sam.
17
nov.
2012
Bon alors, le trek c'est pas vraiment une partie de plaisir ! On monte, on descend, on remonte pour redescendre ! Déjà, rien que le départ de l'aéroport n'est pas très rassurant : petit avion à hélices de 15 places environ et avec comme référence : le même vol que nous s'est écrasé il ya moins de 2 mois, youpi et stresss !!! Finalement, tout c'est bien passé même si, à mon goût, les montagnes étaient bien trop proches, et la piste bien trop courte.
Après, c'était parti, bien sûr pour moi qui n'avais jamais vraiment fait de rando, encore moins de trek, et qui n'avais pas mes chaussures à talons. C'était le grand changement ! Les premiers jours c'était sympa, c'est pas non plus la promenade tranquillou, on en bave un peu quand même avec ce nombre incalculable de marches ! En fait, le trek dans l'Himalaya, c'est un peu comme les parks Disney, dans les files d'attente avant les attractions il y a toujours une autre file après ce que l'on pense être le dernier tournant. Ben là, c'est pareil : après avoir contourné une montagne, il y en a encore une autre, voire plusieurs à faire avant d'arriver. Mon truc c'était de me fixer des objectifs, style "là, je dois aller jusqu'au gros rocher au loin"...
Niveau exercices physiques, c'est pas mal, les gambettes travaillent, oubliez les heures de stepper les filles, là en 1h, c'est puissance 10 ! Donc on marche, on descend (etc... vous avez compris) puis finalement on arrive. Les lodges, ne vous attendez pas au grand luxe, mais c'est suffisant : en gros 2 lits et voilà (et le top, une couverture en plus). Niveau féminité et hygiène, il faut plutôt faire une croix dessus : la douche c'est une, voire deux fois en tout (ben oui, la douche froide quand il fait 0°C ça donne à réfléchir !), les toilettes au début ça ressemble un peu aux nôtres, et au fur et à mesure, on se retrouve devant un trou, où il ne faut pas mettre de papier toilettes (un seau sur le côté est destiné à le recevoir, une bassine remplie d'eau sert pour l'évacuation manuelle, et je vous laisse imaginer les odeurs !), pour celles qui se lavent les cheveux tous les jours oubliez aussi, ce sera avant de partir et au retour, d'où bandanas indispensable ! Voilà en gros pour les petits trucs du quotidien !
Après, bien sûr, il y a le trek en lui-même, et là c'est quand même sympa de marcher pour se retrouver devant des paysages que je n'aurais jamais imaginé voir, rencontrer des gens qui n'ont
aucune idée de comment peut-être la vie ailleurs (et qui ne s'en portent pas plus mal), revoir tous les soirs d'autres trekkeurs, d'échanger avec eux, de se soutenir dans les moments
difficiles...
Alors oui, c'est pas facile, la tête tape vers 4000m (pour moi), on a moins d'oxygène, et donc il faut bien tout ralentir, sinon ça devient vite pire. Les nuits, il ne faut pas bouger trop vite,
sinon la tête vous rappelle à l'ordre. Mais au fur et à mesure des jours, on voit les paysages changer, la végétation et les animaux ne sont plus les mêmes, il y a beaucoup moins de villages, on
se retrouve vite seul au milieu de ces montagnes enneigées qui se retrouvent de plus en plus proches de nous. Ah oui, il y a aussi les ponts suspendus, ma grande hantise, et les chemins étroits
au bord du précipice ! Mais bon, il faut bien avancer, donc on y va tout doucement au début, les jambes tremblantes, le regard fixe sur mes pas ou au loin (surtout pas en bas !), une main sur la
rambarde et l'autre qui tient fermement les bâtons. Bâtons qui me sont vite devenus indispensables. Dans les montées, ils nous aident à surmonter toutes ces marches, et dans les descentes, ils
protègent mes genoux ! Les ampoules, oui j'en ai eues, deux assez grosses aux talons mais bon rien, à voir avec les pieds en sang dans les pointes pendant des heures de répétitions du Lac des
Cygnes ! Après, quand c'était dur, ce n'était pas non plus comme danser avec un pied cassé (si vous voyez ce que je veux dire !) excepté peut-être le dernier jour, pour monter ce fameux pic de
5350m d'altitude. Ce n'était pas une souffrance comme celle connue que je sais (malheureusement) bien gérer (entorses, fractures...), mais une autre difficile à expliquer. C'est long (très long),
ça monte beaucoup (très à pic), on ne sait pas et on ne voit pas quand on va arriver, il fait (souvent très) froid, par le
manque d'oxygène on va tout doucement ("very bistaré"), et puis bien sûr la tête qui tape. Alors une fois arrivée, ben oui, les nerfs ont lâché, les larmes ont coulé car c'était dur mais je l'ai
fait, et quelle fierté quand même. De là-haut, j'ai pu voir l'Everest comme personne ne pourra le voir s'il ne fait pas toutes ces journées de marche et cette longue et interminable montée. Tous
ces pics enneigés autour de nous, et les fameux lacs que j'attendais tant.
Ensuite, pas vraiment envie de descendre, on est pas mal finalement là-haut, la vue est à tomber, tout le monde est heureux d'y être arrivé, une certaine quiétude règne. Après quelques grands écarts et un petit moment de musique, il a fallu redescendre (je lance donc un défi : qui pourra chanter et poser en grand écart à plus de 5000m d'altitude? allez au boulot !!!). Et la descente fut longue, un peu comme si le but ayant été atteint, le reste n'était plus intéressant. Cela ne dura qu'une heure, et pourtant je n'en voyais plus la fin. En croisant les autres qui montaient, certes je les encourageais, leur disais que cela en valait la peine mais au fond de moi je me disais : les pauvres, vous allez en baver c'est encore loin !
Une fois installé dans le lodge, je me suis endormie, tout s'est relâché. Et puis il a fallu repartir, le pire moment pour moi je pense. C'était trop long, trop loin, le guide nous avait lâché,
était très loin devant, nous laissant seuls, fatigués. Je ne pouvais plus porter mon petit sac à dos (de 3kg environ) (merci, Fred d'avoir pris le relais) et étais en colère contre notre guide
qui nous avait dit que ce serait rapide ! Et puis les jours suivants, on descend (on remonte aussi bien sûr, normal) et c'est là que j'ai été un peu malade (allez comprendre) : vomissements, tête
qui tape de plus en plus, et le visage qui gonfle ! Et voilà, tout doucement, on retourne à notre point de départ pour reprendre ce petit fameux avion qui ne me laissera tranquille qu'après
l'atterrissage à Katmandou.
Donc finalement ce trek, quelle expérience quand même! Quelque chose que je n'aurais jamais pensé faire, une destination où je ne pensais jamais aller. Et puis je l'ai fait! C'était dur mais
c'était beau. Est-ce que je le referai ? Aujourd'hui, il est peut-être trop tôt pour le dire, pas assez de recul. Là, je dirais sans la dernière montée, d'accord allons-y; mais qui sait, je
n'avais quasiment jamais porté de basket, de chaussures de randonnée, et je me suis retrouvée à 5350m d'altitude face à l'Everest! A suivre donc...
sam.
17
nov.
2012
Il fallait qu'on vous raconte notre dernière matinée à Katmandou. Fred est allé chez le barbier. Une première. Bon, il était loin d'être un taliban, mais l'expérience était à faire. Surtout qu'on nous avait raconté plein de choses positives dessus. On s'est donc baladé dans les rues de Thamel, où il y en a un peu partout. C'était super, et très professionnel. Ca s'est passé dans une arrière-cour. On a vu un panneau et on s'est aventuré. Le boulot se fait en plusieurs étapes: il vous raconte.
D'abord, je me suis assis sur une chaise et ai reposé ma tête contre un appui-tête. L'échoppe est petite (deux places, deux personnes). Ensuite, le type désinfecte le rasoir (une sorte de
scalpel), et change la lame afin d'en mettre une neuve (rassurant, on nous avait dit de bien contrôler cette étape!). Puis vient la mousse à raser, appliquée partout où il faut, en insistant
bien, en repassant plusieurs fois au même endroit. Ca prend bien 2 minutes. Après, rasage de près. Le type connait son affaire. Il étire ma peau délicatement et passe la lame là où il faut. Je
flippe un peu au début, mais je ne sens quasiment rien. Quand il passe au niveau de la moustache, je me méfie, mais vraiment, tout se passe bien et c'est un travail propre. Il essuie la lame sur
son autre main et continue, s'assure que tout est bien fait. Next step, la serviette pour nettoyer ce qu'il reste de mousse. je suis clean, tout neuf, le moment est assez agréable. Je me laisse
faire. Et la deuxième partie commence: le barbier prend une crème et me l'applique en frottant. Ca fait bizarre mais c'est pas mal. Il l'enlève ensuite avec un fil à coudre. Etrange, mais assez
efficace. Il termine avec du coton, un peu humide. Il prend alors une autre crème et m'en met sur tout le visage. Je pense au début à une lotion, mais c'est un peu plus épais. Je comprends alors
qu'il va me faire un masque. Le top! Il laisse sécher. Pendant ce temps, il prend une huile parfumée, me la fait sentir, en met dans sa main, puis me passe la main dans les cheveux plusieurs
fois, avant de me masser la tête. Mes cheveux sont en pétard, mais qui s'en soucie?
Il me prend alors le bras droit, au niveau de l'épaule, et commence à le tordre par petites pressions, en maintenant la torsion au fur et à mesure. Il descend tout le long du bras comme ça, ce
qui fait que mon bras, ou mes muscles plutôt, sont tordus comme un chiffon que l'on veut essorer. Il continue jusqu'à la main, puis tire un coup sec vers le bas sur chacun de mes doigts pour les
faire craquer individuellement. Il recommence avec l'autre bras. Excellent!
Il me fait ensuite un signe pour que je me penche, croise mes bras devant moi et appuie ma tête dessus. commence alors un massage du dos, par pressions successives. C'est sympa mais sans plus. Ca
dure 4 ou 5 minutes. Je me relève. Le masque est quasi-sec. Il humidifie mon visage avec un vaporisateur, puis l'enlève avec une serviette humide. Enfin, il vérifie qu'il ne reste rien, et
termine par une sorte d'after-shave parfumé à la menthe.
Pendant ce temps, Audrey s'est aussi laissée tenter par tout cela. Elle n'a évidemment pas eu besoin de tout faire, gente féminine oblige, mais a eu droit à toute la partie masque et massage. On
est ressorti contents.
Tout cela pour dire deux choses :
- Aller chez le barbier à Katmandou, c'est désormais un must-do après un trek, le jour même de son retour (et pas deux jours après comme moi)
- Dommage que cela n'existe pas, ou si peu, à Paris, car ici, pour 10 euros (surement trop cher d'ailleurs, mais on avait peu de temps pour marchander), c'est un moment de détente. J'en connais qui se feraient plaisir et prendraient cette habitude s'ils le pouvaient en Europe. Un business à monter ?
ven.
16
nov.
2012
Dernier jour à Katmandou.
Nous avons passé la journée, ou plutôt la demi-journée (Audrey ayant été un peu malade cette nuit, repos donc ce matin) à visiter les principaux lieux de la ville. Nous sommes donc partis vers 12h pour Pashupatinath, endroit où environ les 2/3 des corps népalais sont brulés et les cendres jetées dans la rivière, puis sommes allés à Bakhtapur, ancienne capitale du Népal où les temples sont magnifiques. Dans chacun d'entre eux, nous nous sommes faits aborder par des guides locaux pour nous faire expliquer le sens de ces cérémonies/monuments. Nous n'avons pas pu dire non et avons donc appris beaucoup de choses sur tout cela (les systèmes de castes, le sens des crémations, les singes autour de nous...). Une demi-journée (et encore, la nuit tombant vers 17h) est juste, mais nous n'avions pas le choix puisque nous devons partir demain du pays, visa oblige. Il a fait comme d'habitude très beau. Audrey n'était qu'à moitié dans son assiette, mais tout s'est bien passé aujourd'hui.
Nous n'avons donc pas eu/pris le temps de planifier correctement le départ de demain pour rejoindre Varanasi, en Inde, sachant que nous avions prévu d'y aller en bus, soit presque 10h de trajet pour passer la frontière, avec 3 changements à la clé. Changement de plan donc, surtout que débuter par cette ville indienne n'est pas le plus facile, Varanasi étant réputé comme l'un des endroits les moins faciles en Inde. C'est en effet là que les corps sont brulés puis jetés dans le Gange, que la saleté et la pauvreté sont les plus prégnantes, et que le choc culturel et visuel sont les plus rudes. Nous avons donc décidé de prendre un vol (1h) afin de faciliter tout cela, et d'être moins fatigués pour affronter ce qui nous attend. Nous verrons bien s'il est si difficile de s'adapter à ce nouvel environnement, la fatigue en moins. Départ à 14h30, au lieu de 6h du matin, et arrivée à 15h, au lieu de 18h. On paie dix fois plus cher, mais nous serons dix fois plus frais. Bon, cependant, pas question de toujours céder à cette facilité à l'avenir, vu son coût !
Notre dernière soirée au Népal est différente de celle que nous avions prévue, puisque Audrey n'a pas retrouvé la grande forme. Nous sommes restés à la guesthouse, Fred à discuter avec d'autres backpackers dans la pièce principale, et Audrey dans la chambre à dormir et reprendre des forces. Nous terminons donc notre première aventure extra-européenne dans le calme, mais heureux d'avoir réussi ce premier défi, et avec l'envie de mordre le reste du voyage. Nos premières sensations sont très positives, les rencontres, le dépaysement, le goût d'aventure etc.... nous donnant confiance, conscients que bien des choses vont nous arriver dans les mois à venir. Demain, achats de cartes postales, dernière ballade dans Thamel (un des quartiers les plus vivants de Katmandou, sorte de souk coloré et bruyant à côté duquel nous logeons), passage chez le barbier pour Fred (ca va être drôle), et décollage pour rejoindre les 1,2 milliards d'indiens. Avec un indice de développement humain de 0,458, soit le 155ième rang mondial selon l'OCDE (loin derrière le Bangladesh, le Vanuatu ou le Bostwana par exemple - probablement le plus faible de tous les pays que nous visiterons), le Népal nous a plu et commence à nous donner une autre vision du monde et des autres.
Notre imaginaire a déjà été sollicité, avant même de commencer à marcher il y a 12 jours, lors de notre arrivée à Katmandou. Nous nous sommes confrontés directement et volontairement, physiquement et moralement, à une nature sauvage et brute. L'Himalaya reste un mythe, summum de l'environnement montagnard (dixit alpinistes chevronnées). L'Europe a des cartes précises, des refuges plus accueillants, des échelles humaines. Beaucoup moins ici, même s'il y a très probablement sur notre continent européen de la place pour remplir plusieurs vies d'alpiniste. Par ailleurs, peu d'assistance technique dans l'Himalaya (ni dans les Andes d'ailleurs), contrairement aux Alpes, car l'isolement est à peu près complet (en dehors des refuges). Nous avons ressenti que, au-dessus d'une certaine altitude, la montagne se refuse à toute normalisation. Nous avons pris partiellement conscience qu'il n'y a finalement pas d’excitation sans dépassement de soi. Ici, ou plutôt là-bas, dans les hauteurs des sommets, il est interdit de s'illusionner sur ses propres forces. Le rapport à une nature indomptée constitue le point de départ du rapport à soi. Peut-être est-ce en se confrontant à cette nature qu'on apprend à connaître la sienne, qu'on se confronte à sa propre identité. C'est le plaisir du trek, cette fois-ci en altitude. L'ambiance, la joie de la découverte et du partage dans les lodges et sur le chemin, la splendeur des paysages, les émotions de côtoyer un, même des sommets mythiques, le mélange de conditions objectives et de facteurs psychologiques ont garanti un moment inoubliable pour nous deux et notre couple. La dimension psychologique a parfois dépassé le spectacle. Les bouleversements physiologiques liés à l'altitude ont aussi joué un rôle significatif : sensations particulières, plus ou moins agréables (mal de tête prononcé, gonflement des mains ou du visage, faible appétit, sommeil perturbé...). On tient le coup parce qu'on décharge à hautes doses des hormones de stress (adrénaline et endorphines). Les effets cérébraux de ces hormones sont connus : insensibilité à la douleur, exaltation, excitation psychomotrice. Forme de toxicomanie, drogué par ses propres sécrétions endogènes. Enfin, les népalais ont toujours été d'une extrême gentillesse, et souvent très honnêtes.
Nous aurons sûrement l'occasion de revivre certaines de ces sensations. Bye bye Népal !
jeu.
15
nov.
2012
Lieu
Les Annapurnas sont situées à l'Ouest du pays, alors que la région du Khumbu est dans l'Est.
Climat
Bien que le trek dans les Annapurnas ait eu lieu fin avril et celui dans le Khumbu mi-novembre, il semble d'après nos interlocuteurs népalais qu'il fasse toujours plus froid ici. Même si nous
n'avons pas eu le vent que nous avions eu dans les Annapurnas à certains moments et qui faisait chuter la température vers les -18°C à 5h du matin au dessus de 5000, nous avons toujours eu froid
à partir de 17H cette fois-ci. De même, malgré le ciel bleu, il faisait toujours frais la journée et étions rarement en tee-shirt lors de nos marches.
Avantage: Annapurnas
Durée
Les deux treks ont duré environ 12 à 13 jours chacun, dont 9 jours d'ascension. C'est la bonne durée pour s'enfoncer véritablement et atteindre des lieux magiques. Une durée supérieure est
peut-être un peu plus dure à vivre mentalement, en tous cas au-delà de 20 jours.
Difficulté
Globalement, le niveau est à peu près équivalent. Si l'on y regarde de plus près, le trek dans le Khumbu est peut-être légèrement plus difficile, à cause d'une ou deux montées un peu plus ardues. Cela se joue donc sur un ou deux détails seulement.
Précision utile: nous n'avons pas porté nos sacs, ce qui change la donne question difficulté.
Difficulté jour J
Le jour J est plus facile dans les Annapurnas. Le passage du col de Thorong La se fait via une montée sinueuse, alors que la montée du Gokyo Ri attaque directement la pente, qui est plus raide.
L'altitude de départ et d'arrivée sont équivalentes, mais la route différente dans son tracé.
Paysages
Ayant commencé notre trek à partir de Lukla, à 2800m d'altitude, nous ne sommes pas passés par des paysages de rizières comme lors du trek dans les Annapurnas. Cela n'aurait pas été le cas si
nous avions commencé plus bas, à partir de Jeri, où les plantations et la végétation parsèment le chemin. La variété des décors est donc plus importante dans le tour des Annapurnas, d'après mon
expérience. Attention néanmoins, une route a été construite ces dernières années, ce qui a dû modifier les paysages, et augmenter le traffic. En ce qui concerne les paysages de haute montagne,
notre aventure dans le Khumbu offre en revanche un spectacle plus grandiose, notamment une fois les 4000m passés. Notre trek était donc plus spécifique, avec ses avantages et ses inconvénients,
sachant que nous avons débuté à 2800m.
Culture
Peu de monuments et de marques culturelles dans le Khumbu, la région étant plus sauvage. Le tour des Annapurnas était parsemé de stupas, nous avions rencontré des temples et notre progression dans la montagne était accompagnée par de nouvelles découvertes culturelles. Il n'en fut rien cette fois-ci.
Avantage: Annapurnas
Conditions d'hébergement
A peu près identiques. A chaque fois, nous avons dormi sur des matelas, et avions nos sacs de couchage. Peu de douches chaudes dans le Khumbu, alors que nous avions parfois de l'eau tiède il y a quatre ans. Peut-être est-ce dû au fait que nous étions alors pris en charge par l'agence la plus riche du Népal, Thamserku (qui réserve généralement les meilleurs lodges pour ses clients).
Avantage: Annapurnas
Nourriture
La nourriture a globalement été meilleure cette fois-ci. Des plats plus variés, des petit-déjeuners un peu plus agréables... la surprise fut assez bonne. Aucun problème gastrique malgré l'ingestion de légumes. Découverte du Chapati, sorte de pain népalais, et de pain tibétain (excellent).
Avantage: Khumbu
Conclusion
Deux treks assez différents. Les Annapurnas sont probablement plus faciles d'accès, et peut être un peu plus gratifiants, ou en tous cas un peu plus complets. En revanche, le Khumbu offre un contact avec la montagne et des vues mémorables, avec l'impression de réellement quitter la civilisation et de s'enfoncer au coeur des massifs himalayens (avec le plaisir de voir l'Everest de ses yeux), même si le tour des Annapurnas fait déjà bien le job pour quelqu'un ne connaissant pas la montagne. Pas évident de comparer ces deux marches, sachant qu'elles offrent un plaisir différent.
jeu.
15
nov.
2012
Lukla - Katmandou
2800 - 1500m (en avion!)
0h de marche
De retour dans notre guesthouse, l'accès à Internet nous permet de mettre en ligne les articles écrits ces derniers temps et d'ajouter des vidéos aux tout premiers, déjà sur le site depuis une
bonne semaine (notamment un pont suspendu bien sympa!). Nous reprenons l'avion depuis Lukla, le petit 15 places digne d'Indiana Jones, pour rejoindre la capitale tôt ce matin. Nous arrivons vers
8h30. Nous n'avons (enfin) plus froid. Notre chambre, réservée avant notre départ pour le Népal, nous attend. Et ce que nous avons tant attendu arrive : une douche chaude. Chacun de nous s'y
éternise. Joie.
Comme promis, notre guide Tilak vient nous chercher vers 11h pour la fête nationale hindoue. Il nous avait en effet proposé de nous emmener dans sa famille pour vivre ce moment unique dans l'année. Nos poches étant vides, nous nous efforçons de trouver un distributeur. Ni une, ni deux, Fred monte sur sa moto (sans casque, c'est normal ici, mais pas moins dangereux....), direction l'ATM le plus proche. Super expérience que de se découvrir une partie de la ville de cette manière. Car ici, la circulation, c'est pas la France. Ni même l'Italie. C'est du vrai n'importe quoi. Aucune file dessinée sur le sol, klaxons à tout va, un vrai bordel organisé on ne sait comment. L'impression de vivre un peu à la népalaise, dans ce domaine en tous cas. Génial. Tilak me dépose au pas de la porte de ses parents et part rechercher Audrey, qui était en train de discuter avec des musiciens népalais pendant ce détour pour trouver un peu de cash.
Nous enlevons nos chaussures, rentrons dans la maison, et rencontrons les 7 frères et soeurs de notre guide, ainsi que ses parents, des voisins et on ne sait qui. Nous assistons au rituel mené
par la soeur ainée consistant à "bénir" chacun des membres de la famille pour lui souhaiter bonheur et paix (parait que ça ne marche pas à tous les coups!). Sa soeur nous invite à participer, et
être traités de la même façon. Nous voici quelques minutes plus tard entourés d'un collier de fleurs et avec une marque entre les deux yeux (plusieurs couleurs sont confondues). Quelques pétales
et une petite flamme sont à nos pieds (nous sommes assis en tailleur) pendant ce rituel. Puis nous partageons un plat composé de pain de riz, de fruits, de yahourt, et un autre de légumes bien
épicés, de poulet, et d'une sorte de farine de riz très sèche. Ensuite, whiskey ! Un peu dur pour Audrey, qui trempe juste ses lèvres. Nous discutons avec un des frères de Tilak, qui tient
l'agence par laquelle nous sommes passée pour faire notre trek. Il est 13h. Allers et venues dans la maison, d'enfants tout petits et curieux en passant par des oncles ou des tantes. Vers 14h,
nous préférons les laisser pour respecter leur intimité pendant cette fête, et profiter de l'après-midi pour visiter un peu Katmandou. Il fait 25°C.
Tilak nous accompagne pour nous mettre sur le chemin en direction du stupa géant qui abrite les restes de Buddha, appelé Boudhanath. Nous laissons donc celui qui a partagé notre quotidien depuis
12 jours. Moment un peu triste évidemment. Nous partons à pieds vers ce monument qu'Audrey ne connaissait que via Arte, toujours avec notre collier de fleurs et notre marque hindoue sur le front.
Les gens nous regardent bizarrement, mais d'une manière plutôt positive. Nous visitons ensuite le stupa, bien que ce soit un lieu bouddhiste. Beaucoup de touristes, mais aussi de moines.
Le temps passe et nous décidons de rentrer. Nous visiterons un autre quartier de la capitale demain. Nous devons en plus nous renseigner sur la manière de rejoindre l'Inde par bus. Nous partons
donc à la recherche d'une agence dont nous avons eu connaissance dans le quartier populaire de Thamel en fin d'après-midi. La nuit tombe vite, et nous rentrons à la guesthouse. Audrey ne se sent
pas bien, peut-être à cause de la nourriture de ce midi, et préfère aller se coucher. Fred reste dans la pièce principale et s'occupe du site....
jeu.
15
nov.
2012
deux vidéos: une de la cérémonie chez notre guide Tilak,l'autre de la grande stupa de KTM où reponsent une partie des restes de Buddha....
mer.
14
nov.
2012
Jorsale - Lukla
2800 - 2800m
3h30 de marche
Ca y est. Terminé, finito, terminado, finished ! Le trek est officiellement fini, nous sommes de retour à Lukla notre point de départ. 12 jours, c'est bien. Ni trop ni pas assez, à quelques jours prêts. Nous pensions que la matinée passerait vite, il n'en fut rien. Cette dernière marche nous aura finalement donné un peu plus de mal que prévu, non sans plaisir. Arrivée à Lukla, où le ballet des hélicos et des avions nous fait prendre conscience que tout cela touche bel et bien à sa fin. C'est le moment de dire adieu à notre porteur, Dipak, dont le sourire nous plaisait tant, après l'avoir interviewé (cf rubrique "Divers"). Nous dévorons une belle assiette de frites et une pizza (le choix étant restreint en dehors des Dal Bhat, Noodles et Fried Rice) avant d'aller nous promener dans la ville et nous installer une bonne partie de l'après-midi (notamment pour rédiger cet article) dans le Starbuck local (et oui, il y en a même un ici). Malgré un film américain diffusé dans la pièce centrale sur un écran plat bien moderne, nous entendons les cris et les rires de dehors suite à la fête que nous avons mentionnée précédemment.
mar.
13
nov.
2012
Sur le chemin de la descente et sur les ponts, chacun a sa manière....
mar.
13
nov.
2012
Tengboche - Jorsale
3800 - 2800m
6h de marche
Enfin une vraie journée de marche!
Et dans le sens le plus facile. On a pas mal apprécié de retrouver des températures un peu moins froides (plutôt 9°C que 3°C), de descendre gaiement toute une partie qu'on avait eu du mal à monter il y a une semaine, d'indiquer avec le sourire combien de temps il reste à monter à ceux qu'on a croisés et qui commencent leur trek, de retrouver des toilettes européennes (pas forcément propres, mais ça change du simple trou des jours précédents), qu'il y ait moins de buée lorsqu'on expire dans la chambre le soir... C'est drôle de se remémorer la montée lorsque l'on descend. Pleins de détails et de souvenirs remontent. On se rend compte du chemin parcouru. On a regardé une dernière fois l'Everest. Journée vraiment agréable, détendue, le coeur et l'esprit sont légers. Avec tout ça, et peut-être un peu plus d'oxygène dans l'air, Fred a une faim de loup, et rêve de steak, de galettes, de poulet rôti... Du coup, on entame le deuxième et dernier saucisson que l'on avait emporté. Et nous trouverons à Katmandou ce restaurant français dans lequel il était allé lors de son premier séjour au Népal. L'occasion en plus d'interviewer peut-être le chef et de passer une soirée bien différente des dix dernières. Ah oui, Audrey a aussi retrouvé avec "plaisir" les ponts suspendus qu'on avait laissés derrière nous.
Sur le chemin, pas très loin de notre point d'arrivée, nous avons assisté à une fête dans un village, où des enfants avaient préparé un spectacle. Commence en effet aujourd'hui une fête hindou
dans tout le pays en honneur des frères et des soeurs. Notre guide nous a d'ailleurs proposé de se joindre à sa famille lors du retour à Katmandou pour assister à cette fête. On est super
enthousiastes, même si nos deux jours à Katmandou sont déjà bien remplis (des visites, de l'administratif et nous aimerions bien rester une journée dans la ville frontière de Lumbini, car c'est
la ville de naissance de Bouddha). Nous verrons bien. Le soir, nous rencontrons plusieurs groupes d'étrangers et discutons tous ensemble jusqu'à tard, c'est à dire 21h! La patronne du lodge,
une népalaise bien d'ici, se joint à nous, nous fait gouter l'alcool local (une sorte de saké chaud pas très fort), et nous pose pleins de questions sur la façon de faire le vin en France quand
elle apprend que le père d'Audrey est viticulteur.
Demain, dernière journée de marche pour clore ce trek et quitter la montagne. La conclusion d'une aventure que nous avons tous les deux pleinement vécue, seuls et ensemble à la fois, et qui sonne
pour nous comme un succès. Notre tour du monde a bien commencé. Nous avons tous les jours rencontré des gens sympathiques, de toutes nationalités, avec lesquels nous avons partagé un simple
moment de vie, loin de chez soi et dans cet environnement particulier qu'est le Népal, à plus de 3500m d'altitude. Nous nous sommes souvent sentis privilégiés lorsque nous disions timidement que
nous étions partis pour une année, et pour visiter quasiment tous les continents. L'enthousiasme des gens nous donne de la force. Bien des surprises nous attendent.
lun.
12
nov.
2012
Phortse - Tengboche
3800-3550-3800m
2h de marche
Petite journée suite au chemin secret conseillé par notre porteur, afin de nous éviter plusieurs heures de marche. Nous descendons de plusieurs centaines de mètres pour franchir la rivière partiellement gelée, puis remontons d'autant à travers ce qui serait au printemps une forêt de rhododendrons. Malgré la pente et les marches, la musique choisie par Tilak pendant la montée rend le pas léger et enthousiaste. Nous retrouvons des sommets laissés derrière nous la semaine dernière, comme le magnifique Ama Dablam (6600m), et apercevons de nouveau le plus haut sommet au monde. Nous croisons de nouveau la canadienne, qui suit finalement le même chemin que nous. Une fois la montée terminée, nous arrivons à Tengboche (3800m). Belle surprise que ce village, au pied du Thamserku (6200m), nous offrant un panorama que nous n'avions pas eu avant. Surprise culturelle également avec un stupa (sorte de shrine, de mantra bouddhiste, c'est à dire de monument religieux) à son entrée, et un monastère bouddhiste, le premier que nous rencontrons.
Temps magnifique qui change rapidement après le déjeuner et une promenade agréable, au milieu de yaks en liberté. En parcourant ce village bien plus joli que les précédents, nous découvrons une boulangerie où les seuls gâteaux disponibles sont plutôt destinés à des américains plutôt qu'à des français, même si l'esprit est là. Il y a quand même quelques croissants. En milieu d'après-midi, nous pouvons assister à une cérémonie religieuse dans le monastère. Une fois déchaussés, nous nous asseyons contre le mur de droite sur des tapis. L'ambiance est silencieuse malgré les nombreux touristes présents. Nous écoutons avec curiosité et intérêt les prières tibétaines récitées par les 3 moines présents. Le temple est richement décoré, les murs sont remplis de peintures représentant la vie de Bouddha (sur des tons plutôt verts et rouges), et une statue dorée de plusieurs mètres orne le fond de la pièce. Après trente minutes, la cérémonie prend fin. Nous ressortons et, de manière surprenante le temps est complètement couvert et quelques flocons commencent à tomber. Nous terminons l'après-midi autour d'un thé à discuter avec notre compagne canadienne et les guides. Une fine couche de neige recouvre le sol, le flanc des montagnes, le stupa et le monastère. Ce petit moment culturel nous plaît beaucoup, nous regrettons qu'il soit si isolé.
La soirée se termine autour d'une pizza (superbe surprise) et de discussions avec nos différents voisins. La neige tombe toujours, bien que légèrement, nous craignons que cela gèle et nous bloque demain matin lors de la descente. Heureusement, il n'en sera rien.
dim.
11
nov.
2012
Nha - Phortse
4400-3800m
4h15 de marche
Réveil difficile pour Audrey, départ matinal comme d'habitude (8h). Ce matin (un lapin... oups, pardon), un guide nous indique en bavardant le nom d'une compagnie de bus pour rejoindre la frontière indienne. Voici une aide bienvenue puisque nous quittons le Népal dans quelques jours et n'avons pas encore booké notre trajet vers ce que l'on appelle le sous-continent indien. Première véritable journée de descente, nous refranchissons les 4000, à la baisse. Nous retrouvons de la végétation (arbres, rhododendrons) ainsi que le bruit des hélicos qui volent à la même altitude que nous. De même, les vautours planent au loin au-dessus de la vallée. Nous quittons le coeur de la montagne. Pourtant le mal de tête d'Audrey s'accentue et son visage enfle légèrement. Nous apercevons en face le chemin pris lors de la montée. Un simple trait perdu sur le versant. Nous atteignons notre lodge en fin de matinée. Surprise totale, grand luxe : chambre tout en bois type chalet (apparemment hermétique), de l'espace (10m²), table de chevet, porte-manteaux, étagère, poubelle et lumière. Après un déjeuner haut de gamme (pizza cheese-champi pour Fred et macaronis cheese-eggs-oignons pour Audrey... un délice par rapport aux noodles ou fried-rice habituels), petite sieste récupératrice. Mauvaise fin de journée pour Audrey, dont l'acclimatation semble inversement proportionnelle à l'altitude (va comprendre!). La journée passe lentement, nous jouons au Uno avec Tilak. En fin de soirée (19h!), nous discutons avec un danois, Michael, ancien headhunter, fan de mountain biking ayant quitté son job pour vivre sa passion. La soirée s'éternise, il est 20h (on ne rigole pas SVP). Il est temps d'aller se coucher, surtout pour Audrey qui ne se sent vraiment pas bien. La nuit sera cependant bonne mais toujours aussi froide.
sam.
10
nov.
2012
Après 3 heures de marche au ralenti, nous arrivons....
sam.
10
nov.
2012
Gokyo - Gokyo Ri - Nha
6h de marche
4800-5360-4400m
La nuit porte souvent conseil. Celle-ci fut difficile (nous n'avons quasiment pas dormi), Fred a cogité des heures durant, stressé par le fait que nous ayons appris hier au soir qu'il n'y aurait pas de petit déjeuner si nous partions à 5h du matin. Cette étape étant la plus difficile, et étant une première pour Audrey, il lui semble plus sage et raisonnable de décaler le départ et d'attendre l'ouverture des cuisines, afin de partir le ventre plein, d'autant que les têtes ce matin sont plus lourdes que d'habitude. Nous nous levons quand même à 4h, prévenons notre guide, et attendons de pouvoir manger. Il fait très froid!
Le soleil se lève doucement, nous nous forçons à avaler un oeuf et quelques toasts, et partons finalement aux alentours de 6h. Sage décision que nous ne regretterons pas pendant les 3h de montée. La frontale n'est alors plus utile. Malgré les gants et les chaussettes techniques (achetées spécialement pour cette étape), nous ne sentons plus nos mains et nos pieds. Nous effectuons des mouvements spécifiques pendant la marche afin de faire circuler le sang pour les réchauffer (ça marche!). La pente est raide, dès le départ. Nos gourdes gèlent rapidement. En atteignant les 5000, les rayons du soleil, dépassant les sommets qui nous entourent, commencent à nous réchauffer. L'effort est long, constant. Nous progressons néanmoins, petit à petit. Le rythme est lent, régulier, tout comme notre respiration. Audrey fixe le rythme, tout à fait convenable. L'anémomètre indique 3m/min. Le décor se dévoile peu à peu, nous nous sentons prendre de la hauteur. Souvent, Audrey demande si c'est encore loin. Personne ne répond, chacun étant concentré sur ses pas et son souffle. Plus loin, Audrey demande si les 5000 sont franchis, plus tard, si la moitié du trajet est derrière nous. Silence. Nous commençons à croiser ceux partis avant nous, en train de redescendre, qui nous encouragent. Le jeu en vaut apparemment la chandelle. Nous savourerons quelques heures plus tard le plaisir d'être à leur place. Vers 9h, nous arrivons enfin au sommet du Gokyo Ri, qui avec le Kala Pathar, offre l'une des plus belles vues sur l'Everest. Emotion spéciale pour Audrey.
Le décor est magnifique, avec une vue directe sur l'Everest et le glacier aperçu hier, mais 500m plus haut. Vue à 360°. Nous voyons la vallée parcourue ces derniers jours s'étirer sur des dizaines de kilomètres et serpenter entre les montagnes. Les 3 lacs sont toujours aussi turquoises, si loin, si bas. Nous prenons notre temps, malgré les 45% d'oxygène, et savourons notre victoire. Nous photographions à tout va. Nous sommes une dizaine. Un sexagénaire japonais entonne quelques airs à l'harmonica. Atmosphère rendue un peu magique par l'altitude et la prouesse individuelle et en même temps collective. Quiétude sublimée lorsqu'avec Audrey, ils interprèteront un "Somewhere over the rainbow" particulier. Surprise que tout le monde appréciera. Les yeux rassasiés, nous redescendons les jambes lourdes. Nous mettons une grosse heure pour rejoindre les 4800, qui en paraît au moins le double pour Audrey. Nous ne sommes pas les seuls surpris lorsque nous croisons un octogénaire japonais sur le chemin. Comme quoi, tout cela n'est peut-être qu'une question de mental.
Nous arrivons au lodge fatigués, mais heureux. Audrey s'écroule de sommeil dans la salle à manger. Nous reprenons des forces, tentons de nous réchauffer et repartons deux heures plus tard vers notre prochain point de chute, la journée n'étant pas finie. Notre guide nous avait parlé d'une heure et demie de marche jusqu'au lodge du soir, ce fut finalement plus de deux heures que nous dûmes parcourir, les trois quarts du temps seuls car notre guide a tracé son chemin sans nous attendre, loin devant. Nous nous sommes une ou deux fois trompés de chemin, nous obligeant à revenir parfois un peu en arrière. Moment un peu difficile après la matinée passée. Le soir, nous rencontrons deux israéliens en vadrouille (comme souvent après avoir fini leur armée) dont l'aide est précieuse : ils nous indiquent l'adresse d'une guesthouse apparemment plus que convenable à Varanasi, notre première destination en Inde. Nous nous couchons vers 6h30 mais n'arrivons pas, paradoxalement, à trouver le sommeil.
ven.
09
nov.
2012
Machhermo - Gokyo
4h de marche
4400-4800m
Nuit difficile, froide, réveil à 23h en pensant qu'il est 3h du matin. Mal de tête au réveil qui s'estompe après le petit déjeuner et le début de la marche. Nous suivons le lit de la rivière que
nous continuons de remonter, en allant toujours plus haut. Nous apercevons le glacier qui abreuve le torrent. Air pur et sec, eau probablement aussi pure. Après 4h de marche à travers un chemin
pleins de pierres où seule l'altitude pose problème ("Vistaré, vistaré" = "Doucement, doucement"), nous arrivons face à deux lacs couleur turquoise surplombés par de somptueux massifs dont la
taille est gigantesque. Nous sommes à 4700m. Nous sentons nos tempes battre le rythme au fil de notre progression. Le temps est toujours magnifique mais le vent fait baisser la température qui
frise les 0°C. Lodge fantastique face au lac, et derrière, la chaîne himalayenne dans toute sa splendeur. On est en plein cliché. L'Everest n'est pas loin, nous tutoyons des yeux des hauteurs qui
n'existent qu'ici. Nous en prenons véritablement pleins les yeux lorsque nous contemplons ces lieux blancs sur fond bleu où l'homme n'aura probablement jamais sa place. Demain, nous emprunterons ce chemin que nous avons face à nous pour monter à 5350m et observer le lever du soleil sur l'Everest et ses amis.
Ca monte sec vu d'ici!
Cet après-midi, nous allons marcher une petite heure autour du village de Gokyo, où nous venons d'arriver. Nous montons environ 100m pour nous poser au soleil sur une arrête avec notre guide. Et là, superbe spectacle qui nous permet de voir de l'autre côté du flanc de la montagne et contempler une mer de glace longue de plusieurs kilomètres. Craquements irréguliers de la glace, et au loin, le Cho Oyu (8150m) et son massif (que nous verrons aussi demain de plus haut), qui ressemble à une peinture. Les dimensions, les volumes sont gigantesques. Petit cours de français avec Tilak, assidu et motivé. Nous redescendons ensuite, dormons un peu, et allons dîner vers 18h (soupe à l'ail, médicament naturel sur les conseils de Tilak, afin de favoriser l'acclimatation). Discussion pour savoir à quelle heure nous partons demain pour la grande étape de ce trek. Certains ici partirons vers 6h du matin, une fois le jour levé, d'autres en fin d'après-midi pour voir les derniers rayons de soleil éclairer l'Everest. Nous optons à la demande de Fred pour un départ matinal à 5h afin de voir le soleil se lever sur le massif, comme souvent lors de tel trek. Toujours particulier aussi de partir de nuit (vu le ciel d'hier soir en plus!) à la frontale et accompagner le lever du jour, de la nuit noire aux tout premiers rayons en passant par les premières lueurs.
On dit que les grandes villes n'offrent pas le même visage le jour et la nuit, il en est de même en montagne. Hors de question de ne pas en profiter. Nous marcherons avec deux frontales, Audrey ayant perdu la sienne il y a deux jours. Elle ouvrira la marche avec celle de Fred. Coucher à 19h, nous commençons à nous concentrer et à rentrer dans l'état d'esprit qui caractérise de tels moments.
jeu.
08
nov.
2012
Une de plus : Le ciel étoilé ce soir à 4400m. Fred a eu l'idée d'aller voir à quoi ressemble le ciel maintenant que la nuit est tombée. Il se souvient avoir été un peu déçu lors de son séjour dans les Annapurnas, tout comme pendant l'ascension du Kilimandjaro. A plus de 4000m on s'attend quand même à en prendre plein la vue. Ce n'avait pas été tant le cas que ça.
Et là, ce soir... C'est juste à tomber par terre. Extraordinaire. Au-delà de l'imagination. Paradoxalement, c'est dans les Pyrénées qu'il avait été le plus enchanté. Mais là, on est à des kilomètres, on ne joue pas dans la même catégorie. A peine sorti d'une pièce éclairée, les yeux encore pollués, la densité des étoiles est incomparablement plus élevée. La voie lactée est formée de deux traits parallèles. Très peu de zone de noir complet. Il faut dire qu'il n'y a strictement aucune lumière à des kilomètres autour de nous, excepté les trois petits lodges faiblement éclairés. L'absence de Lune aide aussi. Bref, les conditions quasi idéales. Normalement l'oeil met plusieurs longues minutes à s'adapter. C'est seulement ensuite qu'il est capable de percevoir la totalité du perceptible. Ce soir, sans avoir eu le temps de s'habituer, on est déjà dans une autre dimension. Une expérience hors du commun et assurément inoubliable. La température ne permet malheureusement pas de rester plus de 5 ou 6 minutes. Mais quel privilège ! Une des choses les plus impressionnantes qu'il lui ait été donné de voir, sans exagérer. Quelque chose d'inattendu et qui dépasse toutes vos espérances. Qu'en sera-t-il au Chili ?
jeu.
08
nov.
2012
Phortse Tenga - Machhermo
3400 - 4400m
5h30 de marche
Ca y est, la barre des 4000 est passée. Fred doute qu'il en soit de même pour le CAC, malgré l'élection présidentielle américaine, dont nous venons d'apprendre le résultat. Passage pas forcément facile pour Audrey, dont le mal de tête se fait sentir pendant l'effort, mais normalement dira-t-on. Les symptômes de l'altitude apparaissent et c'est bien normal, surtout pour une première fois dans son cas. Rien d'handicapant, juste une petite barre au niveau du front et les tempes qui battent le rythme en marchant, même à allure modérée. Pas question de jouer à aller vite de toutes manières. Désormais, c'est le rythme respiratoire qui dicte celui des pas, et non l'inverse. C'est le secret de tout effort d'endurance.
La journée a bien commencée. Même s'il fait toujours aussi froid dans la chambre (on attend de voir cette nuit et demain !), nous avons très bien dormi. Encore une fois, vive les duvets qui font parfaitement le job. Surprise au réveil de voir que la buée sur la fenêtre avait gelée ! Idem pour la chasse d'eau des toilettes (communes bien sur) et le robinet. C'est en effet ce matin que nous voulions tester nos pastilles purificatrices d'eau, afin d'éviter d'acheter de l'eau en bouteille dont le prix a doublé (2euros/litre). Mais avec un robinet gelé, pas facile. Heureusement, notre guide est allé en prendre dans la cuisine. Petit déjeuner copieux (thé, céréales, oeufs au plat, pain tibétain), puis début d'une marche de 2h30, départ tardif vers 8h15. On suit la rivière et remontons son lit, en montant de plus en plus. Cascades de glaces, stalactites géantes, l'air est froid mais c'est beau. Nous n'avons pas froid, grâce aux différentes couches de vêtements et à l'effort, tranquille mais constant.
Nous arrivons à 4000, dans le petit village où nous avons prévu de nous arrêter. Nous avions rajouter cette étape lors de l'élaboration du parcours (en fait, nous avions prévu de diviser en deux une étape) afin de favoriser l'acclimatation et rassurer Audrey. Finalement, nous nous sentons bien et décidons de poursuivre jusqu'au village prévu initialement. C'est vrai que, se dire que la journée est finie à 10h45, c'est moyen.
Nous nous arrêtons un peu plus tard pour déjeuner, et Fred retrouve par hasard un des guides avec qui il avait fait le tour des Annapurnas il y a 5 ans. Il lui montre des photos de l'époque, et Saunam (c'est son nom) se souvient. Il accompagne un groupe d'espagnols. Le monde est vraiment petit.
La suite de la journée sera un peu plus difficile, comme souvent lorsque l'on passe les 4000. Le décor change: plus beaucoup de végétation, une sorte de steppe/toundra, du vent, un ciel
bleu, un sol couleur jaune/marron (et d'innombrables dégradés en fonction de la lumière), plus de vie animale, et des sommets qui nous surplombent et rendent tout cela grandiose.
D'autant que nous sommes absolument tout seuls. La progression est plus lente, même si le dénivelé est progressif (rien à voir avec les marches de ce matin ou d'il y a quelques jours).
Il vente pas mal, le thermomètre affiche 4°C, malgré le ciel bleu. En bas, la rivière de ce matin, à moitié gelée. Nous suivons un chemin sur le flanc de la montagne, et
apercevons celui que nous prendrons, sur le versant d'en face, lorsque nous redescendrons dans quelques jours. En le voyant, nous sommes impressionnés par sa taille, toute petite au
regard de la montagne. Nous sommes à 4200, et le sommet sur notre droite monte facilement à 6000, tout comme ceux derrière nous, et ceux qui se découvrent au loin, entièrement
recouverts de neige. La fin du parcours sera un peu pénible pour Audrey, qui est pressée d'arriver et demande régulièrement à quelle altitude nous sommes, et si c'est encore loin.
Enfin, nous arrivons. Le village est niché dans un immense couloir de pierre, surplombé par un pic magnifique. Nous nous sentons rentrer dans la montagne. Nous sommes à 6 jours de
marche de notre point de départ. Nous changeons d'univers. Plus question d'aller au même rythme que d'habitude à partir d'aujourd'hui, bien que nous soyons encore à une altitude
raisonnable. Juste une question d'attitude à prendre. Pour nous réconforter nous décidons de sortir un de nos deux saucissons Fayet, que nous avions emportés pour les moments difficiles
de cette aventure népalaise. Nous invitons notre guide à partager ce moment gustatif à 4400 m d'altitude. Nous apprenons les gestes pour dire "miam miam" en népalais : tourner l'index
posé sur la joue!
mer.
07
nov.
2012
Namche Bazaar - Phortse Tenga
3400 - 3900 - 3400m
4h de marche
Journée classique aujourd'hui. Le temps est toujours magnifique, mais frais. Nous quittons cette grande ville de 2000 habitants et reprenons le sentier que nous avions découvert hier lors de notre ballade. Innombrables passages de yaks, que nous suivons, doublons, ou laissons passer. Nous contournons le flanc d'une montagne, et retrouvons des sommets aperçus hier, sous un autre angle. Nous longeons un 6500 à travers un chemin étroit, comme ceux qu'Audrey voulait emprunter depuis le début de l'aventure. Nous montons déjeuner à 3900m, après 3h de marche, principalement de la montée sous forme de marches (assez espacées néanmoins, en pierre, larges, pas un escalier comme on pourrait se l'imaginer, ou alors sur de courtes parties).
La suite est plus facile, et progressons jusqu'au village suivant parle seul sentier possible. Nous suivons tout du long un petit troupeau de yaks, un de plus parmi les dizaines que nous croisons tous les jours. Audrey se demande pourquoi il faut redescendre alors que nous remonterons demain (mais par un autre chemin). Arrivée au lodge à 14h, où nous retrouvons une canadienne croisée la veille. Peu de monde ici, ciel qui se couvre, les nuages sont à portée de main, très peu de bruit. Impression qu'il est 18h! Audrey tombe dès son entrée dans la chambre. Elle y oubliera d'ailleurs sa frontale le lendemain matin. Fred discute longuement avec la canadienne, des élections américaines, dont nous n'avons pas encore le résultat, au mode de vie canadien, en passant par les spécificités du Québec et l'organisation administrative du pays. Le soir, nous rencontrons des américains vivant au Japon. Génial ! Nombreuses questions que nous leur posons autour du poêle pour préparer notre voyage au Japon fin décembre, d'autant que nous y serons pour le Nouvel An.
mar.
06
nov.
2012
4h30 de marche
3400m - 3900m - 3400m
Aujourd'hui, journée plus cool, malgré un réveil toujours aussi matinal. La nuit fut un peu difficile, non pas en raison de la température, mais parce que nous nous réveillons au milieu de la nuit (nous nous couchons très tôt et nous réveillons car n'avons plus sommeil, sans mentionner les concerts d'aboiements en plein milieu de la nuit, au moins une vingtaine de chiens en même temps...). Nous nous levons quand même aux aurores. Notre guide nous a en effet proposé de nous emmener sur un point de vue à 3900m afin d'apercevoir l'Everest et le Lhotse (4ième sommet au monde), permettant de nous acclimater à l'altitude (il est toujours conseillé de dormir plus bas que le point haut de la journée). Il nous a également parlé d'un petit monastère. Nous voilà donc partis pour 2h de marche. Audrey commence à ressentir les effets de l'altitude (légers maux de tête qui passent rapidement). De nouveaux paysages se découvrent, nous commençons à nous sentir en hauteur, dépassons un premier flanc, puis un deuxième. La végétation est moins dense, les népalais, hommes ou femmes, transportent tout et n'importe quoi, à dos d'homme (tout ce qui existe est ou a été amené de cette façon - bidon d'huile, Iphone, tuyaux, planches, bois... et aussi des bébés transportés dans un couffin), le bleu du ciel tutoie le blanc immaculé des sommets (6500, 7500, et deux autres au-delà de 8000), la montagne nous impressionne par ses dimensions majestueuses. Nous ne sommes pas habitués à de tels volumes. Qui pourrait l'être d'ailleurs, à part les locaux, où les habitués de la montagne? Nous apercevons en tout petit le chemin emprunté hier, si bas, si loin. Nous prenons notre première claque visuelle du voyage au détour d'un virage: l'Everest face à nous, au loin, au milieu d'autres sommets. Paradoxalement, ce n'est pas le plus haut depuis notre point de vue. Nous déjeunons dans un village assez grand. Aucun touriste, juste nous et les habitants. Pleins de détails sur la vie locale (comment ils font sécher la bouse de yak en ce moment puis l'utilisent pour se chauffer l'hiver, comment ils enterrent les pommes de terre - les meilleures de la région sont produites dans ce village - pour les conserver aussi pour la saison froide...). Rencontre géniale dans l'école du coin, que nous décidons de visiter après l'accord de notre guide. Nous entrons dans une classe au hasard, attirés par le regard des enfants. Tous excités, ils nous appellent. Nous essayons de discuter avec eux. Leurs livres sont en anglais. Nous dessinons une carte du monde pour leur indiquer d'où nous venons, et leur apprenons quelques mots en français). Des cris, des sourires, des regards, des éclats de rire...
Après déjeuner, nous repartons pour rejoindre le point de vue dont nous parlait Tilak, que nous atteignons après 1h30 de marche tranquille (pas question de se précipiter, nous sommes à 3800m et la préparation aux 5400m a déjà démarré - nous commençons doucement à fabriquer des globules rouges). Les paysages sont vraiment magnifiques. Ca promet pour la suite. Les souvenirs des Annapurnas remontent pour Fred, avec l'excitation qui va avec. Nous pourrions rester des heures à regarder les sommets qui nous entourent. Nous les retrouverons, de plus près, de plus haut, dans les jours qui viennent. Observer les dénivelés causés par la neige à 7000m, ceux au-dessus de 8000, s'imaginer les conditions là haut malgré le ciel parfaitement bleu qui laisse penser que tout est pareil que là où nous sommes, remettre tout ça en perspective par rapport aux altitudes plus basses, essayer en vain de s'imaginer les dimensions, les distances, les hauteurs, juste contempler ce qui était autrefois une mer... on en redemande, et il parait que ce n'est qu'une introduction.
lun.
05
nov.
2012
4h30 de marche
3400 m
Eh oui, quand d'autres bossent, nous, nous marchons au soleil. Et c'est lundi. Depart matinal, mais une heure après les autres groupes, que nous rattrapons assez rapidement. Nous nous
retrouvons d'ailleurs en tête de ligne après une grosse heure de marche. Notre guide, Tilak, a la bonne idée comme hier de nous laisser ouvrir la marche, ce qui permet d'une part de fixer
notre rythme, et de découvrir le paysage sans personne devant d'autre part. Nous traversons plusieurs ponts suspendus, au grand malheur d'Audrey. Il n'y en aura que 5 dans la journée.
Nous suivons la rivière, dont le débit est impressionnant, comme la couleur bleue/turquoise. Quelques chutes d'eau d'une bonne centaine de mètres de haut, au milieu de la forêt, sur chaque versant, nous donnent la sensation d'être vraiment loin de Paris. Il fait beau, chaud même, et les premiers coups de soleil pour Fred arrivent (aux mollets!). La première partie de la journée est tranquille, avec peu de dénivelé. Nous arrivons plus tôt que prévu pour déjeuner (à 10h30!). Nous prenons donc notre temps, et en profitons pour bronzer un peu. Nous discutons également avec Tilak, afin d'en apprendre plus sur la vie au Népal. La deuxième partie de journée est plus sportive: 700m de dénivelé, 2h de montée, principalement composée de marches. Nos anciens 11 étages qui nous servaient d'entrainement nous paraîtraient faciles. Le paysage devient de plus en plus sympa, de nouveaux versants apparaissent, et nous commençons à sentir que nous prenons de l'altitude quand nous apercevons à un moment la rivière que nous avons laissée plusieurs centaines de mètres plus bas. Le soleil tape, mais la température baisse un peu, altitude oblige. Audrey ouvre la marche, et a un rythme très convenable. Fred n'en demandait pas tant. C'est aussi bon signe pour la suite.
Nous arrivons enfin à Namche, la grande ville avant de commencer la partie plus sérieuse du trek. Nous allons d'ailleurs y rester demain, comme tout le monde, pour nous acclimater à l'altitude. Partie obligatoire de tout trek. Nous dînons (voir partie "bouffe") et allons nous coucher. La nuit sera froide: entre 3 et 5°C dans la chambre. L'occasion de tester nos sacs de couchage (celui de Fred a déjà fait ses preuves), qui feront parfaitement le boulot: caleçon T-shirt pour Fred, pyjama léger pour Audrey. Pas question de sortir son bras en revanche!
dim.
04
nov.
2012
2h30 de marche
2700 m
Lever matinal à 5H30, pour prendre notre avion avec notre guide vers la ville de Lukla où débute notre trek. Découverte de Kathmandou au lever du jour.
Arrivée à l'aéroport, grosse agitation avec de nombreux départs de trekkeurs, notamment ceux pour le camp de base de l'Everest. L'avion est un 15 places, à hélices, fait pas mal de
bruit et les perturbations, notamment lorsque nous longeons le flanc des montagnes, se font sentir. Après 25 min de vol, nous atterrissons sur une toute petite piste qui se termine par un
mur de pierres. Premières vues sur un 6400, il fait très beau mais un peu frais. Nous marchons sans difficulté sur un chemin facile, et traversons notre premier pont suspendu. Audrey adore
(façon de parler)! Notre allure est bonne, et nous arrivons en fin de matinée à notre lodge. Après avoir déjeuné, la fatigue nous prend, et nous tombons sur notre lit pour 2h. Le lodge
est correct, nous dormons sur des matelas, mais pas de douche aujourd'hui. Nous sommes entourés d'Anglais et de Japonais, et nous sommes tous au même régime à base de pâtes ou riz au
fromage. Il fait vite froid, nous buvons beaucoup de thé pour favoriser l'acclimatation et nous rechauffer. Nous partons au lit vers 9H.
mer.
31
oct.
2012
Dans 2 jours, cure de désintoxication d'internet et retrouvailles vers le 15 septembre. On ne pourra pas raconter en direct nos premières sensations, car on part pour 12 jours au Népal comme première destination. Nous allons dans l'Est du pays, dans le pays des sherpâs, le Khumbu, pour aller se poser face à l'Everest (alors que les Annapurnas sont à l'Ouest), et admirer ce qui fera une partie des plus beaux paysages que nous verrons, avec 4 des plus hauts sommets du monde. Nous aurons un porteur et un guide francophone pour nous accompagner, dormirons dans des lodges, et magerons du riz et des pates (et peut-être du yak). Nous prenons d'abord l'avion de Kathmandou pour rejoindre Lukla, 2300m, à 1h de vol, point de départ de notre aventure, version haute altitude.