mar.
01
oct.
2013
Y'a pas à dire, les king size beds, c'est quand même sympa. Et le matelas est top en plus. Pas le temps de trainer cela dit, on a de la route aujourd'hui. Nous partons ce matin pour Yosemite, notre premier parc, au sud de notre position actuelle. L'idée est de le traverser, puis de rejoindre Sequoia dans quelques jours, et d'arriver à Vegas en passant par la Death Valley. Il paraît qu'arriver là-bas après avoir traversé pendant des heures le désert plat de la Vallée de la Mort est terrible. Depuis Vegas, nous irons ensuite visiter les parcs de l'Utah, du Colorado, et de l'Arizona. Nous avons en tout une vingtaine de jours.
Après avoir mis en ligne un article, nous chargeons la voiture, direction le Visitor Center du coin, afin de se renseigner sur la meilleure route à suivre, et savoir si l'entrée Est de Yosemite est ouverte. Le temps est magnifique, et donne des reflets bleus turquoises au lac. On comprend mieux pourquoi tout le monde est en émoi sur ce plan d'eau, qui n'était pas si fantastique hier en arrivant. Nous faisons du coup un arrêt rapide à une centaine de mètres du motel, au milieu de quelques grands arbres, pour prendre une ou deux photos. Le visitor Center n'est pas très loin, et nous y sommes à peine 5 minutes après. Et là, c'est le drame. On nous annonce que les parcs nationaux sont fermés pour une durée indéterminée. La raison ? Le Shutdown du gouvernement. Le budget n'ayant pas été approuvé par le Congrès, des centaines de milliers de fonctionnaires sont en chomage technique. Et les premiers concernés sont ceux travaillant dans les parcs nationaux. Pas un n'est ouvert. Clairement, il ne sert à rien d'aller à Yosemite aujourd'hui. Ceux dans le parc ont d'ailleurs deux jours pour en sortir. Le type derrière le desk est sympa, mais ne peut rien pour nous. Et personne ne sait quand ils vont ré-ouvrir. C'est donc l'inconnu. Déception. Il se pourrait bien que nous ne voyons pas du tout les parcs, alors que nous avons prévu de rester presque deux mois aux USA spécifiquement pour les voir, et avoir le temps d'en profiter. Dire que nous aurions pu du coup passer plus de temps autre part, voire voir un autre pays à la place. Mais bon, c'était bien sûr impossible à prévoir. Nous sommes quand même un peu abattus, car nous n'avions pas du tout envisagé de ne pas les voir. Cela signifie aussi que nous devons re-programmer les 3 prochaines semaines. Pas les 3 prochains jours. Il va falloir s'adapter. Et qui sait, peut-être cela va réserver des surprises, et nous faire découvrir ou rencontrer de nouvelles choses ou personnes. De toutes façons, pas le choix. On va bien trouver des choses à faire, mais pour le moment, il s'agit d'encaisser le coup, et d'imaginer ne PAS visiter les parcs. Bye bye surement la belle boucle que nous avions prévue. Une pillule un peu dure à avaler, tant nous étions pressés de les voir. Nous espèrons quand même que la situation va se débloquer. On connait les américains, leur pragmatisme, et la manière dont ils s'adaptent rapidement, et trouvent des solutions. On y croit un peu, mais pas trop quand même. Nous avions bien entendu parler rapidement de ce blocage hier soir, en regardant quelques news dans le lit avant d'éteindre la lumière, mais nous n'en avions pas compris l'ampleur. Il faut dire que cela venait d'arriver depuis à peine quelques heures. Bon, on fait quoi du coup, puisque tous nos plans sont changés ? Déjà, prendre un café en face, pour réfléchir, avec les cartes pour revoir les itinéraires. Au soleil si possible. Et ça donne quoi ? On reste ici un jour de plus, en avançant sur le site, afin de voir où cela en est ce soir ou demain, et peut-être pouvoir partir demain ? On va à Vegas, afin d'y être ce soir, même s'il est midi, et qu'il y a 8 heures de route ? Aller à Vegas demain, y rester quelques jours, comme prévu initialement, et voir ensuite ? Pour éventuellement revenir sur Yosemite, Sequoia, et les autres, même si cela rajoute un bon millier de kilomètres ? On réfléchit. On envisage plusieurs possibilités. Pas facile quand même de se dire qu'on ne verra rien des parcs. On ne va quand même pas retourner à San Francisco, ou à Los Angeles. Nous avons la voiture jusqu'au 23 octobre. Nous devrons la rendre à San Diego à cette date. Après 20 minutes, notre choix est fait. Nous restons un jour de plus ici. Nous verrons demain, et si rien n'a avancé, nous partirons sur Las Vegas, afin d'être dans l'action, ne pas attendre que le temps passe, si ça se trouve inutilement, et faire quelque chose de sympa, qui nous apporte de l'énergie. Définition de l'adaptation. Trouver une solution, laisser passer l'amertume (on est en plein dedans), et rebondir. C'est quand même con d'être là à commencer un road-trip dans les parcs et de tout devoir remettre en cause. Privés de parcs. Fucking shutdown.
Nous retournons donc au même motel, et reprenons une chambre pour cette nuit. Nous appellons quelques amis disponibles sur Skype, même si nous ne sommes pas dans la meilleure des formes. 3 heures passent, bien qu'il soit minuit à Paris. Nous partons manger un bout au Mac Donald d'à côté, faisons un tour rapide sur le bord du lac pour prendre un peu l'air, puis retournons au motel, et travaillons sur le site. Autant utiliser le temps que nous avons. Vers 18h, nous mettons les infos. Bien sûr, toutes les chaînes parlent du shutdown. Indépendamment de ce qui nous arrive, c'est interessant d'être là, aux USA, au coeur de cet évènement. Un peu comme quand Fred était là pendant l'affaire Lewinsky. Ecouter les analyses, voir comment le sujet est traité, et apprécier la pugnacité de certains journalistes, qui posent les bonnes questions, et ne laissent pas les politiques en face fuir les réponses, ou se dégonfler (jusqu'à les mettre vraiment mal à l'aise. Ici, le politique est dans le siège, doit répondre aux questions et est poussé tant qu'il reste vague, est mis sous pression... on est loin des interviews convenues et plan-plan de notre pays). Mais rien n'a l'air d'évoluer en notre faveur. C'est pour l'instant le statut-quo. Il y a fort à parier que la situation n'aura pas évoluée demain, d'autant qu'une autre échéance, bien plus importante, se profile le 17 Octobre, concernant le plafond de la dette US. Un moment clairement historique. En bas du petit écran, un compteur indique le nombre d'heures écoulées depuis le début du blocage. Pour l'instant, c'est "Day 2" du shutdown showdown. Nous pensons aux personnes arrivées il y a quelques jours pour visiter les parcs en voyage organisé, avec les hôtels de réservés. Pffff. Tous les musées du pays ont aussi fermés, et 70% des employés des services secrets ne vont pas être payés. Heureusement, nous, nous avons une voiture, et rien n'est réservé. On se demande si nous n'allons pas aller à Chicago, la Nouvelle-Orléans, ou au Mont Rushmore. Nous avons trois semaines, donc pourquoi pas. Bon, c'est vrai, ça fait loin quand même, surtout qu'il faudra revenir. Nous n'aurions pas eu la voiture, nous aurions peut-être pris un avion pour aller aux Bermudes, dans les Bahamas, ou autre part.
Le temps passe. Nous retournons au supermarché en face chercher les mêmes lasagnes qu'hier, et les mangeons en travaillant sur le lit. Nous regardons aussi les shows à Vegas, afin de rêver un peu, et voir lesquels nous attirent. Il est 23h30. Nosu regardons aussi les réductions pour les chambres d'hotels, puisque nous sommes mardi soir, et que certains sites de promotions sont mis à jour cette nuit. Nous réservons ainsi deux nuits au Luxor, afin de savoir où dormir demain soir, ainsi que deux places pour le spectacle de David Copperfield, après-demain, que Fred avait adoré il y a une dizaine d'années en le voyant à Paris. Nous travaillons encore un peu. Finalement, deux heures passent. Extinction des feux. Nous avons bien fait de rester ici aujourd'hui. Nous n'avions jusqu'à présent pas eu beaucoup de galères pendant le voyage. Il aura fallu attendre la fin pour rencontrer peut-être la plus grosse. Shit happens.
sam.
28
sept.
2013
La nuit à dormir dans le coffre de la voiture s'est plutôt bien passée. Non, ce n'est pas très moelleux. Non, nous n'avons pas trop mal au dos. Et oui, nous étions allongés. Bref, ça a été, et nous sommes prêts à recommencer s'il le faut. Nos serviettes étaient arrangées de façon à empêcher la lumière de passer, et ça a plutôt bien marché.
Nous nous sommes réveillés à 9h, comme les autres jours en fait. Nous avalons un bout de cake, en découvrant le camping, de jour, et buvons un peu de jus d'orange sur la table à disposition, juste à côté de la voiture. Lavage de dent dans la salle de bain du camping (tiens, les douches sont payantes ici, pas comme en Australie), et nous partons vers St. Helena, à à peine quelques kilomètres, en forme pour découvrir la Napa Valley. Première destination : Corison Wineries, là où nous nous sommes rapidement arrêtés hier en fin d'après-midi. Nous pensions prendre un rendez-vous pour la fin de matinée, mais il y a de la place tout de suite. Nous voilà donc à 10h30 du matin à faire une dégustation verticale de 6 vins. Allez, on ne va pas rentrer dans les détails, un article est consacré à la journée autre part sur le site.
Pour ceux qui n'auront ni le temps ou l'envie de le lire, le reste de la journée se déroule comme suit. Deux heures plus tard, direction Robert Mondavi Wineries. Promenade dans la propriété, tour dans la boutique, et départ une heure après, pour aller voir le deuxième domaine de la famille, terre du vin "Opus One". Après un arrêt à l'office du tourisme, qui n'aura pas servi à grand chose et où les deux personnes ne sont pas très aimables ni serviables, nous déjeunons en terrasse, dans le centre de la petite ville, presque en plein soleil. Il fait beau, et chaud. Les verres d'eau fraiche sont clairement les bienvenus. A 16h, nouvelle dégustation, cette fois-ci chez Heitz Wine Cellars, apparemment des amateurs de terroirs eux aussi. Puis balade en voiture dans differents autres domaines, sans néanmoins s'arrêter pour déguster.
Vers 17h, nous ne savons plus trop quoi faire, les domaines fermant tous les uns après les autres. Nous hésitons, pensons à rester et à redormir dans la voiture, mais décidons finalement de partir vers Sacramento, afin d'avancer vers le lac Tahoe, notre prochaine destination. Il faut dire que nous avons un sentiment mitigé sur la Napa, et n'avons pas plus envie que cela de continuer demain, même si les deux américains d'hier soir nous ont proposé de déjeuner avec eux. Nous privilégions l'option qui nous permet de gagner du temps. Notre raisonnnement : mieux vaut avoir un jour de plus quelque part. Deux heures plus tard, nous sommes dans une chambre d'une guesthouse de Sacramento, trouvée sur le Lonely Planet. La bâtisse est impressionnante, dans le plus pur style victorien. Au fait, Sacramento, voilà bien une ville dont tout le monde connait le nom, mais sans vraiment savoir pourquoi. En tout cas, nous, on est vraiment incapable de savoir pourquoi ce nom nous parle. C'est marrant d'ailleurs de se dire qu'on est ici, à Sacramento. Nous n'arrêtons pas de répéter le nom de la ville. Ca sonne bien non ? La guesthouse est immense. La ville est calme, les rues sont quasi-désertes. Nous sommes garés juste en face. Nous dînons à 20h20, installés en terrasse d'un restaurant choisi au hasard, après avoir tourné un peu pour faire un tour. Il fait vraiment bon, environ 22,37°C. Nous sommes en t-shirt, et il n'y a plus de vent contrairement à SF. Retour ensuite à la guesthouse, et écriture d'un article ou deux avant de nous coucher.
ven.
27
sept.
2013
Çomme prévu, c'est aujourd"hui que nous partons de San Francisco. Il y a cependant encore deux trois choses à faire avant de quitter la ville, principalement des endroits à voir que nous n'avons pas eu le temps de visiter les jours précédents. Check out à 10h, rapide, et nous voilà libres de rejoindre en voiture Lombard Street et sa célèbre portion en lacet, descendue avec la Mustang le jour où nous étions arrivés en ville. Alors que les rues de SF sont généralement droites, comme souvent aux USA, un petit bout de Lombard ressemble à une route des Alpes, en version miniature, faîte de lacets s'enchainant sans aucune ligne droite. C'est mignon, très pentu, et bordé de fleurs. L'endroit est célèbre, et a été vu par exemple dans certains génériques de séries télé, ou pratiquement dans tous les films ayant lieu à San Francisco. Nous souhaitons immortaliser cela en photo, que ce soit en haut ou en bas de ce qui ressemble surtout à une allée. Pas mal de touristes sont là, et font comme nous. Les cable-cars passent juste en haut, et Alcatraz est bien visible depuis le carrefour, sur la gauche. Nous garons donc la voiture, continuons à pieds, et descendons cette partie de la rue. Nous pouvons rester garé 3 heures, et souhaitons faire un tour du quartier, avant de prendre un cable-car pour revenir ici. Il fait très beau, bon, et la journée est superbe. Nous descendons les lacets en marchant, en regardant les voitures passer au ralenti en négociant les tournants, restons un peu en bas pour voir la rue sous un autre angle, puis continuons, tournons à droite, et rejoignons les quais, Fisherman's wharf, à l'ouest du Pier 39, pas très loin, où nous étions d'ailleurs hier soir, sans en avoir vraiment profité. De jour, en tous cas maintenant, c'est bien plus animé et vivant. Nous nous retrouvons au milieu d'un port de pêche de taille raisonnable, avec de petits bateaux multicolores, des restaurants (dont l'un nous attire, mais nous n'avons pas faim. Voir la rubrique "bouffe"). Nous croisons à un feu une superbe Cadillac Impala rouge, modifiée dans le plus pur style californien, abaissée, "tunée" façon "lowrider". Le niveau de finition et de détails est superbe. Ca claque. Nous marchons un peu, nous approchons de la zone de pêche et des navires, et tournons ensuite à droite, sur Hyde Street Pier, en voyant des bateaux historiques à quai, comme un superbe trois mats de la fin du 19ième. C'est le "Balclutha", reliant à partir de 1886 la côte ouest à l'Europe, en passant par le Cap Horn. A côté se trouve un autre beau navire, le "Eurêka" (1890). Nous pourrions monter à bord pour quelques dollars, mais nous n'avons pas trop le temps. Dans l'eau, quelques personnes agées nagent et font quelques brasses. En face, nous apercevons Fort Mason, que nous avions contourné avant-hier, et sur notre gauche, une petite plage. Tout ça sent les vacances. Nous restons sur le ponton un gros quart d'heure, rentrons dans un petit hangar pour observer un vieux bateau en rénovation, puis retrouvons la rue de tout-à-l'heure. La Cadillac rouge est d'ailleurs là, garée en évidence. Nous en profitons pour discuter un peu avec le propriétaire, qui n'avait pas grand chose à faire aujourd'hui, et s'est dit qu'il allait faire un tour avec sa voiture. C'est un passioné, qui participe à des concours de voitures. Il ouvre le capot pour nous montrer d'une part les chromes installés sur le moteur, et d'autre part la décoration intérieure, toute rouge bien sûr, faite de dessins de femmes en sous vêtements. Les détails qui font la différence, comme les petits dés remplaçant les loquets de fermeture des portes. Les gens qui passent s'arrêtent tous pour prendre quelques photos. C'est clair qu'on ne trouve qu'ici, et particulièrement en Californie, ce genre d'engins. Nous remontons ensuite un peu la rue, et partons prendre les fameux cable-cars. Il est 12h30. Nous sommes loin d'être les seuls dans la file d'attente, arrivés au terminus d'où partent les wagons. Nous prenons notre ticket à 6$ (tarif unique), même si nous ne sommes qu'à deux stations, faisons la queue, attendons un peu, puis pouvons, enfin, monter à bord. Nous choisissons de rester debout sur la petite plateforme latérale, pour profiter et regarder dehors, plutôt que de nous asseoir à l'intérieur. Moins de 10 minutes de trajet, sympathiques (il vaut mieux bien tenir la rampe, car ça grimpe sec), et nous voilà de retour en haut de Lombard Street, en haut des lacets, afin de récupérer notre voiture garée pas très loin dans une rue tout aussi pentue.
Nous les empruntons une dernière fois, en voiture, et décidons d'aller déjeuner dans Fillmore Street. Il est 13h15. Nous nous installons à une terrasse. L'atmosphère du quartier est agréable, avec toutes ces petites boutiques et restaurants. Une fois notre salade et un burger engloutis, nous cherchons un Starbucks pour nous connecter à Internet, et savoir où se trouve le "best buy" le plus proche (une chaine très connue dans le pays de grandes surfaces style Darty où les prix sont normalement plus abordables qu'autre part) afin d'acheter un GPS. Cela revient en effet bien moins cher d'en prendre un par nous-même, plutôt que d'en louer un avec une voiture. A Los Angeles, le GPS nous a bien aidé, et ce sera de nouveau le cas à coup sûr. Et comme nous avons encore plus d'un mois, et allons louer une autre voiture à San Diego, la reflexion est vite faîte. Une fois trouvé et arrivé sur place, à dix minutes de là, nous prenons le premier prix, qui suffira amplement pour ce que nous voulons faire. Tant pis si nous n'avons pas les cartes d'Europe, que nous pourrons acheter ultérieurement en cas de besoin. Nous repassons devant le Fillmore Auditorium, puis partons dans le quartier de Castro, le dernier avant de véritablement quitter la ville. Là-bas, des drapeaux arc-en-ciel flottent un peu partout, accrochés aux poteaux ou étendus sur des balcons. Nous sommes dans le quartier gay de SF. Pourquoi avoir fait ce détour ? Pour répondre à certains de nos lecteurs en fait. Pas très loin, se trouve la fameuse "maison bleue", évoquée par Maxime Leforestier dans une chanson des années 70. Il fallait donc la trouver. Par contre, on ne vient pas à pieds, ça fait trop loin. Nous passons par la place Harvey Milk, du nom du politicien homosexuel qui amena pour la 1ère fois l'homosexualité au devant de la scène, assasssiné en 1978. Encore une fois, San Francisco a été et reste une ville à l'origine de bien des mouvements. Tiens, en passant, et en cherchant la 18ième rue, une rue sur le côté est barrée, et remplie de policiers, avec la ligne jaune interdisant de passer, comme dans les films. Ca s'agite sec. Impossible de ne pas remarquer qu'il se passe quelque chose. Quoi ? Nous ne savons pas, car nous ne faisons que passer en voiture, mais un camion de police "Bomb Squad" est stationné. Du sérieux apparemment. Il est 15h35 quand nous nous arrêtons enfin au 3841 de la 18eme rue. Une rue banale en fait. Et la maison, toujours bleue, ressemble à toutes les autres. Pour la petite histoire, pendant l'époque hippie, les habitants de cette maison, plus ou moins des squatteurs ayant déserté le Vietnam, avaient envoyé des dessins à Maxime Le Forestier (qui avait séjourné dans cette maison auparavant). Ne parlant pas un mot d'anglais, il écrivit alors cette chanson aujourd'hui célèbre, et la leur envoya pour les remercier. Au tout début, elle n'était pas destinée à être enregistrée, encore moins à devenir un succès. Nous prenons quelques photos, notamment de la petite plaque commémorative posée près de la porte du garage, en souvenir. Comme nous, un autre couple de français est venu la photographier. Nous restons quelques instants, puis partons mettre de l'essence, et décollons pour de bon vers la Napa Valley, à une grosse cinquantaine de kilomètres de SF.
Allant vers le nord, nous repassons par conséquent le Golden Bridge, que nous retrouvons avec plaisir, une toute dernière fois. Emotion en roulant dessus, le moins vite possible, même si cela prolonge les larmes d'Audrey. Dernières vues sur Alcatraz, à droite, et sur downtown. Dommage de ne pas être en cabriolet, pour pouvoir lever la tête et admirer le passage sous les grands piliers rouges.
20 minutes après, nous sommes bloqués dans des fucking embouteillages. Il n'est pas si tard pourtant. Pas grave, nous voilà repartis en road trip, pour 3 semaines. Une fois la Napa visitée, ce sera direction les parcs nationaux (nous n'allons pas être déçus trois jours plus tard à cause du shutdown... mais ça, aujourd'hui, personne ne s'y attend ni n'en parle). Trop bien, et différent. La highway 101 défile. Nous suivons les instructions du GPS, et changeons d'autoroute, direction Sacramento. Tant mieux, cela permet de laisser les bouchons derrière nous. Après une petite heure, à rouler sur une 5 voies, puis sur une route double-sens, nous apercevons les premières vignes. Nous entrons en fait dans la Sonoma Valley, une région viticole mois connue que la Napa, où nous pensons être au début, avant de nous arrêter dans une "winery" pour prendre quelques infos, et savoir où nous pouvons dormir ce soir. Pas là où nous sommes garés en tous cas. Du coup, et devant le fait qu'il y a peu de monde et que le Visitor Center est fermé, nous repartons. Nous arrivons peu après dans la Napa, à 18h10, passons devant la célèbre propriété Mondavi, et 5 minutes après, en suivant la route qui traverse apparemment la plupart des vignobles, rentrons dans Corison Wineries, que nous avons prévu de visiter, sur les conseils de Lorin, avec qui nous avions dîné vendredi soir. Malheureusement, vu l'heure, les visites sont terminées. Nous rencontrons néanmoins le propriétaire, William, très sympa, assis sur son tracteur (c'est la saison des vendanges) qui nous conseille de revenir demain matin à l'ouverture, vers 10h, pour pouvoir nous trouver un horaire. Nous n'avons en effet pas pu fixer un rendez-vous par mail, pour des raisons principalement techniques. Nous repartons alors, après avoir regardé de plus près les vignes, à la recherche d'un endroit pour dormir ce soir. Ce ne sera pas facile. A 19h40, après nous être arrêtés en ville et avoir constaté que la plupart des motels sont complets et/ou à 150$ par nuit, nous suivons les conseils du Lonely Planet et faisons une trentaine de kilomètres en plus pour trouver une auberge apparemment très agréable, et surtout abordable. L'occasion de découvrir "l'arrière pays", et de passer sur de petites routes sinueuses à travers des vignes, au milieu de rien. Sur le chemin, une biche, puis un peu plus tard un cerf, sont sur le côté, à quelques mètres, en liberté, restant immobiles quelques dizaines de secondes avant de s'enfuir, dans la pénombre du crépuscule. Malheureusement, l'endroit, que nous trouvons perdu dans une forêt, est privatisé pour 3 jours. Et malgré quelques coups de téléphone que les propritétaires passent pour nous aider, impossible de trouver un toit à moins de 200$ la nuit (sachant que les prix tournent plutôt autour de 300$). Nous décidons alors de nous rabattre sur le camping, à 35$, l'unique autre choix possible, même si nous n'avons pas de tente. Nous dormirons dans la voiture. Cette dernière à beau ne pas être 4x4, nous, nous le sommes. Après avoir découvert notre espace, nous repartons directement dans la ville de St Helena, en plein centre de la Napa Valley, pour aller dîner dans un restaurant qu'un commerçant nous a recommandé, le "French Blue". L'endroit est très agréable, feutré, chaud, classe. Nous nous installons au bar, faute de place en salle (c'est fou le monde qu'il y a en ce moment dans la Napa), où nous rencontrerons un peu plus tard 2 américains très sympa, avec qui nous passerons une agréable soirée. Question bouffe, c'est au top. 23h10. Après quelques verres de blancs, offerts par nos amis, nous regagnons le camping, apercevons un putois sur le bas côté de la route, et aménageons - éclairés par la lumière intérieure de la Nissan - comme nous pouvons le coffre, en rabattant les sièges arrière, pour une nuit improvisée. C'est l'aventure, c'est plein de contrastes et de surprise, et même si c'est roots, nous aimons.
jeu.
26
sept.
2013
Ce matin, nous partons 60km au sud de la ville, dans une partie de la Californie bien connue, à côté de laquelle nous étions passés en arrivant de Los Angeles. Un endroit unique, qui a toujours joué un rôle actif dans le dynamisme économique et scientifique des Etats-Unis : la célèbre Silicon Valley.
A 10h, c'est le départ. Direction en premier lieu la ville de Palo Alto, pour voir l'une des plus prestigieuses universités au monde, Stanford. Nous y arrivons 1h30 plus tard. Nous traversons la ville, très agréable, rapidement. Le campus est immense, 32 km². Nous y pénétrons via l'une des grandes rues bordée de palmiers, en suivant les panneaux de l'université. Une vrai petite ville, sans les commerces. C'est vert, spacieux, agréable, propre, et ensoleillé. On dirait que tous les batiments sont neufs. Ils ont pourtant une centaine d'années. Pour vous donner une idée, Stanford est à l'éducation mondiale ce que notre Ecole Polytechnique est à la France. D'après le très suivi classement de Shanghaï, publié chaque année (http://www.shanghairanking.com/ARWU2013.html), qui fait référence dans la matière, Stanford est la meilleure université au monde, juste après Harvard, et devant le MIT. Et ce, depuis des dizaines d'années. En intégrant Berkeley et Caltech, ce sont trois des 6 meilleurs pôles d'enseignement au monde qui se trouvent dans la région. Par comparaison, Cambridge (la première européenne) est cinquième, Oxford est dixième, et l'Université Pierre et Marie Curie, la première française au classement, 37ième. On comprend tout de suite mieux la quantité de neurones présents au mètre carré, le niveau de production scientifique, et le nombre de cerveaux et de génies qui grandissent et se développent ici, tout comme le pouvoir d'attractivité - au niveau mondial - que cela représente. Et le must, c'est qu'une fois prêts, ils ont tout à disposition autour pour créer leur entreprise et réussir (accès au capital, parrains de renom, sponsors, technologie, laboratoires...). Les exemples ne manquent pas, et nous passerons devant le siège de quelques-uns en fin d'après-midi. Un vrai vivier d'entrepreneurs, de têtes pensantes, de chercheurs, avec l'infrastructure et le cadre adaptés. Actuellement, 18 prix Nobels enseignent ici, ainsi que deux membres de l'Académie Française. On comprend que les Etats-Unis distancent tout le monde en terme de recherche, de publications, de découvertes, et réussisent à transformer tout cela en start-ups et entreprises qui grandissent et deviennent des géants mondiaux, transformant notre quotidien (Google), ou innovant et découvrant de nouvelles technologies, se faisant racheter après quelques années pour des millions de dollars, que ce soit dans la découverte de vaccins, le séquençage d'ADN, la réplication de protéines, dans les nanotechnologies, le fonctionnement du cerveau, ou la physique des particules. Bref, un environnement ultra favorable à la réussite, dynamique, où tout est fait pour développer vos ambitions, sans parler de l'excellence de la formation dispensée par Stanford. C'est sûr, nous croiserons sans le savoir de futurs prix Nobels, ou les prochains créateurs d'une entreprise que tout le monde connaitra dans 20 ans. Avouons-le, il n'y a pas beaucoup d'endroits sur Terre où l'on peut se dire ça.
Nous nous garons à côté du Visitor Center, afin de prendre quelques informations sur ce qu'il y a à faire. Il est conseillé de rester stationné ici et de tout faire à pied, la majorité du campus étant réservée aux piétons ou aux vélos. Nous prenons la carte des lieux, et découvrons que bien des choses sont accessibles, comme par exemple les 19 bibliothèques (une par thème : pour les sciences, pour la litérature, les sciences sociales etc... chacune renfermant des documents exceptionnels, comme des textes de Newton, de Platon, d'illustres physiciens ou penseurs, tous accessibles aux étudiants sur demande pour leur recherche), renfermant 18 millions d'ouvrages. Une fois le parking payé, nous descendons la rue face à nous. Nous marchons tranquillement à travers les bâtiments ou les jardins, et arrivons devant la Hoover Tower. Au rez-de-chaussée, deux salles sont consacrées à une exposition sur Herbert Hoover, élève de l'école, et ancien président des États Unis (de 1929 à 1933). Nous prenons l'ascenseur du hall principal, accompagnés par un employé, et arrivons au 14eme étage. De là haut, nous avons une vue sur tout le campus : les bâtiments bien sûr, mais aussi les différents terrains de sport, l'amphithéâtre, ou les grands espaces verts. C'est grand. Certains toits sont équipés de panneaux solaires. Nous faisons le tour, en contournant un carillon, puis redescendons. Nous tournons ensuite sur la gauche, et rentrons dans une des bibliothèques, la Green Library, celle des "Special Collections & documents". Nous remplissons quelques papiers afin de pouvoir rentrer, et montons au premier étage. Dans un des couloirs, des études sur les phénomènes chaotiques, écrites et signées par Benoit Mandelbrot, ou d'autres sur la mise en equation du rapport entre la pression de la bouche et le son émis par une clarinette. La salle dans laquelle nous rentrons, silencieuse, ne représente qu'une partie des salles d'études. Nous découvrons, rangés dans des armoires le long des murs, quelques beaux et anciens livres. Certains datent du 15ième siècle. Dans une étagère du fond, au milieu de partitions d'opéras, entre les originaux de Beethoven ou Mozart, notre regard est attiré sur un livre de Rouget de Lisle, datant de 1791. C'est impressionnant. Nous demandons, sans trop y croire, s'il est possible de le voir. Le surveillant, très sympa et ouvert, ouvre alors la grille de protection et nous met le livre à disposition. Nous pouvons même - chose étonnante - le feuilleter, et trouvons comme nous le souhaitions la partition de la Marseillaise. Nous tournons les pages délicatement, conscients d'avoir entre nos mains une oeuvre rare, et pleine - c'est le cas de le dire - de portée. Le refrain est le même, en dehors d'une ou deux différences mineures. Cela nous fait bizarre de voir ce document, appartenant à la mémoire française, ici. Après avoir discuté un peu, et ouvert un livre énorme et vieux sur les parcs nationaux américains (les tout premiers clichés pris de Yosemite), nous ressortons ensuite pour continuer vers la boutique, où sont vendus livres et souvenirs estampillés aux couleurs de l'école. Nous passons par le coin des bâtiments scientifiques (astrophysique, nouveaux matériaux, sciences, énergie...), et rentrons dans Main Quad, une grande cour assez agréable, avec d'un côté l'église, et de l'autre, une ouverture sur The Oval, un grand espace vert. Nous poussons la porte de l'église, très colorée, dont nous faisons le tour au son de l'orgue. Il est 15h10 quand nous regagnons la voiture pour partir, après être passés devant des sculptures de Rodin, Les Bourgeois de Calais.
Nous retournons en ville pour déjeuner, bien qu'il soit déjà 15h20. Bonne nouvelle, c'est happy hour pour la nourriture, soit moitié prix. Super. Après quelques pas dans la rue commerçante, nous repartons sous le soleil pour une dizaine de kilomètres, vers Moutain View, là où se trouve le siège de Google. Une fois arrivés, les lieux ne sont pas simples à trouver. Nous demandons notre chemin une ou deux fois (il va falloir qu'on achète un GPS), et arrivons enfin devant les bâtiments. Nous ne verrons que les célèbres lettres colorées marquant l'entrée, comme nous le supposions. Ce sera la même chose pour les bâtiments de Microsoft, pas très loin. Quelques photos, pour enregistrer tout ça, et nous voilà ensuite partis pour la célèbre ville de Cupertino, où se trouve le siège d'Apple, que nous atteignons à 17h35. Là aussi, nous tournons pendant un bon moment avant d'arriver. Il y a en plus pas mal de circulation. Il est 18h, rien ne se visite, et la boutique ferme a 17h. Dommage (mais on s'en doutait, nous souhaitions surtout aller voir et nous dire que nous étions devant ces pôles de recherche qui font vibrer tous les geeks de la Terre), mais au moins, nous serons venus. Nous faisons le tour de la Infinite loop (la rue qui fait le tour du bâtiment principal), et à 18h20, nous reprenons la Highway 280, direction le nord, pour rentrer à San Francisco. Entre Google, Microsoft et Apple, nous aurons donc vu aujourd'hui les 3 sociétés les plus innovantes au monde, parmis celles qui attirent le plus les jeunes diplômés, les plus importantes en terme de valeur (le classement Interbrand sortira deux jours après), et celles qui ont eu le plus d'influence et ont le plus changé nos vies ces dix dernières années. Dire que c'est là que tout est né, est dirigé, et se crée. Nous sommes au coeur de la technologie mondiale.
Nous arrivons à SF à 19h20, un peu fatigués par la circulation. Pour notre dernière soirée, nous décidons d'aller sur les quais, à Fisherman's wharf, où nous ne sommes pas encore allés. S'y trouvent des stands de poissons, des boutiques de souvenirs, et peu de monde. Dommage que ce ne soit pas plus animé. En marchant, nous arrivons devant les portes d'un musée mécanique, dont l'entrée est gratuite. A l'intérieur, des jeux d'un autre temps, très anciens. Il est possible par exemple de jouer sur une machine du début du 19ème siecle pour guillotiner quelqu'un lors d'une exécution française, de regarder à travers des jumelles un petit strip-tease du même siècle, ou encore - pour les jeux les plus récents - de jouer à Pac man, ou avec quelques flippers. L'histoire des jeux de salle se trouve ici. C'est sympa, et inattendu. Nous y restons un moment, essayant pour quelques cents certains d'entre eux.
Ayant mangé assez tard, nous n'avons pas trop faim. Nous devons néanmoins consommer quelque chose dans un restaurant pour pouvoir faire valider notre ticket de parking, et profiter des deux heures gratuites. Nous allons du coup un peu plus loin, sur le Pier 39, pour manger une crêpe. Evidemment, hors de question de commander la simple crêpe au sucre, celle chocolat-banane-chantilly nous fait bien plus envie ! Nous profitons d'être là pour passer voir les otaries une dernière fois sur les petits pontons à côté. Comme tous les soirs, nous voyons la Coït Tower, située au dessus de la colline, éclairée en rouge, dominant la ville. Nous retournons à la guesthouse, et trouvons facilement dans Sansome Street une place gratuite jusqu'à 10h demain matin. Il est 22h. Nous choisissons des vidéos pour le site dans le grand salon, et quand la batterie de l'ordinateur atteint son niveau critique, rejoignons le dortoir. Nous éteindrons la lumière vers 1h du matin. Dernière nuit à San Fran'. Demain, un grand road-trip commence.
mer.
25
sept.
2013
Cette nuit, pour cette première dans le dortoir, nous n'avons pas très bien dormi. A cause de nos colocataires de chambrée. En plus de leur arrivée tardive et pas très discrète, nous nous réveillons un peu plus tard à cause d'un sommeil léger, et comprenons qu'il y a de l'action au dessus, bien que silencieuse. Heureusement, cela ne dure pas très longtemps.
Nous partons vers 11h, avec plus d'une heure de retard, afin de récupérer notre voiture sur O' Farell Street. Et ce ne fut pas facile. Il n'y a plus la voiture que nous voulions, à savoir un modèle 4x4, pour pouvoir faire un peu de hors piste dans les parcs nationaux, et retrouver les sensations que nous avions bien aimées en Australie. Un modèle équivalent est disponible (un mid size SUV), mais il n'est pas à quatre roues motrices. Nous nous rendons compte de cela dans le parking de l'agence. Nous revenons donc au desk, pour en discuter avec la personne avec qui nous avons finalisé l'affaire cinq minutes avant. Nous envisageons alors plusieurs possibilités, comme prendre un modèle plus petit, moins cher, et utiliser la différence pour payer partiellement la voiture que nous prendrons entre San Diego et LA, mais cela ne s'avère pas possible, ou très compliqué. Cela ne nous sert en effet à rien d'avoir un SUV (les "tout-terrains" urbain, fait pour la ville) s'il n'est pas 4x4. Autant avoir une petite voiture, moins chère. Sans grand résultat, ni alternative, après avoir pourtant passé 20 minutes à essayer, nous prenons la voiture proposée : une Nissan Rogue grise. En positivant, du coup, nous aurons assez de place pour dormir à l'intérieur quelques soirs, et éviter ainsi quelques nuits d'hôtels. Voilà qui nous rappellera l'Australie, non ? Nous partons donc un peu après midi de l'agence, et comme nous avons faim, décidons de retourner déjeuner vers Fillmore Street, que nous avions bien aimée hier. En fait nous nous arrêtons un peu avant, dans une rue qui paraît agréable. Notre part de pizza (fraîche, délicieuse) avalée, avec la salade qui va avec, nous reprenons la voiture pour aller visiter, entre autres, les parcs de la ville.
A 13h45, nous nous garons dans le quartier The Haight, à côté du Alamo Square Park, très fréquenté pendant la période hippie, et qui offre une belle vue sur la ville en contre bas. Juste à face, se trouvent aussi les Painted Ladies, des maisons victoriennes colorées, souvent photographiées comme symbole de la ville. Elles correspondent en effet à l'image que l'on se fait des maisons de San Francisco. Nous reprenons rapidement la voiture, et allons presque à l'extrémité ouest de la ville, pour rentrer dans le Golden Gate Park (mais situé, contrairement à ce que son nom laisse penser, assez loin du Golden Gate), dont l'extrémité débouche sur l'océan. La parc fait partie de la Golden Gate National Recreation Area, qui regroupe plusieurs parc de la ville (comme le Presidio, Fort Point, Fort Mason, le Lincoln Park ou encore l'île d'Alcatraz). Fondé en 1870, le Golden Gate Park compte 450 hectares, et fait 5km de long sur 1km de large. C'est en quelque sorte le Central Park de SF. Nous nous garons, et en parcourons une partie à pied. Nous passons ainsi à côté de terrains d'entraînement de baseball, du California Academy of Sciences (l'un des dix plus grands musées d'histoire naturelle au monde - comportant un aquarium et un planétarium - que nous n'avons malheureusement pas le temps de visiter), arrivons sur la place principale, face au De Young Museum (renfermant des collections d'art américain mais aussi africain, ou du Pacifique), et rentrons dans le jardin japonais qui le jouxte. C'est soigné, beau, effectivement très fidèle au Japon, avec de petits arbustes, un cours d'eau, des pierres servant de pont, un pont en forme de gros U inversé, un bouddha, une pagode, et un petit jardin de sable. Ce n'est cependant pas aussi propre qu'au pays du soleil levant. Un exemple ? Dans le cours d'eau et le petit étang, des feuilles mortes flottent. Des épines de pins mortes jonchent aussi l'herbe par endroit. Au Japon, tout était absolument nickel. Profitant du fait que notre billet est ré-utilisable toute la journée, nous le reventons à moitié-prix à un couple de français contents de faire une affaire. Nous continuons notre balade en montant un peu sur la droite, pour arriver au Stow Lake, et sa petite île au centre. Nous pourrions faire un tour de barque, mais préférons continuer. Nous remarquons quelques tortues dans l'eau, toutes petites ! Retour à la voiture, en longeant le jardin botanique. Nous passons par l'avenue John Kennedy, qui traverse le parc d'est en ouest. Petit arrêt photo devant le Conservatory of Flowers, la plus vieille serre en bois et en verre des États-Unis, qui abrite une collection de plantes tropicales. De l'extérieur, le bâtiment est assez joli, tout blanc au milieu de fleurs. Ayant vu pas mal de plantes tropicales au cours du voyage, et souvent dans la nature, nous continuons. L'arrêt suivant, sur le chemin, nous permet d'approcher des bisons. Oui. La première fois que nous en voyons. Inattendu à San Francisco, hein ! 7 ou 8 bisons sont en effet installés à quelques mètres de la route, dans une réserve, protégés par une grille. Ils sont assez impressionnants. Nous restons quelques minutes, la voiture garée juste à côté. Nous passons ensuite à côté d'un grand moulin à vent, marquant la fin du parc, face à une grande plage et à l'océan. Nous nous garons de nouveau, et allons faire quelques pas. Le vent nous dissuade cependant de descendre sur la plage. C'est par contre l'endroit et le jour rêvé pour les kitesurfeurs, comme ceux que nous regardons. Au loin, un gros porte-container se déplace doucement, sûrement en direction de la baie. Nous en verrons plusieurs un peu plus tard suivre son chemin et passer sous le Golden Gate, les marins probablement tous regroupés dans la salle de commandement, après leur probable traversée du Pacifique.
Il est 15h50, et nous suivons maintenant la côte sur la "Scenic Drive", indiquée sur notre carte. Nous sommes au nord ouest de la ville, et arrivons aux abords du Lincoln Park. Après avoir roulé le long du golf, nous voilà à 16h devant le California Palace of the Legion of Honor. Inspiré du musée de la Légion d'Honneur de Paris, il est dédié aux 3 600 soldats californiens morts pour la France pendant la 1ère guerre mondiale. Allez, on descend de la voiture et rentrons à l'intérieur. L'endroit rappelle assez certains bâtiments parisiens. Souhaitant visiter le musée et l'exposition consacrée aux peintres impressionistes, le vendeur derrière le comptoir est sympa, et nous fait comprendre discrètement qu'en revenant dans trente minutes, l'entrée sera gratuite. Thanks bro. Nous ressortons donc dans la cour, au soleil, où une statue d'un penseur, signée Rodin, est exposée. Bizarre. Nous pensions qu'il était dans le musée Rodin de Paris. Après vérification, il s'agit pourtant bien d'un des moulages officiels. L'originel est simplement d'une taille légèrement inférieure, mais celui-ci est bien signé Rodin. La demi-heure passée, nous pouvons rentrer sans payer, et profiter des lieux pendant 45 minutes, le musée fermant à 17h15. Nous décidons de nous consacrer au rez-de-chaussée, où sont présentées 80 œuvres de Rodin, et des tableaux de Van Gogh, Picasso, Dali, Matisse, Monet (avec les célèbres "Grand canal de Venise" et les "Nymphéas"), Rubens, El Greco, David, Rembrandt, Courbet, Degas, Renoir, Manet, Pissarro, Cézanne, Gauguin. Bref une belle surprise que ce musée. Nous partons à la dernière minute possible, après s'être extasiés devant les lumières de certaines peintures, et avoir tout de même le temps de survoler une salle consacrée à des mobiliers français (nous voyons par exemple un canapé ayant appartenu à Marie-Antoinette) et le sous-sol où sont exposées quelques pièces égyptiennes ou en porcelaine. Nous remettons le contact, en suivant El Camino Del Mar, une route qui traverse un quartier aux belles propriétés, avec de magnifiques vues sur le Golden Gate (bien que souvent partiellement cachées par des arbres), qui apparaît face à nous en arrivant au parc Presidio. Nous faisons une halte à un point de vue, puis à Fort Point (un ancien fort militaire) pour nous retrouver après 15 minutes de marche au pied du célèbre pont rouge. La vue est terrible, surtout en s'approchant de plus en plus, au bord de l'eau, jusqu'à avoir une belle vue d'en dessous, à regarder un paquebot ou des pétroliers passer dessous. C'est la fin de journée.
A 19h10, toujours dans le même parc, mais un peu plus loin en voiture, nous passons devant un cimetière militaire américain, façon mini Verdun, puis allons voir le Palace of Fine Arts, un superbe bâtiment (surtout avec les rayons presque horizontaux du soleil le transperçant et l'illuminant) directement inspiré des ruines romaines, et construit à l'occasion de l'exposition internationale de 1915. Devant se trouve un lac, où quelques cygnes ont élu domicile. C'est aussi ici que les mariés de la ville viennent généralement se faire photographier. Une scène du film Rock a été tournée à une trentaine de mètres du parking. Un édifice vraiment joli. Nous marchons dans les allées, passons sous les voutes, au milieu des piliers sculptés (mais pas très vieux), et en faisons le tour complet en marchant doucement. Nous rentrons alors à la guesthouse, en passant devant un autre fort, le Fort Mason, puis en arrivant devant le Pier 39. En tournant deux fois à droite, nous y sommes. Nous nous garons dans Sansome street, gratuitement, comme les autres fois. La journée fut remplie, et la balade agréable. Ca change quand même les choses d'avoir une voiture.
Tout cela nous a donné faim. A peine rentrés, nous nous connectons sur internet pour chercher l'adresse d'un restaurant japonais dont une "foodie" de San Francisco rencontrée il y a deux mois au Chili nous avait parlé, et nous voilà repartis dans le sud de la ville, chez "Eiji". Là encore, merci la voiture. Il faudra cependant attendre 20 minutes qu'une table se libère. C'est petit, perdu, bon et frais. Il est 21h40 quand nous repartons. Nous nous installons dans la salle commune pour choisir des vidéos. En discutant, la radio allumée, nous réalisons que cela fait 21 jours, soit trois semaines, que nous sommes aux États-Unis. Un bail en fait. Nous n'en avons pas du tout, mais vraiment pas, l'impression. C'est fou ce que ça passe vite. Ca doit être bon signe.
mar.
24
sept.
2013
Allez, on ne change pas le programme gagnant : réveil, petit déjeuner dans la salle toujours aussi lumineuse (il est vraiment bien le petit dej ici, avec les bagels, l'appareil pour les couper en deux, la confiture...), et paperasses, surtout côté Audrey. Tout cela nous amène à midi, heure du départ. Aujourd'hui, nous devons passer à l'agence de location de voiture pour vérifier que notre réservation faite sur internet a bien été prise en compte, car notre carte bleue n'a pu être enregistrée, et nous ne sommes donc pas sûrs que tout se soit bien passé. Nous nous dirigeons donc vers Union Square, nous arrêtons déjeuner dans un "dinner" assez sympa, et qui rappelle comme souvent les épisodes d'Happy Days, puis trouvons l'agence Thrifty. En 5 minutes, tout est réglé, et nous pourrons revenir demain à 10h pour prendre les clés de notre jeep Liberty. Nous voulons en effet avoir un 4x4 pour pouvoir sortir des routes goudronnées, à la manière de l'Australie (sans l'enlisement si possible).
Nous souhaitons aujourd'hui découvrir d'autres quartiers de la ville, et notamment Japantown. Oui, il y a bien un quartier japonais. C'est vrai que les côtes de l'archipel nippon sont en face ! Nous empruntons donc Geary street vers l'ouest. Les rues montent et descendent presque tout du long (comme toujours ici), et nous mettons pratiquement une heure pour arriver sur les lieux. Juste avant, nous passons devant l'imposante cathédrale St. Mary, pouvant accueillir 2400 fidèles. Son architecture est assez particulière pour une église, très moderne d'extérieur, et où, à l'intérieur, les bancs disposés en cercle autour de l'autel. Nous en faisons le tour, apprenons qu'elle a été construite pour remplacer la précédente, brûlée pendant l'incendie de 1962, et continuons notre route. Nous commençons alors à voir des inscriptions en japonais, comme par exemple sur des bandeaux accrochés aux lampadaires. Pas de doute, nous approchons. Nous rentrons dans le Japan Center, un bâtiment qui s'étend sur 3 blocks, qui regroupe magasins, restaurants, sushi bars, karaokés, ou une librairie japonaise, ou de manga. Il n'y a pas beaucoup de monde, et c'est assez calme. Peut-être même un peu trop. Nous restons un long moment à regarder les livres, principalement sur la cuisine japonaise. Fred en trouve un sur les couteaux du pays. Ca tombe bien après ses achats là-bas. Sur la place extérieure, une pagode a 5 étages, offerte par le peuple japonais, trône. C'est vrai que les lieux et les rues autour nous rappellent le Japon, mais nous ne ressentons pas du tout ce que nous avions ressenti là-bas. C'est donc à nos yeux un peu décevant, et loin d'être aussi développé que Chinatown. Des affiches indiquent que des combats de sumo vont bientôt avoir lieu. Marrant. Bref, ça ressemble un peu au Japon, mais on est quand même loin de Tokyo. Nous prenons une rue perpendiculaire pour s'aventurer un peu plus dans le quartier, mais il semble que Japantown se résume à la petite place et à ce centre commercial. Nous arrivons néanmoins sur une rue plutôt sympa, et connue, Fillmore street. Pacific Heights, plus haut, est trop loin pour y aller. Nous faisons un petit tour, regrettant d'avoir déjà déjeuné (la rue est vraiment sympa, vivante, à taille humaine, bordée de petits restaurants et de terrasses), et redescendons la rue pour aller voir un théâtre, faisant le coin avec Geary St, que Fred ne voulait pas rater : "The Fillmore", ou The Fillmore Auditorium. Connu pour son acoustique, haut lieu de la musique psychédélique des années 60, rendu célèbre par le producteur de concert Bill Graham, c'est ici que de nombreux artistes ont fait leurs débuts, comme par exemple les Pink Floyd, Jimi Hendrix, Otis Redding, ou Metallica. De l'extérieur, la salle pourrait presque passer inaperçue. Seule une enseigne sur un côté du bâtiment nous permet d'être certain d'être au bon endroit. Malheureusement, tout est fermé, et on ne peut y entrer que pour assister à des concerts. Et ces jours ci, il n'y en a pas. Dommage, d'autant qu'il y a un musée à l'étage, et que Fred aurait aimé voir la petite scène, et voir à quoi cela ressemble. Nous aurons au moins vu de l'extérieur. Nous faisons donc demi-tour pour revenir vers le centre-ville.
Arrivés sur Van Ness Avenue, l'une des plus grandes, qui traverse la ville du nord au sud, nous rentrons dans le Guitar Center, sur lequel nous tombons par hasard en marchant, en tous points identique à celui de Los Angeles, exceptées les peaux de caisses claires dédicacées par un certain nombre de batteurs. Les bonnes affaires sont toujours là, surtout question ampli (c'est rageant de ne pouvoir en ramener un). Après une demi-heure de marche à remonter les rues, avec la lumière basse de la fin de journée, nous arrivons à Grâce Cathedral. Pas évident de trouver l'entrée, la façade étant en rénovation. Nous rentrons par conséquent par une porte latérale, et prenons un ascenseur pour tomber une fois les portes ouvertes au fond de l'église. Étrange. Plus étrange encore, une fois sortis de l'ascenseur, nous nous rendons compte que l'église est remplie de personnes en tenue de sport, silencieuses. En fait, nous arrivons en plein cours de yoga, et l'église déborde de participants, dans les allées, les chapelles, le choeur, partout. Le professeur parle lentement et doucement dans un micro, et des musiciens jouent de la musique relaxante. Nous ne verrons donc pas grand chose de cette église, mais voilà bien quelque chose qui ne nous surprend pas aux Etats-Unis. Une bonne idée en fait. Pas sûr que cela soit possible en France. Encore une fois, on aime croiser les choses et les influences dans cette partie du monde. C'est frais. D'extérieur, comme indiqué sur notre guide, nous remarquons la ressemblance avec la cathédrale de ND de Paris.
Après presque 7h de marche, sans presque s'en rendre compte, notre balade se termine en revenant sur Union Square, pour trouver un peu plus loin, alors que les lumières de la ville sont toutes allumées mais qu'il ne fait pas encore totalement nuit, un restaurant français, dans une petite ruelle dont nous avons fait le tour. Il est 19h30. Nous aurions pu commander le plat du jour, un cassoulet (mais qui n'a rien à voir avec nos cassoulets, en écoutant le serveur français - au service parfait, glissant aux autres clients des mots français, ou accomapgnant ses phrases de "monsieur" - nous décrire le plat), mais préférons une bonne viande, et un confit de canard, qui s'avérera trop cuit, et accompagné de lentilles. Une heure après, nous regagnons la guesthouse, et choisissons des photos pour le site avant de nous coucher. Les jambes sont un peu fatiguées.
lun.
23
sept.
2013
Réveil à l'heure habituelle, petit déjeuner en consultant nos mails, et mise en ligne d'un nouvel article. Rien de neuf sous le soleil. Et voilà qu'il est déjà 10h45, l'heure du check-out. Nous devons en effet changer de chambre aujourd'hui, la notre n'étant plus disponible pour les 2 nuits que nous venons de rajouter (il nous reste tellement de choses à faire, comme louer une voiture). Ce soir nous dormirons dans un dortoir de 4 personnes, une première finalement. Il aura fallu attendre autant de temps pour co-habiter avec deux autres personnes. Même si notre nouvelle chambre n'est pas encore prête, nous pouvons laisser nos affaires à l'intérieur. Super. Nous nous occuperons des formalités administratives plus tard, car nous devons en cette fin de matinée rejoindre le Pier 33, pour prendre le bateau et aller visiter Alcatraz.
Petite marche de 15 minutes, et hop, et nous y voilà. Tout est très bien organisé, et nous ne mettons que 2 minutes pour récupérer nos billets, réservés sur internet la semaine dernière. Impossible de venir sans réservation, car chaque date est vite complète. C'est d'ailleurs pour cela que nous ne sommes pas venus plus tôt. A 11h10, après avoir fait le tour de l'exposition extérieure, et tourné autour de la maquette de la prison et des autres édifices de l'île, nous nous plaçons dans la file d'attente pour embarquer. Tout est encore très efficace dans l'organisation, et à l'heure dite, soit 11h30, nous partons avec le gros bateau, couvert de panneaux solaires.
L'île d'Alcatraz n'est qu'à deux kilomètres de la côte, et 15 minutes suffisent pour l'atteindre. Allez, un peu d'histoire : c'est 8000 ans avant JC, que la petite colline de grès d'Alcatraz émerge de l'eau, et provoque la formation de la baie de San Francisco par inondation d'une vallée. Des indiens iront y pêcher quelquefois, et l'île apparaîtra sur les cartes après l'arrivée des espagnols en 1776. Mais ce n'est que 70 ans plus tard qu'un phare y est construit (le plus ancien de l'Ouest américain). En 1852, une citadelle militaire est érigée, et pendant la guerre de Sécession (1861), 111 canons y sont installés. L'île devient stratégique. Pendant ces années, des prisonniers sont incarcérés dans les sous-sol de celle-ci. En 1907, l'armée abandonne la citadelle, les troupes ordinaires sont alors remplacées par des soldats de la garde militaire américaine. Ils rasent la citadelle, et construisent une immense prison en béton. Dans les années 30, en 1934 exactement, elle devient une prison de haute sécurité, façon film du même nom avec Stallone. Les pensionnaires les plus célèbres sont Al Capone (condamné pour fraude fiscale, et qui continua ses affaires en corrompant tous les gardiens de la prison avant de contracter la syphilis), George "machine Gun" Kelly, Floyd Hamilton ou encore Robert Stroud (surnommé "birdman of Alcatraz"). La plupart des prisonniers étaient considérés trop difficiles pour être accueillis dans d'autres prisons. C'est l'époque de la Prohibition, puis de la seconde guerre mondiale. C'est en 1963, que Robert F. Kennedy, alors ministre de la justice, fait fermer Alcatraz en raison des coûts de gestion et de maintenance trop élevés. Alcatraz aura donc servi de prison pendant une trentaine d'années. Pour la petite histoire, une fois fermée, des militants indiens l'occupèrent à plusieurs reprises, dont une en 1969, pendant 19 mois. Ils revendiquaient le terrain, au nom des "indiens de toutes les tribus". De nombreuses marques de cette période sont encore visibles à plusieurs endroits de l'île, comme sur le réservoir d'eau que l'on aperçoit en arrivant sur l'île. Les commentaires de l'homme qui accueille les touristes sont explicites sur le sujet, et personne ne cherche à cacher cette occupation et ces revendications. Après l'évacuation des militants, en 1972, la gestion du domaine est confiée au "National Park Service".
Voilà pour l'histoire. Place maintenant à la visite. La balade en bateau permet d'avoir une belle vue sur San Francisco, et le Golden Gate apparait assez clairement au loin, de l'autre côté. Nous arrivons sur l'île face au débarcadère, dans lequel nous rentrons rapidement pour regarder un film de présentation sur l'histoire de l'île, qui dure un quart d'heure. Ce dernier insiste sur le danger qui régnait dans la prison, la vigilance des gardes, les sévices qui pouvaient avoir lieu lorsqu'un détenu se rebellait, et les séances "au trou", plongé dans le noir pendant des jours. Une sorte de Guantanamo avant l'heure quoi. Ca ne blaguait vraiment pas ici. Nous ressortons ensuite pour rejoindre le haut de la colline où se trouve la prison. Un mirador restauré, parmi les 6, tous gardés à l'époque par des surveillants armés, se tient tout près. Nous passons le corps de garde, et longeons peu après le comptoir/club des officiers. Construit en 1910, il est à moitié détruit, suite à un incendie dans les années 70. Au début du siècle, avant que l'endroit n'accueille des prisonniers, c'est là que les soldats et leur famille faisaient leur courses. Après 1934, il fut transformé en salle des fêtes, avec piste de danse, gymnase, bowling et fontaine à soda. Bien des gardiens et leurs familles vivaient en effet sur l'île. Aux vues des photos et du film de tout-à-l'heure, cela avait l'air plutôt agréable et paisible. Il fallait bien équilibrer le fait que la prison la plus sûre d'Amérique se tenait là. Les enfants prenaient le bateau pour aller à l'école, et revenaient le soir sur l'île. Justement, nous passons devant les logements du personnel pénitentiaire. Nous ne voyons pas grand chose car l'endroit est en rénovation. Nous arrivons alors, comme d'autres touristes, en haut de la colline. Un guide audio individuel nous est distribué, pour le plus grand plaisir d'Audrey, qui adore en avoir un pendant les visites. Nous voilà alors au cœur de la plus célèbre des prisons. En entrant, une pancarte est affichée au dessus de nos têtes : "break the rules and go to prison, break the prison rules and go to Alcatraz". Le ton est donné. Plus loin des articles du règlement sont également mis en évidence, comme le numéro 5 : " Vous avez le droit d'être logés, nourris, blanchis, et soignés si nécessaire. Rien d'autre ne vous est dû". Le pénitencier disposait de 336 cellules et n'a jamais été complet. En moyenne, 260 détenus vivaient ici, enfermés dans une cellule individuelle de 1,5m de large et 3 de hauteur, composée d'un WC, d'un lavabo, d'une table et d'un tabouret fixés au mur, et d'un lit. Au total, ce sont 1576 prisonniers qui ont été "traités" entre 1934 et 1963. Les règles étaient bien sûr strictes. Les draps et serviettes devaient par exemple être rangées de manière précise. Trois fois par semaine, des cigarettes étaient distribuées gratuitement. En cas de mauvaise conduite, c'était le "trou". Une cellule d'isolement, 24h/24, dans le noir. Certains, pour passer le temps, enlevait un bouton de leur veste et le jetait en l'air, tournait sur eux même puis le cherchait par terre. On ne va quand même pas plaindre ceux qui étaient enfermés ici. La cour de récréation était une récompense, tout comme la distribution du courrier, ou l'accès au parloir. Les allées entre les rangées des cellules, hautes de trois niveaux, ont des noms de rues comme Broadway ou Times square. Au détour de l'une d'elle, un petit attroupement de touristes attire notre attention. Tout le monde est en train d'écouter un vieux monsieur sur un fauteuil roulant. C'est un ancien gardien des lieux, qui répond aux questions de chacun, et partage son expérience. Moment intéressant et passionnant, qui dure 15 minutes. Le lieu le plus dangereux vient ensuite : la cuisine et la salle de déjeuner. Une grande salle commune, longue et large, comme dans les films. C'est généralement ici que se trouvaient les seules armes potentiellement accessibles (généralement des couteaux). Et les évasions dans tous ça ? Il parait que personne n'a jamais pu s'échapper. C'est vrai alors ? En tout, il y a eu 14 tentatives. En fait, seuls les corps de deux condamnés et ceux de deux frères, s'echappant en 1937 et en 1962 (voir le film "L'évadé d'Alcatraz", avec Eastwood), présumés morts, n'ont jamais été retrouvés. La cellule de ces évadés est reconstituée, avec notamment les mannequins placés sous les couvertures et les bouches d'aérations forcées, ainsi que le mur creusé à la cuillère. Tous les autres ont échoués, y compris celle de la fameuse "Bataille d'Alcatraz", en 1946, au cours de laquelle 2 gardiens et 3 prisonniers sont tués, et bien d'autres blessés, après avoir réussi à dérober une clé. Certains se sont faits tirer dessus en train de nager, les autres ont été capturés et condamnés à la perpétuité. Il est donc impossible de dire que personne ne s'est échappé d'ici. Bien que la côte ne soit qu'à 2km, partir à la nage est apparemment suicidaire, à cause de la température trop fraîche de l'eau (10-12 degrés), et des forts courants entrainant vers le large. D'ailleurs, en 1941, un prisonnier tente de s'échapper, mais décide de se rendre une fois qu'il s'est introduit dans l'eau, qu'il juge trop froide. Le mythe comme quoi les requins empêcherait aussi de rejoindre le rivage est partiellement faux, puisque bien qu'il y ait des requins dans la baie, aucun n'est dangereux pour l'homme. Au fait, si certains se demandent comme nous ce que donnerait une compétition organisée depuis l'île pour voir qui réussit à atteindre le rivage aujourd'hui, nous avons la réponse. D'une part, une jeune fille a réussi la traversée en 1934 pour prouver aux autorités que cela était faisable. En outre, en 2006, un garçon de 7 ans a aussi réussi la traversée en moins de 50 minutes (pour 2 km). D'autre part, l'épreuve sportive "Escape from Alcatraz", très encadrée, est organisée ici chaque année. En fait, des sportifs entrainés et conditionnés peuvent réussir, mais les prisonniers, n'ayant pas la condition, et n'ayant pas de régime alimentaire adéquat, avaient peu de chance de survivre. C'est aussi pour cela que des douches chaudes étaient destinées aux détenus, afin qu'aucun ne s'habitue à l'eau froide.
Une fois la visite quasiment terminée, nous sortons de la prison pour voir la vue sur San Francisco, au pied du phare et au niveau de l'entrée des gardiens. Là, nous avons la surprise de tomber en pleine course de l'America Cup. Les deux catamarans filent sur l'eau, et ne passent pas très loin, suivis par trois hélicoptères, dont un très bas, quasi en rase-motte. L'équipe Oracle des États-Unis navigue contre la Nouvelle-Zélande. Apparemment les derniers jours ont été serrés, et les USA, qui étaient menés, passent la ligne d'arrivée trois minutes plus tard, les ramenant à égalité, alors que tout le monde pensait que la Nouvelle-Zélande allait remporter la Coupe. Les gens applaudissent autour de nous. Bizarre d'être là, à ce moment précis, après avoir vu le stand il y a deux jours sur la rive de San Francisco, et en avoir entendu parler dans les journaux. Le lendemain, nous verrons d'ailleurs un article sur cette course dans "Le Parisien", car la remontée de la team USA a été très commentée. Nous ne nous éternisons pas, même si nous apprécions d'être au coeur de l'action et de voir cela en direct, et faisons un tour dans le jardin de l'île, d'où la vue est belle sur le Golden Gate. Nous revenons dix minutes après à notre point de départ pour prendre le bateau, qui part de suite, et rentrer.
Il est 15h15, et 15 minutes après, nous prenons la direction du Pier 39, celui d'il y a deux jours, pour déjeuner. Nous nous installons face à la mer dans le restaurant que nous avions repéré. De jour, c'est vraiment sympa. Nous sommes assis juste en face d'Alcatraz, où nous étions il y a tout juste 30 minutes. Le moment est agréable, après cette visite et par cette belle journée, avec la vue qui donne aussi sur le célèbre pont rouge, mais il manque un peu une touche supplémentaire de décoration liée à la mer. Après déjeuné, nous nous baladons dans les magasins du Pier, comme l'autre fois, notamment pour essayer dans le bar à oxygène un accessoire de massage qui marche assez bien, et retournons voir les otaries, à côté, qui sont toujours aussi grosses. Il est vite 18h. Ce soir, le repas est gratuit à la guesthouse. Présence requise à 19h. Nous rentrons donc, pour avoir le temps de s'installer un peu dans le dortoir du premier étage.
A 19h, après avoir rencontré nos colocataires, le dîner est servi : des pâtes avec de la salade et du pain à l'ail. Nous n'avons pas trop faim, mais remplissons nos assiettes pour les manger un peu plus tard. Nous travaillons sur l'ordinateur, et l'animation de la soirée (il y en a une chaque jour ici), le concert live donné par les voyageurs logeant ici qui souhaitent jouer, commence vers 20h. Différents groupes passent, loin d'égaler la prestation de ceux de la guesthouse du Cuzco (qui nous avaient marqués, et où Audrey avait aussi chanté deux chansons). Nous vous laissons en découvrir un en vidéo, ci-dessous. Pendant ce temps, nous continuons à bosser. On a vraiment du retard, et c'est pénible, presque décourageant. Nous rencontrons deux français, et faisons une partie de billard avec eux. Audrey monte vers 1h30, Fred reste un peu et la retrouve vers 3h.
dim.
22
sept.
2013
Aujourd'hui, place au sport. Ca fait longtemps que nous n'avons pas vu un évènement sportif d'envergure. Et aux Etats-Unis, entre le base-ball, le basket, le hockey, et le foot américain, ce n'est pas l'embarras du choix qui manque. Fred ayant déjà été à un match de basket et de base-ball, cela faisait très longtemps qu'il souhaitait voir un match de foot US. Pas si facile, quand on sait qu'il faut être là entre septembre et février pour profiter de la saison professionnelle. L'occasion était parfaite pendant notre voyage. Les places ont été achetées sur Internet, sur un site réglementé par la NFL, l'organisme régissant le foot américain aux USA. Les billets pour l'équipe de San Francisco, les 49ers (prononcer "forty niners"), quelques soient les matchs, sont déjà tous vendus depuis un bout de temps. C'est qu'elle a une sacrée réputation cette équipe. Elle est un peu ce que Monaco est à la formule 1. Nous avons du coup acheté nos billets auprès de revendeurs autorisés, et avons du coup payé plus cher, d'environ 25% par rapport au prix initial, pour débourser plus d'une centaine d'euros par tête. Pas moyen de faire autrement, comme pour le match de basket que nous irons voir le mois prochain. Ca revient donc cher, mais c'est unique, et nous n'avons qu'une occasion, car nous ne sommes pas tous les jours aux Etats-Unis.
Nous allons donc aujourd'hui au Candlestick Park, voir l'équipe locale, aux couleurs or et rouge, contre celle d'Indianapolis, les Colts. Les 49ers ont terminé la saison précédente à la deuxième place, et ont donc participé au Superbowl (la finale, et aussi l'évènement sportif le plus regardé à travers le monde). La semaine dernière, ils se sont fait écraser par une autre équipe, et sont du coup sous le feu des critiques et des projecteurs. L'enjeu est en fait de réitérer la performance de la saison dernière, et de participer de nouveau au superbowl en février. Donnés favoris il y a deux semaines, ils sont aujourd'hui dans le doute. Voilà pour le contexte.
Le match est à 13h25. Il fait un temps superbe, après les inquiétudes d'hier, et nous avons pris un taxi pour rejoindre le stade, pas facile d'accès en transport en commun. Dehors, près du Candlestick, tout le monde est habillé en rouge, et supporte les 49ers. Le top de voir cette équipe, et en plus jouer à domicile. Nous arrivons vers 12h15, et pénétrons dans le stade peu de temps après. Nos places sont sur la tribune inférieure, au début du virage. Les allées du stade sont semblables à celles des notres, avec des buvettes, du monde, et des boutiques. Nous continuons, et arrivons à la section 10, celle qui nous concerne. Et là, nous découvrons le terrain. C'est grand, mais pas gigantesque. Les gradins ne sont pas encore remplis, les joueurs s'échauffent sur le terrain, et certains spectateurs peuvent accéder à la piste autour du terrain. De notre place, nous voyons bien, mais nous approchons et descendons les marches pour voir à quoi cela ressemble de plus près. L'ambiance est bonne, et toutes les conditions sont réunies pour une superbe après-midi. Cela fait bizarre de voir un terrain de foot US, en vrai, de nos yeux et d'être là. On se croirait un peu dans un film. La sauce prend, et l'excitation monte. Profitant du fait que le match commence dans plus d'une demi-heure, nous montons à l'étage, voir les choses d'un peu plus haut, afin d'avoir une autre perspective, puis resdescendons et achetons un peu à manger (des nachos, avec du fromage fondu bien industriel, et une bière). Plus américain que ce moment, entre le sport et la bouffe, tu meurs. Le stade commence à se remplir, et une véritable ovation est faite à un ancien joueur des 49ers, ayant fait la gloire de l'équipe il y a 10 ans, comme quaterback (le poste le plus important, celui qui consiste à distribuer la balle, et faire des passes précises et justes). Viennent ensuite les pom-pom girls, et l'entrée des joueurs sur le terrain, avec le nom de chacun sortant des haut-parleurs lors de son entrée. C'est clair, aux USA, l'avant match est un show, une fête. Ca marche, et c'est très sympa. Le stade est maintenant rempli. Un musicien - que nous ne connaissons pas mais qui doit sûrement être un peu connu - joue l'hymne américain, alors que tout le monde s'est levé. C'est beau, notamment quand il va chercher les aigüs, tâche jamais aisée à la trompette. L'heure de l'engagement a sonné. C'est parti.
Au foot US, le but est de mettre la balle dans une zone située à l'extrémité du terrain, un peu comme au rugby. On avance par étapes et on peut faire des passes en avant. Une distance minimum doit néanmoins être parcourue pour pouvoir ré-engager un peu plus loin. Pour cela, une équipe à quatre tentatives. Lorsque vient la troisième des Colts, après 8 ou 9 minutes de jeu (sur les 15 minutes de chaque quart temps. Une partie dure donc 1 heure, mais le chronomètre est arrêté pendant tous les arrêts de jeu), le public crie "ooouuuuuu" en choeur, comme l'incite l'écran central. De même, le mot "Defense" est scandé parfois pour encourager l'équipe de SF lorsqu'elle défend. Il y a donc pas mal d'ambiance et d'énergie dans le public. Sur le terrain, c'est une autre histoire. Les 49ers jouent mal, marque un seul touchdown, et se font dominer quasiment pendant tout le match. A tel point qu'ils perdent, écrasés par les Colts, et qu'ils décident même d'abandonner 30 secondes avant la fin (une possibilité du jeu, lorsque cela ne sert à rien de continuer pour l'équipe qui a la balle). Nous avons en tous cas passé un excellent moment. A la mi-temps, des musiciens sont venus jouer et faire une démonstration. De même, un show de pom-pom girls a bien mis l'ambiance, d'autant qu'elles étaient une cinquantaine sur le terrain. Pendant le troisième quart-temps, Fred est descendu un peu plus bas et a trouvé une place libre, permettant de mieux voir, même si l'action se passait plutôt à l'autre bout du terrain. Audrey l'a rejoint plus tard, et nous sommes restés à cet endroit jusqu'à la fin du match.
Dommage que le jeu n'est pas été de grande facture, même si cela reste impressionnant pour nos yeux d'européens. Dans une semaine, mais nous ne le savons pas encore à ce moment, les 49ers vont sortir le grand jeu après cette prestation critiquée. Ils vont faire un match dantesque. Dommage que ce n'ait pas été celui d'aujourd'hui. On ne regrette cependant rien, et nous pourrons dire que nous aurons vu un match de NFL aux Etats-Unis, et en plus les 49ers. Un grand moment donc, qui restera unique. On a beaucoup aimé, et comme d'habitude, dans la tradition "on fait le tour du monde pour faire des choses extravagantes", voilà quelques chose que tout le monde ne fait pas en venant au pays de l'Oncle Sam. Prochain rendez-vous de ce type : à Los Angeles, dans un mois, pour un match de basket d'aussi haut niveau, au Staples Center, pour voir une équipe tout aussi mythique, connue dans le monde entier, les Lakers. Chaud devant. Préparez-vous, on va tout filmer, comme aujourd'hui...
De retour dans nos quartiers en bus, nous dînons dans un restaurant italien, et nous couchons pour travailler vers 23h30. A ce moment, alors que nous sommes tranquillement allongés, ordi sur les genoux, nous ressentons une petite secousse. Un peu comme si à l'étage du dessous, quelqu'un transportait quelque chose d'un poid assez lourd et le lachait d'un coup. Nous nous regardons sans rien dire, en se demandant ce qu'il s'est passé pour faire un peu bouger le lit, puis une autre petite secousse, un léger tremblement se ressent. Et là, on se dit à l'unisson : "c'est un tremblement de terre, non ?". Nous ne ressentirons rien d'autre, et le lendemain personne n'en parlera dans la guesthouse. En même temps, c'était assez léger et les gens sont sûrement habitués. De notre côté, c'est plutôt sympa de se dire que l'on a probablement testé un peu, un tremblement de terre...
sam.
21
sept.
2013
Ah, les Etats-Unis. S'il y a bien un pays où vous pouvez tomber sur des choses renversantes au coin d'une rue, comme ça, sorties de nulle part, c'est bien ici. On le savait, et cela a été confirmé ce soir. Après être allés dans bien des pays, ce genre de choses ne nous est arrivé qu'ici. Et c'est à San Francisco que cela se passe.
Le cadre, c'est une rue piétonne, au bord de l'eau, à côté du port. Le genre de petite rue aménagée, bordée de magasins (pas de grandes marques), tous très propres, illuminés, où pas mal de monde se balade pour entrer par exemple dans une boutique consacrée à la magie, une autre au base-ball ou au football américain, ou encore une autre au chocolat. Des choses très différentes donc. Autour de nous, c'est un peu Main Street Disneyland, la même architecture, la même ambiance, sauf que c'est pour de vrai. C'est un peu étrange, assez sympathique, léger, bon enfant, détendu.
La surprise, c'est de tomber comme ça, sans s'y attendre du tout, sur une boutique que nous n'avons jamais vue autre part. Et dès les premiers pas à l'intérieur, nous allons tomber des nues. C'est une boutique d'objets "collectors". Des objets à plusieurs milliers de dollars, uniques : une incroyable collection d'images, de photographies et d'objets dédicacés par des stars ou des personnes connues, décédées ou vivantes. Et quand on dit connues, on parle de superstars, ou d'anciens présidents des Etats-Unis. Sur la gauche, accrochée au mur, une série de photographies, toutes très joliment encadrées (l'objet est beau, mis en valeur), signées par ceux en photo. La première que nous voyons, c'est Lady Di. Whaou. Le prix d'une photo d'elle avec un petit mot de sa part, et quelques autres photos disposées dans le cadre tout autour pour faire joli, 7000$. A côté, une lettre du Général Patton, dans le même style. C'est comme ça sur tout le mur. D'autres exemples? Un cadre avec les 6 derniers présidents du pays, chaque photo signée de leur main. A un mètre de là, au milieu d'autres, une photo de Kennedy, dédicacée. 13 000$. Nous sommes scotchés par le nombre d'exemples, et le niveau des personnages concernés. C'est hallucinant. Il y a quelques minutes, nous marchions comme des touristes l'esprit léger, et là, nous sommes devant un ensemble de documents superbement mis en valeur, que l'on verrait bien dans un bureau, ou dans une belle pièce, dont la valeur cumulée s'élève au moins à une centaine de milliers de dollars, sans parler la collection que cela représente, et en pensant à ces hommes et femmes qui ont fait l'histoire et dont la main à un moment s'est posée sur ce bout de papier. Voir cela, comme la signature de Kennedy, de Walt Disney, des astronautes d'Apollo 11, ne laisse pas indifférent. Une fois le tour du mur fait, en extase, nous réalisons que le magasin entier est constitué de choses de ce type. Et tout va être de ce niveau. Derrière nous, ce sont des affiches de films signées, comme par exemple l'affiche originelle du Retour du Jedi, et les signatures de tous les acteurs. A un petit mètre, c'est un sabre, avec quelques belles photos du film Kill Bill, qui est signé de la main d'Uma Thurman. Le prix : 2 500$. L'objet est superbe. Et il y en a tant d'autres. En continuant un peu, nous remarquons des guitares signées accrochées au plafond. Il y en a d'autres encadrées au mur. Au menu, une guitare signée par Stevie Wonder, une autre accompagnée du chapeau porté et signé par Stevie Ray Vaughan (une légende du blues/rock), une autre de Black Sabbath (un groupe culte de hard-rock des années 70), ou encore des Metal Legends (Metallica, avec Cliff Burton à l'époque, Pantera, Black Label Society et Randy Rhoads). Chaque objet détrone l'autre et est unique. Tous valent plusieurs milliers de dollars, et sont particulièrement beaux, comme le violon dédicacé par les 3 ténors (7 000$). C'est fou de se dire que tout cela est authentique, et est en vente. Chacun trouvera ici son compte et quelque chose qui lui parle intimement, vous affectant obligatoirement. Impossible de rester de marbre face à tout cela. Cela coute cher, mais posséder un tel objet, loin d'être un simple autographe (même s'il représente 80% du prix) est unique, et est "collector". A parier que dans 20 ans, certaines choses ici vaudront bien plus. Vous aimez Elvis? Plus loin, c'est un 33 tours de l'époque qu'il a signé. Et encadré, avec une photo en noir et blanc de lui, sur fond noir, c'est propre, léché, superbe. Vous préférez Michael Jackson? Le disque Thriller est protégé par une vitre, et est signé de la main de la plus grande star de tous les temps, et présenté tout aussi joliment. Si c'est le sport qui vous intéresse, un des quatre gants du combat Tyson/Hollyfied est à ventre, dédicacé par les deux boxeurs. Juste à côté, c'est le short d'entrainement de Mike Tyson justement qui est là. Vous êtes plutôt Mohammed Ali? Une photo de lui est aussi dédicacée. Dans la petite allée, sous un présentoir, les casques de football américain des grandes équipes sont exposés, tous signés par tous les joueurs. C'est dingue. Et ça continue comme ça un peu plus loin, avec de nouvelles affiches de films (l'une regroupant l'ensemble des James Bond depuis 40 ans), une collection de balles de base-ball signées par les plus grands joueurs des années 60, 70, 80 ou 90, un maillot de Christiano Ronaldo dédicacé, et tant d'autres... les photos vous donneront une idée. Nous passons du coup une heure dans la boutique, en prenant notre temps, en avançant doucement, à tout regarder, ponctué par des "oh, regarde", "et ça, tu as vu?", "non, c'est pas vrai, regarde ça" ou encore "Audrey, viens voir, tu vas halluciner". Un endroit qui pourrait être un musée. Terrible. Entre les posters, les photos, les guitares, les disques, la présentation et le soin mis dans chaque chose... nous sommes soufflés. En tentant de discuter avec le manager, pour voir si nous pouvons filmer (ce sera non), nous apprenons en lui posant quelques questions que l'endroit se procure ces objets grâce à des relations un peu partout sur la planète, en étant le plus souvent en contact avec les agents de ces célébrités. Et si vous ne souhaitez pas mettre les 3 000$ pour le disque signé par Audrey Hepburn pour le film Breakfast at Tiffany's, la simple photo dédicacée, sans le cadre et le travail effectué pour en faire un objet unique, coutera 900$. Idem pour toutes les personnalités, ou presque (bien que ce ne soit pas pareil d'avoir une photo dédicacée et un objet). En posant la question, oui, chaque chose est signée de la main de l'artiste. Aucune reproduction n'a été effectuée, tout est authentique et original.
On vous laisse regarder les photos et trouver votre bonheur. Mais c'est sûr, si vous êtes de passage à San Francisco, vous devez passez par là. C'est unique, et jamais vu autre part.
Quelques autres exemples, non photographiés:
. Dédicace de l'équipe de la série Happy Days, fonzi inclus : 1 700$
. Dédicace de l'équipe du film The Hobbit : 3 000$
. Tee-shirt de Christiano Ronaldo dédicacé : 2 500$
. Photo dédicaacée de Michael Schumacher : 1 500$
. Photo de Justin Bieber dédicacée : 600 $
. Photo signée de Patrick Swayze et Demi Moore pour le film Ghost : 1 300$
. Casque des 49ers de la saison 2012, dédicacé par l''équipe : 2 000$
. Poster dédicacé de l'acteur d'Harry Potter : 5 000$
. Photo dédicacée des astronautes d'Apollo 11, dotn Neil Amstrong : 7 000$
. Enveloppe signée du Général Patton, et photos : 7 000$
. Signatures et photos des présidents américains, de Nixon a Bush fils : 8 000$
. Disque signé, et photos Audrey Hepburn pour le film Breakfast at Tiffany's : 3 000$
. Affiche de Titanic signée par Di Caprio : 2 000$
. Photo signée des acteurs de la série Friends : 1 800$
. Disque signé d'Elton John : 1 300$
. Photo signée de Johnny Cash : 1 500$
. Photo signée par l'acteur de la série Star Trek : 4 000$
. Photo noir et blanc dédicacée de Bruce Lee : 7 000$
. Photo dédicacée de Humphrey Bogart : 5 000$
. Lettres dédicacées par Patton et Rommel : 9 000$
sam.
21
sept.
2013
Aujourd'hui nous avons prévu de visiter, entre autres, certains grands parcs de la ville. C'est samedi, non ? Ca devrait donc être assez animé. Malheureusement, lors du réveil à 9h, il pleut à torrent. Nous regardons désespérement la pluie tomber en prenant notre petit-déjeuner. Et dire qu'il faisait un temps magnifique depuis notre arrivée aux USA. Hors de question du coup d'aller dans les parcs. Nous consacrons la matinée à travailler sur la suite, et à choisir les vidéos à mettre sur le site, en espérant que cela se calme un peu. C'est à 13h que cela commence à aller mieux. Ni une ni deux, nous franchissons la porte de la Green tortoise guesthouse pour sortir prendre l'air.
Nous descendons Kearny Street afin de rejoindre la principale rue commerçante, Market Street. Nous croisons pas mal de stand de vélos en libre accès, les "vélibs" de San Francisco, qui viennent tout juste d'arriver dans la ville, il y a seulement deux semaines. Sur le chemin, seulement dix minutes après être sortis, il fait faim, et nous nous arrêtons rapidement pour acheter un sandwich fraîchement préparé, que l'on partage. Sur Market Street, très animée et fréquentée, nous entrons dans un grand mall de 4 étages, à la recherche de quelque chose d'autre à manger (le sandwhich à deux était bien trop petit en fait), où diverses boutiques cohabitent. Cela va de "la Boulange", une chaîne de boulangeries montée par un français qui a senti le bon filon, à un magasin de jeux de patience et de gadgets, ou encore des vêtements, des fromagers (le caprice des dieux est vendu à 13$), et une crêperie. Nous ne résistons pas à commander une crêpe au nutella, qui s'avère être énooormeeee, et débordante de chocolat. La taille XL de la crêpe quoi. Nous la mangeons en continuant de remonter la rue, pour nous diriger vers un magasin de guitares, vu hier, à presque une dizaine de blocks, donc pas tout près, ouvert seulement le samedi. Sur la route, après avoir tourné dans une rue perpendiculaire, nous sommes à un moment attirés par un grand bâtiment, qui ressemble un peu à un hangar, où une foule se presse avec d'énormes caddies. Pourtant, la rue, très large, est presque déserte, et éloignée de Market Street. Comme nous le pensions, nous atterrissons dans un immense supermarché. Seules les personnes adhérantes, munies d'une carte spéciale, peuvent rentrer et acheter, à la manière de "Metro" en France. Nous arrivons tout de même à nous faufiler dans la masse, pour aller voir cela de plus près. Et là, c'est juste immense. A la place de caddies, certains ont des chariots, ou des mini-palettes. Nous sommes accueillis par des écrans plats gigantesques (80 pouces). Une des vidéos ci-dessous parlera mieux que les mots. Nous faisons un tour, et ressortons pour arriver 10 minutes après dans le magasin de guitares que voulait voir Fred. En entrant, nous tombons sur deux pièces dépouillées, où deux personnes travaillent comme luthiers, en fabriquant des corps de guitares. Sympa. Des manches, pas énormes, peints, sont suspendus un peu partout. Une fois un peu plus loin, c'est en revanche un peu décevant. Le magasin est en fait en rénovation, et tous les instruments sont en liquidation. Malheureusement, aucun n'interesse Fred. Même le propriétaire, derrière la caisse, est un peu lassé. Pourtant, les prix sont intéressants, comparés à la France. Nous ne restons donc pas très longtemps, et décidons de revenir sur Market Street, après avoir cherché un autre magasin de guitares à une ou deux rues, pour la descendre jusqu'au bord de mer, en revenant donc sur nos pas de tout-à-l'heure. Tant pis pour les parcs, même si maintenant, le soleil rayonne, et la température avoisinne les 27°C. L'heure un peu tardive nous en dissuade. Ce sera pour un autre jour.
Il est 17h30 quand nous arrivons au bord de l'eau, juste devant l'entrée du lieu où se passe l'America's Cup (vous en avez peut-être entendu parler aux infos). Ici règne une ambiance de bord de mer. Nous faisons le tour des infrastructures, passons près de jolis bateaux privés, dont un trois mats et un autre à l'accastillage boisé du plus bel effet, prenons la pose devant le podium qui servira dans quelques jours, visitons la boutique, cherchons à comprendre pourquoi tant de jeunes font la queue (à cause du concert de Fallout Boy ce soir, dans l'amphithéâtre outdoor d'à côté), et rentrons dans les quelques boutiques dédiées à l'évènement nautique en cours. Les deux courses d'aujourd'hui ayant été annulées à cause de la météo, elles sont reportées à demain. Celles de demain (normalement les toutes dernières) auront lieu lundi. Le soleil se couche, et nous continuons notre promenade le long des quais, pour arriver au Pier 39.
Ce ponton, qui n'a rien a voir avec un ponton de port de plaisance, et décrit plutôt une zone spécifique du bord de mer, sans plage, regroupe plusieurs restaurants, un aquarium, et tout un tas de magasins. C'est plutôt sympa, et assez animé en ce samedi soir. En fait, ça ressemble un peu à Disneyland, avec les bons et les mauvais côtés. Nous rentrons dans une boutique de sport dédiée au foot US et au Base Ball (où Fred voit de superbes casques de football américain), une autre spécialisée dans le chocolat, une autre dédiée aux gauchers, et tombons par hasard sur une boutique qui sort de l'ordinaire, et va nous fasciner une bonne heure. Un article spécifique lui est consacré. Nous ressortons de là vers 20h30, et décidons d'aller au bord de l'eau pour voir une attraction dont nous avions entendu parler. C'est quoi ? D'énormes otaries et éléphants de mer, qui ont élu domicile à cet endroit sur de petits pontons flottants. Une vraie colonnie qui reste là toute l'année. Nous ne voyons pas grand chose à cause de la nuit, maintenant tombée depuis quelques temps, préférons revenir un autre jour, même si nous reconnaissons le cris typiques de ces animaux que nous avons eu la chance de cotoyer de près il n'y a pas si longtemps. Voir les gens utiliser les flashs en les photographiant nous fait bizarre, après les Galapagos et la protection, le respect qu'il y avait autour des animaux. On comprend, même si un petit panneau pourrait sensibiliser les touristes à cela. On ne vote pas pour Brigitte Bardot, mais après avoir vu les efforts pour préserver un écosystème il y a trois semaines, et au regard des expériences vécues depuis 10 mois, on se dit que parfois, une ou deux petites choses peuvent faire une grande différence.
A 20h45, nous choisissons, après avoir tourné, un restaurant parmi d'autres, et demandons une table. Affluence oblige, elle sera prête dans 20min. La serveuse nous donne alors une petite tablette, qui vibrera et clignotera lorsqu'elle sera prête. Un autre restaurant avait attiré notre attention, grâce à la belle vue qu'il semble offrir sur l'océan, le Golden Gate bridge et Alcatraz, mais de nuit, cela doit être moins impressionnant. Nous y retournons pour déjeuner, pourquoi pas lundi, après la visite d'Alcatraz, tout proche. En attendant notre table, nous continuons à visiter les boutiques, dont une de magie, juste à côté. Le temps que la magicien fasse un ou deux tours, et notre tablette se met à vibrer. C'est l'heure de retourner au restaurant, à 30 mètres. Nous commandons, mangeons un fish & chips ou des crevettes panées, et quittons les lieux vers 22h. En marchant, pour retourner à la guesthouse, en passant par un chemin un peu plus court que nous venons juste de découvrir, nous nous disons que nous sommes à San Francisco, comme pour mieux le réaliser. Cela fait toujours autant bizarre de l'entendre. C'est d'ailleurs presque plus fou de se dire que l'on est à tel endroit que d'y être. Il y a des choses qui semblent improbables quand vous les entendez, mais qui sont pourtant bien réelles. Et entendre "nous sommes à San Francisco" nous fait prendre conscience de là où nous sommes, comme pour le réaliser. Difficile à décrire. Un quart d'heure après, nous arrivons. Fred descend pour écrire un article dans la salle commune, alors qu' Audrey en écrit un dans la chambre. Pratiquement deux heures passent. Nous éteignons enfin la lumière. Il est tard. See you.
ven.
20
sept.
2013
9h
Comme d'habitude, petit-déjeuner (jus d'orange, bagel, confiture, café, thé, et même oeufs à se faire soi-même si nous souhaitons)
12h
Départ de la guesthouse, après avoir passé un peu de temps sur l'ordinateur, dans la salle principale, ou dans notre chambre sur le toit, la porte ouverte pour laisser rentrer le soleil. Direction Chinatown, à cinq ou six blocks d'ici, un tout petit peu plus au Sud et à l'Ouest. Le temps est un peu couvert lorsque nous sortons, du coup, il fait un peu plus frais. Les rues du quartier chinois sont un peu pentues, à une voie en sens unique, et se croisent perpendiculairement sur quatre ou cinq patés de maison environ. Les insignes sont presque toutes écrites en chinois. Et le nom des rues est lui aussi indiqué en chinois, juste en dessous de l'inscription en anglais. Une femme nous arrangue pour que nous allions déjeuner dans le restaurant d'à côté. Un poil plus loin, une autre fait de même. Nous ne nous en souvenions plus, mais oui, c'est vrai que ce genre de choses arrivait souvent en Chine. Des parfums d'Orient s'échappent de quelques boutiques. On trouve de tout. Comestibles, vestimentaires, décoratifs, clinquants...tous les types de produits que l'on trouve en Chine sont ici. Les visages ? Tous de l'Empire du Milieu, sauf les touristes comme nous, qui sortons de l'ordinaire dans le coin. L'architecture change moins en revanche, même si une pagode se trouve là, entre deux facades colorés à deux étages. Le drapeau US peint sur un mur, est néanmoins bien d'ici. Comme dans bien d'autres rues de San Francisco, des fils électriques passent d'immeubles en immeubles, traversent la rue, et gachent clairement le décor, ici ou ailleurs. Etrange. Pas simple par contre de dire lequel entre celui de New-York et d'ici est le plus authentique des quartiers chinois. Après y être allés, celui qui ressemble le plus à la Chine, en tous cas à Pekin, est peut-être celui de SF, qui donne aussi l'impression d'être un peu plus grand, et animé. Maintenant, nous n'avons pas revu celui de NY, et notre regard a sûrement changé. Nous tournons, faisons quelques photos.
13h
Nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant bas de gamme, comme beaucoup ici, et là-bas, qui fait le job pour pas très cher. Une sorte de cantine chinoise, avec une grande salle. Lorsque nous ressortons, nous terminons de visiter une ou deux rues, puis en finissons une autre pour sortir du quartier, en passant sous une grande porte d'entrée que la rue traverse, et allons autour d'une place, Union Square, à quelques rues de là. Le quartier est sympa, les rues un peu plus grandes, les boutiques plus classes. Nous passons au magasin Nike, et découvrons les tenues de football américain, aux couleurs de l'équipe de San Francisco. Les casques sont superbes. Nous nous promenons, prenons notre temps, regardons, observons, nous arrêtons dans un grand magasin de disques, croisons des cable-cars. Il y a du monde, c'est vivant, et joli. Nous tombons sur Market Street, afin d'aller voir la Mairie, au bout d'une rue presque piétonne, et après être passés pendant deux blocks dans un coin de la rue un peu moins bien fréquenté, bien que pas dangereux du tout. La mairie rappelle un peu le Congrès américain à Washington, avec cette dimension et cette prestance qui donnent de l'apparence. A l'intérieur, le hall principal s'ouvre sur une haute voute. L'architecture est propre, juste, tirée au cordeau. On aime. Trois mariages ont lieu. Tiens, ici, on est marié sous une coupole à la taille un peu plus humaine, collée à un passage marbré situé en haut de l'escalier. Nous passons à quelques mètres. Pas très intime, et à moitié-privé. Nous faisons le tour de l'étage, redescendons les marches, puis ressortons, pour aller voir le War Memorial Opera House. Dommage que le toit ne soit pas en très bon état, ni très joli. A sa droite, le Symphony Hall est une sorte d'arène circulaire. Clairement, la musique est dans l'air du quartier. C'est dans ces deux endroits que les grands ou presque grands artistes viennent se produire. Nous rentrons donc dans le second pour nous renseigner sur les concerts et représentations du moment. Et là, un regret. Ne pas avoir été là lundi, car John Williams, homme rendu célèbre pour avoir composé les musiques d'Indiana Jones, Star Wars ou E.T., entre autres, était pour la soirée le chef d'orchestre du Philharmonique de San Francisco pour que soient joués en live les thèmes dont il est l'auteur. Quelque chose qui ne s'est produit nulle part depuis 10 ans. Définition du regret, et du grandiose. Mauvaise combinaison pour nous. De telles émotions volant toujours en escadrille, nous apprenons également que le groupe cubain Buena Vista Social Club - mythique pour ceux qui connaissent le documentaire du même nom - jouera dimanche soir dans les lieux. Bien sûr - comment aurait-il pu en être autrement - c'est complet. Rhaa. On regardera du coup pour les autres villes, comme San Diego par exemple.
16h30
En cherchant un magasin de guitare, un peu plus loin (le métro, appelé Bart, pour Bay Area Rapid Transit, n'est pas très développé, nous faisons tout les trajets à pieds... rien de tel pour ressentir une ville), nous tombons sur un autre magasin de musique, faisant le bonheur d'Audrey par la quantité et la richesse des partitions de comédies musicales qu'ils ont. Quelques clarinettes sont en vente, comme des saxophones ou des violons. Nous y restons une bonne demi-heure. Nous marchons ensuite 20 minutes, pour rejoindre un petit vendeur de guitares et d'amplis d'occasion. Très sympa, nous discutons un peu. Les prix de quelques grattes, notamment d'une Fender de 89, comme ceux d'un ou deux petits amplis Marshall, sont vraiment intéressants. Heureusement que les amplis pèsent trop lourd pour être rapportés. Ici, il y a beaucoup plus de guitares d'occasion sur le marché, et les anciens modèles produits entièrement aux USA sont plus communs qu'en Europe. Nous restons du coup un peu de temps, puis partons pour en voir un autre. La plupart des magasins de musique de la ville sont en effet par ici. Et vu l'éloignement par rapport aux autres endroits où nous irons, mieux vaut tout faire pendant que nous y sommes. Malheureusement, l'autre boutique est fermée. Elle n'est ouverte que le samedi, donc demain.
18h
Il commence à se faire tard, surtout que nous avons rendez-vous ce soir avec Lorin, l'américaine professeur de neurosciences à Standford rencontrée aux Galapagos. Nous devons la voir vers 19h. Il est donc temps de rentrer. Nous retrouvons Market Street, remontons le trottoir jusqu'à Kearny Street, en passant par différentes ambiances pendant les 12 ou 13 blocks que cela représente, puis tournons à gauche pour retrouver Broadway, juste après avoir traversé l'oblique Columbus Street, au bout de laquelle, pas loin, se trouve le Transamerica Pyramid Building.
18h50
Retour au bercail
19h10
Lorin est bloquée dans les embouteillages, et nous prévient par mail. Tant mieux, cela nous permet d'avoir un peu plus de temps.
19h30
La voilà, klaxonnant un coup alors que nous sommes en bas à l'attendre, en train de discuter avec un français en voyage, lui aussi client de la guesthouse. C'est drôle de la voir dans un environnement différent. Nous discutons tout de suite sans nous arrêter. La nuit vient de tomber. Elle nous amène, si cela nous convient, dans un restaurant végétalien. Mais pas n'importe lequel. Celui qui fait référence dans la ville, mais aussi dans tout le pays, car considéré comme le meilleur végétalien des Etats-Unis. Le Millennium. Sachant que cela doit être recherché (pas question de manger un banal sandwhich ou une salade dont le nom sonne bien), et que Lorin a plutôt l'air d'être une fille de goût et aimant les choses un peu raffinées, nous sommes bien sûr d'accord, et enthousiastes. En voilà une bonne initiative, et une manière appropriée de découvrir la bouffe végétalienne. Elle gare donc sa voiture, dans le quartier animé et vivant de "Tenderloin" (le mot désigne une partie tendre du boeuf, et le quartier s'appelle comme cela à cause des prostituées qui trainent parfois par ici. Nous n'en voyons aucune), et allons attendre à l'entrée du restaurant qu'une table se libère. L'endroit fait un peu penser aux brasseries de luxe, avec le même genre de lumière, et les mêmes conversations animées, à l'emporte-pièce, autour d'une bouteille de vin et de plats assez travaillés d'apparence. La personne à l'accueil n'est étonnament pas très aimable, et est incapable de nous dire quand une table se libèrera, malgré notre insistance afin d'avoir simplement un ordre d'idée. Lorin, qui est une habituée des lieux, s'énerve d'ailleurs un peu, et tout rentre dans l'ordre lorsque la manager s'occupe de nous et nous place. Nous commandons trois cocktails, bien alcoolisés, généreux, et choisissons différentes entrées et plats que nous partagerons ensemble. Les plats fusent, sont bons, subtils, innovants. Une première pour nous, qui découvrons la cuisine végétalienne. On aime, mais ne sommes pas amoureux, et restons des carnivores amateurs de poissons, de chaire tendre et de fromages. Le moment est très sympa, et nous parlons avec Lorin de cuisine, de randonnées, de plongée, ou revenons encore sur les différences entre les californiens du Sud (de LA par exemple), et ceux du Nord (d'ici). Ce que nous avait dit Michael est confirmé, à savoir qu'il y a bien des différences que tout le monde a en tête. Un exemple ? A Los Angeles, c'est le "je" qui est très utilisé. A San Francisco, c'est le "nous". On dira ainsi ici "We are cool", alors que le "I am cool" primera à Los Angeles. Le sud est surtout à propos de plages, de sorties dans des clubs, de fringues, de musique, ou de films. Par ici, c'est surtout de randonnées, de nature et de programmes informatiques, de geek-attitude dont il s'agit. On s'intéresse dans le coin au fait de savoir ce que tu es capable de coder, de programmer (Silicon Valley oblige), ou à ce que tu as fait dans ta vie, alors qu'à 500 km de là, on est plus interessé par qui tu connais, ton réseau, et ton apparence. Très intéressant. L'ambiance étant bonne, Lorin appelle un couple d'amis, qui débarque une demi-heure plus tard. Malgré son look excentrique et un peu "punk", la fille qui arrive a travaillé quelques temps chez Goldman Sachs, et travaille aujourd'hui dans une société informatique, et est très vive d'esprit, sympa, à l'aise. C'est agréable pour ça les Etats-Unis. On vous juge sur ce que vous faites, vos capacités, et on ne regarde pas les gens avec des oeillères, en les mettant dans une case éternellement. Cela libère pas mal de monde, et rend les relations plus détendues, permettant du coup de croiser des personnalités et des profils inattendus et enrichissant. Une vraie ouverture d'esprit et des relations sociales moins tendues, plus spontanées, beaucoup moins méfiantes qu'en France. Ici, on ne vous regarde pas bizarrement si vous parlez à un inconnu. La norme, c'est que les gens se parlent, sans avoir besoin de se connaître, ni d'appartenir à une même classe. Franchement, ça fait du bien. Nous avions ressenti cela en Australie également, même si c'est plus pregnant ici.
22h30
Nous partons tous les cinq du restaurant, pour rejoindre un bar spécialisé dans les cocktails, pas très loin du parking où la voiture est garée. Il n'y a pas beaucoup de monde, mais ce n'est pas grave, car les deux amis de Lorin sont vraiment très sympa. Au bar, à l'étage, mieux vaut ne pas choisir de cocktails, et simplement dire aux barmens ce que vous aimez ou n'aimez pas, afin de les laisser libre de faire ce qu'ils veulent. Le résultat est loin d'être décevant, et les doses d'alcool assez généreuses. La musique sonne, et nous sommes contents de ne pas conduire. Nous partons plus d'une heure après.
Minuit
Lorin nous raccompagne en voiture à la porte de la guesthouse. Dehors, le quartier de North Beach (où aucune plage ne se trouve !) est animé, vendredi soir oblige. Audrey monte dans la chambre pour se mettre au lit, et avancer sur un article, alors que Fred préfère rester dans la salle commune pour discuter avec deux autres français, trois étrangers, et jouer au billard en buvant un dernier verre. Ambiance de guesthouse irremplaçable...
2h45
Fred monte se coucher, et la journée se termine.
jeu.
19
sept.
2013
C'est aujourd'hui que nous devons rendre notre voiture, et aller pour 8h30 à l'aéroport. Fred s'y colle, et profite du coup de la dernière balade. Audrey reste à la guesthouse pour avancer sur le blog. Cela ne sert en effet pas à grand chose d'y aller à deux. A part devoir se lever tôt, c'est assez sympa de rouler avec la lumière du matin, de passer près de l'eau, d'apercevoir le Bay Bridge dans des couleurs douces et pâles, et de lui trouver un charme particulier à cette heure, dans ces conditions. Heureusement, ça roule assez bien, et 20 minutes suffisent pour se rendre à SFO, l'aéroport. Une fois le tour de la voiture effectué et les témoins lumineux controlés par la personne de l'agence, Fred rend les clés, et revient en métro, puis à pied depuis la sortie sur Montgomery, et met bien plus de temps, environ une heure. Par contre, il profite de la première balade à pied dans les rues, en remontant Kearny Street vers le nord pour retrouver la guesthouse, et s'apercevoir que Chinatown est tout près. Il fait très beau, les rues autour sont animées, surtout la principale, Market Street, et les buildings sont hauts, mais pas gigantesques. L'énergie et l'environnement sont bien américains, et une atmosphère particulière flotte dans l'air, typique des grandes villes du pays. Pour Fred, c'est un plaisir de retrouver cela, ce mélange de gratte-ciels, de rues larges et moins larges, cette mixité sociale, ces gens occupés, ces odeurs... il est 10h45 quand il retrouve Audrey, dans la chambre sur le toit, porte ouverte, en train de mettre à jour les disques-durs et nos sauvegardes. Nous descendons les deux étages, nous posons dans la salle du bas, afin d'avoir un peu de vie autour de nous, et partons à 13h50. Suite à l'enthousiasme de Fred, nous refaisons tous les deux le même chemin pour aller à la station de métro, à 15 minutes, puis tournons à droite pour rejoindre la baie, et découvrir la promenade et les "Pier", c'est-à-dire les différents pontons. Après avoir complètement remonté Market Street, une rue qui traverse la ville d'est en ouest, et avoir cherché un endroit où s'arrêter déjeuner, nous arrivons devant la grande horloge indiquant le terminal principal des ferrys, et nous arrêtons en terrasse dans un restaurant sympathique mais sans prétention. Les rails par terre suivent la voie qui part en longeant l'eau, et permettent au cable-car, ou tramways, d'aller et venir, avec quelques palmiers sur les côtés. Il fait très chaud, et la bière commandée fait du bien. Première impression après cette petite marche, et ces premiers pas : ça a l'air sympa comme ville, même si c'est un poil calme pour l'instant. L'horloge de la tour à côté sonne 15h de la même manière que Big Ben. Nous réglons et partons un quart d'heure plus tard, et allons vers la promenade piétonne qui s'enfonce dans l'eau, le Pier 14, perpendiculaire à la rue, pour nous rapprocher du Bay Bridge, et prendre un peu de recul sur la ville. Il n'y a pas beaucoup de monde, un petit groupe joue de la musique pas très loin, le vent souffle légèrement : ça sent la mer et les vacances. Nous restons au bout de la jetée un petit moment, un peu fascinés par le pont, si grand, si haut, si différent des notres, et si commun aux Etats-Unis. Un bel ouvrage d'art. Le dernier qui nous avait marqué était de mémoire le pont de Sydney, et celui là est aussi beau. C'est toujours un plaisir pour nous d'être à côté de superstructures, et de nous sentir par conséquent tout petit. Tiens, en observant le flow des voitures, que l'on distingue d'ici, le pont est à deux étages. Un pour chaque sens de circulation. Le pont relie San Francisco à Oakland, juste en face, et permet d'éviter de devoir contourner toute la baie. Nous revenons tranquillement vers la Ferry Station, et sommes attirés par la galerie devant laquelle nous passons. En entrant dans la batiment, juste en dessous de l'horloge, nous tombons sur un ensemble de boutiques de bouffe. C'est le Ferry Market. Autour de l'allée, de petites échoppes proposent du fromage, du vin, des huiles italiennes, des produits de semi-luxe (comme du miel à la truffe, qu'il est possible de goûter), ou encore un boucher, avec qui nous allons discuter. Bonne nouvelle, et bonne surprise, la viande a été nourrie à l'herbe, et aucun antibiotique et hormone n'ont été utilisés. C'est relativement rare aux USA. Et petit plus, chaque morceau exposé dans la vitrine a été laissé en chambre froide (juste à côté, que l'on peut observer en se promenant) pendant une petite vingtaine de jours. Du coup, en voyant tout ces produits de tout-à-l'heure et en discutant, nous décidons d'acheter un morceau de viande, et de manger à la guesthouse ce soir. Cela ne reviendra pas forcément moins cher, car nous prenons une belle pièce, assez grosse de surcroit, mais tant pis, au moins, ce sera bon et sain. A côté, en s'approchant de la partie vitrée donnant sur le terminal des ferrys, des gens forment un grande queue, apparemment pour aller manger quelques huitres accoudés au bar, ou à une table de cet établissement bistronomique spécialisé. C'est bien sympa, classe mais détendu, et le cadre, l'agencement des choses, avec deux personnes ouvrant les huitres derrière un comptoir, donnent envie. Très sympa ce Ferry Market. Nous avons bien passé plus d'une heure ici, il est donc grand tant de continuer notre balade sur cette sorte de "croisette", en s'arrêtant auparavant dans un magasin de cuisine et d'arts de la table dont les vitrines sont déjà à l'heure d'Halloween, avec par exemple des moules à gâteaux en forme de citrouille ou de doigts coupés, ou encore des serviettes orangées. Marrant. Passage obligé chez le vendeur de vin croisé un peu auparavant, et achat d'une bouteille pour accompagner la viande ce soir, d'autant qu'il partage les goûts et la philosophie de Fred, ce qui fait que nous ne sortons véritablement de là que vers 17h.
Après avoir marché un peu, les yeux plissés à cause des rayons arrivant droit sur nous en cette fin de journée, nous préférons en fait retourner à la guesthouse, et profiter du fait qu'il ne soit pas trop tard pour avancer un peu sur nos affaires, que ce soit sur les articles ou sur l'organisation de la suite de notre programme (combien de temps à SF, quand louer la voiture, quand la rendre à San Diego...). Cela permettra aussi de préparer à manger sans stress, en ouvrant par exemple la bouteille de vin pour l'apéritif. Surtout que dans les auberges, les rencontres se font vite, et nous serons à coup sûr coupés par une discussion avec un néo-zéléandais, un autrichien, un australien... ou un français, comme celui que nous rencontrons une demi-heure après s'être installés sur une table de la grande salle commune. Nous préparons notre viande, excellente, vers 21h, et montons peu de temps après avoir terminé le repas, pour tenter de regarder un film sur le football américain sur l'ordinateur, puisque nous allons voir un match dans quelques jours, et pour se mettre dans l'ambiance. Peine perdue, Audrey s'endort au bout de 20 minutes, et malgré quelques essais, ne parvient pas à garder les yeux ouverts. A ce jour, Fred n'a réussi qu'exceptionnellement à regarder un film en entier un soir avec elle.
mer.
18
sept.
2013
Notre "suite" de la nuit nous a parfaitement convenu, et serions bien restés plus longtemps, mais le réveil nous rappelle à l'ordre à 8h20. Nous devons être ce soir à San Francisco, aimerions arriver dans l'après-midi, et comptons nous arrêter dans l'outlet à 90km sud de SF, sur la route, auparavant. Nous prenons notre petit déjeuner sous le soleil au bord de la petite piscine de l'hôtel. La journée commence bien, et il fait déjà chaud.
Départ à 10h. Nous hésitons à revenir en arrière pour voir la portion de route d'hier soir de jour, mais préférons finalement avancer pour arriver plus tôt à San Francisco. Nous prenons au début l'autoroute, sans vraiment l'avoir cherchée. Sur la gauche, une voie rapide et peu fréquentée est souvent réservée à des abonnés (un peu comme avec les télépéages), ou aux voitures transportant au moins deux passagers, à des heures spéciales, indiquées sur un panneau. Nous n'osons pas la prendre. De toutes façons, la circulation est faible, et ça roule bien. A peine 10 minutes après être partis, du brouillard et des nuages envahissent les environs, et bouchent la vue. Sans bien comprendre d'où cela vient, tout devient gris, et il fait froid. Espérons que cela ne dure pas. Nous roulons, dans un paysage à moitié urbain, à moitié naturel. A un moment, nous traversons une ville, Gilroy, capitale de l'ail. Pourquoi pas. Et à 11h10, nous voilà arrivés à l'outlet que nous avions indiqué sur notre carte, près de Milpitas. Le soleil a refait surface. Ici, toutes les boutiques sont en intérieur, et les magasins se jouxtent dans une galerie marchande. C'est un peu moins sympa que les deux autres que nous avons visités, mais les réductions sont toujours incroyables. Nous y restons tout de même plus de trois heures, avec un déjeuner rapide pris au centre du mall, dans la food-court.
A 15h, le soleil nous chauffe la tête lors de nos derniers kilomètres vers Frisco. Trente minutes après, nous arrivons dans la banlieue, et à 16km de l'arrivée, nous sommes bloqués dans les bouchons. Plaisir des grandes villes. Nous passons près de l'aéroport, où il faudra revenir demain à 8h30 pour rendre la voiture, arrivons sur une route à 10 voies, et à 16h15, les buildings du centre ville apparaissent devant nous. Ayant encore la voiture quelques heures, nous décidons d'aller plus au nord pour passer sur le célèbre Golden Gate Bridge, à 10km de l'endroit où nous sommes, toujours sur l'autoroute. Nous verrons pour la guesthouse de ce soir un peu plus tard. Nous ne savons en effet pas encore où dormir tout-à-l'heure, mais tant pis, il vaut mieux profiter du soleil et de la voiture pour passer de suite sur le pont. A coup sûr, s'occuper de la guesthouse maintenant, c'est perdre deux heures. Et puis c'est trop tentant. Après un tournant, le voilà. La structure d'un de ses piliers apparaît au fond, puis se rapproche de plus en plus. Il est énorme. Nouvelle claque visuelle. Nous le traversons, en regardant en l'air, filmant, prenant des photos, et en faisant attention quand même à la route, même si l'allure générale du flow est faible. Au bout, après avoir ressentie une sensation spéciale en étant sur ce pont mythique, un point de vue est aménagé. C'est là que nous réalisons que nous sommes bien à San Francisco. La vue sur la ville est superbe. La tour la plus connue de San Francisco, la Transamerica Pyramid, se distingue aisément. Un hélicoptère passe sous le pont, pour le fun. La célèbre prison d'Alcatraz est aussi bien visible, au milieu de la baie. La construction du Golden Gate a commencé en 1933. Le pont fut ouvert au trafic en 1937, et mesure environ 2km. Les tours sont hautes de 227m, s'enfoncent sous l'eau de 33m, et l'édifice pèse 83000 tonnes (8 tours Eiffel). Les 6 voies de circulation occupent seulement 20m de large. Après les séances photos qui s'imposent, et malgré le fait que le pont ne présente pas son meilleur profil vu d'ici, nous repartons, et faisons demi-tour pour retourner vers la ville. Juste avant de remonter sur le pont, nous bifurquons au dernier moment pour suivre un panneau indiquant la présence de points de vue, apparemment en hauteur vu le dénivelé de la route à suivre. En fait, après un kilomètre sur une route sinueuse, nous tombons sur un lookout donnant de l'autre côté du pont, permettant de le voir un peu plus de profil. La vue est superbe, parfaite. Celle que l'on souhaite avoir quand on découvre le Golden Gate. Heureusement que nous avons vu ce panneau, car nous aurions vraiment louper quelque chose. La ville, dans la continuité du regard, est en arrière-plan. Après un autre arrêt sur le deuxième point de vue, un peu plus proche, nous retournons pour de bon de l'autre côté, et reprenons le pont, avec autant d'émotions. Dans ce sens, en allant vers San Francisco, un péage de 6$ est obligatoire, et à payer sur internet (un appareil photographie votre plaque, comme en Australie, évitant de devoir s'arrêter et de ralentir le traffic). Nous passons alors par la ville, pour la découvrir, rouler, regarder, "cruiser", et quand même regarder où nous pourrions dormir ce soir et ceux d'après. Les rues sont pentues, très pentues, exactement comme dans les films. C'est juste un peu plus penché que ce que nous pensions, et que toutes les routes que nous avons empruntées, mis à part peut-être l'endroit où nous étions resté coincé avec le 4x4 en Australie. S'avancer et sentir la voiture partir en avant, et votre ceinture vous retenir, est impressionant, tout comme lorsque nous sommes en sens inverse, le corps poussé vers l'arrière et collé sur le dossier du siège. Un peu comme dans les grands huits pour monter au sommet. Génial. Merci au passage la boîte automatique, qui facilite la vie et permet d'éviter les démarrages en côte les plus pénibles quil puissent exister. Les petites maisons ont aussi cette allure typique de la ville, colorées, en bois. Dire que nous sommes à San Francisco. Pour atteindre le centre, nous passons par Lombard Street, qui traverse la ville d'ouest en est, et arrivons après de nombreuses montées et descentes (avec un stop à chaque croisement), sur le fameux lacet à sens unique, pas très large, qui descend en faisant des tournant à presque 180 degrés, sur une pente à 16%, en passant à ras des maisons, zigzagant entre le terre-plein fleuri, avec au bout, fuyant au loin, une longue rue qui s'enfuit tout droit. Cette portion de Lombard Street est apparue dans de nombreux films, et se descend bien sûr au ralenti. Découvrir San Francisco, c'est aussi évidemment découvrir les "cable cars", ces fameux wagons sillonant la ville et servant de tranport public. Notre première sensation ici est bonne. La ville a l'air très sympa, agréable, très américaine, un peu européenne, et donc très différente de Los Angeles. Les rues sont un peu plus petites, toutes proportions gardées avec celles d'Europe, et nous fait penser un peu à New-York, en moins grand, alors que ce n'était pas du tous le cas de LA. Nous sommes contents de découvrir quelque chose de différent, et pourtant toujours très californien. Peu après, nous arrivons dans le quartier de Russian Hill, qui, comme son nom l'indique, est une vrai montagne russe. Ca monte et ça descend, parfois de 25% (30 degrés d'inclinaison environ, soit comme une piste rouge). Nous passons a côté de "Grace Cathedral", dont les deux tours ressemblent à Notre Dame de Paris. Nous tournons ensuite dans Financial District pour apercevoir et être aux pieds des tours, dont la fameuse Transamerica Pyramid, puis nous prenons la route qui longe la baie, à côté de palmiers, alors que le soleil commence à descendre.
Cette ballade nous donne un avant goût de ce que nous allons voir plus en détails les 5 prochains jours. Mais il est temps à ce moment de trouver un endroit pour dormir. Nous prenons Broadway, et arrivons devant une guesthouse dont nous avions entendu parler, en sachant qu'aucune chambre ni dortoir ne sont disponibles ce soir. Nous décidons quand même d'aller voir, puisque nous sommes devant. Fred se gare comme il peut juste devant, dans ce quartier, North Beach, rempli de bars, de restaurants italiens et de strip clubs. Audrey va voir pour poser quelques questions, et revient 15 minutes plus tard. Bonne nouvelle, les types à l'accueil sont d'accord pour libérer une chambre isolée, située sur le toit, généralement fermée, n'ayant même pas de numéro. C'est LA bonne nouvelle, car cela nous fait gagner un temps fou, et en plus, la guesthouse Green Tortoise est très bien classée et à l'air très sympa. Audrey la visite, et après avoir décidé ensemble, nous la prenons, même si Fred ne l'a pas vue. Trop content d'éviter une galère, nous saisissons l'opportunité. La guesthouse est grande. Bizarre de revenir dans ces atmosphères, après avoir séjourné dans des appartements et auparavant dans une cabine de bateau. Profitons de cette ambiance, car nous ne l'aurons plus dans quelques temps. Une grande salle "de bal", au plafond sculpté, fait office de salon/restaurant, avec bien sûr une cuisine commune, dans le fond, de l'autre côté d'une petite scène avec quelques instruments posés dessus (piano, guitares, djidjeriboo...nous écrirons cet article dans quelques jours, au son d'un groupe de voyageurs jouant live). Cela promet de bonnes soirées, même si la guesthouse est très grande (deux étages avec une trentaine de chambres à chaque fois). Quelle aubaine de trouver de la place ici, car nous sommes près du centre, et le prix - bien que plus élevé que d'habitude - n'a rien a voir avec ceux des autres hôtels vus sur internet, qui étaient au minimum à 200$ la nuit. Nous sortons nos affaires de la voiture (il y en a trop, comment va-t-on faire en plus de celles laissées chez Clémence ?), pour les laisser dans l'entrée, et partons à la recherche d'une place de parking gratuite pour la nuit. Le réceptionniste, très sympa, nous donne le nom des rues à proximité où chercher. Nous mettons un quart d'heure à trouver (cela a été assez rapide, en sillonant les rues pentues tout autour. Encore une fois, c'est impressionant d'être aussi penchés), et revenons. Fred, en montant les bagages, découvre donc la chambre. En fait, il faut passer deux portes dérobées, au deuxième, pour tomber sur le toit de l'immeuble. Ce sera en fait notre terrasse, car notre chambre est là, telle une petite maison, face au Financial district. La classe ! Surpuissant, et improbable.
Une petite douche, et nous partons à 21h pour dîner. Il y avait bien une soirée avec dîner mexicain gratuit dans la salle commune de la guesthouse ce soir, mais nous préférons sortir pour découvrir les alentours. C'est très vivant, animé, avec pas mal de club, de boîtes, et de cafés. Parfois, une odeur de marijuana flotte dans l'air. Nous sommes bien à San Francisco, la ville des hippies, libérale, libérée, artistique, intellectuelle, créatrice de tendances, innovatrice, connectée, geek. Nous comprenons, en voyant les restaurants, que nous sommes dans Little Italy. Nous nous installons dans un, specialisé dans l'ail, et passons une agréable soirée. Nous rentrons vers 23h, travaillons sur le blog (où nous avons beaucoup de retard) et nous endormons vers 2h du matin.
mar.
17
sept.
2013
Honnêtement, retrouver un vrai lit pour dormir, c'est pas mal. A tel point qu'on prend un peu notre temps ce matin, et on traîne. Départ à la dernière heure autorisée pour le checkout, 11h15. Temps superbe. Nous prenons la route. Les limitations de vitesse sont globalement les mêmes qu'en France, et des panneaux indiquent aussi les portions d'autoroutes surveillées par radars. Nous croisons comme chaque jour d'autres Mustangs cabriolet. A côté de la voie de gauche, la plus rapide, une bande d'arrêt d'urgence est disponible, comme chez nous, mais juste de l'autre côté. Autour de nous, les paysages changent un peu. Nous pourrions être dans le sud de la France, avec quelques vignes en bordures de route.
Vers midi, un panneau publicitaire attire notre attention sur la gauche, en passant dans une ville. Celui d'un outlet. Nous décidons de sortir de l'autoroute pour aller voir. Après tout, nous avons un jour de plus que ce que nous pensions. Nous tournons un peu pour trouver le lieu, passons par le bord de mer, puis arrivons enfin. Nous faisons quelques boutiques, mais n'achetons quasiment rien, à part c'est vrai une paire de chaussures ultra-légères style Vans d'une marque que nous avions vue, entre autres, à Los Angeles. Pour ne pas perdre trop de temps non plus, nous partons vers 14h, après avoir déjeuné rapidement dans un mexicain à côté du parking, pas terrible mais pas cher.
Une heure après, nous entrons sur la Pacific Coast Hightway. Trente minutes passent. Nous faisons un stop à Morro Bay, une ville de pêcheurs, pour voir le Morro Rock, un grand rocher volcanique posé au milieu de l'océan. Il y a beaucoup de vent, il fait un peu frais, même si très beau. Rien d'exceptionnel à voir, à part satisfaire notre curiosité et découvrir une ville de la côte, les yeux et la tête toujours à l'écoute et à observer ce qui nous entoure. Sur le port, avec le rocher en face, deux bateaux servent à aller voir les baleines. N'ayant personne autour à qui demander, nous ne restons que 10 minutes à marcher, tête un peu baissée à cause du vent, avant de rentrer dans la voiture. Après une autre demi-heure, nous passons par Cambria, une ville sur le chemin. Nous suivons notre instinct, et un panneau indiquant "Beach Drive", pour aller voir, et profiter de la liberté que nous offre la voiture, et le temps dont nous disposons. Nous traversons un quartier résidentiel, censé mené à la plage. Les maisons sont coquettes, doivent offrir une très belle vue, mais sont un peu collées les unes aux autres. Après avoir cherché notre chemin dans les allées désertes du quartier, le bord de mer a l'air loin, et nous ne trouvons pas le chemin y menant. Tant pis, nous rebroussons chemin, après avoir surpris quelques biches dans un grand enclos. Nous nous dirigeons vers Moonstone beach, toujours dans les environs, une plage de sable et petit cailloux un peu noirs. L'endroit est sauvage, mais la plage, et le vent, n'incitent pas à la baignade. A côté du parking et à l'ombre d'un des grands chênes du coin, des plaques de barbecue sont en libre accès, comme en Australie. Vingt kilomètres plus au nord, nous tournons à droite pour aller visiter Hearst Castle, un des monument les plus célèbres de la côte. Michael, l'ami chez qui nous avons passé une nuit il y a quelques jours, nous en avait parlé. C'est un immense château d'inspiration ibérique, construit sur l'idée de William Randolph Hearst. Homme de la fin du 18ième aux passions et talents multiples, il créa l'un des plus vaste empires de la presse et des médias aux États-Unis. Collectionneur d'oeuvres d'art du monde entier, il fit construire cette demeure. Malheureusement, nous arrivons trop tard pour visiter ce monument qui plaît à tous les américains du coin (mais qui semble manquer d'authenticité ou de charme pour nous européens), la dernière visite de la journée était il y a plus d'une heure. Nous ne verrons donc pas l'immense piscine de Neptune, le réfectoire, la salle de billard, la piscine romaine, le théâtre ou encore les immenses jardins. Par contre nous avons accès au musée, qui raconte la vie de ce personnage illustre (l'idée des flash d'information avant les films au cinéma vient de lui. Il a également coproduit de nombreux films, comme "Chantons sous la pluie"), et nous montre quelques photos de certaines pièces. La décoration rapelle les grandes demeures médiévales. Nous restons une heure, et parvenons à apercevoir le château sur les hauteurs de la colline derrière le musée, avant de quitter les lieux. Il est 17h20. 10 minutes plus tard, nous nous arrêtons à un point de vue, près de Piedras Blancas. Ici vit une colonie d'éléphants de mer et d'otaries. Près du grand parking, sur le sable, ils sont une bonne centaine, allongés sur la plage ou dans l'eau. Nous les observons depuis une terrasse en bois aménagée spécialement. Impressionnant, même si nous en avons vu autre part, et il n'y a pas si longtemps, dans des conditions encore plus privilégiées. Par rapport aux otaries, les éléphants de mer sont beaucoup plus massifs, émettent des sons plus forts, et ont un museau un peu différent. Ils sont là, allongés à quelques mètres de nous, à s'envoyer du sable sur le dos ou se gratter joliment avec une patte. Nous ne restons pas plus d'un quart d'heure, car il y a toujours beaucoup de vent. Il fait même un peu froid. Nous refermons du coup le toit de la voiture pour repartir. Nous sommes plus au nord que Los Angeles, et cela commence à se sentir un peu.
Il nous reste 83 km avant "Nepenthe", le restaurant où nous voulons dîner ce soir, sur les conseils de Michael. Apparemment un restaurant agréable, avec une superbe vue, et de bons plats. C'est sur la route de San Francisco en prenant la Big Sur, la route qui serpente entre les montagnes à partir du sud de Monterey Peninsula, coincée entre les flancs et l'océan. 185 km de long. Nous espérons être au restaurant, un peu caché sur un côté à une heure d'ici, pour le coucher du soleil. Dans le ciel, des aigles planent régulièrement. Mais ici, on ne roule pas à plus de 50 km/h, sur la seule voie disponible, où il est rare de pouvoir doubler. Et manque de chance, nous sommes coincées derrière une file de voitures, qui suivent un camping-car qui ne se rabat jamais pour créer un peu d'espace quand cela serait possible. Heureusement, les 300 chevaux de la voiture servent dans les lignes droites, même si elle est un peu lourde. Certains tournants sont bien serrés, façon Great Océan Road en Australie. Les paysages sont superbes, mais ont l'air encore plus beaux dans l'autre sens, en descendant vers le sud. Nous arrivons au restaurant à 19h10, soit après le coucher du soleil, que nous avons observé depuis la voiture. Il fait néanmoins encore jour. Nous attendons 3/4 d'heure avant d'avoir une table, mais l'endroit est sympa, accueillant. Ayant un peu de temps, nous décidons du coup de reprendre la voiture, en attendant, pour voir si une chambre est disponible dans un hôtel un peu plus bas, à côté duquel nous sommes passés en arrivant. Nous ne savons en effet pas trop où dormir ce soir. Dommage, c'est complets. Nous verrons pour l'hôtel après dîner, et irons à la prochaine ville, à une quarantaine de kilomètres (les hôtels sur la route ou à côté seront à plus de 200$ la nuit, sans compter les taxes). Au restaurant, nous prenons un petit apéritif au bar, avant d'être appelés puis installés près de la baie vitrée, quand notre table est prête. Il est 20h10 quand nous choisissons notre morceau de viande. Dommage qu'il fasse désormais nuit, car nous sommes face à la mer, éclairée seulement par la lune.
La partie de la Big Sur que nous empruntons après le dîner a l'air superbe. Dommage de la faire de nuit. A tel point que nous nous demandons même si cela ne vaudrait pas le coup de revenir demain, pour la refaire de jour, et décapotés. Nous verrons bien. Pour le moment, il est 23h30. Nous nous arrêtons, après 45 minutes de plaisir au volant, à Monterey. Nous ravitaillons, et cherchons un motel disponible. Tous sont en effet complet. Nous finissons par en trouver un. La chambre est pour 4, mais nous payons le prix d'une double à condition de ne toucher qu'à un seul des deux immenses lits. En ouvrant la porte, c'est un choc : c'est très grand. Un vrai appartement. Les lits sont des king size de plus de 2x2m. Dommage que nous ne restions que quelques heures. Fred s'endort, un peu fatigué par la conduite, pendant qu'Audrey essaie de trouver une guesthouse pour demain soir à San Francisco. C'est pas gagné, car c'est plutôt cher et/ou plein. Elle travaille sur un article, et éteint à 1h30.
lun.
16
sept.
2013
Ca y est, Los Angeles, c'est fini. Il est temps d'aller visiter le reste de la Californie, et de l'Ouest américain. Nous aurons quand même la chance de revenir quelques jours juste avant notre retour en France. Nous partons aujourd'hui pour San Francisco, sans toutefois essayer d'y arriver ce soir. Nous souhaitons en effet prendre notre temps, et faire les 610km en deux jours, afin de pouvoir prendre la route qui longe la côte, la Pacific Coast Hightway, plutôt que l'autoroute un peu plus enfoncée dans les terres, et profiter du paysage. Nous devons rendre la voiture mercredi matin, et nous sommes lundi.
Le réveil sonne à 8h. Pas encore très bien réveillés, nous croisons Alex, qui part travailler. Comme chaque matin, nous allumons l'ordinateur pour regarder nos mails, et lire les éventuels commentaires du site. Pendant que Fred avance dur sur les articles, et imprime les billets pour le match de foot américain que nous allons voir dimanche (les 49ers de san Franciso contre les Colt d'Indianapolis), Audrey s'occupe de faire une lessive, et des sacs. Elle descend le linge, car ici, comme souvent aux État-Unis, les gens ne possèdent pas leur propre machine à laver. Il y en a une ou plusieurs à disposition dans une pièce de l'immeuble, avec des sèche-linges. C'est donc dans une buanderie, au fond du parking, que nous mettons les 2$ nécessaires pour pouvoir partir avec des vêtements propres. Oui, on en a acheté dernièrement, mais nous avons quand même pas mal de choses à laver. Tout ça prend un peu de temps, et nous partons du coup à 11h, soit une bonne heure après ce que nous avions prévu hier en en parlant. Rendez-vous avec Sissi, qui nous aide à descendre les sacs, mais aussi avec Clémence, Joshua et Alex, dans un peu plus d'un mois. Nous pourrions cependant la croiser avant, car elle a prévu de visiter certains parcs, et Las Vegas, avec des membres de sa famille qui arrivent courant octobre. On verra bien.
Comme avant-hier, nous prenons un petit déjeuner à emporter au café du coin, et après seulement 30 minutes, nous rejoignons notre première étape de la journée : Malibu. Malibu est collé à Santa Monica, et appartient toujours à la ville de Los Angeles. C'est donc assez proche, et facile en passant par là. Il suffit de suivre le panneau, et prendre la grande artère qui longe la mer. Nous passons du coup juste à côté de Will Rogers State Beach, la plage où la série Alerte à Malibu a été tournée, en reconnaissant tout de suite les petites maisons en bois servant aux lifeguards, posées sur le sable tous les 50m. Dix minutes plus tard, nous sommes à Malibu. Nous nous arrêtons le long de la route côtière, pour nous promener sur un grand ponton en bois (construit en 1903 mais restauré plusieurs fois), au milieu d'une plage cachée par quelques batiments. Des pélicans, plus petits que ceux vus aux Galapagos, passent et volent tout autour. Des surfeurs sont dans l'eau et prennent les toutes petites vagues qui arrivent. C'est calme, il fait beau, il n'est pas très tard, et le lieu nous appartient. Nous marchons jusqu'au bout, revenons, regardons les pélicans plonger à pic pour pêcher des poissons, puis reprenons la voiture pour tenter de trouver le centre-ville, en vain. Pourtant, depuis le ponton et un autre bout de la route, nous avons aperçu pas mal de maisons tapisser les petites collines presque désertiques des environs. Et à part quelques habitations de luxe (et quelque part celles de Tom Hanks, Paul Newman, Tom Cruise, Spielberg ou Arnold Schwartzenegger), il y avait beaucoup de pavillons plus classiques. Bizarre. Après avoir cherché un peu, et nous être trompés de chemin, nous ne perséverons pas, et continuons notre route vers le nord. C'est que nous avons pas mal de choses à voir, et ne souhaitons pas être trop pressés. Nous quittons du coup cette ville, symbole du surf californien, né ici en 1926.
Après avoir roulé toit baissé pendant une vingtaine de minutes, nous passons par une ville, où, à un moment, des centaines de drapeaux américains sont plantés dans une zone verte, et flottent en concert avec le vent comme chef d'orchestre. Etrange. Nous faisons demi-tour, garons la voiture juste à côté, et allons voir de plus près. C'est Pepperdine University, fondée en 1937. Sans le savoir, nous supposons qu'il y a autant de drapeaux que d'étudiants. Il est 12h30 passé. Au milieu, quelques drapeaux étrangers, comme celui du Japon, parsèment l'ensemble. Aucun drapeau français par contre. Après quelques photos, et avoir déambulé comme dans un champs de maïs, nous repartons. Nous laissons Point Dume sur notre gauche, c'est-à-dire le lieu où se trouvent soit-disant les plus chères et les plus célèbres maisons de la zone de Malibu. Toutes protégées par un grand portail. C'est dans l'une d'elles que Sean Penn et Madonna se sont mariés en 1985. Les maisons voisines, sans vraiment savoir où elles se trouvent mais les sachant là, quelque part, sont celles de Barbra Streisand, Bob Dylan, David Duchovny, Cher ou encore Michael Jackson. Nous aurions bien aimé sonner à l'une d'elles pour prendre l'apéritif, mais nous ne souhaitons pas déranger. La route, qui continue, passe à travers d'autres zones habitées, mais laisse régulièrement place à de petites zones naturelles, où les touffes d'herbes poussent sur le sol aride et brun. Un avant-goût du désert, et la preuve que la Californie est un Etat chaud, et à moitié désertique. De temps en temps, ce sont de petites villes de bord de mer que nous laissons, ou que nous apercevons sur notre gauche, lorsque nous sommes sur la voie rapide un peu plus éloignée de l'eau. Et puis à un moment, en arrivant à l'approche d'une zone militaire majeure de l'Ouest du pays, Fred aperçoit un avion de chasse exposé sur le côté. Sans hésiter, nous sortons de la voie rapide pour aller voir de plus près. Nous sommes en fait à la porte d'une base aérienne et navale, et du Centre d'Essai de l'US Air Force. Cool. C'est Point Mugu. Et là, pas très loin, sont exposés de nombreux missiles et quelques avions de chasse, dont le célèbre F14. Fred adore, et nous restons du coup 25 minutes. Nous repartons après une bonne série de photos, vers 14h10. Au loin, en mer, après avoir dépassé la zone militaire, des plate-formes pétrolières apparaissent. Les dernières que nous avions vues étaient à Hong-Kong. C'est bête, mais voilà le genre de choses que l'on ne voit souvent que dans des livres, ou à la télévision, et qui semblent appartenir à un autre monde (dans cet exemple, celui des pays qui ont du pétrole !). Difficile de décrire ce genre de sensation, qui nous est arrivée régulièrement dans notre voyage, qui vous prend sans prévenir en voyant des choses toutes simples, mais qui ne font jamais parti du décor dans lequel vous avez toujours vécu.
Un peu avant 15h00, c'est dans une autre ville dont le nom est célèbre que nous arrivons : Santa Barbara. Nous ne pouvons bien sûr pas nous empêcher de fredonner le célèbre générique de la série éponyme des années 80 ("Santa Barbara, tu me diras, pourquoi, j'ai le mal de vivreuu..."). Franchement, ça fait bien Californie, et c'est très sympa. Un peu comme à Santa Monica, une grande rue longe le bord de mer, et est bordée de palmiers très hauts. Affamés, nous décidons de suivre les conseils du Lonely planet et d'aller dans leur "best choice". Au bout d'un ponton en bois partiellement accessible en voiture, nous nous retrouvons donc installés à une table du dernier restaurant, au bout, la "Shellfish company", spécialisée dans les crabes et homards. Il fait beau, nous sommes en bord de mer (à Santa Barbara, que cela fait bizarre de prononcer le nom de cette ville et de se dire que nous y sommes), c'est le plat idéal. Cette petite "barraque" avec vue sur l'océan est installée là depuis 25 ans. Nous prenons chacun une spécialité du lieu (tourteau pour Audrey, et Tacos au homard pour Fred), et avons bien fait, car c'est bon, et cadre parfaitement avec notre humeur et l'atmosphère de cette journée. Repus, et arrivant au terme des 90 minutes de parking gratuit auxquelles nous avons droit, nous partons faire un tour en ville, à côté, en voiture. Il faut bien qu'on rentabilise le cabriolet quand même. Les rues sont très agréables, assez petites, charmantes, classes, vertes. Nous aimons beaucoup. Du coup, nous nous demandons si nous ne pourrions pas garder la voiture un jour de plus, et peut-être dormir là ce soir, et ne pas devoir nous presser demain. Une fois garés (nous décidons d'aller nous promener un peu à pied dans le centre), nous cherchons donc une connexion Internet pour joindre l'agence de location, et trouvons notre bonheur dans un Macy's local (un grand magasin). Et c'est là que nous nous rendons compte que nous l'avons, notre jour supplémentaire. Nous avions mal regardé les dates hier, car c'est bon, nous devons rendre la voiture à San Francisco jeudi matin. Nous nous étions mis en tête que nous devions la rendre mercredi. Nous avons donc un jour de plus. Super. Nous pouvons donc profiter de Santa Barbara comme nous le souhaitons. La ville est propre, bien entretenue, et il n'y a nulle part de marques flashy (comme un gros "M" pour Mac Donald par exemple). Les enseignes des magasins sont discrètes, et dissimulées dans les bâtiments, participant grandement à une unité visuelle et une harmonie générale à cet endroit aisé. Cela nous rapelle un peu Beverly Hills, mais en un poil moins dynamique, plus vieux, et plus "provincial". En arrière plan, d'innombrables pavillons tapissent les collines. Après avoir acheté un yoghourt glacé (qui nous rappelle l'Australie) que nous mangeons en marchant tranquillement dans la grande rue, nous retournons à la voiture, et continuons notre route vers le nord. Nous préférons en effet avancer, plutôt que de dormir ici, afin de pouvoir si l'envie nous en prend nous arrêter dans un Outlet dans la banlieue sud de San Francisco, demain ou après-demain. Il est 18h20, le soleil est bas, et il commence à faire un peu frais. Nous fermons donc le toit de la voiture, et c'est protégé du vent que nous empruntons dès lors une route un peu désertique. Nous croisons d'ailleurs nos premiers ranchs, et les premiers vignobles californiens.
A 19h20, nous décidons de nous arrêter, un peu plus tôt que prévu (60km avant), car nous sommes un peu fatigués, et n'avons pas envie d'arriver trop tard quelque part. Après avoir regardé la carte, nous coupons le contact à Santa Maria, donnons à boire à notre cheval en nous arrêtant à la première station service trouvée, et recherchons un endroit pour dormir. L'un des motels pas très loin fera très bien l'affaire, même si le prix est supérieur à toutes les guesthouses que nous avons faîtes depuis le début du voyage. Quand nous ouvrons la porte de la chambre, surprise : c'est immense. Cela nous change carrément de nos habitudes. Il y a même un micro-onde dans un coin. Nous travaillons un peu, allumons la télé (pour la première fois depuis des mois), prenons une douche, puis, à 21h15 partons pour dîner dans le centre. Mais ici, il n'y a personne dans les rues, très larges, longues, faites pour les voitures. Il n'y a pas vraiment de restaurants, ou alors, ils sont vides. Ca ne ressemble pas vraiment à un centre-ville. Allant et venant en voiture le long de ces gigantesques boulevards, le centre se cache dans un endroit que nous ne trouvons pas. Nous décidons donc de faire quelques courses pour le petit déjeuner de demain, et finissons par nous arrêter au Mc Donald, où nous sommes les seuls clients, excepté un type dans le fond en train de dormir sur son siège. Bref, on s'éclate. Bienvenu dans les villes intermédiaires de banlieue ou de la campagne américaine. Et encore, il doit y avoir largement pire. Retour rapide à l'hôtel, en faisant - pour nous réveiller - un peu chauffer le moteur et les pneus sur le bitume sec de ces artères vides qui ressemblent à des pistes d'atterrissage, et nous nous couchons peu de temps après être rentrés, à presque minuit.
dim.
15
sept.
2013
Bon, il faut le dire, hier, la soirée a été longue, et ce matin, on aurait bien dormi un peu plus. La petite aiguille pointée sur le 9, on se force à se lever. Nous partons demain matin, et on a pas mal de retard sur le site. Et nous aimerions bien faire autre chose de la journée. Pris dans l'énergie américaine depuis notre arrivée, nous avons envie de tout voir. Et comme on se laisse aller, nous accumulons le retard. Du coup, on s'y met une bonne partie de la matinée, tout en discutant avec Sissi après qu'elle se soit levée un peu plus tard. Les morceaux de mangue qu'elle découpe et met à disposition nous rappellent les inoubliables fruits de Polynésie. Nous levons tous l'ancre à midi, et décidons de retourner nous balader et déjeuner dans Beverly Hills. Nous sommes déjà allés plusieurs fois sur Hollywood et préférons du coup retourner dans Beverly Hills, que nous avons bien aimé. La bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui, c'est dimanche. Mais après vérification, après avoir roulé tranquillement, la tête au soleil sur Rodeo Drive et les blocks environnants dans les deux sens, les horodateurs sur les trottoirs clignotent, ce qui veut dire que les places sont payantes (elles sont gratuites s'ils ne clignotent pas). Par contre les parkings souterrains, eux, sont gratuits. Nous voilà donc garés. Pendant la balade en voiture, un homme habillé en cuir avec son grand chien blanc arrivent en Harley à notre niveau, via une rue perpendiculaire. Un vrai costume de scène. On se marre, mais le type a son style. Le temps est magnifique, avec la lumière de la demi-journée. A pied, les rues sont plutôt calmes, et à une seule voie, parfois deux, un peu serrées. Nous marchons, flanons, discutons, rentrons dans un magasin, regardons la vitrine d'un autre, et tombons sur un fromager. La collection de fromages est belle, mais manque de pâtes molles. Bonne nouvelle, ça sent le fromage ici (ce qui est loin d'être le cas dans tous les lieux où du fromage est vendu aux USA). De manière surprenante, certains des fromages qu'il vend sont au lait cru. C'est rare aux Etats-Unis. Nous discutons avec lui. Il aime son métier et connaît l'Europe. C'est très sympa. Nous sommes par contre loin de la variété des produits que nous trouvons dans nos fromageries. Tiens, des quarts de St Albray sont en vente. Ah oui, en exagérant un peu (même si cela est globalement vrai), le fromage français en vente aux Etats-Unis, ce sont des camembers Président ou des fromages que l'on trouve chez nous en supermarché. Ici, c'est un tout petit peu différent (mais pas tant que ça visiblement), car du Pont Levêque français (mais au lait pasteurisé) est en vente. Bref, il y a du St Albray, c'est incongru pour nous mais normal ici, et le morceau (un quart, donc) coûte 22 euros. Oui, quand même. En discutant, et en lui posant des questions, il nous fait goûter une pâte molle douce, un bout de comté légèrement affiné, et un autre parfumé à la truffe. Nous retrouvons un plaisir que nous n'avons pas eu depuis 10 mois, celui de manger de bons fromages (bien qu'ils ne valent pas ceux que nous allons retrouver en rentrant). Là, nous nous disons que les soirées vins/fromages qui nous attendent vont être divines, pour tant d'autres raisons également. Après 20 minutes passées là, nous ressortons, et allons manger un bout dans un restaurant abordable du coin. Nous rentrons, en reprenant notre promenade, dans une boutique de brownies ou une autre de décoration d'intérieur. Certaines autres ont commencé à décorer les vitrines aux couleurs d'Halloween, qui a pourtant lieu dans plus d'un mois. Sympa. C'est une grosse fête ici, et quelque chose que toute la société (la population, les médias, les commerçants, les enfants, toute la nation) reprend en choeur. Nous partirons malheureusement le jour J. On s'en mord les doigts, d'autant que les espoirs sont minces pour que nous puissions décaler notre dernier vol d'un jour, pour des raisons techniques (cela fera exactement un an que nous serons partis). Devant le Regent Beverly Wilshire Hotel, en bas de Rodeo drive, le rouge vif de la Lamborghini Diablo éblouit tous les passants. Ayant bientôt fini notre tour, Sissi nous suggère de reprendre la voiture et d'aller sur une route mythique, Mulholland Drive, où vivent entre autres Brad Pitt et Madonna. Et la vue sur la ville depuis cette célèbre route vaut le coup. C'était d'ailleurs sur notre liste de choses à faire, mais nous avions oublié. Pour y aller, nous nous écartons un peu du chemin direct pour passer par Sunset boulevard, où se trouve le "Guitar Center", un grand et célèbre magasin de guitares. On comprend pourquoi, en arrivant après avoir garé la voiture, en découvrant les empreintes des mains de célèbres musiciens, comme Eric Clapton, Jerry Lee Lewis, Joe Cocker ou Stevie Wonder. On connait l'intêret pour la musique qu'ont certains de nos lecteurs, et la curiosité des autres, et nous n'avons pas pu résister à tout mettre dans un autre article, pour le plaisir. Le magasin est grand, et bien fourni. Un régal, pour les guitaristes comme pour les chanteurs, ou les pianistes, même si la majorité du magasin est consacrée aux guitares, électriques comme acoustiques. Après une bonne trentaine de minutes, nous tournons sur Mulholland Highway (c'est loin d'être une autoroute. C'est plutôt une voie à double sens de montagne), longue de 80km coupant au travers des montagnes de Santa Monica. Elle offre de très belles vues sur la ville, et l'océan. Nous retrouvons même les bâtiments des studios Warner, ou Univeral. Différents points de vue permettent d'apprécier l'étendue de LA, ou encore les lettres HOLLYWOOD, de l'autre côté. Sur les flancs aux alentours, de gros portails, avec caméra à l'entrée, nous laissent deviner que quelques personnalités doivent habiter derrière ces murs, sans savoir qui (ils pourraient au moins mettre leur nom sur la boite aux lettres. Soyez sympa quoi !). A 17h30, après avoir roulé sur la partie principale de la route, nous faisons demi-tour, pour éviter de prendre l'autoroute, et reprendre ces lacets agréables en raccompagnant Sissi, qui a une soirée prévue ce soir. De notre côté, après être revenus à la maison, nous retournons sur Hollywood Bdv, pour aller voir le dernier Disney ("Planes"), dans le cinéma El Capitan, propriété de Disney. Malheureusement, le film n'est plus à l'affiche aujourd'hui (aux USA, une bonne partie des films ne reste que deux semaines max sur les écrans). Il est 18h45, et notre idée est tombée à l'eau. Hésitant sans conviction sur quoi faire, nous retournons - après tout c'est notre dernie soir, même si nous reviendrons plusieurs jours fin octobre - dans un quartier qui nous a plu aussi, Santa Monica.
Nous y sommes 20 minutes après, mais il faut en ajouter vingt de plus avant de trouver une place. Heureusement, conduire sur Ocean Drive ou Broadway est agréable, surtout dans nos conditions. Nous nous baladons une fois de plus sur la 3rd St Promenade, la rue piétonne animée où nous retrouvons quelques artistes que nous avions vus hier. Nous nous installons pour dîner cette fois dans un restaurant sur Ocean Drive, face à des palmiers, et en troisième plan l'ocean, après avoir hésité avec un Steackhouse puis un japonais, tous les deux un peu chers. C'est bon et frais, et de bonne qualité pour les 20 euros par plat que nous mettons. Pas mal du tout les poissons que nous avons pris, et cette pianiste qui joue et chante des tubes de Springsteen, Otis Redding ou autres.
21h50. Nous partons en direction de la maison. Sissi n'est pas rentrée, mais Alex est là. Nous discutons avec lui, et de sa journée chargée (c'était l'anniversaire d'un des sept enfants, et leurs copains étaient là. Un gros boulot en cuisine pour servir la famille et les amis. 47 personnes étaient attendues), tout en travaillant sur différents papiers, et sur le blog. Sissi rentre vers minuit et demi, et tous deux vont se coucher peu de temps après, nous laissant travailler jusqu'à 3h du matin. Une heure plus tardive que celle prévue et imaginée ce matin au réveil.
sam.
14
sept.
2013
Le nouveau canapé a été très confortable et nous avons bien dormi. Bon signe pour les prochaines nuits. C'est donc avec la patate que nous partons vers 9h, après avoir acheté au coin de la rue un jus frais mangue-coco, et un brownie, en guise de petit-déjeuner, que nous mangeons dans la voiture, en roulant. Ce matin, nous partons 80 kilomètres au nord-est, pour se rendre chez "Westcoast customs", un paradis pour les passionnés de voiture et de tuning. Pour ceux qui connaissent l'emission de télévision "Pimp my ride", ce sont tout simplement eux qui s'occupent des voitures qui leur sont remises. Et avant cette médiatisation planétaire, leur réputation venait du travail effectué sur les voitures de rappeurs, customisées sur demande pour le besoin de clips américains par exemple. Un crénau particulier, qui peut sembler extravagant, que l'on peut prendre de haut, mais en fait un énorme travail effectué sur les voitures, souvent complètement repeintes, intérieurs refaits et cousus à la main, et ajouts de gadgets en tout genre, le plus souvent improbables, comme en installant un mini-jacuzzi à l'arrière d'un 4x4 par exemple. A tel point que MTV s'est intéressé à eux pour en faire une émission, qui a cartonnée dès la première saison. Ces types ont des mains en or, au delà de leur style et de leurs clients, et font du sur-mesure. De la préparation de luxe en quelque sorte. C'est aussi un exemple de croisement d'influences diverses, urbaines, au carrefour de différentes tendances. En France, personne ne croirait à une emission de ce style, et à utiliser ce sujet pour en faire quelque chose qu'aujourd'hui tous les jeunes connaissent. Ici, ils l'ont fait. Une belle illustration de l'ouverture d'esprit des américains, qui ne regardent généralement pas les choses avec des oeillères, sans arrogance, et se demandent comment ils peuvent utiliser cela plutôt que de le négliger et de partir perdant. Et en plus ils savent faire, c'est "entertaining" (divertissant) comme ils disent. Bref, c'est unique, c'est en Californie, et cela faisait partie de la liste "choses aypiques" à faire de Fred. Impossible en effet d'être si proche et de ne pas aller voir de plus près.
Après une grosse heure de route, en suivant les instructions du GPS, et en changeant deux fois d'autoroute, nous arrivons vers 11h, après avoir un peu tourné dans la ville de Corona, à cause d'une exposition de voitures anciennes dans la rue principale. Nous bifurquons sur la gauche pour rentrer dans une zone de bureaux, et tombons après quelques virages sur un parking remplies de voitures. Un panneau au dessus d'un bâtiment semblable aux autres, clair, indique 'Westcoast Customs" et confirme que nous sommes au bon endroit. La boutique n'étant pas encore ouverte, nous faisons un tour du parking pour observer les voitures. Elles sont repeintes, retapissées, et quelques modifications ont été apportées, mais ce n'est pas aussi hallucinant que dans l'émission. Certaines ont les vitres ouvertes, permettant de regarder à l'intérieur. Il doit y avoir 8 ou 9 voitures, aux couleurs vives, et dont une ou deux assez particulières. Au fond du parking extérieur, une vieille cadillac en très, mais vraiment très mauvais état, attend d'être prise en charge par ces messieurs. Elle brillera et sera unique lorsqu'elle ressortira des ateliers, à n'en pas douter. Puis nous rentrons dans le bâtiment aux couleurs bleutées, dont l'emission télé à repris le thème. Les logos de partenaires étrangers sont affichés, reprenant le même concept dans d'autres pays, comme au Japon (où nous sommes certains, les connaissant un peu mieux maintenant, qu'ils doivent adorer). La porte est complètement graffée, et une fois franchie, donne l'impression d'entrer dans un garage. Sur la droite se trouve une boutique de souvenirs, et dans le fond, un couloir décoré d'affiches reprenant des articles de presse, bourré de photos promotionnelles. Dans ce couloir, le mur opposé est vitré, et permet d'avoir une vue directe sur l'intérieur du garage, avec les mécaniciens à l'oeuvre. Une voiture n'a d'ailleurs plus que sa carcasse, est repeinte avec des flammes vertes (en dégradé) sur fond noir à l'avant et sur le côté, et complètement vide à l'intérieur, laissant la place pour l'inspiration plus ou moins farfelue du client concerné ou des sept ou huit mécaniciens hautement spécialisés, chacun dans leur domaine. Une porte dans le couloir donne sur une salle de réunion, celle que l'on voit souvent dans l'émission. Dans un aquarium, quelques petits requins tournent en cercle. Nous restons une bonne heure, puis refaisons la route en sens inverse, pour aller cette fois complètement de l'autre côté, sur la côte, à Venice Beach, 88km à l'ouest d'ici. Nous roulons pendant une grosse heure, toujours en changeant d'autoroute, en empruntant les échangeurs à 5 voies, en croisant régulièrement de grosses Harley Davidson rutilantes, dont certaines ont un guidon bien long, très haut, les mains du motard posées au dessus de sa tête. Cela a du style. Aucun doute, nous sommes biens aux States.
Le soleil n'a pas arrêté de taper depuis ce matin, jusqu'au moment où nous nous garons sur un parking de Venice Beach, après avoir tourné un peu, et être passés devant un bâtiment souvent photographié, à cause de la sculpture (une ballerine à la tête de clown) qui orne la devanture, dont le livre sur l'histoire de la ville emprunté à Clémence parle. Nous qui pensions peut-être nous baigner, voire louer une planche et surfer un peu. C'est rapé. Le ciel est maintenant tout couvert, sans bien comprendre pourquoi. Pas de chance, pour la fois où nous sommes là, sur l'une des plages les plus connues de la ville. Ce n'est pas si grave, car nous pourrons toujours revenir plus tard, même si nous aurions préféré avoir un grand soleil pour nos premiers bas en bord de mer. Le nom de Venice Beach vient du fait que quelques canaux traversent la ville, avec auparavant des gondoliers allant et venant. Une référence directe à Venise donc. Nous marchons sur le front de mer, très animé, et très fréquenté, que ce soit par des touristes, par des artistes (prétendus ou réels), ou par des sportifs. Des magasins de souvenirs sont disposés tout du long, tout comme des stands d'artistes locaux, plus ou moins originaux, ou encore des "Green doctors", vendant de la marijuana sur prescription médicale, qu'ils sont autorisés à fournir pour une simple migraine, qu'elle soit réelle ou imaginaire. La Californie est en effet un Etat où la marijuana est autorisée pour un usage médical. Des personnages loufoques côtoient des joueurs de basket s'entraînant sur les terrains en bitume entourés de palmiers et à quelques pas de la plage. Dans les années 60, Venice Beach était le lieu de rassemblement des hippies, et l'endroit a conservé son atmosphère et sa réputation. Jim Morisson et les Doors vécurent ici par exemple. Nous sommes donc plongés au milieu d'un ensemble multiculturel étrange, vivant, où tout se mêle, et où chacun y trouve son compte. L'ensemble fait très californien, avec comme décor la plage, la grande étendue de sable, des maisons au style tordu, ou encore des machines de musculation en plein air à disposition. C'est d'ailleurs ici, et non à Malibu (beaucoup plus petit) que la série avec Pamela Anderson a été tournée, tout comme la série plus récente Californication. Nous marchons les yeux grands ouverts sur Venice Boardwalk, cette promenade longeant la plage, et mourrons de faim. Nous passons à côté de plusieurs foodtrucks, mais continuons pour trouver un endroit plus sympa, et nous arrêtons à une terrasse. Il est 14h30. Une fois le ventre rempli, nous continuons notre promenade, allons presque jusqu'au bout, passons à côté de maisons toutes différentes, puis revenons sur nos pas, en marchant cette fois dans le sable, en passant à côté des postes de surveillance "lifeguard". Apparemment, il semble que les sauveteurs ne soient pas si différents de ceux des séries, à un croire ce que nous voyons. On en connait quelques-unes qui, dans ces conditions, simulerait bien un début de noyade. Les nuages sont partis, et le soleil brille de nouveau. Le quartier prend plus de couleurs, et offre son vrai visage. Nous avons devant nous l'image type de la plage californienne, et de la vie qui va autour. Nous retrouvons les terrains de basket de tout-à-l'heure, ou des locaux s'affrontent, et nous arrêtons devant un skate park, à regarder des adolescents doués rouler sur leur planche et prendre les courbes du parc conçu pour eux, ou effectuer de jolis sauts, à l'ombre d'un palmier. Des hélicoptères passent régulièrement, et tracent vers le nord ou le sud, assez bas. Nous passons aussi à côté de "muscle beach", une salle de gym légendaire, en plein air, où depuis les années 50, les bodybuilders viennent ici montrer leurs muscles. L'ambiance est particulière, et agréable, difficile à décrire. Nous marchons encore un peu, puis quittons le bord de mer, à pied, pour nous rendre à une demi-douzaine de blocks, chez Gold's Gym. C'est en effet dans cette salle de musculation fondée en 1965 qu'Arnold Schwartzenegger s'entraînait à l'époque, juste avant de devenir Mister Univers. A l'intérieur, d'anciennes photos de lui sont accrochées au mur. Après avoir fait un tour, et avoir été impressionné par l'histoire du lieu autant que par quelques types sortant de l'entrainement, nous allons chercher la voiture, et décidons de faire un détour avant de rejoindre Santa Monica, pas très loin, pour aller voir ce que vaut le rassemblement de Harley Davidson dont des affiches dans les rues parlent. Nous arrivons un peu tard, mais voyons quand même de beaux engins rouler ou s'arrêter aux feux rouges des rues adjacentes, et passons par le parking extérieur pour en voir d'autres de plus près.
Santa Monica est à côté, et nous arrivons une dizaine de minutes plus tard. Depuis la voiture, c'est très sympa, et le cabriolet permet d'en profiter pleinement. C'est quand même autre chose sans toit. Une grande rue borde la mer, en la surplombant. C'est Ocean Drive. Comme souvent, de grands palmiers sont plantés tout du long. Sur le trottoir en face, des restaurants qui font envie se succèdent, et les rues derrière sont animées, propres, à taille humaine, et lumineuses. En cherchant un endroit pour se garer gratuitement, nous passons à côté de Santa Monica Place, où nous irons tout-à-l'heure, et où une scène de Terminator 2 a été tournée. En contrebas d'Ocean Drive se trouve une voie rapide remontant la côte jusqu'à Malibu, et, sur la gauche en regardant la mer, un petit parc d'atractions est situé à côté d'un grand ponton apparemment fréquenté. Nous laissons la voiture, puis marchons jusque là, sur le trottoir d'Ocean Drive, long de 3,2km. L'espace vert et le chemin dédié aux piétons, qui rappelle un peu la croisette à Cannes, s'appelle "Palisade Park". La lumière est belle, commence à diminuer, et nous observons le soleil se coucher lorsque nous arrivons au bout de la rue, et tournons pour rejoindre l'eau et être sur le large ponton. Tiens, un panneau indique que la route 66, qui relie Chicago à Los Angeles, se termine ici. Le parc d'attraction est maintenant juste à côté. Nous passons au milieu. La comédie musicale Funny girl, Forrest Gumps, les séries Drôles de Dames ou Le Prince de Bel Air ont été tournées par ici, à Santa Monica, et le "pier" sur lequel nous nous promenons y apparaît à chaque fois. La nuit est tombée, et nous avons juste le temps de revenir à la voiture, pourtant à 20 minutes d'ici, pour prendre un pull ou nous changer, avant de retrouver Sissi et Alex, qui sont venus nous retrouver. Nous aimons beaucoup cet endroit de Los Angeles, très agréable, et qui rappelle un peu l'Australie. C'est vraiment très sympa, vivant, joli, et un peu classe, "upscale" comme on dit en anglais. Nos deux amis nous amènent dans une rue piétonne très fréquentée, où beaucoup de monde se promène, au milieu de petits groupes de musique, d'artistes de rues, ou des magasins encore tous ouverts. Les restaurants sont nombreux, et après avoir regardé un végétarien (Sissi préfère), nous allons finalement nous poser sur une terrasse d'un italien aperçu un peu plus tôt, afin de profiter de l'animation de la rue. Le moment est très sympa, le service top, le vin correct, et nous passons une soirée très agréable tous les quatre, d'autant qu'Alex se fait plaisir en prenant comme Fred une bonne viande et du vin, pendant qu'il nous raconte certains détails liés à son métier, sa formation, ou que nous discutons de bonne chaire et de notre passion commune pour les bonnes choses. Nous partons vers minuit, au moment où le restaurant ferme. Alex rentre avec Fred en voiture, entre hommes, afin de profiter un peu de la voiture sur la freeway, et ils retrouvent les filles à l'appartement peu de temps après. Nous discutons, faisons quelques recherches de documentaires culinaires sur Internet (Alex ne connaissait pas Mondovino), leur montrons des vidéos de notre voyage, passons un peu de temps sur le blog, puis nous couchons...vers 3h30 du matin.
ven.
13
sept.
2013
Réveil matinal, vers 7h, car Michael doit nous déposer à l'aéroport pour récupérer notre voiture avant qu'il ne parte travailler, dans son bureau près de Beverly Hills. Quelle gentillesse ce Michael. Il fait tout pour nous arranger, et cela nous aide beaucoup d'être si près de l'aéroport aujourd'hui. La nuit s'est bien passée, et au réveil, nous observons les premiers rayons de soleil sur la plage déserte juste en face, à quelques mètres. La maison est vraiment très bien placée, bien qu'un peu encastrée avec ses voisines. En discutant, nous apprenons que lui et sa femme ont passé Halloween l'année dernière à Monaco, dans un endroit dont il ne se souvient plus du nom, jusqu'à ce que nous le lui donnions (le Sass), pas très loin du Méridien où il dormait. Nous discutons du coup un peu du Sud de la France, et de la principauté. Nous mettons une grosse demi-heure pour rejoindre l'agence de location Thrifty où nous devons récupérer la voiture. C'est donc avec une heure et demi d'avance que nous nous présentons au guichet, où les news sur CNN diffusent un reportage hallucinant (voir rubrique "divers"). Nous remplissons les papiers, sans savoir encore quelle voiture nous est destinée, et en croisant les doigts. Avant le moment fatidique du paiement du solde, Fred pose donc la question en demandant si nous allons avoir une Mustang, ou une autre voiture similaire, comme le précisait l'annonce sur internet. De l'autre côté du comptoir, la personne vérifie sur son ordinateur, et nous annonce qu'aujourd'hui, de toutes façons, il y a que des Mustang de dispo. Yes ! Là voilà, notre voiture décapotable ! Il nous précise que quoiqu'il en soit, si ce n'avait pas été une Mustang, cela aurait été une voiture de catégorie supérieure, commme une Corvette cabriolet (pas mal non plus). On aurait presque préféré avoir une Corvette. A nous la côte californienne les cheveux au vent. Nous nous dirigeons donc vers le parking, tout seuls, et avons le choix entre deux, blanches. Nous choisissons la première, et nous installons (les clés sont à l'intérieur, nous n'avons qu'à ouvrir la porte et poser nos affaires). Pas d'état des lieux, car nous avons pris la grande assurance (les frais peuvent être très élevés ici en cas d'accident corporel ou matériel, même si l'on n'est pas en tort, et la garantie avec notre carte gold n'est pas aussi bonne. C'est la première fois du voyage, après presque 15 000 kilomètres en voiture, que nous prenons une assurance). Nous sommes donc couverts pour tout, sans franchise. En fait, nous aurions pu comme les autres fois, nous en passer. Une fois les sacs dans le coffre, nous ouvrons bien sûr le toit, après, il est vrai, avoir cherché un peu le bouton à utiliser. On installe le GPS (que nous avons aussi pris, vu la grandeur de la ville, le nombre d'autoroutes et de rues, et avec le trajet que nous avons à faire, c'est plus que nécessaire... cela va clairement nous aider et nous changer la vie), ajustons nos sièges, et sommes prêts à partir. C'est à ce moment qu'une nouvelle Mustang, juste lavée, grise, arrive sur le parking. Nous nous regardons, trouvons la grise plus sympa, et demandons donc au chauffeur si nous pouvons échanger. Bien sûr, nous dit-il. Nous voilà donc à transvaser nos affaires d'un coffre à l'autre. La nouvelle possède en plus des sièges en cuir, et un ajustement du siège conducteur électronique. En revanche, le siège passager (celui d'Audrey) ne peut pas se monter. Elle ne voit du coup pas grand chose de la route, et cela nous fait rigoler de se dire qu'il va falloir trouver un coussin ou quelque chose pour la réhausser. Bref, une fois que nous sommes finalement installés, nous partons pour de bon. Bonne surprise, les haut-parleurs sont bons. C'est clair, plusieurs options sont installées dans cette 3,7 litres aux 300 chevaux. Ca va être bien, même si la transmission est automatique et un poil longue à réagir, même en mode "sport", comme souvent par rapport aux transmissions manuelles.
Il est 9h50, donc encore relativement tôt, quand nous branchons le GPS. Nous souhaitons ce matin aller dans un "outlet", autrement dit un ensemble de magasins d'usines, où les prix sont dégriffés. Il y en a quelques-uns en France, mais nous souhaitons en voir un ici, car les prix sont en général moins chers que chez nous, et les soldes plus intéressantes (du 40 à 70%). Nous prenons donc la direction de Downey, au nord-est de LA, pour aller à Citadel Outlet. Après avoir roulé et suivi la Highway vers l'est puis être remontés un peu au nord en suivant l'Interstate 5, toit rétracté et fenêtres baissées, lunettes de soleil sur le nez, et après 40 minutes de route, nous arrivons. Merci au GPS, qui nous évite bien des dilemmes, et nous permet de profiter de la route et de la conduite, vu le nombre de voies, impressionnantes, et les routes qui s'entremèlent, comme dans les films, lorsque trois échangeurs se croisent en cercle sur plusieurs niveaux au dessus de notre tête. C'est quand même bien sympa, même si cela a un prix. Mais bon, nous ne sommes là qu'une fois, et c'est la Californie. Nous nous garons dans l'immense parking, et commençons par prendre un petit déjeuner rapide au Starbucks du coin. Une fois le ventre rempli, nous pouvons commencer à flaner dans les boutiques, organisées par marques, en marchant dans des grandes allées en extérieur. Il y en a une bonne trentaine, simples comme H&M aux marques de demi-luxe. Les prix sont vraiment intéressants, avec quelques fois des réductions allant jusqu'à 80%. Les étiquettes indiquent en général un prix déjà réduit, et à cela s'ajoute des réductions quotidiennes. Résultat, nous nous laissons tenter par quelques achats, comme des tee-shirts, quelques pulls, ou une veste. Il fait beau, chaud, et sortir des boutiques parfois un peu trop climatisées pour se retrouver sous le soleil est agréable. Nous profitons d'une connexion internet pour prendre contact avec Sissi, et fixer un rendez-vous pour ce soir. Nous devons être chez elle vers 16h30-17h, afin de poser nos affaires avant qu'elle ne parte à son cours de théâtre. Alex, lui, travaille aujourd'hui, et nous ne le verrons que plus tard dans la soirée. Nous décidons de partir vers 15h, ne sachant pas vraiment combien de temps il nous faudra pour arriver, ni comment est la circulation, et pour trouver une place gratuite (ce qui n'est pas facile avec tous les panneaux contre-indicatif posés sur les trottoirs). Après avoir refait un tour chez DKNY pour finalement acheter un très joli sac à main pour Audrey, et profité de la réduction de 40% (plus celle liée à l'euro, qui nous fait gagner un peu de pouvoir d'achat), nous avalons un bout dans la food court, et nous voilà définitivement partis. Nous arrivons beaucoup plus vite que prévu, mais en respectant les limitations de vitesse, semblables à celles en vigueur en France, à 16h, après avoir facilement trouvé une place juste en face (mais il faudra changer à 18h. Nous trouverons heureusement rapidement une autre place). Sissi n'étant pas encore chez elle, nous l'attendons dans la voiture, et bronzons un peu, en relisant un article, et choisissant quelques photos à mettre en ligne. Puis, une fois notre amie rentrée, nous déchargeons les bagages, avec quelques sacs en plus (nos achats du jour), nous douchons, travaillons sur l'ordinateur, et vers 20h, partons sur Sunset Boulevard retrouver Clémence dans un "gastro-pub" pour l'anniversaire de son ancienne colocataire. Un quart d'heure après, nous voilà donc intégré à la fête, dans l'arrière salle du bistrot, aux allures assez françaises. Nous nous installons à une table à côté, et commandons à manger en discutant tous les quatre, ou avec d'autres invités, comme une américaine qui a aussi fait un tour du monde il y a quelques années. Le dessert - le traditionnel gâteau d'anniversaire - arrive, et après avoir chanté le refrain en choeur et pris notre temps pour manger notre part, nous partons. Nous disons donc cette fois au revoir à Clémence, car ce n'est pas sûr que nous pourrons la voir avant notre départ de Los Angeles dans deux jours. Nous lui donnons rendez-vous dans pratiquement un mois et demi. A notre retour, vers 23h15, nous envoyons un mail à Jessica, dont les parents, qui tiennent un restaurant à Monaco et que Fred connait, sont sur Los Angeles en ce moment. Ce serait en effet sympa de se voir tous ici. Nous retrouvons Alex, qui a fini sa journée, discutons un peu tous ensemble, et nous endormons sur un nouveau canapé. Nous avons de la chance d'être hébergés chez Clémence et Sissi.
jeu.
12
sept.
2013
Nous allons prendre le petit-déjeuner ce matin chez Bob's Big boy, le "diner" où nous étions allés il y a une semaine voir les voitures de collection sur le parking, avant de manger un bout dans un des confortables sièges en cuir disposés autour des tables, comme dans tout "diner" digne de ce nom. Notre dernière nuit chez Clémence s'est bien passée, et finalement, malgré les deux canapés pas très confortables, nous aurons paradoxallement plutôt bien dormi depuis 7 jours. Nous partons du coup vers 9h15, et arrivons 15 minutes après. Clairement, c'est beaucoup moins animé que l'autre fois, et cela fait une autre impression, d'autant que cette fois-ci, c'est de jour que nous y allons. La circulation a été quasi inexistante, et nous trouvons facilement de la place sur le grand parking. Comme les autres fois, nous avons emprunté de grandes rues à deux ou trois voies, avec quelques palmiers, sous un joli ciel bleu, aux rayons assez puissants. Et comme partout, nous nous sommes arrêtés au feu rouge, qui est à chaque fois en face, et non sur le trottoir juste à côté comme chez nous. Le nom de la rue perpendiculaire est aussi toujours indiqué sous le feu, permettant de le voir de loin. Pratique, car cela évite de chercher le nom de la rue sur un petit panneau visible au dernier moment. Chez Bob, une serveuse nous installe dans une table en coin, dominant la salle où plusieurs personnes sont comme nous venues prendre un petit-déjeuner. Le week-end, on imagine que ça doit être noir de monde, brunch oblige. Le menu est aujourd'hui différent de celui de l'autre soir. Il y a en effet une carte spéciale pour le matin. Et quelle carte. Vous pouvez commander le traditionnel café avec french-toasts ou pancakes, mais aussi un steack, ou, plus commun, des oeufs au plat, en omelette, ou brouillés. Lorsque nos assiettes arrivent, nous comprenons qu'il ne sera sûrement pas nécessaire de manger ce midi. Le café est comme toujours à volonté (le fameux "free refill"), et les serveurs passent régulièrement pour nous resservir, ou simplement nous demander si tout va bien. Nous resterons là à discuter pendant une bonne heure et demie. Les conversations vont de la nouriture aux Etats-Unis, à la politique étrangère, en passant par le cinéma ou le métier de cascadeur. Joshua, concerné par ce dernier sujet, nous dit que sa spécialité est le combat d'épée. Fred lui pose de nombreuses questions, par rapport aux différentes armes et leur technique (du fleuret au katana). Devant notre intérêt, il nous propose de nous donner un cours cet après-midi afin d'apprendre les bases. Affaire conclue, nous ferons cela avant notre départ chez Michael. Nous qui pensions écrire un article...
Une fois les assiettes vides, l'heure est venue de partir pour les studios de la Warner Bros. Nous avons en effet réservé ce matin, avant de partir, deux places pour la visite de 11h45. Clémence et Josh arrêtent donc leur voiture bleue devant les studios, et nous déposent à 11h15. Le quartier est propre, consitué de bureaux, et assez vert. C'est sympa d'être là, et de se dire que nous allons être au coeur de l'industrie cinématographique américaine. En s'approchant de l'entrée, deux statues (Bugs Bunny et Daffy Duck) de trois mètres de haut, en fonte, nous accueillent. Nous passons par la boutique, en attendant de commencer la visite, qui débute dans une petite salle de cinéma, où un film nous présente l'histoire et les productions des grandes séries télé ou cinématographiques produites par la Warner (Casablanca, La fureur de vivre, My fair lady, Million dollar Baby, Les infiltrés, Batman, ou encore la saga Harry Potter, les séries Friends, The mentalist, et bien d'autres...). Fondée par les frères Warner en 1923, c'est aujourd'hui le troisième plus vieux studio cinématographique américain encore en opération. C'est aussi ici que sont nés de célèbres personnages de cartoons, tels que Bugs Bunny, Bip bip et le coyote, Daffy duck ou Porky Pig. Une fois le film - très bien fait, qu'Audrey préfère à celui que nous avions vu à Universal - terminé, nous prenons place dans un petit bus, façon voiturette de golf, pour partir au milieu des studios proprement dit, organisés en différents "stage", c'est-à-dire en grands hangars, façon hangar d'avion, abritant les décors, reconfigurables à volonté. Nous sommes un groupe de 11 touristes, de tout âge et de tout horizon, dont deux asiatiques fans de séries télé, deux septuagénaires à la recherche des décors de leurs films préférés, et même d'une cougar et son jeune apolon, qui - on l'avoue - sont assez étranges à voir, comme si quelque chose n'allait pas. La visite commence par les décors extérieurs, comme il y a quelques jours lors de notre visite chez Universal. Ici, cependant, nous nous sentons un peu plus impliqué, et proche des choses. Nous sommes déjà bien moins nombreux, et nous pouvons plusieurs fois descendre du wagonnet pour visiter un hangar, ou une colletion de voitures de films. Durant ce trajet motorisé, nous passons entre de faux bâtiments, comme une fausse place, une fausse rue new-yorkaise, ou parisienne (aux façades hausmaniennes). En vrai, sur place, c'est bien plus petit que ce que l'on s'imagine, et que le rendu à l'écran. Par exemple, pour représenter une scène rapprochée dans Central Park, un bout de gazon et quatre arbres suffisent. D'autres seront rajoutés digitalement, ou les plans seront tournés sous des angles différents. Nous apprenons également que les feuilles des arbres sont fausses, afin de pouvoir reproduire chaque saison. Malin. D'autant qu'en Californie, il n'y a quasiment pas d'automne, et il y a beaucoup de désert (et peu de forêts touffues). Nous passons devant le bâtiment du "daily planet" (le bureau du journal de Superman), ou encore dans les rues du quartier français, qui sert aussi de quartier londonien dans My fair lady. Un même décor, en changeant quelques détails autour, ou en le repeignant, peut donc servir pour plusieurs films. Quelques fois, un plot avec une lumière rouge qui clignote (comme un girophage), posé au milieu du parcours : le signal qu'une scène est en train d'être tournée quelque part, pas très loin. La guide éteint alors son micro, et nous passons silencieusement vers la suite (les voiturettes sont électriques, et ne font pas de bruit... les énergies renouvelables sont relativement développées en Californie). Nous sommes bien au milieu des studios, dans le vrai, et non dans un endroit aménagé pour les touristes, loin de là où se passent les choses. Super.
La deuxième étape est un arrêt où nous descendons pour rentrer dans un hangar, et visiter une exposition de voitures de films. Sont exposées les voitures de Scoubidoo, Batman (impressionnantes les batmobiles...), Schérif fais moi peur, Harry Potter ou encore la Gran Torino de Clint Eastwood dans le film éponyme. Dans le fond de la salle, la méthode de l'écran vert (qui peut aussi être bleu, ou autres, du moment que cela crée un contraste fort avec les comédiens) est décortiquée. Comme vous le savez, elle permet d'intégrer virtuellement des comédiens dans un décor digital. Nous continuons à pied pour rentrer dans le bâtiment voisin, qui renferme un décor célèbre auprès des trentenaires et de notre génération : le célèbre "Central Perk", ou encore le café de la série Friends. Là aussi, le lieu est tout petit, ramassé. Cela fait bizarre à Audrey. Le truc, pour que cela rende plus grand à l'écran, est de mettre des objets sous-dimensionnés au fond et des plus grands en premier plan. Au fond, d'ailleurs, nous pouvons reconnaître l'emplacement de Phoebe lorsqu'elle chante ses mémorables chansons, et devant, à un mètre de nous, le célèbre canapé, sur lequel nous pouvons nous faire photographier. Nous décidons de faire comme si nous discutions, naturellement, comme dans la série. Tout cela est très sympa, et c'est un peu fou ces décors presque mythiques, là, en vrai, juste devant nous.
Pour la troisième étape, nous remontons dans notre mini-voiture pour aller un peu plus loin. A l'entrée de chaque studio, une plaque indique tout ce qui a été tourné à l'intérieur. Le "Stage 18" est par exemple consacré à Friends justement, mais a aussi accueilli avant le tournage des films célèbres. Sur les parkings, des places sont parfois réservées aux équipes des films, ou des séries. Ainsi, quand nous allons visiter un décor de la série The Mentalist, le commissariat en l'occurrence, nous arrêtons à côté d'une place "Mentalist cast". C'est ce genre de détail qui vous font sentir au milieu de là où les choses se passent. Et c'est fou de réaliser la puissance de ces séries, que tant de monde regarde, et qui sont produites là. Nous traversons le décor du hall d'entrée de la série, puis le commissariat, qui est censé être celui de Sacramento. A l'inverse de celui de "Friend", le plateau est plutôt grand, presque à taille réelle. On se croirait vraiment dans un commissariat américain (enfin, d'après ceux que nous avons vus dans les films...). Quelques astuces sont expliquées : pour éviter le bruit des pas pendant le tournage (détail important, en fait), le parquet au sol est fait de plaques autocollantes, atténuant le son. Derrière les fausses vitres, la ville de Sacramento est représentée par un rideau plus vrai que nature. Il y a le même version nuit, ce qui évite d'attendre le bon moment de la journée pour tourner, d'autant que nous sommes en intérieur. Les différentes lumières du jour sont simulées par des projecteurs, qui éclairent l'un de ces deux rideaux. Vous penserez à nous si vous regardez un jour la série, et voyez une scène dans le commissariat. Ici, pour chaque épisode, 200 personnes sont nécessaires, et il faut un mois et demi de travail. Nous passons ensuite dans les décors d'une autre série, Hart of Dixie - que nous ne connaissons pas bien. Nous visitons d'abord une grande salle de restaurant, là aussi grandeur nature, hallucinante de véracité, avec tous les détails (les marques des bouteilles d'alcool sont cependant modifiées, parfois juste d'une lettre, pour une raison de droits). Là aussi, un rideau représente le jardin derrière les fenêtres. Et derrière celui-ci, se trouve l'intérieur d'une maison, avec plusieurs pièces, sans plafond pour permettre aux différentes caméras et projecteurs de travailler.
Enfin, la dernière étape est la visite du musée des costumes. Là, il est interdit de prendre des photos. Au rez-de-chaussée sont exposés les costumes de Batman, My fair lady, Casablanca, Inception, ou encore le fusil de John Wayne utilisé dans la plupart des films dans lesquels il a joué. A l'étage, se trouve une exposition Harry Potter, avec costumes, accessoires, l'énorme araignée, et le "choixpeau magique", qui désigne à quelle maison chaque élève doit être envoyé. Il est possible de s'asseoir sur un siège (comme dans le film), d'enfiler une reproduction du chapeau, et de passer le test. Audrey ne résiste pas, et elle se retrouve chez les Griffondors. Après 20 minutes, nous partons pour retrouver notre point de départ. Une visite fort agréable et plus intime donc que son voisin "Universal". Il est 14h.
Clémence arrive, comme prévu, pour nous récupérer et nous ramener à la maison. Là-bas, nous travaillons sur le blog et bouclons nos sacs. Nous partons en effet ce soir pour aller dormir chez Michael. Revenant à Los Angeles dans un mois et demi, nous laissons des affaires chez Clémence, afin d'être moins chargés. Le temps passe vite, et il est déjà 16h30. Nous partons alors pour le parc voisin, afin, comme prévu, d'être initiés par Josh au maniement de l'épée. Il fait chaud, mais tant pis. Nous mettons nos sacs, un peu plus légers, dans le coffre, et partons pour le parc, pas très loin. Michael passera nous prendre aux alentours de 17h, nous n'avons donc pas beaucoup de temps. Après avoir trouvé une place, Joshua nous distribue des batons en bois (les fleurets posés contre un arbre nous serviront plus tard), et nous apprend la position "en garde", jambes fléchies, l'une devant l'autre avec le pied droit en avant et perpendiculaire au corps, alors que le gauche est en arrière tournée vers l'extérieur. Pas évident en fait de rester comme ça, et de garder le buste droit. Joshua nous corrige et nous demande de tenir la pose. Les jambes commencent à souffrir ! Nous apprenons ensuite à avancer pour combattre, et à reculer pour se protéger, avec le bon mouvement des jambes. Nous n'avons pas le temps d'en apprendre plus, car nous recevons un coup de fil de Michael, qui arrive. Nous disons donc au revoir à Joshua et Clémence, en les remerciant encore, et en leur donnant rendez-vous dans un mois, au cas où nous n'arriverions pas à nous revoir dans les prochains jours, avant notre départ pour San Francisco et la Bay Area.
Nous retrouvons Michael, que nous avions vus il y a deux mois et demi, et partons pour le sud de la ville. Confortablement installé dans son SUV, nous coupons par le centre, plutôt que de prendre la freeway, car nous sommes en plein "rush hour". Nous traversons Hollywood, dans lequel nous avons un peu nos marques, puis Hancock, un des quartiers les plus huppés de la ville. Il nous explique au fur et à mesure ce que nous voyons et où nous sommes. Los Angeles a, en fait, absorbé plusieurs petites villes qui ont encore leur fiscalité, leur police, pompiers (comme Beverly Hills hier par exemple). Nous traversons donc différentes "villes", mais sommes toujours dans LA. Nous passons devant le lieu qui a servi de décor à "la plantation" du film "Autant en emporte le vent", puis, plus loin, après 25 minutes, devant les immenses bâtiments de "Sony pictures America", à côté d'une usine de traitements de déchets, et de la principale raffinerie de LA. Nous arrivons au bord de l'eau, qui déboule sans prévenir, lorsque nous passons du côté de Marina del Rey. Le soleil commence alors à se coucher. Le décor est plus joli, à taille humaine. Cette impression s'accentue en passant par Manhattan Beach, une charmante ville aux petites rues pentues, assez courtes, sur notre droite, menant toutes à l'océan. Les palmiers décorent les trottoirs. Nous aimons cette vision furtive, en croisant chaque rue, avec à chaque fois l'eau en fond, à une centaine de mètres, sous cette lumière. C'est l'image que l'on se fait de la Californie. Tout autour, les maisons sont plutôt collées les unes aux autres, et les prix sûrement élevés, location et charme obligent. Tous ces coins, au sud de Los Angeles, sont très sympas, nous rappellent un peu l'Australie, ont l'air vivant, et donnent envie de se promener à pied, et de s'arrêter boire un verre. Jay Leno, un célèbre présentateur américain, a un show chaque semaine au Comedy & Magic Club, à côté duquel nous passons, dans Hermosa Beach. Sur la plage, nous remarquons aussi les petites maisons blanches des life guards, comme celles filmées dans la série "Alerte à Malibu". Nous arrivons vers 19h30 à Hermosa beach, chez lui. Dans la maison, au bout du grand salon, de grandes baies vitrées donnent sur la plage et font face à l'océan. Seule une allée de quelques mètres de large, réservée aux piétons ou sportifs, sépare la demeure (à un étage) du sable. Le top. Il commence à faire nuit, et après avoir posé nos affaires à l'étage dans la chambre et avoir visité les lieux, la lumière de la lune se reflète sur l'océan. Nous prenons une douche rapide, et partons dîner tout les trois chez "Zazou", un des restaurants préférés de Rose-Marie, sa femme, qui n'est malheureusement pas à Los Angeles ces jours-ci. Le repas est agréable et copieux, même si, comme le fait remarquer Michael, les écrans plats n'ont pas grand chose à faire là, comme si aujourd'hui, aux Etats-Unis, il fallait absolument que des écrans diffusent du sport dans tous les endroits où l'on peut manger, même si cela ne colle pas à l'ambiance ou la catégorie du restaurant. Michael nous en apprend plus sur la Californie, l'ambiance des années 70, l'esprit des surfeurs ("let's go to the beach dude" !), son travail (avocat auprès de sociétés/clients en liquidation, d'un côté ou de l'autre, afin de récupérer la dette de la société ou de la renégocier) ou sur l'animosité qui règne parfois entre californiens du nord (qui ont accès et contrôlent la distribution d'eau dans l'Etat), et ceux du sud. La limite se situe au niveau de Sante Barbara, un peu plus au nord de Los Angeles. Intéressant.
Après avoir insisté et s'être débrouillé pour payer, il nous raccompagne, et nous couchons vers minuit, fenêtres ouvertes, avec le bruit des vagues. Demain, nous récupérons notre voiture, en espérant qu'elle soit conforme à notre souhait.
mer.
11
sept.
2013
Ce matin, l'objectif et de trouver une solution pour la voiture, car nous souhaiterions en avoir une après-demain, pour profiter un peu plus de Los Angeles - d'autant que si nous ne sommes plus chez Clémence, il nous faudra un moyen de locomotion, car nous serons probablement dans un quartier où le métro est loin - et partir lundi matin vers San Francisco. Nous pensons faire les 800km en plusieurs fois, dormir sur la route, et nous arrêter au gré des envies, comme à Malibu, Santa Barbara, ou autre part sur la côte californienne. Après plusieurs appels téléphoniques, et l'ouverture de nombreuses pages internet, nous ne voyons pas d'autres solutions que de réserver une offre - pas très chère par rapport à ce que nous avions eu en Australie - où ce sera "Mustang OU similaire". Espérons que c'en sera une. Au moins, ce sera un cabriolet, c'est déjà ça. Par contre, il faut la récupérer à l'aéroport. Et là, bonne nouvelle, Michaël, notre ami rencontré en Polynésie, a répondu à notre mail d'hier, est dispo demain soir, et après lui avoir demandé via un nouveau mail s'il pouvait nous accompagner à l'aéroport en rentrant du dîner dont nous convenons (il habite à côté, ou presque), il nous propose de passer la nuit chez lui, pour faciliter les choses. Super. Ce qu'on espérait secrètement pour tout vous dire. Nous pouvons donc booker la "Mustang" (enfin on espère), même s'il faudra la rendre à l'aéroport de San Francisco, au lieu du centre de la ville. Il nous propose aussi de venir nous récupérer chez Clémence en fin d'après-midi, afin que ce soit plus facile pour nous avec les bagages. Sachant qu'il rentre d'une journée de travail à San Diego, cela l'oblige à faire un long détour, et à rentrer dans le centre de la ville, ce qui n'est pas rien à Los Angeles. Vraiment sympa. Du coup, le problème de la voiture est réglé. Ouf. Il est 10h45.
Nous partons peu après avec Clémence pour aller chez Sissi, rencontrer son mari Alex, déjeuner avec eux et se balader dans Beverly Hills. 45 minutes plus tard, nous y sommes, à une ou deux rues du célèbre quartier. Les lieux sont plus pavillonnaires, avec des maisons assez basses, quelques mètres carrés d'herbe devant, et des rues à double sens assez larges. Clémence, qui travaille cet après-midi, nous abandonne assez vite, et nous partons donc à quatre, dans leur voiture, dans un restaurant vietnamien près de Rodeo Drive, à la limite d'une zone remplie de maisons luxueuses et de magasins de marque, juste à côté d'un jardin, malheureusement en travaux, arborant en grandes lettres "Beverly Hills". Un signe connu que l'on voit souvent dans les films.
Arrivés au restaurant, pas très grand, coloré, où déjeunent une vingtaine de personnes, juste après avoir garé la voiture dans une rue très large bordée de palmiers, les conversations vont bon train. Alex, aujourd'hui chef cuisinier privé (après avoir travaillé au Martinez à Cannes, puis dans un des plus célèbres casinos de Las Vegas pendant plusieurs années), nous raconte un peu son métier, au grand plaisir de Fred qui lui pose bien sûr plein de questions, d'autant qu'il est très sympa. Sissi, qui se lance dans le cinéma, échange de son côté avec Audrey. Tout cela est détendu et le courant passe bien. Malheureusement Alex doit nous abandonner rapidement. On espère le revoir rapidement. Il a cet après-midi un entretien pour un nouveau client, peut-être la prochaine famille pour qui il travaillera. Le couple et leurs 7 enfants pour qui il travaille aujourd'hui est très fortuné. Lui fait partie du classement Forbes 500 (les 500 familles les plus riches du pays), avec une fortune estimée à 3 milliards de dollars. Oui, quand même. Comme quoi, ici, on peut être très vite en relation et travailler avec ce genre de personnes. Quand on sait qu'il y a moins d'un an, Alex commençait à envisager de devenir chef à domicile, et travaillait alors dans les cuisines du Sofitel à Los Angeles... Une fois le déjeuner terminé, nous partons tous les trois, avec Sissi, faire un tour en voiture, pour passer au milieu des propriétés de luxe du quartier, et des hôtels connus, comme le "Beverly Hills hotel", ou encore celui où est décédé Withney Houston il n'y a pas si longtemps. Autour de nous, sûrement des villas de quelques stars connues, bien que les plus chères soient sur les hauteurs pas très loin. Nous revenons 20 minutes après à notre point de départ, décidons de nous garer, et de nous balader sur la célèbre "Rodeo Drive", l'une des plus chics rues de LA. L'équivalent de nos Champs-Elysées, en plus petit, plus intime. Le temps est magnifique, et le décor comme vous l'imaginez quand on prononce le nom du quartier dans lequel nous sommes. C'est assez classe, très propre, et resssemble un peu à la Croisette à Cannes (sans la mer, ni la promenade), ou mieux, à Monaco. Voitures et boutiques de luxe nous entourent, sans que cela soit gênant, grossier, ou excessif, comme cela avait été le cas à Hong-Kong. D'ailleurs, Beverly Hills (une "ville" à l'intérieur de Los Angeles, avec ses pompiers, sa police etc...) est jumelée avec Cannes. Nous aimons bien, et nous sentons bien, dans cette rue (et celles d'à côté) où la plupart des gens sont classes. Dans les coins chics et célèbres des grandes villes de la planète, cela se rapproche donc plus de Monaco ou de Ginza à Tokyo qu'aux Champs-Elysées ou à la 5ième avenue à NY, bien plus populaire que les autres. Après avoir descendu la rue en prenant notre temps, et avoir retrouvé Alex qui revient de son RV, nous bifurquons sur notre gauche, pour emprunter une petite rue pavée, charmante, un peu plus européenne. Nous retrouvons Clémence dans le hall d'un hôtel de luxe quelques mètres plus loin. Au milieu de la rue, les fleurs des arbres sont roses, et apportent encore plus de couleurs. C'est donc à cinq que nous continuons. C'est sympa de retrouver un peu de vie sociale, d'avoir des amis, de se promener, de partager et de rigoler avec eux. En continuant un peu, nous nous arrêtons chez "Chaumont", un salon de thé/boulangerie tenu par un couple de français. Nous ne résistons pas et nous laissons tenter par une patisserie de macarons à la framboise, et par une limonade maison. Trop bon. Vers 16h, Clémence doit repartir. Nous reprenons la voiture, puis allons dans un grand mall, ou centre commercial, à côté, le Beverly Mall. Comme souvent aux Etats-Unis, c'est immense, et cela vaut le détour, même si l'on ne souhaite rien acheter. Nous découvrons un magasin qui plaît beaucoup à Fred, "art of shaving", dédié au rasage. Un vrai art quand on écoute le vendeur, particulièrement bien habillé, à l'image du magasin. Sissi doit alors partir à son cours de théâtre, et nous laisse finir de discuter avec Alex, et de nous promener dans des boutiques dégriffées, jusqu'à 19h. L'après-midi, plutôt détente, est passé assez vite.
Disposant de sa soirée, Alex décide alors de rester avec nous ce soir, sachant que sa femme rentrera assez tard. Fred a une petite sélection de bar à tester sur Sunset Boulevard, comme le "Whisky-a-gogo" ou le "House of Blues", deux endroits célèbres pour avoir accueillis des artistes locaux qui sont ensuite devenus mondialement célèbres. Alex est partant, nous repartons donc en voiture jusqu'à Sunset Boulevard, qui apparemment est plutôt animé le soir. Malheureusement, la soirée commence mal. Le Whyskey-a-gogo est fermé (il n'y a pas de programmation, autrement dit pas d'artistes ce soir), et c'est une soirée privée qui se tient au House of blues. Des barrières sont en effet positionnées devant l'entrée, avec deux tables où sont posés listes d'invités et badges. Tant pis, il faudra du coup revenir un autre soir. Nous aurons au moins vu ces deux endroits. Un peu désorientés, nous ne savons pas trop où aller - d'autant que la rue est très longue et qu'il faudrait reprendre la voiture pour rejoindre un ou deux endroits que nous avons en tête (et c'est un peu la galère pour se garer ici) - et décidons donc de marcher un peu pour voir et suivre notre intuition. Un peu plus loin, de l'autre côté de la rue, nous tombons sur un bar très lumineux, le "Saddle Ranch". Clémence nous en avait d'ailleurs parlé - maintenant que nous sommes devant - et voulait nous y amener le premier soir. C'est donc là que nous choisissons de nous poser. Et nous avons bien fait. L'ambiance est très américaine, texane, avec un boeuf mécanique au milieu du grand restaurant pour essayer le rodéo. Les gens parlent fort, rigolent, dans une ambiance festive, avec quelques écrans diffusant des clips vidéos ou du sport. Nous nous posons au bar pour boire une bière locale, en attendant d'obtenir une table en extérieur. Il est 20h. Alex est content d'être avec nous, à boire quelques verres, car cela le change. Nous en profitons pour faire un peu plus connaissance avec lui. Il nous raconte quelques anecdotes, comme par exemple le jour de sa première expérience chez un dirigeant d'un grand casino de Las Vegas, où il a dû cuisiner pour les chiens ! Et oui, et pour 50$ de l'heure, ces charmants toutous ont eu droit à du boeuf et veau hachés, accompagné de carottes rapées, excepté pour l'un d'entre eux, pour cause de diabéte ! Les américains et leur chien, c'est tout une histoire vous savez. Et les californiens et les régimes en est une autre (cela dit, c'est vrai qu'en vivant ici, vous mangez constamment des produits nourris aux OGM, avec beaucoup de sucres synthétiques, ou de produits gras... des méthodes de production liées à la taille du pays, et aux 250 millions d'habitants, qui mangent beaucoup et tout le temps). Nous profitons d'être installés au bar pour regarder des cliens essayer le rodéo. Franchement, nous rigolons bien, c'est trop drôle. Les cris, les rires et les encouragements sont contagieux. Autour de nous, certains mangent d'énormes barbes à papa, posées sur un trépied au milieu de la table. Apparemment une des spécialités de la maison. Cela donne envie à Audrey, mais nous verrons plus tard, car pour le moment, une table en extérieur s'est libérée. Il ne fait pas froid, mais un chauffage au gaz nous réchauffe un peu et nous permet de dîner tranquillement. Nous commandons des nachos en apéritif : comme d'habitude, les portions sont gigantesques, le plat prend presque toute la table, est bien garni, et quand nos plats arrivent, la table est très encombrée. Le côté positif, c'est que vous avez bien plus à manger qu'en France pour le même prix. Chez nous, on nous aurait servi une assiette avec un peu de fromage fondu et du guacamole. Les burgers d'Alex et Fred, et les pâtes au gratin et à la truffe d'Audrey sont excellents (comment font-ils pour mettre autant de truffe dans un plat à 25$ ? On soupçonne l'utilisation de truffe de synthèse, mais cela reste vraiment bon, et personnellement, nous ne faisons pas la différence), tout comme la soirée que nous passons. Nous racontons notre voyage à Alex, lui parlons de nous, et à minuit, quand Sissi appelle pour prendre des nouvelles et peut-être nous retrouver, nous décidons qu'il est plus sage de rentrer, d'autant que nous les reverrons rapidement, puisqu'ils nous ont proposé de passer quelques jours chez eux, étant adeptes du couch surfing. C'est conclu, après demain, nous changerons donc de canapé.
Le retour chez Clémence sera - une chance - très rapide. Alex nous dépose au métro, qui arrive dans la minute. Un coup de taxi une fois arrivés à North Hollywood, et nous y voilà. Nous n'aurons mis que 20 minutes. Une bonne journée s'achève. Avant de nous coucher, nous regardons si des places sont disponibles pour visiter les studios de la "Warner Bros" demain matin (c'est ce que nous pensions faire depuis quelques jours). Nous les achèterons plus tard. Dix minutes après, nous nous endormons pour notre dernière nuit chez Clémence. Sweet dreams.
mar.
10
sept.
2013
Réveil un peu difficile ce matin, vers 9h30. La matinée va être consacrée la recherche d'une voiture de location, et plus particulièrement un cabriolet ("convertible"), si possible une Ford Mustang. Nous avons en effet rencontré pendant le voyage plusieurs voyageurs en ayant eu une pour remonter la Californie, alors pourquoi pas nous ? Ca fait envie quand même. Après un petit-déjeuner rapide, nous passons donc du temps sur Internet, et nous apercevons d'une part que pas mal d'agences de location en ligne, dont les plus grandes, proposent des cabriolets, dont des Mustangs, mais sans assurer le fait d'en avoir une à coup sûr (c'est souvent "Mustang ou équivalent"), et que d'autre part, en les appelant par téléphone (cela prend bien une heure, entre les serveurs vocaux et les multiples agences), il n'est pas autorisé de rendre cette voiture autre part qu'à Los Angeles, notre point de départ. Et nous, nous souhaitons la rendre à San Francisco. C'est un vrai casse-tête, cela prend du temps, est un peu énervant (nous tenons absolument à avoir une Mustang cabriolet), d'autant qu'en passant par Internet, sur quelques sites, la rendre autre part n'a pas l'air de poser problème. Une heure passe, puis une deuxième. Heureusement, le téléphone de Clémence est bien pratique, et permet d'appeler gratuitement. Autre point, il semble qu'il ne soit pas possible d'en obtenir une, autre part qu'à l'aéroport. Et le Los Angeles Airport (LAX) est loin d'ici, et nous ne pourrons pas demander à Clémence de nous y emmener. Du coup, nous essayons de voir s'il est possible d'en avoir une dans une agence plus près, mais les espoirs sont faibles. Nous arrivons à en trouver une, mais au dernier moment, la personne n'a pas compris que nous voulions une décapotable. Bref, encore une fois, c'est une vraie galère, qui nous prend un temps fou, alors qu'il fait beau dehors et que nous avons encore plein de choses à faire à Los Angeles. Nous regardons aussi les places pour aller voir un match de football américain, et si possible les célèbres 49ers de San Francisco. Apparemment, les seules dates possibles sont le 22 septembre, soit dans une semaine et demi, soit le 13 octobre. Des dates qui ne nous arrangent pas. Nous regardons donc les autres équipes que nous pourrions voir, comme les Raiders d'Oackland ou les Chargers de San Diego. Mais non, aucune date ne correspond à notre programme, même en envisageant de le modifier. La seule solution, si nous souhaitons vraiment voir un match (la saison ne court que de septembre à février, ce qui explique qu'il est impossible d'en voir lorsque l'on vient aux USA à un autre moment de l'année, comme en été), est de partir la semaine prochaine vers le nord pour San Francisco, et donc aller dans l'autre sens que celui initialement prévu. Après avoir fait Vegas et les parcs nationaux, nous reviendrons fin octobre à L.A. par San Diego. Au final, cela ne change pas grand chose à la boucle que nous avons en tête. A la limite, nous pourrons même arriver à Vegas par la Vallée de la Mort, comme cela est souvent conseillé. Nous nous décidons, et achetons les places pour le 22 sur Internet. Cool. Nous envoyons aussi un mail au couple d'américains rencontrés à Moorea, en Polynésie, car nous avions convenu en juin, lorsque que nous nous étions quittés, de nous revoir lors de notre venue en Californie. Et bonne nouvelle, ils habitent près de l'aéroport. Nous leur envoyons un mail pour voir s'ils sont disponibles jeudi, dans deux jours. Avec un peu de chance, ils nous proposeront de dormir chez eux, et nous pourrons prendre la voiture le lendemain matin. Au bout d'un moment, à force de devoir gérer ces deux ou trois inconnues, et fatigués de chercher toutes les solutions possibles pour la voiture, nous arrêtons, verrons ça plus tard, et partons nous promener. Il est 14h.
Le quartier du jour, c'est downtown, le centre de la ville, là où sont toutes les tours, sachant qu'il n'y en a pas beaucoup à Los Angeles (par rapport à d'autres villes, comme NY ou Chicago par exemple). Nous prenons le métro, allons au bout de la ligne, et descendons à Union Station, la grande gare ferroviaire, dans l'esprit de Gran Central à New-York. Une heure est passée. Le batiment est beau, notamment la grande salle intérieure, avec de grands sièges en cuir et des chandeliers en fer où les passagers attendent leur train. Terminée en 1939, l'architecture est coloniale espagnole art déco, et il n'était pas rare de croiser ici de nombreux soldats au départ pendant la seconde guerre mondiale. Comme bien des endroits à Los Angeles, plusieurs films ont été tournés ici. Saviez-vous d'ailleurs que n'importe quel endroit de la ville est susceptible d'être loué, pour les besoins d'un tournage ? Après être passés chez Hertz, pour poser quelques questions et voir s'il n'est pas possible de récupérer un cabriolet ici après-demain matin (nous ne savons toujours pas bien comment aller chercher la voiture à l'aéroport), nous sortons, et découvrons le bâtiment de l'extérieur : une jolie façade blanche, des palmiers, des fleurs, des avenues nouvellement goudronnées. Tout cela respire le soleil et nous fait nous sentir bien, même s'il est bien plus tard que prévu. Par contre, nous sommes quasiment les seuls piétons. Le quartier mexicain est pourtant à deux blocks, et nous arrivons rapidement. Après avoir regardé la place, nous nous engageons dans une rue au milieu de laquelle de nombreux stands vendant des souvenirs mexicains en tous genres s'accumulent. Sur les côtés, de nombreux restaurants disposant tous d'une terrasse sont à moitié remplis. Nous passons devant la plus vieille maison de Los Angeles, construite en 1818, appelée "la Alvila Adobe" (le quartier lui-même est le plus ancien de la ville, comme l'indique une plaque), et nous arrêtons manger un bout, car nous sommes affamés, dans Olvera Street. A l'époque, des vignes étaient plantées ici, et la rue s'appelait "la rue du vin". Nous laissons le pourboire sur la table à 16h15. Nous repassons par la place - "la plaza de Los Angeles" - avec en son centre une statue du roi Carlos III d'Espagne, et un joli kiosque. Pour les fans, c'est ici que certaines séquences de l'Arme Fatale 3 ont été tournées. Un peu plus loin, après avoir traversé une rue, nous sommes devant "l'église de Notre Dame la Reine des anges". Nous continuons, marchons sur des trottoirs très larges, et arrivons à proprement parler dans le centre. Les pâtés de maison (les blocks) sont très grands, ce qui fait qu'aller à deux rues d'ici prend 10 minutes. Nous apercevons les gratte-ciels devant nous, décalés sur notre droite, descendons Main Street, passons devant la mairie (le City Hall, un très beau batiment entouré de quelques jardins, qui prennent 20 minutes à contourner), puis devant le batiment du Los Angeles Times. Il n'y a pas beaucoup de monde, et se balader ici n'est pas très intéressant. Nous birfurquons à droite pour aller voir le Walt Disney Concert Hall, l'une des salles de spectacles les plus célèbres de la ville. L'architecture est signée Franck Gehry, qui est aussi à l'origine du musée Guggenheim de Bilbao. L'entrée est assez impressionante. L'orchestre philharmonique répète ici régulièrement, et la salle a accueilli parmi les plus grands concerts de la ville (avec "The Bowl", un amphithéâtre en plein air, situé dans un autre quartier). Un peu lassés par les alentours, par le temps qu'il faut pour se déplacer dans les grandes rues de ce quartier d'affaires, et par le manque d'animation, nous rejoignons Broadway, où Fred souhaite voir un magasin de guitares. Comme à NY, c'est la rue des théâtres, bien que la plupart ne se visitent pas, et ne payent pas de mine d'extérieur (difficile d'ailleurs de savoir que certaines façades abritent des scènes). L'un a été reconverti en église. La rue est un peu plus animée, mais elle n'a aucun intérêt particulier. C'est bien moins sympa que dans les autres endroits de Los Angeles où nous sommes pour l'instant allés. Au moins, on saura. Le magasin de guitares est décevant, mais Fred en a d'autres sur sa liste. Quelques écrans diffusent dans les magasins un match de "soccer", car l'équipe des USA affronte celle du Mexique. Nous continuons, et tournons à droite pour nous approcher des tours, où les environs ont l'air d'être plus sympas. Nous rentrons dans quelques boutiques, marchons, regardons. Certains sortent du bureau, et quelques bars commencent à vivre. Nous aurions dû venir là directement, car c'est plus agréable pour se promener. Cela ressemble un peu à certaines rues de New-York. Nous cherchons du wifi pour joindre Clémence, et prenons le métro pour rentrer, car il fait un peu frais. Nous préférons aller nous changer, quitte à ressortir après, plutôt que d'aller autre part et de ne pas profiter. Il est 18h. Nous découvrons que nous avons fait 4 stations de métro à pied.
Nous arrivons chez l'amie d'Audrey une heure après. Sur place, nous sommes un peu fatigués, et ne sommes pas d'attaque pour ressortir. Audrey part du coup faire quelques courses avec son amie, et Fred reste à travailler sur l'ordinateur. Nous passons la soirée à discuter, autour d'une bouteille de vin et d'un steack/salade, en nous installant à table vers 21h30. R.A.S. dans les heures qui suivent. Demain sera notre derniere soirée chez Clémence, car nous partirons ensuite probablement dormir chez Sissi. On verra demain, car nous ne savons toujours pas comment régler notre problème de voiture.
lun.
09
sept.
2013
Allez, on fait un peu vite aujourd'hui, car les deux videos ci-dessous reviennent sur les principaux évènements de la journée, consacrée à la visite des studios Universal, à une station de métro de North Hollywood. C'est en fait un parc d'attractions, plutôt réservé aux adultes, avec des manèges qui secouent un peu (mais pas trop non plus, en tous cas par rapport aux parcs "six flags" bien plus impressionnants en terme de grands 8), dans lequel il est notamment possible d'embarquer pendant deux heures sur un petit train, pour visiter à proprement parler les studios, passer entre les différents bâtiments dans lesquels sont tournés une partie des superproductions cinématographiques ou audiovisuelles d'Universal, assister à quelques effets spéciaux de bonne facture, et voir l'envers du décor. Du coup, nous avons passé la journée dans le parc, qui ressemble en terme d'organisation (boutiques, animations...) à Eurodisney, avons essayé quasiment toutes les attractions, avons visité les studios, puis avons regardé une star internationale se faire interviewer juste devant l'entrée, en l'occurence Céline Dion, pendant une heure, avant d'aller nous promener dans "City walk", une sorte de Disney Village, c'est-à-dire une grande artère piétonne dans laquelle se trouvent boutiques, restaurants, et magasins. Revue.
- Arrivée vers 10h. Nous voyons sur un grand panneau que Céline Dion se fera interviewer ce soir à côté de l'entrée du parc, là où l'on achète les billets, et découvrons du coup quelques minutes plus tard l'espace aménagé pour les caméras et l'interview. Nous achetons nos billets. Bonne nouvelle, nous pourrons revenir gratuitement autant de fois que nous voudrons dans le parc pendant les 12 prochains mois.
- Première attraction : La maison de l'horreur
Vous vous baladez dans une maison en suivant un parcours, dans le noir, la pénombre, ou dans des pièces plus ou moins éclairées, et retrouvez les ambiances des grands films d'horreur d'Universal (Psychose, Frankeistein, Chucky...) en vous faisant surprendre par des comédiens déguisés et maquillés, sortant par exemple de nulle part au moment où vous ne vous y attendez pas, avec un effet de lumière qui les éclaire en pleine face, après avoir passé deux minutes les yeux plissés, ou vous être attardé sur le décor, particulièrement bien reconstitué. Une excellente mise en bouche. On a bien flippé, surtout Audrey qui a laissé des traces sur le bras de Fred, et qui ne voulait pas passer en premier, ou préférait attendre que d'autres touristes soient avec nous pour avancer. Vraiment bien fait, des décors crédibles, et une mise en scène qui crée une vraie tension. On a vraiment eu peur à plusieurs reprises.
- Ensuite, un spectacle revenant sur la fabrication des effets spéciaux : assis devant une scène, deux personnes expliquent comment les effets spéciaux sont crées, que ce soit en utilisant des objets modifiés, ou dans les films d'animation. Des gens du public sont choisis pour servir de cobayes. Intéressant, vivant, agréable, et assez long.
- Deuxième grande attraction : Jurassic Park
A bord d'un petit bateau, vous parcourez un monde perdu habité par les dinosaures. Les décors sont corrects, mais sans plus, et l'animation robotisée des dinosaures a un peu vieilli. En revanche, une chute finale de 25m, bien pentue, fait crier tout le monde et est très sympa.
- Troisième attraction : La Momie
C'est un grand huit dans le noir, qui débute après avoir visité quelques salles au trésor dans d'anciennes pyramides, servant à vous mettre dans l'ambiance. Débute ensuite le grand huit à proprement parlé, sans looping. Ca va vite, ce n'est pas très méchant, et le wagon s'arrête à un moment, puis refait le trajet en marche arrière. Une bonne idée. Cela finit un peu trop vite, mais nous avons bien aimé.
- Quatrième attraction : Les Simpsons
Une très bonne surprise. Après, comme à chaque fois, avoir fait un peu la queue et regardé les détails des décors permettant de se mettre dans l'ambiance, nous entrons dans une pièce où est installé un wagon monté sur vérins. Plongés dans le noir, un écran demi-sphérique se dévoile devant nous, et projète un film. Le wagon bouge en fonction de ce que montre l'écran, pour créer une sensation d'accélération, de freinage, de vitesse, ou de vertige très bien rendue. Audrey a adoré, et c'est vrai que cela est particulièrement bien fait. A recommander chaudement.
- La visite des studios :
La deuxième vidéo parlera mieux que les mots. Le film 3d était bien, et le dernier décor visité, avec l'accident de Boeing 747 ayant servi pour "La Guerre des Mondes" avec Tom Cruise, est époustouflant de véracité. Le reste est pas mal, varié, et les commentaires sont intéressants.
- Nous passons dans quelques boutiques, ainsi que dans un petit bâtiment où sont exposés des objets de films, comme la voiture de "Retour vers le Futur" ou encore un Oscar.
- Cinquième attraction : Transformers 3d
Assis dans un wagon monté sur vérin, mais aussi sur des rails, un film dans lequel vous êtes le héros est projeté sur différents écrans, entre lesquels vous passez sans vous en rendre compte grâce aux rails, un peu comme si un écran était disposé aux quatre extrémités d'un grande croix en forme de X. C'est bien fait, avec beaucoup d'action, en 3d, et un peu bruyant. Ca n'arrête pas de tirer, de bouger, ou de se battre de tous les côtés. Le concept d'utiliser la 3d avec un wagon sur vérins, mais qui se déplace aussi un peu, prend bien, d'autant que des effets de chaleur viennent se greffer à l'expérience, quand par exemple une voiture explose à côté de nous (dans le film). Bref, tous les sens sont éveillés, et cela à aussi beaucoup plus à Audrey.
- Sixième attraction : Shrek 4d
Les sièges d'un cinéma sont montés sur vérins, et une histoire mettant en scène l'ogre vert est diffusée en trois dimensions. De l'eau est projetée sur nos visages quand Shrek éternue, ou de l'air quand il y a du vent. C'est l'attraction que nous avons le moins aimé, probablement parce que nous connaissions déjà ce genre d'expérience, cela ressemblait beaucoup par exemple à l'attraction " Chéri, j'ai rétréci le public" de Disneyland.
- Par manque de temps, nous ne pouvons assister au spectacle des Blues Brothers, apparemment live sur une scène à côté de laquelle nous passons
- Dernière attraction : Waterworld
Assis dans un amphithéâtre de plusieurs centaines de places, un grand bassin d'eau sert de scène, pour reprendre l'histoire du film dans lequel Kevin Costner a joué. C'est en fait un spectacle de cascades très bien fait, avec jet-ski, bateau, et même un avion qui débarque de nulle part à la fin du show de 2O minutes. Ca explose, les figurants se jettent à l'eau d'une dizaine de mètres, ça tire, ça se bat... très sympa, et différent.
A 17h20, nous partons pour essayer de voir Céline Dion. il y a du monde, mais nous nous frayons un chemin, discutons avec des canadiens qui doivent finalement partir, et qui nous laissent leur place juste devant la barrière. La star arrive avec une heure de retard, pendant laquelle nous observons le manège lié à une interview de ce calibre, même si tout est très détendu. La présentatrice est typique du paysage télévisuel américain. C'est très sympa de pouvoir regarder tout cela, comment les uns travaillent, comment les choses se passent et... Céline Dion arrive, reste 25 minutes, puis fait le tour du public pour signer des autographes.
Certains sont carrément hystériques. Nous, nous filmons, prenons des photos, et sommes content d'être aux USA et de voir une star de cette envergure. Quand on repense à notre trajet entre Miami et Los Angeles, pendant lequel on se demandait si nous allions voir des stars, en rigolant. C'est chose faîte.
A 19h, nous allons nous promener dans le City Walk, une grande avenue piétonne animée. Nous faisons quelques magasins, achetons un Tee-shirt Billabong, passons dans le magasin de l'équipe de football américain Raiders, puis celui de l'équipe de Base-ball Dodgers, et nous promenons. Il fait un peu frais. Nous nous arrêtons dîner dans une chaîne de restaurants, celle ayant servi dans le film "Forrest Gump" ("Bubba Gump Shrimp"), pour manger des crevettes et des frites.
A 21h, nous sortons, attendons en vain la navette pour rejoindre le métro, marchons jusqu'à la station, pas très loin, puis rentrons. Chez Clémence, où nous arrivons 45 minutes plus tard, nous trions quelques photos, et commençons l'un des montages vidéo ci-dessous. Nous nous endormons à 2h30, après avoir écrit en plus un article.
En conclusion : un parc varié, bien fait, complémentaire et différent de Disney (surtout grâce à la visite des studios), un peu plus destiné aux adultes. Aucun regrets d'avoir consacré une journée à ce parc, à condition de bien aimer les parcs d'attractions.
dim.
08
sept.
2013
Aujourd'hui, nous allons dans le centre de la ville, downtown, pour assister à la remise des prix d'un festival de films indépendants, dans un grand cinéma du coin. Seront diffusés dans une des salles 11 films, choisis préalablement par un public dont nous ne savons pas grand chose, parmi une liste de 123 candidats. Et Clémence joue dans l'un d'entre eux. Retour en arrière.
Comme les autres jours, nous ne nous levons pas très tard, mangeons un bout, discutons, nous préparons, et, aujourd'hui, sommes prêts vers 11h. Clémence a un peu de boulot chez elle, et nous allons donc nous promener dans le quartier. Fred doit en effet trouver un pantalon noir pour ce soir, car le dress code est "cravate et pantalon noirs". Nous devons être dans le centre vers 16h. Le "48-hour film project" est un concours ayant lieu dans de nombreuses villes, dont Paris, permettant à de jeunes réalisateurs, acteurs, compositeurs de musique, et autres, de montrer leur talent. Il s'agit de remettre un film de 7 minutes maximum un dimanche soir, sachant qu'un thème (horreur, comedie, drame, science-fiction...) est assigné à chaque "équipe" le vendredi soir. 48 heures pour tout inventer, et réaliser, chacun avec ses moyens. Quelques éléments sont néanmoins imposés : la phrase "I don't care, you decide " (je m'en fous/ça m'est égal, tu/vous décides) doit être prononcée à un moment, un personnage doit forcément être un/une journaliste, et un cadeau emballé doit apparaître à l'écran. Le meilleur film bien sûr, mais aussi la meilleure musique, les meilleurs effets spéciaux, la meilleure utilisation du cadeau, de la phrase obligatoire, ou encore le meilleur acteur, ou la meilleure photographie seront entre autres distribués. Génial comme concept. Du coup, lorsque Clémence nous rejoint, vers 12h, nous partons voir dans un autre magasin (où les fringues proviennent toutes de film, de série, de comédies musicales, et sont revendues lorsqu'elles ne servent plus) pour tenter de trouver un pantalon noir. Mission accomplie, pour 4 euros. Il fait très beau, chaud, et nous rentrons à la maison pour nous préparer. Cela fait bizarre pour Fred de remettre une cravate et un costume. A 14h50, nous sommes prêts, beaux, et partons pour La Crescenta, un endroit de Los Angeles, afin de rejoindre l'équipe du film dans lequel Clémence joue, pour aller tous ensemble dans le centre, à plusieurs voitures. Nous arrivons après 35 minutes dans une grande maison, où la plupart de l'équipe est là. Nous rencontrons Jordan, Sasha, et les autres. Tout le monde est excité et nerveux, et en tenue de soirée. Nous buvons un verre, discutons un peu, en apprenons plus sur le projet, comment ils s'y sont pris pour réaliser ce court-métrage - Curio : collections of shadow (thème imposé : horreur) - et être dans les temps, alors qu'il a fallu composer une musique, tout filmer, éditer, monter. Certains n'ont d'ailleurs quasiment pas dormi du week-end (début août). Nous rencontrons Shawn Strider, un type qui a inventé il y a quelques années un évènement annuel à Los Angeles, Labyrinth of Jareth, une sorte de soirée costumée inspirée à la base du film des années 80 "Labyrinth" avec David Bowie. Aujourd'hui, cet évènement est un des plus en vu à Los Angeles, et a pris une ampleur hallucinante, chacun rivalisant pour avoir le meilleur costume. Les medias sont bien sûr à chaque fois de la partie. Nous partons 30 minutes plus tard pour le Regal Theatre, un grand complexe cinématographique dans la lignée de nos UGC. Nous prenons une grande autoroute, passons devant le fameux Staples Center, et apercevons les quelques gratte-ciels - bien plus petits et moins nombreux qu'à New-York. Une fois garés, et après avoir marché un peu comme des stars pour rejoindre l'entrée, nous retrouvons les membres de l'équipe, qui discutent avec d'autres personnes dans le grand hall. Un tapis rouge de quelques mètres, avec un écran sur lequel sont inscrits les partenaires commerciaux de l'association organisant l'évènement, est installé, afin d'être pris en photo à la manière des grands évènements cinématographiques, un peu comme les stars lorsqu'elle arrivent quelque part et posent quelques instants. C'est sympa, et marrant. Cela plaît beaucoup à Audrey, d'autant que nous sommes à Los Angeles, créant une atmosphère quelques instants ennivrante. Nous restons dans le hall d'entrée, discutons avec quelques-uns, puis rejoignons la salle où vont être diffusés les court-métrages, après avoir accroché un petit bracelet rouge signifiant que nous sommes là pour l'évènement. A côté, dans l'allée, des gens rejoignent leur salle pour voir le dernier blockbuster, comme dans n'importe quel cinéma. Nous nous asseyons avec le reste de l'équipe, un peu en haut. La salle est remplie. Le film d'introduction, récapitulant le principe et les règles du projet, va bientôt commencer. C'est le bon moment pour aller chercher un peu de popcorn. A la caisse, Fred rajoute le dollar nécessaire pour obtenir la version large, au lieu de medium, trois fois plus grosse (c'est un véritable seau, de 30cm de diamètre et de profondeur), avec en prime un "free refill" autrement dit, le droit de revenir pour remplir de nouveau le seau gratuitement. On comprend à ce moment les propos de Clémence, qui nous disait qu'ici, il était facile de manger n'importe quoi, en quantité, pour un rien. C'est sur que pour un dollar de plus, vous avez 5 ou 6 fois plus de popcorn que prévu, alors tout le monde opte pour ce format. Cela est intéressant pour une famille, mais quand on est deux ou trois...bref, ce sont les bras remplis que Fred retrouve son siège. 19h30. Les lumières baissent d'intensité, et un discours rapide de l'organisateur débute. Quelques minutes plus tard, après une salve d'applaudissements, les lumières s'éteignent et les projection des 11 films sélectionnés commencent. Le niveau est excellent, bien que nous n'ayons pas les capacités pour véritablement juger le travail effectué. Certains films sont évidemment mieux que d'autres, mais quand on pense au travail qui a été accompli, regroupant toutes les étapes d'une réalisation cinématographique, on se dit que leur WE a du être bien rempli. Les thèmes sont variés, et c'est agréable de voir des court-métrages totalement différents, jouer avec différentes choses, de découvrir les histoires, qu'elles soient sérieuses (l'industrie pharmaceutique dans la catégorie "drame"), comiques (une fête d'anniversaire qui tourne mal et vire au bain de sang à cause d'une surprise ratée), fantaisistes (un humain-robot créé pour ressembler aux humains et se fondre dans la population, avec la question éthique qui se pose, dans la catégorie science-fiction), ou légères (le super-hero, dans la caégorie du même nom). Bref, un festival d'idées, et de manières de filmer les choses. Nous adorons le concept, surtout que la même phrase, et le même paquet cadeau, revient dans chaque film, sous des formes totalement différentes. Dommage que certains de ces films ne soient pas encore disponibles sur You Tube, car nous souhaitions vous en montrer un ou deux. Nous mettons le gagnant de de cette année, lors du concours organisé pour Paris (les gagnants de chaque grande ville sont ensuite en compétition ensemble au niveau international). Quand on pense qu'ils n'ont que 48h pour faire cela. Vous le verrez via ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=KjeESreH-9s
Une fois l'entracte passée, et les autres films projetés, les prix sont remis. A chaque fois, comme pour les oscars ou les césars, une animation apparaît sur l'écran, annonçant "meilleur acteur" par exemple, et quelqu'un du jury donne le nom du vainqueur, en ouvrant une petite lettre, après le moment de silence qui va bien. Les équipes descendent alors pour récupérer un prix. Malheureusement, le film dans lequel Clémence joue n'obtient rien, malgré deux nominations. Peu importe, ce concours permet aux jeunes talents de briller, de s'exprimer, de créer des liens, d'apprendre à travailler ensemble, avec une notion de projet extrêmement présente. On adore le concept, et ce que cela requiert comme travail, et a comme conséquences pour les gens impliqués. Une fois la "cérémonie" terminée, nous restons à discuter avec quelques personnes dehors, dont des amis de Clémence, puis partons. Nous hésitons à rejoindre les autres chez l'un d'entre eux pour terminer la soirée, sachant qu'il n'est que 21h, mais regrettons qu'ils n'aillent pas à la grande fête organisée pour l'évènement. Cela aurait pu être très sympa. Nous décidons du coup de faire autre chose, et allons boire un verre dans un grand hôtel de Hollywood Boulevard. L'hôtel Rossevelt est celui où Marilyn s'est faite prendre en photo pour la première fois, à côté de la piscine, et où la première cérémonie des oscars a également eu lieu. Le bar de l'hôtel est petit, intimiste, et les deux personnes derrière le comptoir créent des cocktails sur mesure, car il n'existe pas de menu. Nous passons une bonne heure à discuter tous les trois, en buvant notre verre. Il y a un peu de monde, et le groupe de fille pas très loin parle très fort. Le ventre vide, et l'alcool jouant son rôle, nous avons faim, et partons. Direction un "diner" pas très loin, apparemment connu, faisant un coin, immanquable quand on sort du métro où que l'on attend pour traverser le carrefour le plus fameux de la rue, et avalons un burger savoureux et copieux. A 00h20, nous partons, et rentrons. Fred defait sa cravate, Audrey enlève sa nouvelle robe, et nous nous couchons une heure plus tard. Demain, une longue journée nous attend, mais tant pis, cela valait le coup de se coucher un peu tard et de profiter d'être ensemble.
sam.
07
sept.
2013
8h30. Le réveil sonne. Clémence se prépare alors que nous nous levons, et Joshua est déjà parti pour terminer les scènes du film dans lequel il "joue". Nous nous levons, et le soleil tape déjà pas mal. Clémence va nous accompagner un peu plus tard à La Poste, mais avant, nous devons trier les affaires que nous souhaitons renvoyer en France, principalement des vêtements chauds (quel bonheur de s'en débarasser) et quelques souvenirs. Cela fait de la place dans les sacs. Nous passons aussi un peu de temps sur Internet, afin de planifier un peu les jours qui viennent. Nous passons aux toilettes, et cela fait drôle de pouvoir jeter le PQ dans la cuvette. Depuis 10 mois, nous avons pris l'habitude de le mettre dans une poubelle à côté, par obligation. Il n'y a en effet que très peu de pays où l'on peut le jeter sans s'en occuper.
A 13h30, nous montons dans la voiture, et l'amie d'Audrey nous dépose avec nos affaires devant le bureau de poste local. Nous faisons la queue, préparons notre paquet, et renvoyons les 11kg vers la France. Nous sentons que nous nous sommes rapprochés du pays, car le prix au kilo, ici 8,5 euros, est moindre qu'auparavant. Nous partons vers 14h10, sans avoir perdu beaucoup de temps, et prenons le métro pas très loin pour aller sur Hollywood Boulevard, que nous avons décidé d'aller visiter aujourd'hui. 15 minutes plus tard, nous arrivons, et sortons en plein sur la fameuse avenue. Des étoiles au nom de star ornent chaque mètre carré, sur tout le long de la rue. Nous passons au Mac Donald manger rapidement quelque chose, car nous sommes affamés. La rue est animée, bordée de boutiques destinées aux touristes, dans lesquelles nous trouvons une ou deux choses rigolotes, de restaurants, et de magasins de vêtements. L'endroit est très touristique, et beaucoup de passants ont, comme nous, leur appareil photo dans la main. Quelques voitures de luxe ou limousines passent, et des figures de films se baladent dans la rue, comme Jack Sparrow, Superman, Ironman, ou Marilyn, afin de se faire prendre en photo avec eux. Certains sont plus ou moins crédibles (la Marilyn black ne l'était pas trop par exemple). Nous prenons notre temps, partons dans une direction, traversons, puis revenons par l'autre trottoir, pour continuer. Notre regard est presque constamment penché vers le bas, pour reconnaître le nom des stars ayant leur étoile. Certaines ont eu cette récompense pour leur succès musicaux, cinématographiques, ou encore théatraux, et certains, comme Walt Disney, ont plusieurs étoiles (une par catégorie). Nous faisons comme ça une grosse partie de l'avenue. Nous entrons dans le hall du Dolby Theatre, où un tapis rouge est deployé, et apprenons qu'une première est diffusée ce soir, avec les stars d'une série apparemment connue. Du coup, l'accès est restreint, mais nous voyons quand même à quoi ressemble le lieu. Au niveau de la rue, des barrières sont dressées, pour accueillir un cortège de voiture ce soir. Dans la galerie commerçante adjacente, nous nous baladons dans un grand magasin de bonbons, cependant moins impressionnant que celui dans lequel nous étions allés à Singapour. Cela reste quand même sympa. Un peu plus loin, nous arrivons au niveau du Chinese Theatre, devant lequel des empreintes de mains de stars sont inscrites sur les dalles. Nous comparons donc la taille de nos mains et de nos pieds avec celles de Michael Jackson, d'Harry Potter, de Clint Eastwood ou encore de Jane Fonda. C'est une bonne cinquantaine de stars qui se sont prêtées au jeu, les dalles étant collées les unes à côté des autres. Evidemment, les touristes affluent, et chacun veut prendre la photo qui lui convient. Après être rentrés dans quelques magasins, nous changeons de trottoir, revenons en arrière, et passons devant le cinéma historique de la société Disney le "Capitan". En face, au niveau du Dolby Theatre, c'est l'effervecense. De nombreux photographes sont là, et tout un tas de fan attendent de chaque côté du trottoir. Curieux, nous nous joignons à eux, et attendons, en comprenant que la première de la saison 6 de la série "Sons of Anarchy", une série sur les motards, est diffusée ici ce soir. Et après 20 minutes d'attente, nous voyons arriver un gros 4x4 noir aux vitres teintées, et une des stars de la série descendre sous les cris et les applaudissements. On y est. C'est un peu comme à la télé, avec un défilé de voitures et de nouvelles "stars" qui arrivent, s'embrassent, et posent devant les photographes. Nous, on ne connaît personne, mais quand quelqu'un descend, nous crions un nom au hasard pour nous amuser, ou répêtons très fort celui qu'a crié notre voisin, ou la voisine juste devant qui semble hystérique à l'idée d'apercevoir un des héros de la série. Elle a d'ailleurs, comme bien d'autres, amené une pancarte pour se la faire dédicacer. Marrant, et amusant. Nous restons là une heure, à observer ce manège, avec un oeil parfois taquin, parfois curieux, et un peu détaché. Une partie de la rue est interdite d'accès, et d'autres voitures passent et repassent pour prendre quelques photos, par curiosité, pour comprendre ce qu'il se passe, ou simplement parce qu'elles se demandent si c'est Robert de Niro qui est là ce soir ou un nouveau talent à peine connu. L'ambiance est spéciale, excitante, et nous savourons le fait d'être là, sur Hollywood Boulevard, témoins d'une scène que l'on ne voit généralement qu'à la télévision. La foule autour de nous s'excite quand un des personnages traverse la rue et vient signer des autographes, passant juste à côté de nous. Au bout d'un moment, nous décidons de partir. Nous continuons, le nez dans les étoiles que nous n'avons pas encore vues, traversons, et nous arretons regarder un spectacle de danse hip-hop - poste radio posé sur le trottoir. Fred va un peu discuter avec les danseurs, puis nous repartons, pour rejoindre une galerie commerciale extérieure, très agréable, avec fontaines et palmiers, dans laquelle nous nous promenons, en nous arrêtant dans des magasins spécialisés, comme celui sur les casquettes, ou au Victoria's Secret local. Nous cherchons un endroit pour dîner, mais toutes les tables sont prises, et allons du coup un peu plus loin, près d'un des plus anciens hotels de luxe de la ville, pour manger une salade.
A 22h15, nous prenons le métro à Hollywood Highland, retournons sur North Hollywood, et prenons un taxi pour rentrer depuis l'arrêt de métro, afin d'éviter de faire à pied le kilomètre qui nous sépare de Califa Street, où habite Clémence. Il est 23h quand nous arrivons. Nous selectionnons quelques vidéos pour le site, et nous couchons. Il fait chaud, le ventilateur tourne pour faire circuler l'air, mais nous arrivons à nous endormir rapidement.
ven.
06
sept.
2013
Bon, c'est vrai, le canapé de Clémence n'est pas le plus confortable. Mais nous avons bien dormi quand même, comme quoi. Ce matin, il fait déjà chaud, et beau, très beau. Les rayons passent à travers la fenêtre du salon et chauffent nos pieds qui dépassent un peu des draps et du sofa. Il est 9h. Le temps de prendre un petit déjeuner léger, de discuter un peu du programme de la journée, car Clémence doit s'absenter cet après-midi, et nous voilà partis vers Hollywood, dans le quartier de Melrose Avenue, que nous rejoignons évidemment en voiture, climatisation allumée. Il est 10h30. Nous nous garons dans une rue parallèle, pavillonaire, à côté de carrés de pelouse parfaitement tondus, et nous baladons dans la rue, en passant devant de nombreux magasins de vêtements, de tatoo stores et de quelques restaurants. Les batiments sont bas, à un ou deux étages. Le ciel est bleu, un palmier n'est jamais loin, et les couleurs sont vives. Nous rentrons dans un magasin de fringues sympa, à la déco branchée, puis allons dans un autre, plus simple, vendant des vêtements dégriffés. Audrey trouve une robe, et Fred deux tee-shirts. Aux USA, comme à Londres, c'est un peu le paradis de la sape. Il faut juste chercher au bon endroit, fouiner, et il y a toujours de bonnes affaires à faire. Pendant que les filles continuent de regarder robes et chaussures, Fred en profite pour aller chez le coiffeur. Etonnament, laver les cheveux est optionnel, en tous cas ici, dans ce lieu à la déco chic/trash. Celui qui tient les ciseaux en main rêverait d'aller en Europe. Une demi-heure plus tard, nous retournons vers la voiture, en s'arrêtant de nouveau dans un ou deux endroits. A 12h50, nous arrivons, après 35 minutes de voiture, dans un autre quartier, proche de Beverly Hills (où nous ne passons pas) et du musée d'Arts Modernes, pour rejoindre le Farmer's Market, une grande food court à ciel ouvert, entourée de magasins, d'un cinéma, regroupés sous le nom de "The Grove". Tout est très propre, et la zone ressemble un peu à Disneyland. Sur le parking, quasiment toutes les plaques d'immatriculations indiquent "california". Nous découvrons les lieux, faits de petites allées, un peu comme une halle, sauf que de petites boutiques ou étalages "en dur", remplacent les stands de nos marchés de rues. A part quelques bouchers, pas trop mal achalandés (certains vendent du boeuf "grass-fed", qui n'a brouté que de l'herbe, et aucune céréale, comme trop souvent aux Etats-Unis), le reste est constitué de stands de nourriture à emporter, avec à peu près tous les styles à disposition (mexicain, chinois, thaïlandais, italien, américain, japonais...), ou d'échoppes vendant des sucreries, ou des sauces épicées. Nous tournons, les yeux grands ouverts et les narines remplies d'odeurs venant de tous les côtés. Clairement, ça donne faim. L'offre est importante, les parts généreuses, et c'est plutôt appétissant. Après avoir longuement hésité, nous nous décidons pour une salade aux crevettes, en version large à partager tous les deux. Nous nous installons à une table au milieu de tout cela, et voyons arriver Sissi, une amie de Clémence. Nous restons à discuter, notamment de son parcours mouvementé (elle a voyagé au Liban, est d'origine arménienne, et est aux USA depuis plusieurs années), et le temps arrive pour Clémence de devoir nous quitter. Nous restons donc avec Sissi, à prendre un café autour de la table. Il fait bon, la lumière est belle, et l'endroit est animé mais pas trop. Il est 14h20. Nous lui racontons un peu nos aventures, parlons de cuisine, car son mari est un chef, qui travaille aujourd'hui exlusivement pour une famille multi-millionaire, et de danse, de scène, de l'industrie artistique, et de ce qu'il s'y passe à Los Angeles (les castings, la manière dont les choses fonctionnent, les relations entre les gens, les méthodes de recrutements et les auditions...). Tellement intéressant que nous restons une heure assis tous les trois sur notre chaise. Puis nous décidons de nous promener autour du Farmer's Market, et marchons à peine quelques minutes dans des rues extrêmement propres et bien agencées, pas très larges, qui sillonent entre les magasins, pour aller flaner dans un Barnes & Noble (l'équivalent US de notre Fnac), où les livres sur les comédies musicales sont légions, puis dans un magasin de poupées, où il est possible de fabriquer sa propre poupée, de l'habiller à son goût et de rajouter un nombre incalculable d'accessoires, voire même de la faire coiffer, tout cela organisé sur deux étages. Un rêve pour les petites filles, moins pour le porte-monnaie des parents. Néamoins, le concept du magasin, et son niveau de finition, est génial. L'idée est poussée jusqu'au bout, et très bien mis en valeur. C'est très bien fait. Nous ressortons, mettons nos lunettes de soleil, et rencontrons un ami de Sissi, acteur (mais tout le monde est acteur ici, pour de vrai ou pas encore. C'est clairement le gros pourvoyeur d'emploi à Los Angeles, et ce qui rend la ville si attractive pour tant d'adultes plus ou moins jeunes. L'industrie cinématographique, des séries, des effets spéciaux, des cascadeurs, et tout ce qui tourne autour constitue plus de la moitié du PNB de la ville). C'est intéressant de l'écouter, de l'entendre parler de sa vie de colocataire, ou de ses derniers petits rôles, ainsi que de ses espoirs. Il est agréable, et a le mot qui va bien envers nous, alors qu'il ne nous connaît pas. Nous continuons ensuite de nous promener, puis faisons demi-tour, et retournons tranquillement sur nos pas. Il est 18h passé, nous quittons Sissi, et prenons un taxi pour rejoindre la station de Metro sur Hollywood Boulevard (nous tombons pile sur l'étoile de Marilyn Monroe en descendant), à côté du Dolby Theatre (celui des Oscars), et retournons après deux stations sur North Hollywood, où Clémence passe nous récupérer. Une heure est passée.
Ce soir, nous allons manger dans un "Diner", ces fameux restaurants typiques des années 50 et 60, très américains. Sur la route, nous nous arrêtons rapidement pour apporter une ou deux affaires à Joshua, le mari de Clémence, cascadeur, en tournage pas très loin. Nous allons chez Bob's Big Boy, le tout premier "diner" à avoir ouvert à Los Angeles. Et comme c'est vendredi soir, le parking est comme à l'accoutumé rempli de voitures de collections, plus ou moins modifiées, ou de voitures plus récentes, toutes en parfait état, et qui font la fierté de leur propriétaire. Sur le parking où elles sont garées (mais il y en a toujours qui passent dans les allées), c'est un peu l'effervescence. Il y a du bruit, les moteurs ronflent, et ça sent l'essence. Les voitures sont impressionantes. La plupart sont en version XL, très longues, et toutes sont très belles. Il y en a pour tout les goûts, de l'ancienne Gran Torino à la Mustang modifiée, en passant par une AC Cobra, une SLS coutant 250 000$, ou un vélo étrange aux néons violets sorti d'un clip de rap californien. Génial. Le genre de "cérémonie" où se retrouvent des passionnés, des amoureux, des curieux, et quelques touristes comme nous (bien qu'il faille connaître et savoir où et quand ce festival de chevaux a lieu... difficile en effet de tomber là par hasard). Des motards sont aussi là, avec leur Harley a faire palir Johnny Hallyday. On pense à certains d'entre vous. Du coup, on filme presque tout. C'est la rubrique "transports" du site qui va exploser avec tout ça. Tant pis, impossible de ne pas immortaliser tout cela. En attendant que les 30 minutes pour obtenir notre table passent, nous faisons le tour des engins, dont certains pourrait sortir de films à grands budgets.
Assis à notre table, dans un décor digne de la série Happy Days, nous commandons des burgers, des vrais, et un milk-shake banane, amplement suffisant pour nous deux. Les tailles sont ici à l'image du pays, très grandes. En général, les prix sont équivalents à ceux de la France (mais le taux de change est à notre avantage, avec un gain de pouvoir d'achat d'environ 30%), mais les tailles sont souvent bien plus grandes. Le service est top, comme souvent dans ce pays où les serveurs sont principalement payés au pourboire. Pas pratique pour connaître le prix final, puisqu'il faut systématiquement ajouter 10% de taxes (la TVA n'est jamais incluse) et 15-20% de pourboire. Photos en rubrique "bouffe" pour tout voir en images. Nous partons vers 22h30, avec quelques hélicoptères au dessus de nos têtes, sillonant le ciel par intermittences, avec ou sans projecteur, et éteignons la lumière vers minuit, après avoir discuté, et commencé à charger quelques photos pour vous en faire profiter au plus vite.
jeu.
05
sept.
2013
Après un premier pied sur le sol US en arrivant à Miami au milieu de la nuit, et après le long contrôle des papiers et la fouille de nos bagages (2h en tout), nous avons pris notre vol pour Los Angeles, à 8h30 du matin, sans avoir vraiment dormi pendant le trajet depuis Guayaquil. Cela fait 26 heures que nous sommes réveillés. Le réveil aux Galapagos avait en effet été très matinal. Pourtant, nous ne sommes pas cassés. Fatigués, mais pas à plat. Nous cherchons néanmoins le sommeil en allant vers Los Angeles, et le trouvons pendant les quelques heures de vol, en profitant notamment d'un emplacement de 4 sièges libres dans une des rangées du centre. Tant mieux, car la journée aurait été très longue sinon, ou pire, n'aurait pas permis de nous re-caler en terme de ryhtme et d'horaires. Pendant la dernière demi-heure de vol, nous passons au dessus d'un désert, qui nous rappelle vaguement les paysages du Chili. Nous sommes excités quand nous entendons qu'il faut se préparer pour l'atterrissage au Los Angeles International Airport, celui de la ville aux cents kilomètres de diamètre. Et on se demande si l'on va par exemple voir les lettres H.O.L.L.Y.W.O.O.D. en passant tout-à-l'heure en voiture, ou d'autres choses mythiques à peine arrivés. Car aux USA, il arrive toujours des choses qui n'arrivent pas ailleurs, et on a souvent l'impression que les choses sont comme dans les films. Allons-nous avoir cette sensation tout de suite ? On verra. En tous cas, nous réalisons une fois de plus l'endroit où nous arrivons, lui aussi mythique. Comme souvent pendant le voyage, à propos à peu près de chaque destination, prononcer le nom de cet endroit et se dire "c'est là, juste en dessous" est magique et excitant. C'est donc assez frais - c'est cependant relatif - que nous débarquons en Californie. Clémence, la copine d'Audrey, vient nous chercher à l'heure, soit à 10h45. Il fait beau, et fait 27°C. Nous sommes de nouveau en été, et n'avons jamais été autant dans le nord dans le Pacifique. Bienvenu en Californie.
Juste au moment de sortir, une fois les bagages récupérés, nous nous rendons compte que nous avons oublié l'appareil photo sur le siège dans l'avion. Mince. Frayeur. Fred va au "bagage claim" pendant qu'Audrey retrouve son amie, qui vient juste d'arriver. Retrouvailles un peu perturbées, et contretemps d'une demi-heure, pendant laquelle Fred attend de savoir si l'appareil, qui est toujours stationné dans l'aéroport, a été retrouvé. Une personne revient finalement avec, ouf. C'est donc soulagés que nous montons dans la voiture bleue et partons, cette fois-ci pour de bon. Clémence nous propose d'aller directement à la plage, mais nous préférons la deuxième option qu'elle suggère, aller chez elle pour nous poser. Elle habite à une heure d'ici, dans North Hollywood. La climatisation fait du bien, car il fait chaud dehors. Nous empruntons une autoroute à 6 voies (et 6 autres pour l'autre sens), bordée de palmiers. Le traffic est fluide, et nous arrivons dans "la Valley", proche des Studios Universal, un peu avant 13h. Nous découvrons l'appartement qu'elle partage avec son mari, Joshua (profession : cascadeur), et posons nos gros sacs. Même s'ils ne sont pas confortables selon leurs dires, nous dormirons les prochaines nuits sur leur canapé. Nous discutons, leur montrons quelques photos des Galapagos, et passons à table. L'occasion de découvrir des habitudes bien d'ici, comme le fait de faire très attention à ce qu'on mange (pas de gluten, pas de produits comme ci, ni comme ça...) à cause de la mauvaise qualité de la bouffe en général. Et la nourriture, ici aux USA, il y en a absolument partout, et tout est fait pour vous donner envie et en consommer. Au Mac Donald par exemple, les boissons, de n'importe quelle taille, sont à 1$. Et vous pouvez vous resservir autant de fois que vous le voulez. C'est un exemple, mais il y en aura d'autres. Nous découvrons du coup un phénomène réactionnaire lié à cette malbouffe, et cette opulence d'offre, qui semble prendre des proportions importantes. Nous venons à peine d'arriver que cela nous interpelle. Une heure après, Audrey s'endort, et Fred en profite pour trier des photos et avancer sur la rubrique Galapagos du site, afin de la terminer au plus vite, et de pouvoir consacrer pleinement notre esprit à l'endroit où nous sommes.
A 16h, Audrey dort toujours. Il fait chaud, 32°C, et il n'y a pas de climatisation. Le ciel est bleu. A 18h, après avoir réveillé mademoiselle, Clémence nous emmène au Griffith Park, un observatoire astronomique sur les collines de la ville, pas trop loin, construit en 1935, qui permet d'avoir une jolie vue en hauteur de toute la région allant du centre-ville de Los Angeles jusqu'à la baie de Santa Monica et l'océan Pacifique. Nous mettons 30 minutes pour le rejoindre, en ayant de nouveau pris une Interstate (une autoroute), et être passés dans un grand parc qui part du bord de la colline et monte jusqu'à l'observatoire. Sur la fin, les arbres ont disparu, à cause de la sècheresse, et de la terre aride. Là haut, cela fait un peu penser aux points de vue où les couples s'arrêtent dans les films pour regarder la ville d'en haut. Il fait chaud ici, et le désert n'est pas si loin. La nuit, des coyotes rôdent un peu partout. Los Angeles, une mégapole urbaine, mais au coeur d'une zone souvent ravagée par les incendies et ayant de gros problèmes d'eau. Là haut, après quelques pas pour sortir du parking, nous découvrons en tournant la tête les fameuses lettres Hollywood, à droite, au loin, face à la ville. Génial. Nous y sommes. Forte impression. De l'autre côté, la ville s'étend, en s'éloignant vers l'horizon, sauf à gauche à cause du Pacifique, que nous avons du mal à distinguer dans la lumière tombante du début de soirée. Nous apervevons le centre, downtown, et un autre ensembe de buildings, complètement autre part. Nous visitons le musée de l'observatoire, extrèmement bien fait, comme souvent aux Etats-Unis, et gratuit. Le bâtiment est apparu dans plusieurs films parmi lesquels "La fureur de vivre" (1995) ou encore "Charlie's Angels 2" (2003). Nous pourrions faire la queue et regarder dans le grand téléscope de l'observatoire, ou dans l'uns de ceux installés dehors pour le public, ressemblant à ceux que nous avions vus à San pedro de Atacama, mais nous préférons découvrir la ville, voir les rues, sentir un peu plus les choses, et du coup partir pour avoir des images en tête et savoir à quoi ressemble la ville, où en tous cas un de ses quartiers. Nous partons du coup pour dîner, vers 20h30, après que Clémence ait passé un coup de fil pour voir si une amie pouvait se libérer, et allons dans North Hollywood. Nous passons cependant auparavant en voiture sur Hollywood Boulevard, l'une des rues les plus connues de la ville et au monde, pas très loin (en voiture, car nous mettrions plus d'une heure à pied à parcourir la même distance). Nous apercevons au sol quelques étoiles. La rue est composée de deux ou trois voies pour chaque sens, et globalement bordée de magasins de souvenirs, de fringues, et de restaurants. Des palmiers s'étirent vers le ciel tout les 10m, et quelques galeries commerciales ont leur entrée sur le boulevard. C'est animé, les sosies de personnages de films célèbres vont et viennent, notamment près de l'ancien théâtre Kodak, devenu aujourd'hui le Dolby Theatre, qui abrite la cérémonie des Oscars, à côté duquel nous passons, sans vraiment réussir à reconnaitre l'endroit où toutes les stars se font photographier pour la cérémonie. Nous ne faisons que passer en voiture, et nous reviendrons dans les jours qui viennent. A North Hollywood, comme dans bien d'autres endroits, les avenues sont grandes, très larges, et les pâtés de maisons (les "blocks") sont grands. Rejoindre celui d'après à pied prend 3 minutes, une éternité quand on habite une ville comme Paris, où les pâtés de maisons s'enchaînent. Il y a de l'espace ici, et cela se sent. Les proportions sont donc différentes, ce qui fait que Los Angeles est une ville où la voiture est obligatoire. New-York est une grande ville pourtant, mais personne n'y a de voiture, et les rues sont toujours fréquentées par les piétons. A LA, les rues sont plus espacées, il n'y a pas beaucoup de buildings, la ville est plus dispersée, moins ramassée, avec un système de transport moins développé. Nous trouvons une place, et marchons pour regarder quelques endroits où dîner. Notre choix va vers une sorte de bar, un peu bruyant, et pour cause, puisqu'aujourd'hui commence la saison de football américain. Le premier match de la saison, en direct, est retransmis sur la dizaine d'écrans plats disposés partout en haut des murs. Nous commandons quelques plats mexicains et deux bières, énormes (il suffisait de rajouter 1$ pour avoir une taille bien supérieure). L'ambiance et le contexte sont bien américain. Tant mieux, c'est ce que nous cherchions. Comme d'habitude, nous aimons être plongé dans les pays où nous arrivons, et on ne pouvait pas mieux faire ce soir. Nous discutons avec nos voisins, dont un français de banlieue vivant ici après être parti, jugeant ses chances de réussir bien supérieures, qui nous parle un peu des différences avec la France, comme l'énergie qu'il y a ici, et la necessité de faire, d'avancer, de travailler sur des choses, de suivre des initiatives, car le système ne donne pas le choix. Cela lui permet de trouver des opportunités, de rencontrer des gens, de construire ou de rebondir. Discussion intéressante sur des choses que nous savions déjà, mais qui prennent toujours du sens dans la bouche de ceux qui vivent ici et sont concernés. Il nous parle de l'état d'esprit des gens, très ouverts, qui le jugent par ce qu'il fait, sans préjugés et en le prenant au sérieux, prêts à lui donner une chance s'il se montre motivé et sérieux. Ce n'est pas toujours facile, exige de travailler et de prendre des risques, mais pour lui, le rêve américain existe (même si il ne gagne pas beaucoup d'argent), et le pouvoir d'attraction du pays, par les opportunités, les possibilités et les échanges/rencontres sociales qu'on y trouve, est clair. Un état d'esprit. Nous nous demandons comment ramener cela en France, et le faire comprendre à certains. Et d'un autre côté, nous repensons et revenons avec Clémence sur l'alimentation, la nourriture, et les modes de vie, si perturbants sur le long terme pour les français vivants ici. D'où d'autres modes de vie, réactionnaires par rapport à cela, qui prennent des proportions qui n'existent pas en France, puisque le problème d'origine est bien moindre. Comme ce midi lorsque nous discutions du rapport à la religion des américains et des français, avec deux manières bien distinctes de concevoir le rapport à Dieu, nous sentons que ce premier jour est rempli d'informations, d'autant plus intéressantes qu'Audrey est dejà venue aux Etats-Unis une fois, et Fred cinq. Il ne va pas être facile de faire partager tout cela, tant il va y avoir de choses à dire...