que vous pouvez vous servir de tout cela, et des ustensiles à disposition, mais devez aussi nettoyer puis ranger ce dont vous vous êtes servis. Ca donne une ambiance de grande colocation géante, dans une cuisine tout aussi grande. Nous ouvrons la porte du fond, permettant d'accéder à la grande chambre froide servant de réfrigérateur commun. Chacun y met ses affaires dans un sac, sur lequel il indique son nom et son numéro de chambre. 9h30, nous descendons nos sacs à la réception, et les laissons contre un mur à côté, car il n'y a pas d'endroits fermés à clé, juste des coffres à louer 24h, que nous ne souhaitons pas utiliser. Nous partons rapidement pour prendre la voiture chez Europcar, sur Franklin Street, à quelques pâtés de maison. Nous mettons un quart d'heure, car les rues sont assez larges et grandes, et ici, tout le monde ou presque respecte les feux. Nous attendons donc fréquemment, comme les autres jours, que le feu passe au rouge pour traverser, comme tout le monde, même s'il n'y a pas de voitures pendant plusieurs minutes. Arrivés chez Europcar, le type derrière le comptoir nous dit qu'il n'a pas de réservation à notre nom. Bizarre. C'est quoi cette histoire ? Nous lui montrons le mail de confirmation que nous avons reçu. Il s'absente pour aller voir son manager, et revient après presque 10 minutes, en nous disant que la réservation, faîte via le site de Britz (une société cherchant les meilleures offres pour vous), n'est pas chez Europcar - malgré leur nom et leur adresse d'indiqués sur le mail - mais chez Thrifty (une société que nous connaissons, puisque c'est là que nous avons rendu la voiture il y a 4 jours). La booking référence que nous avons ne sert qu'à Britz, et correspond à un dossier chez eux, pas chez Europcar. Le type nous dit que le numéro de téléphone indiqué sur notre mail est celui de Thrifty, et que c'est donc chez eux qu'il faut aller, puisque rien ne correspond chez lui. On balise un peu pendant tout ce temps, car ce serait le comble de ne pas avoir de voiture. Heureusement, nous voyons un début de solution en constatant qu'il y a une erreur sur notre mail de confirmation. Un peu embêtés quand même, nous allons chez Thrifty, pas très loin (toutes les sociétés de location de voiture sont dans le même coin ici). Là-bas, nous donnons notre nom, mais pareil, pas de voiture de réservée pour nous, malgré un ou deux coups de téléphone pour tout vérifier. Merde. On commence à être mal. Nous expliquons à la personne notre affaire, mais elle nous répond que non, le numéro de tel indiqué n'est pas du tout le leur, contrairement à ce que vient de nous dire le type d'Europcar. Du coup, ca veut clairement dire que nous n'avons pas de voiture dans l'immédiat, alors que nous avons déjà payé en ligne. Nous demandons à la personne ce que nous pouvons faire, mais elle nous dit que rien n'est enregistré chez eux, et qu'ils ne peuvent rien pour nous, à part louer une voiture en direct ce matin, comme un nouveau client. Nous lui disons que nous sommes dans un cul-de-sac, car si nous retournons chez Europcar, ils vont nous dire la même chose. Nous avons alors l'idée de lui demander si elle peut appeler Britz pour nous, afin de vérifier. Elle passe un coup de téléphone, puis nous communique un numéro gratuit pour les joindre, et nous propose d'utiliser un de leur téléphone. Fred appelle donc, et tombe sur quelqu'un de très aimable qui le met en relation avec le desk de Melbourne. Après avoir donné la "booking référence", la personne lui explique qu'il y a eu une erreur dans leur système, et que en effet, l'ordre de location n'est pas passé. Super, mais on fait quoi du coup ? Car nous, nous souhaitons partir, et avons tout un programme pour les jours à venir. Elle le fait patienter, et appelle Europcar afin de voir si elle peut arranger cela. Malheureusement, toutes les voitures sont prises chez eux, et elle ne peut pas en réserver une immédiatement ailleurs. C'est vrai que c'est le lendemain du WE de Pâques. Par contre, nous sommes le 1er avril, et cette histoire n'est pas un poisson d'avril. La seule solution consiste à procéder au remboursement des 330 AUD payés en ligne (après lui avoir confirmé que la somme a bien été débitée). Espèrons qu'ils fassent bien le nécessaire, et que cela ne soit pas un nouveau problème à régler. Fred prend du coup le nom de la personne en ligne, qui lui confirme qu'elle va s'en occuper. Mais dans l'immédiat, ça veut dire que nous sommes le bec dans l'eau, sans pouvoir partir de la ville, sans guesthouse, avec nos sacs prêts. On vérifie le prix d'une location immédiate au bureau où nous sommes, mais c'est au moins le double de celui normalement en vigueur sur Internet. Nous partons, dépités. Essayant quand même de trouver une voiture, sans vraiment y croire à cause de la faible disponibilité, et à cause des prix élevés, nous allons quand même chez Budget, Sixt, et Avis. Mais rien ne convient. Il va donc falloir changer de plan, et revoir en profondeur ce que nous souhaitions faire. Bref, s'adapter, même si le moral n'est pas bon. Nous étions tellement contents de retrouver une voiture, de quitter Melbourne, et d'être "on the road again"...

 

Après réflexion, et tiré un trait sur nos envies et notre engouement initial, l'option la plus évidente consiste à regarder sur Internet si nous pouvons louer une voiture demain, ou sinon après-demain. Le problème, c'est que nous allons faire cette résevation via le site de Britz (ce sont les seuls à ne pas prendre de frais d'aller simple, quand la voiture n'est pas ramenée à son point de départ, comme dans notre cas), et Fred craint sérieusement une nouvelle erreur, non pas de réservation, mais liée à l'opération de remboursement en cours. Il suffit qu'ils ne soient pas doués, pour que cela ajoute de la confusion à son dossier, avec une somme à rembourser, et une autre à débiter, et deux numéros de réservation dont l'un est obsolète. Normalement, c'est assez simple, et tout devrait bien se passer, mais sachant qu'ils ont déjà fait une erreur, et comme cela peut se passer parfois dans des dossiers clients suivis par des personnes différentes, Fred ne veut pas potentiellement se retrouver à devoir gérer une telle situation, qui peut devenir très pénible à résoudre, avec probablement le fait de devoir ré-expliquer l'histoire à différentes personnes. Bref, un scénario du pire dont il ne veut pas prendre le risque. Comme disait Chirac, "les emmerdes, ça vole en escadrille". Par contre, même si cela demande un peu de temps et de la patience, nous pourrions rappeler Britz en leur demandant si nous pouvons utiliser la somme qu'ils ont débitée pour louer une autre voiture demain ou le jour suivant. L'autre option, radicale, consiste à rejoindre Sydney bien plus tôt que prévu. Et sachant que nous n'avons vraiment pas envie de rester ici, à subir, et attendre que le temps passe, c'est peut-être quelque chose qu'il faut considérer. Mais pour l'instant, nous rentrons à la guesthouse, et utilisons (exceptionnellement, nous sommes tombés sur la bonne personne, car on nous le refusera plus tard) le téléphone de la réception. Nous appelons Britz, avec numéro gratuit, et Fred tombe sur une personne dont il reconnait l'accent français. La conversation se poursuit donc dans notre langue maternelle, rendant les choses beaucoup plus simples. Pas de problème, il est possible d'utiliser les fonds déjà versés pour louer une voiture. Un camping car est disponible demain, mais à un prix trop élevé. Une voiture après-demain, pour 150 AUD de plus. "OK Romain, je vous rappelle après avoir fait le point. Thanks". Bon, c'est pas terrible, car cela veut dire que nous perdons deux jours à attendre la voiture, sans rien avoir à faire ici, et devons payer plus cher. A moins que nous puissions aller nager avec les dauphins demain. Direction l'Office Center, à deux pas d'ici, à côté de la gare, pour voir si cela est possible (nous avons vus que certaines compagnies demandent de passer par l'office du tourisme pour réserver). Après une petite attente, nous apprenons que c'est complet. Flûte. En regardant sur le net par contre, des places sont encore disponibles. Bizarre. Nous en avons marre, et ne savons plus bien quoi faire, car partir en voiture mercredi raccourcit notre séjour sur la côte de deux jours. Ca risque donc d'être speed sur le route, à moins de raccourcir Sydney. Fred évoque de nouveau l'autre option : quitter tout ça, changer carrément son fusil d'épaule, aviser plus tard sur ce que nous allons manquer sur la côte, partir un peu à l'aventure, dans l'inconnu, et aller à Sydney dès aujourd'hui, voire demain. Changer d'environnement. Et peut-être louer une voiture à Sydney pour faire un bout de la côte.

 

13h30, nous partons pour la gare, et déjeunons rapidement sur le trajet. Pas de places ce soir, mais uniquement demain, pour 130 AUD/personne, pour un train de nuit. Pourquoi pas. Nous allons quand même faire un tour par curiosité du côté des compagnies de bus, et apprenons que pour 63 AUD/ pers, le bus ne met que 2 heures de plus pour rejoindre la capitale économique du pays, pour un niveau de confort quasi-similaire. Vu la différence de prix, c'est adjugé. Nous partirons demain à 19h, pour 12h de trajet. On a bien pris le bus pendant 8h en Inde, on peut faire de même en Australie, non ?

 

Au moins, nous repartons sur une dynamique positive, avec un projet devant nous, et en étant maîtres de ce qui va nous arriver. Direction la bibliothèque, pour trouver une guesthouse à Sydney. Impossible de se connecter, allez savoir pourquoi. Nous allons donc dans la rue à côté, au 2pocket bar, où nous restons jusqu'à la fermeture, à avancer sur le site. Retour à la guesthouse, et paiement de la chambre de ce soir (nous nous étions assurés qu'il y en avait bien une de libre avant de repartir tout-à-l'heure). Nos sacs sont toujours là, posés contre le mur à côté d'autres. Petite douche, puis dîner que nous préparons vers 19h30. Une heure et quelques après, vaisselle faîte, nous remontons dans la chambre. Nous avions certaines choses en tête hier à cette heure, un plan bien défini, et 24 heures plus tard, c'est complètement autre chose qui s'impose à nous.

Le lendemain, le réveil ressemble à celui de la veille. Petit-déjeuner, puis retour à la chambre pour descendre les sacs et les laisser dans un coin de la pièce principale, juste avant de patir pour la bibliothèque. Pas grand chose à faire, à part peut-être se balader près de la Yarra River, ou dans les rues. Nous préférons avancer sur le site, et utiliser plus utilement le temps dont nous disposons. Nous essayons la bibliothèque juste à côté de la guesthouse, pour changer. Bad news, le wifi ne marche pas, en tous cas sur notre ordinateur. Nous partons donc pour celle, plus grande, que nous connaissons. Nous y restons jusqu'à 14h30, et en profitons aussi pour la visiter un peu plus, et découvrir par exemple une salle d'exposition. On se croirait presque dans un musée. Retour à la guesthouse, où nous finissons nos restes (pâtes et omelette au jambon). Nous avions prévu d'emporter dans la voiture quelques ingrédients qu'il nous reste, mais du coup, il va falloir les porter dans le sac. Nous nous en servirons demain à Sydney. 16h40, nous sortons pour faire quelques courses pour le bus, ce soir, et achetons nos sandwhichs. 17h20, départ pour la gare routière, à Southern Cross. 18h30, nous faisons la queue pour mettre nos bagages en soute, et partons à l'heure pile, 19h. Le bus est assez confortable. Le chauffeur parle dans son micro, se présente, et raconte comment le trajet va se passer, avec 2 arrêts, fait des blagues etc... son accent est prononcé, et nous ne comprenons pas tout. Mais ses commentaires sont sympas, et évitent l'ambiance froide et silencieuse que l'on rencontre souvent lors de tels voyages. Le film Armageddon est diffusé sur les écrans du couloir central. 22h30, premier arrêt, sur les bord de la Murray River, pour 30 minutes. Le chauffeur parle au micro et dit, entre autres, de ne pas s'appuyer aux arbres à cause des araignées. 23h, nous repartons. Audrey s'endort, comme beaucoup de monde dans le bus. Les lumières sont éteintes. Fred écrit 2 articles, puis dort à son tour.

 

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ven.

29

mars

2013

J26 à 28 - Melbourne

Melbourne, c'est parti. Bon, ça casse pas des briques notre séjour ici en tous cas. Le temps est moyen, et la ville est un peu à cette image. A vrai dire, Melbourne ne nous emballe pas. La ville, pour nous, n'a pas beaucoup de charme, pas d'unité, ne nous semble pas très jolie. Est-ce dû au fait que nous n'ayons plus cotoyé de grandes villes depuis 1 mois ? Pas sûr. Du coup, après une soirée et une journée passées ici, nous avons plus envie de mettre le site à jour et de profiter d'une connexion que de visiter ou se balader.


En ce vendredi saint, férié pour tout le monde en Australie, et où quasiment tout est fermé, nous commençons par prendre le petit-déjeuner, et travailler jusqu'à 14h au 6ième étage, dans le grand salon commun. Puis nous changeons de guesthouse, puisque la notre est complète aujourd'hui. Comme prévu en fait. Nous laissons nos gros sacs dans la locker's room, et partons avec le nécessaire pour la nuit. Dans la nouvelle, une fois la chambre découverte, qui nous plaît bien (il y a une fenêtre), nous décidons de changer nos plans et de rester là pour les 2 prochains jours plutôt que de retourner là où nous étions hier. En plus, c'est un peu moins cher, mais nous n'aurons plus le wifi gratuitement, sauf les 2 premières heures. Mais vu que nous comptons retourner au bar d'hier, nous ne devrions pas en avoir besoin. Une demi-heure plus tard, nous partons nous promener le long de la Yarra River, le long des quais remplis de restaurants sympathiques et d'animations de rues (jongleurs, exposition de voiture, gonfleurs de ballons, musiciens...). On se croirait dimanche. Les gens se baladent, en famille. Le temps est malheureusement nuageux. Nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant, en terrasse. Nous marchons ensuite dans la ville, le long de la rivière, jusqu'à 18h. Un peu fatigués et mous, nous rentrons à la guesthouse et préparons activement notre voyage en Nouvelle-Zélande en regardant le premier épisode du Seigneurs des Anneaux. 3h30 plus tard, nous sortons manger un bout. Série dans le lit, puis dodo.

 

Le lendemain, journée excitante : travail sur le site toute la journée, au 2pocket, à quelques blocks. Le manager nous reconnait. Nous bookons la voiture pour lundi matin, qui nous permettra de rejoindre tranquillement Sydney en 1 semaine. Comme il y a deux jours, nous laissons l'ordinateur pour aller déjeuner dans la food-court d'à côté. Nous fermons les lieux à 17h30.

 
Après avoir déposé l'ordinateur à la guesthouse, nous partons vers le sud de la ville, pour aller au Lunapark, situé près de la plage. Nous passons devant le circuit du GP de Formule 1, ayant eu lieu il y a deux semaines. Promenade le long de la mer, qui ressemble un peu à la Côte d'Azur, avec des restaurants en bord de mer. Le parc d'attraction est à déconseiller aux futurs voyageurs, car il est tout petit... et il n'y a quasiment rien à faire. La seule attraction reste la porte principale, avec son grand visage de clown, et le grand huit en bois construit en 1912 (qui fonctionne certains jours), le plus vieux au monde. En 15 minutes, nous avons fait le tour. Nous rentrons à la guesthouse, après être passé au "Cole's" local pour acheter un poulet roti (on ne va pas se laisser totalement abattre quand même). Dans la rue, comme toujours, pas mal de musiciens ou d'artistes improvisés faisant l'animation. Beaucoup de français aussi, un peu partout. 21h40, film sur ordi (vous devinez quoi), puis écriture d'un article, et extinction des feux.


Dimanche, la journée (de Pâques) commence par une distribution d'oeufs en chocolat, un chacun, à la guesthouse. Sympa. 10h20, départ pour le Queen Victoria Market, une sorte de halle remplie de commerces, organisée par spécialité (poissonniers, bouchers, légumes, vêtements...), dont nous faisons tranquillement le tour. 11h30, direction la bibliothèque, pas très loin. Demain, nous partons, et nous souhaitons avancer au maximum, pour ne pas accumuler plus de retard. Là-bas, surprise : la connexion est excellente. Nos vidéos se chargent très rapidement, bien plus qu'au 2pocket Bar. En gros, 20 vidéos uploadées en une heure. 14h, déjeuner au Hungry Jack's (en fait le Burger King, mais qui a un autre nom en Australie), puis retour à la bibliothèque. Celle-ci est d'ailleurs très classe, avec de grandes pièces propres et studieuses, une exposition de tableaux, des bureaux à disposition et bien aménagés... Audrey repart en vitesse à la guesthouse, car nous avons oublié ce matin le câble pour recharger le pc. La Library ferme à 18h, heure où nous quittons les lieux. Nous marchons en fin d'après-midi dans les rues, et tombons sur un marchand ambulant de crêpes, français. Retour à la guesthouse avec une crêpe au nutella en main. La soirée est sans grand intêret. Nous dînons (mal, les prix sont bien trop élevés) vers 20h au bar du premier soir (le supermarché en face vient de fermer quand nous descendons pour faire des courses). 21h, Audrey prépare les sacs pour demain, pendant que Fred écrit un article. Bonne surprise un peu plus tard, quand noud découvrons que nous captons du wifi dans la chambre, sans savoir pourquoi ni comment. Demain, nous repartons, et ne sommes pas mécontents de partir d'une part, et d'être de nouveau sur la route d'autre part. Nous nous sommes un peu embêtés ici, d'où le temps passé pour avancer sur le site.

 

 

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jeu.

28

mars

2013

Assister à un match d'Aussie Rules au MCG

Le MCG, c'est le Melbourne Cricket Ground. Autrement dit, le grand stade de la ville (qui en comporte deux ou trois), et même l'un des plus fameux d'Australie. C'est en effet Tiffany, à Adélaïde, qui nous a conseillé d'aller voir ici un match de Aussie Rules. Ce sport national, autrement appelé Footy, n'est pratiqué qu'ici, en Australie. A première vue, c'est une sorte de rugby. C'est vraiment le sport suivi par tout le monde, bien plus que le football en France par exemple (sport apprécié ici aussi d'ailleurs). Nous avions donc vu des matchs, ou bouts de matchs, à la télévision, mais sans vraiment comprendre les règles. Ca ressemble à du rugby, mais c'est clairement plus le foutoir sur le terrain, et les passes en avant sont autorisées. Un peu confus donc, à première vue. En fait, c'est extrêmement simple. Peut-être l'un des sports les plus simples qui existe. Du coup, ce soir, ici, l'occasion nous est donnée d'en savoir plus, et de faire partie de cette grande messe rassemblant 80 000 personnes, pour le premier match de la saison, qui a commencé le week-end dernier, ayant lieu dans le stade. Les deux équipes ? Les Richmond Tigers, contre les Carlton Blues. Ce sont les deux équipes de la ville (Richtmond et Carlton sont deux quartiers de Melbourne).


L'ambiance commence dans le tramway. Nous ne savons pas bien à quel arrêt descendre, mais allons suivre tous les supporters présents dans le wagon. La plupart ont des écharpes, des bonnets, ou des chemises noires et jaunes, les couleurs des Tigers. La soirée s'annonce bien, le soleil brille après l'averse de tout-à-l'heure. Nous descendons, empruntons le grand pont permettant de rejoindre le stade, et arrivons face à la Gate 4. Il y a beaucoup de monde. Certains mangent un bout, boivent une bière, pendant que d'autres flânent devant les boutiques vendant les produits aux couleurs de chaque team. Le coup d'envoi est prévu pour 19h45. Pour notre part, nous avons rendez-vous avec les deux françaises au Great Southern Stand (l'une des deux entrées du stade, après avoir regardé cet après-midi sur Internet). Le problème, c'est que cette entrée regroupe en fait les Gates 4 à 7, c'est-à-dire une zone faisant à peu près le quart du stade. Nous partons donc vers la droite, pour rejoindre la Gate 7, et ouvrons grand nos yeux en espèrant les croiser. Après un premier tour, puis un demi-tour, nous ne les voyons pas. Nous allons même à la Gate 1, un endroit que nous avions évoqué auparavant comme point de rendez-vous potentiel. Pendant 45 minutes, nous allons faire de même, en nous séparant parfois pour que l'un de nous se poste à un endroit, pendant que l'autre arpente les allées extérieures du stade. Mais las, nous ne les trouvons pas. L'heure tourne, et nous n'avons toujours pas nos billets. Nous décidons donc vers 19h30 d'abandonner nos recherches, et de faire la queue pour prendre nos places (les moins chères, à 21,5 AUD). Dommage, nous y croyions pourtant jusqu'au bout. La queue est longue, et nous avons faim. Nous allons néanmoins attendre d'être assis pour manger quelque chose. Le match va bientôt commencer, et nous entendons le bruit de la foule à l'intérieur. Enfin, nous pouvons rentrer. Apparemment, nous devons monter au quatrième étage, où le placement est libre (prix des tickets oblige !). Pendant que nous avalons les marches, nous apercevons le terrain, entre deux tribunes, par un petit bout ouvert. Ca a l'air impressionnant. Là haut, nous entrons enfin dans l'arène. Génial. Perchés, nous avons une vue plongeante sur le terrain. Les gradins, tout autour, sont remplis. Un superbe stade, avec l'ambiance qu'il faut. Nous trouvons une place, puis une autre lorsque nous devons la laisser aux deux personnes les ayant réservées.


A 19h45, le match commence. Le ballon ovale est lancé contre terre par l'arbitre, qui se penche en avant en levant une jambe vers l'arrière, pour qu'il rebondisse puis soit attrapé par l'une des deux équipes. Une partie est consistuée de 4 quarts-temps de 20 minutes chacun. De chaque côté du terrain, deux grands poteaux sont disposés. Mettre la balle dans cet espace restreint, à la main ou en tirant avec le pied, permet de marquer 6 points. Deux autres poteaux, sont disposés de part et d'autre, encadrant les deux premiers. Mettre la balle dans ces deux espaces latéraux permet de marquer 1 point. Les règles sont simples pour ce faire. A peu près tout est permis : courir avec la balle à la main (en devant la faire rebondir de temps en temps), faire une passe en arrière, en avant, à la main ou au pied, plaquer l'autre (mais pas au niveau du cou) etc... le but est juste d'amener la balle entre les poteaux, d'une manière ou d'une autre. Tout le monde se jette donc dessus dès que possible, ou sur le porteur du ballon. Une des règles étant que la balle change de camps si son porteur est attrapé par un adversaire. Avoir le droit de tirer depuis la ligne des 50m si l'on arrive à la récupérer sans qu'elle touche le sol dans la zone des 50, après qu'un de ses partenaires ait tiré en l'air d'un peu plus loin, en est une autre. C'est donc assez simple, et sur le terain, ça donne du grand n'importe quoi. Quand il y a une touche, l'arbitre est dos aux joueurs et jette la balle en l'air, derrière lui, sans rien voir. Dans le stade, la foule pousse de la voix dès que l'une des équipes s'approche du but de l'autre, ou qu'un joueur récupère la balle dans les 50m après une passe au pied d'un de ses team-mates. Des hommes au maillot orange fluo parcourent parfois le terrain, sans comprendre au début ce qu'ils font là, au milieu des joueurs et des arbitres : ce sont les messagers du coach, qui peut les envoyer transmettre des messages individuels aux joueurs. Rigolade entre nous quand nous imaginons un ou deux scketches, comme par exemple que l'un ait oublié le message à transmettre, que ce dernier soit obsolète 2 minutes plus tard, ou encore des conversations interposées, et pourquoi pas houleuses, entre le joueur et le coach, avec le messager entre les deux qui fait son possible, ou bien, pour finir, que le coach rappelle le messager après 35m de sprint pour modifier son contenu, une fois, puis une deuxième.

 

Les Tigers mènent une bonne partie du match. A côté de nous, un australien, supportant les Blues, répond parfois à nos questions à propos de ce qu'il se passe sur la pelouse. Il nous explique par exemple le sens des chiffres indiqués sur le tableau d'affichage principal, en dessous du nom de chaque équipe : c'est le score, et le nombre de buts à 6 points et à 1 point marqués depuis le début de la rencontre. Comme lui, nous allons chercher des frites et des bières (qui coûtent un bras). Pendant la deuxième pause, un groupe de rock donne un mini-concert, des enfants s'entrainent et font de petits matchs sur le terrain, et une course en sacs a lieu à l'occasion de Pâques, avec un homme en costume de lapin pour offrir des chocolats au vainqueur. Par contre, pas de cheerleaders (pom-pom girls), malgré ce que nous pensions en voyant un peu avant les frou-frous agités juste derrière les poteaux de chaque équipe.


La deuxième partie du match, après cet entracte, est plus chaude que la première. Les Tigers mènent largement, mais se font progressivement remonter par les Blues. Vers la fin, à 5 minutes du coup de sifflet final, le score est de 106 à 101 en faveur des Tigers. Un joueur des Blues est en position de marquer les 6 points décisifs pour prendre la victoire, mais rate son tir sous la pression. Auparavant, par deux fois, le ballon avait frappé l'un des poteaux, sans réussir à rentrer. Le stade s'enflamme. Les Tigers réussissent à récupérer le ballon, et marquent de nouveau, anéantissant les espoirs de Carlton. Le match prend fin. Tout le monde se dirige ves la sortie bien sûr, mais nous nous arrêtons en bas pour regarder et écouter les supporters des Tigers chanter à la gloire de leur équipe, et une autre fair-play disant que ce n'est pas la faute des adversaires s'ils ont perdus (plutôt que de les rabaisser). Nous partons enfin vers 22h, pour de bon.

 

 

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jeu.

28

mars

2013

J25 - Premier jour à Melbourne

Pas grand chose aujourd'hui, car il faut qu'on bosse sur les articles. Debout à 6h30, pour ne pas être en retard et enlever la voiture avant 7h30, pour être sûrs de ne pas se prendre de prune. On ne traîne pas, à l'heure pile, nous démarrons le moteur, et filons vers le nord de la ville, cinq blocks plus hauts, pour la rendre. Une habitude désormais. Comme les autres fois, cela va très vite. Un tour du véhicule, mise en route du moteur pour vérifier les témoins lumineux et le niveau d'essence, et ca y est, c'est fini. 5 minutes plus tard, nous sommes libres. Cela nous fait bizarre de nous dire que nous allons désormais être à pieds. Nous faisons un block, vers l'Est, pour rejoindre la bibliothèque, un superbe bâtiment à colonnes, avec, allez savoir pourquoi, une statue de Jeanne d'Arc sur la place. Nous sommes un peu tôt pour l'ouverture, car il est 8h30, et les portes n'ouvrent qu'à 10h. Nous cherchons donc un point wifi aux alentours, et en trouvons un dans une galerie marchande à côté. Malheureusement, la durée de connexion est limitée, il va donc falloir trouver autre chose pour la journée. L'objectif est en effet de mettre au maximum le site à jour. Pas évident vu le nombre de photos et de vidéos à uploader, et les 12 jours de retard. Par chance, juste après notre chocolat chaud, nous tombons sur un bar sympa, le "2pockets", ambiance écolo et produits issus du développement durable, en pierre, assez cosy. Ce sera notre quartier général pour les prochains jours. La connexion est bonne, et illimitée. C'est donc parti pour un café (un long black), et 8h de travail. Le gérant est sympa, un australien d'une trentaine d'année, et ne nous embête pas en nous demandant de recommander quelque chose. Il nous garde même l'ordinateur, qui continue à charger des vidéos, lorsque nous allons déjeuner (japonais) dans la food-court, vers 14h. Retour ensuite devant notre écran.

 

17h, nous partons, car l'endroit ferme. Il sera fermé demain, pour le Good Friday, mais ouvert samedi, dimanche et lundi. Cool, nous sommes au moins sûrs de pouvoir avancer sur le site si nous le souhaitons dans les prochains jours. Grosse averse lorsque nous passons le seuil de la porte du bar. Nous nous réfugions sous l'abri du tramway, que nous ne pouvons pas prendre car nous n'avons pas la carte adéquate. En outre, impossible d'acheter les tickets directement au chauffeur. Il y a pas mal de monde dans la rue, qui descend un peu, façon San Francisco. Nous allons du coup acheter la carte necessaire, dans un 7 Eleven, et deux stations plus loin, nous sommes à la guesthouse. Tout ça pour ça. Si nous avions su, nous serions rentrés à pieds. Nous nous changeons, et partons à 18h20 pour aller voir le match de Aussie Rules, au MCG, via le tram 70. Une fois le match terminé (c'était super, voir l'article consacré), vers 22h, nous décidons de marcher pour rentrer, et nous perdons dans les rues parfois animées, parfois vides, des alentours du stade. Nous marchons environ 1h, avant de trouver notre chemin. Les distances sont un peu grandes, et nous avons mal estimé tout ça, en plus d'être partis dans de mauvaises directions. Deux australiens nous remettent enfin sur la route, après avoir hésité à prendre le métro (mais notre carte ne marche plus, sans savoir pourquoi), en nous disant de suivre la rivière. Bref, le chemin que nous avions choisi au départ, avant d'en changer en voyant que tout le monde allait dand l'autre sens. 23h30, nous retrouvons le centre et Flinders Street, et achetons à manger à emporter, chez Lord of the Fries (véridique). Nous avalons tout cela en regardant les commentaires, au sixième étage de la guesthouse. Nous allons nous coucher vers 1h du matin.

 

 

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mer.

27

mars

2013

J24 - De la mer à la ville

Allez, on fait vite pour l'article d'aujourd'hui. Retard oblige. Et puis pas énormément de choses à dire.

 

Nous consacrons la matinée à refaire du body-board, comme prévu. Le temps n'est pas génial. A 9h30, nous sommes déjà dans l'eau. Personne sur la plage, à part peut-être deux ou trois personnes, quand nous arrivons. Ambiance de début de journée, avec l'océan pour nous tout seuls, prêts à entrer dans l'eau, la planche sous le bras. Les vagues ne sont pas terribles. L'eau, grâce à la combi, n'est pas très froide. Pendant 4h, nous tentons de nous perfectionner, et de choper les quelques swells un peu plus sympas que les autres. Certains, comme hier, sont un peu plus impressionants, et forment un mur d'eau arrivant face à vous, avec l'envie d'être tout proche pour se mettre dans la position adéquate afin de glisser tout du long. La nuit a porté conseil, car Audrey s'en sort beaucoup mieux qu'hier, et prend pas mal de plaisir. Fred réussit quelques fois à suivre la vague latéralement, et à en voir une ou deux, en tournant la tête pendant qu'il glisse, se casser à côté de lui, en le suivant (ce ne sont pas de beaux rouleaux non plus, il ne faut pas exagérer). On s'amuse comme des petits fous en tous cas, avec les vagues qui nous arrivent dessus, à mettre la tête sous l'eau quand elles déferlent face à nous, pour éviter de trop reculer vers le bord de l'eau. Peu à peu, du monde arrive, principalement des surfeurs. L'ambiance et le décor sont agréables, à les regarder se lever, prendre de la vitesse, et tourner sur la crête, quand ils y arrivent. Pas assez de hauteur d'eau cependant pour vraiment en prendre plein la vue. Il est 13h30 quand nous sortons. Nous devons rendre le matos pour 14h. Perfect timing, qui nous permet de maximiser notre temps dans l'eau. Nous recroisons à la boutique les françaises d'hier soir, avec qui nous avions prévu pendant le petit-déjeuner de surfer ensemble ce matin. Elles n'étaient pas loin, mais ne nous ont pas vus. Elles vont aujourd'hui sur Melbourne, comme nous. Nous les retrouverons là-bas, peut-être au même endroit.


Allez, douche à la guesthouse, pizza dans le centre de la ville, passage rapide dans une galerie de photos de surf (dont certaines sont superbes, et impressionantes), puis départ, à 15h30. Une grosse heure plus tard, nous arrivons dans la périphérie de Melbourne. Au loin, des buildings s'élèvent, un peu comme des champignons . Cela nous fait bizarre d'en voir, après tant de semaines dans le désert ou près de la mer. Cela fait longtemps que nous ne voyons que des petites maisons d'un étage. La circulation est dense. Nous empruntons un grand pont. Ceux que nous n'avons pas en France, par sa taille et sa largeur. Il y a des embouteillages. Cela nous fait bizarre, et nous n'aimons pas la sensation que nous avons. Envie de retrouver de l'espace. Une fois dans la ville, nous mettons 2h20 à trouver une guesthouse. D'une part, il y a des travaux, et nous tournons dans les rues, à chercher notre chemin. D'autre part, les premières que nous avons sur notre liste sont complètes. Nous en voulons une libre 5 nuits, pas trop chère, avec du Wi-fi gratuit, et une station de tram ou de métro à côté. Et la ville est assez grande. C'est en plus l'heure des sorties de bureaux. On était mieux ce matin dans l'eau, libre, au contact de la mer sans personne. A 19h, nous avons enfin booké une chambre pour 2 nuits, en plein dans le centre (un peu plus chère du coup, mais nous rentrerons dans nos frais en évitant de payer les trajets en tram pour le rejoindre). C'est effet le WE de Pâques, et jour férié après-demain Vendredi (le Good Friday). Audrey attend dans la voiture, mal garée et juste à côté du commissariat, pendant que Fred fait le tour du quartier pour en trouver d'autres aux alentours. Il en trouve enfin une, et booke la nuit de vendredi soir. Elle n'est pas très loin. Nous ferons du coup des vas et vients entre les deux (mais laisserons nos affaires dans la Locker's room de la première), car celle de ce soir a du Wi-fi gratuit, et pas l'autre. Le détail qui a son importance, comme vous le savez. Mission d'après, laver la voiture, car nous la rendons demain matin. Nouvelle "galère" (mais c'est relatif), pour trouver un endroit. Nous mettons trois quarts d'heure pour trouver une station de lavage, car nombre d'entre elles sont fermées. Enfin, nous en avons une. 20h, c'est fini. Sur le chemin du retour, nous trouvons par accident la guesthouse où logent les deux françaises. Nous nous y arrêtons, et les trouvons. Moment sympa. Nous les prévenons que nous irons demain au MCG stadium, pour aller voir un match de Aussie Rules, une sorte de rugby local, et tombons d'accord sur le fait qu'il serait sympa d'être là-bas tous les quatre. 

 

Nouveau défi, garer la voiture pour ce soir et la nuit. Tout est bien sûr payant. Visite de deux parkings souterrains à côté de notre guesthouse, mais les 15$ à payer pour la garer jusqu'à 6h du matin et les 5$/heure ensuite nous rebutent. Nous faisons donc des tours de pâté de maison pour trouver une place libre. Nous nous lèverons en effet demain matin pour aller mettre un ticket ou la rendre plus tôt que prévu à l'agence à partir de 7h30, heure à laquelle les emplacements deviennent payants. Le prix de la gratuité. Il est 21h30 quand tout cela est derrière nous, que toutes nos affaires sont montées, que la voiture est enfin proprement garée, que nous sommes douchés, et prêts à sortir dîner. La ville est animée, en tous cas Flinders Street, en plein centre, juste à côté. La ville n'a pas beaucoup de charme, les gens ne sont pas très apprêtés, c'est très populaire, assez désordonné. Il y a beaucoup de nationalités, dont pas mal d'asiatiques et de français. Par contre, aucun aborigènes. Bref, rien qui ressemble à l'Australie que nous avons vue depuis 3 semaines. Nous nous installons dans un restaurant/bar pas très loin, sur une petite place, pour manger une assiette de charcuterie hors de prix, des frites (et aïoli) et boire une bière. Le libanais et le turc assis à côté de nous entamment la discussion, et nous aiment aparemment bien puisqu'ils nous offrent à boire, et nous invitent à poursuivre la soirée dans le bar à côté quand le restaurant ferme. Ils sont de très bons clients, des habitués, mais se font remarquer en parlant assez fort, et en dédaignant les serveurs, avec qui ils se prennent la tête. Nous sommes un peu entre les deux, à ne pas trop savoir comment réagir. Nous ne les suivons pas, car trop fatigués, et un poil mal à l'aise. 23h, nous revenons, et repassons au dernier étage de la guesthouse, où le wifi est gratuit, pour récupérer l'ordinateur que nous avions caché sous un canapé pour charger des vidéos, qui n'ont pas marché. Nous redescendons nous coucher, au quatrième. Demain, nous rendons la voiture, 1350km après l'avoir prise.

 

 

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mar.

26

mars

2013

J23 - Coast driving & surfing

Très beau temps ce matin. Et quand on aperçoit la grande baie vitrée du salon donnant sur l'océan, c'est le top. Même si on ne reste pas, ça met de bonne humeur. Aujourd'hui, direction Torquay, une petite ville de la côte, à 100km de Melbourne, connue (mais pas avant que l'on nous en ait parlé) pour être la capitale du surf australien. Rien que ça. Il faut donc qu'on y aille. Fred attend depuis longtemps de refaire du bodyboard, voire de prendre quelques leçons de surf, et en plus de pouvoir le faire en Australie, en espèrant que les vagues soient au top. On verra ça tout-à-l'heure. Pour l'instant, il fait très beau, et c'est déjà un gros plus. Réveil à 7h30, petit-dej classique, puis chargement de la voiture, et départ à 8h30. Il ne faut pas trainer si nous voulons avoir du temps pour profiter là-bas, et optimiser les choses, pour être au maximum dans l'eau en cas de situation parfaite. La route change par rapport à hier. Nous ne sommes plus au milieu d'une plaine touffue, avec la mer un peu plus loin et invisible à cause de la falaise, ni au milieu d'une forêt, mais sur une route sinueuse qui longe les plages. Cela nous fait clairement penser à certaines nationales de la côte d'Azur, comme par exemple à La Turbie en allant vers Monaco, sauf qu'ici, pendant les 329 km à parcourir, il n'y a pas beaucoup de zones urbanisées (en dehors d'une ou deux petites villes), mais juste des plages de sable sans aucune construction ou facilité, la côte vierge tout du long, et des forêts d'eucalyptus sur le flanc gauche (un beau tapis vert). Cela ressemble-t-il à la Corse ? Peut-être. Le soleil face à nous (nous allons plein Est) gêne parfois Fred pour conduire. Les rayons se font en tous cas sentir à travers le pare-brise. C'est une vraie belle journée. Nous sommes pressés (surtout Fred), mais nous nous arrêtons quand même à deux points de vue, l'un à Cape Town, puis à "Godfrey Creek". Nous garons la voiture, car un chemin permet de s'enfoncer un peu dans la forêt, et nous souhaitons aller voir si nous pouvons observer quelques koalas, en vain. Il doit en effet y en avoir un bon nombre dans tous ces arbres. Nous descendons aussi tout près de l'eau, là où un bateau s'est échoué en 1891. Une partie de l'épave est censée être visible à marée basse. La tombe du capitaine se trouve d'ailleurs à côté, protégée par quelques arbres et face à l'océan Pacifique Sud. 9h30, nous repartons. 10h, nous passons à Lorne, première ville du "Surf Shire", autrement dit de l'ensemble des villes le long de la côte célèbres pour leurs spots de surf. 10h20, nous passons sous le Great Ocean Road Memorial Arch, une arche en souvenir de ceux ayant construit la route, et notamment aux soldats de retour de la première guerre mondiale, qui ont retrouvé du travail en participant à sa construction. Un car de touristes japonais est là. Nous, nous nous garons un peu n'importe comment, à la va-vite (les vagues nous attendent, on n'a pas que ça à faire, faut qu'on aille surfer, c'est vrai quoi), nous sortons torse nu prendre quelques photos, et le grand écart d'Audrey au milieu de la route sous l'arche fait sensation. Bref, on dénote au milieu de ces touristes particulièrement couverts pour ne pas prendre le soleil et garder leur peau blanche, et bien ordonnés et disciplinés. Hop, on repart, lunettes de soleil sur le nez. Tac, ça c'est fait. Un peu plus loin, nous nous arrêtons à Anglesea Main Beach, pour jeter un coup d'oeil aux vagues (petites, merde !) et regarder un peu les cours de surf en cours. En fait, Torquay est la dernière ville sur note chemin. Nous devons donc choisir si nous nous arrêtons avant, pour ensuite aller à Torquay si le spot est décevant, ou si nous y allons directement, sans pouvoir revenir ensuite en arrière pour trouver des plages avec de meilleures vagues. Nous n'avons en effet pas envie de multiplier les aller-retours, et souhaitons nous arêter définitivement quelque part pour être le plus possible dans l'eau. Déjà que nous aurions aimé arriver hier soir pour passer une journée complète là-bas.

 

Nous repartons pour Torquay, et tournons à droite vers 11h pour prendre le chemin de Bell's Beach, la mecque des surfeurs australiens. Bell's Beach, c'est un peu le Lacanau du pays. Sauf qu'ici, on est en Australie, la nation du surf. Un des spots les plus célèbres du surf mondial en fait. Une consécration pour tout surfeur un peu sérieux. Il fallait donc qu'on y aille. La route pour arriver à la plage est barrée, et nous oblige à suivre une longue déviation. C'est vrai qu'aujourd'hui débute le Rip Curl Pro Event, l'évènement le plus prestigieux dans le monde du surf professionel. Super, sauf que ça veut dire que nous n'allons pas pouvoir aller dans l'eau ici. Nous arrivons sur le parking, pas mal rempli. Tout autour, une infrastructure sponsorisée par Rip Curl, mais aussi d'autres marques de surf, a été mise en place, avec écran géant, tribune, shops, musique, et commentaires sur haut-parleurs de la compétition en cours. Nous entrons gratuitement, mais ne voyons pas grand chose (à part le spot de surf en question, on y est !), car c'est la fin d'une séance de qualification. Pressés de trouver des vagues (elles n'ont pas l'air très grosses aujourd'hui, 1 mètre et quelques tout au plus), nous repartons. Ici, dans quelques jours (la compétition dure jusqu'au 7 avril), les meilleurs surfeurs de la planète s'affronteront (et Kelly Slatter se fera éliminer). Détour rapide par Jan Juc Beach (que nous comprenons "Jean-Jacques Beach" quand quelqu'un nous conseille d'aller là-bas depuis Bell's Beach), puis arrivée sur les plages du centre de Torquay. La ville nous surprend par son calme. Nous qui pensions y trouver une certaine effervescence, liée au Rip Curl Pro Event. Même pas une fête ce soir quelque part. Rien de tout ça. En revanche, pas mal de magasins de surf, et les boutiques de toutes les grandes marques (Quiksilver, Rip Curl, mais surtout Billabong et Roxy). Les vagues ne sont pas terribles, et nous sommes un peu déçus, nous qui en voulions de grosses (pas trop quand même), du style de celles que nous n'avons pas en France. Nous allons nous poser pour déjeuner, les pieds dans le sable d'un restaurant en bord de mer, et partons ensuite, vers 13h45, dans un magasin pour louer deux planches de body-board, et les combis qui vont avec (il fait chaud, mais la mer est à 20°), jusqu'à demain soir (nous restons cette nuit ici, et pourrons donc retourner dans l'eau demain matin). Direction le parking d'une des plages, pour les enfiler, et une grosse demi-heure plus tard, nous sommes dans l'eau. Enfin. Comme nous le disions, les vagues ne sont pas très grosses, mais régulières, et la plupart se cassent en rouleaux propres. Des surfeurs, débutants ou confirmés, sont là, et attendent comme nous la vague qui va bien. Pour prendre une vague, en surf comme en body, tout est une question de situation (il faut être placé juste un peu avant l'endroit où elle casse) et de vitesse de départ. Quand une belle arrive, tout le monde s'allonge sur sa planche et utilise la force de ses bras pour prendre de la vitesse, afin de se mettre à glisser sur la vague au moment où elle vous soulève. Parfois, la pente est telle (en fonction de l'endroit où vous vous trouvez) que vous glissez tout de suite. Audrey, pour qui tout cela est une première, est à l'aise. Elle arrive un peu plus tard à prendre sa première vague (son premier "ride"), et se retrouve sur le sable après avoir glissée comme une pro. Souvent, la vague passe en dessous d'elle et la laisse sur place (elle est trop loin, ou ne pousse pas assez avec ses bras) ou se fait emporter par la puissance de l'eau (quand le rouleau casse au dessus de notre tête) et fait quelques roulades (avec au passage une ou deux petites frayeurs personnelles). Certaines vagues, parfois, sont un peu plus impressionnantes, et arrivent en formant un beau mur d'eau (max 2m), droit, face à nous. En général, ce sont des séries de 3 ou 4 vagues, et la première n'est jamais la meilleure. A condition d'être suffisamment loin, car elles cassent plus tôt. C'est donc parfois une course vers "le large" pour arriver au bon endroit avant la fin de la série. Ce n'est pafois pas facile, car la puissance du courant vous fait reculer, annulant tous vos efforts précédents. Fred arrive à en prendre plusieurs, et arrive même à longer un ou deux rouleaux, en apercevant la vague qui casse à côté de lui pendant qu'il glisse. Une sensation qu'il n'avait jamais eue. Fantastique (même si les vagues ne sont pas énormes, ou toujours de cette taille bien sûr). Et voir sinon les vagues casser progressivement, bien régulièrement, tout comme les surfeurs se lever sur leur planche, est superbe. Une belle ambiance australienne. L'atmosphère et le décor, la dynamique des vagues, le plaisir de glisser, fait du bien à l'esprit. Quelque chose de simple, et un rapport à la nature désintermédié, direct. Nous continuons comme ça jusqu'à 17h30.

 

Une fois sortis, nous allons à la guesthouse conseillée par notre loueur de planche (que nous rangeons dans la voiture avec les combis), et bookons une chambre. Et comme l'endroit est sympa (une grande cuisine américaine, un salon avec quelques belles images de vagues géantes, des présentoirs en forme de planches de surf), nous décidons de rester là ce soir, plutôt que de partir à Geelong, à 20km, où nous pensions aller dîner. Passage par le supermarché pour acheter de quoi manger, ainsi qu'une bouteille de vin. Pour rester dans l'ambiance, nous avons prévu de regarder le film "Pointbreak", disponible à la réception. Mais nous rencontrons deux françaises, Anne et Joséphine, médecins en Nouvelle-Calédonie depuis plus d'un an, avec qui nous sympathisons et passons la soirée. Nous rencontrons ensuite tous les quatre d'autres personnes de la guesthouse. La soirée est joyeuse, et un peu alcoolisée. Un australien d'une vingtaine d'années, venu ici en stop depuis Perth (à plusieurs milliers de kilomètres vers l'ouest) spécialement pour surfer, part vers 21h prendre les vagues de nuit. Un passionné. Vers 23h30, nous décidons presque tous d'aller tenter un bain de minuit sous la pleine lune, et marchons pour rejoindre le sable, à un demi-kilomètre. Là-bas, nous restons en fait à discuter, puis refaisons le chemin arrière. Vers 1h, nous nous couchons.

 

 

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lun.

25

mars

2013

J22 - La Great Ocean Road

8h40, direction Tower Hill Game State Reserve, à 15km, un cratère de 4km de diamètre dans lequel des arbres ont été replantés par les australiens il y a 40 ans, après que les européens aient tout enlevé pour cultiver la terre, un endroit où il est, d'après le gérant de notre guesthouse, possible de voir pas mal d'animaux, dont des émeus, des koalas ou des wallabies (de petits kangourous), à condition d'y aller assez tôt. Nous nous levons donc en conséquence, et partons après avoir préparé notre petit-déjeuner dans la cuisine de la guesthouse (c'est toujours sympa ce genre de moments, on dirait une grande colocation temporaraire). Nous arrivons peu de temps après, et voyons plusieurs points de vue donnant une jolie perspective sur ce cratère, aujourd'hui complètement vert, couvert d'arbres ou de marais. Nous sommes un peu en retard sur notre planning, et commençons notre marche à 9h15, soit une heure après ce que nous avions prévu. Le faible nombre d'indications quand nous entrons dans le parc en voiture ne nous aide pas non plus à savoir à quel endroit, parmi les 4 ou 5 disponibles, il faut s'arrêter et se garer. Nous trouvons enfin la début de la Lava Tongue Boardwalk, longue de 3,5km, et commençons à marcher. A peine sortis de la voiture, après seulement 50m de parcouru, nous apercevons un koala, le premier, perché en haut d'un arbre. Comme très souvent, il est en train de dormir (un koala passe 85% de la journée à dormir), assis sur une branche et en serrant une autre avec ses pattes et ses mains. Il a l'air mignon, mais il sembe avoir des griffes qui ne donnent pas trop envie d'aller jouer avec lui. Après ce moment d'émerveillement, nous suivons le chemin qui s'enfonce dans la forêt. Pendant 1h15, nous n'allons croiser personne, et être seuls à marcher sur ce chemin de deux mètres de large en terre, les oreilles ouvertes à l'affût du moindre bruit, et à chercher d'autres koalas. Le temps est un peu couvert mais il ne fait pas froid, et une odeur de terre mouillée plane tout le long. Nous sommes dans une forêt comme celle que nous connaissons en Europe, et ne sommes pas particulièrement dépaysés, en dehors des nombreux eucalyptus et de certains bruits d'oiseaux inconnus. Certains ne rassurent d'ailleurs pas Audrey, qui sursaute parfois quand un bruit dans les fourrés attire notre attention. Après 20 minutes, nous croisons deux émeus, devant nous à 15m, se tenant en plein milieu du chemin. Nous nous approchons, et en apercevons un autre sur notre gauche, en haut du monticule que nous longeons depuis quelques temps. Ils ne sont pas craintifs, mais s'arrêtent quand même de bouger pour tourner la tête quand nous faisons du bruit. Nous nous tenons maintenant à 5 ou 6 mètres d'eux. Ils sont assez grands, entre 1,5 et 2m, et font un bruit profond et guttural tout à fait surprenant. Leur cage thoracique semble avoir l'effet d'une caisse de résonnance donnant un son grave et profond, poussé par intermittence. Nous préférons ne pas les doubler, car cela impliquerait de passer à un mètre d'eux, et nous savons que les émeus poursuivent souvent leur assaillant lorsqu'ils sont énervés. Audrey se tient derrière Fred, au cas où l'un d'eux se mette à se diriger vers nous. Un cou de bec d'une telle bête ne doit pas être très agréable non plus. Et puis nous ne voulons pas déranger la nature, et les laissons vaquer à leurs occupations en attendant derrière eux. Au bout d'un moment, c'est un peu long, même s'ils avancent et marchent sans beaucoup s'arrêter. Enfin, l'un d'entre eux monte sur le monticule, et nous pensons alors que le deuxième va suivre, ce qui n'est le cas que 5 minutes plus tard, moment où nous accélérons pour passer. Sur notre droite, nous avons un marais, un lac, et au loin, l'océan. Dans le silence qui fait place quelquefois, Audrey entend le lent battement d'ailes, majestueux, d'oiseaux que nous voyons ensuite passer au dessus de nous pour disparaître derrière le sommet des arbres. D'autres émeus se baladent, tout comme des lapins qui traversent parfois le chemin en courant. Vers la fin de la marche, nous entendons un bruit plus prononcé que les autres, dans les feuillages à côté sur notre droite, et nous demandons de quel animal il peut s'agir. Fred dit que ce ne doit pas être un wallaby. En revanche, sur notre gauche, juste là, s'en tient un, à 7 ou 8 mètres. Surprise. Il est là en train de manger. Nous arrêtons de marcher. Il nous regarde, puis se remet à manger. Un wallaby, c'est comme un kangourou, mais en plus petit. Fred réussit à s'approcher à environ 3 mètres, et l'observe pendant une petite minute, avant que l'animal ne s'enfuit en bondissant. C'est toujours drôle de voir ces bonds. Baong, baong, baong... nous marchons encore 15 minutes, et terminons la boucle pour revenir à la voiture. Le koala est toujours là, et un groupe d'élèves de primaire arrive pour l'observer. Leurs yeux sont émerveillés. Nous montons dans la voiture, et partons pour un lookout, un à côté duquel nous étions passés en arrivant sans avoir pu s'arrêter. Le Von Guerard Lookout, du nom du peintre Eugène Von Guerard, qui a peint un tableau à cet endroit précis au 19ième, exposé d'ailleurs en reproduction à côté du petit panneau explicatif. Ce tableau a servi lors du projet de re-forestation, en permettant de savoir quels types d'arbres s'y trouvaient auparavant, ainsi que la composition végétale générale du lieu. Le point de vue sur le cratère est joli, et permet de bien observer la forme du parc dans lequel nous étions juste avant. L'océan est au loin. Nous l'avions presque oublié. Nous nous arrêtons ensuite à un deuxième lookout, où le lac est plus visible, avec de nombreux émeus, en tout petit, tout autour. Nous croisons un wallaby sur le bord de la route. Retour à Port Fairy, plutôt que de continuer vers l'Est pour poursuivre notre route.


Nous souhaitons en effet visiter Griffiths Island, accessible par un pont réservé aux piétons, où vivent quelques wallabies et "mutton birds", des oiseaux gris qui migrent ici une fois par an, toujours à la même date, au jour près, et repartent vers la fin du mois de mars. Nous faisons le tour de l'île, dans laquelle un bras d'eau particulièrement claire pénètre. La première partie va jusqu'au phare, et fait 1 250 mètres. A côté, sur notre gauche se trouve une des plages que nous sommes allés voir hier. Quand un rayon de soleil apparaît, la couleur de l'eau change et s'éclaircit pour tirer sur un bleu turquoise. Nous nous disons que cela doit être magnifique quand le temps est de la partie. A côté du phare, quelques planches de surf, appartenant à ceux que nous voyons dans l'eau essayer de prendre la vague, sont posées. Sur le chemin, nous en avons croisés un ou deux à vélo, en combi, une main sur le guidon, l'autre pour tenir la planche sous le bras. Plutôt que de faire demi-tour, nous décidons de continuer et de faire les 1 650 mètres, partagés entre chemin au milieu de touffes d'herbes et plage de sable, jusqu'à la voiture. Un peu partout, nous croisons des cadavres d'oiseaux morts, ressemblant à des mutton birds, sans savoir pourquoi. Partout, des panneaux demandent de ne pas s'écarter du chemin pour préserver l'équilibre naturel et les colonnies de Shearwater, une autre espèce d'oiseaux locaux.


12h15, nous partons cette fois-ci pour de bon, en direction de Warrnambool, à 28km. Une fois là-bas, nous allons voir la Lady Bay, une grande plage de surfeurs, connue pour les couleurs magnifiques de l'eau, que le ciel nuageux nous prive de voir. Nous ne restons donc pas très longtemps, et tournons à droite pour entrer sur la Great Ocean road, une route longeant cette partie de la côte jusqu'à presque Melbourne, longue de 243 km, indiquée dans tous les guides comme LA route à suivre, pour les décors naturels qu'elle permet de voir, et notamment les 12 Apôtres, 12 rochers sculptés par l'eau et par le vent, se retrouvant maintenant au milieu de l'eau, mais avant accrochés à la terre. La route serpente au milieu de la terre, à environ un kilomètre de la côte, et ne permet pas en fait de voir grand chose. Des falaises bordent en effet le littoral, de telle sorte que nous sommes en hauteur, et non directement à hauteur de l'eau. C'est donc un peu décevant pour le moment, car nous pensions avoir constamment l'eau sur notre droite. Mais très régulièrement, il faut suivre un panneau indiqué à la dernière minute, et tourner pour rejoindre un parking, à partir duquel nous suivons un chemin emmenant jusqu'à un ou deux belvédères, offrant alors et à chaque fois un spectacle magnifique sur l'océan, les falaises impressionantes, des bouts de terre hauts de 100m errodés par le temps et les éléments, maintenant au milieu de l'eau, et frappés par la houle et les vagues, créant parfois un tapis d'écume sur les surfaces rocheuses horizontales et découvertes par intermittence. Quand une plage en sable s'y trouve, les vagues forment de beaux rouleaux. L'étendue devant nous, le champs de vision à 150° et la brutalité des éléments et du "scenery" en font un spectacle dont nous ne nous lassons pas. Et à chaque arrêt, nous retrouvons les mêmes ingrédients, mais dans des configurations différentes. Comme le feu, voir la mer s'agiter et frapper la roche est quelque chose qui hypnothise, et qui pourrait durer des heures. Ici, la roche est creusée par endroit de 2 cm/an. A tel point que sur un point de vue, appelé le London Bridge, un bras de terre a complètement disparu, pour laisser aujourd'hui une grande masse détachée de son socle, et trouée à sa base pour lui donner l'allure d'un pont, maintenant que l'ancienne structure s'est écroulée. Saisissant. Probablement celui que nous avons préféré. Les autres arrêts sont tous aussi beaux. Bay of Islands - le premier que nous voyons, vers 13h45 - Bay of Martyrs, où plusieurs bateaux se sont échoués à cause des roches, des écueils et des courants, The Grotto (avec sa grotte creusée naturellement et le niveau d'écume complètement fou à chaque vague), The Arch, Lockard Gorge, avec 3 superbes points de vue différents. Souvent, il est possible de voir le passage du temps sur les falaises, en observant les changements de couleurs horizontaux, crées par le mouvement des vagues, et ceux verticaux, dûs à la pluie. Il a fallu 6000 ans d'érosion pour arriver à ces paysages de renom. Au milieu de ce trajet dans Port Campbell National Park, que nous faisons en 3 heures, nous faisons un détour pour trouver un endroit pour déjeuner par Peterborouh, une ville déserte où tout est fermé, et Timboon, à 13km, pour aller dans une cheese farm goûter quelques fromages locaux. En plus, on a plutôt faim. Malheureusement, c'est fermé, et nous avons fait tout ce chemin pour rien, alors que nous sommes un peu en retard par rapport à ce qu'il nous reste à faire. Nous rebroussons chemin, et mangeons du coup les cookies que nous avons dans la voiture, et qui nous servent habituellement pour le petit-déjeuner. L'humeur est moyenne, et nous n'avons pas envie de perdre plus de temps. Un peu avant 18h, nous arrivons au dernier lookout, et non des moindres, les 12 Apôtres. Le parking est beaucoup plus grand, les belvédères d'observation aussi, et un ballet incessant d'hélicoptères tournent et partent de là pour permettre aux clients d'observer la côte depuis le ciel. Le lieu est le plus célèbre de tous, et indiqué dans tous les Visitor's Center de la côte. Pour faire simple, le Centre Rouge est connu pour Uluru, la côte pour les 12 Apôtres. Nous marchons jusqu'au point de vue approprié, et avons alors une longue plage filant devant nous, en regardant sur la gauche, avec plusieurs masses rocheuses verticales et isolées, pas toutes de la même hauteur, à quelques centaines de mètres du rivage. Le soleil est face à nous, créant un joli effet de contre jour. L'ensemble des 12 "apôtres" n'est visible que par les airs. D'ici, nous ne pouvons en dénombrer que 8 ou 9. Sur notre droite (nous sommes sur un bras de terre s'avançant dans l'eau), un décor du même style peut être observé, toujours aussi impressionnant. Les photos en rendent compte, mais comme souvent, cela est différent de le voir par ses propres yeux, ne serait-ce que pour correctement apprécier les distances, l'echelle, entendre le bruit des vagues, voir le mouvement de l'eau, et saisir le tableau dans son ensemble. Bref, si vous êtes dans le coin un jour... allez-y.


Après un dernier arrêt au lookout de Castle Cove, nous suivons la route, sinueuse, qui s'enfonce dans la forêt. Deux voies bordées d'arbres, abritées, aux tournants larges ou serrés, valonnées, au mileu de sapins et d'arbres, le long d'une paroi rocheuse semblable à celles de montagne. Un vrai bonheur, même si la voiture ne s'y prête pas autant que la Passat de la semaine dernière. Un vrai tracé et décor de jeu vidéo, pendant presque trois quarts d'heures. La lumière faiblit pendant le trajet. Nous entrons dans le Great Otway National Park. L'idée, avant de rejoindre Apollo Bay, à 30km, où nous souhaitons passer la nuit, est d'aller voir le phare d'Otway, le plus vieux d'Australie. C'est un des stops prévus sur notre liste de chose à voir sur la route. Malheureusement, l'heure tourne, et il va vite devenir dangeureux de rouler la nuit sur cette petite route, sans parler du fait qu'une fois la nuit tombée, le phare n'offrira plus le même intêret (sauf pour les bateaux bien sûr). Sachant que nous ne ferons pas le trajet inverse demain matin - car Fred tient absolument à avancer et avoir du temps pour s'arrêter dans une des villes de surf, pour notre derniere nuit avant d'arriver à Melbourne (idéalement, nous aurions aimé arriver un soir pour avoir une journée complète là-bas, mais cela n'est plus envisageable désormais à cause de notre retard, nous n'y passerons que deux demi-journées) - nous décidons de tourner à droite pour tenter d'arriver avant la nuit noire. Nous savons aussi, grâce aux deux françaises rencontrées dans le Centre Rouge au camping de Yulara, qu'il est possible de voir des koalas avant d'arriver au phare, sur cette partie bordée d'eucalyptus. Nous sommes un peu pressés, et prenons le chemin indiqué sur un panneau. Nous nous retrouvons sur une toute petite route. Audrey scrute les arbres, et en aperçoit un. Coup de frein, et en trois secondes, nous sommes tous les deux dehors à le regarder. Il ne bouge pas. Le temps presse, nous repartons donc, pour finalement s'apercevoir après 10 minutes que nous ne sommes pas sur le bon chemin. Demi-tour donc, et nouvel arrêt pour regarder de nouveau notre koala (on n'y résiste pas). Cette fois-ci, il est en train de manger, et tend ses pattes pour attraper des feuilles. Quelle chance d'être là à ce moment. Il nous voit et nous fixe, curieusement. Un peu comme des cons, nous nous mettons à lui parler, comme ci nous avions un chien devant nous. Nous nous en rendons compte et rigolons. Un van "wicked" passe, et nous nous disons qu'ils ont dû se tromper comme nous. Nous remontons dans la voiture. Le soleil se couche, mais il fait encore clair, car le ciel est dégagé. Avant de retrouver la route principale, nous revoyons un koala, sur une branche au dessus de la route, plus bas que celui d'avant. Nouvel arrêt, et même émerveillement. Puis nouveau départ. Un panneau indique un peu plus loin le chemin à suivre pour arriver au phare. Mais il fait de moins en moins jour, et il y a encore 12km à faire avant d'y arriver. C'est un peu la course contre la montre, à hésiter entre aller vite et la peur de voir un animal traverser, particulièrement à ce moment de la journée. Le ciel devient rose. Superbe. Vite, on s'arrête pour prendre une photo, en baissant la vitre précipitemment. Dommage que nous ne soyons pas arrivés, car avec le phare, cela aurait fait un beau cliché. Une fois sur le parking, il fait presque nuit, et après 20m sur le petit chemin, un panneau "attention, serpents" nous fait hésiter. Est-il là pour les serpents diurnes ou nocturnes ? Nous sommes stressés par cette course contre la montre, et en voyant que le chemin s'enfonce dans la forêt, nous décidons d'abandonner et de ne pas y aller. Franchement, on est assez énervés, car c'était notre seule chance de voir ce phare. Et en plus, il va falloir faire le chemin inverse, et les 30km jusqu'à Apollo Bay, de nuit. Bref, on a un peu tout perdu sur ce coup là. Nous roulons donc doucement, sur ce qui est comme, un peu plus tôt, une superbe route pour conduire, même s'il fait nuit. Nous recroisons le même van "wicked", et en déduisons qu'ils ont fait la même erreur que nous...


Arrivée de nuit à Apollo Bay. Il est plus de 20h. Enfin. Stop à la première guesthouse vue sur le Lonely, située sur le bord de la route. Ce sont deux grandes maisons côte à côte, et quelques annexes, en bois, peintes en blanc, sans étages. Nous bookons la chambre, allons en centre ville chercher à manger, et prenons une pizza juste avant que l'établissement désert ne ferme ses portes. Nous marchons pour rejoindre la plage et essayer de voir le bord de mer, mais il fait trop nuit. Retour dans la chambre. Internet ne marche pas. Nous trions les photos, pour une prochaine fois, avant de dormir. Demain, enfin, nous espèrons être dans l'eau et profiter des vagues des célèbres villes d'Australie réputées pour le surf. Nous avons fait plus de 1000km depuis Adelaïde.

 

 

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dim.

24

mars

2013

J21 - On continue

Départ à 9h40, après un petit coup d'oeil aux commentaires laissés sur le site. Le genre de détail qui nous met toujours de bonne humeur. On s'aperçoit qu'il est 23h45 en France, et que vous allez vous coucher quand nous commençons notre journée. Ca fait drôle. Typiquement le truc qui nous rappelle que l'on est presque à l'autre bout du monde. Le temps est orageux. Nous levons l'ancre, après avoir chargé le coffre, et tournons à droite juste avant la ville de Robe, initialement notre point de chute d'hier soir. Nous prenons la route de Little Dip Conservation Park, pas très bien goudronnée. Nous n'aurions peut-être pas roulé ici avec cette voiture il y a deux semaines, mais aujourd'hui, en voyant que les compagnies de location ne facturent rien tant que les éventuels impacts sur la peinture ne dépassent pas un centimètre, et que nous avons déjà pris ce genre de route en gravier, nous sommes beaucoup moins stressés. Mais finalement, nous faisons demi-tour, car nous tombons sur une route goudronnée et n'avons plus d'information par rapport au parc que nous souhaitions aller voir. Pas envie de se perdre, ou de passer trop de temps à chercher. Arrivés à Robe, nous allons nous garer près de plusieurs points de vue en bord de mer. Sur l'un d'eux, nous rentrons presque trempés, surpris par l'arrivée rapide de la pluie. Le panorama n'en reste pas moins très joli, avec quelques falaises donnant directement sur l'océan, plutôt agité. A notre grande surprise, nous croisons des ruines, très semblables à des gallo-romaines. Inattendu dans ce coin du monde. Un peu plus loin, un obélisque termine un bout de terre, sur lequel nous pouvons marcher, et admirer la baie face à nous. Sur un rocher, à l'abri des vagues, un éléphant de mer prend le soleil, souvent caché. Le vent souffle par moment, et l'air est salé, à tel point qu'entre la pluie de tout-à-l'heure et les embruns, le pare-brise est couvert de sel. Arrêt rapide dans un supermarché pour acheter de quoi grignoter. Nous tombons sur des mentos goût pina colada et mojito, une découverte.

 

Vers midi, nous reprenons la route, et choisissons de prendre la Powell Road, celle la plus proche de la côte. C'est en fait une piste au milieu de champs jaunes et de boeufs en liberté. En fait, nous traversons le Little Dip Conservation Park que nous souhaitions faire juste avant, comprenant plusieurs lacs, dont le Lake Elizabeth, très grand, plutôt asséché, et dont la vue surprend au milieu de tout cela. Sur la piste, nous nous arrêtons pour prendre une photo, quand la voiture arrivant juste en face fait de même pour s'assurer que tout va bien, et que nous n'avons pas de problème. Il faut dire que nous ne croisons pas grand monde. Ils sont sympas ces australiens. Dans les prochains jours, Nous ferons du coup de même à plusieurs reprises en voyant des voitures arrêtées au bord de la route.

 

Il fait maintenant un grand ciel bleu. C'est un peu les giboulés de mars ici. Nous sommes sur la Limestone Coast. A un embranchement, nous choisissons de tourner à droite, vers Nora Creina (il y a apparemment des choses à voir par là), et prenons de nouveau une piste. Après 10 minutes, nous rebroussons chemin, car la pente devant nous, qu'il faut monter, ne nous inspire pas. Trop longue, trop pentu. Pas envie d'avoir un problème, d'avoir des frais à payer plus tard parce que la voiture n'avait pas assez de puissance pour grimper, et est repartie en arrière. Elle a l'odeur d'un 4x4, mais ce n'en est pas un. Nous retrouvons alors, pour ne pas changer, non pas des boeufs, mais un lac de sel rosé. Le Lake St Clair ou plutôt le Big Dip Lake ? On ne sait pas bien. L'un ne doit pas être loin de l'autre de toutes manières. Nous faisons un arrêt au "woakwine cutting", un passage creusé dans la roche, de dix mètres de large, pour permettre à l'eau de l'océan (que nous voyons au loin) de passer et d'irriguer les champs que nous verrons un peu plus tard depuis un lookout donnant sur une grande plaine. Là bas, de belles différences de couleurs apparaissent, avec une belle bataille chromatique autour du vert et du jaune, en fonction du niveau de sécheresse, d'irrigation ou d'ensoleillement.


En début d'après-midi, nous croisons un "ant eater", une sorte de petit tamanoir (son vrai nom, que nous apprendrons ultérieurelemnt, est "echidna"). Une sorte d'hérisson avec un long nez pour aller chercher les fourmis. Nous ne sommes alors plus très loin du Mont Gambier, 50km tout au plus. Sur le chemin nous passons au milieu de forêts immenses, s'étalant à perte de vue, et dont la taille surprend quand la route s'élève un peu, permettant de prendre quelques mètres de hauteur et de perdre son regard. Des pins ? Nous descendons vers le sud, mais les paysages sont comme si nous remontions vers le nord de l'Europe, et passions de l'Espagne à la Hollande. La ville de Mont Gambier, c'est 24 500 habitants, une très grande ville dans le coin. Elle est surtout connue pour sont lac, situé dans le cratère d'un volcan, qui change de couleur pendant l'été, en passant du bleu cobalt à un gris plus classique (entre avril et novembre). Par chance, c'est encore la bonne période pour le voir bleu. L'explication n'est pas complètement établie, certains scientifiques perplexes disent que sa couleur pourrait venir des cristaux de calcite suspendus dans l'eau quand il fait chaud. Nous y arrivons vers 14h. Nous irons le voir plus tard, car nous avons faim, et recherchons dès notre arrivée un restaurant réputé, trouvé dans le "Limestone Coast Food & Wine Guide", le Barn Steackhouse, connu dans le région pour la finesse de sa viande. Après être passé devant des boeufs, si massifs, noirs, et vus qu'ils n'avaient pas l'air très stressés, nous avons envie d'en avoir dans notre assiette. L'Australie est un pays bien connu des amateurs de barbaque. Et dans l'endroit que nous avons en tête, ils élèvent leurs propres bêtes, et font maturer la viande plusieurs dizaines de jours. Miam. Nous nous rendons à l'extérieur de la ville, dans l'exploitation agricole où se trouve le restaurant, mais malheureusement, ils sont fermés le dimanche midi. Fred est dégoûté. Nous pensons même à changer nos plans, et rester là ce soir pour pouvoir bien diner. Nous demandons donc l'adresse d'un autre restaurant que nous avons dans notre doc, Mayura, spécialisé dans l'élevage de boeufs Wagyu 100% fullblood (autrement dit, des wagyu qui n'ont pas été croisés avec d'autres races, comme de l'Angus). Mais nous apprenons que nous l'avons déjà dépassé. C'était à Millicent, 50km en arrière. Mais pourquoi n'indiquent-ils pas leur foutu adresse dans notre brochure. Ils ont même une "tasting room" (et non "testing room" !). Fred est déçu. Un gros sniff. C'est un peu comme passer par la bourgogne et ne pas prendre de vin. La chance d'être à poximité d'éleveurs de wagyu, de pouvoir manger ceux qui se baladent dans les champs d'à côté, de pouvoir discuter avec les propriétaires, d'en apprendre plus sur les restrictions réglementaires, discuter des différences avec le wagyu japonais, considéré comme le nec plus ultra du wagyu (et qui ne s'exporte pas), surtout après être allé au Japon et quand on connait le peu de pays en produisant... une grosse frustration. Nous pensons à profiter de l'après-midi pour faire le trajet inverse, et dîner ce soir au Barn Steachouse, mais non, ce ne serait pas raisonnable, il vaut mieux avancer, d'autant que nous avons passé pas mal de temps à Adelaïde. Une occasion rare de manquée, qui ne se présente pas tous les jours, et ne se représentera sûrement plus. Pas en Europe en tous cas (sauf peut-être en Espagne, mais sans être sûr que ce soit du 100% fullblood). Nous nous arrêtons du coup dans un fast-food, devant l'impossibilité de trouver un restaurant ouvert ici. Ensuite, passage à l'office du tourisme pour prendre des documents sur la nouvelle région de demain, l'Etat de Victoria. Nous allons alors voir ce fameux lac bleu, qui vaut vraiment le détour, depuis différents points de vue, puis le Mutton Lake et le Valley Lake (qui lui est tout gris, et sans grand intêret). Il est 16h20, et nous repartons. Direction Port Fairy, pour ensuite profiter de la Great Ocean Road, une route mythique dans cette partie du pays. Nous ne ferons donc pas le détour vers le nord, pour visiter le parc des Grampians, qui était pourtant sur notre liste de choses à visiter en Australie. En fait, c'est le revers de la médaille d'être restés peut-être un ou deux jours de trop à Adelaïde.


C'est à 17h20 que nous quittons l'Australie du Sud, pour entrer dans le Victoria State. Une immense forêt de sapins, certains plantés il doit y avoir seulement un ou deux ans, nous entoure. Un projet de re-forestation a lieu ici, et donne des hectares de sapins, tous à la même hauteur, mais d'âges différents. Un bel exemple, quand on voit le résultat et l'étendue. La route coupe à travers tout cela, sur des dizaines de kilomètres. Nous faisons un arrêt pour rejoindre un lookout situé derrière les arbres, atteint après avoir marché un peu dans le sable en suivant le chemin indiqué, pour tomber face à l'océan, tout au fond, sur une côte vierge, remplie de dunes de sable. Quel changement après avoir roulé entouré de sapins depuis trois quarts d'heures. Nous avions oublié que l'océan était tout près. Probablement, sur toute cette longueur, la côte est sauvage. Nous n'avons traversé aucune ville, simplement des rangées d'arbres à n'en plus finir. Nous traversons ensuite différents parcs nationnaux, comme le Glenelg National Park, ou le Mt Richmond National Park. Encore une fois, à part la côte que nous apercevons de temps en temps, et les panneaux de kangourous, on se croirait au Canada. Un peu plus tard, nous faisons un stop photo lorsque un "ant eater", le même animal que Fred a vu ce matin, traverse tout doucement la route. Audrey ne l'a pas vu, nous faisons donc demi-tour pour l'observer de plus près. Lorsque nous arrivons une demi-heure plus tard à Portland, un barrage de flics nous arrête pour soumettre Fred à un alcotest. Fred, qui a un peu abusé des canettes de whisky coca qu'il n'a jamais trouvées en France, tellement il n'y a jamais de flics et personne sur la route, est positif, et se fait embarquer. Nan, on déconne, nous passons sans problème et demandons si nous sommes sur le bon chemin. Après 20 minutes, c'est au tour d'Audrey de prendre le volant, et Fred écrit un article avec elle pendant les 50 derniers kilomètres. Arrivée à 19h.


Un panneau "Port Fairy welcomes safe drivers" indique l'arrivée en ville. Pas grand monde ici non plus, dans cette cité de bord de mer. Nous nous arrêtons au YHA, recommandé par le Lonely, bookons notre chambre, puis reprenons la voiture pour aller voir l'océan, sur une plage de l'autre côté d'une dune de sable. Nous faisons de même de l'autre côté de la petite rivière, pour tomber sur une autre, immense. Top. La vue est belle, les vagues petites mais régulières, et se cassant en rouleaux,  formant des traits hozizontaux ordonnés disparaissant sur l'horizon. Nous passons faire un tour au supermarché, pour acheter quelque chose à préparer dans la cuisine de la guesthouse, au moment où il ferme. Nous ne savons pas encore qu'en passant dans l'Etat de Victoria, nous avons perdu une demi-heure, et devons avancer nos montres. On comprend donc mieux qu'ils ferment alors que pour nous, il n'est encore que 19h37. Mais bon, toujours sympas ces australiens, ils veulent bien rallumer quelques lumières pour nous permettre de quoi faire des carbonaras. Retour à la guesthouse deux rues plus loin, puis préparation des pâtes. Nous dînons dans le salon commun, avec deux anglais et un canadien, en profitant du wifi mis à disposition par un autre client ayant acheté une heure de connexion sur le PC équipé d'une fente à pièces, fonctionnant comme un parc-mètre. Une première ce genre d'engin. Nous rentrons dans notre private room comme d'habitude, un peu avant minuit.

 

 

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sam.

23

mars

2013

J20 - C'est reparti

Nouveau depart aujourd'hui. Ciao Adelaïde. Ce matin, Trévor nous accompagne dans le centre ville, nos bagages chargés dans le grand coffre d'une de ses voitures, et tient à attendre avec nous que nous récupérions la notre. Il est 8h50 quand nous jetons un dernier regard sur les lieux, presque 1h30 après notre réveil. Vers 9h35, nous trouvons enfin l'agence à l'adresse indiquée sur le mail que nous avons reçu, non sans peine. Nous, nous ne souhaitons pas lui faire perdre de temps, et le retenir trop longtemps, et lui faisons comprendre que nous souhaitons regarder nos mails et faire une ou deux choses sur internet avant de prendre la voiture (mettre des articles en ligne !), en allant par exemple dans un café où la connexion est gratuite. Il nous accompagne alors, en pensant boire un verre avec nous, et nous nous retrouvons finalement au Mc donald, faute d'avoir trouvé un endroit permettant de se connecter. A vrai dire, nous aurions largement préféré prendre un café dans un endroit un peu plus sympa pour se dire au revoir, et sommes un peu tristes de la tournure des évènements. Faute à vouloir faire plusieurs choses en même temps, et à ne pas savoir si nous le dérangeons en voulant se poser avec lui avant de le laisser, après ces deux jours si sympathiques. Nos affaires sont toujours dans son coffre. Nous prenons enfin notre voiture, une Mazda à l'allure de 4x4, moins compacte que ce que nous pensions avoir. Les yeux brillants, nous quittons Trévor, qui s'en va rapidement pour ne pas ajouter à l'émotion qui le prend lui aussi.


Bon, c'est pas tout ça, mais nous n'avons toujours pas trouvé de connexion, et avons quelques vidéos à mettre en ligne. Notamment celles que nous avons pu uploader hier chez notre ami. Nous ne souhaitons pas partir avant de les mettre en ligne, comme un article, car nous avons déjà assez de retard comme ça. Et puis il paraît que certains suivent le site assidument, il faut penser à eux. On espère qu'ils nous enverront bien une photo d'eux, pour savoir qui ils sont, et nous permettre de réaliser notre projet perso, pour nous, par rapport à vous tous. Du coup, direction la bibliothèque, que nous connaissons si bien maintenant. Nous y restons jusqu'à 14h, car nous n'avons pas atteint notre objectif ces derniers jours, et n'aurons sûrement plus de connexion les jours prochains. Nous déjeunons mexicain dans la food court d'à côté, que nous avions aperçue il y a quelques jours, et partons définitivement vers 15h45, en roulant vers Murray Bridge, pendant 55km. Nous allons longer la côte pour atteindre Melbourne dans quelques jours. 100km plus tard, nous tournons à droite pour prendre la Prince Highway, que nous suivrons aussi les jours suivants, puis arrivons au Coorong National Park, via la Narrung Road. Ce parc, c'est un lagon de 145km, avec plus de 200 espèces d'oiseaux, dont la plus grande colonnie de pélicans d'Australie. Coorong vient du nom aborigène "karangk" signifiant "long cou" (pour les pélicans ?). Nous ne nous arrêtons pas, et allons le traverser de part en part. Un peu après 17h, nous faisons un stop sur le bas côté pour regarder de plus près un lac rose. Pas d'eau, juste du sel, une terre humide et glissante, de cette couleur à cause de sa salinité et d'une substance chimique très concentrée ici, dont nous ne nous rappelons plus le nom. Arrivés à Meningie, nous laissons la route principale, pour en prendre une moins bien goudronnée, la Seven Mile Road, qui rentre un peu plus dans le parc. Le soleil est bas, le ciel clair, et nous avons bel et bien quitté les zones urbaines. Nous voyons pas mal de pélicans, des cygnes noirs, des corbeaux, quelques lapins, des aigles (mais moins impressionants que dans le Centre), des tas d'oiseaux noirs et blancs, et des dizaines et des dizaines de boeufs noirs, massifs, qui s'avèrent être de l'Angus (élevés comme ça en plein air ici, dans d'immenses champs, leur chair doit être délicieuse). Pas d'émeus par contre, alors qu'il paraît qu'il y en a plein. Sur notre gauche, un autre lac de sel, où nous nous arrêtons aussi. Ca craque sous nos pieds quand nous marchons dessus. Le décor ne va pas changer avant une bonne heure : en général, à gauche, des champs jaunes, très jaunes, surtout à cette heure de la journée, avec des boeufs noirs se détachant dessus (superbe !), et à droite, de l'eau, des dunes de sables, et des lacs de sel roses. Puis nous ne longeons plus l'eau, que l'on voit désormais parfois au loin, mais somme entourés d'une forêt qui paraît impénétrable. Le soleil descend de plus en plus. A 18h45, nous sommes à une trentaine de kilomètres de Kingston, où nous arrivons à 19h20. Le soleil n'est pas encore tout à fait couché. La ville, de 2 230 âmes, est déserte. La principale attraction est à l'entrée de la bourgade : Larry the Lobster, un homard géant de très bon goût qui fait la fierté de la commune, car ici, pendant la deuxième semaine de janvier, a lieu la Lobster Fest, un évènement gastronomique autour du homard (on aurait aimé y être). C'est sûrement très animé à ce moment, mais là, ça fait assez ridicule. Nous trouvons quand même une rue légèrement fréquentée grâce aux deux pubs ouverts, et le motel où nous décidons de passer la nuit, face à l'océan. D'ailleurs, en sortant de la voiture, la porte à peine ouverte, l'odeur de la mer envahit nos narines. Il n'y a pas beaucoup de clients, à tel point que la patronne à la reception nous fait un prix, sentant que nous allons aller comparer avec l'hôtel d'en face. Surprise, il y a du Wifi gratuit, que nous captons avec difficulté quand nous plaçons le PC sur le seuil de la porte. Au moins, nous pouvons finir de télécharger quelques vidéos, mais sommes encore loin du compte. Nous allons dîner dans un des deux pubs, plutôt vide. Seafood platter pour Fred, avec du requin, deux St Jacques, des squids, et quelques crevettes, tout ça "battered", c'est-à-dire recouvert d'une pellicule de panure façon fish & chips. Nous retournons ensuite dans la chambre, regardons un peu notre programme pour demain, trainons devant la télé, et éteignons vers minuit. Nous sommes de nouveau tous les deux, sur la route, presque nulle part, prêts à parcourir d'autres centaines de kilomètres avec notre nouvelle voiture, agréable à conduire mais sans plus.

 

 

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jeu.

21

mars

2013

J18 & J19 - Deux jours chez Trévor

Après une bonne nuit dans le grand lit de la chambre du rez-de-chaussée, nous nous levons ves 8h25, afin d'être prêts rapidement, et de ne pas faire perdre de temps à Trévor, qui a pris sa journée pour nous, et est levé depuis un bon bout de temps. Il nous prépare des oeufs au plat comme petit déjeuner, nous n'avons qu'à nous asseoir. Décidement, nous sommes vraiment bien reçus. 9h30, départ en voiture, à bord d'une de ses deux Honden (une marque locale filiale de General Motors), pour aller visiter les vignobles de la région viticole la plus célèbre d'Australie, la Barossa Valley. Nous parcourons les nationales pendant une petite heure, puis arrivons à Barossa Dam, un barrage dont nous n'avons pas entendu parler, mais qu'il souhaite nous montrer. C'est le plus haut d'Australie, et aussi l'un des plus vieux, car construit entre 1899 et 1903. Il est 10h45 quand nous marchons sur l'allée séparant un grand lac, sur notre gauche, du vide et de la vallée, sur notre droite. Fred se place à l'autre bout de l'édifice, et Audrey, de l'autre côté, peut lui parler presque comme s'il était à côté d'elle, par l'effet de la courbure de la structure, qui conduit le son de manière étonnante. Nous avions déjà expérimenté cela à New York, grâce aux plafonds courbés de Grand Central Station, mais jamais séparés par une telle distance. Nous ne restons pas longtemps, juste ce qu'il faut pour observer le barrage, se parler de l'autre bout, et revenir vers la voiture. Un car de touristes visitant les vignobles est là aussi. Nous reprenons ensuite la route, sous un ciel assez nuageux. En chemin, nous discutons de la vie en France, de notre quotidien, ou de son travail. En fait, c'est le boss de l'imprimerie. Son téléphone, branché directement sur les enceintes de la voiture, sonne régulièrement. Le décor est vraiment différent de celui de la semaine dernière : des champs aux couleurs jaunes, des élevages de moutons, des chevaux, un relief vallonné, puis s'ajoutent des vignes plutôt hautes, ou des fermes (grandes) et exploitations agricoles. Trévor cherche parfois son chemin, car il n'est pas venu depuis un bout de temps. Ambiance de campagne française, avec des routes plutôt désertes. Notre premier stop se fait à la propriété Lou Miranda, où nous sommes accueillis par un homme d'une quarantaine d'années très jovial. Trévor présente Fred comme un "French wine connoisseur", et explique notre venue en Australie. Nous goûtons une demi-douzaine de vins, du blanc pétillant au sec, puis quelques rouges à base de Cabernet Sauvignon ou de Merlot. Il nous fait également découvrir quelque chose que nous n'avions jamais vu, un rouge pétillant. Oui. Ca mousse en bouche, et à vrai dire, une fois la surprise passée, ce n'est pas mauvais. Cela n'accompagnerait sûrement pas une viande ou un plat, mais en apéritif, cela peut avoir du sens. Audrey aime bien, c'est assez sucré. Le contact avec le vigneron est très agréable. Trévor, qui conduit, ne boit pas. Nous reprenons la voiture et allons ensuite à Jacob's Creek, probablement le vignoble le plus célèbre du pays, et le plus exporté. La propriété est beaucoup moins rustique, plus moderne, avec une gallerie racontant l'histoire de la marque pour accueillir les visiteurs. Les vignes sont toutes très ordonnées, un peu comme si nous étions dans un musée, et qu'il fallait les mettre bien en valeur. Nous testons quelques fonds de verre, mais un peu moins, car l'atmosphère est moins chaleureuse, et le contact souriant mais un peu plus froid. On sent la machine commerciale et la puissance de la marque. Les vins sont moyens. Au delà de tous ces goûts et ressentis, Fred est surtout interessé par les méthodes de production, mais il est difficile d'en savoir beaucoup. Vers 13h, nous rejoignons Chateau Dorrien, où la patronne nous explique que cette appellation est uniquement cosmétique, et pour le marketing, car personne n'a le nom de "chateau" ici. Une manière de se démarquer, et de faire classe, français. D'ailleurs, ce nom n'est pas du tout contrôlé. La demeure est plus petite, mais il y a quelque chose d'original : il y a un petit musée, avec d'anciennes cuves peintes - représentant des scènes de vie du vignoble (les vendanges, le pressage, la dégustation...) - d'autres ouvertes façon petite pièce d'exposition (avec des objets de la vie courante des années 30), d'anciens outils exposés, des fûts, des pressoirs, ou encore des étiquettes de bouteilles produites ici... une idée qui pourrait en donner à d'autres, ou plairait certainement en France... Le vin est bon, et la première bouteille étonnante, avec une odeur et un goût un peu chocolaté. Une vraie surprise, sans vraiment savoir si nous aimons ou pas. La patronne se targue d'ailleurs de cette spécificité et de cette originalité. Fred discute avec elle, et comme un peu partout, des copeaux sont rajoutés au vin dans des barriques neuves. En sortant, le vent est fort, et balaie les palmiers plantés juste à côté des vignes. Un mélange qui nous frappe, car nous n'avions jamais associé ces deux éléments sur une même image. Nous allons ensuite au vignoble Kaesler, où de nombreuses bouteilles (vides) de grands crus français sont exposées. Fred goûte deux ou trois vins, mais est frustré de ne pas en apprendre plus sur les techniques utilisées, ou sur l'influence de la composition du sol sur le vin. Partout, on raisonne ici en terme de cépage, et non de terroir. La primauté est donnée aux grains, pas au reste. 14h, nous reprenons la voiture, et montons sur les hauteurs, à "sculpture park" pour avoir un joli point de vue sur toute la Barossa. Enfin, nous faisons un dernier arrêt, au domaine "Saltram", où l'accueil est distant, moins sympa, détaché. Nous ne goûtons que deux blancs, secs, très différents au palais (l'un couvrant plutôt les côtés de la bouche, au niveau des joues, l'autre plutôt le palais lui-même, en hauteur), mais n'avons pas envie de rester. Trévor s'abstient toujours de goûter.


La deuxième partie de la journée, à partir de 14h50, après un arrêt pour acheter quelque chose à grignoter, se passe de l'autre côté de la Murray River, que nous franchissons en mettant la voiture sur un bac, aux côtés de quelques autres, qui traverse la rivière et nous emmène sur l'autre rive en moins de 10 minutes. La Murray River, longue de 650km, est le principal fleuve se jetant dans l'océan, avec d'autres plus petits, près de Victor Harbor, où nous sommes presque, et irrigue les vignobles de la région. Un animal du coin, le "wombat", se trouve facilement dans les environs. Nous arrivons à Murray Bridge, et passons regarder ce pont construit en 1879, célèbre dans le coin pour être le premier à avoir traversé la rivère Murray. Nous arrivons à 16h dans la ville d'à côté, l'une des plus célèbres du Sud.... pour son taux de chômage et le nombre de crimes commis (au sens anglo-saxon, cad de délits). Ici, le toit des maisons n'est pas en tuiles, mais en tôle, et est toujours plat. Trévor nous montre une attraction qui nous fait bien rire mais présente peu d'intêret, le "bunyip", réplique animée d'un monstre censé habiter le fleuve. A côté, soudain, des dizaines de perruches blanches et roses s'envolent toutes ensemble, et passent tout près de nous. Trévor nous emmène ensuite visiter l'usine d'impression qu'il dirige. 72 journaux y sont imprimés, dont certains en chinois ou en indien. Nous passons 40 minutes à lui poser des questions sur le fonctionnement de telle ou telle chose, ou quel est le process depuis la réception du journal en pdf jusqu'à l'impression, en passant par le reste, les couleurs, les problèmes les plus classiques, ou l'organisation générale. Les machines tournent en continu dans un vacarme terrible. Les bureaux se trouvent à côté, et son bureau dispose d'une fenêtre sur chaque partie. Nous repartons pour la maison, et arrivons vers 17h30. Aujourd'hui, nous sommes passés par des paysages de Bourgogne dans un climat méditerranéen. Nous aurions aussi pu aller visiter la Mc Laren Valley, ou la Clare Valley, elles aussi reconnues.


Le soir, nous recontrons une amie, Tricia, et partons tous dîner à Hahndorf, une ville allemande, de 1700 habitants, fondée en 1839 par une famille luthérienne persécutée en Prusse. Le décor du restaurant où nous allons est typique aux couleurs de la Bavière, blanc et bleu, et nous pouvons si nous souhaitons prendre de la choucroute, ou différents types de saucisses ou de bières. Nous rentrons vers 22h30, chantons comme hier (Trévor veut que son amie Tricia entende la voix d'Audrey), puis allons au lit vers 23h15.


Le lendemain, vendredi, nous commençons la journée par utiliser la machine à laver, sur proposition de notre hôte. Quand nous partons, il fait 14°, le ciel est couvert, nous avons froid, et il pleut légèrement. C'est parti pour 1h de route, jusqu'à Victor Harbor, une ville côtière, style station balnéaire vide en hiver et pleine en été, assez aisée, de 10 400 habitants. Nous nous arrêtons à Goolwa, la ville où la Murray River se jette dans l'océan, et commençons à marcher le long d'un petit barrage, quand un orage approche et nous oblige à  rebrousser chemin. Il pleut d'ailleurs à grosses gouttes à peine rentrés dans la voiture. Nous allons donc voir l'océan par la route, plutôt qu'à pieds. La mer est agitée, magnifique, et les vagues désordonnées viennent s'écraser contre la roche claire des parois verticales. Puissance de l'élément marin. Nos ventres commencent alors à crier famine. Il faut dire que nous n'avons pas voulu déranger Trévor ce matin, et n'avons pas voulu qu'il prépare quelque chose, en pensant que nous nous arrêterions peu de temps après être partis. C'était il y a deux heures. Nous continuons à découvrir les environs, jolis, mais un peu triste avec ce plafond nuageux très breton. Les vagues sont belles, mais irrégulières. Nous sentons l'influence du surf quand nous apercevons un banc en pierre en forme de planche. Lors d'un nouvel arrêt en voiture, à droite, au fond, nous apercevons notre premier surfeur. Ici, normalement, l'eau est turquoise. Mais aujourd'hui, avec la pluie, elle n'est que grise foncée.


A Port Elliot, vers 12h, nous nous arrêtons à un point de vue où, entre mai et octobre, on peut normalement apercevoir des baleines. Ce ne sera pas pour nous, dommage. Les vagues explosent contre les rochers. Top. L'écume, et la mousse provoquée lorsqu'elles tapent contre eux, comme sur celui au loin en forme de pudding, est saisissant. Enfin, nous allons déjeuner, à Victor Harbor dont nous sommes tout proche. Une ville où beaucoup de retraités viennent habiter. Des maisons sont construites face à la mer, mais elles sont loin d'avoir le charme des bâtisses bretonnes que l'on peut apercevoir à Dinard ou St Malo par exemple. Il y a encore pas mal d'espace pour en construire d'autres, malgré le prix de l'immobilier. Avantage d'avoir de l'espace. Le long des maisons longeant le canal, des plages sont aménagées, avec des aires de jeu pour les enfants, ou des barbecues électriques à disposition (quelque chose que nous n'avons pas vu en France, et voyons partout ici, en Australie). Juste avant, nous nous arrêtons à Kleinings Lookout, à l'entrée de la ville, et d'où l'on voit le "bluff" (la petite colline) au loin surplombant la baie, offrant un beau point de vue. C'est là que nous allons manger. Au bord de l'océan, nous retrouvons les mêmes abres que nous avions vus en Chine, à Yangshuo. Souvenirs qui reviennent en tête, de manière impromptue. Face au restaurant, nous voyons nos premiers pélicans. Nous déjeunons autour d'un agréable thon frais, à peine cuit, comme il se doit, et repartons vers 13h45 pour faire un tour sur le "bluff". Aujourd'hui, clairement, nous découvrons la côte. Un peu plus loin, nous prenons le pont piéton pour aller à pieds, plutôt que de prendre le tram tiré par un cheval de traie disponible, sur Granite Island, juste en face, afin de voir les colonies de Little Pinguins. Comme à Coober Pedy pour les kangourous, nous visitons un centre accueillant des pingouins blessés, environ une dizaine. Un panneau demandait d'ailleurs il y a cinq minutes de leur laisser la priorité, car l'île en abrite encore des sauvages. En Australie, la faune et la flore sont partout, et laissées dans leur état sauvage. La faible densité du pays le permet, mais la culture de préservation des locaux rend tout cela perenne. Nous arrivons pile à l'heure où ils vont être nourris. Ils sont drôles, petits, avalent de petits poissons crus, et nagent de la même manière que les oiseaux volent, gracieusement. D'ailleurs, les mouettes sont à l'affut d'un poisson égaré, ou mal attrapé par un pingouin. A l'intérieur de la petite maison à côté, nous voyons dans un aquarium un baby bearded-dragon de 19 mois, que Fred peut prendre dans sa main avec l'accord du manager. Docile, l'animal se laisse caresser. En passant le bout du doigt, la peau est lisse lorsque le mouvement va de la tête à la queue. En revanche, le doigt accroche sur des dizaines de picots en faisant le mouvement inverse. La personne en face de nous nous explique que cela est un mécanisme de défense, afin de se protéger contre les attaques arrières. Très sympa que de pouvoir observer et toucher un tel animal. Vers 15h20, nous repartons, reprenons le pont, où des dauphins peuvent parfois être aperçus. Le soleil se montre un peu, et permet d'apecevoir quelques nuances de bleus sur l'eau. Sur la route du retour, en plus des champs ou des vignes, nous passons à côté de plusieurs champs d'oliviers.


En fin d'après-midi, nous nous arrêtons faire des courses, car Fred veut faire plaisir à Trévor, et cuisiner ce soir. Il a prévu d'inviter un ou deux amis, notamment pour voir le match de "Aussie Rules", le sport national ressemblant à première vue à du rugby, mais avec moins de règles, ainsi que la course de chevaux où Black Caviar court, une bête n'ayant pas perdu depuis 27 courses et célèbre dans tout le pays, en direct ce soir. Fred prépare pendant la fin d'après-midi un carpaccio de langoustines (cette fois-ci des grosses crevettes, car ils ne connaissent pas les langoustines) façon Passart, une entrée qu'il adore, un peu longue à préparer (pas mal de travail sur la chair de la crevette/langoustine), fraîche, et subtile. Il prépare aussi, avec les carcasses, un oignon, une carrotte, un poireau et de la crème fraîche, une bisque. Tricia, l'amie de Trévor que nous avons rencontrée hier, est de la partie, comme Renée, une australienne de presque 30 ans travaillant pour le journal de Port Lincoln. Nous regardons le match et la course d'un oeil, à discuter tous ensemble, et à commander ensuite des pizzas. Nous regardons aussi des vidéos de concert, certaines des spectacles d'Audrey, puis certaines de notre site (le coup du dialogue de sourd avec le Japonais, la blague sur la place Tien'Anmen, ou encore la bar à chat à Tokyo...), que Trévor adore. Vers 1h du matin, nous éteignons la lumière. Demain, nous prenons notre nouvelle voiture, pour continuer notre chemin vers Melbourne, où nous souhaiterions être dans 4 ou 5 jours.

 

 

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mer.

20

mars

2013

J17 - Glenelg beach

Comme les derniers jours, nous partons avec Tiffany vers 8h45 pour le centre ville. De même, comme hier et avant-hier, petit déjeuner rapide, puis bibliothèque pour travailler. Nous restons jusqu'à 12h. La bonne nouvelle, c'est que la connexion est très rapide, et nous permet de charger pas mal de vidéos et de photos. C'est aussi pour cela que nous revenons tous les jours, car nous pouvons avancer à un bon ryhtme (même si écrire les articles prend du temps). Malgré l'appel de Tiff ce matin, nous n'avons en effet pas pu aller aux dauphins aujourd'hui.


12h, nous partons en tram pour la plage de Glenelg, où nous étions hier. Il faut dire qu'il n'y a pas grand chose à faire, ou qui nous inspire plus que cela, dans la ville. Promenade en bord de mer, balade dans les boutiques de surf, puis déjeuner dans la marina, le petit port de plaisance, sur la terrasse d'un restaurant. Le temps est superbe, et la température avoisinne les 27°. Nous y restons une heure, puis levons le camp pour la plage. Audrey fait quelques brasses, et comme hier, nous n'y restons que jusqu'à 16h30, car nous devons rentrer nous changer, et préparer nos sacs pour que tout soit prêt quand Tiffany rentrera. C'est en effet ce soir que nous changeons de gîte, et allons chez Trévor, qui habite à 30 minutes de la ville, sur les hauteurs d'Adelaïde. Sur la route, nous croisons notre premier panneau "koala". C'est vrai que des eucalyptus bordent la route depuis peu. Il paraît qu'il est facile d'en voir, juste en s'arrêtant sur le côté. Nous ferons cela tous les deux ce week-end, quand nous serons autonomes.


Nous arrivons vers 19h. Trévor nous met à l'aise tout de suite, et est très décontracté, très cool. La maison est très grande. Il adore cuisiner, et dispose d'un ensemble de plaques, barbecue et ustensiles de rêve. D'ailleurs, il a une cuisine dans la grande salle à manger, à côté du billard, et une autre dans l'immense véranda. Nous prenons l'apéritif tous ensemble. Au début, bien sûr, nous sommes assez sages et réservés, à ne pas vouloir déranger. Mais au fur et à mesure de la soirée, devant l'intêret qu'il nous porte, sa curiosité, son plaisir affiché de nous avoir, nous nous lachons. Le dîner est terrible. Il a préparé un poulet rôti (délicieux) et une jardinière de légumes, avec quelques bouteilles de vins, même si lui ne boit que de la bière. Nous avons apporté la bouteille de Champagne que nous avions eu dans l'avion, mais le champagne n'est pas son truc. Quand il apprend qu'Audrey est une artiste, la soirée change de dimension. Il faut dire que nous avons terminé de manger, et qu'une bouteille est déjà vide. Lui adore la musique, et a joué pas mal d'années de la guitare dans un groupe local. Il fait pêter le son de la sono de la véranda, puis celle du home-cinéma, où il diffuse un tribute Live ayant eu lieu au Radio City Hall de New-York en l'honneur des Beach Boys. Ca pête. Nous nous mettons tous à danser, et l'ambiance est du tonnerre. De retour dans la véranda, chacun joue les DJ, et quand Fred met la musique de la comédie musicale Grease, dans laquelle Audrey a joué, celle-ci se met à chanter. Nous sommes tous au top. Devant le succès qu'elle a auprès de notre hôte, il lui est impossible de s'arrêter, et elle va continuer à pousser sa voix - d'autant que nous n'allons réveiller personne dans cette grande maison, et que la musique est déjà bien forte - sur des titres allant de Piaf à Carmen, en passant par d'autres comédies musicales. Trévor est subjugué, et a une vraie sensibilité pour sa voix et ce moment. Ses yeux pétillent, et il ne s'attendait pas à passer une telle soirée. Tiffany rentre, car il est environ 23h30, et nous continuons tous les trois à nous amuser, et à vivre la musique. Jusqu'à 1h30 du matin. En un mot, fantastique. Quelle soirée d'ouverture...

 

 

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lun.

18

mars

2013

J15 & 16 - Deux jours chez Tiffany

Après cette nuit chez Tiffany, nous avons décidé de rester encore ce soir et demain soir. Nous irons chez Trévor mercredi soir. Nous devons rendre la voiture demain matin, et c'est plus pratique pour nous de laisser nos affaires chez elle, et d'aller tous ensemble diner chez lui mercredi. En outre, elle est plus proche du centre, et nous souhaitons aller peut-être nager avec des dauphins demain. Elle nous parle aussi de la soirée d'ouverture de l'Adelaïde French Film Festival, où elle doit se rendre demain pour le travail, et propose que nous l'accompagnions. Nous avons hésité à rester une nuit de plus chez elle, de peur de la déranger, mais elle nous a bien fait comprendre qu'elle est heureuse de nous avoir. Apparemment, elle nous aime bien. Nous avons d'ailleurs un double des clés de chez elle.


Nous partons avec elle vers 8h45. Elle nous laisse en ville, et nous montre l'endroit où elle travaille. Nous faisons un tour dans le food market, partiellement fermé, passons dans une rue "chinoise", prenons un petit-déjeuner, puis allons à 10h à la bibliothèque, pas très loin. Nous avons tellement de retard sur le site que nous souhaitons travailler pour ne pas nous laisser dépasser. Encore une fois, nous avons tellement de choses à raconter que cela va obligatoirement prendre du temps d'écrire les articles, de détailler nos aventures, de trier les photos, de les mettre en ligne, d'attendre que les vidéos soient uploadées. La ville n'a pas de caractère particulier. Il fait beau, les gens vont au travail, les rues sont assez larges. A chaque feu rouge, une petite sonnerie amusante retentit pour indiquer le moment où les piétons peuvent traverser. La bibliothèque où nous allons est malheureusement la seule à ne pas proposer d'internet gratuit. Nous prenons les coordonnées d'une autre, plus au nord, que nous rejoignons à pieds. Nous y passons toute le reste de la journée, jusqu'à 17h30. Il fallait au moins ça, et nous sommes loin d'avoir terminé. Tramway pour rentrer, lavage de la voiture à la station service d'à côté (où le prix de l'essence n'est plus celui du Red Center, 1,4$ le litre de sans plomb contre 2,3 dans le Centre !), et retour chez elle. Lorsqu'elle rentre, elle nous annonce qu'elle a acheté du kangourou pour dîner. Nous en avions parlé hier soir, et elle nous avait déconseillé d'en prendre dans un pub. Elle a aussi acheté des "Laminton", une sucrerie très "aussie" (= australien) au chocolat et à la noix de coco, entourant un gâteau nature. Tiffany fait mariner les petits filets de kangourous dans de l'huile d'olivre pendant quelques temps, puis les met sur la plaque du barbecue. C'est bon, et cela fait penser à du boeuf. Le goût n'est pas très fort, et nous ne trouvons pas de saveur particulière. C'est assez tendre. Audrey en avait déjà mangé, et n'avait pas trop aimé, mais là, elle mange avec appétit. Nous discutons tous ensemble, et nous racontons nos vies. Tiffany a parlé à tous ses collègues de ce "lovely french couple" qu'elle héberge en ce moment. Nous nous entendons bien, et elle est très sympa et naturelle. Nous passons un coup de fil à Trévor pour savoir si nous pouvons toujours venir demain. En fin de soirée, elle nous montre quelques films français qu'elle a en DVD, dont un qu'elle a bien aimé, "Les Petits Mouchoirs" (Little White Lies). En regardant le début, cela nous fait bizarre de voir les rues de Paris, chez nous.


Le lendemain, nous rendons la voiture, vers 9h. Elle était bien cette Passat. Nous aurons fait 2 500km avec. Le check-out se fait en moins d'une minute. Le type fait un tour de l'engin, allume le moteur pour regarder les indicateurs du tableau de bord, et nous dit "alright, everything is perfect". C'est du vite fait. Nous qui étions extra-careful depuis le début... Petit déjeuner dans une food court à côté, puis, comme hier, direction la library. Nous travaillons jusqu'à 13h. Ne souhaitant néanmoins pas nous laisser trop absorber, nous prenons ensuite le tram pour aller à Glenelg, à 20 minutes, où se trouve les plages de la ville. Ce quartier est très sympa, avec un joli bord de mer, une eau qui tire sur les turquoises, des palmiers, et une rue principale très "balnéaire", avec ces magasins de surf et ces petits restaurants. Nous mangeons un bout, puis marchons le long de la plage, regardons des élèves jouer au beach-volley (ça doit être une option au bac ici, comme le surf), allons au bout du long ponton qui s'avance dans l'eau, et nous installons enfin sur le sable, particulièrement blanc et fin. L'eau est un peu froide pour nous baigner, mais nous marchons les pieds dans l'eau pendant une petite demi-heure. Nous ne restons en fait pas si longtemps, car nous avons dit à "Tiff" que nous allions avec elle à l'ouverture du French Film Festival ce soir. Du coup, nous devons rentrer chez elle pour nous changer, et être prêts vers 17h30. Nous partons ainsi vers 16h (nous serions bien restés un peu plus longtemps), reprenons le tram, et marchons environ 20 minutes pour retrouver Charles Street, dans le quartier pavillonaire et un peu chic d'Adelaide. Henri, le chien de Tiffany, nous accueille gaiement. Vers 17h15, nous repartons, douchés et apprêtés, pour la rejoindre à Victoria Station. Elle nous annonce alors qu'elle a eu Trévor au téléphone, et qu'il a posé deux jours pour être avec nous et nous faire visiter la région demain et après demain. Nous sommes surpris devant tant d'attentions, surtout que nous ne lui avons pas beaucoup parlé à Port Lincoln. Elle et lui s'entendent bien. Lui est le boss du site d'impression de la quasi totalité des quotidiens de la côte sud australienne, dont l'Adelaide Review où elle travaille. Quand même. Nous n'aurons donc pas besoin de prendre notre nouvelle voiture avant samedi matin. Cela nous fait aussi rester un peu plus de temps que prévu dans la ville, mais bon, ça peut être sympa. Le temps est superbe, et la soirée s'annonce très agréable. Nous marchons jusqu'au cinéma où se tient l'opening night. L'Alliance Francaise préside et organise l'évènement. Il y a pas mal de monde, et bien sûr quelques français. Une coupe de champagne à la main (en fait, du crémant), nous discutons avec une française ayant émigrée ici il y a 6 ans, travaillant pour l'Alliance Française. Après 5 minutes, elle nous propose de venir dormir chez elle si nous avons besoin. Incroyable. Vers 19h, le film "Haute Cuisine", avec Catherine Frot, est diffusé, après un ou deux discours d'introduction, en français, par les responsables de la soirée. Nous sommes alors assis dans un siège de la salle de projection, à écouter. Cela nous fait bizarre d'être là, et d'assister à un évènement en l'honneur de notre pays, aussi loin, à l'autre bout de la planète. De voir aussi l'intérêt que suscite la France. Etre de l'autre côté du miroir en quelque sorte. Comme hier, cela nous fait drôle de voir des images de plusieurs régions, des lieux connus, des paysages familiers, des attitudes, de lire les traductions en anglais (le film est en VO, donc en français)... la première fois du voyage que nous ressentons cela. C'est vrai, la France, c'est ça. Comme si nous redécouvrions, partiellement bien sûr, notre pays. Ou le regardions avec un oeil que nous n'avons jamais eu, procurrant par conséquent des émotions et sensations particulières. Un oeil moins habitué.

 

Une fois la séance terminée, cocktail dans la grande salle. Vins, champagne, petit-fours. Avec Tiffany, nous rigolons bien. C'est une bonne vivante. Nous partons vers 22h, et croisons sur le chemin en allant vers la voiture un "possum", une sorte d'écureuil local, descendre d'un arbre et traverser le passage devant nous. A la maison, nous regardons si nous pouvons aller voir des dauphins demain, mais les réservations doivent être effectuées 24h avant. Tiffany appellera demain matin, surtout qu'elle connait quelqu'un là bas, mais ça semble difficilement jouable. Nous trouverons une autre occasion.

 

 

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dim.

17

mars

2013

J14 - Trajet inverse

Comme nous le pensions, hier, nous allons aujourd'hui partir pour Adelaïde. Il faut dire que la proposition de Trévor et de Tiffany nous aide bien, et qu'en plus, nous n'avons pas de réelle raison de rester à Port Lincoln, ou de nous arrêter en chemin. Mieux vaut tracer et être ce soir là bas. Si c'est le cas, nous appellerons Tiffany, et irons dormir chez elle si cela tient toujours. En tous cas, elle avait l'air très contente de pouvoir nous aider. Check-out vers 10h, après une bonne nuit. Les embruns d'hier ont dû peser sur nos yeux. Notre nez est un peu rouge ce matin. Il était sympa, ce petit hôtel, et la ville agréable. Pourvu que nous puissions revenir dans les 12 mois pour, enfin, voir ces bêtes fascinantes. Il fait 20°, et le ciel est couvert. En fait, nous avons froid. Nous chargeons la voiture, partons, et prenons de l'essence, avant d'entamer la route. Pendant deux heures et demi, r.a.s. Une fois arrivés à Port Augusta, nous retrouvons avec plaisir la terre rouge et le désert, pendant une grosse heure. Dès lors, sur notre droite, et en face, nous avons les Flinders Ranges, une chaine de montagne de faible altitude. Nous ne prenons pas le temps de nous arrêter, cela impliquerait d'y passer la nuit, car il y a des marches à faire ici, et rien ne sert de s'arrêter si ce n'est pas pour passer quelques heures à découvrir le paysage.


14h, nous nous arrêtons manger rapidement au Mc Do, et sommes déçus de ne pas pouvoir prendre de sundaes, qui ne semblent pas exister. Tant pis, nous nous rattrapons sur des cônes vanille avec un coulis caramel. Une heure après avoir repris la route, la terre rouge disparait et des champs de blé et des éoliennes la remplacent. La circulation augmente.


17h30, nous arrivons à Adélaïde. La ville est très calme, mais c'est dimanche. Il n'y a pas grand monde dans les rues. Nous trouvons une place pour se garer en centre ville, et cherchons un endroit pour nous connecter, et appeler Tiffany avec skype. Après avoir tourné un peu, nous trouvons où nous poser, et lui laissons un message. Nous re-essayons cinq minutes plus tard, et son téléphone décroche. Elle est ravie de nous entendre, et nous donne les indications pour rejoindre son adresse. Cela nous fait un peu bizarre de nous dire que nous allons dormir chez elle, sans véritablement la connaître. Direction Charles Street, que nous trouvons facilement, vers 18h, après être passé chez un "Liquor store" pour acheter une bouteille de vin. Sa maison n'est pas très grande, agencée principalement à l'étage, moderne, récente. L'endroit nous plaît, et elle nous montre la chambre que nous allons occuper le temps que nous voulons. Elle nous présente son chien Henri. Elle a pris l'avion ce matin, et est arrivée vers midi. Elle ne s'attendait pas à nous voir arriver si tôt, et est très contente. Dîner improvisé, saucisses au barbecue dans du pain, avec une bouteille de Beaujolais rouge sortie de son placard. Nous discutons tous ensemble jusqu'à 23h. Nous nous lèverons avec elle demain, pour qu'elle nous emmène dans le centre ville en allant au boulot. Elle travaille au Adelaide Review, un mensuel intellectuel revenant sur la vie de la ville. Elle nous parle de la plage de Glenelg, facilement accessible en tram, où nous pourrions aller s'il fait beau. Peut-être, nous verrons. Avant tout, nous souhaitons aller à la Library de la ville pour nous connecter et mettre à jour le site, nos premiers articles et nos premières vidéos du Centre Rouge. Nous avons tant de choses à montrer et raconter...

 

 

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sam.

16

mars

2013

J13 - Recherche requins désespérément

Ca y est, le jour J est arrivé. Bon, disons le tout de suite, la journée a été très sympa, mais nous n'avons pas vu de requins. Oui, on est un peu dégouté, mais c'est comme ça. Nous avons fait un petit montage pour raconter l'ensemble de la journée en vidéo, et en avons mise une autre qui montre ce que nous aurions pu voir depuis la cage, pour vous donner une idée de ce à côté de quoi nous sommes passés...


Tout commence à 5h45, quand nous nous réveillons. Il est tôt, mais une belle journée nous attend. Et nous en parlons depuis tant de temps. Une navette vient nous chercher à l'hôtel à 6h30, avec d'autres personnes prenant le bateau avec nous. Direction le petit port de Port Lincoln, Marina Bay, pour prendre le Calypso Star II, le bateau où est fixé à l'arrière la cage à requins. Nous allons en effet naviguer pendant presque 3h pour rejoindre les Neptune Islands, au large de la côte Sud, où se trouve la plus grande colonie d'otaries d'Australie (ce qui explique la grande fréquentation des lieux par les grands blancs). Nous sortons de la navette, et découvrons le bateau, en compagnie des 20 autres clients. L'équipage, composé de 5 personnes, nous accueille avec le sourire, et filme l'entrée sur le pont de chaque personne. La cabine est grande, et dejà, Claris, une des membres de l'équipe, est aux cuisines en train de préparer des sandwhichs, et de découper des fruits pour le petit-déjeuner. A l'intérieur, des photos de requins, des papiers ou fiches explicatives trainent sur les tables, des magazines sont à disposition, et les quelques écrans plats diffusent des reportages sur les baleines ou les requins. L'ambiance est fixée. Le soleil n'est pas encore levé, il fait encore complètement nuit. Andrew, le capitaine, présente l'équipage, et explique le déroulement de la journée. Il distribue également un formulaire à remplir, indiquant les risques encourus, et nécessitant deux signatures afin de décharger la société en cas d'accident, ou de décès. Lire le document est amusant, car à vrai dire, prendre ce genre de risques n'est pas courant. Pendant ce temps, nous pouvons nous servir à manger, et prendre du thé, du café, ou du chocolat. Jusqu'à ce soir, le service va être au top. On sent bien que nous sommes sur une prestation haut-de-gamme, et sommes surpris par l'attention des "marins" et la qualité du buffet, comme plus tard, par l'open bar disponible et le choix des soft drinks, à volonté, l'apéritif, le déjeuner, les gâteaux disponibles n'importe quand, le quatre heure, ou les bières ou alcools forts accessibles sur le chemin du retour. L'équipe va aussi être aux petits soins, et fera tout son possible pour améliorer la journée de ceux qui seront malades, en leur proposant des cachets anti-mal de mer ("seasickness") par exemple, ou en leur fournissant des couvertures.


Pendant 2h30, la mer est agitée, avec de larges "swells" (lames parcourant l'océan, arrivant vers le bateau, et provoquant une bonne houle) et le trajet difficile pour certains, dont Audrey. Certains dorment, d'autres sont à l'arrière et regardent le soleil se lever, ou progresser dans le ciel, pendant que d'autres sont sur le pont supérieur, près du poste de pilotage, à discuter avec Andrew, qui surveille le pilote automatique et la trajectoire du bateau sur l'écran GPS, en expliquant la composition des fonds, ou la faune marine du coin. Il se pourrait que des bandes de dauphins nous accompagnent, comme c'est parfois le cas. Fred discute avec lui, notamment de clients spéciaux ou autres stars ayant privatisés le bateau, ou des Neptune Islands vers lesquelles nous nous dirigeons. Le temps est moyen, mais s'éclaircit peu à peu. Le trajet est mouvementé, et Audrey est malade, comme d'autres clients. L'ambiance est néanmoins bonne. Certains lui proposent des comprimés pour qu'elle aille mieux, mais rien n'y fait. Vers 9h30, nous arrivons, et amarrons dans une des 3 zones prévues. Nous apercevons sur les rochers des otaries. Un peu plus loin, un autre bateau, lui aussi disposant d'une cage à requins (des concurrents) est posé là. En parlant avec Andrew, nous apprenons que Calypso Star Charters est la seule société ayant le droit d'utiliser du sang pour attirer les requins (le meilleur appât. Les requins le sente à plusieurs kilomètres à la ronde). Comment fait l'autre bateau du coup ? Il diffuse de la musique dans l'eau, pour créer des vibrations inhabituelles et attirer les squales ! Les requins blancs sont en effet des poissons très curieux, pas du tout placides, et ont l'habitude d'aller voir ce qui est inhabituel, voire de croquer un bout pour tester ce qu'il en est. D'où le fait, entre autre, que ce soit les plus dangeureux des requins. La musique diffusée, apparemment, est du AC/DC (Highway to hell ?) ! Impossible de savoir si cela est vrai ou pas. Peu importe. Nous, nous allons utiliser des têtes de thon, ou des ouïes, attachés à des cordes, et disposées autour du bateau. Avant que la cage ne soit mise à l'eau, Andrew et Glen demande à tout le monde de s'approcher, à l'arrière du pont principal, pour nous briefer sur les procédures à suivre, et nous expliquer comment les choses vont se passer. Il nous explique aussi comment se servir des embouts à oxygène, pour respirer sous l'eau. Allez, hop, les appâts sont à l'eau, et une trainée de sang se répand dans le bleu de la mer. Les mouettes accourent. Le ciel devient bleu. La couleur de l'eau est superbe, un beau bleu cobalt. Et dire que là, peut-être à des centaines de mètres, ou tout-à-l'heure à quelques mètres, des grands requins blancs sont là, dans le coin. L'équipe sort des cannes à pêches, pour ceux qui veulent. Il y a une semaine, quelqu'un à pêché un thon bleu d'un gros mètre. Sushis improvisés sur le bateau. Excellent. Le temps passe. Nous prenons un apéritif, sans alcool, puis déjeunons, en nous servant au buffet. L'ambiance est toujours bonne. De la musique est diffusée en permanence. Une grand-mère et sa petite-fille sont là (et elles vont descendre dans la cage sans combinaisons un peu plus tard). A un moment, Andrew sort une machoire de requin blanc, pour la montrer à tout le monde. Impressionnante, surtout quand on la tient soi-même. Les dents sont ultra aiguisées, et disposées sur 3 rangées de différentes inclinaisons. On pourrait très facilement se couper en appuyant sur l'une d'elle. Une telle machoire vaut plusieurs milliers de dollars.


Vers 13h, toujours rien. L'équipe retrempe régulièrement les appâts dans le sang, ou les change. De même, ils utilisent un harpon pour donner des coups dans la cage, et faire du bruit sous l'eau. Mais toujours rien. L'accès à la cage devient libre, si certains souhaitent s'entrainer à descendre, ou simplement par curiosité. Fred décide d'essayer, et enfile une combinaison, contrairement à d'autres qui y vont éventuellement sans. Sous l'eau, c'est génial. On se sent parfaitement protégé. Deux autres personnes sont à l'intérieur. En tout, ce sont 6 personnes qui peuvent s'y tenir simultanément. La cage bouge beaucoup, à cause du courant, ou des vagues. Régulièrement, il faut tenir la barre interne, pour ne pas être plaqué contre le grillage. Les appâts trainent au dessus de sa tête, à 10m de distance. Un autre est lesté pour se tenir à 10m de profondeur. Il imagine alors ce que cela ferait de voir arriver un squale de plusieurs mètres. Il reste 20 bonnes minutes dans l'eau. A un moment, en fixant l'appât trainant plus bas, Fred voit un requin à la couleur bronze, d'environ deux mètres de long, s'approcher de l'appat. Il appelle l'une des personnes à côté de lui, et lui montre la direction dans laquelle il regardait juste avant. Mais plus rien, même en scrutant tout autour. Fred se demande s'il a rêvé, ou pas. Un ou deux poissons d'une cinquantaine de centimètres viennent jouer autour de l'enclos, mais sinon, il n'y a rien que du bleu. Il remonte au bout d'un moment. Personne ne croit plus vraiment voir de requins. Vers 16h30, la cage est remontée. C'est l'heure du départ. Claris et Glen font le tour de tout le monde pour distribuer des vouchers, ou bons, pour pouvoir revenir en payant moitié prix au cours des 12 prochains mois. C'est leur "no shark policy". Et si la prochaine fois, il n'y en a toujours pas, les clients peuvent revenir gratuitement autant de fois qu'ils le souhaitent jusqu'à en voir. D'ailleurs, certains à bord (dont 3 français d'une vingtaine d'années) en sont à leur 8ième tentative. Le retour est aussi agité que l'aller, même si l'océan est un peu plus ordonné. Les lames sont plus régulières. Elles sont impressionantes à regarder. Voir la masse d'eau bouger, arriver, soulever le bateau, puis passer et cacher l'horizon jusqu'à ce qu'elle soit suffisament loin pour lui permettre de réapparaitre. A manger est distribué, et les bières, pour ceux qui veulent, sont disponibles.


19h. Le bateau est à quai. Nous reprenons la navette pour l'hôtel, qui nous attend, en compagnie des mêmes personnes que ce matin. L'une d'elle est celle avec qui nous avions discuté un peu en arrivant ce matin sur le bateau, et qui a signé le formulaire de Fred, qu'il fallait remplir (deux signatures de tiers étaient obligatoires). Nous prenons une douche, puis nous descendons pour aller dîner. Nous retrouvons près du bar quelques clients du Calypso, séjournant aussi à l'hôtel, qui nous invitent à se joindre à eux. Les retrouvailles autour d'un verre se transforment en dîner informel. Nous faisons un peu plus connaissance avec eux, et notamment avec Tiffany (celle dont nous parlons juste au dessus, ayant signé le formulaire). Les discussions vont bon train, et nous expliquons notre voyage, après avoir reparlé tous ensemble de la journée, commandé quelques bières, et pris l'initative d'offrir une bouteille de vin devant la générosité générale. Et à un moment, Trévor, un homme d'une cinquantaine d'années avec qui nous n'avions pas particulièrement sympathisé avant, mais qui se montre très intéressé par notre profil et notre aventure, propose de nous loger à Adelaïde, sachant que nous y serons dans un ou deux jours. Et ensuite, Tiffany, qui travaille avec lui comme journaliste, fait de même, en nous disant qu'en plus, elle, est bien placée dans la ville. Ils nous proposent de rester autant de temps que nous souhaitons. Nous sommes surpris, surtout par la proposition de Trevor, et la manière spontannée et inattendue dont cela se présente. Les deux nous donnent leur carte de visite, et nous disent de les appeler, en étant très sérieux. Fred demande, pour taquiner, s'il a une piscine, et ne s'attend pas à ce qu'il réponde par l'affirmative. Une ou deux autres personnes autour nous indiquent également qu'ils seront disponibles si nous souhaitons aller visiter les vignobles de la région (Barossa Valley, Mc Laren Valley, Clare Valley, Adelaide Hills...), qu'ils connaissent bien (nous leur avions dit que cela était une de nos envies en étant dans le coin, et sachant que nous avons une voiture pour ce faire). Nous sommes emballés, et un peu gênés. Mais l'affaire se conclut, et nous disons à Trévor que nous viendrons passer un ou deux jours chez lui en début de semaine prochaine. Voilà qui va être sympa, même si nous ne savons pas grand chose de lui, et nous permettre bien sûr d'économiser aussi un peu d'argent.


Vers 23h, nous montons. Nous partirons sûrement demain, en ne sachant pas si nous nous arrêterons sur la route ou si nous irons directement à Adelaïde (650km), avec un jour d'avance sur notre programme (nous devons rendre la voiture mardi matin, et nous sommes samedi soir), plutôt que de retourner sur le bateau, à moitié prix pour retenter notre chance. Nous pensons en effet que la possibilité de voir demain un grand blanc est faible, au vu de la série malchanceuse des deux dernières semaines. Nous pensons qu'il n'y a pas de requins dans le coin en ce moment, tout simplement. Fred avait aussi envisagé d'aller faire de la pêche au gros (une journée entière, dans des conditions similaires à celles d'aujourd'hui), mais il préfère économiser les 250 euros necesssaires. Dans la chambre, nous nous disons que nous avons passé une belle journée, mais regrettons vraiment de ne pas avoir vu de "carcharodon carcharias" (le nom scientifique du requin blanc). Nous nous imaginons l'excitation qui se serait emparée du bateau si un aileron avait pointé autour du bateau, et des machoires sortir de l'eau à quelques mètres pour attraper un appât, ou ce que cela aurait fait d'être dans la cage et de le voir passer à côté de soi, sachant que certains peuvent faire jusqu'à 5 ou 6m de long. Quels souvenirs, photos et vidéos cela aurait fait, dans nos têtes et sur le site... next time, ici ou en Afrique du Sud. Nous aurons pourtant fait le maximum.

 

 

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ven.

15

mars

2013

J12 - Along the coast

La nuit dans la voiture s'est aussi bien passée que la dernière fois. Il a fait un peu plus frais, et nous avons utilisé nos duvets. Aujourd'hui, plutôt que de continuer sur l'autoroute et descendre vers le sud-est pour rejoindre Adelaïde, nous allons bifurquer vers le sud-ouest, pour aller à Port Lincoln. Outre le fait que cette ville côtière soit la capitale australienne de la seafood, et celle mondiale du thon (il y a même un Tunarama Festival), c'est surtout l'un des seuls endroits au monde, avec l'Afrique du Sud, où il soit possible de descendre dans une cage à requins et d'être nez-à-nez avec des grands blancs. Oui, oui, les même que dans les Dents de la mer. Immanquable pour Fred, qui en parle depuis cet été, en fait un des grands moments attendus du tour du monde, et tient à vivre cette expérience unique. Vous en connaissez vous des personnes qui ont déjà vus des requins blancs dans leur milieu naturel ? C'est pour cela que nous allons donc là-bas, et faisons ce détour de 600 km aller-retour. Fred a booké sa place il y a une petite semaine. Le programme a l'air top. Apparemment, départ aux aurores et retour en début de soirée. Du coup, en voyant les détails de la journée, et devant l'excitation de Fred, Audrey est un peu dégoutée de ne pas en faire partie, et de rester toute seule à l'hôtel. Devant le prix de la journée (plusieurs centaines d'euros), et le fait que ce ne soit pas à la base une priorité pour elle, elle avait décidée de ne pas venir. Mais depuis quelques jours, alors que les choses se précisent, elle regrette son choix. Après en avoir parlé hier, elle décide du coup ce matin de s'inscrire. Il faut dire que certains paramètres ont changé la donne. Son anniversaire arrivant, elle a reçu comme par magie pendant la nuit des messages lui permettant de participer à moindre frais. Ce n'est pas le père Noël, mais presque. Merci. Du coup, elle en a les larmes au yeux (et hop, les chiffres du voyage ajustés). Nous profitons donc de la connexion (hasardeuse) du camping pour boucler la place. Ca, c'est fait. Nous sommes super excités, pensons à demain, une journée qui va être si différente de tout ce que nous avons fait depuis notre arrivée en Australie, et notre départ de France. Une journée complète en mer, dans une ambiance qui s'annonce terrible. Par contre, nous sommes un peu refroidis quand nous voyons sur le site de la compagnie par laquelle nous passons (la meilleure, on vous expliquera pourquoi) que, sur les 10 derniers jours, les grands blancs ne sont venus qu'une seule fois. Et dire que cela faisait juste avant 133 jours sans interruption qu'ils venaient nager à un mètre de la cage. On flippe un peu de ne pas en voir, et on espère qu'il y en aura. On verra bien, après tout, c'est la nature. Mais bon, ce serait dommage quand même. Nous venons spécialement pour cela.

 

10h20, nous décollons enfin. Voilà une nouvelle étape de notre périple australien qui commence. Cette fois, le Centre Rouge, c'est terminé. Nous sommes définitivement sur la côte, et allons maintenant être dans de nouveaux décor. Après la petite déception d'hier, par rapport à la ville de Port Augusta elle-même, nous espèrons aujourd'hui longer l'océan et prendre ce changement plein la figure. Il fait beau, nous ne sommes plus en mode "4x4 dans le désert", mais plutôt "couple heureux sur la côte", et la route est moins longue, environ 350km. Après une grosse demi-heure, nous n'avons toujours pas de vue sur l'océan. Nous espèrons le voir à chaque fois, mais non, la route est bordée de collines. En fait, celle-ci ne longe pas la côte, mais la suit, à quelques kilomètres de distance. Sur le côté, ce sont donc des champs, des moutons, et des collines jaunies par la saison, le début de l'automne ici. L'autoroute n'est toujours composée que de deux voies, sans barrières de protection sur les côtés. La musique tourne, les chansons défilent. Nous allons vers une journée désirée et attendue, et sommes curieux et pressés de savoir comment cela va être. Après 76km, nous arrivons à Whyalla, une des grandes villes de la côte, et apercevons enfin de l'eau, sur notre gauche, même si cela ne dure pas. Vers 12h, en arrivant à Cowell, nous avons enfin l'océan, au loin, sous nos yeux. Nous faisons un petit détour par Lucky Bay, pour aller voir le prix des ferrys, afin de savoir si cela est plus économique d'en prendre un dimanche ou lundi pour aller à Adelaïde, ou s'il vaut mieux faire tout le trajet en voiture. Question durée, cela revient grosso modo au même (6h). Question prix, en prenant en compte l'essence, cela revient malgré tout plus cher, et d'assez loin. Nous conduirons, donc. A Cowell, petite ville calme au bord de l'eau, nous déjeunons au seul restaurant disponible, celui du Franklin Harbour Hotel. Les calamars frits et panés sont frais et délicieux. Le ciel est bleu, et une petite brise marine rafraichit l'atmosphère. Nous nous sentons particulièrement bien. Enfin une pause déjeuner près de l'eau, à manger du poisson frais, après ces semaines de pâtes ou hamburgers à l'arrière de la voiture ou dans des campings. En fait, le changement est un peu brutal, mais nous aimons sentir ces contrastes, et être plongés dans des univers différents soudainement. Nous prenons, et surtout ressentons, le côté positif de ces moments de vie. Fred découvre la différence entre un "flat white", qu'il commande en comprenant autre chose, et un "long black". Le premier est un café avec du lait, le second sans. La serveuse est sympa, et accepte de lui changer.


14h, nous repartons. L'hôtel de ce soir est booké, via une offre promotionelle réservée aux inscrits pour la "cage diving" de demain. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il est l'un des plus agréables de la ville. La deuxième bonne nouvelle, c'est que quand nous regardons les bonnes adresses potentielles pour dîner ce soir, nous voyons que le restau où il faut aller est celui de l'hôtel. Tout ça s'annonce donc bien. Allez, plus que 161km. Nous longeons la côte, avec l'océan à gauche, et des champs/moutons à droite. Le bord de mer est très différent ce celui de notre pays, car ici, tout est vierge. Aucune construction. Sauvage. Nous nous rendons compte de la différence de taille par rapport à la France. Il doit y avoir ici trente fois plus de côtes que chez nous, pour trois fois moins d'habitants. Comme dans le centre, il existe des endroits vierges laissés complètement à eux-mêmes. Cela nous fait drôle d'être là et de s'en apercevoir. A babord, tout est vierge d'habitation et de civilisation. Seule la route passe par là. 15h, des vignes nous accueillent sur la droite. Nous pensons au vin blanc que nous allons commander ce soir. Enfin, Port Lincoln. 15 000 habitants. Une joli petite ville, relativement aisée, donnant sur l'eau. Passage au Tourism Center (Audrey y tient à chaque fois, pour sa collection de prospectus pour tout savoir sur les choses à faire... que nous ne faisons pas forcément, mais c'est une autre histoire, le nez dans les papiers, ça l'occupe quand Fred conduit et regarde le paysage). Nous trouvons une station pour laver la voiture, qui, après avoir vérifié ce midi, a bien plein de traces de goudron près des roues de chaque côté. Merde, ça ne veut pas s'enlever. Il n'est pas encore sec, mais accroche la peinture. Nous restons trois quarts d'heure, et chacun près d'une roue, utilisons nos ongles pour enlever chaque éclaboussure. L'enfer. Et sur la peinture blanche, cela se voit, et laisse des traces, car les particules ne sautent pas, mais s'étalent parfois. Ce serait trop facile. Après bien des efforts, et du stress, nous arrivons à un résultat correct. Car si quelque chose arrive à la voiture, notre franchise est de 3500 AUD (3000 euros). Autant dire qu'on préfère être irréprochables. Nous arrivons à l'hôtel. Nous nous installons. La chambre est super (en fait classique), mais il nous en faut peu après ces deux dernières semaines, et la nuit dernière. Hier, nous prenions un semblant d'apéritif au milieu des mines d'opales, presque dans le centre du pays, et là ce soir, 700km plus loin, nous avons une bouteille de vin blanc (un Boston Bay, un Riesling local, sec, joli, humble...) posée sur la table face à l'océan. Nous ne sommes plus en t-shirt et tongues, mais en jean chemise. Un autre monde. Le bar est animé, le personnel très sympa. L'ambiance va bien avec le cadre. Nous avons pris le PC pour avancer un peu sur le site. Audrey prend son temps dans la chambre, Fred profite du bar et discute avec des australiens.

 

20h, nous nous installons à table. Assortiments de seafood. L'endroit oblige. Excellent. Ambiance toujours animée. Nous discutons de la journée qui nous attend demain. Nous craignons ne pas voir de requins. Nous imaginons si nous en voyons. Audrey est contente d'accompagner Fred, et d'être de la partie. Nous sommes excités, et grâce à l'alcool, la fête est plus folle. 22h30, nous terminons, et montons chambre 201.

 

 

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jeu.

14

mars

2013

J11 - On the road again

Ce matin, Fred boîte. Sa jambe droite traîne. Il avance avec difficulté. Non, il n'est pas tombé du lit. Non, il ne s'est pas tordu la cheville. Un serpent ne l'a pas mordu non plus. Sa tongue a juste laché. Et pour ne pas marcher pied nu jusqu'au supermarché en face, il la serre comme il peut, mais elle s'en va à chaque fois. Bref, vous l'aurez compris, un détail important du voyage. Allez, 9h30, bye bye Coober Pedy, hello Stuart Highway. Sans nouvelle tongue, car pas de taille adaptée au supermarché. On verra plus tard. Il fait 20°, avec du vent. Il fait donc un peu frais. On reprendrait bien un peu de 40° pour être franc. Et en descendant vers le Sud, contrairement à l'hémisphère Nord, on ne devrait pas gagner en température. Arrêt prévu ce soir à Port Augusta. Fin du Centre Rouge et du désert. Désormais, ce sera bord de mer.

 

On va faire court, il ne se passe pas grand chose ce matin. La route, toujours la même, toujours le même décor. Cela dit, pour une fois, de chaque côté, depuis hier en fait, une clôture un peu minable borde la route, pour empêcher les animaux de traverser. A la base pour la protéger des dingos. Le Lonely Planet précise que cette "dog fence" est la plus longue construction au monde, s'étendant sur 5300 km (on a dû en louper une partie), et donc plus grande que la muraille de Chine.


10h50, nous croisons un chameau mort sur le bord gauche de la route. Souvent, des pneux éclatés aussi. Pourvu que cela ne nous arrive pas. Ah oui, un panneau indique aussi que ce tronçon sert de piste d'atterrissage en cas d'urgence (Emergency Landing Road). Nous sommes sur ce trait droit sans rien autour que nous avions vu en avion de là haut en arrivant de Perth.

 

11h45, nous voyons au loin un point noir au milieu de la route. Il grossit. En fait plusieurs. Nous ralentissons. 3 ou 4 aigles (des wedge-tailed eagles) prennent leur déjeuner, un kangourou. Nous passons à côté, et ils s'envolent juste à ce moment, nous laissant le temps d'arriver quasiment à leur niveau. Ils déploient leurs ailes, tous en même temps, et font chacun deux mètres d'envergure. Magnifique. 

 

12h, pause sucrée à Glendambo, après 254km parcourus. 30 habitants. On se demande où ils sont. Pendant l'heure qui suit, succession de road trains, d'animaux morts. Du classique en fait. Une portion de route est en train d'être re-goudronnée. Même si nous passons doucement, cela va en fait laisser des traces sur le bas de caisse, de chaque côté, que nous découvrirons demain.


12h50, passage près du Lake Hart, sur notre gauche. Surprise, car d'une part, le décor change pour une fois, et d'autre part, car nous ne nous attendons absolument pas à voir une étendue d'eau ici. Couleur blanche, rosée. En fait, il n'y a plus d'eau, mais juste le sel s'étant aggrégé. D'ailleurs, un tout petit peu plus loin, quelqu'un est allongé dessus pour prendre une photo.


13h, arrêt à Woomera. 300 habitants. Mais une ville qui compte, à 375km de Coober Pedy. C'est en effet la ville qui abritait les complexes scientifiques et les chercheurs pendant la guerre froide. Car ici, on teste des missiles et des roquettes. Après la découverte du V2 allemand, les anglais ont voulu développer leur propre missile de croisière, et ont choisi cette zone pour procéder aux recherches et essais. Du coup, la ville est née pour cela, et est devenue un lieu majeur dans ce domaine, où bien des nations sont venues faire leurs propres essais (dont l'Europe dans les années 70). Aujourd'hui, c'est le Japon qui s'en sert pour développer un avion supersonique. Pour vous donner une idée, la zone réservée fait 270 000km². En gros, la moitié de la France métropolitaine. Un petit bout de terrain pour l'administration australienne. Nous ne croisons que 2 militaires, et 2 personnes au Centre d'Information de la ville. Le reste est désert. On dirait une ville abandonnée. Nous déjeunons, visitons le musée (pas mal d'ailleurs), puis faisons le tour du Missile Park à côté (une zone délimitée où sont exposés différents missiles et fusées), pas loin de là où nous sommes garés. Au Visitor's Center, Fred s'aperçoit que nous ne sommes pas loin d'Olympic Dam, une des plus grande mine au monde, qu'il connait de nom par son boulot. C'est simple, c'est la quatrième plus grande mine d'or et de cuivre au monde, et la plus grande d'uranium. Des minéraux trouvés nulle autre part ont été découverts ici. 1700 personnes travaillent ici, de 36 nationalités. C'est 400 km de tunnels souterrains, progressant de 65m par jour. Pour la petite histoire, la mine a été ouverte en 1956, l'année des Jeux Olympiques de Melbourne. Elle s'est considérablement agrandie ces 20 dernières années, avec le développement des pays émergents.


14h30, nous repartons, et décidons de faire le détour de 70km, même si cela va nous faire "perdre" 2h30,  pour aller voir à quoi ressemble cette mine, en imaginant qu'il va être difficile de la visiter, ou d'entrer ("Hello, do you mind if we have a look at your facilities ?"). Ce genre d'endroits est toujours sensible, et étroitement surveillé. Au Visitor's Center, la personne nous a dit que des tours étaient organisés, sans connaître les horaires. Allez, on se met en route. Toujours personne sur la route, ou si peu. Un peu vallonée, parfois sinueuse, petite clôture de chaque côté, visibilité parfaite, sans rien que du plat à des kilomètres à la ronde, l'envie est grande d'appuyer sur l'accélérateur et d'exploiter le mode "sport" de la voiture. Seule la peur de voir débouler un animal nous fait garder notre sagesse. Nous passons à côté d'une lignée interminable de poteaux électriques géants, alimentant probablement la mine (même si celle si doit avoir sa propre centrale), filants vers l'infini de l'horizon. Nous arrivons à Roxby Downs, ville construite en 1988 spécialement pour la mine. Assez agréable d'ailleurs, verte, avec piscine municipale, parfaitement goudronnée et propre, golf... tout est fait pour ne pas donner l'impression d'être au milieu du désert, et créer un cadre de vie idéal pour les familles. Il faut savoir que les métiers liés aux matières premières sont très recherchés, surtout en Australie, dont une grosse partie du PIB dépend de ce secteur. Il faut donc être capable d'attirer et de retenir les savoir-faire, les ingénieurs et techniciens, et leur famille pour rester compétitif dans ce domaine stratégique, et l'un des plus rentables au monde, au coeur des enjeux internationnaux. 


15h30, après avoir un peu cherché, nous arrivons devant l'entrée de la mine. Un poste de contrôle, et pas de la taille d'un simple péage, nous empêche de passer. On s'en doutait. Malheureusement, la visite organisée a lieu une fois par semaine (aujourd'hui, le matin), s'il y a suffisament de personnes. On oublie, donc. Nous rencontrons un marocain travaillant ici, passant en 4x4 le poste de contrôle, et surpris de voir des touristes. Il est content d'échanger quelques phrases en français avec nous. Nous restons 15 minutes à parler ensemble.


16h, passage à la pompe à essence, et reprise de la route, toujours aussi attirante sur la partie retour.


16h40, nous retrouvons la route principale, là où nous l'avons laissé tout-à-l'heure.

 

17h30, passage de road train, d'un convoi avec girophare annoncé un kilomètre avant pour cause de "oversized road train" qui nous oblige à rouler sur le bas côté, au ralenti. Le camion transporte une pelleteuse géante, probablement destinée à la mine.


A partir de ce moment, le décor commence à changer. Nous arrivons dans les Flinders' Range, une chaîne de montagne, semblable aux Mc Donnell. La végétation refait progressivement son apparition, à petits pas. La terre est moins aride. D'abord des arbustes de 3 ou 4m de haut, éparses, puis un peu plus nombreux.

 

17h50, un train, interminable de longueur, passe au milieu du désert. Pas de passagers, juste du fret. Nous suivons également depuis une dizaine de minutes un pipeline, qui nous accompagnera jusqu'à Port Augusta.

 

18h, nous prenons conscience que nous allons voir la mer, et cela nous fait bizarre. Après une semaine de terre rouge et de "rien", on ne s'attend pas du tout à voir de l'eau et du bleu. Passage soudain dans un autre décor, sans véritable transition. Rouler des heures fait en plus perdre un peu la notion du temps.

 

18h30, arrivée à Port Augusta. Surprise, la ville est plus petite que ce que nous pensions, et moins charmante qu'imaginée. Nous nous attendions à une petite ville de charme de bord de mer, et nous arrivons dans un endroit sans saveur, où juste un canal menant à la mer le traverse. Nous avions imaginé nous faire un petit restau sur le port, style Cancale en Bretagne ou Antibes dans le Sud, mais las, nada, pas de port, et encore moins de petits restaurants comme nous les aimons en France. Au cours des deux prochaines semaines, nous allons progressivement nous apercevoir que de n'être "que" 20 millions d'habitants, ça donne des villes de province pas très peuplées, où l'offre des restaurants est faible, pour ne pas dire plus. A part un Mac Do, un Hungry Jack (le concurrent local) et un ou deux vrais restaurants sans interêt, il n'y a presque rien. Nous cherchons du coup un endroit pour dormir, mais tout est hors de prix (au moins 100 AUD, ça change !), et le choix est restreint. Nous allons donc au camping, et allons dormir ce soir, de nouveau, dans la voiture, pour 37 AUD (30 euros, le prix de l'emplacement unpowered, avec accès à la cuisine, aux douches et toilettes). La cabine coutait sinon 90 AUD. Pour une fois, nous avons du Wifi. Nous pouvons donc mettre le site un peu à jour (mais peu), mais impossible de télécharger photos et vidéos, car la connexion est quand même limitée. Nous allons faire quelques courses au supermarché, pour préparer ensuite une grande salade dans la cuisine animée par d'autres backpackers (il nous reste quelques aliments du 4x4).

 

1h du matin, nous nous endormons après avoir regardé une série sur l'ordinateur dans la voiture, et avoir travaillé un peu sur le site.

 

 

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mer.

13

mars

2013

J10 - Coober Pedy

Allez hop, on ne traîne pas ce matin. Faut dire qu'ici, on ne va pas avoir un buffet géant pour le petit-déjeuner, ou quelque chose qui nous donne envie de rester. La nuit dans la voiture s'est bien passée, presque étonnament. On a dû se réveiller une fois, peut-être deux, mais c'est tout. Nous avions mis nos masques pour éviter de se faire réveiller par le soleil, qui ne s'est pas levé il y a très longtemps. Et pas de courbatures ! Nous allons prendre un chocolat chaud dans la station-service, retrouvons la petite hong-kongaise d'hier soir, et prenons avec nous nos biscuits pour se câler un peu l'estomac. 8h50, nous partons, direction Coober Pedy (à 230km), la grande ville entre Alice Springs et Port Augusta (la ville tout au bout de la route qui descend vers le Sud, au moment où nous arriverons sur l'océan, demain). A peine 10 minutes après être partis, nous avons déjà croisé deux troupeaux de vaches au bord de la route. Il va falloir être vigilant aujourd'hui. 9h15, une bonne nouvelle : nous arrivons à brancher le lecteur MP3 de Fred sur les enceintes de la voiture, via la prise USB disponible dans la boîte à gant. Nos Iphones ne veulent toujours pas passer. Après cette semaine et demi en 4x4 à utiliser la toute petite enceinte achetée au Japon (et légèrement abîmée par nos trajets depuis), généralement couverte par le bruit du moteur, et écouter la radio hier, nous allons enfin pouvoir retrouver les titres que nous apprécions et choisir pendant toutes les heures de route qui nous attendent parmi les 920 titres à disposition. C'est parti, nous faisons pêter la sono, entre musique de films, de comédies musicales, funk, classique, rock... 9h25, deuxième surprise : nous croisons un cycliste arrivant en face. Il est tout seul, en train de pédaler alors qu'il ne fait pas encore trop chaud. S'il est là, c'est qu'il a déjà parcouru un bon paquet de bornes, au milieu de rien. Nous imaginons son périple, et ce qu'il lui reste encore à faire. Il s'arrêtera sûrement à Alice Springs, et continuera vers le nord jusqu'à Darwin. Un bon 2000 km quoi, sans changer d'environnement, ni de températures. Les jours vont se ressembler pour lui. Au moins, il ne percutera pas un kangourou !

 
Depuis hier, nous longeons la célèbre ligne de chemin de fer, où passe le Ghan. Le Ghan, c'est un train que nous avons longtemps hésité à prendre, pour descendre à Adelaïde depuis Alice Springs. Avec l'Orient-Express, c'est l'un des plus célèbres trains au monde. 24h pour rejoindre les deux villes, dans la confort et le raffinement qui accompagne le prestige de ce train pas comme les autres. Regardez sur Internet quelques images, vous verrez, ça donne envie. Mais à 800 euros par personne pour un siège inclinable, et 1200 pour la première cabine privée, ça faisait un peu cher pour notre budget, et pour seulement 24h. Et puis il faut garder des choses à faire pour nos vieux jours quand même... bref, beaucoup de kilomètres plus tard, environ 25 km avant Coober Pedy, nous commençons à voir des mines d'opale. En fait, des monticules de quelques mètres de haut, à forme pyramidale, tout autour de nous. Car la ville est la capitale mondiale de l'opale. Et, malgré les apparences, une des plus riches villes du pays. 85% des opales au monde viennent d'ici. Première découverte en 1914 par Willie Hutchison , qui cherchait de l'eau désespéremment, et est tombé sur la pierre précieuse. Dès lors, telle une ruée vers l'or, la ville a attiré chercheurs en tous genres. En fait, il y a très longtemps, l'endroit abritait une mer (la "Great Inland Sea"). On peut d'ailleurs encore trouver de nombreux fossiles, et le Lake Eyre North en témoigne aujourd'hui. Ici, 4000 personnes vivent majoritairement sous terre, dans des "underground dugouts", pour échapper à la chaleur étouffante, qui peut atteindre presque 50° en plein été. Car sous terre, où dans des abris creusés dans la roche, il fait en permanence 24°. En arrivant dans la zone d'inffluence de la ville, le traffic sur la route est plus chargé, et pleins de cônes blancs et rouges pâles bordent la route. Des panneaux sur le côté, plantés ci et là dans la terre rouge, préviennent de la présence de trous abrupts et dangeureux. Certains, en quête d'un filon à exploiter, sont en effet tombés sans jamais être retrouvés. Vous imaginez, depuis presque un siècle, le nombre de trous qui ont dû être creusés. Et quand on a en tête l'étendue du désert, il vaut mieux être prudent, car il est probable que personne ne viendra vous cherchez ou ne vous entendra. Nous, de toutes façons, nous restons dans la voiture et voyons tout cela en passant. Nous arrivons à 11h, et refaisons le plein d'essence. Grosse surprise, il y a beaucoup de vent... et il ne fait que 24°. Whaou, ça change. Nous avons froid. Oui, désolé. Direction la guesthouse que nous avons selectionnée, l'Opal Cave. Ce soir, pour une fois, nous dormirons comme tout le monde ici, sous terre. Dans un dortoir creusé dans la roche pour être précis. En nous garant pour prendre la chambre, un vaisseau digne d'un film de science-fiction (Star Wars ?) est posé là, comme dans un décor de film. Nous apprenons rapidement que c'est un souvenir laissé par la production du film "Pitch Black". D'autres films on été filmés dans la (grande) région, comme Mad Max. Le décor, martien, s'y prête bien, vous l'avez vu sur les photos. On imaginerait bien un Landspeeder 3000 conduit par Luke Skywalker passer par là. La ville est un peu déserte, aux couleurs blanches, sablées. Le vent souffle et renforce l'impression d'être un peu autre part. Des aborigènes sont là, souvent bruyants, dialoguant dans l'un de leurs 700 dialectes. Quelques-uns ont l'air saoûls. Nous traversons la rue, et allons au supermarché, acheter de quoi faire des carbonaras, et revenir à la guesthouse utiliser la cuisine pour préparer le déjeuner. Nous sommes tout seuls au milieu du dortoir de 25 lits, qui s'étend en longueur. Vous savez quoi ? Ca fait du bien de faire à manger. De couper des oignons (on aime bien dans les carbos), de faire la sauce, de sentir l'odeur des lardons (ça vous donne faim ?). Vraiment. L'ambiance est un peu particulière. Nous quittons le centre du pays, et allons bientôt être au bord de l'océan Pacifique. Dans cet endroit un peu spécial, le temps semble s'être un peu arrêté.


13h30, nous allons visiter une mine. La plus vieille de la ville. La Old Timer's Mine. Faut dire qu'à part ça et l'autre activité que nous ferons ensuite (lisez la suite pour savoir...), il n'y a pas grand chose à faire ici. Si nous avions eu notre 4x4, nous aurions pu aller explorer la Moon Plain, et le Painted Desert, et rouler sur des lacs de sel. A l'entrée, une charette de 1872 est là, qui avait fait une partie du trajet que nous effectuons. La même que celle dans Lucky Luke ! Encore un détail qui nous fait penser au Far-West. On adore. D'autres décors de films sont là, comme une fusée encastrée dans le sol, d'un film dont nous avons oublié le nom (oui, pardon !). La mine a été creusée à la main. Nous parcourons des tunnels où il faut se pencher, pour ne pas se cogner. Des mannequins sont agencés pour reconstituer ce qui était la vie de chercheurs de l'époque. Un vrai cliché, comme dans les films. Certains ont fait fortune. D'autres s'y sont épuisés. Des panneaux expliquent comment chacun creusait son trou, vertical, et descendait à 20m de profondeur, avant de creuser horizontalement, en quête d'un filon blanc/argent à suivre. Aujourd'hui bien sûr, tout est différent. Sauf les familles qui ont construit de véritables appartements sous terre, sans fenêtre, comme celui à la fin du parcours où vivait il y a encore peu de temps une des plus célèbres familles du coin. Plus loin, des articles de journaux locaux des années 20 dépeignent l'ambiance de l'époque. En fait, la mine a été complètement oubiée pendant des dizaines d'années, jusqu'à ce que cette fameuse famille agrandisse sa maison et tombe sur un trou, dévoilant peu à peu les galleries que nous visitons aujourd'hui. Les outils utilés par les anciens mineurs sont aussi exposés. Pendant 1h30, nous imaginons l'obsession de ces chercheurs, la vie autour, les conditions de vie, les heures passés à utiliser le burin pour creuser, l'espoir, et tout ce qui va avec cette frénésie. Il est 15h30 quand nous sortons et enlevons nos casques. Sur le chemin du retour, à pieds, nous passons à côté d'un cinéma en plein air, désert à cette heure. Nous allons dans un endroit que nous avions remarqué, et qui nous plaît bien : l'orphelinat de kangourous. Un homme tient l'endroit, et soigne des kangourous blessés, ou qui ne sont plus capables de vivre "on their own". Nous les apercevons derrière une vitre, donnant sur une cour où ils sont posés au soleil derrière l'enclos. Il nous conseille de revenir à 17h30, le moment où il leur donne à manger. Nous partons donc pour la librairie (notre classique en Australie) pour trouver une connexion Internet, où nous ne pouvons rester qu'une heure, jusqu'à 17h, car l'endroit ferme ensuite. Très bien, l'heure parfaite pour retourner ensuite voir les kangourous à la Josephine's Gallery. Nous revenons, et en compagnie d'une demi-douzaine d'autres touristes, entrons dans la cour, et nous approchons de l'enclos. 5 ou 6 kangourous sont là, et s'approchent. Ils sont assez gros. Le gérant pose sur la table une assiette dans laquelle se trouve un mélange de gâteaux apéritifs (pas de cacahuètes, mais presque), dans laquelle chacun peut se servir pour nourrir l'animal-symbole de l'Australie. Attirés par l'odeur, ils s'approchent, en bondissant doucement ou en marchant, et tendent leur tête dans notre direction. C'est drôle de les avoir à côté de nous. Nous sommes comme des enfants, et nos yeux pétillent. Trop bien. Cela dure pas mal de temps, suffisament pour en profiter. Puis le manager va chercher un bébé kangourou, et se met à lui donner le biberon, en le forçant un peu. Il nous explique en effet que si son "dîner" s'arrête, il ne reprendra plus. Il faut donc veiller à ce qu'il ingurgite bien ce qu'on lui donne. Nous, nous n'écoutons pratiquement rien, et attendons notre tour pour le caresser, en l'observant sans cesse. Franchement, il n'est pas très beau.  Mais il est rigolo, avec ces petits "bras". Déjà un kangourou, ce n'est pas commun (un peu plus en Australie, c'est vrai), mais un bébé ! Nous apprenons que pour en sauver, une chose simple consiste à regarder s'il n'y en a pas dans la poche de ceux écrasés sur les routes (et ce n'est pas ça qui manque, ni qui va manquer dans les 5 prochains jours).


En fin d'après-midi, une fois cela terminé, nous partons à la recherche d'un réseau wi-fi gratuit, toujours à pieds. Mission impossible. Nous passons au supermarché, achetons de quoi manger ce soir, et rentrons à la guesthouse, où nous rencontrons la seule personne qui partagera avec nous le grand dortoir, une australienne d'une vingtaine d'années qui remonte vers la ville de Katherine, bien plus au nord d'Alice Springs. Dîner, ordi, puis au lit, sous la terre.

 

 

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mar.

12

mars

2013

J9 - Back in Outback

Réveil vers 7h30, avec un joli ciel bleu, sur cette petite aire de Jessy Gap, où quelques voitures commencent à passer. Nous rangeons la tente rapidement, au cas où quelqu'un nous dise quelque chose, et prenons notre petit-dej, en nous installant sur une table en bois à une dizaines de mètres de la voiture, les pieds dans le sable, entourés d'arbres, et de la roche rouge que nous allons bientôt quitter. En fait, à part une banane et un ou deux biscuits, nous n'avalons pas grand chose, car le réchaud tombe à court de gaz. Pendant qu'Audrey range les affaires, qu'il va falloir transférer dans la nouvelle voiture, Fred tente de recoller le thermomètre cassé du tableau de bord, sans vraiment y arriver malgré la glue, principalement à
cause d'un cable qui tire dessus (un peu compliqué à expliquer à vrai dire). Mais avant de partir, nous marchons un peu plus à l'intérieur du "parc" dans lequel nous sommes, pour aller voir les peintures aborigènes caractéristiques du lieu. En fait, c'est un peu décevant. Impossible de marcher très longtemps, et de s'aventurer un peu plus, car une clôture grillagée délimite les lieux. Les peintures sont peu nombreuses, mais les deux panneaux indicatifs à côté permettent de comprendre un peu mieux leur sens. Idem à l'autre endroit où nous nous arrêtons, à quelques kilomètres en revenant vers la ville, Emily Gap. Le bouquin du Lonely Planet Australie, bien lourd, que nous avons posé pendant tout ce temps sur le thermomètre pour mieux le recoller, a joué son rôle. Youpi. Nous repartons donc sans tarder, à 9h25, pour rejoindre l'aéroport, et prendre notre nouvelle voiture, avant d'aller nettoyer le 4x4 puis le rendre. A l'aéroport, nous signons un formulaire, et allons tout seuls chercher la voiture, sans même faire d'état des lieux avec une personne d'Europcar. La voiture est parfaite, et tant qu'aucun impact plus large qu'un centimètre n'apparait d'ici à ce que nous la rendions, nous n'aurons rien à payer. S'il y a quelque chose que nous souhaitons signaler, à nous de revenir après avoir fait le tour pour le dire. Un peu court, et surprenant pour nous. Bon. Sur le parking extérieur, nous découvrons la Passat blanche toutes options qui nous attend, avec son intérieur cuir, et son tableau de bord aluminium du plus bel effet. Moteur allumé, nous découvrons que le moteur est assez puissant, et les freins particulièrement efficaces. Whaou, ça change, et fait bizarre. Nous passons d'un tout-terrain sur-élevé à une berline meilleur modèle toute équipée. Audrey prend le volant, et Fred la suit en 4x4. Direction une station service proche du centre ville pour passer l'aspiro et le jet d'eau sur le Pajero, dans lequel il reste beaucoup plus d'essence qu'escompté (rempli au tiers environ). Fred s'occupe de tout cela pendant qu'Audrey aménage la Passat, garée juste à côté. Nous flippons un peu, car ça va être l'heure de vérité pour la jupe et le bruit suspect, toujours présent depuis hier. Sur le chemin, nous discutons pour savoir si nous inventons une histoire pour la jupe (mais l'inspiration nous manque depuis plusieurs jours à ce propos, et nous ne voulons pas prendre le type de l'agence pour un con), ou si nous disons la vérité. Nous ne savons pas. Ca sent l'improvisation.


Vers 11h, nous arrivons à l'agence Wicked, pour nous séparer de notre véhicule adoré. Nous nous garons dans la rue, et entrons dans l'agence. Nous discutons avec le vendeur, qui nous demande si nous avons apprécié le Centre rouge. Nous jouons les décontractés, et lui disons que nous avons été enthousiasmés, en lui racontant quelques détails. En fait, nous avons tous les deux la même crainte en tête. En sortant de l'agence pour aller vérifier la voiture, nous glissons qu'un bruit suspect est apparu hier, sans savoir pourquoi, et sans que rien ne traîne pourtant sous la voiture, pour que le vendeur ne soit pas surpris lorsqu'il va l'entendre rentrer dans le parking. Nous lui expliquons que cela nous a inquiété et que nous avons demandé l'avis d'un mécanicien, qui nous a dit que quelque chose était sûrement dévissé sous la voiture. Fred part deux minutes pour la conduire au bon endroit. Une fois garée, le type de l'agence est étonné du bruit, et dit qu'il va la faire passer au contrôle pour vérifier. L'idée qu'il nous facture cela nous traverse la tête. Sans encore en avoir fait le tour, il trouve que tout va bien, en voyant que rien n'est abîmé. Il la contourne et jette quelques coups d'oeils, et ne remarque même pas la jupe gauche, décalée sur le côté. Il nous sort un "perfect, everything's OK guys!" qui nous soulage un max. Fred lui demande s'il y a un papier à signer, pour s'assurer qu'aucune réclamation n'aura lieu ultérieurement. Non, pas besoin, tout va bien, nous pouvons partir tranquille. Nous lui expliquons malgré tout que la barre latérale gauche s'est détachée à un moment, et qu'à notre avis, cela vient du fait qu'elle était abimée mais coinçée par le rail en dessous, et qu'elle a dû se défaire sous l'effet des bosses des pistes que nous avons empruntées (nous n'avons pas oublié qu'il avait pris des photos de la voiture au moment où il nous avait donné les clés... et nous ne souhaitons pas qu'il nous rappelle en nous disant que nous sommes responsables de cela. Nous préférons donc lui en parler). Ok, il regardera ça, après un bref coup d'oeil sous la voiture pour comprendre de quoi il en retourne. Nous, dans notre tête, on est super contents. Aucun frais, no stress, la situation parfaite et inesespérée... on le quitte à pied l'air de rien, et sautons de joie après avoir tourné au coin de la rue. Notre tour du Red Center se termine ainsi en beauté.


11h30, direction le supermarché Coles pour acheter un peu d'eau et les CDs en promotion car, dans notre nouvelle voiture, le lecteur fonctionne. Mais rien ne nous dit plus que cela. Nous nous contenterons de celui que nous avions acheté pour le 4x4, et qui n'a jamais servi malheureusement (la BO de "Priscilla Queen of the desert", dont l'action se passe sur la route entre Adelaïde et Alice Springs !). Mc Do rapide juste après, puis bibliothèque de la ville (où la liaison Wifi est gratuite) pour checker nos mails et nos comptes en banque. Le temps presse un peu car nous avons quand même pas mal de route devant nous. Nous devons faire 1200km en deux ou trois jours. Et vu l'heure, ce sera trois. Nous ne restons donc pas longtemps (nous mettrons en ligne des articles et des photos une autre fois), montons dans notre nouveau véhicule, bien plus agréable et sportif à conduire, et passons faire un tour dans une station service pour vérifier la pression des pneus (un petit indicateur sur le tableau de bord nous le demande). 14h, l'heure du départ définitif d'Alice Springs à sonné. Il fait 39°C.


Nous roulons plein sud, pendant presque deux heures, en refaisant une partie du trajet d'hier en sens inverse, sur la Stuart Highway toujours aussi déserte une fois s'être éloignés de la ville. Arrêt rapide à Erldunda, où nous avons dormi hier. Cela nous fait bizarre d'être de nouveau ici, dans ce trou paumé, et dans des circonstances différentes. Nous nous rappelons la soirée et la matinée que nous avions passées, ainsi que l'histoire de la chaîne. Compte-tours au delà des 6000 tours/min à 16h15 en redémarrant, pour atteindre rapidement notre vitesse de croisière, légèrement au dessus des 120 km/h. Il fait 41°. Nous laissons à ce moment sur notre droite la route qui mène à Uluru. De nouveaux territoires s'ouvrent du coup devant nous. Trois quarts d'heure plus tard, sur la route, nous ralentissons en apercevant quelque chose sur le côté droit. Un dingo est en train de courir dans notre direction. Nous freinons sérieusement, et arrivons tout de même à passer avant qu'il n'arrive. Aucune frayeur, juste étonnés de voir notre premier dingo, et surtout de le voir venir dans notre direction sans raison. Ces espèces de chiens sauvages portent bien leur nom (ils sont généralement attirés par les odeurs de nourriture). Dix minutes plus tard, ce sont 3 aigles de 2 mètres d'envergure (plus grands par exemple que celui que Fred avait sur son bras à Yangshuo, en Chine) qui sont sur le bord de la route, à 1m de l'asphalte, en train de déguster du kangourou frais. Ils s'envolent un peu après que nous ayons eu le temps de nous arrêter à leur niveau pour les observer, et dévoilent leur envergure dans de magnifiques mouvements d'ailes. Nous apprendrons que ce sont des "wedge-tailed eagles", et qu'ils sont en effet particulièrement impressionants. La route reste égale à elle-même : longue, droite, bordée de terre rouge et de touffes d'herbes, parsemée de road trains imposants et dignes d'Hollywood, quelques fois vallonée, seule au milieu de rien. Après avoir regardé sur une carte, la partie du désert que nous traversons fait environ la taille de la France. Il faut donc se figurer une route quasi-droite joignant Lille à Perpignan, passant par deux villes d'un petit millier d'habitants chacune, sans rien d'autre autour, avec 4 ou 5 stations services sur le chemin. Sur les côtés, un peu plus tard, il faudra imaginer des mines à ciels ouverts, sûrement gigantesques (l'Australie est un des plus grands producteurs de matières premières au monde, et fournit une bonne partie de ce dont la Chine a besoin pour se développer, comme du fer, du cuivre, de l'uranium, de l'or...) et quelques routes pour les relier à la principale. Et dire que le pays n'abrite que 22 millions d'habitants, dont la plupart sont sur les côtes ! Vous imaginez maintenant ? Nous aurions pu prendre l'avion, mais le faire en voiture est différent (et nous aurons besoin de la voiture pour aller dans trois jours à Port Lincoln, sur la côte). Les heures passent, et le trajet devient en fait un peu monotone, même si réaliser où nous sommes, ce que nous traversons, et regarder de chaque côté pour enregistrer ces images a quelque chose de sensationnel. Chaque croisement avec une autre voiture se fait par un signe de la main. Bonne nouvelle, nous pouvons brancher notre Iphone pour diffuser la musique sur les baffles de la voiture. Les chansons défilent. Fred est vigilant, car il craint à tous les instants de voir débouler un animal sans prévenir, même si le plat du terrain offre pas mal de visibilité (mais les couleurs sont parfois trompeuses, et un kangourou pourrait très bien surgir). Ce n'est d'ailleurs pas leur nombre morts sur le côté qui va nous rassurer. 17h15, nous quittons les North Territories pour entrer en Australie du Sud. Nous sommes sensés perdre une heure, mais n'en sommes pas sûrs. Nous verrons quand nous arriverons. Personne ne peut bien sûr nous renseigner maintenant. Petite photo, qui permet aussi de se dégourdir les jambes, et retour au "cruise control", avec pied posé sur le frein en permanence au cas où quelque chose survienne. Nous passons justement devant deux vaches assises sur le côté de la route. Quelques montagnes, ou plutôt plateaux, qui nous accompagnaient depuis quelques temps, disparraissent, pour faire place à une végétation un peu plus haute. Toutes les rivières que nous traversons sont asséchées, et donnent l'impression de l'être depuis longtemps. 19h30, la lumière est plus basse. Deux chevaux sauvages traversent la route au galop. 19h45, ce sont 5 vaches qui broutent sur la droite, puis 4 autres plus loin qui traversent à 300m de gauche à droite. Il n'y a toujours pas de barbelés pour délimiter les terrains, et encercler les animaux.


A 20h, tenez-vous bien, nous arrivons à Marla. 245 habitants. Houla, il doit s'en passer des choses ici. Nous avons fait 180 km depuis la frontière avec les Territoires du Nord. Marla est une sorte de grande roadhouse, organisée autour de la station service, avec un terrain de camping sommaire (mais propre), un bar, un mini-supermarché jouxtant la pompe à essence. Le ciel crépusculaire est magnifique. Il fait presque nuit. Nous nous arrêtons donc au Marla Traveller's Rest. Bière au bar (qui ferme à 21h), hamburger et hot-dog servis par une jeune hong-kongaise avec qui nous discutons rapidement ("Hey, On était à Causeway Bay il y a un mois !"). Dehors, deux road trains sont garés, tout comme un 4x4 trainant sur une remorque une superbe moto. Discussion avec le propriétaire, qui monte sur Alice Springs, et va rouler de nuit. C'est un local, mais quand même, il n'a pas peur le gars ! Nous retournons dans la voiture, où nous avons décidé de passer la nuit, afin de ne payer que 15$ (prix d'un emplacement unpowered) au lieu de 110 (pour une chambre). C'est marrant, il y a un peu plus d'une semaine, nous avions un quasi-appartement au Marina Sands, et là, nous venons d'abaisser les sièges (mais avec commande électrique svp !) pour dormir, en installant comme nous pouvons notre serviette en guise de rideaux. Nous allons prendre une douche dans le bâtiment prévu, en croisant quelques grillons et autres papillons volants de toutes tailles attirés par sa lumière. Fred écrit un article avant de dormir, Audrey s'endort. A 1h du matin, il fait 30°. Espèrons que les sièges seront confortables, et que nous trouverons la position qui va bien.

 

 

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lun.

11

mars

2013

J8 - Sniff

Départ du trou paumé d'Erldunda vers 9h30 après le traditionnel petit-déj/rangement de la tente. 250km nous séparent d'Alice Spring, que nous souhaitons atteindre demain. Nous avons en effet prévu de nous arrêter sur la route à Rainbow Valley, pour faire une marche de quelques heures dans un décor sûrement un peu différent que ceux que nous avons vus jusque là. Nous repartirons demain pour les dernier kilomètres jusqu'à Alice Spring, avant de rendre la voiture le lendemain. En sortant du parking sur lequel nous nous arrêtons un bref instant, près de la réception pour régler une formalité administrative, la tente repliée au dessus du 4x4 accroche une chaîne suspendue, et fait sauter en reculant un des maillons. Un peu appeurés par le bruit, nous nous regardons sans savoir ce qu'il s'est passé et sortons pour constater que la voiture n'a rien. Le gérant du camping, ayant entendu le bruit, arrive, fait un état des lieux et nous demande 40$AUD. Merde, sûrement une première facture avant celle de demain pour réparer la jupe que nous n'arrivons pas, sauf partiellement, à remettre en état (ça semble même impossible avec nos moyens archaïques). A la limite, nous préférrons cette transaction informelle (même si nous trouvons cela un peu cher) à un constat officiel qui engagerait l'assurance et l'agence de location. 


10h, nous partons enfin, désormais vers le nord, en empruntant la Stuart Highway. Cette "autoroute", ne diffère pas des nationales empruntées depuis 5 jours, alors que Fred pensait être protégé des animaux par des barrières de protections latérales. La Stuart Highway est la (presque seule) route traversant le pays du nord au sud par le centre, reliant Darwin, au nord, à Adelaïde. Sur certains tronçons, comme dans bien d'autres endroits dans ce département de l'Autralie, il n'y a pas de limitation de vitesse, sauf si cela est indiqué. Après 70km, nous tournons à gauche pour prendre la Ernest Giles Road, une piste 4x4, pour aller sur le site de Henbury Meteorite Craters, un endroit où 12 cratères ont été formés par une pluie de météorites il y a seulement 4700 ans, et dont le plus grand fait 180m de large pour 15m de profondeur. Un fragment de 46,5kg est d'ailleurs exposé au musée d'Alice Spring. Nous faisons le tour du site, complètement seuls et au milieu d'une plaine infinie et aride, en 20 minutes. Comme d'habitude, quelques panneaux explicatifs discrets nous permettent d'en savoir un peu plus sur ce qu'il s'est passé ici. Nous repartons et reprenons cette large piste de terre rouge sur plusieurs kilomètres avant de retrouver le goudron de la Highway. Tout le long, des traces de pneus témoignent là encore d'accidents, évités ou pas. Nous repensons à l'accident manqué de samedi, comme une hantise. Après 40km, où nous ne croisons qu'une seule voiture (et quelques road-trains), nous nous arrêtons sur une petite aire, le Cannon Ball Memorial, où figure une plaque commémorative en l'honneur du décés d'un des participants à cette course de vitesse qui prend place sur la route où nous sommes. Nous ne restons que quelques minutes et ne sortons même pas de la voiture pour la lire. Au moment de repartir, nous remarquons un bruit suspect à l'arrière gauche, comme si quelque chose traînait sur le sol (le pot d'échappement ?). Merde, c'est quoi ce nouveau problème ? Nous regardons sans rien voir d'anormal sous la voiture. Le bruit va persister jusqu'à notre retour à Alice Spring, dès la première enclenchée, et est clairement audible de l'extérieur. Pourtant, la voiture fonctionne parfaitement, et aucun indicateur n'indique un quelconque problème. Nous n'arriverons jamais à déterminer ce que c'est.


Un peu plus loin, nous nous arrêtons à la pompe à essence disponible, la dernière avant Alice. En fait, c'est juste une baraque avec deux pompes, sans rien d'autre. On est loin des stations urbaines que nous connaissons, mais cela fait une semaine que nous nous y sommes fait. Nous souhaitons aller visiter la Rainbow Valley, un peu plus loin, notre dernière balade dans le Centre, et avons besoin de remplir le réservoir au 3/4, pour pouvoir le rendre presque vide au retour (comme prévu avec l'agence). Le problème, c'est que ici, à Stuarts Well, il n'est pas posible de faire le plein, mais seulement de remplir le réservoir pour 30 AUD, "until next delivery" comme il est indiqué sur le panneau. Pas assez, ou tout juste, pour faire le détour que nous avons envisagé, exigeant d'emprunter 25km de piste juste après avoir quitté la Highway. Nous décidons donc de changer nos plans, et de ne pas tenter le diable, au cas où un problème survienne. Vous imaginez tomber en panne d'essence le dernier jour au milieu de rien ? Nous préférons ne pas prendre le risque. Surtout que les deux cartes que nous avons ne donnent pas les mêmes indications kilométriques. Qui dit vrai ? Mieux vaut ne pas chercher à savoir. Petit moment pour reconfigurer notre journée. Décision prise d'aller directement à Alice Springs, où nous devrions arriver en milieu d'après-midi. Nous verrons ce que nous ferons, pourquoi pas visiter un site (mineur) à 20km de la ville, ou aller à la librairie pour mettre quelques nouvelles sur le site, auquel nous n'avons pas accédé depuis une semaine (et on est pressé de le faire). Nous trouverons un endroit à l'extérieur de la ville pour monter la tente une dernière fois. Avant de partir, nous regardons une nouvelle fois le dessous de la voiture pour tenter de déterminer l'origine du bruit suspect de tout-à-l'heure, mais sans succès. Une australienne garée à côté de nous (et la seule autre cliente) pense qu'un boulon ou quelque chose est détaché, et qu'il suffira à l'agence de le resserrer. Nous espèrons qu'elle soit dans le vrai, car nous avons peur de devoir payer une révision ou un examen technique quand nous rendrons le véhicule. Bref, nous ne pouvons rien y faire pour le moment et repartons. La même route droite bordée de plaines arides de chaque côté nous attend.


Vers 13h, nous nous arrêtons sur une aire de repos pour déjeuner et finir les restes. Un abri en tôle nous protège du soleil. Nous sommes toujours au milieu de rien, et aimons cette sensation, alliée à la puissance des rayons et des 40° qu'il fait. Un suisse s'arrête aussi. Il travaille à Sydney pour 6 mois et en profite pour faire un petit tour du pays. Nous restons plus longtemps que prévu ici, à discuter avec lui. Nous repartons vers 14h20. Nous ne sommes alors plus très loin d'Alice Springs, où nous arrivons vers 15h. Nous arrivons d'ailleurs du "bon côté" pour aller à l'aéroport, afin de vérifier - puisque nous avons le temps - que tout est OK pour la location de la voiture de demain (l'agence Europcar est située à l'aéroport), et voir également si nous pouvons la prendre plus tôt que prévu, pour pouvoir prendre la route dès que possible. Nous passons à côté des "Flying Doctors", ces médecins qui ne se déplacent qu'en avion (de petits avions de tourisme, mais à l'époque des coucous style "Aéropostale") pour voler à l'autre bout du désert et aider les personnes ayant fait appel à leur service. Les distances sont tellement grandes qu'appeler une ambulance est ridicule, d'où la création il y maintenant plus de 80 ans de ce service. Le désert doit bien faire en effet plus de 2000 km entre le nord et le sud, tout comme entre l'Est et l'Ouest. En gros, Alice Springs est au milieu. La ville que nous souhaitons rejoindre après-demain, la première de la côte, est à 1200km. Et il n'y a pas grand chose avant, à part une ville ou deux dans lesquelles nous nous arrêterons sûrement. L'Australie, c'est grand !


Pas de problème pour prendre la voiture demain dès 9h30, au lieu de 14h. Nous apprenons même que nous avons été upgradés gratuitement, et aurons une voiture plus spacieuse que celle demandée initialement. Tant mieux. Nous repartons, juste après avoir croisé un français en balade dans le pays, qui nous raconte toutes ses vacances aux Philippines à faire de la plongée. Sympa, mais on perd un peu de temps. Mais bon, c'est toujours agréable de discuter un peu en français, surtout quand, comme nous, on a beaucoup de choses à dire. Un peu inattendu aussi au milieu du parking du petit aéroport désert, dont le béton reflète la chaleur. 


Avant de rejoindre le site que nous avons finalement décidé de visiter maintenant (plutôt que d'aller à la bibliothèque, où nous nous serions fait rattraper par le temps et la nuit, vu tout ce que l'on aurait eu envie de mettre sur le site), nous retournons au centre-ville faire quelques courses au supermarché. Un bidule sur le tableau de bord (un thermomètre qui ne marchait pas quand nous avons pris la voiture) s'est cassé, sûrement sur les pistes 4x4, ou peut-être pendant le tête-à-queue de l'autre fois. Nous allons donc acheter de la glue, pour essayer de le recoller (et ça va être moins facile que prévu), afin de ne pas rajouter une remarque éventuelle du Belge qui tient l'agence de location lors du check-out demain matin. Il y a déjà assez de choses qui nous embêtent comme ça. On croise les doigts, car nous n'avons pas trouvé de moyen de camoufler la jupe branlante et le rail plié, et avons ce bruit que l'on ne peut ignorer depuis ce matin. Après tout ça, et un ou deux autres achats (mais pas grand chose, on a super bien calculé nos besoins en eau et alimentaires), nous ne résistons pas à passer quand même à la bibliothèque, pour au moins mettre juste un mot sur le site, et regarder nos mails. Nous ne restons pas longtemps, puis filons vers l'Est sur 17 km pour rejoindre Jessie Gap. Il commence à être un peu tard, et nous n'allons pas avoir beaucoup de temps pour profiter des derniers rayons. Pas question donc de visiter le site et ses peintures aborigènes ce soir. Nous nous contenterons de monter la tente - last time ! - et de préparer les pâtes. Nous ne sommes pas très loin de la ville, mais la route n'est quasiment pas empruntée, et nous retrouvons les sensations du premier jour. Notre permière et notre dernière nuit dans la tente se ressemblent, et cela conclut joliment notre trip dans le Red Center. Même genre de lieu, même interdiction de camper que nous bravons (mais cela n'a jamais, ne sera jamais, une habitude, toujours une exception), même crainte qu'un ranger passant par là nous demande de partir, même dîner à la frontale en utilisant le réchaud dans le noir, même ciel étoilé devant lequel nous nous asseyons toute lumière éteinte (cela dit, nous n'avons qu'une frontale, celle de Fred ayant rendu l'âme)... une soirée très basique mais symbolique pour nous, et assez "roots". Nous prenons garde à ne rien laisser derrière nous, ni détritus ni nourriture par terre, pour ne pas attirer les dingos (vous savez, ces chiens/loups sauvages du désert), et éviter de se retrouver dans une situation délicate. Juste avant d'éteindre la frontale pour de bon, nous trions nos premières photos d'Australie, et faisons notre "Best of" Singapour. Une voiture passe, et nous cachons la lumière, en arrêtant de parler (...comme si elle allait nous entendre !), et espérons ne pas être dérangés. Pas de problème, elle trace, et nous nous endormons tranquillement, avant de passer à la deuxième grande partie de notre aventure australienne : la descente vers le Sud et les retrouvailles avec la civilisation. Autrement dit, un trajet constitué de grandes portions de "rien"...

 

 

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dim.

10

mars

2013

J7 - Let's rock the Rock !

Programme de la matinée : faire le tour à pied d'Uluru. Ca veut dire partir comme hier très tôt pour souffrir le moins possible de la chaleur. Et quitte à être au pied du Rocher, autant se lever un peu plus tôt et aller voir le soleil poser ses premiers rayons sur son flanc, au view point (Talinguru Nyakunytjaku) tout proche. L'Iphone se met à sonner à 5h30, et nous décollons 15 minutes après. Nous prendrons notre petit déjeuner là-bas, car nous ne souhaitons pas être en retard, et aimerions même voir le ciel passer du noir au bleu clair avant que le soleil n'apparaisse. Pas mal de monde sur la route, et déjà une cinquantaine de personnes sur le promontoir lorsque nous arrivons après 20 min de voiture. Sur le chemin, avoir le Rocher en face, en faire partiellement le tour en voiture pour se mettre du bon côté, et le voir sortir de la nuit, font une grosse impression. Nous sommes toujours aussi étonnés par son côté majestueux. Clairement, il en impose. Nous conduisons prudemment en scrutant chaque côté de la nationale pour éviter au maximum d'être surpris par un animal. Nous grimpons sur le sable rouge, parsemé par des trous de la taille d'un poing, abritant lapins ou serpents (qui sait !), pour nous mettre dos au soleil, face au rocher, distant de 2km environ. Au fond, un peu sur la gauche, les Olgas, où nous étions hier à la même heure. Au loin, derrière, le soleil arrive et éclaire tout à coup Uluru. La roche prend une couleur de terre cuite, puis progressivement orangée et rouge. Nous restons jusqu'à 7h20 et sommes quasiment les derniers à partir. Le moment est très sympa.


Direction ensuite un des 3 parkings au pied d'Ayers Rocks, pour commencer la Base Walk, longue de 10,4km, qui en fait le tour. Mais juste avant d'emprunter le chemin, nous prenons un petit déjeuner rapide sur le parking de Kuniya. Puis nous partons vers 8h, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et nous rendons compte après une demi-heure que nous sommes les seuls à faire le tour dans ce sens. Pendant les deux heures qui vont suivre, nous allons donc croiser l'ensemble des marcheurs, tous arrivant face à nous. Le Rocher est immense vu d'ici. Quelques arbres nous entourent. Le sentier est au pied du Rocher, le longe puis s'en éloigne à un tiers du parcours. En effet, certains endroits sont interdits d'accès, et réservés aux aborigènes qui les utilisent encore dans leurs coutumes et leurs rites. Le débat fait ici rage pour savoir à qui le rocher appartient réellement. Les panneaux que nous rencontrons de temps en temps demandent aux visiteurs de ne pas prendre de photos sur certains tronçons, ou expliquent les croyances de ce peuple qui tente de survivre avec ses coutumes. Au vue de la tournure des phrases inscrites, nous avons le sentiment que les apparences tentent d'être préservées (en laissant penser qu'un accord "gagnant-gagnant" a été trouvé entre le gouvernement et les aborigènes), mais que les considérations touristiques et économiques n'ont laissé aucune chance à celles d'ordre symbolique, "religieuse" ou mystique. Par exemple, vers la fin du parcours, le panneau situé en bas de la rampe à suivre pour accéder au sommet (le seul itinéraire conseillé pour ceux qui souhaite gravir le Rock) insiste plus sur les risques encourus que sur l'offense faite aux aborigènes. Il est en effet officiellement interdit de monter au sommet, mais une infrastructure a été mise en place pour y parvenir devant le nombre de personnes l'ayant fait par eux-même, et le nombre d'accidents. Difficile question que de savoir si c'est une bonne chose (accidents évités, sensibilisation aux risques...) ou pas (hypocrisie, accessibilité). Le lieu étant sacré pour les aborigènes, ils demandent à chaque panneau, tout du long, de respecter leur volonté. A chacun de faire son choix et de privilégier respect de la culture ou performance personnelle. Nous concernant, nous préférons la première option. De toutes façons, la montée est impossible aujourd'hui à cause de la température.


Après une heure de marche, Audrey, à l'affût de potentiels kangourous, en voit un. Elle attrape le bras de Fred (notre code pour ne pas faire de bruit). Il est là, à une vingtaine de mètres sur notre droite, immobile. Nous sortons du sentier, et nous rapprochons tout doucement. Il est en train de manger, et lève la tête, oreilles tendues, quand il entend du bruit. Nous parvenons à nous rapprocher à environ 10m, avant qu'il ne s'enfuit en bondissant vers le bush. Quelle chance d'en avoir croisé un à pied et de l'avoir vu si proche de nous. Heureusement, nous avons pu filmer tout ça. Nous continuons à marcher et sommes rapidement au soleil. L'ombre du Rock ne nous protège plus, à force de tourner, et l'heure passant. Mais aujourd'hui nous avons emporté 3,5 litres (même s'il est conseillé de boire 1 litre/heure/pers). Le décor est toujours le même, terre rouge, touffes d'herbes piquantes, quelques arbustes de 2,5m, ciel bleu et la roche rouge éclatante du Rock sur notre gauche. Après 1h30, nous sommes un peu lassés par l'aspect répétitif de nos pas. Néanmoins, la dernière partie est agrémentée de peintures murales (les premières du séjour) et d'explications sur leurs sens et celui de lieux clés dans la tradition aborigène (comme cette cave où seules les grand-mères viennent accompagnées de leurs petites-filles pour leurs transmettre leurs traditions, ou encore celle où cette fois ce sont les jeunes garçons qui viennent suivre un rite initiatique leur permettant de devenir homme en apprenant à chasser, ou à trouver des sources d'eau...). Nous passons à un moment devant d'énormes bouts de roche s'étant détachés du Rocher pour atterrir à son pied. L'un d'entre-eux fait facilement 10m de diamètre. Impressionant. Il est par ailleur aisé de distinguer l'endroit où la roche s'est fracturée. De même, autre part, un pan de roche est littéralement cisaillé et aiguisé, comme un silex géant perché tout là-haut. On tente d'imaginer le processus qui a permis d'en arriver là, ou l'éclair qui a achevé la probable faille géante préalable, dans un vacarme titanesque. Vers 10h30, nous revenons à notre point de départ. Mais avant de retourner à la voiture, nous faisons les 500m nécessaires pour entrer légèrement au coeur du Rocher, et voir le plan d'eau de Mutijulu, lieu également sacré. Un panneau nous conseille de savourer le calme des lieux en prenant place sur le banc en bois à côté duquel nous sommes, de fermer les yeux et d'écouter le souffle du vent et le bruit de la nature. C'est beau (rires). Plaisanterie à part, le Rocher est haut vu d'ici (normal, il est plus haut que la Tour Eiffel, même si nous n'avons pas l'impression qu'il est si grand). Le chemin naturel de l'eau de pluie sur la roche a tracé des rigoles et coloré la paroi à certains endroits. Ah oui, au fait, pas question de prendre un petit bout de roche en souvenir, car d'une part cela est interdit, et d'autre part, cela porte malchance. C'est en effet chaque année des dizaines de colis qui sont envoyés au Centre de Conservation pour retourner les pierres prises comme souvenir, après que des malheurs soient arrivés à leur propriétaire.


Nous faisons démarrer le moteur vers 11h. Retour à Yulara. Quelques nuages parsèment le ciel dans un bel effet. Sur la route, où nous sommes seuls, nous nous arrêtons prendre pleins de photos, et nous retournons sans cesse, en partie parce que nous quittons les lieux cet après midi, et ce sont nos dernières chances de regarder le Rock en face, mais aussi parce que le décor est magnifique (surtout en s'éloignant peu à peu). Nous sommes toujours impressionnés par sa taille.


Débute maintenant le retour sur Alice Springs, où nous devrions être demain soir. Depuis plusieurs jours, nous avons en tête le coût potentiel de réparation de la jupe latérale de la voiture, même si elle n'est pas complètement cassée. Nous tentons plusieurs fois par jour de trouver une manière de la réparer manuellement. Fred avait tenté de replier vers le haut un bout de la structure de soutien en fer du dessous en utilisant le crick servant à soulever la voiture pour normalement changer une roue, mais sans succès. Coriace ce bout de métal ! Nous nous arrêtons du coup ce midi à la station service pour regarder cela de plus près, où nous allons aussi acheter de la glace pour la glacière, avant de partir vers l'est pour faire la moitié du trajet retour. Nous passons une heure à tenter de trouver un moyen de masquer notre problème, en essayant de nouveau la solution du crick et en mettant tout notre poids sur la jupe branlante pour la coincer dans ce bout de métal, à utiliser un marteau pour le redresser, ou encore à chercher de gros cailloux à coincer sous la voiture pour la maintenir dans sa position originelle. Las, rien de tout cela ne fonctionne. A cours de solutions, et l'heure passant, nous abandonnons et repartons vers le camping. Lavage de linge à la main, que nous étendons dehors avant de prendre une douche. Avec les 41° extérieur, les affaires sont sèches en sortant. Nous retournons là où nous avons laissé nos pizzas hier soir pour les réchauffer dans la grande cuisine à disposition des backpackers. Juste avant de prendre la route, Audrey trouve dans un petit magasin la crème anti-mouche dont nous avions un échantillon, qui nous servira sûrement en Nouvelle-Zélande.


Départ à 15h. Nous roulons plein est le long de la Luritja Road, celle que nous avions prise dans l'autre sens pour venir il y a deux jours. Le décor est toujours aussi désertique et joli. Nous nous arrêtons à Curtin Springs, une des seules roadhouses du chemin, pour prendre de l'essence (les pompes sont rares dans la région), et retrouvons par hasard Thomas, le suédois, de retour de King's Canyon. Heureuse et inattendue retrouvaille. C'est là que nous apprenons que le mont en face de nous maintenant, et que nous avions pris en photo à l'aller, n'est pas Uluru comme nous le pensions depuis tout ce temps, mais le Mont Conner. C'est clair qu'en le regardant aujourd'hui, en ayant les courbes d'Uluru bien en tête, la confusion n'est plus possible. Nous avons encore 160km de nationale devant nous quand nous repartons. La route est plus belle qu'à l'aller, notamment grâce à la belle lumière de l'après-midi. Nous faisons bien attention, et essayons de prévenir la traversée d'éventuels animaux. C'est en effet sur cette portion que nous avions failli en percuter un à l'aller. Quand nous en croisons, nous ralentissons beaucoup, et passons au ralenti. Cela dit, le risque est toujours présent, pendant ces centaines de kilomètres, d'en voir un surgir au dernier moment. Les kangourous morts sur le bas côté sont légions, et témoignent du nombre d'impacts, tout comme les impressionnantes traces de pneus tout les 10km, et que nous remarquons bien plus qu'il y a une semaine. Depuis notre départ, et jusqu'à notre arrivée dans le sud de l'Australie, la majorité des voitures que nous croisons sont d'imposants 4X4 ou des camping-cars. Nous croisons aussi quelques road trains, dont l'effet est toujours saisisssant, en les voyant arriver, se rapprocher, et en les frolant à 100km/h. 


Nous continuons sur la Lasseter Road pendant 90km et décidons vers 17h30 de nous arrêter pour passer la nuit à Erldunda, la station service au coin de notre nationale (la seule à la ronde de toute manière) et de la Stuart Highway remontant vers le nord, et rejoignant Alice Springs à Adélaïde, plutôt que d'installer la tente et dîner une fois la nuit tombée au bord de la route, si peu fréquentée (sauf par les animaux, comme les "Dingos", ces chiens/loups sauvages curieux et assez agressifs). L'endroit est quasi désert, malgré le petit camping où nous louons un emplacement unpowered, et constitue le centre géographique du pays. Cela fait du bien de s'arrêter après ces heures de voitures au milieu de rien, à avoir été concentré au cas où un animal surgisse. Nous avons l'impression d'être dans une sorte de No man's land. Sur la route, nous sommes plusieurs fois passé à côté de carcasses de voitures, totalement inattendues, juste à côté sur le sable ou carrément situées à 30m du goudron. De chaque côté, l'horizon avec une plaine désertique et aride s'étendant à l'infini. Il fait chaud, et les mouches nous rendent de nouveau visite à peine sortis de la voiture. Une ambiance de western, silencieuse, règne ici. Nous montons la tente, et nous installons sous l'abri extérieur pas très loin pour préparer à manger, à la frontale, car l'éclairage autour est en réparation. Nous allons ensuite prendre un verre à la taverne de la station service, mais celle-ci ferme à 22h. A l'intérieur, deux routiers et un autre couple comme nous, au milieu d'un juke-box et d'un flipper. Nous nous installons sur les tables dehors pour terminer de rédiger l'article que nous avions commencé un peu avant. Vers 23h30, nous regardons quelques instants le ciel au dessus de nous, et grimpons l'escalier de la tente. 

 

 

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sam.

09

mars

2013

J6 - Kata Tjuta

Allez, encore un lever matinal, vers 5h du matin, cette fois-ci pour observer le lever du soleil sur Ayer's rock et les Olgas depuis un point de vue spécifique. Plus proche d'ailleurs de ces dernières que du Rocher, car la marche que nous avons prévue de faire ensuite est tout près. Les premières lueurs éclairent timidement l'horizon lorsque nous sortons de la tente, et faisons chauffer l'eau pour le thé. Dehors, certaines voitures sont déjà parties. Tout est calme. Le ciel au dessus de nous est encore bien sombre, et de nombreuses étoiles sont encore présentes. Nous allons accompagner le soleil dans son réveil. Les premiers rayons sont prévus pour 6h44 précises. Moteur allumé, nous décollons, et partons à 50km de là, pour rejoindre le site prévu à cet effet, beaucoup plus loin que celui visité hier soir pour le coucher. Les phares sont allumés, et nous surveillons la route, car à cette heure, de nombreux animaux nocturnes sont encore actifs, et pourraient surgir d'un côté. Il faut dire que, comme toujours depuis notre départ, il n'y a rien aux alentours à part la route. Le reste n'est que nature, livrée à elle-même, sauvage. Encore une fois, nous sommes dans un grand désert dans lequel ont été aménagées quelques infrastructures pour encadrer l'activité touristique, mais c'est tout. Les kilomètres défilent, et le ciel s'éclaircit au fur et à mesure. Le Rocher est derrière nous, tout noir, en contre jour, presque menaçant. Lorsque nous arrivons, il fait jour, même si le soleil se cache toujours derrière l'horizon. Il y a pas mal de monde. Voiture garée, nous suivons un petit chemin, au milieu de la terre rouge et des touffes d'herbes, menant à un promontoir en bois sur-élevé. Là, nous avons sur notre gauche les Olgas, cet ensemble rocheux un peu étrange, et au loin, Ayer's Rock. Il n'est pas très grand vu d'ici, mais se distingue clairement au milieu de la ligne horizontale et plate que nous fixons. Il ne changera pas de couleur avec l'heure, puisque nous l'aurons toujours face à nous, comme le soleil. En revanche, les Olgas deviennent de plus en plus rouges, doucement, sans vraiment s'en rendre compte. Enfin, les premiers rayons percent. Voir le soleil se lever est toujours sympa. Les Olgas (dont le nom aborigène est Kata Tjuta) montrent alors leur véritable couleur. Certaines parties en cachent d'autres, et des ombres se dessinent sur la roche. Il y a du monde, mais personne ne se gêne. Il est 7h et quelques lorsque nous repartons, et que le promontoir est presque vide. Nous n'allons pas très loin, à 10km, pour poser la voiture et commencer une marche de deux heures et demi, passant à travers les massifs, appelée "Valley of the Wind Walk", de 7,5km, qui porte bien son nom, avec apparemment de l'escalade par endroits. Oups. Bizarre quand même, car pas mal de monde est déjà là, prêt à faire la marche. Il est 7h30. Tant mieux, car il ne fait pas encore trop chaud. La balade n'est pas très difficile, et commence par pénétrer à travers les grandes formations minérales rouges, qui nous entourent bientôt (et tranchent magnifiquement avec le bleu parfait du ciel), pour s'échapper ensuite vers l'extérieur et en faire le tour (en partie). Pas d'escalade en fait, mais juste une petite montée sur la roche où il faut faire attention, mais rien de méchant du tout. Pendant toute cette première partie, nous sommes à l'ombre de la roche. Nous nous demandons d'où viennnent ces grandes collines un peu abruptes, polies par le temps, ici, alors que tout est plat (sauf le Rocher). Le lieu est sacré, mais comme à Ayer's Rock, le tourisme a eu raison de la tradition aborigène. Un peu triste, mais nous faisons partie du système. Nous marchons pendant plus de trois heures, et trouvons cela un peu monotone. A part se dire que nous l'aurons fait, et avoir été au coeur des Olgas, le décor et le sentier de la deuxième partie ne présente pas un grand intêret. Vers la fin, nous croisons un suédois, avec qui nous nous mettons à discuter et plaisanter ironiquement (et cela le fait bien rire), qui nous montre la vidéo qu'il a prise du kangourou qu'il vient de croiser. La chance. Nous faisons un bout de chemin avec lui, et finissons en fait la marche jusqu'au parking. Il est avec un groupe de touristes voyageant en bus. Nous lui proposons de venir avec nous quand il nous annonce qu'il souhaite aussi marcher une petite heure pour aller faire l'autre balade du coin, juste à côté, qui consiste à s'enfoncer dans un canyon, puis à revenir. Le temps d'attendre le chauffeur de son bus pour le prévenir qu'il repart avec nous, puis coup de voiture pour pas très loin, et nouveau départ. Il fait maintenant (très) chaud. La "Walpa Gorge Walk" fait 2,6km aller-retour. La gorge, très ouverte au début, se rétrécit peu à peu, jusqu'à ce que l'accès soit interdit. De chaque côté, des parois verticales - l'une au soleil, l'autre à l'ombre - nous entourent, faîtes de cette roche qui ressemble un peu à celle d'un volcan, sans en être pourtant. Nous sommes quasiment seuls. Le terrain est aride. Nous pensons une nouvelle fois à l'ouest américain, et ces images qui traînent dans nos têtes d'histoires à la Lucky Luke. Au fond, un tout petit plan d'eau, minuscule, qui fait très "oasis dans le désert". La chaleur et les rayons puissants de notre étoile jouent bien sûr leur rôle. Multiple photos, et discussions avec notre nouvel ami, Thomas, dont la femme handicapée est restée à Sydney. Après 50min, nous sommes de retour au parking. Thomas adore notre voiture, et nos plaisanteries l'amusent toujours autant. On fait les cons, et les pitres, dans le bon sens du terme. Il y a des moments comme cela, où l'on est inspiré. Nous retournons tous ensemble à Yulara, au camping, où nous le déposons, avant de rejoindre notre emplacement.


C'est l'heure de déjeuner, et nous nous installons sous un abri, où nous sortons notre réchaud pour faire cuire nos pâtes. En préparant, prêt de l'évier, sans faire attention, un lézard grand comme un bras passe à 1 mètre de nous, et poursuit sa marche quand nous le remarquons. Fred est excité, Audrey moins. Nous le pousuivons doucement, puis le laissons partir. Un ranger du campground arrive en quad pour nous demander de changer d'endroit, celui où nous sommes étant réservé aux cars et bus. Il repart, puis fait demi-tour dix mètres plus loin, pour revenir vers nous, et nous dire "your car is awesome !". Thanks, c'est ce qu'on pense aussi. Ce ne sera pas le seul à nous parler de notre voiture dans les jours qui viennent. Nous mettons une heure à faire bouillir l'eau, à cause de la petite brise qui décale la flamme du rechaud, et il fait très chaud. Le dessert, des mangues en conserve, est décevant. Il est 14h30. Direction la piscine du camping, où nous croisons 3 ou 4 australiens très "surfeurs", et une belge et une française avec qui nous discutons au bord de l'eau. Elles voyagent dans le sens opposé au notre, et nous donne plein de conseils et d'astuces pour la suite de notre programme. Nous restons tout l'après-midi.


En début de soirée, nous allons au camping d'à côté, situé dans le même complexe, bien plus animé que le notre, et où nous étions allés hier soir. Nous croisons Thomas, qui attend la navette pour aller au supermarché (que nous n'avons pas vu, étant donnée que le complexe n'est pas une ville du tout, mais un ensemble de campings et de "convinience stores"). Nous emportons la bouteille de vin et les cacahuètes que nous avons avec nous depuis Alice Springs. Comme ouvrir sa propre bouteille est interdit dans le bar extérieur où nous sommes, Fred cherche un moyen, puis va voir la serveuse derrière le grand comptoir et lui dit que c'est aujourd'hui son anniversaire, et qu'un ami nous a offert une bouteille de vin, tout cela en prenant un accent bien français et avec le sourire. Exceptionnellement, elle l'autorise sans problème et très aimablement à l'ouvrir. Cool. Nous chargeons parallèlement les batteries des appareils, écrivons un article sur l'ordinateur, et commandons des pizzas, qui s'avèrent beaucoup plus grandes que prévu. Nous ne les finissons pas, et les mettons au frais dans le réfrigirateur de la cuisine dédiée aux backpackers. Juste avant, la même serveuse que tout-à-l'heure nous propose de les emballer dans du film alimentaire, en voyant que nous sommes embêtés en ne sachant pas dans quoi les emballer. Super sympa les australiens ! L'heure tourne, et en partant, nous recroisons Thomas, avec qui nous discutons un peu. Marrant, il va être en Nouvelle-Zélande en même temps que nous, dans un gros mois. Peut-être nous retrouverons-nous ? Nous rentrons ensuite, via un coup de voiture. Montage de la tente à la frontale, qui va désormais vite, et regards contemplatifs sur le ciel étoilé, toujours aussi saisissant, et étendu. Il n'est pas encore minuit.

 

 

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ven.

08

mars

2013

J5 - Les 2 en un jour

Lever matinal, avec les premières lueurs, pour partir tôt et faire le tour de King's Canyon. La tente à peine ouverte, pas encore descendus, que déjà une trentaine de mouches nous assaillent. Thé et tartines habituels, préparés dans le coffre grand ouvert où est posé le rechaud, puis départ sans tarder. Fred va beaucoup mieux, tout est rentré dans l'ordre avec la nuit. Le jour est déjà bien lévé quand nous arrivons au parking du site. Nous commençons à marcher à 7h30. King's Canyon, c'est le second "grand" site que nous souhaitons voir dans le centre du pays, juste après Ayer's Rock, que nous devrions atteindre ce soir normalement. C'est un canyon naturel de roche rouge, et l'attraction majeure du parc national de Watarrka. Les parois s'élevent à une centaine de mètres, et tombent à pic. Mais ça, nous l'avons entendu, et pour l'instant, nous ne voyons que le chemin s'enfoncer et monter assez haut. La "Rim Walk" que nous débutons fait 6km, et commence par un tronçon un peu pénible - la montée - et continue ensuite plus agréablement pour faire le tour du canyon par le haut. En fait, cette première partie se passe bien, et est assez rapide. Il ne fait pas encore très chaud, et une bonne partie se fait à l'ombre. A l'entrée, un panneau indique que l'accès au site est fermé à partir de 9h, pour cause de trop forte chaleur (supérieure à 36°). Nous le savions, et avons fait en sorte d'être là assez tôt. Nous avons pris plus d'eau qu'hier, environ 3 litres. Nous parvenons en haut des marches, et sommes maintenant exposés aux rayons, qui chauffent dejà. La roche est très rouge, dure, sèche. En fait, le site était une ancienne mer, il y a plusieurs centaines de millions d'années. C'est drôle comme les choses peuvent changer. Nous découvrons les strates géologiques, et lisons les indications disposées un peu partout pour expliquer des formations minéralogiques ou des formes particulières dessinées par le temps et les éléments. Par exemple, par terre, après trois quarts d'heure de marche, nous voyons des ondulations, signalées par un panneau. C'est en fait le sable d'autrefois qui a conservé ses formes originelles. Car toutes les pierres ici sont en fait composées de sable, mais dont la densité en fait une roche dure, et que l'eau a transformé en ciment. Cela saute aux yeux quand, au hasard d'un détour, nous voyons des pierres cassées à nos pieds et les observons. L'intérieur est blanc et granuleux. Du sable aggrégé en fait. Nous rejoignons rapidement un groupe de touristes, et arrivons sur le gouffre lui-même. Impressionant. Une gorge s'ouvre devant nous, dont les parois sont parfaitement verticales et lisses, et forme une sorte de croissant de lune. En bas, la végétation est abondante, et d'énormes pierres témoignent des éboulements, qui ont du faire un bruit d'enfer, et de l'érosion naturelle. Séance photo obligatoire sur ce point de vue, avec au fond l'immensité du désert et une terre qui change de couleur en fonction des endroits. Est disposée juste à côté une balise de détresse, comme 3 autres situées aux points stratégiques de la marche, pour appeler les rangers en cas de nécessité. La nature est sauvage et dangeureuse, le climat difficile, mais les infrastructures très bien pensées. Nous poursuivons le circuit, et laissons la falaise sur notre droite. Nous arrivons plus loin sur un promontoir naturel improbable, qui s'avance de quelques mètres au dessus du vide, juste accroché sans rien en dessous. Malheur à celui qui sera dessus le jour où il se décrochera. Nous avons à ce moment face à nous une multitude de dômes, comme si des cercles de plus en plus petits étaient posés les uns sur les autres, pour former un ensemble étonnant. Le ciel est comme d'habitude toujours aussi bleu. La beauté de la région, et du canyon, est aussi dûe à ces jeux de couleurs constrastées. Nous aimons, malgré la chaleur. Après avoir fait le tour de ce versant, un escalier nous emmène au fond du gouffre, pour découvrir les palmiers nains, arbres en tous genres et piscines naturelles généralement à l'ombre, sauf entre 11 et 15h quand le soleil est au plus haut. L'endroit s'appelle "Garden of Eden", et est effectivement assez joli. Nous pourrions nous baigner ici, mais préférons continuer. Nous n'en sommes en effet qu'à la moitié du parcours. Un escalier bien pentu remonte en haut de l'autre versant. Nous sommes désormais de l'autre côté donc, et pouvons voir là où nous étions tout-à-l'heure. Les parois sont toujours aussi abruptes, et le sol aussi sec et dur. D'ailleurs, quasiment rien ne pousse ici, même pas dans les failles un peu partout. La marche se poursuit ainsi pendant presque deux heures. Nous arrivons au parking vers 11h. Nous aurons donc mis 3h30, en prenant notre temps pour les vues et les photos. Une belle marche, que nous ne regrettons pas d'avoir faite. Une autre, d'une heure, est possible, mais ce sera pour une autre fois. Nous avons bien fait de privilégier la plus longue, bien plus satisfaisante et gratifiante. Joie d'avoir fait le tour d'un canyon. Le premier du voyage, et de notre vie.


Inutile de préciser qu'à peine la voiture ouverte, nous nous jetons sur la glacière pour boire quelque chose de frais. A cette heure, il fait 40°. La climatisation fait du bien. Nous retournons au King's Canyon Resort, pour prendre une bonne douche, laver nos affaires, dont celles que nous portions ce matin et qui sont maitenant trempées, et profiter des infrastructures du campement avant de reprendre la route. Nous mettons un bout de temps à laver nos tee-shirts, sous-vêtement et pantalons à la main, au savon de Marseille, et étendons tout cela sur les fils disponibles juste derrière les douches communes. Pendant que tout cela sèche, nous préparons à déjeuner. Nous sortons glacière, condiments et autres crudités, et faisons chauffer la poêle pour le reste de viande que nous avons. Après un rapide check, le linge est déja presque sec quand nous terminons de déjeuner. Il fait vraiment très très chaud, peut-être plus qu'au Cambodge mais nous ne savons plus bien. Nous décidons d'aller faire un tour dans la piscine du camping, juste à côté du grand abri ouvert sous lequel nous avons mangé. L'eau nous rafraichit, même si elle doit être à 30°. Pour la première fois de notre vie, nous aurions préféré qu'elle soit plus fraîche. Un comble.


Linge récupéré et totalement sec, nous partons à 15h. Direction Yulara, le site où tout le monde dort pour voir le fameux rocher sacré, Ayer's Rock (ou "Uluru" sous son nom aborigène). Cap plein sud. C'est à 320km, accessible par une route totalement goudronnée, à deux voies, comme de nombreuses empruntées jusqu'à présent. De toutes manières, pour visiter tous les sites que nous avons vus, il n'y a qu'un seul chemin possible, parfois deux, en fonction du type de voiture que vous avez. Pas beaucoup de choix d'itinéraires donc. Autrement, c'est de la terre plus ou moins rouge, de la végétation, et des animaux, sans rien d'autre. Sur le trajet d'ailleurs, nous en rencontrons beaucoup, dont des dromadaires, arrêtés sur le goudron et ne déguerpissant qu'au dernier moment, ou un kangourou, que nous réussissons à filmer. La route n'est en effet jamais protégée par des barrières. Ici, même les animaux appartenant à des fermes sont en liberté, et surveillés par hélicoptères, tracés par gps, tellement les superficies sont grandes. Ce n'est pas pour rien que la viande australienne est delicieuse. Après une heure et demi de route, nous croisons comme tant d'autres fois un troupeau de buffles, sur la gauche, un peu plus loin. Mais cette fois-ci, les choses vont tourner différemment, et nous allons passer à côté d'un accident majeur. Nous ralentissons, levons le pied, et regardons deux ou trois bêtes passer, à une cinquantaine de mètres. Depuis trois jours, nous en avons vues assez souvent, c'est peut-être la dix ou quinzième fois, et nous amusons toujours de les regarder, d'en croiser, puis de repartir. Les bêtes passent, et nous sommes presque à leur hauteur quand elles sont de l'autre côté de la route, sur notre droite, un peu devant nous, en train d'avancer. Nous roulons à environ 70km/h. A chaque fois, les animaux bougent tranquillement quand ils entendent le bruit d'une voiture. La vitre est baissée, comme chaque fois, pour les observer. Sauf que cette fois, au dernier moment, et juste à 20m sur notre gauche, un autre buffle, massif, sort des fourrés, et se met à traverser la route. Nous le voyons au dernier moment, et il se met à courir, comme apeuré et pressé de rejoindre les siens. La voiture est lancée, bien que nous ayons considérablement ralenti par rapport aux 115 km/h habituels et usuels quand la route est dégagée. Cette fois-ci, le choc semble inévitable, la bête est trop proche, et nos trajectoires vont se couper, de manière quasi-certaine. Un buffle, c'est plusieurs centaines de kilos, et nous fonçons dessus. Les choses vont aller très vite, et nous ne sommes plus sûrs de ce qu'il s'est exactement passé dans les trois secondes d'après. Fred, au volant, va réagir par intuition et réflexe. Heureusement, ce seront les bons, et nous aurons simultanément de la chance. La situation est telle que son intuition lui dit que freiner est trop tard, car nous sommes trop proches, et n'aurons pas le temps de l'éviter. Pour lui, la seule solution - mais encore une fois tout cela est de l'ordre du réflexe - est d'éviter la bête, et de changer de trajectoire. Il appuie sur l'accélérateur pour passer avant le bestiau, qui n'est qu'à moitié sur la chaussée à ce moment. Freiner ou tourner à gauche, pour passer derrière, semble difficile étant donné la situation, et la distance insuffisante pour s'arrêter. Coup de volant à droite, en réussissant à ne pas être trop brutal, puis dans la seconde qui suit, sortie de route inévitable sur le bas-côté droit en gravier, freinage - sûrement trop brusque, ou pédale d'accélérateur lachée qui modifie notre inertie - retour sur le goudron, et sans prévenir, double tête queue, qui, de l'intérieur, semble interminable. Nous voyons tout le décor passer et repasser devant nous, nos corps projetés vers la droite par la force centrifuge. Tout cela va très très vite, et le coup d'accélérateur puis de frein (ou encore une fois juste le fait d'enlever le pied de la pédale) ont dû se suivre en une fraction de seconde. Dans nos têtes, il y a eu en gros trois moments : celui où nous voyons le buffle débouler, celui où nous sortons de la route, et celui où la voiture tourne sur elle-même. Pendant ce dernier, nous avons tous les deux peur que la voiture se renverse et fasse un ou plusieurs tonneaux, en sentant que nous ne contrôlons plus rien. Mais non, elle reste sur ses roues. Avons-nous contrebraqué comme il faut normalement le faire, avons-nous au contraire laissé le volant libre ? Impossible de s'en souvenir. Pendant ces trois secondes de terreur, le bruit des roues sur les graviers côté droit, puis des crissements de pneus interminables se font entendre. La voiture s'immobilise, sur le bas côté d'en face et à contre-sens. Nous réalisons que tout va bien, et que nous avons échappé à un choc qui aurait sûrement complètement plié la voiture, et nous aurait peut-être handicapé sérieusement et/ou définitivement, si ce n'est plus. Nous poussons le ouf de notre vie. D'autant qu'à première vue, la voiture n'a rien. Le buffle aurait pu toucher l'arrière de la voiture, et nous faire dévisser, tout comme nous aurions pû ne pas réussir à l'éviter, et le percuter de plein fouet (la pire des situations), ou bien freiner sans pouvoir s'arrêter et foncer dedans, les trajectoires se coupant certainement. Immédiatement, nous prenons la caméra. Le film est ci-dessous (on vient juste de s'arrêter, la musique est encore en marche !). Nous essayons de redémarrer la voiture, qui ne veut pas. Nous sortons, pour voir si tout va bien, et regarder les traces de pneus laissés sur la route. La voiture, comme nous, n'a absolument rien. Ouf. Quel chance. Cela n'a tenu à rien. Après un second essai, la voiture démarre. Aucun témoin n'est allumé, tout va bien. Nous reprenons fébrilement la route. Nous refaisons le film des évènements. Pour la première fois chacun, nous avons failli avoir un accident majeur. Nous savourons le fait d'être sains et saufs, et que cela n'ait pas de conséquence. Le voyage va pouvoir continuer.


Une petite heure après, arrêt à un point de vue, lorsque nous apercevons une sorte de montagne, ou grande masse protubérante, sortir de nulle part, au loin, haute de probablement 300 ou 400m, sur notre gauche, pendant que nous roulons. Tout nous laisse penser que c'est le Rocher, Ayer's rock, pour lequel nous sommes spécifiquement venu ici, dans le centre du pays. La forme est la même, mais ce n'est pas lui, et nous ne le saurons qu'en repassant devant, dans deux jours, en sens inverse. C'est le Mont Conner. Nous sommes tout contents d'avoir aperçu le "Rock", mais encore une fois, nous nous trompons, car ce n'est pas lui. Nous nous disons qu'il est sacrément impressionnant. Puis perdons de vue le Mont, la route faisant un détour. Nous roulons vers l'ouest. Les bas-côtés deviennent sablonneux. Un sable rouge, très rouge, bien plus que les roches de ce matin, pourtant elles-mêmes plus foncées que celles des West Mc Donnell d'hier. Le vent se lève, et c'est bientôt de grosses gouttes de pluie qui tombent abondamment. Essuis-glace en route, nous scrutons les côtés, de peur de recroiser d'autres animaux. Jusqu'à la fin, et aussi pendant les 1600 km qui nous feront descendre sur la côte sud par une route de ce type, nous continueront toujours de nous méfier d'animaux errants, même de ceux que nous voyons de loin, et ralentirons pour rouler presque au pas systématiquement. Et dire que d'autres (des habitués et/ou des locaux) roulent de nuit sur ces routes ! Le décor change, pas seulement le climat. Des dunes de sables ocres nous entourent, le vent soulève des pans entiers, et nous voyons un tapis de sable aller et venir sur le goudron, balayé par les courants d'airs. La pluie a cessé. La route s'étend parfois, comme les autres jours, devant nous à perte de vue. Des troncs d'arbres morts ornent les dunes. Plus loin, c'est une, puis encore une autre, carcasse de voiture que nous croisons. Nous nous croyons dans Mad Max. Pas étonnant qu'un des épisodes ait été tourné ici. C'est tout-à-fait ça. Nous sommes pressés d'arriver, car l'accident manqué nous rend moins sûrs au volant. Enfin, nous apercevons le Rocher. Il est immense, et semble improbable alors que cela fait trois heures que nous ne voyons que des plaines et des dunes. Devant nous s'élève une masse ocre, à la forme un peu bizarre, posée là. Fred avait peur d'être déçu, comme parfois quand on entend trop parler de quelque chose que tout le monde recommande, mais non, il en prend plein la gueule. Le souffle est presque coupé. Une vraie claque visuelle. Impensable avant de l'avoir devant ses yeux. Audrey est ravie, elle qui tenait à venir au centre de l'Australie pour cela. Nous rejoignons Yulara, l'ensemble de campings d'Uluru regroupés au sein d'un même espace, façon hôtels de Disneyland distribués autour d'un même endroit. Heureusement, ce complexe regroupant quelques restaurants, un bar, des infrastructures de backpacking et de camping, et une station service, est assez loin de Ayer's rock (environ 15km), et ne défigure pas l'endroit. Le centre d'information est fermé. Il est 18h, et nous ne devons pas trainer si nous voulons voir le soleil se coucher sur le Rocher. Nous trouvons l'espace le moins cher, réglons les formalités administratives, et décidons de rester deux nuits ici. Ce soir, et demain, de manière à pouvoir avoir le temps de voir aussi les Olga, un autre site géologique intriguant, au milieu de rien, à 50km d'ici, et de pouvoir faire les différentes marches possibles autour de ces deux endroits. Retour dans la voiture, direction le premier "carpark", autrement dit un parking idéalement situé pour faire de belles photos d'Uluru au coucher du soleil, mais aussi, pourquoi pas, pour déjeuner un midi ou tout simplement se poser l'admirer. Juste avant, passage obligé sur la route en voiture - façon Drive In - pour acheter l'entrée du parc national, valable trois jours. Nous sommes en effet ici dans Ukuru-Kata National Park. Nous arrivons à l'heure, et garons la voiture. Nous montons sur le toit, comme d'autres, pour regarder les derniers rayons éclairer la roche devant nos yeux. On dit en effet que le lieu change de couleur en fonction de l'heure de la journée, et de l'éclairage. Ce soir, le temps est couvert, et les rayons cachés par les nuages. C'est donc un peu décevant, mais tout cela est rattrapé par la beauté générale du décor et du Rocher. Vers 19h10, toutes les voitures repartent dans le même sens. Les derniers rayons forment un magnifique ciel rose vif, et certaines voitures se garent en chemin sur le bas-côté pour regarder ou filmer tout cela. Au loin, nous apercevons les Olga, cette autre formation rocheuse intrigante et sacrée pour les aborigènes. Nous regagnons le Yulara Campgroung, et montons la tente, sur cet emplacement "powered" que nous avons obtenu pour le prix d'un "unpowered", ces derniers étant tous pris au moment où nous souhaitons payer. A pieds (5 à 10min) et à la frontale, nous rejoignons le bar extérieur principal du complexe, assez animé, où nous mangeons un sandwhich, et buvons beaucoup d'eau fraiche, car il fait encore 29°. Ambiance far-west, chapeau de cowboy, jean, santiags... pour de vrai, et musique un peu country jouée par un guitariste en arrière sur la scène un peu plus loin. Génial. Encore un nouvel environnement, et une nouvelle expérience, à croquer à pleines dents, et à vivre en se prêtant au jeu.


Nous rentrons vers 22h30, et regardons les photos sur l'ordinateur dans la tente avant de dormir. Le ciel est toujours aussi magnifique, étoilé, et clair.

 

 

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jeu.

07

mars

2013

J4 - Loin de tout

Bon, deuxième nuit, un peu meilleure que la première. On a réussi à ouvrir comme on a pu les volets latéraux de la tente pour faire passer de l'air, et ça a plutôt marché. Cela dit, les clapements de celui-ci sur la tente ont créé une nouvelle difficulté. On a gagné en température ce qu'on a perdu en calme. Mais bon, ce sont les conditions qui veulent cela, et ce n'est pas très grave. Lever du coup vers 6h45, avec le soleil. Les dernières étoiles ont disparu. Tant mieux, car nous pouvons plier la tente plus facilement. De toutes façons, en trois mouvements, c'est fait. Alors qu'en monter ou en plier une est souvent assez pénible, ici, c'est extrêmement simple. On attache six velcros, on pousse sur l'échelle pour la replier sur elle-même, puis on zippe tout ça. Direction la cuisine extérieure, à 50 mètres, puis petit-déjeuner (thé et tranches de pain de mie). Pour optimiser les choses, nous faisons de la place dans le frigo d'à côté, même si quasi-vide, pour loger la glacière pendant que nous faisons chauffer l'eau et avalons tout ça. Nous mettons aussi une batterie à charger, ce sera toujours ça de fait, ou d'avancer, car nous n'allons pas rester assez longtemps pour qu'elle soit pleine. Juste avant de partir, nous achetons un nouveau sac de 5kg de glace, que nous ouvrons et mettons dans notre glacière tout juste sortie de son igloo. Trois bouteilles d'eau sont au congélateur en même temps, c'est toujours ça de refroidi aussi.

 

7h50, départ pour Ormiston Gorge. Le lieu nous oblige à retourner un peu en arrière, en voiture bien sûr, car nous l'avions dépassé hier pour venir dormir ici. Nous aurions pu faire du camping sauvage, mais c'est interdit d'une part, et nous préférons suivre un itinéraire globalement prévu pour les visiteurs comme nous, qui recommande de dormir à Glen Helen. 10km plus loin, nous arrivons et garons le tout-terrain. Il fait encore bon, environ 26°, et nous sommes à l'ombre, car les montagnes des Mc Donnell protègent encore des rayons. Plus pour très longtemps, car elles ne sont pas très hautes, probablement un millier de mètres. La marche que nous nous apprêtons à faire est une boucle de 7km. Nous avons pris de l'eau, l'appareil photo et caméra, chaussé nos chaussures de rando, de la crème solaire, notre chapeau, nos lunettes, du désinfectant (en cas de blessures, ou de piqûre), et quelques gâteaux secs. On est parés. La marche commence par serpenter autour de la colline, pour parvenir à un col, que nous franchissons après 45 minutes. Juste en partant, nous apercevons notre premier panneau triangulaire jaune "kangourous". L'herbe est haute, verte pâle/jaune, et le terrain facile. Souvent, de petites indications discrètes mais visibles sont disposés pour ne pas se perdre, comme sur la plupart des chemins de randonnées de France et de Navarre. Quelques eucalyptus nous procurent un peu d'ombre, dont nous profitons pour boire un coup. Car en presque une heure, les rayons ont drôlement gagné en puissance, et avec le rythme de nos pas, nous avons vite chaud. Il n'est pourtant que 9h et quelques tout au plus. Nous cherchons, sans vraiment y croire, mais nous ne voyons pas de koalas. Nous bifurquons juste après pour monter d'une trentaine de mètre et atteindre un "lookout", autrement dit un point de vue clairement indiqué sur la carte. Les pierres que nous montons sont rouges, organisées par strates distinctes. En haut, la vue est superbe. Devant nous, une immense étendue de terre, d'arbustes, le lit d'une rivière asséchée (nous ne verrons jamais de rivière du voyage de toutes façons, seulement leur lit, systématiquement) et au loin, un mur de pierre uniforme. Nous nous croyons dans un western, surtout avec le ciel bleu et la chaleur. Nous pensons à la dernière scène du film "Le bon, la brute et le truand". C'est clairement ça. Nous sommes seuls à la ronde. Nous devinons le chemin que nous allons suivre ensuite, et qui s'enfonce vers la gauche après avoir traversé une partie de cette plaine mi-aride, au milieu de roches aussi rouges que celles sur lesquelles nous sommes actuellement. Nous sommes au tiers de la marche. Nous restons un peu là, car c'est le premier paysage qui nous coupe le souffle de la semaine. Nous repartons et rattrapons le sentier, qui descend, et nous conduit là où nous regardions une demi-heure avant. La balade nous plaît beaucoup, car les paysages sont variés, et font travailler l'imagination. Nous laissons derrière nous, peu à peu, une falaise au loin - l'extrémité du mur rocheux de cette partie des Mc Donnell - qui nous fait penser à un paysage de l'Ouest américain, que nous ne connaissons pourtant pas (encore). Du coup, nous imaginons comme dans Lucky Luke des indiens être postés à cet endroit, puis d'autres tout au fond, là-bas, s'envoyer des signaux de fumée pour communiquer, et prévenir que nous sommes là, ou qu'une diligence se soit égarée ici où seuls quelques aigles ou vautours planent haut dans le ciel. Nous continuons, et la chaleur se fait de plus en plus difficile à supporter. Les mouches sont bien sûr de la partie. Nous buvons abondamment. Dans le lit en sable de la rivière de tout-à-l'heure, nous profitons un peu de l'ombre pour faire une pause. La végétation autour est faîte de touffes d'herbes arrivant aux genoux. Nous nous méfions d'éventuels serpents. Nous poursuivons, et suivons les petites flèches toujours présentes au moment où il faut. Sauf un peu après, lorsque nous croisons le couple d'allemands du dîner d'hier, qui vient de rebrousser chemin, parce qu'ils ne savent pas où aller. Ils ont marché un quart d'heure, vers ce petit canyon vers lequel nous nous dirigeons, sans voir d'indications, et pensent s'être trompés de chemin. Ils nous demandent notre avis, et leur répondons que nous ne voyons pas où aller autrement, puisque les dernières flèches aperçues indiquaient cette direction. Nous continuons donc à quatre. Le lit de la rivière est maintenant un tas de gros cailloux, au milieu de falaises rouges de quelques dizaines de mètres, et dont la couleur n'est pas la même selon qu'elles soient éclairées par le soleil ou à l'ombre. Nous distançons les allemands, et ne les apercevons bientôt plus. Il fait vraiment chaud. Nous marchons sur le côté droit, sur les pierres, pour être à l'ombre de plus en plus petite de la falaise (il est presque 11h), et éviter de nous fatiguer dans le sable au milieu, quitte à rallonger un poil les distances. A partir d'un moment, nous nous demandons quand même si nous sommes sur le bon chemin, car c'est vrai que cela fait longtemps que nous n'avons pas vu de flèches. Il y a 30 minutes, nous nous disions justement que les flèches étaient toujours là au bon moment. Nous hésitons, mais nous disons que nous sommes quand même dans la bonne direction, car il n'y avait absolument aucun autre chemin possible juste avant de croiser les allemands. Et celui que nous avons suivi nous a naturellement conduit ici. En outre, Fred aperçoit des traces de pas dans le sable, c'est donc que nous sommes dans la bonne direction, même si c'est un peu étrange de ne pas voir d'indications. Ce serait bien quand même, car nous n'avons plus beaucoup d'eau. Le litre et demi emporté était un peu juste, mais c'est notre première grosse marche. Refaire le trajet inverse, et revenir à notre point de départ initial n'est pas envisageable, sauf en cas de situation désespérée, à cause de la chaleur et du manque d'eau. Cela fait en effet 2h30  que nous sommes partis. Néanmoins, le décor est sublime : roche rouge de chaque côté, sable jaune, ciel bleu, et un peu de végétation verte créent un paysage de carte postale. Et sous notre chapeau, notre tête est plus qu'humide. Nous dégoulinons. A un moment, nous repensons à la photo du parcours que nous avons prise au début de notre marche ; nous la retrouvons et sommes rassurés. D'autant qu'en continuant, après 20 minutes, nous voyons une sorte d'oasis, et une flèche bleue confirmant notre choix de pousuivre dans cette direction. Nous crions de grands "ohé" ou "ok" pour faire comprendre aux 2 allemands qu'ils peuvent venir, même si nous ne les voyons pas. Nous entendons notre écho, et nous amusons un peu avec. Le plan d'eau est rapidement atteint. Nous nous déshabillons, et nous jetons dedans. Terrible. Nous savions que nous pouvions nous baigner (et avions mis nos maillots), car cela était indiqué sur le plan de la marche, juste à l'entrée. Ici, dans tout le parc, de toutes manières, les marches et les choses possibles à faire sont claires, avec ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas. L'eau est bonne, et nous fait un bien fou. Quelques perruches vertes nous regardent curieusement. Les allemands arrivent, et nous voient dans l'eau, mais ne nous rejoignent pas. Nous profitons du moment, après tous ces efforts, puis séchons en dix minutes. Le parking est à moins d'un quart d'heure à pieds. Le coca bien frais dans la glacière est apprécié. Nous avons mis en tout 3h30 pour revenir à la voiture.


Nous retournons à Glen Helen, pour déjeuner avant de reprendre la route. Juste avant, une fois la voiture garée au même endroit qu'hier, nous allons voir la gorge juste à côté, située à 10 minutes à pieds. C'est joli, mais pas renversant. Il faut dire que nous avons vraiment bien aimé la marche de ce matin, et la variété des décors traversés. Nous reprenons nos marques dans la cuisine extérieure, remettons des batteries à charger, de l'eau dans le congélateur, puis préparons une grosse salade composée. Comme dessert, des fruits de la passion en conserve, un peu décevants. Café soluble à disposition, pris devant la falaise face à nous, pour savourer le fait d'être en Australie, libre, sous la chaleur (il doit faire 39°) et le ciel bleu, torse nu, à visiter la région, qui a encore beaucoup à montrer dans les prochains jours. Nous sommes presque les seuls dans le "camping". Essence (de "l'opal"), un sans plomb moins réduit, à 2 euros le litre, puis départ. Il est 14h.


Nous roulons pendant une heure, avant de tourner pour emprunter une route "unsealed", c'est-à-dire non goudronnée, faîte de graviers et de petites bosses, trous et terre, large de dix mètres environ, sur 5 km. Au bout, Redbank Gorge, un point de vue assez joli. Nous ne ferons pas la marche de 2km qui nous retarderait d'1h30. Nous repartons, et refaisons ces 5km mouvementés, agrémentés de courtes montées et descentes pentues juste comme il faut. Puis nous suivons la même nationale, la seule possible, vers l'ouest, pour continuer de longer la chaîne des Mc Donnell. Un peu plus tard, nous faisons un arrêt à un autre point de vue, le Tyler's Pass Lookout. C'est une pleine vue sur un énorme cratère, distant, à plusieurs dizaines de kilomètres en regardant vers le sud, mais s'imposant dans ces contrées plates (nous tournons le dos aux plateaux des Mc D.), et surgissant au milieu de rien. Nous sommes en milieu d'après-midi, et tentons du coup - le moment nous semble idéal - une expérience culinaire inédite, que nous vous laissons découvrir en vidéo. On a bien rigolé.


En fait, ce cratère a été crée par une comète de 600m de diamètre au moment de l'impact, venue s'écraser sur notre planète il y a 142 millions d'années créant un trou de 5km de diamètre, que l'érosion a peu à peu réduit. Whaou, quand même. Pas une météorite, une comète ! Ca tombe bien, c'est sur notre trajet. Bon, nous ne sommes pas en avance, mais pas en retard non plus. Ce soir, nous souhaiterions arriver dans le prochain parc national, et quitter celui-ci, dans lequel nous avons vu la plupart des choses. La route à suivre nous conduit presque à son pied, car pour y arriver, il faut de nouveau, et comme souvent dans cette région assez brute, prendre une route en gravier accessible de préférence en 4x4, si on ne veut pas abîmer sa voiture. L'endroit s'appelle "Tnorala", ou "Gosse Bluff". Les kilomètres y menant sont très cabossés, et la voiture vibre dans tous les sens. Par terre, nous roulons sur de petites ondulations, style tôle ondulée de terre. A 30km/h, ça vibre continuellement, dans un boucan d'enfer, d'autant que la vaisselle, le réchaud et les couverts dans le grand coffre ne sont pas vraiment fixés. Audrey n'aime pas ça, et nous nous demandons parfois si tout est normal, mais nous continuons. Petite engueulade pour savoir s'il faut ralentir ou pas. Nous sommes un peu, mais moins qu'hier néanmoins, en terre inconnue. C'est juste un nouveau style de route. Comme quoi, un 4x4, on peu s'en servir de plein de manières différentes. La terre est rouge orangée. Nous n'avons croisé personne depuis une heure. Nous arrivons à l'intérieur du cratère. La végétation a repris une partie de ses droits. Des arbres, mais aussi des troncs morts, des touffes fournies, une terre dure et craquelée par endroits. Nous sommes à l'intérieur d'un cercle d'environ 2km de diamètre. L'onde de choc a crée une barrière minérale aujourd'hui haute de 80m. Il fait toujours chaud, mais les rayons sont plus doux, car il est maintenant 16h30. Nous contemplons le spectacle et repartons, car il nous reste presque 200km à faire. Nous roulons plus vite sur la route en gravier toute bosselée, environ 80km/h, et sans même s'en être aperçus, les vibrations sont beaucoup moins fortes. Il fallait en fait aller un peu plus vite, et nous avons auparavant pêché par prudence. Bon à savoir pour les prochaines fois. Comme quoi, l'intuition, parfois.


17h. Nous attaquons une partie du voyage dans le Centre Rouge attendue depuis longtemps : la Mereenie Loop. C'est une portion de route de 160km, descendant vers le sud, permettant de rejoindre la nationale que nous empruntions jusqu'à présent au prochain parc national, le Watarrka National Park, où se situe un des grands sites du centre du pays, le plus célèbre après Ayer's Rock : King's Canyon. Tous les voyages organisés dans cette partie du territoire font le détour par là. Mais tous n'empruntent pas la fameuse Mereenie Loop, car celle-ci requiert une autorisation spéciale (que nous pensions acheter à l'entrée de la route, mais qui n'est disponible qu'à Alice Srings ou Glen Helen, sans que personne ne nous ai jamais rien dit), et est réservée aux 4x4. C'est en grande partie pour pouvoir la prendre que nous avons tant tenu à avoir un 4x4. Car il paraît que la trajet est fabuleux. Presque 200 bornes de off-road, dans la nature, à traverser le désert australien. Un panneau indique qu'à partir de maintenant, seuls les tout-terrains sont autorisés. Nous y allons, en plein dans ce "Red Center Way". En fait, la route est globalement semblable à celles rencontrées aujourd'hui sur les parties unsealed. On peut facilement rouler à 90 ou 100 km/h. La piste fait vingt mètres de large, est faîte de trous peu profonds, de "dips" (affaissements) ou de "crests" (sur-élèvements). Un nuage de poussière s'élève de derrière la voiture. Un hélicoptère pourrait nous pister aisément. La voiture chasse parfois légèrement, sans jamais se sentir en danger. Le volant doit être tenu fermement, et le terrain surveillé, pour parfois rouler à gauche, au milieu ou à droite. Nous croisons nos premiers "road trains", ces fameux camions type "trucks américains" longs d'une trentaine ou quarantaine de mètres, transportant trois, parfois quatre, remorques, roulant à vive allure, traversant toute l'Australie du nord au sud, en projetant des gravas sur le côté lors de leur passage, sans parler de l'onde qu'ils créent et qui déporte la voiture. Obliger de se décaler et/ou de ralentir à leur arrivée, que nous voyons facilement grâce à la longue traînée de poussière qu'ils provoquent en roulant. Nous en croisons un d'arrêté d'ailleurs, et nous arrêtons aussi pour discuter rapidement avec le chauffeur, que nous ne comprenons presque pas à cause de son accent. Nous croisons aussi de nombreux animaux, comme des chevaux (sauvages), des ânes, mais aussi - tenez-vous bien - des dromadaires (oui oui, et beaucoup), qui traversent la route, se tiennent sur le côté, ou s'enfuient à notre passage. Nous ralentissons sévèrement à chaque fois, pour les regarder en baissant notre vitre fumée. Nous apercevons aussi nos premiers kangourous. Génial. Le décor change peu à peu, et nous laissons les Mc Donnell derrière nous. Des formations rocheuses courtes surgissent, et tranchent dans ces plaines que seule cette piste traverse. Il serait mal venu de tomber en panne ici. La lumière décroit peu à peu, et l'heure tourne. Il est bientôt 19h, et il nous reste encore pas mal de bornes. Nous discutons âprement pour savoir s'il faut faire les 30 derniers kilomètres pour arriver au King's Canyon Resort (en fait, le camping), ou s'il faut s'arrêter car la nuit tombe et cela devient dangeureux à cause des animaux et de la fatigue. Nous décidons finalement de continuer, et loupons du coup ce qui semble être un joli panorama au moment où nous retrouvons le goudron pour les derniers 10 km. Cette partie du trajet est pénible, car nous sommes concentrés et un peu anxieux, pressés d'arriver mais ne voulant pas rouler trop vite. Fred a mal au coeur, et subit un peu tout ça. Enfin, nous arrivons, de nuit. Il est presque 20h. Fred part aux toilettes et est malade, pour la première fois du voyage. Audrey s'occupe de la réservation de l'espace de camping, toujours "unpowered", et de la mise en place de la tente. Après une heure encore difficile, et une douche, tout rentre dans l'ordre et nous nous endormons, sans avoir mangé. Il est 21h.

 

 

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mer.

06

mars

2013

J3 - On entre dans le vrai...

Réveil aux aurores. Déjà, on a mal dormi. Ensuite, on est un peu stress car nous n'avons pas le droit d'être là. L'aire où nous sommes ouvre à 6am, et nous n'avons pas envie d'être en porte-à-faux. Nous nous levons à 6h30, après avoir entendu quelques voitures passer sur la route pas très loin (mais l'endroit où nous sommes est plus excentré que sur les aires françaises, notamment parce que quelques marches sont possibles depuis cet arrêt, et il faut quitter la route principale pour y accéder). Le soleil n'est pas encore levé, mais il fait jour. Nous ouvrons pour la première fois le zip de notre tente. Même décor qu'hier, sans personne autour. Nous préparons notre petit déjeuner, à base de thé et de pain de mie, toujours concocté grâce aux deux plaques gaz disponibles juste derrière la barrière où nous sommes garés. La terre est un peu rouge, et quelques troncs d'arbres plus ou moins brûlés jonchent le sol. En allant faire un tour des lieux, nous apercevons un ranger derrière la vitre du centre d'information vingt mètres plus loin. Nous le saluons sans broncher, comme si de rien n'était. Tout va bien. Nous faisons cependant fissa, et plions tout notre "stuff" rapidement. La tente se range aussi facilement qu'elle se met en place, super ! Clé en main, coffre rangé, nous démarrons le moteur et quittons les lieux.


Direction Stanley Chasm (prononcer "kasme"), à 15km. Première étape dans les West Mc Donnel Ranges, un parc national qui couvre une surface de 2000km² à l'Ouest d'Alice Springs. Personne sur la route. Le ciel est bleu, il fait déjà chaud, autour de 28°. Il est 9h. Nous roulons, et sommes excités par le fait d'être là. La route, comme ce sera toujours le cas, n'est qu'une voie goudronnée posée dans la nature. Notre arrêt à Stanley C. dure une heure et demi. Le temps d'effectuer notre première marche. Grâce aux documents récupérés hier au Visitor's Center d'Alice Springs, nous avons tous les papiers nécessaires pour connaître les choses à faire dans cette partie de l'Australie. Un territoire qui couvre quand même trois parcs nationaux, et 10 000 km². C'est donc parti pour aller visiter un canyon, accessible après 45 minutes à pieds, au milieu de palmiers nains aux fruits géants et de roches rouges, sous un ciel toujours bleu que nous apercevons de moins en moins. La marche est facile. Le canyon n'est pas très grand, ni très haut, mais la balade est sympa. Surtout, cela nous introduit aux paysages avec lesquels nous allons nous familiariser peu à peu. Pendant tout ce temps, nous ne croisons que deux couples. Ce n'est pas le monde qui devrait nous déranger si ça continue comme ça dans les jours à venir. Il faut dire que nous sommes en basse saison : c'est la fin de l'été ici, et les touristes arrivent plutôt à partir d'avril en général. Nous atteignons le fond du canyon, haut de 80 mètres. Impossible d'aller plus loin, c'est la fin de la marche. C'est sympa, mais sans plus, contrairement au chemin qui était bien plus original. Ca reste quand même une formation rocheuse de taille, avec cette faille de dix mètres de large dans laquelle nous marchons. Nous faisons demi-tour, et commençons à avoir chaud. Le soleil est suffisament haut pour venir maintenant nous chatouiller. Et même à 10h, ça change tout. Sur le chemin, un chien que nous croyions appartenir à un couple que nous avons croisé nous accompagne tout du long. Nous ne saurons jamais qui sont ses maîtres, bien que ce doit être les tenants du poste contrôle du parking. Ah oui, chose importante, nous avons de nouvelles amies, totalement inattendues, et par dizaines : les mouches. Ici, on les appelle les "sand flies" (Ndlr : en fait, non...les sandflies arriveront en NZ). Ce sont de petites mouches, inoffensives, qui ont le don de venir virevolter sur votre visage. Le problème, c'est qu'elles ne peuvent voler plus de 10 sec. Du coup, elles se posent - sans que vous puissiez y faire quelque chose, et croyez-nous, on a bien essayé - dans votre cou, sur vos tempes, dans le coin de votre oeil, dans votre oreille, sur votre lèvre, n'importe où, constamment, dans un bruit incessant d'insectes qui volent autour de vous. Et ça, ça va durer toute la semaine à venir, dès la sortie de la tente le matin à 6h jusqu'au soir à la tombée de la nuit. Au moment où nous écrivons ces lignes, posés dans une station service reculée, paumée, ravitaillée par des camions à trois ou quatre remorques traversant le pays du Nord au Sud une fois par semaine  - une "roadhouse" - de l'Outback, les mêmes mouches continuent de nous agacer, toujours aussi nombreuses. On s'habitue un peu, mais pas beaucoup quand même. Vous verrez sur les photos. Pendant notre retour vers la voiture, nous bifurquons à droite pour emprunter pendant une grosse demi-heure le "Larapinta Trail". C'est un chemin de grande randonnée, long de 225km, divisé en 17 étapes, qui parcourt le parc national et longe la route que nous allons suivre les prochains jours. En gros, il est possible de faire la même chose que nous, mais à pied, et en passant par un chemin naturel plutôt que par la route (appelée la "Namatjira Drive", puis la "Larapinta Drive"). Franchement, chapeau à ceux qui le font, car il fait tellement chaud que nous n'imaginerons à aucun moment pouvoir le faire, avec en plus un sac pour porter le matos necessaire. Le petit bout de ce trek que nous faisons nous fait monter d'une cinquantaine de mètre, peut-être un peu plus, sur un chemin assez tortueux, et qui nous fait un peu plus pénétrer dans la nature du coin. Le chien nous accompagne toujours, et nous aimons bien l'avoir avec nous. Nous continuons un peu, puis faisons demi-tour pour ne pas nous aventurer trop loin. Après une demi-heure supplémentaire, nous retrouvons le 4x4. Tiens, le couple d'allemand que nous avons croisé vient nous voir sur le parking, taper à notre fenêtre, pour nous donner un petit échantillon d'une crème blanche, efficace contre ces satanées mouches, à mettre aux endroits stratégiques du visage, et qui sent l'arnica. Efficace, mais cela permet juste d'éviter qu'elles ne se posent. Nous n'en mettrons pas beaucoup à chaque fois pour l'économiser, jusqu'à ce que nous en trouvions dans 4 jours, presque à la fin. Nous reprenons la route, puis, à un moment, environ 10km après, tournons pour prendre un chemin non goudronné pour aller à Birthday Waterhole, un site indiqué sur notre carte qui nous donne envie d'aller voir. Il faut dire que nous sommes curieux de tout, avons envie de voir la région, même si certains "spots" sont mineurs. Plus que d'arriver, c'est le chemin qui nous intéresse, découvrir, aller voir par nous-mêmes, chercher, voir le paysage, vivre l'aventure. La piste devient vite un vrai chemin tout-terrain, au milieu de rien, complètement perdu. Le ciel est toujours, voire de plus en plus, bleu. Quelques arbres, des troncs morts et/ou brulés, des touffes d'herbes jaunes, du sable, le lit d'une rivère complètement asséchée dans lequel l'eau n'a pas coulée depuis des lustres. Nous roulons, à 10km/h max, pendant 15km. A certains moments, des cailloux gros comme le poing, sur un kilomètre, ou du sable, voire les deux. Sur le chemin, parfois aucune indication, aucune trace de passage (mais il n'y a pas d'autres endroits où rouler), et à certains autres moments, juste deux voies parallèles sans végétation indiquant que d'autres voitures, hier, la semaine dernière, le mois dernier, sont passées là. Nous mettons en marche la première vitesse du deuxième levier disponible à côté du levier de vitesse classique, pour mettre en la voiture en quatre roues motrices normales. Ca secoue, ça vibre, ça monte ou descend de 10° sur plusieurs mètres, la voiture chasse parfois sagement. L'allure est toujours réduite. Impossible d'aller vite. Et de toutes façons, ce n'est pas l'objectif. A un moment, une carcasse de voiture, totalement dépouillée et rouillée, se trouve là, à 10m du passage. Pourquoi ? Comment ? On est en plein film. Les amis, nous nous sentons loin, dans une aventure complètement différente et inédite du voyage. Conduire ainsi est un peu fatiguant. Le volant doit être tenu fermement, car il part dans un sens ou dans l'autre sans rien faire. Il faut regarder où nous passons, être en permanence à l'affût de ce qui va passer sous nos roues sur les 10 prochains mètres, à scruter ce qu'il y a devant nous, chercher le bon endroit où passer. Nous regardons la carte, et sommes bien sur le bon chemin, mais nous trouvons le trajet un peu long. Il faut dire qu'on s'éloigne bien de la route goudronnée de tout-à-l'heure. Ici, s'il nous arrive quelque chose, c'est maintenant facilement deux heures de marche sous le soleil à revenir sur nos pas pour espérer arrêter une voiture qui ne pourrait passer qu'une heure après, qui sait ? On adore. Nous ne sommes arrivés en Australie qu'il y a deux jours, mais cette étape dans le centre est déjà un voyage dans le voyage. Cela fait bien trois quart d'heure que nous nous servons des possibilités qu'offre le 4x4, et pas celles d'un Porsche Cayenne, d'un vrai 4x4 fait pour du hors-piste, où il ne faut pas avoir peur des graviers qui giclent, de racler les branches d'arbres, du bruit provoqué par tout cela, et de mettre les suspensions et la garde élevée à l'épreuve, quand nous ne savons plus par où passer, faute de traces à suivre. A un moment, Fred hésite à prendre à gauche ou à droite, juste après être monté sur un petit monticule. La végétation est presque partout, basse et sèche, avec quelques arbres autour. Devant, à 10m, de nouveau le lit en sable de la rivière asséchée à traverser. Fred prend à gauche, car il faut bien choisir. Pour le passer, il faut prendre un dénivelé de 2m, qui s'étend sur 1 ou 2m. Bref, un passage escarpé, pentu, bien incliné, fait de gros cailloux, ou de mini-rochers. Pas simple. Et là, nous allons connaître notre première vraie galère du voyage. Nous engageons le 4x4, doucement. La hauteur de la voiture a pour l'instant bien servie, et permet de passer des obstacles sinon infranchissables. Cette fois-ci, cela ne va pas être le cas. La voiture s'incline vers l'avant, plus que les autres fois. Mais cela est normal, vu la pente un peu plus raide, bien que courte. Quelques grosses pierres sont calées dans la terre. L'une d'entre elles est plus difficile à passer, et exige, comme ce fut déjà la cas depuis une heure, de faire monter la roue dessus en jouant de l'accélérateur et de l'embrayage. La voiture accroche bien, malgré l'inclinaison (du type de celle qui ne peut être rencontrée en zone urbaine...). Nous passons le cailloux qui nous bloquait, doucement, et la voiture retombe un peu, toujours inclinée. C'est un peu impressionnant, mais rien de dangeureux. Rien que des choses normales pour ceux qui ont fait le Paris Dakar, ou familier d'un tout-terrain. Assis sur le siège, vous sentez que l'inclinaison vous pousse vers l'avant, et que la ceinture sert à quelque chose. Le problème, c'est que ce cailloux d'un bonne taille est plus haut que les autres, et vient du coup bloquer la voiture, en la coinçant sur le côté gauche. Gros bruit de tôle qui se froisse, grincement, pendant une bonne demi-seconde. Le passage difficile, l'inclinaison, la tentative, le bruit du V6 3,5L et du compte-tour qui rugissent, et ce dernier son beaucoup moins sympathique nous affolent. "Merde, c'était quoi ce bruit ?". Nous sentions que nous étions dans une situation délicate, mais là, nous en sommes sûrs. Evidemmment, nous stoppons la voiture, moteur toujours allumé. On commence à baliser. Audrey descend, pour regarder. "Ca craint". Le cailloux surélève la voiture par l'avant gauche, à cause du creux qu'il y avait derrière. Du coup, c"est une partie du poids du véhicule qui repose sur le marche-pied latéral côté passager (donc à gauche en Australie). Et la voiture n'avance plus, car la roue avant gauche tourne dans le vide, ne pesant pas assez lourd dans le sable rouge dans laquelle elle est enlisée. Bref, c'est simple, on est coincé. Il faisait déjà chaud, mais avec ça, c'est l'apogée. On est dans une sacrée *****. Et au milieu de rien. Fred fait doucement monter les tours, en première, mais rien n'y fait, la roue patine. Il décide de passer dans un autre mode 4x4, sur le deuxième levier de vitesse. Un mode adapté au sable, avec une grosse force de traction pour situations spéciales. Rien n'y fait. La marche arrière non plus. Le moteur est évidemment toujours allumé. Nous sommes tous les deux dehors. Il est 11h30. Nous commençons déjà à envisager toutes les options dans notre tête, en quelques secondes. Impossible que l'un d'entre nous retourne à pied sur la route principale, trop loin, trop chaud, trop dangereux, sans moyen de communication avec l'autre, même en transportant cinq litres d'eau dans un sac. Il fait en effet 40° maintenant. Appeler "Roadside assistance", le numéro donné par l'agence en cas de pépin ? Cela implique des frais hallucinants, de remorquage, de dépannage etc... et la fin de notre périple, avec une belle ardoise à la clé. De toutes façons - nous le remarquerons après - nous n'avons pas de réseau ici, dans ce territoire grand comme la moitié de la France. On réfléchit, on tourne autour du véhicule, on fait l'état des lieux et du problème. Bon, la voiture n'est pas abimée (sauf la jupe, apparemment froissée), juste coincée, et la roue n'accroche pas. Passées les premières minutes de stress et d'angoisse, Fred à la bonne idée : chercher des pierres pour caler la roue, et lui permettre de reprendre de l'adhérence, afin de faire marche arrière, et remonter sur ce fichu cailloux, en prenant le risque de casser le marche-pied. Mais à ce moment, une seule chose en tête : sortir de là. Du coup, il part à la pêche aux pierres de bonnes tailles, suffisament grosses et plates pour fabriquer une mini-pente entre le dessous de la roue et le haut du cailloux, cinquante centimètres plus haut. Dans le lit de la rivière, ce n'est pas le choix qui manque. Elles sont toutes lourdes, et extrêmement chaudes, et il doit les jeter par terre au bout de quelques mètres pour ne pas se brûler. Plusieurs tentatives et essais sont necessaires. En outre, nous faisons attention, car l'Australie, c'est le pays où il y a le plus d'animaux venimeux au monde. Pas question de déranger un beau scorpion ou un serpent sous une pierre ou dans les feuillages sur le côté de la voiture, et dans lesquels nous sommes obligés de marcher. Manquerait plus que cela. L'idée nous semble concluante, et nous redonne de l'espoir. Impression que c'est le chemin à suivre. Nous avons raison, car après plusieurs essais, nous parvenons à trouver les pierres qui vont bien à mettre sous la roue, comme on peut, puis à côté, en stabilisant le tout avec d'autres, et en espèrant que tout cela ne glisse pas, ni ne crève le pneu (presque neuf et très épais, mais le cailloux est acéré sur son flanc extérieur). Fred remonte dans la voiture, fenêtres abaissées pour tenter d'entendre Audrey restée sur le côté pour le guider, malgré le bruit assourdissant du moteur. Nous espèrons aussi ne pas avoir abîmé le dessous de la voiture. Marche arrière enclenchée, voiture toujours très inclinée vers l'avant, c'est parti pour une tentative, en faisant monter le compte-tours pour avoir la force nécessaire. Echec. c'est parti pour une autre tentative, avec d'autres pierres agencées différemment. Après 20 minutes, cette fois, la roue tourne un peu moins dans le vide, et semble accrocher les pierres. Audrey fait signe de continuer et d'accélérer (par gestes, car Fred n'entend rien avec tout le bruit du moteur qui chauffe dans les tours). Audrey pense que le marche-pied va casser, mais la roue doit être sortie. Le radiateur à l'avant du véhicule crache d'un coup de la poussière, rouge, ingurgitée depuis que nous sommes immobilisées. Cela rajoute une touche de stress, vite disparue en comprenant que cela est normal. Fred accélère, sans à coups. La voiture bouge. Peur de caler. Pas évident de jouer du moteur et des pieds dans cette position, retenu par la ceinture de sécurité. Le même bruit de tôle que tout-à-l'heure se refait entendre. Il faut y aller, et c'est déjà une victoire de reprendre de l'adhérence. Bruit assourdissant. La voiture remonte sur le cailloux. Coup de frein pour s'assurer qu'il est bien passé. Oui. Ouf. Audrey dirige ensuite Fred pour repartir sur quelques mètres, toujours en marche arrière, et toujours incliné, dans la bonne direction, sur cet espace réduit, et se sortir d'affaire. Il ne s'agit pas de se mettre dans une nouvelle situation délicate. Coup de volant à gauche, coup à droite, au ralenti, sur à peine un mètre et demi. La voiture retrouve une position horizontale. Ca y est, c'est fini. On a réussi. Ouf. Et re-ouf. Soulagement énorme. Fred sort pour regarder les éventuels dégats. Par rapport à la situation et au bruit, ils sont minimes. La jupe gauche est un peu détachée de son rail de fixation, qui lui-même, placé sous la voiture, est plié dans sa partie avant. Ca se voit, mais ce n'est pas hallucinant. Rien d'autre n'est abîmé. nous verrons plus tard. Inutile de préciser que nous n'avons pas l'envie de continuer et de trouver un autre passage pour rejoindre Birthday Waterhole, pourtant à quelques kilomètres d'ici. Nous sommes clairement heureux que tout aille bien, globalement, par rapport à ce que cela aurait pu être. Nous reprenons donc les traces que nous avons laissées en venant, en roulant toujours aussi doucement, de peur que quelque chose arrive. Le retour vers la route goudronnée nous semble interminable. Nous imaginons si nous avions dû faire tout cela à pieds. Nous sommes encore néanmoins un peu sous le choc de cette galère. Il doit être 12h30 quand nous retrouvons le panneau à l'entrée de la piste, en gravier sur le dernier kilomètre parcouru. Bon, le point positif, c'est que nous aurons gagné en expérience de conduite de 4x4, en jugement, et ne serons plus débutants. Sentir la route lisse et calme en bitume nous procure une sensation de bien-être que nous n'avions pas imaginée connaître un jour !


Nous roulons pendant 30 minutes, et parcourons 40km, avant de nous arrêter à Ellerie Creek Big Hole. L'endroit, indiqué sur la carte des choses à faire/voir le long de la Namatjira Drive, est une piscine naturelle, entre des rochers, alimentée par un cours d'eau vital pour de nombreuses espèces du parc. Comme à Simpon's Gap, et à Stanley Chasm, se trouve ici une aire de pique-nique parfaitement aménagée, et respectueuse de l'environnement, en bois, avec plaques de barbecue, containers d'eau réchauffée par panneaux solaires, abris, toilettes propres... des infrastructures simples mais bien faîtes, et pratiques. Avant chaque site, nous avons vus - et nous verrons encore - des panneaux récapitulant l'histoire du lieu, les parcours et la difficulté des marches possibles, les mesures de sécurité à prendre, la faune locale.... tout est très bien fait. Ces aires sont toujours excentrées de la route. L'accès se fait après un ou deux kilomètres en voiture, après avoir quitté la nationale. Nous garons la voiture à l'ombre, et sortons nos ustensiles, ainsi que notre réchaud à gaz. L'endroit est là aussi presque désert. Nous ne croiserons qu'une ou deux voitures, tout au plus. Les mouches sont toujours là, et quand l'un prépare quelque chose (comme le poulet et la salade composée de ce midi), l'autre agite les mains devant pour éviter qu'elles ne se posent dessus. Le soleil tape fort, et c'est l'une des premières fois où nous recherchons constamment de l'ombre, tellement les rayons sont puissants et chauffent. Les alentours sont faits de végétation sèche, haute jusqu'aux genoux, ou d'arbustes adaptées aux terres semi-arides. Le sol est rosé, principalement en sable. Et le ciel toujours bleu, créant un beau contraste. Une fois notre repas terminé, nous décidons de faire la marche menant jusqu'au point d'eau, où il est possible de se baigner. Nous en avons tellement envie. Par plaisir, mais surtout pour nous rafraichir, car nous sommes plus que moîtes. La sueur perle un peu partout. Nous croisons un couple, arrivé il y a peu de temps, et revenant de l'endroit. En fait, celui-ci est à côté, à peine à cinq minutes, en suivant le sentier pavé. L'étang est joli, l'eau claire. Des canards font leur vie. Deux parois rocheuses d'une quarantaine de mètres tombent dans l'eau. Au fond, nous distinguons le cours d'eau qui arrive ici. Le bord est en sable, jaune et brulant. Nous nous déshabillons, nous retrouvons en maillot, et nous mettons à l'eau. Excellent. Le sol est toujours en sable (et non en vase), et nous n'avons rapidement plus pieds. Dans l'eau, nous sentons des courants d'eau froide passer entre nos jambes. Nous nageons, et restons une demi-heure comme cela. A part une anglaise ayant posé son hamac, nous sommes seuls. Puis nous sortons, séchons en quelques minutes, et reprenons la voiture. Direction toujours l'Ouest, pour continuer vers la fin du parc national, et en rejoindre un autre ensuite au sud dans 2 jours, puis un troisième (celui de Ayer's Rock, le rocher rouge du centre de l'Australie), encore un peu plus au sud. Nous parcourons 15km, et nous arrêtons à Serpentine Gorge. Du parking part une montée d'un kilomètre et demi, conduisant à un point de vue sur des gorges derrière la colline, et un beau panorama sur les montagnes des West Mc Donnell et la plaine que nous traversons en voiture depuis ce matin, s'étendant à perte de vue. Là encore, nous sommes seuls au monde. En haut, des panneaux expliquent la vie animale du coin, et la place ou l'histoire géologique du lieu dans la zone. Par contre, ça vente pas mal. L'heure tourne, et nous devons redescendre si nous souhaitons arriver à Glen Helen ce soir, c'est-à-dire l'étape du jour. Les mouches envahissent le dos de Fred. Une photo s'impose pour immortaliser cela. Mais avant de filer à notre point de chute, sur le trajet, nous faisons un stop à Ochre Pit. Ce n'est pas très loin de la route, et l'endroit ne demande pas beaucoup de temps. Heureusement, car il est 17h30, et il est temps de ne pas trainer si nous ne souhaitons pas arriver de nuit. Surtout que nous ne connaissons pas du tout les lieux, et n'avons pas encore nos repères. Nous arrivons là-bas, et faisons les 300m qui nous séparent de la carrière d'ochre à visiter. Une petite carrière, utilisée par les aborigènes pour extraire l'ochre, et dessiner des peintures religieuses et symboliques, souvent à même le corps. C'est donc une déclinaison de jaune, pourpre et blanc que nous découvrons dans la roche, les trois couleurs alternant dans des stries verticales (et non horizontales, comme pourtant souvent dans les strates geologiques). C'est surtout intéressant pour en apprendre sur la culture aborigène, plus que pour la carrière elle-même. Chaque couleur a une signification, et est utlisée à des fins spécifiques. Une signalisation discrète demande aux visiteurs de ne pas toucher les pierres, ni d'extraire l'ochre, sous peine d'amende. Nous faisons le tour, puis repartons.


Vers 18h30, nous bifurquons à gauche pour faire face à une grande paroi rocheuse, verticale, assez rouge, et arriver au pied, où se trouve le camping de Glen Helen (le Glen Helen Resort...qui n'a rien d'un complexe hôtelier balnéaire). Nous passons à la réception pour louer pour la nuit un espace "unpowered" (comprendre sans alimentation électrique). L'endroit est assez grand, avec une pompe à essence (sans rien autour), différents emplacements selon que vous ayez une tente ou un camping-car, un bar, des lodges, une piscine (pas très grande, mais quand même), et une cuisine extérieure, avec tous les ustensiles disponibles, un frigo, trois plaques au gaz, et une plaque chauffante pour faire cuire la viande (zone "barbecue"). Super. Par contre, pas d'internet, où à 5AUD l'heure (4 euros). De la glace est aussi disponible, nous en prendrons demain. Nous sortons nos aliments, et utilisons la cuisine. Mauvaise nouvelle, les deux barquettes où se trouveaient la viande que nous avions achetée ont pris l'eau dans la glacière (de la glace d'hier maintenant fondue). Pas grave, nous allons la faire cuire, en manger ce soir, et nous ferons réchauffer le reste plus tard. Il est 20h, et il fait maintenant nuit. Fin de préparation et dîner à la frontale donc, avec un couple d'allemands quadragénaires pas très bavards faisant comme nous à la table d'à côté, et avec qui nous partageons la cuisine pour préparer le dîner. Ici, tout le monde est à la même enseigne, car tout le monde est là pour la même chose, visiter les parc naturels, et adopte donc les mêmes trajets, horaires, et habitudes, en voiture, van ou camping car. Steack chips, vaisselle, puis installation de la tente, toujours à la frontale. Utilisation d'une prise disponible dans les toilettes, assez grandes pour accueillir une trentaine de personnes, pour recharger le temps que l'on peut la batterie de la caméra (on en profite). Le ciel au dessus de nous est magnifique. Malgré les quelques lumières du camping, certes pas très fortes, la Voie Lactée est parfaitement et immédiatement visible, et sur une longue tranche. Le ciel est véritablement recouvert d'étoiles. L'un des plus beaux ciels du voyage, et de notre existence. Ce n'est pas aussi fou qu'au Népal, mais assez remarquable, et à 360°, pas juste à la verticale de notre position. Nous en connaissons qui seraient, comme Fred, ravis. Avoir ce toit étoilé au dessus de nous donne une troisième dimension que l'on a pas souvent l'habitude d'avoir. Nous allons dans le bâtiment abritant la réception, le bar, et la salle à manger pour acheter une glace Magnum (c'est bon mais ça donne soif, et ici, en voiture, l'eau froide ne coule pas du robinet, mais est précieusement stockée dans la glacière.... cela est, et sera, un vrai boulot de refroidir l'eau, et en quantité suffisante quand il fait si chaud, au cours de notre périple dans le centre), et faire un premier tri des photos sur l'ordinateur. Il est 22h30, et allons nous coucher, pour la deuxième fois, dans cette tente qui nous plaît bien. Nous ouvrons les ouvertures latérales extérieures, afin de faire passer un peu d'air, et éviter de mourrir de chaud comme la nuit dernière. Ce sera un demi-succès, car le bruit claquant et irrégulier des volets imperméables battant au gré du vent nous réveillerons plusieurs fois jusqu'au petit matin. Une belle journée se termine, la première complète en autonomie. Les paysages, les sites visités, et conduire ici nous ont enchantés. Notre galère de ce matin nous paraît loin, mais nous nous disons que nous avons eu de la chance, même s'il y a à parier que nous devrons payer quelque chose à cause du marche-pied. Nous verrons bien, tellement d'autres choses nous attendent d'ici là.

 

 

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mar.

05

mars

2013

Récap 1 semaine dans le Centre Rouge... get ready

Article écrit à notre retour à Alice Springs, le 11 mars, après 6 jours passés sur la route....


Ca y est, nous revoilà. On vient de terminer la permière partie de notre périple en Australie. 6 jours passés dans le Red Center, qui, vous allez le voir, porte bien son nom. Il s'en est passé des choses. Camping, marches, visite de canyon, kangourous, grosses frayeurs/galères (les premières sérieuses du voyage), nationale à n'en plus finir au milieu de rien sur des centaines de kilomètres, 4x4 poussés dans ses limites et pistes de différents niveaux (de la piste en gravier au chemin rocailleux ou sablonneux, et très accidentée) sur des dizaines - et centaines - de bornes, ciels étoilés magnifiques et grosses étoiles filantes, lézards long comme le bras, cratère de météorites, canyons à la Lucky Luke, désert de terre rouge tout autour, une grande montagne au milieu... bienvenue dans le centre de l'Australie. En gros, plus de 1200 km entre notre arrivée et notre retour à Alice Springs. Nous, on a adoré, et on a senti tout de suite le changement de continent. On est dans un monde complètement différent, et on compte bien vous en faire profiter (encore faut-il que nous ayons une connexion internet).

 

 

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mar.

05

mars

2013

J2 - Still in Alice

Bon, ce matin, notre premier réflexe, c'est de regarder si le virement a bien été fait sur le compte d'Audrey. En France, quand nous nous reveillons, il n'est que 2h du matin. Les comptes bancaires n'ont donc probablement pas encore été mis à jour. Pourtant, la bonne nouvelle, c'est qu'une partie des fonds sont disponibles. Assez pour pouvoir louer le 4x4 pour une semaine, assurance "pare-brise et pneu" comprise, la seule en fait permettant de ne pas devoir faire une avance de 3000 AUD (soit 2400 euros) débitée immédiatement sinon. Après refléxion, nous décidons donc de changer nos plans : nous allons louer le 4x4 une semaine (et non 2 semaines), revenir le déposer à Alice Springs, puis louer une voiture classique pour descendre à Adelaïde (pendant la deuxième semaine), et poursuivre notre plan comme prévu (ce qui veut dire louer une autre voiture, déjà réservée, à Adelaïde, pour rejoindre Sydney). Le côté positif, c'est que cela va nous revenir moins cher, car nous n'avons pas besoin d'un 4x4 avec tente sur le toit pour parcourir les 1500 bornes reliant le centre du pays à Adelaïde. Le premier côté négatif, c'est que nous devrons trouver où nous loger pendant ce temps, bien que cela ne fasse que deux nuits, car nous avions prévu de dormir dans des motels à Port Augusta et Port Lincoln, deux grandes villes où nous allons sur la côte Sud (exactement à la verticale d'Alice Springs) avant de rejoindre Adelaide. Le second côté négatif, c'est que nous devrons donc revenir sur Alice Spring au lieu de descendre directement dans le sud. Et enfin le dernier, c'est que nous allons devoir réserver une voiture pour la semaine prochaine dès aujourd'hui, et prendre le temps de regarder ce qui est disponible et à quels prix. Pas question en effet de partir pour 6 jours, et revenir à Alice sans être sûrs de pouvoir descendre immédiatement vers le Sud. Il ne manquerait plus que l'on soit coincé ici. Déjà qu'hier, une des agences disponibles nous a prévenu qu'il ne louait que des 4x4. Bref, nous allons chez "Wicked", l'agence où nous louons le 4x4, et verrons après. Pas sûr d'ailleurs que l'on puisse racourcir le contrat initial sans frais. En fait, pas de problème, on peut même revenir sur notre décision en cours de route en leur passant un simple coup de fil. Il est 10h quand nous découvrons la voiture que nous allons avoir, pour 150 euros par jour, dans le parking extérieur à 30m du bureau : c'est un Mitsubishi Pajero V6 5+4 vitesses (un mode 2 roues motrices, et trois modes quatre roues motrices, en fonction des situations) repeint aux couleurs de Jurassic Park ! Il détonne à fond. Super fun. Il a une sacrée gueule. Et il a bien l'air de pouvoir affronter des terrains cabossés. On est conquis. A parcourir le désert, les routes inconnues et les campings de backpackers, nous allons faire fureur. Ca sent l'aventure. Tour du véhicule, état des lieux, présentation du fonctionement de la tente sur le toit, du réchaud, de la glacière, et des ustensiles de cuisine présents dans le coffre, et ça y est, nous sommes partis. Bon, pas pour très loin, on a encore des choses à faire avant de prendre véritablement la route. Comme par exemple faire des courses au "Coles", le supermarché local, pour remplir le coffre, afin de ne pas mourir de faim - et surtout de soif - pendant notre expédition. Juste avant cela, Fred va passer une demi-heure chez le coiffeur, et en profite pour glaner quelque infos. Comme le fait qu'il ne faille pas, comme nous l'a précisé le loueur, conduire de nuit, à cause des animaux qui traversent les routes. On comprend, mais nous découvrirons plus tard pourquoi il ne faut effectivement pas négliger cela. C'est que les routes du désert... sont effectivement désertes sur des centaines de bornes, et il n'y a pas comme chez nous de barrières sur les côtés. Les animaux - nombreux ! - ne se soucient donc pas de la route, et traversent n'importe comment. Vers midi, sandwich pris sur le pouce dans la toute petite galerie commerciale (les prix sont très chers ici) puis courses pendant trois quart d'heure. Fruits en conserve (mais ceux d'ici...fruits de la passion, mangues...), pâtes, pain, poulet mayonnaise en conserve (une première, oui oui), crudités, chips, deux réservoirs de 15l d'eau chacun, coca-cola en cannette.. et un poulet roti encore chaud (qui nous fera trois repas), ainsi qu'un bouteille de vin. Et bien sûr, élément indispensable quand il fait plus de 40°, de la glace, pour la glacière. Car ici, on emporte des sacs de glace de 3,5kg, pas autre chose. Au passage, dans les allées, nous découvrons quelques produits originaux comme des M&Ms à la noix de coco, ou les sauces sponsorisées par Paul Newman.


Dehors, nous chargeons la voiture, et organisons l'intérieur, entre nos sacs, les ustensiles et les courses. Comme hier, il fait chaud. Wayne, le type de la guesthouse, nous disait hier que le thermomètre était monté il y a deux semaines à 49°. Ouch ! Heureusement, ce n'est plus le cas en ce moment. Il doit faire entre 40 et 43°. Des perroquets blancs et rosés passent par dizaines au dessus de nous, en émettant un cri strident qui fait bien mal aux oreilles. Le ciel est d'un bleu parfait, une couleur qui nous rappelle étonnament celle du Sud de la France. Les rayons du soleil sont très puissants. Une fois tout cela fait, nous cherchons une station service. Le réservoir est en effet vide. C'est normal, nous devrons d'ailleurs le rendre vide également. Quelques tours dans les rues, conduite à gauche, rond point à l'envers, puis le plein. 90l de sans plomb. 140 AUD (115 euros). Les prix monteront au fur et à mesure de notre parcours, et que l'on s'enfonce dans les terres arides, où les pompes à essence ("petrol station") se feront de plus en plus rares. La voiture se conduit bien et le gros moteur souffle comme celui d'un camion. Les vitesses se passent avec la main gauche, mais dans le même sens que nous, et le clignotant est à la place des essuis-glace. Bien sûr, on se trompe plusieurs fois ! 


14h15. Retour dans les boutiques toutes proches pour, enfin, s'acheter chacun un des vrais chapeaux australiens qui nous faisait envie depuis si longtemps. Bref, être définitivement parés pour ce road trip. Nous retournons ensuite, au Alice Springs Secret's Travellers Inn, pour récupérer la chambre, chercher notre voiture sur internet, prendre une douche, et faire notre chek-out. Il est vrai, nous sommes très en retard. Wayne, nous le fait bien sentir dès notre arrivée et nous demande de libérer la chambre dans les dix minutes. Heureusement, nos sacs sont déjà prêts, et nous chargeons la voiture garée juste à côté. Première séance photos de notre Mitsubishi "Jurassic Park" Pajero. Impossible néanmoins de prendre la route de suite, puisque nous devons absolument trouver une voiture. Le site de Hertz étant défectueux nous nous rendons à l'aéroport pour se présenter directement au comptoir. L'agence ferme, et les prix sont le double de ceux d'internet. Retour en ville, à travers les 10km, bordés de sable et des fameux panneaux jaunes triangulaires avec un kangourou. Le ciel est maintenant uniformément tacheté de nuages blancs, flottant tous à la même altitude et à perte de vue. Direction la bibliothèque qui nous permet de nous connecter au wifi avant la fermeture, dans tout juste 10 minutes. Ce temps écoulé, nous allons nous asseoir sur le banc à côté de l'agence Wicked, fermée, où nous captons leur wifi, grâce au code que nous avions obtenu hier. Passage en revue des différentes offres, et nous trouvons rapidement notre bonheur, via autoescape.com. En dix minutes l'affaire est pliée. Ca y est, il est tard, les rayons sont bas, mais nous sommes prêts. Nous pouvons enfin partir. Il est tard, 18h20, et n'allons pas rouler beaucoup, mais au moins, nous serons sortis de la ville et libres dans nos têtes. Direction l'ouest. Nous découvrons la route. Une nationale, la Larapinta Drive, sinueuse, qui s'enfonce vers des contrées arides et inconnues pour nous. Quels décors, quelle végétation, quelles rencontres, quelles surprises, et quelles sensations nous attendent ? Nous roulons face au soleil, si bas qu'il nous éblouit et nous oblige à rouler au pas. Pas pour très longtemps, car seulement 24km nous sépare du "picnic area" de Simpsons Gap où nous prévoyons de passer la nuit, même si nous découvrons en y arrivant que le camping est interdit. De toute façon, c'est ça, retourner à Alice Spring ou conduire de nuit. L'endroit est évidemment désert. Par contre, l'infrastructure est développée, bien que petite, avec un centre d'information (nous croiserons le ranger l'ouvrant en allant nous laver les dents demain matin à l'aube), des toilettes propres et électrifiées, et un barbecue à gaz à disposition. C'est décidé, nous restons. Audrey n'est pas très à l'aise au milieu de la nature sauvage, sans électricité, pour cette première nuit dans l'outback à prendre nos repères. En allant aux toilettes, Fred croise un grand lézard immobile sur le mur. La nuit tombe vite. Nous nous dépêchons donc de monter notre tente, qui se déplie facilement et s'avère assez grande, et de préparer notre dîner (poulet rôti chips, dont Audrey révait depuis un mois). Les étoiles se multiplient, jusqu'à couvrir le ciel sur 360°. Une voute céleste différente de celle dont nous avons l'habitude (ici, pas de grande ourse). Superbe. Pour compléter, trois belles étoiles filantes nous saluent. Au milieu de quelques bruits bizarres, nous montons nous coucher. Il est 20h30. Il fait chaud, nous n'avons plus d'eau fraîche, et nous n'arriverons pas très bien à dormir.  

 

 

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lun.

04

mars

2013

J1 - Alice Springs, ville perdue

Bon, finalement, nous aurons notre 4x4 demain. Nous sommes donc restés aujourd'hui dans cette minuscule ville d'Alice Springs, sous le soleil du milieu de l'Australie, et sous ce ciel parfaitement bleu, avec cette lumière qui nous rappelle, pour la première fois du voyage, celle du sud de la France. Nous sommes allés collecter des documents sur notre itinéraire des prochains jours, tout en essayant de trouver un endroit où nous connecter à Internet, car l'accès au web est quasiment partout payant ici. Sauf pour 1/2 heure dans un bar local, juste à côté du Saloon de Lucky Luke photographié hier. Wayne, le gérant de la guesthouse où nous sommes, nous a néanmoins donné un code d'accès valable jusqu'à demain, sans frais. Cool. Petit bain rapide dans la petite piscine, puis apéritif vers 19h30, verre de vin à la main (nous nous sommes achetés une bouteille). Dans les rues presque toujours aussi désertes, nous croisons beaucoup d'aborigènes. Il semblent perdus. Nous trouvons leur visage triste. Quand on sait qu'à l'époque, ils ont été chassés de leurs terres, et mis de force à l'école par les catholiques dans des uniformes alors qu'ils vivaient presque tout nu dans la nature et en tribu. Leurs peintures sont vendues dans des galeries locales par des australiens. Etrange sensation de voir cohabiter deux peuples qui n'ont rien à se dire. Demain, courses pour avoir avec nous tout ce qu'il nous faut pour les 6 prochains jours, et départ pour le désert et les sites naturels à voir dans les 500 km à la ronde, en terminant par le célèbre Ayer's Rock, après King's Canyon. Ca va être sympa, et une première pour nous deux. Après Singapour et le luxe du Marine Sands, nous retrouvons la promiscuité. Nous aimons ces changements brutaux.

 

 

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dim.

03

mars

2013

Australia, here we are

Nous voilà en Australie. Arrivée à 4h30 du matin à Perth, dans le Sud-Ouest du pays, après un vol sans histoire où nous parvenons à dormir à peu près. Escale de 7 heures dans l'aéroport qui nous permet de dormir un peu ou de rédiger les articles des derniers jours, puis nouveau vol vers ce qu'on appelle le Centre Rouge, c'est-à-dire le centre du pays, entouré de désert sur un millier de kilomètres à la ronde, et atterrissage à Alice Springs, une ville connue que nous croyons être assez grande, mais qui s'avère après une balade un peu plus tard n'être composée que de quatre routes qui s'entrecroisent à un carrefour où se dresse notamment un saloon digne de lucky luke (vraiment, on est en plein cliché), dans lequel nous mangeons un bout ce soir. A côté, une rivière complètement asséchée. De l'avion, nous avions aperçu cette terre rouge tout le long du vol, en bas, à côté de mines à ciel ouvert ou de routes traçantes à travers l'immensité du désert. Environnement à l'opposé de celui d'hier. Rues désertes, complètement, mis à part quelques aborigènes se promenant de temps en temps, si différents des faciès asiatiques dont nous avons l'habitude depuis 3 mois. Températures toujours élevées mais climat sec. Ciel bleu. Odeur de pin et d'arbres désertiques. Nouveaux cris d'oiseaux, tout aussi inconnus. Dès ce matin, au lever du jour, la lumière était très différente de d'habitude. Et l'horizon nous paraissait loin, bas, alors que nous étions plutôt habitués à le voir plus haut, à cause de montagnes, d'arbres ou de buildings. sentiment et sensation très agréable d'avoir changé d'univers. Comme lorsque nous arrivions en Inde, ou que nous en partions pour arriver à Shanghaï, si différente. Une des rares fois du voyage où nous ressentons aussi fortement ce changement.


Dans les 15 prochains jours, il est probable que nous ne puissions pas nous connecter, quand on voit déjà ici à Alice Springs le prix ou la difficulté pour accéder à Internet. Pas d'inquiétude donc si pas de news de notre part. On voulait au moins faire le maximum pour partager quelques premières images et feelings de notre arrivée dans le pays des kangourous et des koalas. Le sol est rouge ocre, et les panneaux jaune indiquant la présence de kangourous traversant la route n'est pas une légende. Cela nous fait bizarre d'imaginer où nous sommes. Comme de regarder le ciel et se dire que la voûte céleste n'est pas la même que d'habiture. Ici, pas de grande Ourse par exemple. Il y en aura surement bien d'autres.

 

Nous serons sur la route avec un 4x4, à visiter le centre Rouge, puis à descendre pendant 5 jours du centre vers Adelaide en pensant par Port Lincoln pour faire un peu de pêche sportive...

 

PS : dans l'avion en partant de Singapour, nous avons demandé en montant à bord si nous pouvions être surclassés car nous étions (soi-disant) en lune de miel.. résultat : pas de surclassement, mais 4 coupes de champagne à peine installés, et à l'arrivée, une bouteille de champagne donnée discrètement par le chef de cabine.... thanks Quantas ! 

 

 

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