jeu.

30

mai

2013

Nouvelle-Zélande, le récap

Kia Ora,

 

allez, comme d'habitude, un petit article qui va bien pour tenter de conclure notre aventure dans un pays qui ne ressemble à aucun autre. On oublie sûrement des choses, on aurait pu être plus créatifs, disserter pendant trois pages sur telle ou telle chose, ou lancer des débats faciles (les néo-zélandais sont-ils respecteux de la nature ou juste pas très nombreux ?) ou se lancer dans des refléxions sans fin (le tourisme de masse a-t-il sa place en NZ ? Le développement durable : l'exemple néo-zélandais, ou autre...), mais c'est déjà ça. C'est parti.

 

Etre pile à l'autre bout du monde pile au milieu du voyage c'est sympa. Et pouvoir se poser un peu dans un camping-car, pendant un mois et demi, ça a été un peu comme retrouver une petite maison, dans laquelle on peut avoir quelques habitudes, faire de la cuisine, faire ses courses, avoir une chambre, un séjour et une cuisine en même temps, sortir de la douche à poil si l'on en a envie... bref, avoir un espace personnel, quelque chose que l'on s'approprie. Et ça, ça change des guesthouses des mois précédents, à changer d'endroits toutes les semaines, si ce n'est pas tous les jours. Ce fut clairement bienvenu à ce stade. Le moment, les conditions, (le pays ?) idéal pour marquer une sorte de pause (et pourtant, que de kilomètres, de paysages, d'expériences différentes ici), de ralentir la cadence. Reprendre un peu son souffle en se sédentarisant un peu, avant de repartir pour la deuxième moitié. Ca aura donc été une manière de voyager différente des autres, enrichissant du coup encore notre voyage, qui prend finalement tout un tas de formes différentes. C'était pas le grand luxe pourtant. Après un mois et demi, le plus long stop avec l'Australie (qui eux deux réunis représentent un quart de notre voyage quand même), nous sommes contents de partir et d'aller vers autre chose. La nouveauté va faire du bien, redonner une nouvelle dynamique, nous faire repartir vers l'inconnu.


Du coup, ici, en NZ:


- Les gens conduisent presque toujours avec les feux allumés, de jour comme de nuit

- Les gens respectent les limitations de vitesse, et le code de la route en général

- Il y a peu de flics sur la route, ou de radars

- On a aimé conduire pendant des heures, le long des côtes à une dizaine de mètres de l'eau, en pleine après midi comme au crépuscule

- Il y a 4,5 millions d'habitants, dont 1,4 à Auckland. Le pays fait 268 000 km², soit la moitié de la France. Et il y a 70 millions de moutons, soit 16 moutons/hab. Et en France, c'est 16 habitants/mouton ?

- On a aimé la proximité avec la vie animale, qui nous a émerveillés, comme lorsque l'on croise des otaries en marchant sur la plage. Cela amène une réflexion, ou la sensation frappante que l'on s'est beaucoup éloigné de la nature en France, ou qu'elle n'est pas très présente, par contraste. 600km de côtes avec 30 000 habitants, voilà un chiffre qui résume bien cela

- Le prix des cerises ? 24NZ$ (15€) le kilo

- L'ail ? 23NZ$ (14,4€) le kilo

- Vous l'avez compris, les légumes et fruits coûtent très cher

- La vie coûte en revanche globalement moins cher qu'en Australie

- Nous avons roulé 3 500km

- On croise des élevages de biches en arpentant la campagne

- Sur les routes de l'île du Sud, on croise plus de camping-cars et de vans que de voitures

- On rencontre des paysages connus mais qui, ensemble, ont quelque chose de fantastique

- Vous arrivez sur des plaines infinies et au loin, puis sur votre côté, surgît une chaîne montagneuse aux sommets légèrement enneigés, dont vous vous rapprochez, que vous longez, puis dans laquelle vous finissez par rentrer, roulant dans le  creux de ses vallées, pour finalement fleurter avec le pied des parois rocheuses

- C'est le pays du golf. Il y a en a partout. Du village paumé à la grande ville, des parcours sont disponibles. Il y a ainsi 4 parcours a Invercargill, la plus grande ville du sud. Bref, en une heure de route, vous pouvez essayer plusieurs greens différents. Impressionant, et presque incompréhensible quand on voit la taille de certaines villes. A croire que c'est la première chose qu'ils construisent

- Il faut partager la plage avec les pingouins et les otaries

- Les ponts ont souvent une seule voie, à partager, avec un sens prioritaire

- Le litre de diesel coûte 1,45 NZ$/l, soit 0,9€/l

- Les écolières sont habillées en jupe longue écossaise, large, verte et rouge. On est loin des jupes courtes du Japon et de l'Australie

- Vous croisez tous les jours des voitures des années 60 en parfait état, façon Happy Days

- Il y a des places de parking réservées pour les parents avec poussettes

- Au supermarché, les caissières mettent du scotch sur les boîtes d'oeufs, ont une éponge humide pour poser leur doigts afin d'ouvrir rapidement les sacs plastiques, qu'elles remplissent pour vous (ou une autre personne est la juste pour ça). Elles demandent même parfois si l'on souhaite que tel aliment soit rangé à part

- 23km seulement séparent les deux îles

- Il n'y a quasiment pas de scooters ou de motos

- Nombre total de serpents ? 0

Pourquoi vous devez y aller ?


- Pour rester bouche bée devant des paysages incroyables, variés et différents

- Pour pouvoir marcher sur un volcan, sur un glacier et voir la mer en face, voir des otaries sur la plage, des cachalots et baleines, randonner dans une rainforest préservée, nager avec des dauphins et des pingouins, faire de la plongée dans un site protégé de première classe

- Parce que vous aimez les treks et allez avoir l'embarras du choix

- Parce que vous n'aimez pas les treks et qu'il y a pleins d'autres choses à faire

- Parce que Cousteau est venu et a adoré

- Parce que ce que vous avez entendu sur la NZ est sûrement vrai

- Pour pouvoir dire que vous avez passé plusieurs semaines sur une faille tectonique majeure

- Parce que vous êtes fan de rugby

- Pour comprendre ce que c'est que d'être frustré par la qualité du fromage et de la charcuterie

- Parce que tous ceux qui sont venus ont aimé

- Pour pouvoir dire que vous êtes presque exactement à l'autre bout du monde

- Parce que le pays est aménagé pour les touristes, et qu'il est très facile d'utiliser un camping-car, une voiture, ou de trouver un endroit où dormir

- Parce que vous êtes fan du Seigneur des Anneaux

- Parce que malgré la faible densité et le côté sauvage, vous ne pouvez pas vous perdre

- Parce qu'il n'y a pas d'insectes venimeux ou de sales bêtes

- Parce que les gens s'arrêtent et sont ravis de vous aider, sans même leur demander

- Parce que s'il pleut un jour, il peut faire très beau le lendemain

- Pour retrouver un contact franc et direct avec la nature

 

 

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jeu.

30

mai

2013

J42 - Dernières heures

Aller, dernier matin. Il fait très beau. On s'active dès le pied posé par terre, après avoir pris notre temps  pour ouvrir les yeux. Il reste les petits sacs à dos à faire, un article à écrire, à tout vérifier, à vider les eaux usées etc.. avant d'aller rendre le camping-car. Espérons d'ailleurs que les deux impacts sur le pare-brise ne seront pas trop visibles (un était déjà présent lorsque nous l'avons eu, mais nous ne l'avions pas vu à cause de la pluie).

 

Départ à 10h15, direction l'office Alpha où nous nous sommes rendus avant-hier. Ce sera ensuite la navette pour l'aéroport, où nous décollons à 14h20, vers une destination tant attendue. Fred y pensait hier soir, cela fait drôle de s'imaginer un globe-terrestre, de réaliser où nous sommes, et de s'imaginer où nous allons être ce soir (en fait, hier, avec le décalage horaire). Désormais, pour nous rejoindre, il faudrait passer par l'ouest, et non plus par l'est. En fait, c'est le fait d'être loin de chez-soi, et de savoir que nous partons pour aller encore plus loin (ce ne sera plus vrai à partir d'aujourd'hui, mais bon). Ou de se dire que nous sommes dans un endroit reculé de la planète (pour nous français), et allons reprendre une nouvelle fois l'avion, non pas pour rentrer comme cela devrait être le cas, mais pour aller dans un autre endroit perdu dans un autre coin de la Terre. Bye-bye New Zeland...

 

EDIT (de l'aéroport, 3h15 du matin en France le 30/05):

En passant à travers les portes coulissantes pour rentrer dans l'aéroport, nous cherchons notre vol sur l'écran d'affichage, et ressentons cette sensation particulière liée à notre destination, en cherchant "Papetee/Los Angeles" parmi les nombreux vols. Et en faisant la queue pour enregistrer sur Air Tahiti, les personnes derrière les comptoirs parlent français, comme d'autres passagers à côté de nous. Ca fait drôle. Par contre, notre coup de la lune de miel n'a pas marché à ce stade. On va re-tenter dans une grosse demi-heure en entrant dans l'avion. Qui sait si nous ne retomberons pas sur un chef de cabine aussi sympathique que celui lors du départ de Singapour ? Et les hotesses au fait, ce sont des top-models tahitiennes ?

 

 

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mer.

29

mai

2013

Sir Edmund Hillary, ou 60 ans de prestige...

Le 29 mai 1953, Sir Edmund Hillary, un néo-zélandais, a réussi quelque chose que personne d'autre n'avait réalisé avant lui. Pas même Herzog, pourtant premier homme à avoir franchi les 8 000m d'altitude (au prix de plusieurs doigts perdus car gelés) : parvenir au sommet de l'Everest. Cela fait 60 ans aujourd'hui. Un beau symbole pour nous, qui visitons le musée pile aujourd'hui, après avoir vu de nos yeux ce sommet mythique il y a 6 mois. Du coup, le passage dans la salle consacrée à cet évènenement a pris une tournure un peu différente, notamment en voyant une maquette de l'Everest et des sommets voisins, comme le Lhotse, sachant que nous étions là-bas il n'y a pas si longtemps. Cela nous a fait drôle de regarder tout cela après avoir été sur les lieux, sans être rentré chez soi entre temps, sans qu'il n'y ait eu de temps mort... sans pouvoir encore véritablement mettre ce moment au passé, puisque partie intégrante d'un voyage qui a encore beaucoup à dire, et par lequel tout a commencé. Nous nous sentons donc un peu plus concernés que d'habitude. D'autant que cette sensation est accentuée quand nous voyons sur le mur l'impact qu'a eu le monsieur sur le Népal. Sa victoire, il la doit en partie aux sherpas qui l'ont accompagné. Et cette conquête a apporté beaucoup de prestige aux néo-zélandais d'une part (c'est sûrement le néo-zélandais dont le pays est le plus fier, avant Peter Jackson), et au Népal. Car un tel homme en a inspiré bien d'autres, a ouvert des frontières, et a donné un élan fantastique à l'alpinisme et au trekking. En homme de valeur, il a ensuite donné beaucoup de temps et d'argent au Népal. Nous comprenons clairement pourquoi, en ayant à notre petit niveau ressenti la proximité qui se développe avec votre guide, l'amitié, et les liens que tissent toute montée en altitude un peu sérieuse. Alors nous sommes bien placés pour comprendre ce qui a pu se passer entre lui, le pays, et ses habitants, en montant sur le toit du monde. Il a ainsi fondé plusieurs hôpitaux et écoles dans l'Himalaya, et plus précisément dans la vallée du Khumbu, celle où nous sommes allés en novembre. Celle que prennent tous les trekkeurs allant dans la région de l'Everest, que ce soit pour rejoindre le camp de base ou monter le Gokyo-Ri, comme nous. Et  nous resssentons quelque chose de particulier lorsque nous regardons de plus près les photos exposées, et voyons celles d'une école perdue à 3000m dans un village népalais, à Khumbe. En fait celle que nous avons nous-même visitée, avons prise en photos, et dans laquelle nous avions effectivement croisé une statue de Sir Edmund Hillary, et où nous avions eu un beau moment en entrant dans une classe en rigolant avec les enfants présents. Une photo de ces derniers doit même se trouver sur le site. La boucle est donc en quelque sorte bouclée, après avoir été là-bas, vu et compris l'importance et l'influence de cet homme sur la vie locale, s'arrêtant dans un endroit dans lequel il s'est investi, et en étant 6 mois après dans son pays d'origine, à Auckland, et par hasard le jour de l'anniversaire de cet exploit, à regarder une exhibition spéciale en son honneur et à retrouver des lieux familiers.

 

 

 

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mer.

29

mai

2013

J41 - Auckland, deuxième

Comme hier, aucun problème avec la place à laquelle nous avons garé le camping-car. A notre grande surprise, quelques voitures sont même garées juste à côté, dans cette petite zone libre placée juste avant un virage sur les hauteurs de la ville. Drôle, on ne s'est quasiment rendu compte de rien, à part entendre quelques bruits de moteur de temps en temps. Ce qui a été plus problématique, ce sont nos boutons de sandflies, qui persistent, et nous grattent horriblement, à tel point que cela a réveillé Fred dans la nuit. Beaucoup plus nuisibles qu'on ne le pensait, ces bestioles. A côté, les moustiques sont des apprentis. La bonne nouvelle par contre, c'est que le soleil brille. On prend doucement notre petit-déjeuner en nous disant que c'est l'avant-dernier, et en faisant le récap des choses à faire aujourd'hui et ce soir. 

 

Nous décollons pour rejoindre le centre-ville, et nous garer comme hier sur le parking du supermarché. Nous n'avons pas l'intention de rester très longtemps dans le quartier, l'heure et demi gratuite devrait suffire. Au pire, on reviendra déplacer le véhicule. Nous passons dans une boutique de livres d'occasion que Fred avait repérée la veille, y passons un moment, puis faisons une ou deux boutiques du coin. Nous sommes les bras chargés de sacs, car nous devons passer à la poste, et envoyer quelques affaires. Ce que nous faisons juste après, l'office étant tout près. Nous y passons, comme à chaque fois, un petit moment, le temps de faire le carton, de le renforcer, d'inscrire les adresses etc... Ici, impossible de l'envoyer par bateau. Ce sera donc par avion, au prix fort, soit 11 euros par kilo. On ne vous dit pas combien nous en avons, avec tous les trucs qu'on se trimballe depuis le dernier envoi. Une fois dehors, avoir les bras libres nous fait bizarre. La sensation d'avoir oublié quelque chose quelque part. Mais non, tout est parti, c'est tout. Voilà une bonne chose de faite, qui va alléger nos sacs. Et qui est toujours un moment signifiant que nous partons d'un pays. C'est drôle, le dernier jour dans chaque pays ressemble toujours à ceux des pays précédents. Une sensation étrange, que l'on aime sans vraiment l'aimer. Le petit coup de se dire que nous quittons quelque chose où nous nous sommes plu, que nous ne le reverrons pas, peut-être jamais, et l'excitation d'aller vers une nouvelle destination, qui nous attire. Le genre de moment où vous réalisez où vous en êtes dans votre voyage. Les transitions, qui vous sortent un peu la tête de l'eau, qui marquent des ruptures. Des passages-clés en quelque sorte. Difficile à décrire. Nous savons aussi tous les deux que bien des choses restent à faire, ce soir, pour être prêts demain et ne pas avoir de stress. Tout organiser pour repartir vers une autre partie de la planète. On verra ça tout-à-l'heure. Pour l'instant, nous hésitons à déjeuner dehors, mais, en revenant au supermarché, décidons d'aller acheter un poulet, puis de prendre le camping-car et d'aller s'installer quelque part pour le manger avec la salade qu'il nous reste. Ce sera sur le port, pas très loin,  face aux bateaux, après avoir roulé cinq bonnes minutes et avoir choisi en l'apercevant tout droit, alors que nous nous apprêtions à suivre la rue et tourner à gauche, près de Queen Street. Auckland est en tous cas bien plus sympa qu'hier, grâce au soleil. Nous déjeunons (un plat que nous aimions bien manger ici), réfléchissons à ce que nous souhaitons faire cet après-midi. Audrey hésite entre aller au musée de la ville, et flâner, voire même aller directement au Holiday Park campground près de l'aéroport pour commencer à faire les sacs et le reste, et avoir du temps ce soir pour se prélasser. Pas envie de grand chose en fait. La ville nous plaît moyennement, et nous sommes pressés d'être demain, tout en étant un poil triste de quitter le pays (Audrey n'aime pas les "fins"). Nous optons néanmoins pour le musée.


Nous y arrivons vers 15h. Le bâtiment est grand, situé en haut d'une colline et entouré d'un parc. L'entrée est gratuite, avec une participation volontaire si vous le souhaitez. Il y a 3 étages, revenant sur l'histoire des Maoris, comprenant un musée d'Histoire Naturelle, et plusieurs salles reprenant les conflits dans lesquels la NZ a été impliquée. Nous en apprenons du coup un peu plus sur les Maoris (qui sont venus de Polynésie pour s'installer ici). La partie Histoire Naturelle est très bien faîte, comme à Wellington. Décidément, leurs musées sont sacrément bien foutus, intéressants et intéractifs. On aime, et passons bien plus de temps que prévu. Nous terminons - comment en aurait-il pu être autrement - la visite par l'exhibition en cours sur Sir Edmund Hillary, dont nous revenons dans un article distinct. Finalement, en sortant, il est 17h, heure de fermeture. Une sensation bizarre, teintée de tristesse, nous envahit en descendant le grand escalier en marbre du musée et en apercevant la ville à travers l'une des grandes fenêtres. Ce sont nos dernières visions, derniers souvenirs d'ici. Le dernier moment où notre esprit se consacre à écouter son environnement. Car dans une petite heure, et jusqu'à demain midi, nous allons nous concentrer sur le départ, et être en NZ ou autre part ne fera pas une grande différence. En un éclair, l'image de notre atterrissage il y a un moins et demi, et certains moments passés, nous reviennent en tête. Le genre de moment qui vous fait réaliser que vous êtes arrivé dans un pays dont vous aviez tout à découvrir et que vous quittez quelque chose que vous connaissez désormais. Un peu comme lorsqu'on rencontre quelqu'un, et que, au moment de dire adieu à cette personne, vous réalisez tout ce qu'il s'est passé depuis le moment de votre rencontre, où l'inconnu régnait. Cela nous fait toujours bizarre d'arriver dans un pays, à nous demander ce que nous réservent les semaines à venir, à nous poser des questions, à aller vers un point d'interrogation, à nous demander ce que nous ressentirons quand nous partirons, à savoir que notre regard aura complètement changé, et cela nous fait, de la même façon mais en inversé, bizarre quand nous partons. Le genre de moments, encore une fois, où vous réalisez un peu ce qu'il s'est passé, et le pays dans lequel vous aviez la chance d'être. Mais c'est bien de ressentir tout cela (même si Audrey n'arrive pas à retenir de petites larmes), cela fait partie du voyage, et représente un bout du large éventail de sensations qu'être en voyage à travers le monde, à visiter des pays très différents sans repasser par chez-soi, nous offre.


Une fois les larmes séchées, nous partons vers l'endroit où nous allons dormir ce soir, et reprenons la Highway 1, en sortant près de l'aéroport. Nous faisons le plein, et nous posons là-bas. Pendant les heures qui vont suivre chacun de nous aura son rôle. Fred à rédiger les articles manquants, contrôler que tout est à jour, et à préparer à dîner. Audrey à ranger les affaires, faire les sacs et mettre une machine à laver en route. Et ensemble, discuter de tous les autres détails, aujourd'hui relatifs entre autre au camping-car et à la nourriture qu'il nous reste. Un travail d'équipe qui nous permet à chaque fois de partir sereinement, même si cela apporte un peu de stress à chaque veille de départ. On s'en sort bien, et terminons vers 22h, après avoir pris notre douche. Nous regardons les commentaires sur le site (et réalisons que nous avions mis le J37 en ligne par erreur, avant d'avoir mis les précédents, dont le "J36 - Hobbiton"). Tant pis. Nous discutons un peu, en réalisant que nous allons au milieu du Pacifique Sud demain, et que ce n'est pas tous les jours que l'on peut se dire ça. D'ailleurs, nous allons traverser la "International Timeline", c'est-à-dire le prolongement du méridien de Greenwhich (mais de l'autre côté du globe), où vous faites reculer votre montre de 12h en la passant. Nous allons donc partir un 30 mai à 14h, et arriver un 29 mai à 21h. Ca fait un peu bizarre quand on y pense. Bref, nous arriverons le jour avant être partis, et c'est ça qui est drôle. Nous faisons le lit, pour la dernière fois, et regardons une série, avant de passer notre dernière nuit au pays des Kiwis.

 

 

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mar.

28

mai

2013

J40 - Auckland

Finalement, tout s'est bien passé cette nuit, et personne ne nous a demandé de partir. En regardant par la fenêtre, des écoliers vont à l'école, quelques voitures passent, mais le coin n'est pas très fréquenté, et les riverains ne semblent pas avoir remarqué notre présence. Une ou deux voiture ont klaxonné en passant cette nuit, et nous nous demandons si c'était pour nous signaler que nous n'avions pas le droit d'être là ou pas. En tous cas, il a plu très fort, et cela continue lorsque nous quittons les lieux, vers 9h.


Direction sans tarder l'aéroport, et l'endroit où nous rendrons le véhicule après-demain, que nous trouvons après avoir tourné un peu, mais finalement pas tant que ça. Contrairement au jour où nous l'avions pris à Chistchurch, il n'y a aujourd'hui personne, et un technicien est appelé immédiatement dès que nous expliquons notre problème. Un réunionais parlant français, dans un style à la JC VanDamme, prend les clés et s'occupe de ce détail, ainsi que d'un ou deux autres, mineurs, concernant des ampoules grillées. Nous attendons dans la grande salle commune, alors qu'il pleut des trombes dehors, en branchant le pc pour le recharger, et en nous connectant à Internet. Il revient une petite heure après, mais restons sur place pour terminer nos mises à jour et chargements de vidéos. De toutes façons, le programme d'ici à jeudi n'est pas très chargé. Nous pouvons donc prendre notre temps. Ayant une connection Internet, nous en profitons pour payer le péage d'hier et de l'autre jour, en nous connectant au site concerné. Franchement, nous sommes surpris par la facilité avec laquelle les choses se passent. En une minute, après avoir simplement rentré notre plaque d'immatriculation, nous avons réglé les 4,40 NZ$ que nous devons. Un système efficace, sur la route comme pour le paiement. On rappelle que le péage consistait à passer dans un tunnel en roulant à 80km/h sur une centaine de mètres, c'est tout.


Nous partons vers midi, et retournons en ville, pour nous garer, d'abord sur le parking du supermarché, pas très loin du centre, puis un peu plus tard, après l'heure et demi autorisée écoulée, sur une place conventionnelle, légèrement plus loin. Le temps n'est toujours pas bon, mais nous avons le parapluie. La ville n'est pas très agréable, peut-être à cause du temps justement. Fred passe chez le coiffeur, Audrey en profite pour faire un tour des rues adjacentes, puis nous allons déjeuner dans une food-court sans âme, et nous baladons ensuite dans Queen Street, la rue principale. Les magasins ne sont pas terribles. Même celui de Icebreaker, la marque néo-zélandaise que Fred affectionne, est petit et presque ridicule. Le vendeur est par contre très sympa, et nous discutons rugby, surtout que la match All Blacks/France a lieu la semaine prochaine. Quel dommage de ne pas être là pour aller à l'Eden Park soutenir le maillot français. Nous découvrons d'autres rues, et nous arrêtons en fin d'après-midi chez un revendeur de produit "All Blacks", et trouvons tout un tas d'objets divers, exotiques et marrants. Nous discutons là encore avec le vendeur, évidemment.


Nous repartons à la nuit tombée pour retrouver un endroit où dormir, "sauvagement", et décidons de retourner là où nous étions hier, puisque tout s'est bien passé. Nous reprenons la highway 1 south et sortons à la première sortie, et arrivons après avoir un peu tourné à notre place. Il pleut encore. Fred écrit quelques articles, et Audrey prépare un paquet que nous devrons envoyer en France demain, avant de prendre l'avion le jour suivant. Nous commençons à nous mettre dans une configuration de départ, une "routine" dont nous avons maintenant les clés, dans une atmosphère similaire à toutes les fois précédentes. Mais c'est surtout demain que nous la vivrons complètement, pris entre les machines, faire les sacs, réaliser que ce sera notre dernier jour dans le pays etc... avant autre chose.

 

 

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lun.

27

mai

2013

J39 - R.A.S.

Journée à oublier, même s'il fait très beau. Nous restons un peu au camping ce matin, ayant décidé hier de ne pas tenter de prendre le bateau pour aller aux Poor Knights Islands et de privilégier le programme fixé initialement (être à Auckland ce soir), nous permettant du coup de ne pas nous presser aujourd"hui, et de rester là pour utiliser la connexion Internet dont nous disposons. Mais la journée commence mal, notamment quand nous devons changer d'emplacement dans le campground (le check-out est normalement à 10h, et nous avons demandé à rester un peu plus longtemps) et oublions de débrancher le long cable orange reliant la prise extérieure du camping-car à celle ce la borne. Un bruit se fait entendre pile au moment où Fred y pense en avançant doucement. En sortant, le bout sur notre camping car est abimé, et quelque chose est déboité. Heureusement, cela n'a pas l'air trop grave. Une personne d'à côté vient nous aider, et arrive à tout remettre dans l'ordre. Ouf. Seulement un des trois fils n'est plus connecté, et dénudé, impliquant que nous n'aurons pas d'éléctricité dans les jours à venir, sauf si nous passons chez le loueur et lui disons que "on ne sait pas pourquoi, mais nous n'avons pas eu d'électricité hier soir" (car tout est nickel d'apparence à l'extérieur). Ce que nous ferons demain, puisque nous serons à Auckland, ce qui nous permettra du coup de repérer les lieux, près de l'aéroport, pour rendre notre véhicule jeudi matin, juste avant de prendre l'avion. Tout va bien donc, mais il y a des jours comme ça, où l'humeur est moins bonne, où passer trois heures dans le camping-car à rédiger des articles, trier des photos, vérifier que les vidéos se chargent bien, reprendre celles qui apparaissent en erreur après une heure de chargement, rouler trois autres heures coincés derrière des camions, arriver en fin d'après-midi dans une ville où les camping-cars sont presque interdits et tourner une bonne heure pour trouver un endroit où nous poser avec le risque de prendre une amende, sous une pluie battante (le temps a clairement changé depuis cet après-midi), à faire des aller-retours entre le centre ville et la banlieue et changer d'avis, pour finalement revenir en banlieue, à devoir encore travailler pour être sûr de partir jeudi avec tout à jour...bref, sans parler de mille et un autres petits détails, il y a des jours à oublier, comme dans la vie de n'importe qui. Et aujourdh'ui, c'est sur nous que c'est tombé. Vous avez donc tiré la carte "passer à l'article suivant".

 

 

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dim.

26

mai

2013

J38 - Surf Session

Bon, comme d'autres fois, les services météo du coin ont tout faux. Ce matin, le temps n'a rien à voir avec ce qui était prévu. Pas de pluie du tout, et même un peu de ciel bleu. Nous, nous pensions qu'il ferait moche, on a donc dormi un peu plus longtemps que d'habitude, et il est trop tard pour imaginer pouvoir partir en bateau avec le Diving Center d'hier, qui n'avait de toutes façons pas prévu de sortir du port d'après leurs dires. Et finalement, peut-être que la mer est mauvaise, malgré les apparences. Du coup, cela nous offre aussi une opportunité, plutôt que de rester dans le camping-car à attendre le jour d'après, comme nous l'avions un peu en tête : aller à la boutique de surf, et voir si l'on peut louer des planches. 10h20, nous mettons ce plan à éxécution. Après avoir discuté avec Simon, le type qui tient la boutique (avec ses parents), nous apprenons qu'une plage de sable surfable pour les débutants comme nous existe, à 10km. Nous nous renseignons sur le "swell", afin d'être sûr qu'il y a quand même un peu de vagues, sur la sécurité du lieu (dans l'eau et hors de l'eau), l'heure de la marée basse, et sur le prix des combis et des planches à louer. Mais avant de passer à la caisse, et de se décider, nous parcourons les 10km, pour trouver Sandy Bay, quelques surfeurs dans l'eau, et voir si cela vaut le coup. Le temps n'est pas terrible, il y a un peu plus de nuages que tout-à-l'heure, mais tout va bien, la mer n'est pas agitée, les vagues sont correctes, pas trop grosses, et nous avons le temps, car l'objectif est d'être demain soir à Auckland, à 190km. Les feux sont donc au vert, les conditions correctes. Tout est ok, même si le soleil pourrait être plus présent, ou les vagues un peu plus belles, pour retourner voir Simon et prendre deux combis et deux planches. Sandy Bay est une plage réputée pour les surfeurs en NZ. Il y a même des compétitions ici pendant l'été. En roulant, nous voyons d'autres plages le long de la route, ou en tournant un peu sur la droite, comme à Matapouri.


11h30, nous avons nos planches, des grandes de 9 pieds (on débute, il nous faut quelque chose de stable pour nous entraîner à nous mettre debout dans la "whitewater", c'est-à-dire une fois que la vague a déjà cassée, avec la force qu'il lui reste). La combi d'Audrey n'est pas disponible au magasin. Nous faisons donc un bout de route en suivant la voiture de Simon pour aller chez lui en trouver une. Nous découvrons du coup là-bas l'atelier dans lequel il prépare les planches, et discutons un peu de tout cela avec lui, comme de son projet de planches de skateboard améliorées, pour retrouver les sensations du surf sur le bitume. Audrey, motivée, a envie de reprendre un cours (ou d'avoir peut-être un prof de surf particulier, Fred sera toujours perplexe...elle vous dira, les filles, s'il était bien ou pas), et nous en réservons un pour 14h30. Nous retournons à Sandy Bay, planches à l'arrière, enfilons nos combis, et nous mettons à l'eau, froide au début, mais finalement sans avoir de problème grâce aux combis "3.2" (3 mm d'épaisseur sur le corps, 2 mm au niveau des bras). Nous répétons la procédure que nous avons apprise à Manly, persévérons, et nous entrainons pendant 2 bonnes heures. Nous essayons de nous observer pour corriger les défauts de l'autre. Pas facile de contrer des tendances naturelles (à poser son genou sur la planche par exemple, alors qu'il faut mettre directement les pieds). Cela dit, nous avons progressé par rapport à notre première fois. C'est encourageant, et l'envie est là. On se fait mal une ou deux fois, à cause du fond peu profond (nous avons toujours pieds, de l'eau jusqu'à la taille, ou un peu plus pour Fred), ou en heurtant la planche une fois tombés, mais rien de grave.


Nous sortons de l'eau vers 14h15, commençant à ne plus bien sentir certaines parties de nos pieds à cause du froid (tout va bien pourtant), sans véritablement savoir quelle heure il est. Nous avons laissé nos affaires dans le sac à dos posé sur la plage. Nous mangeons quelques chips, et Simon arrive. Même si Audrey ne se souvient alors plus de son prénom (il ne devait pas être si bien que ça se dit Fred du coup...), nous retournons à l'eau tous ensemble, après lui avoir expliqué et montré ce que nous avions appris en Australie. Dans l'eau, il nous corrige et nous donne quelques tuyaux, mais discute aussi avec quelques potes du coin, et s'occupe moyennement de nous. Nous sommes un peu déçus, et finalement, le cours n'a pas servi à grand chose. Nous sortons de l'eau vers 16h, un peu fatigués, et retournons dans le camping-car pour prendre chacun une bonne douche chaude. On apprécie clairement d'avoir un camping-car, car honnêtement, pouvoir se mettre dans la douche chaude - même si le jet est faible - est sans prix. Simon est parti surfer, et il a bien raison. Les vagues font depuis le début de la journée un bon mètre et demi. Quelques surfeurs ont un très bon niveau. C'est toujours aussi agréable d'être dans l'eau, pas loin, et de les observer, comme de voir les vagues arriver, se casser, et faire partie de la dynamique générale. Nous laissons les planches et les combis à Simon, une fois qu'il ne fait plus très jour, et repartons. Il est 17h.


Cassés par les efforts et le travail de muscles que nous n'utilisons pas d'habitude, il est clair que nous n'allons pas rouler de nuit et avancer beaucoup. Une chose en tête, se poser rapidement et "chiller" (se détendre sans faire grand chose). Nous poussons quand même jusqu'à Whangarei, à 30km, pour nous poser dans un campground où nous pouvons nous connecter à Internet (5NZD les 24h). Audrey va se laver les cheveux dans les douches du camping, et se fait voler ses chaussettes, sans savoir pourquoi. Il nous reste peu de temps en NZ, et souhaitons avoir tout à jour avant le départ pour la Polynésie. Audrey sent les courbatures arriver, mais nous éteignons finalement assez tard, vers 1h30, après avoir passé un peu de temps avec nos parents sur Skype, fêtes des mères oblige.

 

 

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sam.

25

mai

2013

J37 - En route vers Poor Knights Islands

Aujourd'hui, nous passons Auckland, à 45km du campground, que nous visiterons dans quelques jours, pour continuer vers le nord et rejoindre un endroit que Fred avait marqué depuis qu'il avait lu le chapitre correspondant dans le Lonely - autrement dit depuis le Cambodge - appelé Poor Knights Islands, à 190km d'Auckland. C'est un ensemble de trois ou quatre îles, dans une réserve marine, tout simplement décrit comme l'un des dix plus beaux spots de plongée dans le monde. Rien que ça. En fait, c'est JJ Cousteau qui a dit cela. On aurait tendance à ne pas contester la parole du Monsieur, qui en connaît quand même un rayon. Du coup, grosse envie d'aller voir, sachant que nous sommes ici une fois dans notre vie. C'était le petit plus si nous avions le temps. Nous passons donc la journée à rouler. Et tout se goupille bien, car cela rentre parfaitement dans la semaine qu'il nous reste à passer en NZ. A 11h, nous avons dépassé la plus grande ville du pays, et emprunté un grand pont la surplombant, semblable à ceux que l'on trouve aux USA, ou à Sydney, et prenons l'autoroute N°1, la "Surf Highway". Nous passons aussi notre premier péage. En fait, il n'y a pas de barrières ou de zone où s'arrêter, juste un tunnel dans lequel passer, et une adresse internet, ou un numéro de téléphone, à composer pour payer les 4 NZD dans les 5 jours. La circulation est à ce moment plus dense, parisienne pourrait-on dire, mais nous retrouvons après quelques dizaines de kilomètres la simple voie dont nous avons l'habitude (pourtant toujours la Surf Highway). Nous passons à travers une forêt. Il commence à pleuvoir, et cela s'intensifie en arrivant à Whangarei, où nous nous arrêtons au Mac Donald. C'est samedi, mais ici, les commerces ferment à 14h, et il n'y a personne dans les rues. Nous avons deux jours et demi pour aller aux Poor Knights, et revenir à Auckland, où nous souhaitons être idéalement lundi soir (afin d'avoir deux jours pleins là bas). Cela dit, nous pouvons décaler d'une journée. Nous hésitons, vu le temps, à rester ici et avancer sur les articles, et aussi buller dans un powered site, ou continuer. C'est finalement la dernière option qui l'emporte, après s'être baladé dans deux second-hand bookshops, semblables à celui de Wellington. Sur la route, nous faisons un arrêt rapide pour voir les Whangarei Falls, des chutes d'eau de 23m de haut, apparemment les plus photografiées du pays (plus que celles de Milford ? pas sûr selon nous...). Sympa, mais avec la capuche et en manquant de glisser sur le sol un peu boueux menant à leur pied, nous faisons vite. On repart vers 16h15.


20 minutes après, nous arrivons à Ngunguru. Nous longeons l'océan, mais il pleut tellement qu'on ne voit pas grand chose. Cela dit, malgré le gris du ciel, nous sommes à un moment surpris par les différentes nuances de bleus que nous distinguons, contrastant avec le jaune du sable, dans cette petite baie où quelques bateaux ont posé l'ancre. On imagine ce que cela doit être avec le soleil. Sur la brochure de cette partie de l'île qu'Audrey a sur les genoux, quelques photos montrent à quoi cela ressemble. Souvenirs d'Abel Tasman...


Il est 16h50 quand nous arrivons enfin à Tutukaka, la ville d'où partent les bateaux pour visiter les fonds marins autour des Poor Knights Islands. Il pleut toujours beaucoup, et la lumière décroît. Direction la marina pour voir une agence de plongée, que nous trouvons très facilement vu la petite taille de la ville, et qui inspire très confiance à Audrey. Mais demain, pas de sortie prévue, à cause des fortes pluies et de la houle. Les îles ne sont pourtant pas très loin, à une dizaine de kilomètres semble-t-il. Dans les locaux, de nombreuses photos des fonds, et des espèces à voir. Deux anciens navires de guerre ont été coulés ici pour le bonheur des plongeurs. Nous devons donc choisir entre abandonner l'idée de plonger à 12m, et aussi faire du snorkeling, ou attendre lundi pour voir si nous restons et réservons notre place. Nous verrons demain. Ce soir, direction le seul camping du coin, sachant de toutes façons que pour demain, c'est rapé.

 

 

 

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ven.

24

mai

2013

J36 - Hobbiton

Nous sommes réveillés pas quelques grands coups sur la fenêtre droite du camping-car, un peu en sursaut : un ranger sexagénaire nous signale que nous n'avons pas le petit carton obligatoire sur le pare-brise indiquant que nous avons payé notre place en arrivant. Effectivement, nous ne l'avons pas fait hier soir (pluie torrentielle), et comptions le faire en partant. Nous le lui signalons, et il nous fait un signe de la main, en plaçant le petit coupon à remplir, comme chaque fois, sur le pare-brise. Il fait superbement beau ce matin, et cela donne la pêche. Nous sommes au bord du lac, et le canard d'hier, accompagné par sa belle, est toujours aussi curieux lorsque l'on ouvre la porte. Il suffirait de tendre le bras pour le toucher.

 

Départ à 9h50, après avoir glissé nos 12 NZ$ dans la petite boîte aux lettres en bois. 10 minutes après, en revenant vers la ville, nous passons le cap des 3000km parcourus en NZ. Allons-nous battre le record d'Australie ? Pas sûr. Passage à la seule dump station du coin, à côté de l'usine de traitement d'eau, et au Mac Donald pour nous connecter rapidement à Internet. Nous devons en effet confirmer notre guesthouse pour notre dernière île en Polynésie, Rangiroa.


11h, nous quittons la ville, direction Hamilton, toujours plus au nord. La route est sympa, notamment quand nous passons sous une sorte de tunnel végétal constitué d'arbres dont les branches se replient vers l'intérieur pour cacher la lumière sur une centaine de mètres. Le vert des champs et des pelouses et le bleu du ciel dominent. Nos lunettes de soleil sont bien posées sur notre nez. L'idée, aujourd'hui, est d'aller visiter Hobbiton. Qu'est-ce que c'est ? Ce sont les décors qui ont servi au début (et à la fin) du Seigneur des Anneaux (et du Hobbit) pour les séquences dans le village Hobbit. Autrement dit, toutes les petites huttes aux portes colorées et rondes, ouvrant sur un espace creusé dans la colline. Objectif atteint, en prenant la bonne direction et en suivant le panneau indiquant la bifurcation depuis l'autoroute, et arrivée au Hobbiton Movie Set à 12h, sous un grand soleil. En roulant, et en s'approchant du lieu, on comprend pourquoi Peter Jackson est venu construire ces maisons ici, après un repérage par hélicoptère : tout est extrêmement vert, et il n'y a que des champs, des moutons, des collines, sans véritable trace d'une présence humaine, ou en tous cas d'urbanisme. Nous passons une petite demi-heure dans la boutique, en attendant que le groupe dont nous faisons partie soit emmené en bus sur les lieux du tournage, à 12h30. En fait, le "plateau", en plein air, a été complètement reconstruit, à l'identique, pour devenir une attraction permanente. Le terrain est une propriété privée, et a été loué à Peter Jackson et à la maison de production pour la durée du tournage. La fille qui nous accompagne (nous sommes une vingtaine) nous explique que sa famille a hésité à signer, et qu'ils ne s'en veulent pas du tout quand ils ont réalisé l'affaire que cela représentait. En fait, Peter Jackson avait plusieurs lieux en tête, mais le cours d'eau d'à côté, un arbre centenaire, et la configuration générale des lieux, ainsi que l'absence de routes ou de maisons sur des hectares à la ronde, ont guidé son choix. Du coup, une route de 1,5km a été construite (par l'armée de NZ, ainsi que quelques opérations de terraformage) pour que les gros camions puissent acheminer la matériel sur place, une régie audiovisuelle, un espace restauration etc... bref, quelque chose de complètement différent de l'élevage de moutons dont la famille vivait (et vit encore aujourd'hui). L'équipe du film est ensuite revenue pour le dernier volet de la trilogie, pour le Hobbit il y a deux ans, et plus récemment pour les épisodes à venir. Et aujourd'hui, les visites et l'intêret des fans et des touristes doivent plus qu'arrondir les fins de mois. Nous apprenons que bien sûr, plusieurs jardiniers travaillent à temps plein pour entretenir tout cela en état.


Arrivés sur place, après un gros quart d'heure de bus (avec un chauffeur bourru très bavard), nous commençons le tour, qui nous fait passer par les principales allées, ou "rues" reliant les petites maisons (on imaginerait bien des schtroumphs vivre là aussi), puis par le terrain où la fête se déroule au début du premier épisode (avec les tentes jaunes caractéristiques, la balançoire, et cet arbre majestueux ayant beaucoup plu à Peter Jackson, car identique à celui décrit dans les livres de Tolkien), pour terminer par le pont et la place du village, ainsi que la taverne "Green Dragon" dans laquelle un verre de bière ou de cidre nous est offert (ce dernier étant excellent). De nombreux commentaires sont dispensés, que ce soit des infos techniques, des chiffres (il a fallu 9 mois pour tout construire, y compris la route et la modification du relief, et le tournage a duré 3 mois), ou quelques anecdotes. Jusqu'à 400 personnes ont travaillé ici. 37 trous de hobbit ont été construits. Le moulin à eau et la pont à double arche ont été contruits à partir d'un échaffaudage de polystyrène et de bois, puis peints (et font parfaitement illusion, et supportent le poids de tout notre groupe sans problème). Nous apprenons que tous les plans filmés à l'intérieur des huttes l'ont été en studio. Les décors intérieur ont ensuite été re-créés à l'identique dans les véritables huttes, pour éviter les erreurs lors des séquences tournées en extérieur (un objet qui ne serait pas à la même place entre la scène intérieure et le plan extérieur où il a disparu derrière la fenêtre par exemple). On nous montre l'endroit où la logistique était supervisée, et on nous parle des problèmes d'approvisionnement, d'évacuation des eaux usées, ou des repas à servir pour les centaines de personnes travaillant là. Bref, un travail important, dans la lignée de celui de Weta, et digne du niveau de production et du succès du film. En fait, nous n'écoutons pas tout, car nous allons et venons dans les allées, à prendre des photos, à observer les détails (comme les légumes démesurés ou aux formes étranges), à s'imprégner de l'atmosphère des lieux etc... en gros, on se croirait dans le film. Le passage sur le pont et l'arrivée sur la place du village, ainsi que la visite de la Green Dragon Tavern, ne font que poursuivre l'illusion, d'autant qu'il fait très beau, que tout est lumineux, et que le petit lac est calme... une atmosphère paisible entoure les lieux. En regardant le moulin à travers les vitres de la taverne (l'intérieur est génial, aux teintes jaunes, en bois, avec une grande cheminée, des dessins ou des contes fantaisistes et imaginaires sur les murs... nous sommes dans un autre univers), la chanson du film nous vient immédiatement à l'esprit. On se croirait dans le film, c'est drôle. Du coup, ce soir, pas possible de faire autrement que de regarder de nouveau les 20 premières minutes du premier épisode (ce sera très bizarre en fait, mais agréable... on saura du coup où étaient placées les caméras, on se dira "on a marché ici, on était là, on est passé là" etc...). Tout cela prend presque deux heures. Nous ne regrettons pas d'être venus, car la qualité des décors, des commentaires, et l'organisation générale (on ne nous presse pas, on nous laisse le temps de prendre toutes les photos que nous souhaitons...) sont excellentes. Mais bon, pour 75 NZ$ (47euros), c'est aussi un peu normal.


Nous rejoignons le camping-car vers 14h, mais partons un peu plus tard, après avoir déjeuné, et reparlé de tout ce que nous avons vu. Du coup, nous sommes pressés de revoir les séquences du film ce soir. Nous décollons véritablement à 15h50, et rejoignons Hamilton (164 000 habitants) vers 17h. Nous sommes alors loin des petites villes du sud du pays. Il fait encore jour, et nous continuons en direction d'Auckland. Les paysages sont un peu languissants, lassants, répétitifs, à cause de leur ressemblance. La couleur du vert est néanmoins surprenante, partout.


Vers 18h, nous nous installons dans un campervan Park, à Ramarama, à 40km au sud d'Auckland. Il semble en effet qu'il n'y ait pas du tout d'endroit pour les camping-car là-bas, mieux vaut donc s'arrêter ici, surtout que le prix de celui-ci est encore correct. On ne sait pas bien du coup comment nous ferons quand nous reviendrons dans le coin dans quelques jours. On verra bien. Nous écrivons quelques articles jusqu'à 20h, avant de recharger l'ordinateur dans la laverie commune, mais vide, du camping, en le camouflant sous des magazines que nous posons sur l'un des sèche-linges disponibles.


Après dîné, nous repensons à nos moments préférés ici, en NZ, à quelques jours du départ, après un mois et demi passé dans le camping-car et à silloner le pays. Et du coup, nous extrapolons sur les autres pays dans lesquels nous sommes allés, chacun donnant son opinion. Cela nous demande de réfléchir, et de nous concentrer, ce qui est révélateur. On aurait presque besoin du site pour voir si nous n'oublions pas un moment important. En fait, bien qu'étant toujours "dans" le voyage, le nez dans le guidon, à absorber les expériences, et avec encore beaucoup de choses devant nous, c'est la première fois que l'on commence à entrevoir l'étendue de ce que l'on fait. On comprend qu'il va falloir du temps une fois rentré pour mesurer tout cela...

 

 

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jeu.

23

mai

2013

J35 - Life as usual

Un peu dans la continuité de notre conversation de la veille, nous évoquons ce matin pendant le petit-déjeuner nos pensées communes, et l'envie, légère, de changer de pays, le sentiment que l'on a un peu fait le tour des choses, ou qu'une forme de routine s'installe, avec moins d'objectifs, le sentiment de ne plus aller "vers" quelque chose. Peut-être parce l'on a fait tout ce que nous avions envie de faire, globalement. Cela ne concerne que la NZ, pas le voyage en lui-même, attention. La journée n'est pas très intéressante. Nous partons à 10h, roulons jusqu'à 11h45, et nous arrêtons à Rotorua. Nous allons voir dans la foulée, à peine à 10km du centre, des lacs, l'un bleu, l'autre vert, entourés par la forêt et une végétation presque tropicale. Mais avec la couverture nuageuse, on ne distingue rien. Nous songeons à visiter un village enterré sous les cendres et la lave, suite à une éruption en 1870, mais rebroussons chemin à cause du temps (il pleut). Retour donc en centre ville, où nous passons le reste de la journée dans un café à côté de la library pour nous connecter à Internet, juste après avoir déjeuné dans le camping-car sur un parking de la ville (où trouver une place gratuite et autorisée aux camping-cars n'a pas été chose facile). Nous y restons jusqu'à la tombée de la nuit, soit 17h30. Essence, bouteille de gaz remplie, nous nous installons dans un camping du DOC, à 15min, après avoir hésité à nous garer quelque part à l'abri des regards, près du lac Okareka. Quand Fred va allumer le gaz, dehors, il rencontre un canard curieux qui s'approche à un mètre, lui tourne autour, comme s'il attendait quelque chose (sûrement à manger), et lui passe entre les jambes. Drôle. Par contre, depuis Abel Tasman, il y a pourtant une grosse semaine déjà, nos piqures de sandflies se font toujours sentir, et nous mordons les lèvres pour ne pas nous gratter avec insistance, quand nous y arrivons.

 

 

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mer.

22

mai

2013

J34 - Couleurs variées

La journée commence classiquement, et nous partons après avoir rempli notre réservoir d'eau, vidé celles usées, et fermé la bouteille de gaz. Direction le nord. Nous longeons le lac Taupo sur plus de 40km, jusqu'à la ville du même nom. Le lac est immense, à tel point que par moments, on pourrait croire que l'eau est salée. A 11h30, nous nous arrêtons pour visiter l'une des attractions naturelles les plus vues du pays, les Huka Falls. C'est une chute d'eau pas très grande, de 10m de haut, mais au débit hallucinant: 200 000l par minute, soit plusieurs piscines olympiques. La vidéo ci-dessous parlera mieux que ces chiffres. Arrivés sur le pont surplombant le "toboggan" qui termine sa course par la chute - un long couloir dans la roche de 10m de large  - et dont la puissance du courant nous impressionne, nous nous arrêtons quelques minutes pour regarder le spectacle. Fred n'était pas très motivé pour cet arrêt, ayant envie de conduire et d'avancer, il est une fois sur place bluffé par le débit. A côté, les rivières du Népal font pâle figure. Ceci est dû au couloir, étroit, et à la profondeur (trois à quatre mètres), ainsi qu'à la pente, qui forment tous ensemble une zone d'accélération parfaite pour la plus longue rivière du pays, la Waikato River, alimentée par le lac Taupo. En continuant sur le côté, nous arrivons à la chute, déversant continuellement toute cette eau, et dont les teintes bleues s'accentuent de temps en temps, et au pied desquelles se forme un tapis blanc d'écume de plusieurs dizaines de mètres carrés. On aime beaucoup, d'autant que le lieu est accessible très rapidement une fois la voiture garée sur le parking, juste en sortant de la route principale.

 

Une fois repartis, nous nous arrêtons à côté, à quelques kilomètres, au "Crater of the Moon". Nous ne sommes pas très chauds pour payer les 8$/pers (car tous les sites naturels sont gratuits en général en NZ), mais ne regrettons pas notre décision là encore. Nous marchons pendant une heure au milieu d'une zone remplie de fumerolles. Nous suivons un chemin en bois, souvent construit sur pilotis, et serpentons au milieu de trous rouges ou violets, d'où s'échappe de la vapeur. Et parfois, lorsqu'un de ces passages se trouve à côté de nous, nous mettons notre main pour sentir la chaleur, à tel point qu'il est impossible de la laisser très longtemps, tellement c'est chaud. Dehors, en marchant, il ne fait pas très chaud pourtant. Le soleil joue à cache-cache. Ces îlots de fumée sont principalement la conséquence de l'usine géothermique située dans les environs de la ville de Taupo. La composition du sol, et l'activité volcanique de toute la région, expliquent aussi l'intêret d'avoir construit une telle centrale. Les "trous" sont parfois tout petits, parfois large de plusieurs mètres de diamètre. Des panneaux mettent en garde ceux qui souhaitent s'aventurer hors du chemin. Vers la fin, nous faisons un détour, et prenons la grande boucle, pour aller voir un cratère de 15m de large, au fond duquel, 5 ou 6m sous nos pieds, bout une boue grise et visqueuse. Le bruit des bulles remontant à la surface se fait entendre également. Assez fou, une première. En quelque sorte la suite des fumerolles observés hier près du cratère pendant la marche, sauf que ceux-ci ne sont pas toxiques. Quoiqu'il en soit, c'est un paysage de guerre que nous avons devant les yeux. En balayant les alentours du regard, on dirait que la zone a été récemment bombardée et que les décombres fument encore. Etrange.

 

Nous repartons en tout début d'après-midi, et faisons un arrêt rapide au Volcanic Center Museum, que nous préférons finalement ne pas visiter, à cause des 20 NZD demandés par personne. Difficile de savoir si nous loupons quelque chose ou pas. Ce sera pour une prochaine fois. Nous reprenons la route principale, et, vers 14h, nous arrêtons sur une aire de pique-nique pour déjeuner. Contrairement à d'autres fois, pas de superbe décor pendant que nous mangeons, juste quelques arbres et un tapis de feuilles mortes, sous un ciel gris d'automne. La route est monotone, mais depuis 2 jours, nous nous sentons bien au coeur des volcans, surtout avec ce que nous avons vus aujourd'hui (pourtant assez éloigné du Tongariro National Park), qui complète bien la journée d'hier, et forme une sorte de tout cohérent. La plupart des sites de la région, et les panneaux d'information, sont liés à tout cela. C'est clairement bien plus présent ici que dans le reste du pays, et surtout que dans l'île du Sud. On comprend désormais pourquoi tout le monde nous disait que l'île du nord offrait des paysages plus volcaniques.


15h20, nous arrivons à l'endroit que nous souhaitions atteindre aujourd'hui, et dont Frank et Elodie, nos amis d'Abel Tasman, nous avait parlé avec passion : "Wai-o-tapu Thermal Wonderland". Sur 18km², la zone, aménagée sous l'égide du DOC, est couverte de cratères écroulés, de piscines de boues bouillonantes, ou de fumerolles de vapeur ou de souffre. L'activité volcanique des 160 000 dernières années a construit des failles souterraines chauffées par le magma d'anciennes éruptions, où l'eau absorbe à son contact des minéraux de toutes sortes, et qui colorient le sol et la roche quand ils se retrouvent coincés à la surface alors que la vapeur d'eau s'échappe dans l'air. Un processus naturel hydrothermal qui fait que le sol est parfois jaune (à cause du souffre), presque comme de l'or, rouge (oxyde de fer), violet (manganèse), vert (arsenic), ou bleu. On comprend pourquoi aucun poisson ne peut survivre dans la rivière. Un arc-en-ciel de couleurs et de constructions minérales, qui nous surprend par sa richesse, et par les formes, les symétries, les agencements que la nature est capable de révéler à des échelles bien différentes. Nous passons à côté de quelques cratères recrachant de la boue chaude (formés depuis 900 ans, par l'action de l'eau acide arrivant à la surface), à côté de plans d'eau presque asséchés mais bouillonants, de parois rocheuses multicolores, ou encore de la "Champagne Pool", un grand bassin naturel (60m  de diamètre sur 60 de profondeur, eau à 74°C) où émergent à quelques endroits des coulées jaunes ou des cercles colorés dans l'eau verte, mais surtout bordée (et on ne le découvre qu'à la fin du parcours) par un rebord immergé orange, brillant, qui  vous saute aux yeux en vous approchant. Assez incroyable. De l'or, du mercure, du soufre, de l'arsenic, du thallium, et de l'antimoine continuent de se déposer sur le haut-fond de silice tout autour. Et plus loin, juste avant de terminer, on change complètement de couleur en tombant sur un bassin ("le bain du diable") dont l'eau est jaune/verte fluorescent, encore plus lumineux et frappant. Incroyable là aussi, et superbe. Plus c'est coloré, plus la teneur en arsenic est élevée. Quelle gamme de couleur, et quelle intensité. On aurait mis du colorant dans l'eau, ce serait pareil. Malheureusement, la photo de ce dernier ne rend pas hommage à ce que nous avons eu devant les yeux à ce moment. Et dire que le ciel était couvert, qu'il pleuvait fort, et que la nuit tombait. Qu'est-ce que cela doit être quand il fait beau. Un endroit à ne pas rater pour les prochains touristes en NZ. Nous retrouvons notre point de départ à 17h, alors que le ranger nous attend. Nous fermons les lieux. Quelques instants plus tard, il se remet à pleuvoir, et cela ne s'arrêtera pratiquement pas pour le reste de la journée. Nous nous installons dans un camping DOC à 20 minutes de là, complètement paumé en sortant de la route principale, que nous rejoignons de nuit, sous des trombes d'eau. En nous installant, puis un peu plus tard après dîné, nous sommes tous les deux d'accord pour dire que depuis notre arrivée sur l'île du nord, les décors sont, lorsque nous roulons, presque toujours les mêmes : des champs, des prés, des vaches, des chevaux, des moutons, un terrain très valloné, des collines, des pins, un vert éclatant, des arbres sans feuilles, ou pour celles qui restent aux couleurs de l'automne. Franchement, un peu lassant après plusieurs jours de route et des centaines de kilomètres, et après avoir connu la variété de l'île du Sud. 

 

       

 

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mar.

21

mai

2013

J33 - Tongariro Alpine Crossing

Grosse journée de marche, qui débute finalement à 8h30, et va se terminer à 16h30. Nous aurons donc mis 8 heures, pauses et déjeuner inclus, en prenant notre temps, pour rejoindre les trois lacs nichés 800m plus haut, au milieu de fumerolles. Tout le long, et dès le départ, une odeur de souffre nous accompagne, plus ou moins forte selon les moments. Une fois arrivés là-haut, après deux grosses montées d'une heure chacune les pieds dans les blocs de lave sèche ou dans une piste de sable noir fin, avec des reflets rouges par moments, bien pentue et entourés d'un brouillard épais, nous ferons demi-tour, pour remonter une grosse centaine de mètres, et reprendre le chemin par lequel nous sommes arrivés. Nous avons en effet décidé de faire un aller-retour, plutôt que de continuer et payer la navette du retour.


La première partie de la marche consiste à se rapprocher du Mt Nagauruhoe, autrement connu comme le Mont Doom dans le Seigneur des Anneaux (toutes les scènes ont été tournées ici, et on comprend pourquoi quand on voit la désolation des lieux), et à gravir un de ses versants, pour arriver ensuite au Red Crater, une grande plaine aux couleurs jaunes et rouges située entre ce mont et le Mt Tongariro, sur notre gauche. Pourtant, cet endroit n'est pas un cratère à proprement parler. Il en a juste l'allure. Une fois là haut, après une pause d'une dizaine de minutes qui permet à Audrey de repartir après avoir envisagé d'abandonner (horrible idée) à cause d'un accès de faiblesse prolongé, nous naviguons entre les deux sommets, dont le premier est superbe. Formé il y a 2500 ans, il a une vraie gueule de volcan, aux pentes longues et convexes, au sommet horizontal, à la forme conique, avec une cheminée, aux côtés parfaitement sympétriques, comme dans les dessins d'école. Un vrai stéréotype, et clairement le plus typé des trois volcans de la zone. Superbe, surtout quand nous sommes si proches. Quelle sensation agréable de se trouver si près d'une montagne, quand elle change d'échelle pour révéler toute sa grandeur, et devient si imposante qu'elle en devient presque effroyable, en tous cas menaçante, systématiquement. Nous sommes à 1500m d'altitude, soit 300m plus haut que notre voiture. Plus que 400 avant une descente qui nous mènera aux lacs, et que nous devrons regravir sur le chemin du retour. Nous croisons pas mal d'autres marcheurs. Le vent est faible, mais le brouillard, surtout pendant cette deuxième partie de l'ascension, devient plus important, couvrant quasiment tout le temps le sommet du Mt Ngauruhoe, jusqu'à tout ce qui nous entoure au fur et à mesure de la montée. Nous sommes dans les nuages. Nous n'avons pas froid, sauf aux mains, et sommes bien couverts. Là haut, un panneau nous indique que nous traversons la zone à risque, la plus exposée en cas d'éruption. C'est d'ailleurs cette partie qui était fermée jusqu'au 8 mai dernier, suite à l'éruption du Tongariro (1968m) d'il y a 6 mois. Lui et le Mt Ngauruhoe (2290m) peuvent être gravis, mais les conditions d'aujourd'hui ne valent pas le détour et l'effort : nous n'y verrions rien. Nous continuons donc, après avoir fait une pause bienvenue, sous le ciel gris. Les couleurs de la roche, qu'elle soit à nos pieds, proche, ou distante, passent du noir au jaune, avec des traits rouges, parfois sous forme de strates, parfois dans un mélange poudré dont on se demande l'origine. Enfin, après être montés puis avoir continué dans la descente, nous arrivons près des lacs, que nous ne distinguons pas à cause du brouillard. Sensation un peu frustrante de savoir que tout autour de nous est spectaculaire sous un ciel bleu. Puis, quelques minutes après, pendant que nous faisons attention à nos pas dans cette pente où notre pied s'enfonce à moitié dans le sable noir (de la lave broyée), les lacs se découvrent, par intermittences. Une fois à côté, nous pouvons mieux les voir, mais sans pouvoir admirer ce que leur couleur serait avec une belle lumière d'été. Néanmoins, leur bleu est déjà très beau. Sur les côtés, la terre fume, et s'échappent ci et là des colonnes blanches, tout autour. Génial. Dire qu'ici, quand la terre gronde, le magma jaillit, et que ces pierres autour de nous, comme ces deux coulées de lave géantes que nous avons passés et traversées il y a quelques heures, et que nous retrouverons sur le chemin du retour, lorsqu'il ne nous restera qu'une grosse heure à marcher, étaient un jour en fusion, et viennent des profondeurs de notre planète. On adore. Un peu comme les baleines, c'est le genre de choses que l'on ne connaissait que dans les livres ou dans les documentaires. Mais là, nous y sommes, et nous pouvons réaliser l'endroit et l'environnement qui nous entoure, et dont nous faisons un court instant, pendant quelques heures, une fois dans notre vie, partie. On espèrerait presque une explosion et être invincible. Notre esprit s'aventure, étant donné le contexte - et pendant l'une des pauses au cours desquelles nous regardons autour de nous - à contempler, à imaginer ce qui a pu se produire ici, la violence et le déchainement des éléments, la brutalité (ou non) d'un toussotement volcanique aux dimensions inhumaines. On comprend pourquoi les Moari ont rendu ce lieu sacré. Comment ne pas imaginer une puissance divine, dans d'autres temps, en assistant à une éruption ? 


Après être revenus au Red Crater, et avoir mangé un coup, nous retraversons la plaine, nos pieds dans une boue jaunâtre à moitié sèche, pour sortir du nid volcanique, et retrouver le versant extérieur par lequel nous sommes arrivés. Nous avançons facilement (la descente aidant) sur le chemin très pratiquable, complètement entourés de lave sèche. Au loin, plus bas, nous apercevons la voiture. Le temps s'améliore un peu, surtout quand nous terminons la dernière demi-heure, à longer un petit ruisseau dont l'eau est parfaitement claire et le fond jauni par le souffre. Nous arrivons, enfin, après plus de 20km, au parking. Il est 16h30.

 

Fatigués par la distance, la durée, et le dénivelé (+850/-850, pas incroyable, mais correct), bien qu'Audrey serait d'accord pour dormir de suite, nous décidons de partir pour Turangi, à 1h de route de là, afin d'avancer un peu et de gagner du temps, pour profiter encore de la lumière pour rouler. A l'arrivée, la statue d'une grande truite nous accueille (vous avez remarqué, ils aiment bien les grandes statues à l'entrée des villes en NZ). La Tongariro River toute proche est en effet connue comme étant l'une des plus fameuses pour la pêche à la truite. Tout comme le lac Taupo d'ailleurs où elle se jette au nord de la ville, et que nous longerons demain. Nous trouvons rapidement un camping, quasi désert, prenons une bonne douche, et passons une soirée tranquille. La nuit sera, évidemment, très bonne. 

 

 

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lun.

20

mai

2013

J32 - Zone volcanique en vue

Etonnamment, ce matin, il ne pleut pas. Il n'est que 8h30, mais on est loin de ce qui était prévu en terme de météo. C'est la bonne nouvelle en jetant un coup d'oeil derrière l'un des rideaux oranges façon 70's du camping-car, encore à moitié endormis et pas encore debouts. Nous passons donc la vitesse supérieure, et partons pour le DOC Center du Tongariro National Park, distant de 45km. Il n'y a en effet pas grand chose dans la région, en dehors d'une ou deux petites villes et d'une station de ski. Rien que la nature sur des kilomètres et des kilomètres. C'est bien la définition d'un parc national, non ? Par contre, ici, pas de grandes forêts. Plutôt des touffes d'herbes, et des étendues couvertes de lave, tout autour des trois volcans que nous découvrons derrière le pare-brise, en nous dirigeant vers eux, et dont le sommet enneigé de l'un d'entre eux, le Mont Ruapehu (2797m), pointe au dessus de la couche nuageuse. Bien que n'étant - pour nous - pas le plus joli, c'est le plus actif, avec des éruptions en 1953 (avec des coulées de lave ayant atteintes un chemin de fer et fait dérailler un train lors du réveillon de Noël), 69, 75, 88, 1995 (pour une éruption des plus spectaculaires... les photos que nous avons vues sont impressionnantes) et 2007. A son pied se trouve aussi l'une des plus grande stations de ski du pays.


A 10h30, arrivés au DOC Center de Whakapapa, nous découvrons de belles photos des autres sommets, fumants ou recouverts de neige. Nous prenons aussi connaissance des documents affichés sur un grand panneau, nous sensibilisant avec le risque volcanique, et les niveaux de danger. Ca ne plaisante pas, nous sommes bien en terrain potentiellement dangereux. Pour nous, les volcans, c'était Haroun Tazief et les reportages télé. Aujourd'hui, nous sommes à leurs pieds, et allons bientôt être encore plus près. Pas aujourd'hui cependant, car il est trop tard pour faire la Tongariro Alpine Crossing, une marche de 20km en un jour permettant de passer entre deux volcans, distants l'un de l'autre d'à peine trois kilomètres (autrement dit, ils se touchent et leur base est commune). Même si le temps le permettrait. En discutant avec la personne du DOC, nous apprenons que le prochain update météo est à 13h. Nous reviendrons donc tout-à-l'heure. Et en attendant, nous prenons la voiture pour monter quelques centaines de mètres d'altitude, et être au pied de la station de ski, qui n'ouvre que fin juin. Pas de neige, juste de la lave, partout. Et des télésièges qui ne fonctionnent pas. Même s'il ne pleut pas, nous sommes un peu frustrés à cause des nuages car nous ne voyons rien des montagnes et volcans tout autour, sauf leur base. Nous garons la voiture, et commençons à marcher un peu au hasard, en essayant de suivre globalement le tracé des télésièges, pour tenter de mieux voir le Mt Ruapehu (nous sommes sur l'un de ses versans). L'endroit est presque désert, hormis quelques personnes travaillant ici, et quelques rares touristes comme nous. Nous croisons d'ailleurs un couple trentenaire d'allemands, avec qui nous discutons, pour finalement continuer notre marche tous ensemble, pendant une grosse heure. En fait, en général, quand le contact passe, une fois que les gens ont terminé de raconter combien de temps ils sont là et ce qu'ils ont fait, et qu'ils apprenent que nous sommes en voyage autour du monde pour une année, nous savons que nous allons passer l'heure qui suit avec eux et qu'ils vont bien nous aimer. C'est drôle, mais ça a toujours été le cas. En quatre mots, la curiosité des personnes s'accroît géométriquement, leur regard s'éclaire et s'émerveille. Puis suivent tout un tas de questions (comment vous avez fait, le boulot, le budget, les destinations passées ou à venir, le futur...). C'est génial. Nous parlons donc de tout cela ensemble en marchant sur la lave noire, et en progressant à travers un chemin grossier que nous devinons, tout en prenant un peu d'altitude, peut-être une centaine de mètres. Mais les nuages ne partent pas, et faisons tous demi-tour quand nous réalisons que nous ne pouvons plus progresser, et que les nuages arrivent à notre niveau, nous enveloppant de temps en temps pour nous rendre complètement aveugles. Après 1h30 et 3km, nous sommes de retour à la voiture, et quittons nos amis temporaires. Ils préfèrent rester dans le coin, à prendre un café, pendant que nous choisissons de reprendre la voiture et retourner au DOC d'en bas pour avoir la mise à jour météo. Il est 13h30. Bien nous en a pris, car nous apprenons que le temps devrait s'améliorer demain, qui sera le plus beau jour de la semaine, même si quelques averses sont prévues en fin d'après-midi. C'est décidé, ce sera notre chance pour le Tongariro Alpine Crossing. Nous obtenons aussi quelques renseignements sur le tracé, la navette à réserver pour nous ramener à notre point de départ (où se trouvera notre voiture), ou bien, sur les conseils de la personne, faire demi-tour en milieu de parcours et revenir en sens inverse au point de départ (la deuxième partie n'est apparemment pas très intéressante, ça vaut donc peut-être le coup) pour économiser les 25 NZD/pers de navette. Nous y réfléchirons tout-à-l'heure.


Nous passons du coup le reste de la journée à nous reposer, en trouvant dans la foulée le seul camping du coin disponible, à une dizaine de kilomètres. Il est 15h, et temps de déjeuner. La fin d'après-midi passe vite. C'est décidé, nous reviendrons demain à notre point de départ, et économiserons le prix de la navette. Nous nous lèverons à 6h30. Ce soir, nous préparons nos sacs, faisons nos sandwhichs, et étudions le tracé des 20km. Nous sommes prêts pour les 8h de marche indiquées tout proche des sommets du Mt Tongariro et du Mt Ngauruhoe, pour passer dans une plaine appelée Red Crater, et rejoindre des lacs turquoises et bleus, au milieu de la zone à risque. Audrey n'est pas rassurée, à cause de la longueur de la marche, des conditions particulières de celle-ci, et tout simplement de l'inconnu. Fred est excité, et déçu de savoir que nous ne verrons pas de lave en fusion (un vieux rêve qu'il espère réaliser un jour).

 

 

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dim.

19

mai

2013

J31 - Rainy day

Ce matin, vraie grasse matinée, et debout à 10h. Un peu "lazy" (paresseux), nous n'avons pas une grosse envie de mettre les gazs, et prenons du coup notre temps. C'est pas mal aussi, de temps en temps. Cela casse un peu le rythme, et fait du bien. Surtout que nous avons le temps, sans avoir besoin de se dépêcher pour rejoindre quelque chose de particulier, et sachant que le soleil ne devrait pas être de la partie. Nous partons du coup à 11h30, sous une pluie battante. Vider les eaux usées et refaire le plein d'eau fraîche se fait donc capuche sur la tête, juste à la sortie du camppark où nous sommes restés cette nuit. Notre prochaine étape est le Tongariro National Park, pour faire une marche autour des volcans de la région, plus au nord. De toutes façons, d'ici à notre départ de NZ, nous n'allons plus qu'aller vers le nord. Et peut-être même aller fleurter avec la pointe nord de l'île si nous avons le temps, après avoir dépassé Auckland, où nous devrons revenir pour prendre notre avion.


Une fois la première heure de route derrière nous, le soleil pointe finalement le bout de son nez à travers les nuages éparses, et nous fait même mal au yeux. Les panneaux sur le côté indiquant le nom des villes à venir, ou juste dépassées, ont toutes des consonnances Maori (Paekakariki, Paraparaumu, Mangawaka, Utiku...). C'est l'une des grandes différences pour l'instant avec l'île du Sud. Les décors sont aussi moins sympa, en tous cas jusqu'à présent, et le trajet un peu plus monotone. Nous sommes sur la Highway 1, dont une partie longe la Kapiti Coast. Longue de 30km, c'est ici que les habitants de Wellington passent leurs vacances d'été. Pas très longtemps après, nous quittons la côte, et rentrons un peu plus dans le centre du territoire. Le temps est redevenu mauvais, mais nous continuons à rouler, jusqu'à un Mac Donald dont le parking est bienvenu pour capter Internet, et préparer quelque chose à déjeuner, bien à l'abri dans notre home sweet home. Il est 14h.


Salade composée avalée, nous repartons une bonne heure plus tard, sous une pluie toujours battante. Imaginez-vous passer une bonne partie de la journée sur une nationale de la campagne française (ça ressemble un peu à ça ici), sous un temps gris et pluvieux (vous savez, avec les essuis-glaces quasiment toujours à la vitesse max...) : c'est nous aujourd'hui. Mais au moins, ce n'est pas très frustrant, car il n'y a pas de grosse visite à faire. Nous entrons alors dans une zone militaire. Des panneaux rapellent toutes les 5 minutes l'interdiction de quitter la route, et le risque encouru à cause des exercices potentiels en cours. Les phares sont allumés, et nous ne voyons pas à 30m. Arrivés à Waioiru, nous passons à côté d'un musée militaire, le National Army Museum, et décidons au dernier moment de nous arrêter. C'est ça ou continuer à rouler, sans avoir rien fait de la journée (pourquoi pas cela dit). Plusieurs chars d'assaut sont exposés à l'entrée, presque sur la route, juste à côté de la nationale. La visite est rapide, car l'endroit ferme dans trois quarts d'heure (à 16h30), mais très intéressante. La dame à l'entrée nous fait même le prix "senior" car c'est la fin de journée. Nous sommes surpris par la qualité du lieu, des reconstitutions, des textes, et regrettons de ne pas avoir plus de temps. Chaque grand conflit dans lequel le pays a été engagé est décrit en détail, avec images d'archives, lettres, photos, et exposition de matériels et armements. En sortant, nous courrons jusqu'au camping-car tellement il pleut. Le vent est en plus de la partie. Nous reprenons ainsi la route pour une demi-heure, et arrivons à Ohakune, une ville au sud du Tongariro National Park, célèbre ici en tant que capitale de la carotte (rires autorisés). Il y a même le Carrot Carnival. Vous vous en doutez, nous ne sommes pas là pour ça. Nous filons au Visitor's Center, qui ferme dans 10 minutes, pour nous renseigner sur la météo de demain, et prendre quelques infos sur les marches autour des 2 grands volcans du coin. Pas très aimable, la fille nous dit que la pluie continue demain, et les jours d'après. Mince. Ce parc national, nous l'avons dans nos plans depuis notre départ de Paris. Ici se trouve l'une des 9 Great Walks du pays (comme celle d'Abel Tasman), et nous envisagions de la faire. Hier, nous avions même discuté des courses à faire, et regardé ce que nous avions consommé pendant les 4 jours d'Abel Tasman, pour avoir une référence. Mais avec ce temps, ça semble plus que compromis. Heureusement, il est possible d'en faire une partie en un seul jour. Et bonne nouvelle, c'est le meilleur tronçon, le plus interessant, qui est concerné. Nous verrons demain, voire après-demain. Il faut dire qu'en NZ, personne ne sait vraiment quel temps il fera le jour d'après. Ce serait quand même trop dommage de n'être que de passage, et de ne rien voir. Autant donc se permettre d'attendre un peu si nécessaire dans cette zone volcanique, sachant que nous sommes un peu en avance sur notre programme. En ressortant du grand local, nous regardons où nous pouvons dormir ce soir, et faisons au plus simple, en allant au camping de la ville, un des célèbres "Holiday Park". Là aussi, nous ne sommes pas très bien accueillis. Ils sont moins sympa dans l'île du Nord ou quoi ?


La journée se termine donc un peu comme elle a commencé, sous la pluie, tranquillement, dans ce camppark désert. Pas grave, nous fermons les rideaux, branchons la prise extérieure, prenons un apéritif avant de dîner, et allumons l'ordinateur pour terminer notre "Best Of Australie" et regarder une série, bien au chaud dans notre petit 6m².

 

 

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sam.

18

mai

2013

Une petite visite chez Weta Studio

Weta studios, c'est le studio d'effet spéciaux rendu célèbre pour son implication massive dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. En gros, les effets spéciaux et les accessoires des films de Peter Jackson, ce sont les petits gars d'ici qui s'en sont chargé. Tout simplement. Alors quand on a su qu'on pouvait visiter les lieux, à Wellington, le détour devanait obligatoire. Compte rendu.


Pour commencer, Weta Studios, c'est le deuxième plus gros studio d'effets spéciaux de la planète, après...Pixar. Oui monsieur, rien que ça. Il est donc fort probable qu'ils aient bossé sur l'un des derniers films que vous avez vus, surtout si ce n'est pas un film d'animation, domaine dans lequel Pixar est spécialisé. King Kong (le dernier, sorti il y a quelques années, de Peter Jackson)? Ce sont eux. Toutes les animations de Tintin? Eux aussi. Le monde de Narnia? Toujours eux. Tout l'équipement militaire d'Avatar et l'incrustation digitale? Vous avez deviné. Mais aussi Prometheus, Hellboy, District 9, ou The Hobbit. Bref, un beau palmares. Tout cela est récapitulé sur une affiche posée sur un mur de la boutique, puis dans les ateliers de confection, que nous visitons un peu plus tard. A l'entrée du bâtiment, une maison très classique qui ne se démarque pas du reste du quartier (vous pourriez presque passer à côté sans savoir que c'est ici), 3 trolls de 3m de haut (issus du Seigneur des Anneaux) semblent garder les lieux. A l'intérieur, la boutique fait aussi office de "musée", où sont exposés tout un tas d'accessoires, de cartes, de posters, de livres. L'ambiance, grâce à la déco générale, est donnée. Une statue de Gollum (réalisée bien sûr par le studio, en résine ou en fibre de verre comme nous l'apprendrons plus tard) se trouve sur la gauche, juste après avoir passé la porte. Derrière, des cartes (façon vieille carte d'explorateur en papier) du Shire ou des régions de la trilogie sont exposées. Elles sont d'ailleurs en vente. D'autres statues, comme une de Gandalf le magicien, ou d'un Uruk-Haï (vous savez, les généraux de l'armée du mal... d'ailleurs, celle-la fait 3m  de haut, et est impressionnante) se trouvent au fond de la boutique. Les objets ayant servis aux films où Weta est intervenu (fusils et armes de District 9, vêtements ou armes du Hobbit, figurines diverses) sont exposés dans des vitrines. Le plafond est composé de peintures et dessins réalisés par les artistes et concept-designers maison, servant en général en amont du processus de fabrication d'effets spéciaux et d'accessoires. Tout ça a de la gueule. L'endroit n'est pas très grand, mais le nombre de choses à observer est conséquent. Nous allons regarder un film d'une vingtaine de minutes dans une salle à part, décorée entre autres avec les épées des héros de la trilogie de Tolkien, qui présente l'histoire du studio, antérieure à la rencontre avec Peter Jackson (qui préférait un studio néo-zélandais, son pays d'origine, et pour faciliter la production de ses films, shootés dans les 2 îles), le travail sur les différents films, ou encore les projets en cours (le prochain Superman, ou bien un film avec Matt Damon et Jodie Foster)...super. Avoir le dessous des cartes, connaître l'envers du décor, et réaliser la quantité et la qualité du travail fourni, est toujours intéressant. Mais la meilleure partie est à venir : la visite des studios proprement dit, là où les gars travaillent et font le boulot. Cela s'appelle "Windows into workshop".


Bon, ici, ça respire la taille humaine (mais nous ne visitons qu'une petite partie). Pas de super-structure démesurée, de mini-trains pour faire le tour des lieux ou autre, non, ce n'est pas Hollywood, bien que nous soyons pourtant dans l'un des hauts lieux mondiaux du cinéma contemporain. Nous sortons de la boutique, faisons quelques pas, et allons juste  à côté, derrière, pour entrer par une petite porte dans les ateliers de production. A partir de là, interdiction formelle de prendre des photos, ou de filmer. Franchement, rageant, tellement c'était bien. Murs blancs décorés d'innombrables objets ayant servis (ou pas, certains n'ayant pas été retenus) à différents films, maquettes géantes, armures (Sauron, ou autres), main ou tête plus vraies que nature animéess et robotisée (avec les fils électriques qui pendent et sortent du poignet ou du cou), voiture militaire au design futuriste (armé d'un canon sur la plate-forme arrière) entièrement construite en résine, peinte et camouflée, et équipée d'un moteur et d'une transmission Nissan (qui a roulé sur route d'ailleurs) n'ayant jamais servie (elle a été fabriquée pour le film Halo, que Peter Jackson n'a pas pu réaliser, pour cause de droits d'auteur), maquette de 4m sur 3 sur 2 du chateau de Narnia, masques en résine servant aux acteurs, bouts de résine à coller sur la peau avant maquillage (des oreilles Hobbit par exemple), reproduction de la tête des acteurs (en trois dimensions, pour modeler les rajouts résine... on tient celle de Pipplin, trop drôle), cottes de mailles de différents styles en plastique (incroyables de réalisme), projets en cours, images de synthèse en cours d'élaboration sur des écrans d'ordinateur, processus de réalisation des accessoires, artworks en tous genres, baies vitrées sur différents ateliers de production (avec ces machines dotées d'un bras à découper le bois, la résine, ou n'importe quel matériau, controlées par ordinateur, et servant à sculpter absolument n'importe quelle forme, et rendre réel ce qui n'est à un moment qu'un dessin virtuel sur un écran)... on en prend plein la vue, et les oreilles, en écoutant une personne nous guider et nous expliquer ce que l'on voit, comme cela a été fait, ou les problèmes rencontrés et leur solution. Le hangar que nous visitons n'est pas très grand pourtant. On nous explique en détail les étapes dans la confection d'une arme du film District 9, posée sur un espace de travail. L'objet est superbe de détail, de finition. Les effets de peinture, comme si l'objet était usé et avait réellement servi, sont hallucinant. De la conception artistique (artwork à l'huile sur toile), au design, en passant par la modélisation numérique, le "modelling" (via Zbrush, Photoshop, ou Maya), le moulage et la fabrication réelle de l'objet (via la machine citée plus haut), puis l'assemblage ou la peinture, tout est expliqué de A à Z. A chaque fois, de multiples essais sont faits, pour ajuster les choses jusqu'au choix final, qui sera alors reproduit autant de fois qu'il le faut dans un des hangars d'à côté. Parfois, tel objet ne sera finalement pas retenu, et pour d'autres, il faudra encore reprendre telle ou telle chose, modifier tel détail, ou en ajouter un autre. Pour aboutir finalement à tout ce que nous avons devant nos yeux (puis à l'écran), stupéfiant de réalisme et de précision. On se rend mieux compte du nombre de personnes impliquées dans l'aventure. Et ce que cela requiert de compétences, de temps, et de budget pour un film d'envergure internationale. Tout cela est ahurrissant de travail et de beauté. Entre 60 et 200 personnes, suivant les productions, travaillent ici. On nous explique aussi pourquoi parfois la maquette d'un château est fixée à l'envers au plafond, afin de la filmer depuis le sol, puis d'inverser l'image, et obtenir ainsi une prise de vue aérienne parfaite, sans avoir besoin d'une caméra sur bras articulé.


La visite dure une heure, et l'envie de s'arrêter de longues minutes contempler chaque objet ne manque pas, tout comme l'envie de les toucher ou de les essayer. Nous sommes éblouis et bluffés par tout ce que nous voyons. Aussi par le fait d'être là, entre les murs d'un studio ayant participé à tant de grands films, et de voir enfin "en vrai" certains accessoires qui ont servis dans certaines productions.


Nous sortons à 17h30, quelques minutes avant la fermeture de la boutique, où Fred veut acheter un livre présentant les artworks des artistes Weta. Mission accomplie, non sans difficultés, alors que les portes étaient déjà fermées, et qu'il a fallu batailler dur et travailler en équipe tous les deux pour y parvenir... mais ça, c'est une autre histoire. On vous racontera...

 

Videos à suivre

 

 

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sam.

18

mai

2013

J30 - Wellington (bis)

Matinée tranquille, partagée entre passage au I-Site pour se renseigner sur les activités autour de Wellington, et bibliothèque. Nous apprenons qu'il est possible de passer des demi-journées "Seigneurs des Anneaux" pour visiter les différents lieux du tournage autour de Wellington, et que le studio d'effets spéciaux "Weta Studios" peut aussi être visité. Ayant déjà acheté un livre sur les lieux du tournage et en ayant déjà vus depuis un mois (même si c'était par nos propres moyens, sans l'organisation d'une excursion spécifique), nous choisissons de ne pas faire de visite guidée, surtout que nous retrouverons des lieux du tournage un peu plus tard, comme par exemple le village Hobbit. Pas question en revanche de passer à côté des studios Weta. Mais auparavant, nous cédons à la tentation de retourner au japonais d'hier, surtout devant l'insistance d'Audrey. Nous arrivons du coup dans la proche banlieue de Wellington pour la visite des studios vers 15h50, et y restons deux heures.


Une fois terminée, alors qu'il fait déjà nuit noire, nous partons de la ville et commençons à rouler un peu, pour nous avancer, en prenant l'autoroute du Nord. Après avoir enfin trouvé une "dump station" pour vider nos eaux usés à l'extérieur de la ville, dans un endroit improbable (Wellington est pour l'instant, et de loin la ville la moins bien fournie en terme d'infrastructures pour camping-cars.... aucune possibilité de reprendre de l'eau potable et de vider celles usées dans les stations service par exemple, contrairement à tout ce que nous avons vu jusqu'à présent...étrange et presque incroyable), nous nous arrêtons dans un camping à 20km, à Porirua, pour passer la nuit. Nous aurions pu continuer de rouler des heures, mais finalement à quoi bon, si c'est pour passer à côté de paysages, et sans être pressés de surcroît ?

 

 

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ven.

17

mai

2013

J29 - Wellington

Une journée calme, à visiter Wellington, où franchement, il n'y a pas grand chose à faire. La ville est d'ailleurs souvent décrite comme la plus "petite" capitale au monde (des pays émergés probablement). Auckland était la capitale auparavant, mais cela a changé en 1865, car Wellington est plus centrale par rapport au territoire néo-zélandais. Et c'est vrai qu'à part quelques rues commerçantes, la ville est surtout composée de quartiers résidenciels, abritant les 164 000 habitants.


Ce matin, bonne nouvelle, pas d'amende sur le pare-brise. Et nous ne sommes pas les seuls garés dans cette rue peu fréquentée, sur le cercle extérieur de la ville, sous le Mont Victoria. Il y a eu un peu de traffic dans la nuit, mais rien de bien méchant. Avant de changer de place et de rejoindre le seul endroit autorisé aux camping-cars de la ville, où nous resterons ce soir (mais à 50$ pour deux, au lieu de 35 généralement, et sans dump station pour vider les eaux usés, nous avons préféré n'y passer qu'une nuit), nous allons faire quelques courses. Nous arrivons à l'emplacement, proche du centre mais à côté d'un quai de déchargement (qui nous réveillera plusieurs fois dans la nuit à venir) à 10h30, et marchons jusqu'au musée, le Te Papa Tongarewa Museum of NZ, situé le long de la berge. Le temps est gris, il ne fait pas très chaud. Le musée est très agréable, et répertorie au premier niveau une grande partie de la wildlife du pays, depuis la vie marine aux animaux des différentes forêts. Tout est très bien présenté, vivant, avec des documentaires diffusés sur plusieurs écrans, des jeux pour les enfants, et un décor recherché. Nous découvrons avec stupeur un calamar géant, ramené d'Antarctique, conservé dans du formol. Une bête impressionnante. Le petit film expliquant les circonstances de sa découverte est fascinant. Une longueur de 16m, une grosse heure pour le monter à bord du bateau, des yeux plus larges que votre main, des tentacules géantes avec de petits pics à côté de chaque ventouse... waou, nous n'étions pas surs que de telles bêtes existaient vraiment. Au deuxième niveau sont expliqués les différents désastres ayant frappé le pays, et toujours susceptibles de se manifester, et leur origine, des éruptions volcaniques aux tremblements de terre. La NZ est en fait en plein sur le rift, pile entre deux plaques tectoniques, ce qui explique le nombre de volcans et de tremblements de terre ici. Une expérience permet d'ailleurs d'entrer dans une maison pour ressentir les effets d'un earthquake, en légèrement moins puissant néanmoins. Nous apprenons pourquoi la NZ est située à cet endroit de la Terre aujourd'hui, et où elle était il y a quelques millions d'années, où encore ce que cela a eu comme conséquence sur la vie animale et ses espèces endémiques. Tout est intéractif, instructif, pédagogique. Le genre de musée où l'on ne s'ennuie pas, petits comme grands. Enfin, le troisième niveau revient sur les grands mouvements démographiques des derniers siècles, la colonisation, et la culture Maori. Nous restons là jusqu'à 13h30.


Quand nous sortons, la pluie fait son apparition. Nous marchons dans les rues principales du centre, et déjeunons dans un restaurant japonais dont la façade ne paye pas de mine, mais surprenant de qualité. Nous sommes conquis, un vrai délice qui nous rappelle le Japon... et le fait que nous ne sommes pas allés au restaurant depuis un moment. En continuant notre balade, nous tombons sur un vendeur de livres dont le magasin de deux étages est une mine d'or, grâce à la collection d'anciens livres et documents d'occasion en vente, classés par thème. Le rayon science-fiction et fantasy est à tomber, comme celui consacré à l'Histoire. Fred trouve un ou deux livres, et Audrey une partition (il y a aussi de nombreuses partitions en vente, souvent éditées il y a des lustres). Nous passons une grosse heure à parcourir les dédales, à chercher ou feuilleter des livres, reliures, manuels, ou documents qui sentent bon le papier ancien, et dont une bonne partie n'est plus éditée aujourd'hui. Un régal. Nous passons ensuite à la bibliothèque, vers 17h, et y restons jusqu'à la fermeture, vers 20h30. Une demi-heure plus tard, nous sommes rentrés et commençons à préparer à manger.

 

 

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jeu.

16

mai

2013

J28 - Kaikura... again

Contrairement à il y a un mois, aujourd'hui, il ne pleut pas. Le temps est certes gris, mais la mer calme. On aperçoit même, bien que légèrement, certains sommets partiellement enneigés. L'excursion ne risque donc pas d'être annulée pour cause de mauvais temps, même si l'on ne sait jamais. Notre priorité, c'est avant tout de décaler notre résa, prévue demain matin, pour aujourd'hui. A 8h30, nous ne prenons même pas le temps d'avaler un morceau, et partons tout de suite pour le Whale Watch Center, distant d'à peine 100m. Il est tôt, mais le lieu est ouvert. Nous tombons sur une personne ayant l'âge d'être à la retraite, à qui nous expliquons que nous avons réservé mais sommes en avance d'un jour, et lui demandons si nous pouvons joindre le groupe de ce matin. Après consultation sur son écran, pas de problème, c'est bon, nous avons rendez-vous à 10h dans la salle d'à côté. Youpi. Par contre, Audrey ne manque pas de voir que le panneau au dessus du comptoir indique une légère houle, et un léger mal de mer possible. La voilà angoissée, même si ses bracelets anti mal de mer sont aux poignets depuis un gros quart d'heure. Peu importe, nous retournons dans le camping-car, garé juste à côté, et prenons cette fois notre petit déjeuner, excités de se dire que nous allons voir - espérons - un ou plusieurs monstres marins. Nous sommes face à l'océan, et le moment nous fait réfléchir, ou plutôt nous imaginer que là, devant nous, à quelques kilomètres, vraiment tout près, il y a des cachalots et des baleines qui sont en train de remonter à la surface ou de plonger dans les profondeurs. Et surtout que nous allons peut-être en voir.


A l'heure dite, nous nous présentons de nouveau au centre, et rejoignons une salle ouverte où un documentaire sur les cétacés est diffusé, pendant une grosse demi-heure. Ca fait longtemps que nous n'avions pas regardé un documentaire animalier à 10h du matin. C'est un peu drôle. Du monde arrive, et les bancs se remplissent. Le petit film a le mérite de mettre dans l'ambiance, d'autant que, à l'intérieur du petit bâtiment, les posters, cartes postales, souvenirs et autres affiches répertoriant les types de baleines renforcent cette sensation. A 10h45, le chauffeur du bus se présente, et nous montons tous à l'intérieur du véhicule, peint aux couleurs de l'agence, pour rejoindre le port, où quatre bateaux - peints eux-aussi aux couleurs jaunes et bleues caractéristiques - sont parqués. Nous embarquons tous dans ce catamaran motorisé, apparemment le tout dernier et le plus moderne de la gamme. Nous nous asseyons dans la grande cabine centrale, le bateau démarre, et nous sommes briefés pendant le trajet. L'eau est grise claire, puis bleue clair et bleue acier vers le large. Nous avançons doucement, puis l'engin accélère, pour rejoindre une vitesse d'environ 35 noeuds. Pendant que nous nous éloignons de la côte, une légère houle prend forme. Le bateau retombe parfois d'un bon mètre et demi, loin de ravir Audrey, qui balise un peu. Néanmoins, rien de très méchant. Fred a d'ailleurs une théorie : il pense qu'elle pourrait avoir le mal de mer à terre si elle y pensait très fort et qu'il lui décrivait les effets et le splash de la coque qui retombe sur l'eau. Elle, ne rigole pas. La jeune fille devant nous nous abreuve d'informations sur les Sperm Whales, leur mode de vie, leurs caractéristiques, comme ces 2,5 tonnes d'huile qu'ils ont dans leur front, et qui expliquent qu'ils soient si recherchés (cette huile est l'une des plus pures qui existe, et sert de lubrifiant dans l'industrie automobile, cosmétique, etc...), et sur la raison d'en voir autant à Kaikoura. Un grand canyon sous-marin, issu de mouvements tectoniques (la Nouvelle-Zélande est en plein sur une faille, pile entre deux plaques tout le long des deux îles), se trouve à seulement 10 miles de la côte, ouvrant d'un coup une paroi descendant à 1600m de profondeur. Whaou. Un film animé montre tout cela, permettant de bien se représenter le relief et la topographie une fois l'eau enlevée par images de synthèse. Le bateau ré-incrusté paraît ridicule face à cette immensité.


Nous faisons après une demi-heure un premier arrêt, et un membre de l'équipage sort un engin bizarre, qui semble fabriqué par leur soin, permettant d'écouter les vibrations émises par les cétacés et leur provenance. Ecouteurs d'Iphone à l'oreille (et non un casque sophistiqué comme nous aurions pu le penser), perche dans l'eau, l'homme la retire et annonce qu'il n'entend rien dans ce coin. Nous repartons donc, et naviguons, toujours en devant se rassoir à l'intérieur, pendant dix minutes. Après un nouvel essai, il y a cette fois-ci plusieurs échos, mais qui semblent assez éloignés. C'est bon signe. L'esprit Cousteau nous envahit. Nous refaisons un tour, mais pouvons cette fois rester à l'extérieur, sur la proue ou sur les côtés, et nous éloignons encore un peu plus des terres. Tout le monde observe la surface avec attention, pour tenter d'apercevoir un geyser et mettre le cap dans sa direction. Les cachalots ne restent en général que 10 à 15 minutes à la surface, pour évacuer l'eau, avant de replonger à la recherche de calamars. En parlant de ces derniers, on nous raconte qu'il y a deux ans, des pêcheurs ont retrouvé un calamar géant d'une dizaine de mètres de longueur. Ils ont mis une heure à le mettre sur le bateau, avant de le ramener et en faire don à un centre océanographique. Les calamars géants vivent en effet dans les grandes profondeurs, au delà de 1000 m. Et là, en dessous de nous, à 12 miles du rivage, le fond est à 1200m. Impressionnant, en imaginant le "vide" qu'il y a sous nos pieds, et la masse d'eau et de vie animale que cela représente. On aimerait avoir un sous-marin et descendre pour aller voir, même si cela n'a rien de rassurant. L'écho-localisation permet maintenant d'être sûr qu'il y a un cachalot pas très loin, sans savoir néanmoins s'il va bientôt remonter à la surface. Nous regardons tous attentivement, et le capitaine met le cap vers l'endroit le plus probable où il se trouve. Puis, au loin, ceux à l'avant, comme Fred, voient une trombe d'eau monter en l'air, puis disparaître avec le vent. C'est bon, il est là-bas. Une deuxième, puis une troisième jaillissent. Audrey arrive. Nous sommes de plus en plus près, jusqu'à n'être plus qu'à une dizaine de mètres. Tout le monde est alors regroupé à tribord. Les appareils photo, plus ou moins gros, crépitent. Ca mitraille à tout va. L'animal ne paraît pas énorme, mais nous n'en voyons qu'une partie. Il mesure environ 15m, soit autant que le bateau. Un membre de l'équipage annonce alors après quelques longues minutes que la bête va repartir vers les profondeurs, et donc que sa queue va émerger, comme dans les meilleurs reportages animaliers. Chacun se prépare donc, et enregistre le souvenir que tout le monde est venu avoir. Superbe. Moment rare, et exceptionnel que de voir la grande queue apparaître et partir à la verticale, en imaginant ce bloc de chair dans la continuité se diriger vers les profondeurs. Chacun à bord est ravi, même si une fille à côté de nous n'a pas réussi à prendre la photo qui va bien (nous lui enverrons la notre). Audrey va bien mieux, et ne pense plus au potentiel mal de mer. Cap sur la côte, nous repartons et arrivons une vingtaine de minutes plus tard, après avoir passé deux heures sur le bateau. Le même bus que tout-à-l'heure nous attend, et nous ramène au centre, où chacun repart de son côté.

 

Il est 13h30 quand nous montons dans le camping-car, et partons pour le nord, via la même route qu'hier, afin de rejoindre Picton, à 160km, pour prendre le ferry idéalement ce soir. Le temps n'est pas terrible, mais au moins, il ne pleut pas. Nous longeons le bord de mer, retrouvons des montagnes, et arrivons sur la route des vins. Nous sommes en effet dans la grande région viticole de NZ. D'ailleurs ici, des moutons broutent dans les vignes. Marrant. Nous arrivons à Blenheim à 15h10, et bifurquons pour aller au Domaine Georges Michel, du nom d'un français s'étant installé dans le coin, et proposant semble-t-il à côté de ses vignes des plateaux de fromages délicieux. Clairement, il faut y aller. Mais malheureusement, l'endroit est fermé en basse saison. Nous mangeons donc, tard dans l'après-midi, une salade en bord de route, mais face aux vignes. Nous repartons ensuite pour Picton, à une dizaine de kilomètres seulement, afin d'attraper un ferry pour rejoindre l'île du Nord. Une demi-heure après, nous sommes à l'enregistrement, et avons un ticket pour prendre celui de 18h30, qui va mettre 3h pour arriver à Wellington. Nous attendons, garé dans notre ligne, que l'heure tourne, puis embarquons, via une procédure extrèmement simple et efficace. A tour de rôle, chaque file l'une après l'autre, les voitures et camping-car rentrent dans la soute. Il fait nuit, et, une fois dans les grands salons du bateau, ne voyons rien du décor et des paysages, pourtant très jolis, ressemblant à Milford Sound, que nous avions aperçus sur les photos. Mais au moins, nous avons gagné du temps, et pourrons avoir 13 jours complets sur l'île du Nord. On s'est bien organisé, et avons pas mal carburé ces derniers jours. Ca a valu le coup.


A Wellington, nous décidons de ne pas aller au seul endroit disponible pour les camping-car, à cause des 50$ qu'il faut débourser. Il est tard, environ 23h, et trouvons après avoir tourné et s'être un peu perdus un quartier calme et faiblement éclairé, juste sous le mont Victoria. Voyant qu'il y a peu de passage, les conditions générales nous semblent bonnes pour passer la nuit. Nous prendrons la "bonne" décision, puisque tout se passera bien. Une nouvelle aventure néo-zélandaise commence.

 

 

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mer.

15

mai

2013

J27 - Still cruising in NZ

Journée de transition. Passage de la côte Ouest à la côte Est, par le nord. Matinée à dire au revoir à Frank et Elodie, qui nous donnent RV dans 6 mois à Paris, passage à la bibliothèque de Nelson, courses, déjeuner dans un fast-food, et départ vers 15h30. Temps magnifique. Direction Kaikoura, que nous espèrons rejoindre ce soir, ou demain. L'idée est d'y retourner avant de prendre le ferry pour aller dans l'île du Nord, et tenter de voir (enfin, dernière chance) une baleine ou un cachalot, après notre premier essai infructeux lors de notre arrivée en NZ. Le ticket est réservé pour après-demain matin. La ville est à 250km.


Nous retrouvons ainsi, après une heure de route, la Marlborough Region et ses vignobles, que nous traversons sans nous arrêter. Finalement, une fois sur la route, nous nous apercevons que nous pouvons pousser jusqu'à Kaikoura, même si nous arriverons à la tombée de la nuit. Mais au moins, cela nous fera gagner une journée, car avec un peu de chance, nous pourrons avancer l'excursion et la faire demain matin. Nous arrivons du coup à 18h30, après avoir en première partie traversé une région vallonée, puis avoir rejoint ensuite la mer, même si nous ne voyons pas grand chose, et la devinons plus qu'autre chose sur notre gauche, à cause de la pénombre (il fait nuit tôt, vers 17h30) . Un peu fatigués d'avoir passé plusieurs heures au volant, nous nous arrêtons sur le même parking qu'il y a un (petit) mois, juste à côté de l'agence Whale Watch, face à l'océan, cette fois-ci beaucoup plus calme. Nous passons une soirée tranquille et calme, bien qu'excités par ce qui nous attend demain, si nous avons de la chance...

 

 

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sam.

11

mai

2013

J23 à 26 - Abel Tasman Great Walk

Allez, c'est parti pour 4 jours de trek dans le parc national d'Abel Tasman, à parcourir l'une des 9 "Great Walks" célèbres de NZ. Cette randonnée, c'est 52km à pieds, dont 24 le premier jour (car nous sautons une étape, la première hutte étant fermée, et n'ayant pas de tente pour camper), 10 kilos chacun sur le dos, 6h30 de marche le premier jour (normalement 8h, mais nous sommes finalement allés un peu plus vite que ce qui était indiqué sur les panneaux), puis entre 3h30 et 4h les jours d'après, sans compter les arrêts déjeuner ou les pauses, d'en général 20 minutes, que nous faisons. Tout ça à longer une côte du sud vers le nord, partagée entre forêts et plages, une mer aux couleurs vert émeraude ou turquoises, des otaries sur les rochers ou à un mètre du bord à nous suivre pendant que nous marchons sur le sable, dont les couleurs vont elles-aussi du blanc crème à l'orange foncé. Et sous un temps parfait, et un ciel constamment bleu. Le plus qui change tout.


Le premier jour, après avoir laissé le camping-car dans le terrain sécurisé du camping où nous avons dormi, le premier constat, c'est que marcher avec un sac comme le notre, c'est lourd. Et ça, nous nous le sommes dit après 30 minutes. Le second, c'est que les batons, ça aide. En fait, cela permet de reporter dans les bras 20 à 30% du travail des jambes. Pas négligeable du tout, en montée comme en descente, et sans parler du meilleur équilibre/stabilité que vous avez. Toujours le premier jour, lors de notre première pause, vers 10h30, soit deux heures après avoir commencé, nous nous sentons TRES légers en enlevant nos sacs. Tellement légers que nous avons l'impression que nous allons nous envoler après chaque pas. D'ailleurs, Audrey a du mal à marcher normalement, car le corps s'est habitué au déplacement du centre de gravité, et a perdu son équilibre naturel. C'est fou comme le corps s'adapte. Le midi, après presque deux autres heures de marche, nous nous arrêtons au bord d'une piscine naturelle. Un vrai décor de Tahiti douche (vous vous souvenez, la publicité), sans la cascade. Superbe. Question bouffe, nous ne savons pas si nous avons pris assez, ou trop pris, et nous posons quelques questions quand nous voyons l'un de nos deux paquets de chips descendre à vive allure. On cherche un peu nos repères. Une chose est sûre : ce qui est mangé n'est plus à porter. Il nous reste alors quand même un peu de chemin jusqu'à Bark Bay, où nous dormons le premier soir. Mais pour une première journée, qui sera la plus longue et où les sacs seront les plus lourds, nous avons bonne allure, et nous en sortons pas mal. Après avoir arpenté le chemin de terre ou de pierre s'enfonçant dans la forêt humide, remplie de palmiers, d'énormes fougères et de petits ruisseaux, nous traversons un long pont suspendu (47m), très étroit, qui bouge pas mal sur notre passage. Pour une fois, celui-là ne fut pas rassurant du tout, contrairement à tous ceux, au Népal comme en NZ, que nous avons pu traverser jusqu'alors. Dans l'après-midi, après 1h de marche, c'est la brique de jus de fruit prévue pour le petit-déjeuner qui pète dans le sac de Fred. Nous nous en rendons compte au moment de la pause, en sentant l'odeur d'ananas un peu partout, et en découvrant que le fond du sac est complètement trempé. Mince. Mais finalement pas si grave. Après tout, ce n'est presque que de l'eau et du sucre. Mieux vaut cela que le bocal de vinaigrette préparée hier soir, qui aurait rendu le sac extrèmement gras. 1h30 en avance sur l'horaire prévu, nous arrivons au lodge, situé en bord de mer, sur une plage découverte par la marée basse. A l'intérieur, 2 dortoirs avec 14 matelas (7 en haut, et 7 en bas). La nuit tombe, et les frontales de la dizaine de trekeurs s'allument. Pas d'électricité ici, ni les autres jours d'ailleurs. Il ne fait pas très froid, mais le poêle au milieu de la pièce est allumé, et chacun met une buche de temps en temps pour l'entretenir. Nous sommes dans le seul bâtiment à des kilomètres à la ronde. Nous rencontrons un couple de français trentenaires, Franck et Elodie, avec qui nous passons la soirée. Le contact passe tout de suite. L'ambiance des treks rapproche aussi. En discutant, nous nous rendons compte que le monde est tout petit. Lui a en effet remplacé au boulot une personne qui était ces derniers mois en voyage autour du monde pendant 6 mois, et qui n'est autre qu'un ami proche de Fred. Incroyable. D'autant que cet ami, Arnaud, avait envoyé un mail à chacun pour nous mettre en contact la semaine dernière, sachant que Franck et Elodie était en NZ en même temps que nous. Nos programmes respectifs dans l'île du Sud étant très différents, il y avait une chance sur mille pour que nous réussissions à nous voir si nous le souhaitions, et encore moins pour que nous fassions le même trek exactement aux même dates ! Bref, en découvrant tout cela, chacun autour de son dîner - comme vous l'imaginez, gastronomique, fait de plats liophilisés ou de salade composée - nous hallucinons et repartons de plus belle. Le reste du parcours, et les 2 prochaines soirées dans les huttes, vont être sympas. Sinon, ici, vous pensez qu'il est 23h quand il n'est en fait que 19h30. C'est donc dodo à 20h30, après être allés marcher sur le sable pour observer le ciel étoilé, où la Voie Lactée s'étire du zéphir à l'horizon. Un joli ciel, qui nous a surtout surpris par l'étendue de la voute céleste plus que par le nombre d'étoiles, pourtant incalculable. L'avantage de ne pas avoir de montagnes autour de nous.


Les deux autres jours sont de la même teneur, et les photos vaudront mieux qu'un long discours. Mêmes si de grosses ampoules au niveau du talon se font bien sentir. Et paradoxallement, le deuxième jour nous parait un peu plus long que le premier, même si nous marchons presque moitié moins.

 

Le dernier jour, nous n'avons qu'à revenir sur nos pas de la veille, et faire le trajet en sens inverse, afin de regagner l'endroit où le water-taxi nous avait déposé. Nous prenons notre temps, et marchons tous les 4, avec Frank et Elodie. Leur rythme est bon. Ils ne débutent pas. Lui a fait le GR20 (entre autres), et ils font au moins une grande randonnée par an. Nous nous arrêtons déjeuner au soleil sur une plage déserte, maginifique, jouxtant une autre plus grande, entourée de rochers et de verdure. Par contre, nous nous faisons dévorer par les "sandflies", ces toutes petites mouches qui ne peuvent pas voler plus de 20 secondes. Seules les femelles piquent. Nous en écrasons plusieurs en nous grattant, lorsque nous les sentons nous piquer. Mais ce n'est que demain que nous serons pris de démangeaisons digne d'une varicelle. Et encore, nous ne sommes plus l'été, et il y en a du coup un peu moins. Nous prenons tellement notre temps que nous devons finalement nous dépêcher pour la dernière heure de marche, comprenant une belle montée (la dernière) que nous n'effectuons qu'en 17 minutes. Un bel effort, quelques gouttes de sueur, et la satisfaction en arrivant sur la plage, après 12 autres minutes de marche, d'avoir bouclé ce superbe trek. Le water-taxi arrive avec quelques minutes de retard, et nous fait visiter certains endroits de la côte sur le chemin du retour, plutôt que de filer tout droit et se contenter de faire le trajet. C'est ainsi que, en compagnie d'autres randonneurs, il nous emmène à un endroit pour observer des raies (en fait pas très loin de la deuxième hutte dans laquelle nous avons dormi), tout près du bord, avec seulement un mètre de profondeur, puis nous explique que des orques viennent là l'été. Il nous fait faire le tour d'une île pour nous montrer les colonies d'otaries, puis quelques pingouins un peu plus aux larges des côtes, et enfin, en prenant d'autres clients, fait un détour pour retrouver quelques raies, que l'on aperçoit s'éloigner dans l'eau cristalline et transparente à notre approche, pourtant moteur au ralenti.... très sympa de sa part. Après 1h30 sur l'eau (le temps de parcourir la quarantaine de kilomètres), de retour à notre point de départ initial, nous apercevons un tracteur à moitié dans l'eau, sur un banc de sable. Drôle de vision. La marée étant basse, il attend en fait le bateau pour nous tracter jusqu'au rivage, et même le sortir de l'eau, avec nous encore dedans. Pas banal d'être dans un bateau, tirés par un tracteur, sur le bitume, gilets de sauvetage sur le dos, à voir passer quelques voitures dans l'autre sens. Puis nous récupérons nos sacs, posés à l'avant, discutons et blaguons un peu avec notre pilote, et retournons au camping pour retrouver notre véhicule. Il n'est que 16h30. Sur la plage, des gens se promènent à cheval.


Avec Frank et Elodie, nous décidons de rentrer vers Richmond, à 45km, pour se poser ensemble dans un camping et passer la soirée. Ce bout de route est commun, et cela avance tout le monde pour demain. Une fois arrivés, la douche est bienvenue, longue, chaude, necessaire. Un bonheur. Tout comme la machine que nous faisons pour laver nos affaires. Puis nos deux amis viennent prendre l'apéritif "chez nous". L'occasion de leur faire goûter notre trouvaille, les cocktails prêts à l'emploi à la vodka, et de leur montrer quelques vidéos de nos aventures. Moment convivial et chaleureux, qui est suivi d'un dîner informel, à base de fettucini carbonara. La soirée se termine vers 2h du matin. Un trek sympa, et une vraie rencontre.

 

 

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jeu.

09

mai

2013

J21 & 22 - West Coast

Comme d'hab, réveil vers 8h, sur le parking presque désert situé entre l'eau et la forêt. Autour, quelques monts verts, aperçus rapidement et difficilement hier soir dans la pénombre. Il fait clair, et pas très froid. Avant de partir, nous décidons d'aller marcher un peu via le chemin d'à côté qui s'enfonce dans la forêt, par une boucle d'une petite heure. Nous prenons donc le sentier, entouré de palmiers et de plantes semblables à celles d'hier, touffues, denses, presque impénétrables. Sur notre gauche, après cinq minutes, nous longeons le lit d'une rivière calme dans laquelle se jette toute cette végétation. C'est très joli. Le chemin continue de s'enfoncer, et après dix minutes, nous entendons un bruit sourd, suivi de quelques autres, qui nous signalent qu'un animal n'est pas très loin. Au son que cela fait, nous avons l'impression que la bête est assez grosse. On dirait qu'elle piétinne des herbes. Audrey avait senti une minute avant une odeur animale. Nous ne la voyons pas, mais sommes moyennement rassurés, et décidons du coup de faire marche arrière, afin de ne prendre aucun risque. On ne serait pas étonnés que ce soit une sorte de sanglier. C'est donc un peu déçus et pas très sûrs de nous que nous regagnons notre véhicule. Sans raison de rester dans le coin, nous mettons le moteur en marche et décollons. Il est 9h30.


La route remontant vers le nord longe la plage. L'océan lèche le bitume. La forêt est toujours présente, sur le côté droit. Après une petite demi-heure, nous nous arrêtons quelques instants sur le bord de la route, pour marcher sur la plage et observer les vagues, pas très grosses, mais jolies, comme le décor en général. Quelques rocailles dépassent de l'eau par endroits, ou forment une digue ciselée et imprécise depuis le rivage. Des vagues se cassent dessus par moments. L'endroit est désert, et sauvage. Nous reprenons le volant, et continuons à remonter la SH6. Nous arrivons à Greymouth, une ville pas bien grande pour nos répères européens. Jusqu'à Westport, à une heure et demi de route d'ici, nous passons à côté de nombreuses plages de surf, immédiatement reconnaissables sur le chemin quand la végétation laisse apparaître des baies d'une trentaine de mètres où arrivent des groupes de vagues régulières, entre les rochers ou sur le sable beige, parfois brun. Nous bifurquons à un moment pour aller à Tauranga Bay, voir une plage longue de 9 miles, où a lieu tous les ans une compétition de surf, puis marchons jusqu'à Cape Foulwind, où vivent des colonies d'otaries et de phoques (entre 20 et 200 suivant la période de l'année). Il est 10h45 quand nous apercevons la vingtaine de phoques, juste en contrebas du chemin qui suit la côte sur quelques kilomètres. Nous les entendons émettre ces sons rauques et étranges auxquels nous ne sommes toujours pas habitués. Quelques autres touristes sont là, émerveillés comme nous. De nouveau, nous trouvons fou d'être aussi proche de la nature et de la vie animale, et de voir ces animaux en liberté dans leur milieu naturel. Privilège d'un pays peu urbanisé, ou peu peuplé. Le temps s'éclaircit. Nous en profitons pour continuer de marcher une quinzaine de minutes sur cette côte, et voir le phare, plus loin, là-bas. Il est 12h10 quand nous repartons. Nous ne sommes alors qu'à 10 minutes de Westport. La température extérieure est de 14°C. La ville ne nous inspirant pas pour nous poser et déjeuner, nous préférons la laisser derrière nous et continuer à avancer, vers la grande ville de Nelson, qui signera notre arrivée aux portes du parc national d'Abel Tasman, dans lequel nous irons nous perdre les 4 prochains jours, le long de la Great Walk spécialement conçue pour le traverser du sud au nord. Tout cela est encore à 228km d'ici.


Après être passés par le Victoria Conservation Park, que nous ne voyons que derrière le pare-brise, nous quittons la mer, et laissons la côte derrière nous, pour nous enfoncer dans les terres du centre de l'île. La highway change effectivement un peu de trajectoire, et s'éloigne de la côte, laissée dans son état sauvage. Nous passons les 2000km au compteur depuis que nous avons pris le camping-car. Nous croisons quelques auto-stoppeurs, que nous regrettons de ne pouvoir aider, n'ayant pas de places assises à l'avant. Nous allons serpenter dans les hauteurs pour le reste de la journée. Vers 13h, nous nous arrêtons, entourés par ces monts couverts d'arbres, sur un parking naturel pour déjeuner, et allons marcher le long de la "Old Ghost road" qui débute juste à côté. C'est en fait un chemin de terre humide s'enfonçant dans la nature, sans grand interêt. Peut-être cela serait-il différent en vélo.

 

Nous arrivons à Nelson à 16h50. Le temps est parfait. Nous retrouvons la mer, mais pas seulement. Nelson est en effet une ville de 40 000 habitants, autant dire quelque chose de gros en NZ. Nous avons donc droit à de la circulation, quelques klaxons, et toutes les joies des zones urbaines. Ayant bien roulé et avec une journée d'avance (nous ne commençons qu'après-demain notre trek), nous passons à la bibliothèque, pour nous connecter, vérifier nos mails et nos résas pour la Polynésie, faire deux ou trois autres choses, et y restons jusqu'à 18h45. Coup de chance, la connexion est rapide. Puis nous cherchons un camping, que nous avons d'ailleurs bien du mal à trouver, paumé entre toutes ces rues qui se ressemblent et se perdant à gauche comme à droite.

Le lendemain, le temps est toujours aussi beau. Nous passons la matinée à la bibliothèque. Nous devons être ce soir au camping à l'entrée du parc national, pour pouvoir se mettre à marcher dès demain matin, car une grosse journée nous attend, puisque nous sautons un arrêt, et devrons donc parcourir les 24km pour rejoindre la première hutte ouverte, dans laquelle nous avons réservé un matelas. Mais avant, nous devons faire quelques courses, à emporter avec nous dans nos sacs pour les 3 petit-déjeuners, 4 déjeuners et 3 dîners à venir. Notre priorité cet après-midi est donc de trouver un supermarché. Coup de chance, il est situé en face de la bibliothèque où nous nous trouvons. C'est donc courses, et passage ensuite au DOC Visitor's Center, pour poser les dernières questions sur le parcours des prochains jours, et se renseigner sur les horaires de marée. En effet, par deux fois, nous allons devoir traverser une plage qui n'est accessible qu'à marée basse. Et manque de pot, les horaires ne collent pas du tout avec les heures de marche que nous avons à faire. Nous allons donc devoir prendre un "aqua-taxi" pour rejoindre un autre point du trek, et tirer un trait sur quelques kilomètres de marche. Les aqua-taxis ne vous déposent pas où vous voulez, mais à des endroits précis du chemin. Tant pis, nous ne pouvons de toutes façons pas faire autrement. Nous réservons donc notre billet pour après-demain matin, où nous attendrons sur une plage le petit bateau, à 10h40. Nous réservons aussi le trajet qui nous ramènera de la pointe nord, dernière étape, à notre point de départ. Abel Tasman Walk n'est pas une boucle, et on ne va pas se refaire 3 jours de marche pour revenir. Chose faite, nous sommes bons pour reprendre la voiture et rejoindre l'entrée du parc national, à 70km. Avant de partir, nous apercevons les cartes postales en vente, montrant les plages et les paysages que nous allons voir de nos propres yeux dans peu de temps. Nous roulons au crépuscule, et il est 18h45 quand nous arrivons. Dans ce camping privé, personne ne nous attend. La maison faisant office de bureau est fermée, mais nous joignons quelqu'un par le téléphone extérieur à disposition, qui nous indique où nous mettre. Nous paierons demain matin. Nous apprenons aussi qu'il est possible de laisser le camping-car dans un enclos sécurisé pour 6$ par nuit. En y réfléchissant, c'est ce que nous ferons, afin d'être sûrs de ne pas être cambriolés, et de pouvoir aussi laisser le PC à l'intérieur, évitant du coup de devoir le porter dans le sac. Nous trouvons notre powered site, et commençons la dernière partie de la journée, à tout sortir, choisir et organiser nos affaires et nos sacs, faire cuire oeufs, pâtes et riz, et préparer toute la nourriture que nous prendrons également. Enfin, nous rangeons tout ce qui reste de visible pour laisser demain un camping-car quasi vide en apparence. Après quelques heures, tout est prêt. Grosso-modo, Audrey portera les fringues et le sucré, et Fred le salé. Nous ré-équilibrerons les sacs en route dans 3 jours. Chacun aura en gros 10 kilos sur le dos. Audrey appréhende, Fred est excité pour cette première commune. Un trek en quasi autonomie (nous n'emportons pas de tente, juste nos frontales et sacs de couchage) de 4 jours. Allez, extinction des feux pour être en forme, après un petit coup d'oeil sur le superbe ciel étoilé sans lune, et sans lumière à plusieurs kilomètres.

 

 

 

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mer.

08

mai

2013

J20 - Another classic day

Allez, on fait rapide, car nous avons très peu de temps, et sommes pour tout vous dire - au moment où ces lignes sont écrites - la veille de notre départ pour la marche d'Abel Tasman. Autant dire que nous avons pas mal de choses à préparer, et envie de faire autre chose que de rédiger dans le détail cette journée, qui est en fait composée de 2 choses.


La première, par un arrêt à Ross, une ancienne ville de chercheurs d'or au 18ième, aujourd'hui de 300 habitants, et où nous avons fait une marche d'une heure dans la forêt, à nous promener sur un sentier passant par d'anciens trous, des entrées de mines creusées vers 1860 pour aller chercher de plus en plus profond (la zone a attiré beaucoup de monde, et toute une industrie s'est développée ici, notamment pour l'approvisionnement en eau rendue nécessaire pour l'extraction d'or), puis par quelques maisons construites par les mineurs d'autrefois perdues au milieu des mines, pour finir par le cimetière où tout ce petit monde est enterré (un bel endroit, en plein face à la mer, au loin). Une pépite de 2,7kg - dont une réplique se trouve dans le petit musée que nous visitons - a même été trouvée ici en 1907.  La seconde, bien plus tard, en fin d'après-midi, après avoir roulé tout le temps des heures et déjeuné au bord de l'océan, à quelques mètres de l'eau et de la plage de sable noir, à s'arrêter à Punakaiki, pour voir les "Pancakes Rocks", une structure rocheuse creusée par l'érosion, l'eau et le vent, formant des couches horizontales successives, bien visibles, comme si l'on avait empilé plusieurs couches de roches au fur et à mesure du temps. Vue superbe sur l'océan, soleil couchant de toute beauté, on peut dire que nous sommes arrivés à l'heure parfaite pour apprécier l'endroit. C'est fou ce que c'est sauvage par ici. Il faut dire qu'il n'y a que 30 000 habitants pour une côte de 600km.

 

La végétation a en revanche bien changé, puisque nous sommes entourés d'espèces particulières de palmiers, et de grandes plantes vertes de 2 mètres de diamètres dont les longues feuilles d'au moins 1,5m partent du sol pour pointer dans toutes les directions, formant ainsi une demi-sphère épineuse. Toutes sont serrées les unes contre les autres, pour former un tapis impénétrable, notamment près des falaises et de Pancakes Rocks. En fait, tout cela rappelle à Audrey Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Le décor ressemble en outre à la Great Ocean Road, en Australie du Sud. Nous sommes rentrés dans le Paparoa National Park, et cela se sent. Quelle différence avec le parc précédent et ses glaciers. Quoiqu'il en soit, et même si nous décrivons rapidement ce paysage dans ce texte, la route est superbe, partagée entre mer et nouvelle forêt de palmiers. Les quelques centaines de kilomètres plus au nord font toute la différence. Le soleil est couché quand nous quittons les falaises de Pancake Rocks (ayant attendu de voir les derniers rayons quitter l'horizon), et décidons de nous arrêter sur une aire de pique-nique quelques kilomètres plus loin, où seuls les camping-cars "self-contained" sont autorisés. Espérons seulement qu'il fasse aussi beau demain qu'aujourd'hui.

 

 

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mar.

07

mai

2013

J19 - Héli-Hike à Franz Josef

Allez, c'est parti pour une très belle journée, dans tous les sens du terme. Le temps, en regardant derrière le rideau orange, est parfait. Un beau ciel bleu, pas un nuage, pas de vent. Nous quittons le camping du DOC pour revenir vers la ville à côté du glacier, à une dizaine de kilomètres. Personne sur la route, nous sommes arrivés en 20 minutes. A 10h15, comme prévu, nous sommes garés devant l'agence et nous présentons au desk, pour s'enregistrer définitivement. Quelques autres personnes attendent déjà, ou arrivent, comme cette famille d'indiens aux 4 enfants. Pour être ici et faire le Heli-hike, ils doivent appartenir à la caste qui va bien, et/ou avoir  bien réussi, quand on repense au prix d'un visa pour aller en France, et à la pauvreté du pays. En les croisant, nous les saluons par un "namaskar" de circonstance. Ils nous sourient. Ce matin, nous avons enfilé notre pantalon de froid, et mis la couche de base la plus chaude que nous avons. Il ne devrait pas faire très froid, mais on ne sait jamais. Il suffit qu'il se mette à venter un peu, et hop, ce serait 5 degrés de perdu en trois minutes. Le camping-car garé en face, nous attendons que l'heure tourne, et avalons une banane. C'est que la marche, avec le vol aller et retour, va en tout durer 3 heures. Nous déjeunerons donc au retour, en début d'après-midi. Ca y est, l'heure arrive, et une hôtesse nous emmène à l'héliport juste à côté. Des ballets d'hélicoptères se font entendre. Nous sommes 5, plus la famille d'indiens, qui se fait rappeler à l'ordre pour son retard sur le chemin, comme quelques instants plus tard, après avoir été briefés et avoir enfilés les chaussettes, les chaussures et la veste prêtées à tous les clients par l'agence. Il va en effet falloir mettre des crampons là-haut. Il faut donc être sûr d'avoir les chaussures adéquates. Nous monterons à 700m d'altitude - donc pas très haut en fait -  en deux groupes. Un couple, une fille en tour du monde et nous deux d'un côté, et la famille d'indiens et les enfants de l'autre. Sur l'héliport, en voyant arriver notre hélico, nous demandons si nous pouvons être à l'avant. C'est oui. Cool, cela permet de bien filmer tout ce qui va suivre, du décollage à l'arrivée, en passant par l'approche du glacier, et son survol un peu plus en amont que là où nous marcherons, nous permettant du coup de voir d'en haut, et d'assez proche, les séracs bleus sur le côté. Superbe. C'est tellement rare de pouvoir voir cette partie du glacier, et d'être si proche. Fred a un attachement spécial à ce genre de décor, depuis ces treks en altitude. Audrey découvre quelque chose qu'elle ne connaissait pas. Le temps est toujours au top. Nous sommes déposés sur la glace, où une instructrice nous attend, pour nous expliquer comment attacher les crampons. Puis notre guide, armé de son piolet dont il se servira pour tailler des marches et des escaliers dans la glace à certains endroits, nous briefe sur les consignes à suivre et la manière de marcher sur la glace. Cela rappelle quelques souvenirs à Fred, et raffraichit ses connaissances. Audrey adore être là. Son sourire va rester scotché à ses lèvres tout du long. Nous sommes en bas de deux grandes coulées de glace, séparées un peu plus haut par une formation rocheuse concave que la glace contourne. Vous pouvez d'ailleurs l'apercevoir sur la vidéo ci-dessous depuis l'hélico. Nous sommes à un endroit où la glace est stable, où il n'y a pas beaucoup de crevasses (visibles ou invisibles, mais il faut toujours être prudent), et où il n'y a pas de séracs ni de risques d'éboulement. D'ailleurs, nous ne sommes pas encordés. Il ne faut pas oublier que c'est quelque chose d'accessible à tout le monde, de masse, pas une excursion spécialisée ou engagée. Ce n'est pas très grave de toutes façons, nous ne sommes pas là pour pousser nos limites. Derrière nous, en regardant le glacier, nous avons de la neige et de la glace, que nous voyons tomber d'un coup, pour rejoindre en fait l'endroit que nous apercevions hier matin, un peu plus bas. De chaque côté, les parois de la montagne, parfois couvertes de végétation. Au loin, la mer. Etrange vision, faite de choses si différentes, entremélées. Nous sommes effectivement dans l'un des rares endroits au monde où les glaciers tutoient l'océan. En tous cas, nous sommes partis pour deux heures de marche. Et ne serons que 5 avec notre guide. Tant mieux, cela va nous permettre de prendre un chemin différent des autres groupes, notamment de ceux avec des enfants. De toutes façons, il n'y pas de chemin pré-tracé. La glace et la topologie change tous les jours, en fonction de la météo, et de l'avancée du glacier. Notre guide, Richard, nous explique comment le glacier bouge, les risques, et nous donne des informations sur l'endroit. Sur notre droite se trouve au loin une grande cascade, dont le débit est important. Il coule en effet de l'eau par endroits sous nos pieds. Nous l'apercevons d'ailleurs par moments, sous forme de petits ruisseaux, à moitié gelés. Progresser avec les crampons n'est pas très difficile, car les pieds accrochent bien, et à aucun moment, l'un d'entre nous ne glissera. Nous évitons parfois une petite crevasse, de seulement quelques mètres, ou un trou, pas très profond lui non plus. Mais il faut toujours être méfiant ici, car la neige en dessous peut ne pas être solide, et traverser les 70 mètres de glace sur lesquels nous marchons. Nous progressons jusqu'à atteindre  une cave de glace, toute bleue. Un trou dans lequel nous passons chacun notre tour. Ce n'est qu'un aperçu, car il doit y avoir là-haut de magnifiques structures, que nous ne verrons malheureusement pas. Beautés inaccessibles de la nature, interdites à l'homme. Mais c'est quand même fou de voir la couleur que peut prendre la glace, agée de 50 ans (donc pas très veille) suite à la compression, la densité des couches, et le climat. Audrey prend toujours beaucoup de plaisir à découvrir tout cela, et regrette quand nous commençons à prendre le chemin de la redescente. C'est vrai que nous aurions bien aimé tous les deux continuer. Etre ici à évidemment quelque chose d'inhabituel, et de fantastique. Quelques nuages arrivent, et couvrent la partie gauche du glacier, mais rien de méchant. Quelle chance d'avoir eu cette lumière et ce ciel bleu. Sur le chemin, nous entendons un grand bruit, comme celui d'hier matin. Un sérac, ou bout de glace acéré, vient de se détacher, là-haut, dans un boucan infernal. Nous observons tous les morceaux de glace dévaler la pente. Un phénomène naturel qui rappelle les dangers des expéditions d'altitude de haute montagne. Arrivés à l'endroit où nous avons été déposés tout-à-l'heure, nous attendons l'hélico, contacté par radio quelques minutes avant. Un, puis un second, passe prendre les personnes devant nous. Sympa de pouvoir les observer arriver, puis repartir dans ce décor, avec le bruit des rotors, les rafales de vents qui vous frappent quand ils se posent à dix mètres, puis de les voir s'enfuir gracieusement au loin. Voilà ensuite notre tour qui arrive. Par chance, Fred peut monter à côté du pilote, et filme donc l'ensemble de vol retour (cf montage vidéo ci-dessous). De là haut, nous pouvons tous voir la vallée en dessous, formant une sorte de delta, et la mer, étendue, brillante à cause du soleil, séparée par quelques champs et prairies vertes. Comme toujours, voir les choses de haut est formidable. A peine 4 minutes plus tard, nous nous posons près de l'agence. Nous rendons les affaires, récupérons nos chaussures, puis partons nous installer dans un café à côté pour déjeuner, en terrasse. Il est 14h15.

 

Entre nos nachos et nos calamars rings, nous discutons de ce moment génial. A refaire, clairement. L'avenir nous dira où, et quand. En attendant, nous avons un peu de route à faire, pour rejoindre la pointe Nord de l'île, d'ici quelques jours. Mais il est déjà 16h quand nous sortons du DOC Center, où nous devions scanner un document pour un hôtel de Polynésie. Cela nous laisse donc peu de temps pour avancer, et la journée étant ce qu'elle est, c'est-à-dire excellente, nous n'avons pas envie de nous presser. Nous décidons donc de rester là cette nuit, et de faire plus de route demain. Nous retournons donc au Rainforest Campground, reprenons un powered site, et passons la fin d'après-midi à profiter du temps, de la salle de bain du camping (il y a même un spa, une cheminée géante au bar etc...), à regarder les photos et les vidéos de ce matin sur l'ordinateur, et à prendre l'apéritif en cuisinant un peu. Bref, soirée relax, la tête encore un peu là-haut...

 

 

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lun.

06

mai

2013

J18 - Franz Josef Glacier

Il fait à peu près beau aujourd'hui quand nous partons à 9h40. Nous allons tout de suite booker le heli-hike, c'est-à-dire une marche de quelques heures sur le glacier dans un endroit inaccessible à pieds, mais seulement par hélicoptère. Malheureusement, pas de vols ce matin à cause du vent. On ne sent pas grand chose ici, en ville, mais il paraît que ça souffle fort là-haut. En outre, le vol de 8h50 est complet, donc même si cela s'arrange un peu plus tard dans la matinée, le premier groupe sera repporté et nous n'aurons de toutes façons pas de place aujourd'hui. En tous cas avec cette compagnie, sur laquelle nous avons une réduction. On verra bien demain donc. Nous décidons du coup de nous approcher du Franz Josef Glacier, après avoir vu celui de Fox hier, via une marche, similaire à celle d'hier. Nous prenons la voiture pour faire les trois kilomètres nous séparant du parking de la Franz Josef Glacier Valley Walk. Et là, le vent se fait sentir. D'abord un peu, puis, une fois sortis de la forêt et avoir atteint la vallée proprement dite (un grand espace de cailloux, globalement asséché, où passe la rivière pour se jeter dans la mer à quelques kilomètres), se met à sérieusement souffler. Un truc de fou, vraiment. Ca souffle tellement fort,  et de plus en plus au fur et à mesure que nous progressons et arrivons près de la phase terminale du glacier, que nous devons nous courber, sommes ralentis et avançons peu à peu, et mettons nos capuches pour ne pas avoir mal aux oreilles et se protéger la tête des tous petits cailloux qui volent parfois vers nous. Imaginez être à côté d'un hélicoptère, à deux ou trois mètres... c'est ça. Pire qu'un souvenir de Fred au Népal, à l'époque, avec ses amis (ils s'en souviendront). D'ailleurs, nous voyons certaines personnes rebrousser chemin à mi-parcours, notamment des gens avec des enfants. Nous apprendrons plus tard que des rafales à 120 km/h ont été enregistrées. C'est vrai que parfois, quelques rafales plus puissantes nous ont déstabilisés, et nous ont fait reculer d'un ou deux pieds. Mais le spectacle, une fois arrivé, vaut le coup. Là haut, en levant la tête, la glace est bleue. Des séracs pointent. En bas, sur la morraine, elle est recouverte de cailloux et de rochers. Derrière nous, la vue sur la vallée, légèrement en hauteur, est belle. La roche de certaines falaises est noire, à cause de l'humidité et de la pluie d'hier. Nous ne restons pas très longtemps. Cela ressemble en plus à hier. Nous refaisons donc le trajet en sens inverse. Presque arrivés à la voiture, nous entendons un gros bruit, telle une explosion. Nous nous retournons, et voyons au loin des pierres dévaler, tombées d'une falaise sur la droite du glacier. Un éboulement vient d'avoir lieu, sans savoir ce qui l'a provoqué. Les dangers de la montagne. Le bruit a été impressionnant, surtout d'aussi loin. C'est encore le matin, et, plutôt que de repartir, nous bifurquons pour aller marcher un petite demi-heure supplémentaire, afin d'aller voir un petit lac pas très loin, Peters Pool, du nom d'un petit garçon ayant campé à cet endroit dès 9 ans afin de comtempler les reflets de la montagne sur l'eau parfaitement plate du lac. C'était à la fin du 18ième. Mais ce n'est pas aujourd'hui que nous observerons ces reflets, car le vent fait trop bouger l'eau. La balade est néanmoins agréable, à marcher dans cette forêt dense et humide, aux feuilles exotiques et géantes. C'est simple, on adore. Allez, une fois rentrés dans le camping-car, on se change, car paradoxallement, nous avons trop chaud. Ici, sur le parking, il vente beaucoup moins, et le soleil d'automne, malgré tout, tape. Notre gros pantalon de froid et nos 2 couches jouent donc plus que leur rôle. Direction le DOC, pour décaler nos dates pour le trek d'Abel Tasman, que nous commencerons finalement samedi, le 11 mai. Il est 13h.


La journée étant libre, et ne pouvant prendre l'hélico pour monter un peu en altitude, nous décidons de retourner dans le camping de ce matin, où nous disposons d'une connexion Internet jusqu'à ce soir 18h. Nous commençons par déjeuner, puis chargeons quelques vidéos. Tiens, bonne nouvelle, nous avons reçu la confirmation de nos vols inter-îles en Polynésie. Sympa quand même ce genre de mail, c'est pas tous les jours qu'on reçoit ça. Le temps est superbe. Impossible du coup de rester enfermés. Allez hop, nous retournons à Fox, 23km de route sinueuse de montagne plus loin, pour aller booker l'hélico et la marche pour demain matin. Impossible de le faire d'ici (comme nous le pensions ce matin) en utilisant notre coupon de réduction. Et puis Audrey tient à aller voir un lac au milieu de la forêt là-bas, une belle marche apparemment. A 15h, une fois arrivés, nous apprenons que notre "voucher" ne fonctionne pas. Mince. Et dire qu'on est retourné chez un opérateur que nous n'avions pas trouvé très sympa hier, ni serviable, juste pour utiliser ce bon. Pas grave, nous ferons ça avec d'autres, car tout le monde propose en gros la même chose, à Fox comme à Franz Josef. Nous partons dans la foulée faire la marche de 2,6km autour du lac Matheson. Une belle marche, un peu lassante cela dit, dans la forêt, puis autour d'un lac (aux dimensions humaines, pas le genre de lacs que nous avons longés en voiture vers Queenstown) dans lequel se reflête assez bien le paysage. Au milieu des mousses et du lichen, nous croisons des champignons bleus ou rouges. Bizarre. Nous rentrons ensuite à Franz Josef, car cela nous avance d'une part pour le départ plus tard vers le nord de la côte Ouest, et nous avons préféré ce glacier à Fox en comparant les deux. C'est sur celui-ci que nous espèrons allez marcher demain matin. Direction une agence concurrente pour réserver l'excursion Heli-Hike. RV à 10h15 pour un départ à 11h. Ca va être sympa, si le temps, comme prévu, est parfait. Pour dormir, plutôt que de retourner au Rainforest camping et payer encore 35$, nous allons à celui du DOC, à 13km, où nous arrivons de nuit (nous sommes encore repassés néanmoins ce soir à celui de ce matin pour recharger le PC), unpowered, mais bien suffisant, et gratuit.

 

 

 

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dim.

05

mai

2013

J17 - Cascades en folie

Ce matin, la première chose que nous entendons, ce sont les voitures passer de temps en temps à côté du camping-car. Nous ne souhaitons pas traîner, car nous n'avons pas le droit d'être là. Le ciel est gris, et il pluviote légèrement. Nous prenons connaissance du décor qui nous entoure. Nous nous en étions aperçus hier soir, mais nous sommes entourés par une forêt particulièrement verte. Le versant de la montagne se perd, pas très loin, dans un nuage. Nous partons à 9h. Un quart d'heure plus tard, nous hésitons à nous arrêter pour voir les "blue pools", des bassins bleus turquoise, pas très profonds, dont le fond est visible tellement l'eau est claire. La photo que nous avons sur nos docs est terrible. Mais sans lumière, sans rayons, et avec la pluie, nous continuons finalement notre chemin. Nous faisons pourtant un stop au parking, et ouvrons la porte pour évaluer l'intensité de la pluie, mais trop d'eau tombe. Petit regret, car nous ne repasserons pas par cette route. Regrets qui durent, car pendant l'heure qui va suivre, nous ne verrons rien du paysage, masqué par les nuages et la brume. En revanche, la forêt est toute proche, et déborde quasiment sur la chaussée. En entrant un peu plus dans les montagnes, nous passons à côté de parois, comme celles des routes de montagnes alpines, mais couvertes de végétaux, où l'eau coule de partout, tout autour sur la roche. Parfois, ce sont des cascades qui giclent jusque sous les roues. La pluie continue d'hier et de cette nuit a aujourd'hui de superbes conséquences. L'eau tombée du ciel retourne vers la rivière. Nous longeons de vrais murs végétals, superbes. En fait, nous sommes au coeur d'une rainforest tempérée. La proximité de l'océan, à quelques dizaines de kilomètres seulement, et des montagnes créent des perturbations orageuses et une pluviométrie importante qui a favorisé sur le versant exposé l'apparition et le développement d'une forêt luxuriante, abritant même des espèces d'arbres existant aux temps des dinosaures. Nous comprenons mieux pourquoi, ces derniers jours comme lorsque nous nous arrêtons ce matin pour aller voir une cascade - et empruntons le chemin pour la rejoindre à travers la forêt - nous sommes si fascinés par cette végétation luxuriante, ces lichens épais, doux, couvrant tout l'espace disponible sur les troncs ou par terre. Nous sommes à Thunder Creek Falls, devant une grande cascade dont le débit aurait été plus faible sans la pluie, qui continue de tomber après une trop brève pause. La nature vit.


En reprenant la route, toujours sur cette longue bande de goudron sinueuse et pentue, au milieu de ce vert, le panorama ne se dégage malheureusement pas beaucoup. Des nuages bas jouent à cahe-cache avec les sommets, ou planent à mi-hauteur, donnant un côté un peu mystique à l'ensemble. Parfois, nous passons à côté d'une grande cascade sur notre gauche, que nous découvrons au dernier moment, en ayant juste le temps de faire "ouahhh". L'eau dégouline de partout. Les murs et les montagnes pleurent. Après 1h30 passés dans ce décor, nous traversons une prairie, au milieu de bandes de sable découvertes par la marée, puis arrivons rapidement, après 5 ou 10 minutes, au bord de la mer. La mer de Tasmanie. Quel changement. Le temps est toujours mauvais, mais au moins, il ne pleut plus. Nous arrivons à Haast, 300 habitants, et disposant d'un Visitor's Center DOC où nous nous arrêtons brièvement. Vers 11h45, nous faisons un stop au point de vue de Knight Point, offrant un joli panorama sur la Tasman Sea. L'endroit est l'un des plus photographiés du coin, et les vagues de l'Antarctique plaisent régulièrement aux otaries, et quelquefois (mais pas aujourd'hui) aux baleines. La pluie a repris. Sur la route, peu après, nous nous arrêtons dans une Salmon Farm, à 68km du Fox Glacier, et achetons un filet, que nous préparons pour déjeuner en sashimi. Nous avons garé la camping-car face à l'eau, quasiment sur la plage. La pluie s'intensifie. Nous repartons à 14h10. Nous arrivons alors au Westland Tai Poutini National Park, puis à Fox à 15h. Ce glacier est le seul avec celui de Franz Joseph (à 25km) à être situé dans une rainforest (en tous cas sa phase terminale, car il prend sa source sur les sommets enneigés). De plus, la moraine (le bas du glacier, souvent couvert de roche et de débris) n'est qu'à 300m d'altitude. Enfin, la mer est à une dizaine de kilomètres. Nous débutons notre visite de la région par une marche de 2,6km, nous amenant à moins de 100m de la glace. Nous sommes tout près du glacier, mais loin du bleu de la glace plus haut, et des séracs. C'est donc sympa, mais pas transcendant, sachant que nous avions vu de nombreux glaciers (mais de plus loin, c'est vrai) au Népal. En quittant le parking, une fois revenus à la voiture, des panneaux indiquent à quel niveau la glace se situait à différentes époques. C'est fou ce qu'il a fondu. Nous prenons ensuite la direction de la ville pour faire le tour des agences, et comparer les prix des tours en hélicoptère, ou des marches sur le glacier proposées, notamment celles où vous vous faites déposer en hélicoptère (une heli-hike). Nous comptons vivre au moins l'une de ces expériences, peut-être les deux. C'est cher, mais ça a l'air bien. Informations en tête, nous allons à Franz Josef, pour faire de même, sachant que des prestations identiques sont disponibles sur les deux glaciers, qui se ressemblent beaucoup. Après un tour des différents opérateurs, et avoir choisi d'attendre demain pour faire le point en fonction de la météo, nous allons prendre une place dans un camping de la ville, complètement entouré par la rainforest. Sympa. La fille à la réception est en plus très joviale, et marrante. Bon contact. Nous pouvons si nous le souhaitons aller au spa, participer à la soirée pizza, ou profiter de l'happy-hour. Nous préférons prendre la connexion internet, mettre le site à jour, et préparer le joli filet de boeuf dont la date de péremption arrive, en nous servant auparavant un ou deux verres de nos cocktails néo-zélandais.

 

 

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sam.

04

mai

2013

J16

Ce matin, on dort un peu. Réveil à 9h, et départ à 10h30. Quelques courses rapides, balade en ville (le temps est beau), et arrêt qui s'éternise dans une petite foodcourt pour se connecter gratuitement à Internet (après avoir essayé la library, qui ne dispose pas de wifi). Entre autres, nous devons confirmer des réservations pour la Polynésie, et prendre des nouvelles de certains. En ressortant, nous avons envie de rester là, de déjeuner en terrasse, et profiter de la ville, qui ressemble un peu à une station de sport d'hiver (mais sans neige à cette époque). Mais la route nous appelle, et devons avancer, pour se diriger vers le nord, via la côte, et rejoindre Franz Josef Glacier. Nous partons pour de bon à 14h30, après avoir refait le plein, vérifié les pneus, vidé nos eaux usées etc.... Nous choisissons de ne pas prendre l'autoroute, mais plutôt une nationale un peu plus longue mais plus sympa apparemment, d'après les conseils de deux français croisés hier soir au Camperpark. Nous repassons du coup devant la rivière du jetboat d'hier, suivons la route, sinueuse, qui monte à n'en plus finir. Peu de temps après, là haut, un lookout nous permet de profiter du paysage sur la ville et la vallée, et de nous arrêter pour déjeuner. Il est 15h. Nous repartons, continuons, passons par la ville de Wanaka, située au bord du lac du même nom, et retrouvons des paysages semblables à certains que nous avions croisés, comme ces monts jaunes et quasi-désertiques, faits de touffes d'herbe. Nous sommes à 140km de Haast, la ville où nous souhaiterions arriver ce soir. Mais le temps va en partie nous en empêcher. Le ciel se couvre, et devient menaçant. Nous suivons un premier lac, sur le côté, puis longeons un deuxième, pendant des kilomètres. La chaîne de montagnes vers laquelle nous allons, et dans laquelle se situent les deux glaciers Josef et Fox, est là en face. Les sommets sont voilés. Les lacs sont de taille habituelle pour le pays, comme ceux que nous avons déjà vus, mais leur grandeur continue de nous impressionner. La pluie commence à tomber. Nous sommes seuls sur la route. 17h45, nous rentrons dans le parc national, et nous arrêtons au bord de la route, dans un endroit un peu plus dégagé. Il pleut sévèrement, il reste encore pas mal de route, et il fait désormais nuit. Nous serons au milieu de rien cette nuit, entre une rivière et une montagne. Nous écrivons un article, dînons, lisons un peu, et nous endormons en entendant les grosses gouttes résonner sur le toit. Il pleuvra toute la nuit.

 

 

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ven.

03

mai

2013

J15 - Queenstown

Superbe journée à Queenstown aujourd'hui. Une journée à se poser, sans prendre la route. Il ne pleut pas, mais ne fait pas très beau non plus. Nous nous promenons dans la ville ce matin, à chercher un pantalon protège-pluie au cas où il pleuve pendant nos prochaines marches, allons flaner dans la boutique "Seigneur des Anneaux", retournons dans le magasin de sport d'hier, puis regardons les activités à faire cet après-midi. C'est sympa de prendre son temps (nous repartirons demain d'ici, et avons donc toute la journée). Fred ferait bien du deltaplane, mais manque de pot, il y a trop de vent, et d'après les deux ou trois agences que nous allons voir, le temps va s'éclaircir, mais pas suffisamment pour vraiment profiter d'être en hauteur accroché à une aile pour profiter de l'expérience et du paysage. Queenstown est présentée comme la ville où les choses les plus folles sont possibles, mais celle que nous souhaitons n'est pas dispo. Saut en parachute pas possible sinon pour les mêmes raisons, et le saut à l'élastique ne nous tente pas. Nous aimerions sinon faire du rafting, mais en discutant avec un français installé ici et tenant un magasin d'équipement, il n'a pas beaucoup plu ces derniers temps et les deux rivières principales ne sont pas très excitantes si elles ne sont pas agitées. Autant ne pas y aller donc, si c'est pour ne pas avoir la vraie expérience. Le mountain-biking ne tente pas Audrey plus que cela. Nous choisissons donc de faire du Jetboat, c'est-à-dire de monter sur un petit bateau qui va foncer pendant 30 minutes sur une portion réservée de la rivière, à frôler les parois et faire des 360°. Ca a l'air sympa, excitant, et c'est une des attractions principales de la ville. On ne va quand même pas ne rien faire ici ! Fred espère que ca foncera, et a peur que cela soit trop grand public. On verra. Nous partons donc avec le petit bus de la compagnie, après être allés manger un burger chez Fergburger, l'endroit où il faut apparemment aller déjeuner à Queenstown. Excellent, une vraie bonne adresse. Le bus nous amène un peu en dehors de la ville. Là-bas, un jetboat termine son tour, puis nous attend sur un petit ponton. Un jetboat, c'est un bateau qui n'a pas de moteur à hélices, et qui peut donc aller et tracer dans des endroits très peu profonds, où il n'y a par exemple que 30cm d'eau. Il est en fait propulsé par l'eau  de la rivière, qu'il aspire puis rejette à pleine puissance sous la coque. Cela lui permet en plus d'être très manoeuvrable, et de répondre au quart de tour aux mouvements du volant. Nous voilà donc partis pour silloner quelques canyons, tracer dans des endroits où l'on penserait que l'on va s'échouer, frôler les parois rocheuses (attention à ne pas laisser trainer son bras, car nous fonçons dessus pour passer jusstteeee à côté), et à certains moments, quand Andy, le pilote, fait un signe avec sa main, tourner à 360° (un peu comme notre tête-à-queue en Australie, mais en plus fun). C'est très sympa. Les personnes à côté de nous crient, et tout le monde passe un bon moment. En outre, nous accédons à des endroits cachés de la rivière, et avons une superbe vue. Derrière, des trombes d'eau jaillissent sur notre passage. Une vraie course-poursuite à la 007, mais sans personne devant ni derrière nous. 30 minutes après être repassé deux ou trois fois aux mêmes endroits, à aller et venir, nous retrouvons la terre ferme, et repartons en ville via la navette. Il est 16h. Le temps est beau, et les nuages disparaissent. La ville se dévoile sous un autre jour, avec toutes ces montagnes cachées dans les nuages hier. Nous marchons un peu, puis rejoignons les "oeufs" qui nous emmènent tout en haut d'un massif surplombant la ville, à la demande d'Audrey, pour aller faire de la luge. Il n'y a pas de neige, mais deux pistes sont aménagées pour des luges à roulettes. La vue est jolie, il fait un peu frais, et descendons les deux pistes, un peu comme des gosses. Nous restons un peu avant de redescendre, à regarder le paysage. Il commence alors à faire nuit, tout doucement. Nous reprenons le camping-car, garé dans une rue pas très loin, et retournons au Camperpark d'hier. Tiens, la première fois que nous dormons deux nuits au même endroit en NZ (Christchurch mis à part). Un peu d'intendance, et petite soirée au chaud, à regarder un film après avoir bien dîné. Dehors, il fait assez froid. Nous embrassons pour la première fois Clara, qui se reconnaîtra....

 

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jeu.

02

mai

2013

J14 - Still on the road

Au réveil, il pleut. Et beaucoup. On a eu de la chance hier, car on n'aurait pas vu grand chose aujourd'hui. Nous profitons de la connexion Internet pour une ou deux choses, et mangeons un coup. Nous partons à 10h40, et faisons un petit tour au DOC pour acheter un ou deux souvenirs, notamment un documentaire sur le parc national, filmé entièrement d'hélicoptère. Nous prenons la direction de Queenstown, une des villes les plus connues du pays, via la Scenic Road, la même qu'hier qui continue à traverser une partie de l'île, et avons 197km devant nous avant d'arriver.


La journée n'a rien de particulier. Il pleut, nous roulons, les paysages sont ceux que nous avons eus il y a 3 jours en arrivant, fait de champs, de prairies et de collines, avec quelques monts un peu plus hauts sur notre gauche. Normal, nous sommes revenus dans l'Otago, une région que nous avons déjà parcourue. Nous croisons, outre les élevages de moutons, de nombreux élevages de biches et de cerfs. Ce sont des dizaines de biches qui broutent dans un grand espace protégé par un enclos. Mossburn, une des villes par laquelle nous passons, est en effet la capitale des "deer" (cerfs). Nous nous demandons un peu à quoi ces élevages peuvent bien servir. Après être passés par la ville de Kingston, nous longeons le lac Wakatipu, qui s'étend loin devant nous. La route l'accompagne, légèrement à flanc de montagne. Les nuages bas nous empêchent depuis le début d'apprécier des paysages qui ont l'air pas mal du tout. A 13h20, la Scenic road prend fin, au moment où nous arrivons au niveau d'une nouvelle chaîne de montagnes, les Remarkables. Notre estomac criant famine, nous nous arrêtons à un lookout pour déjeuner. Queenstown n'est plus très loin, et nous pouvons même l'apercevoir, là-bas, au fond, au moment où le lac bifurque à gauche. Nous y arrivons vers 15h, et commençons par faire des courses, afin de profiter du supermarché d'une ville un peu plus grande que les autres. Cela dit, attention, Queenstown, ce n'est que 11 000 habitants. Nous sommes donc loin d'une mégalopole. Mais ici, c'est une des villes principales de l'île. Nous trouverons un camping plus tard, d'abord, nous nous baladons en ville, qui est très charmante. Beaucoup de petits magasins, beaucoup d'agences organisant toutes sortes d'activités (du parapente au deltaplane en passant par du rafting, du saut à l'élastique ou du saut en parachute), ainsi que beaucoup de magasins de vêtements de sport d'altitude. La ville est en effet une station alpine très active, et la population assez jeune. Dans l'un de ces magasins, Fred est content car il trouve un grand rayon dédié à la marque "Icebreaker", une marque locale de vêtements technique de montagne, peu connue en France. Il avait trouvé un haut première couche dans un magasin spécialisé à Paris, qu'il avait acheté pour le Népal et le Chili, mais c'est tout. Là, il y a tout ce qu'il faut. La marque est reconnue pour les qualités thermiques de ses produits, car tous sont exclusivement en laine Merinos (la laine du bélier), qui permet en outre de ne dégager aucune odeur, même après 8 ou 9 jours d'utilisation intensive. Quelques personnes ayant rejoint le Pôle Sud à pieds, ou ayant trekké dans l'Himalaya ne se sont servis que de ces vêtements. Bref, c'est parmi ce qu'il y a de mieux. Nous en profitons pour remplacer nos sous-gants et notre bonnet. Fred essaie une veste qu'il a très envie de prendre, mais préfère attendre la nuit, qui porte soi-disant conseil. Les magasins de sport sont ici un rêve pour les sports d'extérieur et de montagne. Après cela, nous passons au Visitor's Center.


Un peu après 18h, nous rejoignons le camping de la ville. nous rangeons les courses, puis prenons un apéritif pour goûter des cocktails à la vodka tout prêts que nous avons trouvés au Liquor Store, et qui sont excellents. Nous regardons un film avant de nous endormir. Nous verrons ce que nous ferons demain dans cette ville aux multiples activités, et surtout en fonction de la météo.

 

 

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mer.

01

mai

2013

J13 - Milford Sound

A 8h, en se réveillant, des voitures de touristes arrivent déjà sur le parking du lookout. Nous ne sommes pas sereins, car il est interdit de passer la nuit ici, même en étant "self-contained" (lorsque votre camping-car ne rejette aucun déchet ni eaux usées). En fait, la voiture arrêtée à côté est celle d'un couple que nous avions croisé pendant la marche dans la Hooker Valley, celle où il avait tant plu et venté. Nous nous dépêchons quand même de tirer les rideaux et de nous habiller, puis de faire chauffer le moteur pour dégivrer le pare-brise. Le ciel est bleu, et nous retrouvons le panorama sur la vallée, toujours aussi sympa, surtout avec les couleurs du matin.

Nous partons, et retrouvons la route que nous avons empruntée hier. Est-ce parce que nous la connaissons déjà, ou parce qu'il fait complètement jour, que nous sommes un peu moins impressionnés ? Néanmoins, nous nous arrêtons plusieurs fois faire des photos, filmer, car tout est très beau et toujours aussi majestueux. Les montagnes sont regroupées, et la route serpente à leurs pieds. Par terre, l'herbe est blanchie par le givre. En fait, nous ne sommes pas moins impressionnés, juste plus à l'aise. Car en regardant tout cela, tout autour, nous sommes quand même comtemplatifs. Comment ne pas l'être de toutes façons ? Nous adorons. Impression que les sommets vont se renverser sur nous, tels d'énormes vagues (600 à 800m tout de même) arrivant simultanément de tous les côtés. Nous arrivons à l'entrée du tunnel d'hier, et attendons les 4min 50secondes que le feu nous donne la permission d'entrer et de passer à travers l'intégralité de la paroi. A côté, comme à l'autre bout, nous sommes aux pieds d'un barrage naturel. Un des grands décors qui nous ont marqué jusqu'à présent. Les échelles sont différentes, surtout quand on voit une voiture, minuscule, sur la route, perdue au milieu de tout cela. Nous continuons, avec de nouveaux arrêts photos qu'il serait criminel de zapper (même si finalement tout ne rend pas), et nous garons, en ressortant de ce groupe de sommets qui nous ont donné tant d'émotions entre hier et aujourd'hui, pour aller voir "The Chasm", un torrent passant entre des rochers et dans une faille naturelle, que l'on peut observer depuis quelques mètres de haut via un pont aménagé. Le bruit de l'eau dévalant et ayant sculpté la roche est abrutissant. Il ne faut que 10 minutes pour rejoindre la voiture, en passant dans un bois semblable à la forêt d'hier, plein de lichen et de vert, luxuriant et végétal. Sur le chemin, depuis ce matin, la route fume par endroits, à cause de la condensation de l'air, de la fraîcheur et des rayons du soleil sur l'humidité de l'aube. A 11h20, nous arrivons à Milford. Le temps est toujours beau, mais quelques nuages se forment sur les hauteurs. Nous avons devant nous une vaste étendue d'eau, fuyante, bordée de paroi et de pics. Un peu comme si vous étiez en altitude, proche des sommets, et qu'il y a avait de l'eau devant vous. C'est donc ça les fjords. Sur la croisière que nous allons faire un peu après, nous apprendrons que ce décor résulte d'un glacier de l'époque glaciaire (on parle donc d'un glacier d'une autre dimension que ceux d'aujourd'hui, probablement de plusieurs kilomètres d'épaisseur à l'époque) se jetant dans la mer, qui a peu à peu modelé les parois des montagnes autour, puis a fondu pour laisser place à ces plans d'eau sur lesquelles il est possible de naviguer. A contrario, un "Sound" (comme Doubtful Sound) est une vallée où l'eau s'est engouffrée suite à l'affaissement du terrain, ayant passé sous le niveau de la mer (et pas que de quelques mètres).


Nous commençons par faire une petite marche autour de la "plage", dans une forêt qui débouche sur l'eau, et sur le Mt Mitre, dont le sommet trône 1692m plus haut (nous sommes de notre côté au niveau de la mer). C'est drôle, car nous sommes dans les montagnes, et ça sent la mer. C'est en effet marée basse, d'après les mètres de sable découverts devant nous, dans lesquels picorent quelques hérons. Un ballet d'hélicoptères vont et viennent, à intervalles réguliers. Nous allons ensuite là où les bateaux sont acostés, et où il est possible de booker des croisières plus ou moins longues. Nous hésitons à passer la nuit sur un bateau, avec possibilité de prendre un kayak pour pagayer à quelques mètre des bords verticaux des bouts de terre s'élevant un peu partout, mais préférons finalement une croisière partant dans 20 minutes, de 2h (la plus longue), car la météo n'est pas bonne demain, et va apparemment se gâter d'ici la fin d'après-midi. Coup de chance, c'est à partir d'aujourd'hui qu'une réduction de 20% prend effet sur tous les prix. Nous embarquons donc sur un grand bateau, un 3 mats motorisé, avec une cinquantaine d'autres passagers. Le trajet nous emmène au milieu de ces bras d'eau, naviguer le long des parois, observer des phoques posés sur des rochers, jusqu'à l'embouchure et la mer de Tasmanie, pour admirer les fjords au seuil de l'océan, couvrant plus de 200km de côtes. Pas commun de naviguer au milieu des montagnes. C'est très beau, et différent. Nous imaginons les premiers hommes (des européens) ayant parcouru ces sentiers fluviaux et maritime, découvrir ces paysages, les montagnes abruptes surgissant de l'océan, à naviguer dans cette vallée, de jour comme de nuit. A l'aller comme au retour, nous passons à côté de cascades de plusieurs centaines de mètres de haut, en nous approchant tout près. Il paraît qu'il y en a partout lorsqu'il a beaucoup plu les jours précédents. L'équipage sur le gros bateau nous délivre de nombreuses informations à travers le haut-parleur. Il pleut ici plus de 235j/an, et tombe environ 7 à 8m d'eau, en faisant un des endroits les plus pluvieux du globe. Nous avons donc de la chance aujourd'hui. La profondeur de l'eau varie de 200 à 400m, ce qui nous scotche, car nous pensions qu'il y avait une cinquantaine de mètres de profondeur. On imagine du coup la taille du glacier ayant fondu... la balade se termine, non sans être passé par un autre chemin, permettant d'apercevoir un versant couvert de neige pas très loin (bizarre, quand on regarde de l'autre côté on voit la mer et l'océan ! ). Nous avons bu la soupe qui était à disposition, et arrivons au quai lorsqu'il commence à pleuvoir. Parfois, sur le trajet, des dauphins ont suivi la bateau et ont ouvert le chemin. Tout le monde s'est alors précipité à l'avant pour les observer bondir hors de l'eau.

 

C'est le milieu d'après-midi, et après avoir réfléchi, nous décidons de rentrer sur Te Anau. A part refaire une autre croisière, ou prendre un hélicoptère pour voir tout cela de haut (nous préférons faire ça plus tard, autre part dans le pays, car ce n'est pas donné), il n'y a pas beaucoup de raisons de rester. Si, nous pourrions trouver une marche. Mais le temps n'est pas terrible, et nous préférons avancer. Retour donc dans la vallée, dans le tunnel, à avoir cette fois-ci devant nous le décor que nous avions laissé dans le rétroviseur ce matin (et toujours aussi beau, avec de nouvelles vues, sous d'autres angles), puis, après une heure de route, la pluie s'arrête, et nous sortons de la zone montagneuse pour retrouver quelques forêts, puis des champs (mais avec toujours en arrière-plan, au loin, la chaîne). Nous marmonons la chanson du Seigneur des Anneaux tous les deux, en choeur, en roulant pendant tout ce temps, sur la seule route disponible. Ici, écrivains, peintres, et artistes se sont servis de ces décors pour leur inspiration. Lesquels ? On ne sait pas, c'est juste écrit dans le Lonely Planet. Ce ne serait pas du tout étonnant cela dit. Nous progressons bien, le soleil refait surface, et nous retrouvons à Te Anau le même camping qu'avant hier à 17h15. Nous payons les 5 NZD pour avoir Internet, faisons des crêpes que nous n'arrivons finalement pas à faire cuire dans cette fxxxxxx poêle qui accroche autant qu'elle peut. La bonne idée sera d'aller chercher celle à disposition dans la cuisine du camping, et de remettre de l'huile dedans à chaque fois en grattant avec un sopalin avant chaque crêpe. On aura eu du mal, mais on les aura eu nos crêpes. Nous trions des photos d'Australie, que nous regardons en ayant l'impression que c'est loin, pour commencer notre Best of de ce pays, afin de le sauvegarder sur Internet.

       

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mar.

30

avril

2013

J12 - Most scenic drive ever ?

Avant de partir, et malgré le fait que nous souhaitons être à Milford Sound ce soir, après avoir fait une ou deux marches, nous passons un peu de temps sur Internet. D'abord pour payer les impôts, et surtout parce que ce matin, ca y est, c'est officiel. Quoi ? Le fait que nous allons passer une semaine en plus en  Polynésie. C'est la fête. Non pas 10 jours, mais 17 jours là-bas. Fred tenait particulièrement à rallonger le séjour, car c'est une occasion rêvée. Les billets étant déjà pris, les décaler d'une semaine (ainsi que tous les autres vols, pour ne pas raccourcir notre séjour en Amérique Latine, mais plutôt celui aux USA) étant gratuit, cela vaut vraiment le coup de rester un peu plus longtemps, même si c'est une destination qui coûte cher sur place. Mais bon, ça sert à ça aussi un tour du monde, à profiter d'occasions qui ne se présentent qu'une fois, ou rarement. Du coup, cela va nous permettre de visiter une île en plus, de rallonger notre séjour sur chaque île, et c'est de cela dont nous discutons pendant le petit-déjeuner. La conversation de rêve. Notre choix porte sur Bora-Bora. Nous y passerons 4 nuits. Nous allons ensuite sur le site d'Air Tahiti pour réserver nos vols, afin de rejoindre les 4 îles où nous irons. Finalement, et dans l'ordre : Huanine (prononcez "ouahiné") pour 4 nuits, Moorea pour 5 nuits, Bora-Bora pour 4 nuits, et Rangiroa (la mecque de la plongée) pour 4 nuits. C'est en effet beaucoup plus avantageux de booker les vols avant d'arriver, via un système de "pass" qui rappelle celui du Japon (le fameux JR Pass), plutôt que de faire le point sur place et payer une grosse fortune. Cela dit, ce n'est quand même pas donné pour nous, quand on sait que certains vols ne durent que 20 minutes. Prendre un bateau là-bas n'est pas si simple d'après les infos que nous avons eues. Enfin, nous réservons nos nuits dans différentes guesthouses.

 

10h30, le temps est clair et beau. Le moment idéal pour partir et monter vers Milford Sound, à 196km, où nous comptons faire demain une croisière de quelques heures entre les fjords pour rejoindre la mer de Tasmanie, et s'arrêter faire quelques marches sur la route. Nous avons complètement abandonné l'idée de faire le trek, car la pluie est prévue, et nous ne pourrions partir que demain. Tant pis, cela nous permettra de faire d'autres choses. Fred est quand même déçu, car c'est une aventure mythique. Nous quittons donc le camping, passons à la station service puis devant le lac au bord de la ville, pour profiter de la vue parfaitement dégagée sur les montagnes autour. La Scenic Road que nous empruntons est selon plusieurs échos l'une des plus belles routes qui existe, peut-être la plus scénique au monde. La Nouvelle-Zélande a pour l'instant tenu toutes ses promesses, mais il ne faut peut-être pas exagérer. Nous partons donc curieux et excités, et bien sûr de très bonne humeur après ce petit-déjeuner préparatoire bien agréable et plein de rêve. Pendant la première partie de la route, nous longeons le lac Mistletoe, qui remonte en fait jusqu'à Milford. En gros, la route le suit par la droite, en s'écartant de plus en plus pour rentrer dans les montagnes par une vallée différente. Premier arrêt de 5 minutes, après avoir râlé parce que les arbres nous empêchaient de voir en même temps le lac et les montagnes derrière pendant que nous roulions, pour être quasiment les pieds dans l'eau, et profiter d'une belle vue. Pas grand monde aux alentours, tout est calme. La légère brise trouble l'eau et empêche les massifs de se refléter sur sa surface. Un peu plus tard, après avoir roulé et s'être rapprochés des montagnes, nous longeons, toujours sur notre gauche, la Eglinton River. Paysage très sympa, faits de plaines, de forêts et de hauts plateaux, avec au loin de plus grands monts. Seule cette route traverse. Les distances, les étendues, sont grandes. Le champs de vision est large. Et nous commençons à être petits, au milieu de tout cela. Peu après, vers 11h40, nous rentrons officiellement dans le Fjordland National Park. La route s'enfonce un peu plus dans une forêt de conifères. Tout autour de nous est effectivement très beau, sans pause, les environnements s’enchaînant joliment, de manière cohérente, parfois surprenante, avec grâce en quelque sorte. Pour faire simple, c'est effectivement très "scénique". En revanche, mais c'est plutôt une bonne nouvelle pour pouvoir apprécier tout cela, impossible de rouler à plus de 90km/h. La faute aux tournants, virages, montées... A midi, nous nous arrêtons au viewpoint d'Eglinton Valley, pour voir les "Mirror Lakes". Nous ne le savons pas en descendant de la voiture, mais voilà l'un des plus beau arrêt qu'il puisse être donner de faire. Après avoir suivi un petit chemin en bois construit par le DOC, vous tombez sur quelques plans d'eau, pas très grands, en bordure des arbres, dans lesquels se reflètent les montagnes en arrière plan, qui sont à ce stade assez proches. L'eau étant parfaitement plane, à part quand un ou deux canards passent et la font onduler, l'effet miroir est impressionnant de perfection, conservant une bonne partie des couleurs originelles, et créant un effet général sensationnel. Nous restons là à aller et venir, car c'est un vrai régal. Et en plus très apaisant, avec le calme tout autour, cet environnement sauvage et naturel. La nature est définitivement une source d'harmonie et de beauté. Et pourtant, rien n'est organisé, à part la construction sur laquelle nous marchons, tout ce que nous voyons n'est pas là dans un but précis, ni pour créer quelque chose...tout cela existe, tout simplement, que l'homme soit là pour le voir ou non. Qu'est-ce qu'il doit y en avoir des endroits comme ça, qui ne serons peut-être jamais découverts, ou qui sont si beaux que dans certaines circonstances, comme aujourd'hui grâce à la météo (imaginez l'endroit quand il fait nuageux ou quand il pleut, avec les perturbations créées par les gouttes sur la surface...). C'est en partie pour cela que le trek de Milford est si réputé, car il vous fait accéder à ce genre d'endroits et de moments. Quoiqu'il en soit, que nous ayons devant nous une définition du beau ou pas, nous commençons à comprendre pourquoi la route de ce matin est considérée comme l'une des plus belles.


12h45, nous passons à côté d'un panneau "Latitude 45", et nous dirigeons vers le 44ième parallèle. Nous nous arrêtons pour déjeuner sur une aire de pique-nique déserte à Upper Eglinton, pile devant une vue sur la vallée et les montagnes, avec la rivière, qui a bien grossi depuis tout-à-l'heure. Un vrai décor à la Seigneur des Anneaux. On aime bien déjeuner dans ce genre d'endroits. A chaque fois, et cela est la troisième, nous avons l'impression d'être en terrasse avec une vue différente. L'autre fois le lac et sa couleur turquoise, il y a quelques jours l'océan et les falaises, et aujourd'hui la vallée et un superbe pic jaillissant droit devant. Les avantages du camping-car, quoi. Nous repartons vers 14H, faisons peu de temps après un nouvel arrêt près d'un (grand) lac dans lequel les parois rocheuses tombent (une introduction aux fjords de demain), et une demi-heure plus tard, nous garons le Fiat pour commencer la marche que nous avons prévue, pour atteindre un sommet quelques centaines de mètres plus haut. La Key Summit Walk. En fait une marche de 3h faisant partie d'une des 9 Great Walks (la Routeburn Track). Nous sommes à ce moment au début de la partie ressérée de la vallée. Il n'y a plus de plaines, justes les versants, pour l'instant couverts de pins, et encore assez espacés. Dès les premiers mètres, nous pénétrons dans une forêt dense, humide, verte, mais au chemin bien tracé. Nous sommes surpris par le type de végétation, et la densité, presque étouffante après avoir été jusqu'à maintenant dans un environnement plus ouvert et avec beaucoup de profondeur. Tous les arbres, les branches sont couverts d'un épais lichen, très moelleux et spongieux, d'environ 5cm d'épaisseur. Le chemin monte. Souvenir du Népal. Après presque une heure perdus dans les feuillages, les troncs d'arbres et les fougères géantes, il débouche sur une belle vue sur la vallée, que l'on voit fuir entre les parois des montagnes tout autour, dont nous apercevons clairement les sommets enneigés. Comme d'autres fois, le paysage est superbe, grâce au fait que toute la chaîne se développe latéralement, plutôt que perpendiculairement à nous. Pour faire simple, nous sommes en hauteur, et au lieu d'avoir un mur de montagnes face à nous, nous le voyons partir vers l'horizon en l'accompagnant du regard. Nous continuons et montons au sommet. L'altitude est faible, environ 1 000m. Là haut, le paysage est magnifique.D'autres vues similaires se dégagent derrière. A gauche, nous tutoyons un sommet. La chance est de notre côté, car le ciel est limpide et bleu. Nous ne pouvions avoir meilleur temps, et n'aurions rien vu dans le cas contraire. Nous mettons quelques photos ci-dessous, et, entre ça et le reflet des étangs de tout-à-l'heure, on vous le promet, nous n'avons pas utilisé Photoshop. La vue sur la vallée est une vraie peinture. Tout est figé, immobile. Nous faisons une pause pour profiter du lieu et du moment, puis continuons en suivant un autre chemin qui nous promène au dessus d'un marais particulièrement fragile (d'après les panneaux explicatifs), fait de mousse et d'eau. Les couleurs sont belles, avec la neige des sommets et de la chaîne, le bleu du ciel, la couleur gris-clair de la roche, et le vert et marron du marais et des herbes. Nous apprécions beaucoup ce moment. Comme le disait le prospectus du DOC, l'une des marches les plus "rewarding", ou gratifiantes. Quelques grandes flaques d'eau offrent de beaux reflets des montagnes tout autour. En revanche, il commence à faire frais. Avant de prendre le chemin de la redescente, nous passons par un bois fait d'arbres un peu étranges, à moitié morts et vivants, plein de lichen collé partout, où pendent des branches dénuée de vie... un vrai décor de film, un peu féerique, qui ne donne malheureusement rien en vidéo. Nous mettons 40 minutes pour revenir à la voiture, en passant de nouveau à travers cette forêt surprenante, qui nous rappelle comme l'autre fois celle du Cambodge. On dit que la NZ regroupe des environnements très différents sur un même territoire, nous ne pensions pas que c'était à ce point le cas.

 

Nous repartons vers 17h30, et avons rapidement face à nous la vallée que nous observions de là haut. Nous faisons un stop rapide à un lookout donnant sur celle-ci, d'un peu plus bas, avec un panorama à presque 270°, découvrant une paroi enneigée abrupte sur la gauche, puis à une deuxième, pas très loin. Nous remontons assez vite en voiture, car la lumière commence à descendre. Les sommets ne sont désormais plus éclairés, alors qu'une couleur rosée habillait leur pointe il y a dix minutes. Mais impossible d'aller vite. Plus nous descendons, et arrivons au coeur de cette vallée, plus le paysage donne du ton, nous obligeant à nous arrêter parfois brutalement pour prendre une ou deux photos, sous tel angle, puis sous tel autre, tellement les volumes deviennent saisissants. D'autant qu'après un long virage, une nouvelle paroi s'offre à nous, juste en face, telle une vague qui vous arrive dessus, majestueuse de simplicité et de verticalité, haute d'environ 800m, si ce n'est plus, couverte tout en haut d'un joli manteau neigeux. La route, longue, droite, fonce droit dessus, créant un effet de perspective saisissant. Nous continuons à allure modérée, partagés entre des tournants vicieux et l'envie de prendre tout cela en photo, et découvrons encore une nouvelle face d'une des montagnes autour. Nous avons l'impression d'être aux pieds d'immeubles, et devons toujours lever la tête tout autour de nous. Le soleil est maintenant quasi couché, et il ne reste que la lumière crépusculaire pour nous rendre compte de l'endroit où nous sommes, littéralement perdus au milieu des façades rocheuses. La route serpente à leurs pieds, et toutes les 3 minutes, résonnent des "noonnnn" "ohhhh" "hallucinant", "regarde ça" "incroyable", que nous n'avons jamais autant prononcés depuis que nous sommes partis. Nous sommes scotchés. Nous hésitons à nous arrêter pour ne pas rouler de nuit, et garder la surprise du reste pour demain, quand il fera jour, mais continuons, quitte à refaire le trajet en sens inverse pour refaire la route et revoir tout cela sous une lumière différente demain. Il fait presque nuit quand nous arrivons à un stop, devant l'entrée d'un tunnel qui est en fait un long couloir, long de plus d'un kilomètre, rectiligne, creusé dans la montagne pour rejoindre l'autre versant. La voiture est un peu penchée en arrière, pied sur le frein en attendant que le feu passe au vert, et comprenons que la route va descendre en pente abrupte à travers la paroi. Audrey n'est pas du tout rassurée. Le tunnel est impressionnant. Nous sommes dans un tube dont le mur n'est rien d'autre que la roche, sans rien, comme si la machine était passée la veille pour créer ce passage, avec de grosses gouttes tombant sur le pare-brise par intermittence, et le goudron sous les roues fuyant vers presque l'infini. Nous ne voyons en effet pas le bout, et roulons plusieurs minutes, jamais à plus de 40 km/h. Audrey a peur. En arrivant au bout, c'est le choc. La route débouche sur un espace gigantesque, dont nous ne nous rendons compte qu'en distinguant les masses noires des montagnes tout autour, avec ce mur de géant en face (le versant d'une nouvelle montagne). Un peu comme si nous avions emprunté un tobogan sans savoir où nous tomberions. Nous avons l'impression d'être des fourmis. Fred, qui a pourtant côtoyé un peu la montagne, est soufflé. Jamais il n'avait eu aussi proche de lui des parois d'un millier de mètres (elles sont vraiment toutes au dessus de nous, de tous les côtés), l'encerclant complètement, de manière presque étouffante, et s'était senti menacé par leur présence et l'allure que leur donne l'absence de couleur et de lumière. Nous sommes comme au pied d'un gigantesque barrage, dans une cuvette démesurée. L'heure tardive crée un effet particulier, car la ligne de crête, continue, de tous les sommets et de la chaîne ne se distingue que par contraste avec le bleu foncé, bientôt noir, du ciel totalement limpide. Pour faire simple, nous surplombons une nouvelle vallée, en sortant directement du coeur d'un massif, en cette fin de crépuscule, et sommes comme perdus devant l'immensité des lieux. Devant, mais surtout à gauche ou à droite, nous longeons des parois verticales et sombres. La portion de ciel visible est restreinte. Il y a quelque chose de dramatique dans ces instants. Nous hésitons à continuer. Audrey est toujours effrayée, et Fred n'est pas à l'aise du tout. Franchement, l'effet est incroyable. Jamais nous n'avions vu quelque chose comme cela. Au milieu de cette cuvette à couper le souffle, nous avons la sensation d'être observés de haut, presque écrasés, comme ci nous nous trouvions aux pieds de gratte-ciels d'une largeur phénoménale, et tous reliés entre eux. La route ressemble de son côté à l'étape du Tour de France de l'Alpe d'Huez.  Nous nous arrêtons un peu plus loin sur un bas côté dégagé, pour rester là ce soir. En réflechissant, nous préférons découvrir tout cela de jour, et il vaut mieux s'arrêter (avec le risque d'être contrôlés et de se prendre une amende pour camping sauvage) et revenir un peu sur nos pas demain matin pour revoir tout cela (car il est impensable de ne pas voir cette portion de la route de jour), plutôt que de continuer jusqu'à Milford, et de devoir refaire tout le trajet, en gâchant en outre l'effet de surprise. Mais malheureusement, la pente est un peu trop raide, et nous ne sommes pas rassurés en voyant le camping-car pencher comme ça. Par ailleurs, les freins, comme l'autre jour, fument. Nous continuons, puis, après il est vrai s'être un peu pris la tête, faisons demi-tour pour rejoindre le lookout de tout-à-l'heure, proprement, pour revoir tout cela et découvrir la suite demain matin (et garder aussi le panorama du trajet retour pour plus tard). Nous reprenons donc le même tunnel, en le remontant. Sensation étrange et géniale de se dire que nous allons complètement traverser la montagne. Il fait bien sûr nuit noire depuis un bon quart d'heure. Arrivés au look-out, nous soufflons un coup. Audrey se détend. Moment de plaisir quand Fred descend du siège pour aller ouvrir la bouteille de gaz, dehors, et est accueilli par un superbe ciel étoilé, pur, parfaitement clair et sans lune. La Voie Lactée est juste au dessus, immédiatement visible. En regardant autour de lui, l'immensité de la voûte céleste, de la vallée et des massifs, et en regardant juste après la faible lumière dégagée par notre petit camping-car se détachant dans l'obscurité - dont la taille est insignifiante par rapport à tout cela - il se dit que même si cela, dans les conditions de ce soir, est impressionnant, c'est quand même bon d'être au milieu de rien, au coeur de la nature. Ici, en Nouvelle-Zélande, elle vous offre des choses pour le moment uniques. Et oui, la route entre Te Anau et Milford est bien l'une des plus scéniques au monde, et les 3 heures pour la parcourir époustouflantes.

 

 

 

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lun.

29

avril

2013

J11 - En route pour Te Anau

Réveil matinal pour Audrey, vers 7h15, qui veut utiliser le PC pour synchroniser son Iphone et ses musiques. Elle passe donc du temps sur l'ordi. Fred se réveille une heure plus tard. Bonne nouvelle, le temps est pas mal. En préparant notre petit-dej, nous réfléchissons aux semaines à venir, et à notre réservation pour Abel Tasman Track, prévue le 9 mai. Cela nous laisse finalement assez peu de temps pour profiter des glaciers à Franz Joseph et Fox (notre prochaine grande étape, après Milford), pour conduire en pouvant s'arrêter mais pas trop non plus, et faire le trek de Milford Sound 4 jours (plus un jour pour revenir en bus au point de départ). Au vu du calendrier, nous nous rendons compte qu'il va donc falloir tirer un trait sur ce dernier. Dommage, car c'est l'une des plus belles marches du pays. Cela dit, c'est aussi un choix, et nous privilégions entre les deux Abel Tasman, qui devrait nous offrir des paysages différents de tout ceux que nous avons déjà vus. En ayant regardé sur Voyage Forum, un site qui nous a toujours été utile, les avis sont partagés. En positivant, et suite aux dires de différentes personnes dans les Visitor's Center, cela signifie que nous ne serons de toutes façons pas déçus, quelque soit notre choix. Et si nous ne faisons pas Milford Track, cela ne veut pas dire que nous allons passer à côté des merveilles de la région, puisque cela va libérer du temps pour aller à Milford Sound (le point d'arrivée du trek), et aussi peut-être plus à l'ouest, vers Doubtful Sound (deux grandes destinations en plein milieu d'un parc national et des fjords), faire une croisière sur l'un des lacs, et faire aussi des marches d'une demi-journée. On ne va juste pas passer 4 jours à marcher loin de tout.

 

10h, départ pour le centre ville, juste après qu'Audrey soit retournée voir le gérant comique du camping, pour récupérer les 5$ et lui rendre le code d'accès à Internet, qui n'a pas marché sur l'ordi. Fred tient à mettre en ligne les articles, et surtout envoyer un mail à notre agence de voyage pour donner notre accord sur les dates proposées pour les vols à venir, suite à notre demande pour rallonger le séjour en Polynésie. C'est vrai que la Polynésie est une destination chère, mais c'est aussi très loin et rare de pouvoir y aller. Et cela nous fait rêver, car c'est une destination très différente des autres. Nous avions eu envie de rallonger le Japon, et avons un peu regretté de ne pas l'avoir fait, nous n'avons pas envie d'avoir le même feeling avec la Polynésie. En ville, nous devons aussi faire des courses, au cas où nous fassions le trek de Milford (car il faut tout emporter, notamment sa nourriture pour 4 jours), et prendre de l'essence (elle sera sûrement plus chère à Te Anau, la grande ville où sont basées bien des activités autour de Milford). Direction du coup la bibliothèque d'Intercargill, pour se connecter à Internet. Envoi de mails, mise en ligne des articles, chargement de photos sur le site... et tour d'horizon des sites pour se loger en Polynésie, même si nous avons dejà envoyé des mails aux guesthouses en vu des îles sur lesquelles nous souhaitons aller. Pas question en effet d'attendre d'être là-bas pour faire le point. Le Lonely recommande chaudement certaines guesthouses, les mêmes que sur Voyage Forum, et il vaut mieux réserver en amont pour arriver et profiter pleinement, sans perdre de temps à errer et se rendre compte que les meilleurs endroits (pour notre budget) sont complets. En cherchant et travaillant sur Bora Bora, un endroit mythique où nous allons probablement aller grâce aux 7 jours supplémentaires dans les archipels du Pacifique Sud, Fred regarde néanmoins les bungalows sur pilotis (vous savez, ceux que l'on voit sur les cartes postales), afin de voir s'il est possible d'en réserver un pour quelques nuits, afin de vivre le rêve jusqu'au bout. C'est sûr que c'est le top, mais c'est aussi ce qu'il y a de plus cher. Mais il faut se rendre à l'évidence, nous sommes jeunes, et étant en tour du monde pour 1 an, allant dans des endroits extravagants et très couteux (Japon, Polynésie, Ile de Paques, Galapagos...), en nous faisant pas mal plaisir depuis le départ, et ayant rallongé d'une semaine notre séjour au milieu du Pacifique (l'une des destinations les plus chères), nous n'avons tout simplement pas les moyens, ou cela ne serait pas sérieux du tout, de prendre ce genre "d'accomodations" (le mot anglais pour "logement"). Nous regardons par conséquent les hôtels où nous ne pourrons pas aller, pour - dans l'ordre - être bien sûrs que "non, c'est trop cher", par curiosité, pour rêver un peu, ainsi que pour nous mettre l'eau à la bouche par rapport à notre prochaine destination, et trouvons quelques sites comment dire...renversants. Si, comme nous, vous souhaitez vous faire mal aux yeux, allez donc faire un tour sur http://www.fourseasons.com/borabora/, ou encore http://www.overwaterbungalows.net/. A garder en tête ces sites quand même. La vie est longue. Mais bon, au moins, nous serons sur place, verrons tout ça de nos propres yeux, et pourrons même aller boire un verre ou dîner sur place. On se contentera par contre de dormir "Chez Nono", "Chez Robert&Tina', ou "Chez Guynette", et ce sera déjà pas mal... ne rigolez-pas, c'est véridique, ce sont de super guesthouses. Vous verrez sur les photos, attendez un peu.


Nous nous éternisons donc, et partons vers 11h30. Nous passons au Visitor's Center pour poser quelques questions, notamment savoir quel trek vaut-il mieux privilégier entre Milford et Abel Tasman, et savoir s'il est possible de décaler les dates réservées dans les lodges de Abel Tasman, au cas où. La personne nous renvoit à l'office du Départment of Conservation (DOC), où nous allons, mais qui finalement s'avère incapable de nous renseigner, car ce ne sont que des bureaux administratifs, pas un centre d'info habituel. Nous repartons, allons mettre de l'essence, remplir la bouteille de gaz de 8kg, passons au Mac Donald pour gagner du temps, et mettons le cap vers l'ouest, puis le nord, en nous questionnant sur la suite des évènements, ne sachant toujours pas comment nous organiser ni quel trek faire. Direction Te Anau. Ou plus commumément appelée "capitale mondiale de la marche". Située presque au milieu de l'île, décalée vers l'ouest, c'est la principale porte d'entrée dans les fjords bordant toute la côte du pays. Une étape incontournable en NZ. Certains viennent même en NZ spécialement pour se rendre à Te Anau, et Milford, toutes les deux situées autour d'un grand lac, bordé de forêts et de montagnes. Un endroit magnifique d'après ce que tout le monde dit. Pour y aller, nous reprenons la Southern Scenic Road.  Nous longeons toute la côte Sud, et faisons quelques arrêts, comme à Colac Bay où les vagues nous font envie, ou, vers 14h40, au lookout Mc Cracken's rest, pour voir la baie - complètement sauvage et bordée de parois abruptes où broutent des vaches - de Te Waewae. Il est parfois possible de voir des dauphins, mais aujourd'hui, le mer est trop déchaînée. Cela crée du coup un joli tableau, avec ces vagues violentes et désordonnées, le ciel nuageux et les falaises. Nous traversons un peu plus loin la ville de Tuataere, qui malgré ses seulement 740 habitants dispose d'un golf, et porte fièrement le nom de capitale de la saucisse en NZ. Les rues sont désertes, et à peine avoir vu le panneau "welcome", nous voyons celui "bye-bye". "Wel-bye", cela pourrait être le nouvel adjectif de toutes ces villes minuscules par lesquelles nous passons sans voir personne, et où le panneau indiquant la sortie de la ville apparaît alors que vous n'avez toujours pas fini de prononcer le premier.

 

En bifurquant vers le Nord, vers 15h30, arc-en-ciel dans le rétroviseur, nous retrouvons les forêts de sapins et les montagnes, dont les sommets pour l'instant ne sont pas encore enneigés. C'est drôle d'être à la montagne et de rouler vers les massifs seulement 10 minutes après avoir quitté l'océan. C'est ça qui est bien en NZ, c'est que les choses sont assez proches (en tous cas comparé à l'Australie). Nous roulons comme cela, assez excités en sachant que nous allons vers l'une des grandes régions de NZ connue pour ses paysages. A 16h, nous arrivons au lac Manapouri, très grand, visible de loin, mais les nuages et la pluie nous empêchent de voir la chaîne montagneuse qui se trouve en arrière-plan. Cela devrait être beau, c'est aujourd'hui mitigé. Une demi-heure plus tard, ca y est, nous sommes à Te Anau (30 000 habitants). Il pleut un peu plus sévèrement. Mince, espèrons que cela ne dure pas les prochains jours. Nous passons au  DOC Center, où nous pouvons enfin poser toutes les questions que nous avons en tête (sur la région de Milford et les marches, sur Doubtful Sound, sur Kepler, une autre "Great Walk", sur les différentes croisières ici ou plus au Nord à Milford Sound...). La personne est très sympa et nous informe bien. Nous pourrons même décaler nos nuits à Abel Tasman. Nous envisageons en effet de commencer ce trek plus tard, pour pouvoir soit faire celui de Milford, soit prendre plus notre temps pour nous rendre au Nord de l'île, ainsi qu'à Franz Joseph Glacier, sur la route. Nous pensons même raccourcir notre séjour dans l'île du Nord. La personne nous dit que quoi que nous choisissons, nous ne serons pas déçus. C'est ça qui est bien ici aussi, c'est que tout est presque extraordinaire. Nous achetons un petit guide des marches possibles sur les 100km de route menant d'ici à Milford Sound (2$, pas cher et très bien fait), ainsi qu'un petit livre recensant tous les lieux du tournage du Seigneur des Anneaux. Nous prenons aussi connaissance de la météo, qui indique de la pluie à partir de mercredi, donc après-demain. Cela achève de nous convaincre qu'il vaut mieux faire des marches et une croisière autour de Milford plutôt que le trek de 4 jours, que nous ne pouvons de toutes manières pas débuter demain, à cause du changement de saison. Le départ est fermé une fois par an, il faut que cela tombe demain. Ca s'appelle un changement de plan par rapport à ce que l'on souhaitait en partant de France. Petit regret quand même, car c'est un trek mythique. Il est 17h passé.


Direction ensuite le camping en face, avec Wifi, qui cette fois, marche. Youpi. Il pleut méchamment. Nous travaillons sur l'ordinateur, pour préparer les jours à venir, ajuster notre programme, et mettre à jour le site. Cela prend plus de temps que prévu, et la soirée passe vite, chacun plongé dans ses lectures.

 

 

 

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dim.

28

avril

2013

J10 - Les Catlins

Ce matin, la marée basse laisse place à un paysage un peu breton tout près du camping-car. Des oiseaux inconnus, blancs au long bec, picorent dans la vase et les flaques d'eau de la réserve naturelle dans laquelle nous avons passé la nuit. D'autres, bien plus nombreux, chantent en choeur sans s'arrêter, dans un des arbres touffus bordant les allées.

 

Première vraie journée dans les Catlins, cette région remplie de forêts, de champs, de rivières et de baies donnant sur l'océan, où viennent s'amuser dauphins, baleines, otaries et lions de mer. Avec quelques villes et villages de temps en temps, et beaucoup d'exploitations agricoles. Depuis notre départ de Christchurch, les routes que nous empruntons ne sont pas très fréquentées, à deux voies seulement, et passent au milieu de nulle part. Les villes sont petites, très calmes. L'homme semble plus appartenir à la nature que le contraire. Nous sommes dans un pays développé, mais nous sentons perdus au milieu du sauvage. Comme tous les jours, l'objectif est d'avancer, en s'arrêtant à différents points de vue, pour faire le tour du sud et remonter vers le nord, où nous rejoindrons après-demain les fjords et un nouveau parc naturel, pour faire quelques marches plus sérieuses, un trek, et allez visiter les lieux les plus emblématiques de la NZ. Premier arrêt ce matin assez vite, pour aller avoir les Purakanui Falls, des chutes d'eau accessibles après 20 minutes de marche depuis le parking sur le bas côté de la route. Pour y arriver, nous marchons dans une forêt qui nous rappelle étonnament le Cambodge. C'est en effet très vert, avec des grandes feuilles, de grandes fougères. Même sensation d'être pris par le végétal, et d'avoir autour de nous des espèces que nous ne connaissons pas. Les cascades sont sympas, hautes d'une petite dizaine de mètres. Cet arrêt rapide a le mérite de nous faire marcher un peu en début de matinée, et cela fait du bien. La forme est là aujourd'hui. Sur la route, une fois repartis, nous croisons comme chaque jour des moutons. Mais aujourd'hui, le long de ce tronçon en gravier pour rejoindre la Highway, il y en a vraiment beaucoup. Des centaines. Cela donne un joli effet, lorsqu'ils sont tous dans le même champs vert, que l'on surplombe à un instant. D'ailleurs, à un moment, en voilà un qui traverse la route, et se met à courir devant nous avant de se faufiler sous la clôture en barbelés pour rejoindre les siens. A peine cinq minutes plus tard, nous devons nous mettre sur le bas côté, et éteignons le moteur pour profiter du moment, car un troupeau arrive en face, encadré par une voiture derrière. Nous laissons tout ce petit monde passer gentiment, puis repartons. Ce matin, les paysages sont trrrèèèssss vallonés, verts, avec beaucoup de plantes et de végétation, tapissant les parois rocheuses à côté desquelles nous passons, et que nous devons frôler quand une voiture arrive en face dans les virages, à prendre à 30 km/h. Nous faisons un deuxième arrêt, toujours pour voir des cascades. Les "Matai Falls" et les "Horseshoe Falls", pas très éloignées l'une de l'autre, où une demi-heure à pieds est nécessaire pour les rejoindre, dans une forêt humide du même style que la précédente.

 

Vers 12h, nous arrivons à Papatowai. C'est fou le nombre de noms et d'appelations de ce type. Origines Maori obligent, bien sûr. Ces sonorités sont pour nous un avant-goût des îles de la Polynésie, et font très "île lointaine". Normal après tout, la NZ est bien une île lointaine, peuplée auparavant de tribus semblables à celles de la Nouvelle-Calédonie ou d'autres archipels français. Nous aimons bien. Nous faisons un petit tour sur la plage à Tahakopa Bay, où il est indiqué de partager la plage et de laisser de l'espace aux pingouins et aux otaries. Mais nous n'en voyons pas. Le vent souffle, et les vagues - pas trop grosses - donnent envie. Sur la carte, des spots de surfs sont indiqués un peu partout. Nous nous regardons en ayant la même idée. Nous continuons et nous arrêtons à un lookout, sur les hauteurs d'une autre baie, la Tautuku Bay. Là, la plage est superbe, et les vagues aussi. Bien espacées, parfaitement régulières... un régal qui ne donne qu'une envie : avoir une planche et y aller. Surtout qu'en continuant et se rapprochant, elles cassent bien, de gauche à droite, sans à-coups. Une vraie beauté de la nature. Il est 12h30. Nous souhaitons continuer, et rejoindre ce qu'Audrey a marqué sur notre carte des environs, à savoir Cathedral Caves. Mais la route pour y parvenir est fermée. On ne peut les voir en effet qu'à marée basse, et depuis 11h, l'eau monte. Nous continuons donc, traversant un décor toujours semblable à la campagne française mais avec la plage à côté (c'est-à-dire à 10m d'un champs bien vert et des moutons), et passons les 1000km effectués avec le Fiat. Nous nous arrêtons aux Niagara Falls, qui n'ont d'impressionant que le nom. Vous savez quoi ? Elles sont ridicules, à en mourrir de rire. Chez nous, on appellerait ça... non, on ne donnerait pas de nom à ces quelques rochers qui empêchent l'eau de passer, mais qui sont un régal pour les kayakistes. Mais ici, on a le sens de l'humour, et ça, on aime.

 

Nous atteignons ensuite le sommet d'une colline où le vent souffle fort, très fort, mais dotée d'un point de vue de toute beauté, avec la mer à 270°. A droite, la paroi abrupte haute d'une cinquantaine de mètres sur laquelle viennent s'abîmer les vagues qui éclatent violemment. En face, une descente plus douce se jetant sur un fond rocheux horizontal se découvrant en fonction de l'humeur de l'eau. A gauche, la côte partant vers le loin. Et encore à gauche, derrière nous, une plage nichée dans une baie. Photo panoramique de rigueur. Le reste n'est que le vert de la terre sur laquelle nous avons garé le camping-car. Après avoir déjeuné il y a 3 ou 4 jours face au turquoise d'un lac perdu entre les montagnes, ce sera aujourd'hui une pause casse-croûte avec vue sur l'océan, depuis les hauteurs de la colline. Nous sommes à Porpoise Bay, à côté de Curio Bay. Une fois la salade composée avalée, nous allons voir près de la petite caravane servant de Surf Shop si Nick, le proprio, est là, pour louer une planche. Mais non, personne malheureusement. Trop de vent sûrement. Pourtant, une fois sur la plage, juste à côté, l'eau n'a pas l'air dangeureuse. Pas de chance, c'est tout.  Au delà d'être de nouveau dans l'eau et de s'entrainer, nous aurions bien voulu voir si, comme l'annonce un panneau, des dauphins seraient venus jouer avec nous. Nous marchons sur le sable, et regardons bien, mais ne voyons rien. A part quelques surfeurs justement, un peu plus loin, qui ont l'air de bien s'amuser. Des sea lions et des pingouins viennent aussi se reposer ici régulièrement apparemment. Nous repartons, et prenons sur notre gauche une route en gravier, longue de plusieurs kilomètres, pour parvenir à Slope Point. Par moment, la piste passe sous le niveau de la mer, située à 3 mètres de la porte d'Audrey, et parfois, autre part, quelques vagues terminent même leur course sur la route. Nous suivons à ce moment la Catlins Coastal Heritage Trail, et longeons depuis un bon bout de temps toute la côte sud. A Slope Point, nous sommes sur le point le plus au sud de l'île. Pas loin, le Waipapa lightouse trône joliment, et mérite largement l'arrêt que nous y faisons. Nous sommes seuls, au bout de cette route qui semble ne jamais avoir été empruntée. Surtout qu'une fois arrivés, en s'aventurant pour regarder la plage, juste en dessous, cinq mètres plus bas, nous apercevons des sea lions. Nous nous approchons, mais préférons garder les 10m conseillés pour ne pas les déranger et éviter un accident. Fred avait pourtant envie d'aller s'allonger et se vautrer comme eux sur le sable, juste à quelques mètres, pour les singer et faire une photo inoubliable. C'est vrai qu'il est plus de 17h, et qu'en fin de journée, ces animaux reviennent sur la plage quotidiennement. Quelques photos près du phare, construit en 1884 après plusieurs naufrages dans le coin, et nous repartons, non sans hésiter à nous installer là pour la nuit. Dormir à côté d'un phare, isolés, au bout de la NZ, ça aurait été sympa, n'est-ce pas ?

 

Après un peu de route, nous retrouvons la civilisation, et arrivons à Intercargill, une ville de 53 000 habitants. Nous avons préféré rouler, car nous ne sommes pas en avance sur notre programme général, et avons beaucoup de choses devant nous encore, probablement même le plus gros de cette aventure dans le pays kiwi. Intercargill, c'est la plus grosse ville du Sud. Elle comprend 4 terrains de golf (rien que ça). Avec le rugby, ça a l'air d'être le sport favori ici. Nous trouvons un camping avec du wifi, mais manque de pot, il ne marche pas (à cause de l'ordinateur, et de la connexion à un serveur réseau, pas du signal en lui-même). Nous ne sommes pas mécontents d'avoir bien avancés. Demain, nous quittons les Catlins pour rejoindre une étape que nous avons en tête depuis la planification du voyage, et l'un des endroits les plus courus de NZ :  Milford et les fjords. On va encore changer de paysages. 

 

 

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sam.

27

avril

2013

J9

Bon, quels paysages va-t-on découvrir aujourd'hui ? C'est un peu notre question ce matin en prenant notre petit-déjeuner, vers 8h45. En ouvrant les volets, la première chose que l'on voit, c'est le signe "no camping" placé à 5m, juste derrière le camping-car. Mince. Nous qui pensions avoir pris les précautions hier soir en s'écartant un peu, et en se mettant sur ce grand parking vide protégé par les arbres. Bon, heureusement, on ne s'est pas fait contrôler. A l'aube, deux voitures sont arrivées et se sont garées à quelques mètres. Nous les avons entendues, et avons un peu flippé, car tout endormis, nous n'étions pas très à l'aise et craignions un possible acte de vandalisme. C'est que ce n'est pas à négliger, plusieurs personnes nous ont recommandé de faire attention, notamment si nous partions en trek pour plusieurs jours. Mais non, ce n'était rien. Sûrement des employés du supermarché d'à côté. Bref, nous sommes à Alexandra, et n'allons pas tarder à décoller de cette ville connue de tous les amateurs de moutain biking (ou vélo de montagne), notamment pour son "Otago Central Rail Trail", le plus connu des sentiers et circuits faits pour le VTT sportif. La région est en effet réputée pour ce sport, que nous ne prendrons pas le temps d'essayer. Dommage. Il fait beau en plus.

 

9h30, nous retrouvons la Highway 8, direction Dunedin, une des grandes villes de la côte Est, un peu plus au sud que notre position actuelle. Nous n'allons pas passer loin, car c'est globalement notre cap. Nous allons quitter l'Otago pour les Catlins. Ici, pour l'instant, la région est fidèle à sa description : rocailleuse. C'est vrai qu'il y a pas mal de roches, de rochers, et de pierres sortant de la terre, des champs, ou tout simplement des terrains sans végétation. Sur la route, nous laissons sur notre gauche le lac Roxburgh, niché entre plusieurs monts, et n'apparaissant comme souvent qu'au détour d'un virage, puis longeons la Clutha River. Nous passons par quelques villes quasi désertes, et avons la possibilité à de nombreuses reprises de nous arrêter sur la route pour acheter des fruits. Tout le monde s'est donné le mot, et la culture de pommes, pêches, poires etc... semble être la seule activité du coin. Drôle. Autrefois, les mines d'or constituaient la principale ressource des environs, mais il ne semble plus y avoir de traces de cette activité aujourd'hui. Seule "Tourism Radio" nous apprend cela d'ailleurs via un commentaire glissé entre deux chansons. Un peu avant 11h, nous passons par Lawrence, et là, grosse surprise : il y a de l'internet gratuit dans toute la ville. Whoa, bienvenu en 2013. Pour une fois que cela n'est pas payant. La ville est pourtant toute petite (480 habitants). Pour le coup, l'Asie et ses guesthouses toutes connectées est bien en avance. Ici, c'est l'enfer pour trouver une connexion. C'est donc évident que nous faisons un stop pour nous connecter, surtout que nous devons répondre à notre agence pour la Poynésie. Et nous aimerions bien mettre en ligne les 3 articles que nous avons écrits, et si possible, quelques photos. Nous nous posons donc dans le café du coin, qui fait aussi service de location de DVD, glacier, buraliste, de petit supermarché, bref, d'un peu tout. Nous prenons un chocolat chaud et mettons l'ordi à recharger. Pris dans notre élan, nous restons deux heures. Mais nous avons avancé. Nous changeons d'endroit à un moment, car la connexion est lente, pour finalement finir dans le camping-car garé à côté du petit supermarché.

 

Nous reprenons la route à 14h45, et tournons à droite une demi-heure plus tard pour prendre la Southern Scenic Road. Bye bye la Highway 1. Nous sommes alors presque arrivés dans la partie sud de l'île, dont nous comptons faire le tour d'est en ouest. Sur le trajet, les paysages sont ceux de la campagne française. Des champs verts, vallonés, avec de petites forêts, des vaches et des moutons. On se croirait chez nous, si loin pourtant. A 15h30 pile, nous entrons dans les Catlins. Le paysage change un peu, car nous avons rejoint la mer. Et pourtant, les champs sont juste à côté, et les vaches broutent en regardant l'océan, à 20m de leur clôture. Nous faisons une halte pour aller marcher sur le sable, et regarder les vagues, toutes petites. Et là, comme ça, sans avoir rien demandé, nous nous retrouvons nez à nez avec... une otarie. Elle est là, sur le bord, là où l'eau arrive, et lève parfois la tête pour éviter de se faire complètement submerger par la mousse d'une vague un peu plus grosse. Génial. Nous nous approchons doucement, et l'avons à moins de dix mètres de nous. Nous restons à la regarder, puis continuons notre promenade, cette fois l'oeil ouvert au cas où. Mais ce sera la seule. Nous regagnons la voiture, direction Nugget Point, pour aller voir des pingouins (une espèce aux yeux cerclés de jaune). La côte est sauvage, et les collines tombent directement dans l'eau. Du vert et du bleu, même si le ciel devient un peu plus nuageux. Arrivés là-bas, nous rejoignons à pied, depuis un parking en bord de route, le petit observatoire aménagé niché sur la paroi, donnant sur une plage vierge en forme de U, rocailleuse, protégée, où viennent se casser de belles vagues. Nous apercevons, assez loin tout de même, quelques-uns des fameux pingouins. Nous ne restons pas très longtemps, et les voyons mieux grâce au zoom de la caméra qu'à l'oeil nu. Il fait encore bien jour, et avons donc le temps d'aller au phare de ce bout de l'île. Lattitude 46°27' sud, longitude 169°49' est. Bienvenu très loin de votre canapé ou de votre bureau. Nous sommes presque à la pointe sud-est de l'île. Le phare date de 1870. Construit sur les hauteurs d'un mont, il permet d'avoir une belle vue, et de distinguer toute la côte est filant vers le nord sur à peu près une soixantaine de kilomètres. On devine ce que l'on aperçoit souvent bien mieux en avion, à savoir le contour géographique des terres que nous parcourons, et du pays dans lequel nous sommes. La fuite vers le nord. Sympa, surtout quand on imagine que ce bout de terre, dont nous regardons maintenant une petite portion, est encerclé par le Pacifique, à presque 2000km de Sydney, situé de l'autre côté. Et sur notre droite, c'est quasiment la pointe sud de l'île, et les dernières terres avant l'Antarctique. Nous sommes sur le bord sud-est du pays. Sur le chemin menant au phare, pendant ces 900m de marche, en contrebas, 100m en dessous, des otaries se tiennent sur les rochers. La côte de part et d'autre est toujours sauvage. Nous revenons, et reprenons vers 17h15 la Scenic Road. Une vraie route de jeux vidéos. De larges tournants, des descentes suivies de montées en virage, de la visibilité, la route traçant sur quelques kilomètres permettant de la suivre du regard, un bitume tout neuf et  sec, peu de circulation, un joli paysage... un régal si nous avions autre chose qu'une camionette aménagée. Allumage des phares, la nuit commence à tomber. Il est 18h15, et nous arrivons au camping, à Owaka, au "Pounawea Motor Camp", au bord de l'eau. Non pas la plage, mais un bras d'eau salée pénétrant dans les terres, et sur lequel la lune commence à se refléter. Nous vidons les eaux usés, refaisons un plein d'eau propre, et nous installons devant le dernier film de la trilogie du Seigneur des Anneaux, que nous regardons un peu plus curieusement, ponctué de "ah ouais", "c'est vrai, c'est ça" et autres choses amusantes...

 

 

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ven.

26

avril

2013

J8 - Going south

Comme annoncé par le DOC Center hier, la météo ce matin n'est pas terrible. Nous avons été réveillés une ou deux fois cette nuit, et les nuages bas couvrent le ciel lorsque nous ouvrons les yeux vers 8h15. Nous décidons quand même de faire la Hooker Way, une marche pour rejoindre un lac avec en arrière plan le Mont Cook. Sur les cartes postales, il se reflète complètement sur l'eau. Ca ne risque pas d'être le cas today. Coupe-vent sur le dos, polaire et sous-vêtement technique, nous fermons le camping-car à 9h15. A partir de là, nous suivons un petit chemin s'engouffrant à travers la vallée, et rejoignons un, deux, puis un troisième pont suspendus, un peu comme ceux du Népal, plus rigides cette fois-ci, grâce à leur plancher renforcé en bois. "Max load 20 people" est écrit au dessus du seuil du premier. Donc sûrement moins solide que leurs cousins himalayens, où passaient des troupeaux d'ânes chargés comme des boeufs. Le vent se met alors à devenir plus puissant, et de fines gouttes de pluie nous tombent dessus. Dès lors, le temps va empirer, jusqu'à lutter contre de puissantes rafales, parfois à 90km/h, envoyant les gouttes de pluie nous fouetter le visage. Notre pantalon commence à être mouillé. Nous  doublons un couple de singapouriens, que nous retrouvons un peu plus tard, après 1h de marche, dans une petite maison vide servant d'abri de montagne, où un autre couple fait une pause et se protège de la pluie tombant maintenant sans discontinuer. Les versants aux pieds desquels nous sommes sont couverts d'arbres, sauf près de grandes coulées de pierres et de rochers par endroits, descendant tout le long de la pente. Les sommets disparaissent sous les nuages. Le paysage est terni par la météo, qui le rend du coup un peu hostile, sans vie animale, et sans bruit, excepté celui du vent, qui souffle puissamment en s'engouffrant dans cette vallée. A partir du troisième pont, nous mettons plus de temps pour progresser, capuche sur la tête, main dans les poches, courbés en avant pour aller contre le vent, tête souvent baissée pour ne pas se prendre la pluie. Pas super agréable, mais nous ne sommes plus très loin du lac. Au milieu de ces grands volumes, nous observons l'eau tomber, et être emportée par les rafales. Nos coupe-vents, techniques, jouent parfaitement leur rôle. Paradoxallement, il ne fait pas très froid, juste frais. Nous gardons quand même les mains dans les poches pour les protéger. Nous arrivons enfin sur le lac, après un dernier virage. Nous avions deviné l'arrivée depuis une dizaine de minutes, en voyant le flanc annonciateur d'une petite colline couper transversalement la vallée, avec derrière au loin le Mont Cook, dont nous n'apercevons que le versant, le sommet étant caché par les nuages gris foncés. Typique des endroits où il n'y a rien derrière. Enfin, devant nous, se tient un grand lac, et au loin, aux pieds du Mt Cook, le Hooker Glacier se jetant dedans. Seul le mur de glace près de l'eau, là-bas, permet de savoir que c'est un glacier, car la longue coulée de glace, longue de plusieurs kilomètres, descendant des hauteurs près de 2000m plus haut, est couverte de cailloux et de terre, à cause des éboulements ayant eu lieu de chaque côté. Nous ne sommes pas assez hauts pour voir le bleu du glacier, qui doit pourtant être visible bien plus en amont. En revanche, deux icebergs tout près, sur notre gauche, ont une superbe couleur. Ils ne sont pas très imposants, mais sont néanmoins plus sympas que ceux aperçus hier. C'est d'ailleurs probablement là que les tours en kayak doivent avoir lieu. Nous ne regrettons pas de ne pas avoir réservé cette activité aujourd'hui, ni d'avoir préféré marcher plutôt que d'aller au café à côté du DOC, fermé hier, pour prendre des informations. Et vu la faible quantité de glace, nous n'irons pas demain non plus, et partirons ce midi pour reprendre la route. Nous aurons sûrement l'occasion de pouvoir refaire cela quelque part, ici ou au Chili. Nous restons un bon quart-d'heure sur le point de vue, nous imaginons ce que cela pourrait être quand il fait beau, puis repartons, car il reste encore à revenir à la voiture. Sur le retour, la pluie continue, arrivant cette fois-ci de derrière, et les rafales sont toujours de la partie. Notre pantalon est complètement trempé. Nos sous-vêtements commencent aussi à l'être. Un sur-pantalon imperméable serait bienvenu. Peut-être devrions-nous en acheter un pour le reste de l'aventure, surtout si nous partons en trek plusieurs jours et en autonomie à un moment. Cela ne pose pas trop de problèmes aujourd'hui, car nous serons au chaud dans une grosse heure, mais s'il fallait en faire trois ou quatre comme ça, ce serait plus gênant. Autant en haut nous sommes ok, autant nos bas ne font pas l'affaire dans ces conditions. Sur le chemin, nous croisons des gens, souvent mal équipés (certains en short, d'autres sans veste imperméable, en sweat-shirt, ou en petites baskettes...), à mi-chemin, et même jusqu'à quasiment l'arrivée. Sachant qu'on ne voit rien, surtout maintenant qu'il fait plus mauvais, au lac, nous suggérons à un groupe de quatre personnes de rebrousser chemin, en leur indiquant les trois ponts, qui pourront néanmoins leur servir de points de repères.


De retour chez nous, pas mécontents, nous nous changeons, enfilons un bas sec, et mettons tout ça à sécher. Il est 11h45. Une grosse envie : passer le reste de la journée près d'un bon feu de cheminée et regarder un film. Mais non, nous prenons la route pour avancer vers notre prochaine destination. On aurait pu rester là à en regarder un, mais il vaut mieux être raisonnable et ne pas perdre de temps. Vu le programme que nous nous sommes fixés pour les semaines à venir, il est préférable de ne pas traîner. Heureusement, en roulant et en laissant le Mt Cook derrière nous, via la route par laquelle nous sommes arrivés hier, la pluie cesse, et il fait un peu plus lumineux. 2 beaux arcs-en-ciel font leur apparition, juste en face. L'un, bien plus grand, enjambe carrément la gigantesque vallée, dans laquelle nous nous sentons d'ailleurs toujours aussi petits. 12h25, 15 minutes après être partis, nous nous arrêtons sur le côté pour aider deux asiatiques, une fille et sa mère, venant d'avoir un accident. Sorties de route en voiture, elles sont choquées mais pas blessées, hormis quelques égratinures. D'autres personnes sont dejà là. La voiture est dans le fossé, à dix mètres de la route, et cinq mètres plus bas. Elles roulaient pourtant sur une longue ligne droite. Il est vrai qu'il y a un peu de vent (mais rien à voir avec tout-à-l'heure encavés entre les montagnes), mais quand même. La voiture a apparemment fait plusieurs tonneaux. Audrey va chercher du désinffectant et quelques pansements. Les tchèques en camping-car, arrivés avant nous, attendront avec elles l'arrivée des premiers secours et la police, qui viennent de Twizel, à 55km. Justement la ville où nous allons. Nous repartons, et laissons cette fois-ci le lac d'hier, que nous venons d'atteindre, toujours aussi bleu (mais un bleu différent, un peu plus clair, un turquoise tirant vers le blanc... sûrement à cause de la lumière, différente d'hier), sur notre gauche. Allez savoir pourquoi, une fumée plane sur certaines parties de sa surface. La route serpente au pied de la montagne juste à droite, au milieu de quelques sapins. Le lac nous accompagne toujours. Nous croisons après 20 minutes la police et les pompiers, arrivant en sens inverse. Le ciel s'éclaircit.

 

A Twizel, une petite ville paisible, nous faisons quelques courses, prenons de l'essence, et nous posons à l'extérieur de la ville pour déjeuner. Nous sommes alors dans le "Gondor". Vous savez, cette région du film "Le Seigneur des Anneaux", dans laquelle une grande bataille à lieu, et où les protagonistes parcourent des kilomètres à cheval. Entre Le Mont Cook et Queenstown, plus au Sud et à l'Ouest, une grande partie des scènes du film ont été tournées là. Génial de se dire que Peter Jackson était là pour filmer certains plans, juste là, en face, sur les kilomètres de plaines bordées de montagnes face à nous ! Après s'être renseignés, ce n'est en fait pas la première fois que nous sommes sur les lieux du film. La région de Canterbury, près de Christchurch, est celle d'Edoras dans la trilogie, Twizel et le Mt Cook sont mis en valeur dans la scène d'ouverture du second épisode, et la forêt de conifères que nous avons vue sert pour les prises dans la "Fangom forest", ou dans les "Dead Marshes". Dans les jours qui viennent, et plus particulièrement dans une semaine, nous verrons encore certains des autres lieux qui ont fait découvrir la Nouvelle-Zélande à tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'y aller. Nous repartons une heure après, vers 15h30. La pluie se remet à tomber après une demi-heure, à grosses gouttes, et nous empêche de profiter du paysage, qui semble changer au fur et à mesure. Nous faisons un stop rapide une heure après, au moment où elle cesse, à un lookout bien plus sympa que nous ne le pensions. Cela fait en effet 15 minutes que nous roulons à travers de nouvelles montagnes, ou grandes collines, entre les vallées, grâce à la seule route passant par là. Les couleurs sont cette fois-ci jaunes comme les champs, et rien d'autre, de haut en bas. Mais en entrant dans cette nouvelle région, nous n'avions pas remarqué qu'en montant, nous laissions un superbe paysage derrière nous. Les vues que nous avions depuis la voiture, devant nous puis ensuite sur les côtés, n'étaient qu'une introduction. C'est en effet au lookout que nous nous retournons et contemplons toute la vallée dans laquelle nous sommes, un peu sur les hauteurs, juste avant d'arriver au col par lequel nous devons passer. L'altitude est faible, mais il n'y a aucun arbre, très peu de végétation, à part cette herbe jaune recouvrant toutes les terres à la ronde, dans ce paysage presque désertique, sans vie (sauf un ou deux moutons), où la présence de l'homme n'est trahie que par la route qui file à l'horizon et se perd entre les différents plans successifs créés par les parois, et dont le dernier est un pic enneigé. Superbe. Les volumes sont décuplés. On adore. Et plus que leur forme, ce sont les couleurs des versants et des pics qui nous suprennent. Un tapis jaune. Un peu plus loin, en continuant dans ce décor sorti de nulle part, quelques boeufs noirs tranchent avec l'herbe qu'ils broutent.


Avant d'arriver à Crownell, la prochaine ville, nous passons entre plusieurs vignobles. La région est  connue pour son pinot noir, apparemment l'un des plus fameux de Nouvelle-Zélande (mais qu'en est-il du terroir ?). Nous ne nous arrêtons pas, car nous repasserons par là en remontant vers le Nord, et passerons sûrement plus de temps à déguster quelques crûs au Nord-est de l'île dans la région de Marlborough, la plus célèbre en termes viticoles du pays. La pluie s'est définitivement arrêtée, et la lumière commence à baisser. Nous longeons le lac Dunstan, près de Cromwell. Les couleurs changent de nouveau. C'est maintenant du marron qui nous entoure. Le jaune a disparu. Ce n'est pas de la lave, mais une terre foncée, désertique, rocheuse. Le lac est grand. Là encore, seule la route rapelle la civilisation. Nous arrivons enfin, à 18h15, à Alexandra, la ville où nous avons prévu de nous arrêter aujourdhui. Il fait presque nuit. Nous tournons à la recherche d'un camping, en vain. Nous trouverons un parking au bord de la rivière, un peu en dehors de la ville. Nous allons faire quelques courses, et profitons du supermarché de cette ville plus grande que les autres (4000 habitants), et d'un fast-food pour prendre un coca et recharger l'ordinateur, et écrire quelques articles. Nous allons ensuite nous garer un peu à l'extérieur sur ce parking, et resterons là ce soir.

 

 

 

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ven.

26

avril

2013

J8 - Photos et Vidéos

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jeu.

25

avril

2013

J7 - Mt Cook

L'électricité, ça a du bon quand même. Contrairement aux autres jours, cela nous a permis de nous servir du micro-ondes hier, de faire griller du pain ce matin (avec du Nutella, sublime), de ne pas nous soucier de l'eau chaude car nous n'utilisons pas le gaz (on apprendra plus tard que l'on se fait encore trop de soucis pour le gaz, et que nous sommes loin d'en manquer), pouvons utiliser le chauffage électrique, recharger nos appareils, et ne pas se soucier du niveau de la batterie principale pour les lumières. Bon, on s'en sort bien quand même sans, mais de temps en temps, comme aujourd'hui et hier soir, ça fait du bien.


10h, nous mettons le cap vers le Mt Cook, et laissons le lac et cet endroit pour un autre que l'on espère tout aussi beau. Après 45 minutes de route, pendant lesquelles nous sommes un peu plus près des montagnes, et naviguons toujours dans un décor mi-désertique (rien, aucune vie visible, et une seule route le traversant) mi-fabuleux, nous atteignons, en sortant comme hier d'un virage, le lac Pukaki. Vous devinez la couleur, c'est la même que celle de celui d'hier. C'est fou ces couleurs, mais comment ils font pour avoir ce genre de choses les Néo-Zélandais ? C'est vrai quoi, pourquoi nous n'avons pas de telles étendues et de telles couleurs en France ?  Eh bien parce que les sédiments du bassin où se situe le lac sont issus d'un ancien glacier, qui est peu à peu descendu jusqu'ici, chargeant lentement mais sûrement la glace de petits minéraux qui flottent aujourd'hui dans l'eau pour lui donner sa couleur laiteuse, bleutée et parfois brillante quand les rayons se reflètent dessus. Le lac est partiellement entouré de montagnes enneigées, et au fond, tout au fond, le Mont Cook (ou Mt Aoraki en Maori) se dresse magistralement, du haut de ses 3 754m. Sur le parking du lookout où nous nous sommes arrêtés pour reprendre nos esprits après ce choc panoramique, c'est la claque visuelle. La première (espèrons pas la dernière) de Nouvelle-Zélande. Clairement. Les volumes, les couleurs, la superposition des plans, le contraste entre le plat immense de la vallée vers laquelle nous allons et les parois des montagnes, la petite route et les voitures perdues dans ces echelles inhumaines... vous coupent le souffle. Un paysage rare et jamais vu auparavant. Pour le moment, l'un des plus beaux que nous ayons vu, probablement dans le top 10. Les photos sont sûrement belles, mais observer cela de ses yeux, pouvoir tourner la tête, voir l'ombre des nuages sur l'eau, fixer un point précis sur l'horizon, sur un sommet, ou tout près sur le bord du lac, ou s'amuser à chercher les détails est un vrai privilège. On comprend maintenant pourquoi tout le monde parle de la Nouvelle-Zélande et de ses paysages. Nous reprenons la voiture et continuons, et entrons dans le Mont Cook National Park (un parc de 700km², qui regroupe la quasi-totalité des sommets de plus de 3000m de NZ). En nous rapprochant du Mt Cook, devant nous, clairement visible grâce au beau temps (merci pour cette météo, car nous n'aurions pas eu cette sensation sans un ciel globalement dégagé), nous entrons dans une énnnoorrrrmmmeeeee vallée, que nous remontons petit à petit. On comprend pourquoi Peter Jackson est venu là filmer la trilogie culte de l'Anneau. Pendant des kilomètres, le lac disparaît, pour laisser place à une plaine, pendant que les montagnes gagnent en altitude au fur et à mesure. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour des séances photos. Nous pensons être atteint de "camera-clic" aigü. Un virus typiquement local.

 

Nous arrivons enfin au Mt Cook Village, un petit village regroupant une station-service, un ou deux hôtels, un Visitor's Center, et un musée dédié à Sir Edmund Hillary, le premier homme à avoir gravi l'Everest, et néo-zélandais. Nous sommes un peu plus au milieu des parois. Au dessus de nous, nous voyons deux, puis trois, puis quatre grandes coulées de glace bleue, un bon millier de mètres plus haut. Nous faisons un tour pour prendre les infos au DOC Center, après avoir fait un tour au musée. Nous avons confirmation qu'il est possible de faire du kayak autour d'icebergs, ou bien d'aller sur un canöé pour s'en approcher également. Pas mal. Nous passons au café d'à côté, où ces activités peuvent être réservées, mais il est malheureusement fermé, à cause de l'Anzac Day (un jour férié ici et en Australie). Nous repasserons demain à l'ouverture pour voir ce qu'il en est. Nous partons du coup en camping-car à quelques kilomètres, de l'autre côté d'une des montagnes toutes proches (le Mt Wakefield), traversons transversalement la Tasman Valley par une route en gravier à une seule voie, et effectuons juste après déjeuner une marche nous conduisant au sommet d'un petit mont, permetttant d'avoir une superbe vue sur le Tasman glacier. Le glacier est un peu loin, au deuxième plan, et recouvert de terre et de roches. Il est en revanche long. Sa source n'est pas visible d'ici. En 1890, il arrivait à nos pieds, mais aujourd'hui, c'est un lac sur lequel flottent quelques icebergs, les premiers de notre vie que nous voyons. Ils ne sont pas très gros, en tous cas vus d'ici, mais nous voyons bien le bleu et leur transparence par endroits. Dire que ces bouts de glace ont été formés il y a plusieurs centaines d'années ! Au fond, de gauche à droite, le ciel dégagé nous permet de voir le Mt Cook, le Mt Tasman et les "Minarets". La vue est surperbe, car nous avons ces trois sommets face à nous, le glacier, le lac, les icebergs, l'autre versant d'une montagne (bordé d'arbres et de coulées de terre) sur notre droite, et la vallée immense, à perte de vue, derrière nous, avec tout au fond, le lac bleu de ce matin que nous distinguons à peine. Même si le vent souffle un peu, nous restons là, un peu ébahis. Puis nous redescendons une partie de la montée que nous avons prise pour arriver, et bifurquons pour prendre un autre chemin, menant celui-ci à des petits lacs normalement bleus, mais en fait plutôt verts. Ce sont plus des étangs que des lacs, et ils n'ont rien d'exceptionnel. C'est cependant agréable de se promener dans la région, et d'imaginer par exemple le décor en hiver (donc en août), quand tout est recouvert de blanc, et les avalanches qui doivent avoir lieu entre les différentes arrêtes face à nous, là haut. Le temps se couvre un peu, mais il ne pleut pas. Nous revenons enfin sur une route en gravier, d'où reviennent un groupe de touristes transportés par un engin 4x4 bien d'ici, qui nous mène jusqu'à notre point de départ. Nous avons en tout marché 1h30, peut-être un peu moins. Juste chauds donc. On en prendrait bien un peu plus, surtout qu'il n'est pas sûr de faire beau demain. Et puis on est là pour ça, non ? Nous décidons donc d'aller voir de plus près les icebergs de tout-à-l'heure, auprès desquels nous arrivons via un chemin de cailloux et de rochers, après être montés et avoir suivi l'arrête formée par un amoncellement de pierres, donnant directement sur le lac. Les Icebergs ne sont pas loin, mais nous ne trouvons pas le moyen de rejoindre la rive pour être à leur niveau, et devons nous contenter de les surplomber, distants d'une centaine de mètres. Nous sommes seuls, et cela nous rappelle un peu le Népal. Retour au camping-car, et direction le camping du DOC, le seul ici (à part un autre à 25km, et camping sauvage interdit dans le parc) par la même route qu'à l'aller, longeant la Tasman River. Nous inscrivons nos noms sur le bout de papier à mettre dans l'enveloppe contenant les 20$ dûs, que nous glissons dans la boîte aux lettres réservée (le système est basé sur la confiance. Il peut cependant y avoir des contrôles par les rangers), et fixons à notre rétroviseur le numéro correspondant à ce papier, pour aller nous garer sur le site. Nous sommes à l'entrée de la Hooker Valley. Le Mont Wakefield nous sépare juste du côté où nous sommes allés marcher, pour nous retrouver pas très loin de là où nous sommes arrivés ce midi. Le vent commence à souffler quand nous fermons les rideaux. Nous ne sommes pas mécontents d'avoir un camping-car, quand nous voyons en face des gens lutter avec leur tente et dîner à la frontale dehors. Le vent est en train de se lever plus sensiblement d'ailleurs, et il se met à pleuvoir. Nous préparons à manger, et regardons un film, Le Prénom. Nous nous endormons avec le vent soufflant sur notre abri.

 

 

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mer.

24

avril

2013

J6 - Entrée en matière

Réveil classique, sans avoir été dérangés par personne. Départ à 9h50, pour rentrer aujourd'hui dans les terres, et se rapprocher des montagnes, avec le Mont Cook comme objectif final. Nous devrions y être demain. Affaires rangées et calées (pour ne pas que tout tombe dans les virages, comme avant-hier), nous reprenons la route. Et rapidement, sortis de nulle part, nous voyons sur notre droite la chaine de montagnes, et les sommets enneigés. Bon, ils sont assez loins, mais ce sont les premiers que nous voyons clairement. Bon feeling. Nous allons vers la nature. Et en plus, il fait plutôt beau. Envie de rentrer dans le vrai aussi, et d'en prendre plein les yeux. On espère enfin voir ce que la Nouvelle-Zélande a dans le ventre. C'est donc tout excités que nos avançons, encore au milieu des champs mais en se rapprochant peu à peu de la chaîne alpine (comme il l'appelle ici). D'ailleurs, cette chaîne des Alpes du Sud est, en superficie, plus grande que la nôtre. A 10h10, nous passons le pont le plus long de l'hémisphère Sud. Ne vous agitez pas, il est ridicule. Il est long, ok, et encore (on est sceptique car il ne fait pas des kilomètres), mais il est à 5m au dessus d'un fleuve asséché, comme plusieurs ponts que nous avons déjà franchis. Le pont de Melbourne nous avait paru plus long, et était bien plus impressionnant, tout comme celui de Sydney. Wow effect 0. Nous arrivons après 20km à Rakaia, l'une des villes du pays où l'on pêche les meilleurs saumons, dans la rivière éponyme. Fred n'a qu'une idée, en acheter et pouvoir en stocker pour manger sashimis, saumon fumé ou grillé dans les prochains jours. Mais déception, le "Salmon World" indiqué sur le Lonely Planet n'est qu'un aquarium, introduit par un grand saumon-statue au bord la route (vous vous rappelez le grand homard à l'entrée d'une ville que nous avons visitée en Australie sur la côte ? C'est la même ici, avec un saumon). Pas même de point de vente. De toutes façons, la saison de pêche est finie (elle a lieu entre novembre et mars). Mince. Tant pis. Après 1h10 de route, nous longeons une voie de chemin de fer, unique, que nous coupons à plusieurs reprises en franchissant prudemment des passages à niveaux sans barrières et rarement pourvus de signaux lumineux. En continuant, nous arrivons à Rangitata, où nous tournons à droite, direction Geraldine, la prochaine grande ville située sur la Highway 79. Sur notre droite, la Peel Forest - l'une des plus grandes forêts de conifères du pays - nous souhaite la bienvenue dans le McKenzie District, qui nous fait rentrer dans un décor de plus en plus montagneux. Nous nous sommes en effet rapprochés des montagnes, qui sont bien plus grandes et proches que tout-à-l'heure. A un moment, nous bifurquons et les avons juste en face de nous, avec la route se dirigeant droit dessus, et les sapins sur les côtés. On commence à se sentir dans notre élément. Et les instants qui suivent vont confirmer cette sensation. La route monte, puis descend, et à un tournant, nous arrivons sur une grande plaine, avec toutes les montagnes juste derrière, majestueuses. Arrêt photo obligatoire. Déjà que nous en avons prises plusieurs fois sur le chemin ! Petite vidéo pour mettre tout ça en boîte, puis on repart. On se croirait dans "Le Seigneur des Anneaux". Et ça continue. Les montagnes ne sont désormais plus très loin, et nous tournons à gauche, puis à droite, entre de grandes collines. Les volumes ont maintenant changé, et sont plus en accord avec la taille, les distances, et les étendues plates ou nivelées au milieu desquelles nous sommes. Puis, soudainement, nous arrivons sur un lac turquoise, qui apparaît sans s'y attendre alors que la route resdescend. Il faut imaginer le décor : cette superbe couleur, des plus surprenantes, un peu comme celle des lacs du Népal à 4600m, de grandes étendues jaunes, quelques conifères légèrement plus hauts, puis quelques sommets enneigés sur notre droite. Au loin, avec le lac face à nous, la chaîne montagneuse. Et le plus fort, c'est qu'il fait beau, et que le temps ne pourrait être mieux. Sans le savoir, nous venons d'arriver sur les rives du lac Tekapo. Cela fait plusieurs dizaines de minutes que nous n'arrêtons pas de prendre des photos (à chaque tournant, les couleurs, le décor, et le panorama change... vous savez, ces petits changements, ces petits détails qui font que vous trouvez chaque nouvelle situation plus belle que la précédente), quand nous nous arrêtons dans la ville du lac (315 habitants, 710m d'altitude). Nous posons le camping-car sur le parking à côté, face au lac (dont le turquoise nous bluffe à chaque coup d'oeil), et allons voir la petite église, nommée "Church of the Good Shepherd", donnant directement sur le lac. D'ailleurs, le fond de l'église, où se situe l'autel, est constitué d'une grande fenêtre à la vue imprenable. Wow ! Nous retournons garer le camping-car dans une position telle que nous puissions déjeuner avec vue sur le lac, et allons faire un tour au Visitor's Center pour nous renseigner sur les activités du coin. Nous allons en effet rester là ce soir, et poursuivrons demain. Il est 15h. Envie de profiter de ce superbe environnement, plutôt que de n'être que de passage. Qui ferait differemment de toutes façons ? Nous sommes plus que ravis, car après la déception de Kaikura, et les beaux mais pas incroyables paysages de la Banks Peninsula, nous voilà comblés. Pour nous, la Nouvelle-Zélande, c'est ça, on y est. C'est de ça dont nous avons entendu parler, et pour quoi nous sommes venus. Quel bonheur d'être là. Au Visitor's Center, nous apprenons qu'il est possible d'aller voir ce soir les étoiles dans l'observatoire du Mt John (1043m), où se trouve le plus gros télescope du pays. Cela nous tente bien, nous verrons en fonction de l'évolution de la météo, car malgré le beau temps actuel, les nuages peuvent arriver et le ciel être couvert. La personne nous renseignant nous propose d'ailleurs d'attendre avant de réserver, et de repasser vers 20h pour le départ de 20h30. En attendant, nous décidons d'aller marcher sur une des pistes disponibles. Nous choisissons celle conduisant au sommet du Mt John, permettant d'avoir une vue à 360°, et de revenir en longeant une grande partie du lac, pour un total de 3h de marche. Nous partons donc, vers 15h45, et commençons par traverser une forêt de pins. Le dénivelé n'est pas négligeable, mais pas trop fort non plus. Une bonne remise en jambe après les marches australiennes du mois dernier. Nous avalons le différentiel de 300m, et quittons la forêt pour une plaine, aux couleurs jaunes, nous menant jusqu'au sommet. Le vent souffle là haut, mais la vue est superbe. L'observatoire est face à nous. Sur notre droite, le fameux lac Tékapo, plus bas, révèle toute son étendue, magique, toujours turquoise, et occupe une surface bien plus grande qu'imaginée. Un peu plus loin, dans la continuité, là-bas, en face, le lac Mc Grégor se dessine, aux contours incertains, au mileu des plaines traversées par quelques minuscules nationales. Les distances sont immenses. Au fond, la chaîne montagneuse est toujours là. Le lac Alexandrina est aussi là. C'est donc un tableau de trois lacs aux couleurs claires et lumineuses qui prend forme sous nos yeux ébahis, dispersés autour du Mont John. Il est cependant 17h quand nous lachons du regard ce qui nous entoure, et arrêtons de prendre encore de nouvelles photos. Nous préférons donc redescendre par un autre chemin, plus court que celui prévu, car nous risquerions d'arriver avec la nuit. En outre, le vent souffle, et le versant que nous emprunterions ne serait plus éclairé par les derniers rayons de soleil. Nous faisons donc le tour du Mont, pour savourer chaque vue en changeant d'orientation à la vitesse de nos pas, doucement, et resdescendons par la même forêt.

 

Une fois en bas, après finalement 1h30 de marche, nous allons boire un chocolat chaud dans un restaurant où le wifi est gratuit, et y restons presque 2h, le temps de regarder nos mails, de faire le point sur la Polynésie, de préparer un peu notre arrivée là-bas, de mettre en ligne deux articles, et de télécharger les photos qui vont avec. 19h40, nous repartons en direction du camping que nous avions repéré un peu plus tôt, nous arrêtons vider les eaux usés et refaire le plein d'eau potable (dans le noir), avant de s'installer sur un emplacement pourvu d'électricité (c'est un peu plus cher, mais plus confortable, et en avons besoin pour recharger les batteries de l'appareil photo et l'ordinateur). Nous décidons de ne pas aller à l'observatoire, car bien que le ciel soit dégagé, la pleine lune ruine tout espoir de profiter des avantages de la situation du lieu. Nous trions quelques photos et vidéos, nous mettons à table (un bon petit filet de boeuf Angus bien tendre et du riz) vers 22h, et jouons sur l'ordinateur, installés bien confortablement dans le lit.

 

 

 

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mar.

23

avril

2013

J5 - Hector's Dolphins

Bonne nouvelle en nous levant. Il fait beau. Troisième petit-déjeuner, et nous avons maintenant l'habitude de défaire notre lit, ranger tout ça, dans l'organisation générale de notre quotidien. Le lit est grand et top, une fois les planches posées entre les deux banquettes. Petit tour sur la plage avant de partir, mais 20 minutes après le départ, nous sommes au dessus des nuages, collés à la montagne, et ne voyons plus grand chose. Par rapport à l'Australie, nous ne risquons pas de percuter un kangourou ici. Par contre, c'est un, puis deux, et bientôt un troisième lièvre que nous voyons écrasés sur le bitume. Fred joue du frein, sur ces routes faîtes de montées et de descentes relativement longues, mais de manière à ne pas ré-itérer l'échauffement des disques commes hier. Vers 10h45, nous arrivons à Le Bons Bay. Nous ne prenons pas la "Rue de la Mer", mais continuons  tout droit pour rejoindre une nouvelle plage, entourée de grandes collines toujours teintées de multiples verts. Deux oiseaux bizarres, noirs, marchent près de l'eau. Nous pensons, à cause de leur long bec rouge, voir nos premiers kiwis, mais apprendrons plus tard que non, ce n'est pas ça, et qu'il est extrêmement rare de voir cet animal nocturne emblématique du pays. Le paysage est sympa, mais pas hallucinant, et nous sommes un peu frustrés de ne pas en prendre plus les mirettes que cela. On nous avait dit qu'à chaque tournant, une seule envie : s'arrêter et prendre des photos. Pour le moment, on n'attend que ça. Mais il fait beau, et lumineux. Ca devrait arranger les choses. En regardant la mer, et ce qui nous entoure, à être pratiquement seuls encore ici, à part quelques maisons donnant sur l'océan, à nous dire que nous sommes en Nouvelle-Zélande, et que c'est un jour de semaine qu'il n'est pas important de connaître pour nous, nous nous disons que nous avons de la chance. 11h, nous remontons, et partons vers Akaroa, la grande ville de la Péninsule. Nous y arrivons une demi-heure plus tard, et sommes accueillis par un drapeau français. Les rues sont aussi écrites en français (la rue Jolie, la rue Laveaux), comme certains lieux (l'hôtel "Chez la mer", "Bon Accord" ou le restaurant "L'escargot Rouge"). Nous faisons un tour, et cherchons une station service pour remplir le réservoir d'eau. En voilà une, où nous reviendrons plus tard car l'accès au robinet est bouché. Nous continuons vers le port, et garons la voiture. La ville, petite, est agréable, calme, joliment décorée et aménagée. Elle est au bord de l'eau, un gigantesque bras arrivant depuis l'océan. En nous rapprochant d'une bâtisse où flotte un drapeaux français, nous découvrons qu'il est possible de nager avec des dauphins. Intrigués, et n'ayant pû le faire en Australie, nous entrons. Pas de chance, personne n'a réservé pour le prochain départ, prévu à 13h30, et il faut être 6 au minimum. Sur les conseils de la personne nous renseignant, nous reviendrons tout-à-l'heure au cas où, mais n'y croyons pas beaucoup. Et à ce moment, nous voyons dans la salle d'à côté des gens en train d'enfiler leur "wetsuit", ou combinaison. Les clients du départ précédent, qui a commencé il y a 15 minutes. Hop, retour rapide à la réception, pour voir si nous pouvons joindre ce groupe, sachant que nous ne pourrons pas revenir demain. "Ok, mais si vous êtes rapides". Pas de problème, on va l'être. En trois minutes, nous avons notre combinaison sur le dos, et les chaussures-combis qui vont avec. Nous sommes les derniers des 7 autres clients allant dans l'eau, sans compter les 8 personnes qui resteront juste à regarder. Super, en un clin d'oeil, alors que nous n'avions pas du tout prévu cela, nous voilà à prendre le bateau pour aller nager avec des dauphins en mer. Les Hector's Dolphins, les plus petits au monde (1 mètre de long). Une espèce protégée et ne vivant qu'en Nouvelle-Zélande. Après une demi-heure de navigation pour rejoindre l'embouchure de la baie, et être au seuil de l'océan, nous apercevons nos premiers dauphins, en train de sauter à 10 mètres du bateau. Chouette. L'un se rapproche, et passe en dessous, tout-à-fait visible depuis la plate-forme arrière. Tout le monde a été briefé sur les procédures, et le fait qu'il ne faille pas toucher les dauphins. Leur peau est apparemment aussi sensible que celle de votre paupière. Nous nous jetons tous à l'eau, il est vrai, froide. Sa couleur est belle, un joli vert clair, en fonction du soleil. Par contre, elle n'est pas très transparente, et nous ne voyons pas très bien malgré le masque et le tuba. Chacun l'utilise d'ailleurs pour faire du bruit sous l'eau, afin d'attirer Flipper et ses copains. Avec succès, car deux ou trois se rapprochent, et émergent à 5 ou 6 mètres de nous. Whaou, c'est génial. Ils sont là, tout près. L'un d'entre eux passe entre deux personnes à quelques mètres. Puis ils se font plus timides. Nous remontons après 15 minutes, pour aller à un autre endroit. Et après 5 ou 10 minutes, nous en voyons d'autres tourner autour du bateau. Hop, nous faisons une halte, et repartons à l'eau, moins fraiche cette fois-ci, sauf quand on met la tête, non couverte, sous l'eau. 5 dauphins se baladent, font de petits bonds, ou montrent juste leur arrête dorsale. Audrey fait du bruit en tapant son masque avec son tuba, Fred filme en essayant d'être stable malgré les mouvements de l'eau, et de capter les endroits où les dauphins sont. Ils passent souvent à un mètre sous l'eau. En regardant avec son masque, Fred en voit arriver un passer juste sous ses pieds. Depuis le bateau, les personnes nous indiquent où ils sont. Nous restons du coup une demi-heure comme cela. A un moment, un pingouin, apparemment une espèce assez rare, vient flotter tout près du bateau, et nous regarde, pendant quelques minutes. Il repart en plongeant, et ré-apparaîtra un peu plus tard, légèrement plus loin.  Les dauphins sont toujours là, et jouent un peu au chat et à la souris avec nous. Par chance, un passe à un mètre de Fred, puis un autre un peu après à côté d'Audrey. Ces moments sont toujours furtifs. Il est temps de rentrer, et l'équipage, de quatre personnes, nous demande de remonter. C'est vrai qu'il commence à faire froid. A peine sur le bateau, un tuyau d'eau chaude est glissé dans la combi. Le top, sauf quand quelqu'un fait remarquer que cela fait penser à quelqu'un qui vous fait pipi dessus. Pas faux. Mais agréable quand même, car nous avons tous un peu froid. Le moteur se remet en marche, et alors que nous naviguons pour rentrer, de nouveaux dauphins jouent avec le bateau, et ouvrent le chemin, en étant toujours un ou deux mètres devant lui, parfois juste sous la coque. Génial, ils nous accompagnent tout du long, pour notre plus grand plaisir, d'autant que nous sommes à l'avant à les regarder juste sous nos pieds. Nous longeons la côte en buvant un chocolat chaud avec quelques biscuits, avant de retourner au port, et apercevons quelques otaries, en train de prendre le soleil. Une fois arrivés, douche chaude, et petit tour dans la boutique, où nous décidons d'acheter deux photos prises pendant que nous étions dans l'eau par le photographe resté à bord. Excellent moment, imprévu, qui scelle notre entrée dans ce tour des deux îles et notre aventure dans ce pays lointain. Nous n'avons pas vu les requins blancs, pas pu voir (pour l'instant) les cachalots, nous aurons eu les dauphins.

 

Nous rejoignons le camping-car, et nous garons face à la baie pour déjeuner, même s'il est 15h, après être allé prendre de l'eau à la station. 16h30, nous repartons, le visage chauffé par les rayons du soleil. Le ciel est clair, et nous retrouvons les hauteurs, avec de belles vues qui cette fois, nous donnent envie de prendre beaucoup de photos. Ce n'est pas la folie, mais nettement plus joli que les autres jours. Nous partons vers l'Est, les yeux plissés à cause du soleil bas, empruntons une petite route nous emmenant vers l'autoroute, et nous arrêtons juste après l'avoir trouvée, une fois la nuit tombée. Nous cherchons un endroit pour nous poser, un peu à l'écart, et nous arrêtons sur une aire en gravier entre deux nationales que nous estimons peu fréquentée. Rideaux tirés, lumières allumés, nous  sommes prêts pour écrire cet article, et surtout regarder les photos d'aujourd'hui, avant de préparer des escalopes à la crème et à la moutarde avec des champignons rissolés. Dans les jours qui viennent, nous comptons aller au Mont Cook, situé à peu près au milieu de l'île, décalé vers l'Est. Un trajet qui va nous faire rentrer dans les terres, et voir du pays, si la météo reste clémente.

 

 

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lun.

22

avril

2013

J4 - Banks Peninsula

Toc Toc Toc. Il est 7h20 quand de grands coups résonnent dans le camping car. Oups, nous étions garés sur le parking d'un chantier, que nous pensions désafecté aux vues des alentours et d'un signe pas très loin. En fait, il y a pas mal de places, mais nous devons être là où le type ayant frappé gare sa voiture habituellement. Réveillés en sursaut, nous ne nous posons pas cinquante questions et mettons les voiles en cinq minutes. Nous nous posons pas très loin, sur le parking de notre ancienne guesthouse, à deux blocks de là, pour terminer notre nuit et prendre notre petit-déjeuner. C'est drôle, où que nous soyons, quand les rideaux sont fermés, nous sommes chez nous, et plus grand chose n'existe à l'extérieur. 10h10, nous partons vers l'aéroport, au dépôt où nous avons pris le camping-car. Nous avons eu l'idée de profiter d'être de nouveau à Christchurch pour y aller afin de signaler un problème d'eau chaude (nous n'en avons pas depuis le départ) et de plaque de cuisson (l'une d'elle ne marche pas). Il semble en effet difficile de prendre la route vers le Sud puis de rejoindre l'autre île pendant plus d'un mois sans pouvoir prendre de douche ou avoir d'eau chaude, et en ne pouvant cuisiner correctement. Autant profiter d'être là donc. Nous garons la voiture sur le grand parking, tout près de là où nous l'avions prise, et signalons ces deux problèmes à la réception. Un mécanicien arrive, et comprend tout de suite ce qu'il se passe. Allez, dans une petite heure, tout sera réparé. Pendant ce temps, nous profitons du Wifi de la salle d'attente, et retournons voir s'il n'y a pas des produits en libre accès sur la commode des backpackers qui pourraient nous être utiles. Banco. Du jus d'orange, des carottes, et surtout, du nutella. Le rêve. Nous n'en avions pas acheté à cause de son prix. Le mécanicien revient, et tout est réglé. Nous avons pendant ce temps regardé le site du DOC, et avons booké nos 4 nuits dans les lodges pour le trek d'Abel Tasman, que nous commencerons le 9 mai. Il nous reste à réserver celles pour la Kepler Track, un trek de quelques jours également, mais nous ne sommes pas encore fixés sur les dates. Cela attendra, donc. Il est 13h quand nous refaisons le plein, l'essence étant sûrement moins chère ici dans une grande ville que sur la route, quand nous serons perdus au milieu de nulle part. Nous utilisons du coup pour la première fois la carte que les allemands nous avaient donnée, nous permettant d'avoir 1% de réduction. Oui, ce n'est pas grand chose, mais bon. Nous mettons les voiles vers le Sud, plus précisément vers la Banks Peninsula, formée par deux éruptions volcaniques géantes (mais nous ne savons pas quand). La lave aurait coulé à plusieurs endroits, formant des avancées dans la mer. Nous empruntons donc la Summit Road, qui tourne autour du cratère originel. Malheureusement, le plafond nuageux, assez bas, nous empêche de voir quoi que ce soit. Il pluviote en outre par moments. Nous serpentons sur cette route de montagne, montons et dépassons le millier de mètres d'altitude, alors pourtant que nous roulons vers l'océan. A un moment, nous sommes complètement dans les nuages, et ne voyons rien autour de nous, si ce n'est à 10m devant.


Nous nous arrêtons vers 15h, à Pigeon Bay, que nous atteignons en rescendant de l'autre côté d'un versant vert clair, couvert de pâturages, de boeufs et de moutons. En laissant les nuages autour de nous, nous découvrons de là-haut une baie bordée de petites montagnes, sur lesquelles nous n'arrêtons pas de slalommer depuis plus d'une heure. Nous arrivons près de l'eau, et parkons le camping-car, pour déjeuner. Il n'y a pas grand monde, voire personne. Tout est calme. L'endroit est joli, mais pas incroyable. La faute aux nuages ? Quelques maisons se perdent entre les dénivelés, ou au milieu des arbres. Cela ressemble en partie à notre campagne française. Il n'y a d'ailleurs pas que le paysage qui nous rappelle nos contrées, puisqu'un certain nombre de lieux, dans le coin, sont français. Il faut effectivement savoir que la Nouvelle-Zélande a failli être une colonie française. En 1770, James Cook découvre la Péninsule, et pensait qu'elle n'était qu'une île. Il l'appelle en souvenir d'un naturaliste (Sir Joseph Banks). La population Maori fut dramatiquement réduite, et en 1838, le capitaine Jean Langlois négocia l'achat de la Péninsule aux Maoris, et retourna en France pour régler les questions administratives. Malheureusement, quelques jours avant son retour en 1840, des officiers britanniques avaient dressé le drapeau anglais à Akaroa, au centre de la région. Pour peu, l'île du Sud aurait été française, et le futur de la Nouvelle-Zélande aurait pris une autre tournure. Les Français ont malgré tout laissé une trace sensible ici, puisque certains sont à l'époque restés, et ont continué à vivre dans la ville et celles du coin.


Les nuages commencent à s'amonceler, malgré le coin de ciel bleu que nous apercevons au dessus de l'eau, nous décidant à repartir, 1h20 après. Nous remontons par la même route, et passons de l'autre côté du mont, puis bifurquons vers Okrain Bay, une autre baie, semblable à la première. Il faut imaginer, en regardant la région du ciel, un cratère et des coulées de lave partant de part et d'autre, et se jetant dans la mer, à un endroit près (reliant la péninsule à l'île du coup). Cela donne une multitude de baies, où l'eau rentre dans les terres, par de grands et larges bras, au milieu desquels nous circulons, à travers un terrain plein de dénivelé. On grimpe une demi-heure, puis on redescend celle d'après. Même schéma pour repartir. Aujourd'hui, la nature a repris le dessus, et tout est vert ou jaune. Nous doutons d'ailleurs que le cratère soit encore visible. Vers 17h, une odeur de brûlé remplit l'habitacle. Mince, c'est quoi ? Les freins. Arrêtés au milieu d'une côte, que nous étions en train de descendre, nous voyons de la fumée s'échapper près des pneus. Pas étonnant, à toujours être pied sur le frein, pour négocier les virages. Nous attendons un peu, et mettons de l'eau sur l'enjoliveur, pour refroidir les disques. Vapeurs d'eau dans la seconde. Une voiture s'arrête pour nous aider, et nous conseille de freiner par à-coups, plutôt que continuellement. Le type nous indique aussi le camping en bas, pas très loin. Nous remontons et repartons pas très longtemps après, et arrivons près de la plage, sur un site autorisé mais payant, où nous nous posons pour la nuit. Nous allons marcher un peu sur le sable. Personne, hormis trois personnes faisant du cheval. Nous revenons, puis vidons pour la première fois les eaux usées du véhicule, et pouvons recharger le PC dans la cuisine à disposition. Le même type de camping que ceux dans lesquels nous dormions en Australie avec le 4x4. Mais cette fois-ci, nous restons enfermé, puisque tout est à disposition. Nous prenons une douche dans la petite cabine à l'intérieur, mais n'avons ensuite plus d'eau pour la vaisselle. Mince. On apprend. Pas grave, nous pouvons connecter le camping-car à n'importe quel robinet, gratuitement, dans les sites DOC ou les stations service. On verra ça demain.

 

 

Vidéos à suivre

 

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dim.

21

avril

2013

J3 - Kaikura

Notre première nuit fut excellente. Une fois aménagé, nous avons un grand lit bien confortable, et grâce à la couette supplémentaire que nous a donnée Alpha, nous n'avons pas froid (mais avons laissé le chauffage branché au cas où). Sur le parking où nous étions, personne ne nous a dérangé. Nous nous levons vers 9h. Dehors, une fois le rideau ouvert, la mer, qui est bien devant nous comme nous le pensions, est très agitée. Il pleut, et vente sérieusement. Nous préparons notre petit-déjeuner, et nous rendons compte en rangeant les draps que la pluie a traversé par endroits les portes arrières, pourtant bien fermées. Ce n'est pas la catastrophe, mais il faudra faire attention s'il pleut autant à l'avenir. En voyant le temps qu'il fait, nous imaginons déjà que la sortie en mer va être annulée. Nous allons quand même bien sûr au Whale Watch Center, situé à 5 minutes à peine en longeant le bord de mer. A 10h, en nous présentant au guichet, nous avons confirmation de notre intuition. Tous les départs sont annulés. Et apparemment, ce n'est pas la peine d'attendre demain, car la météo ne devrait pas s'arranger. La personne nous propose donc de nous rembourser intégralement, sans même avoir rien dit. Pas d'autre choix. Nous espérons revenir à la fin de notre aventure sur l'île du Sud, en faisant un détour avant d'aller prendre le ferry, car Kaikura est à 165km du quai sur lequel nous devrons nous présenter. Pas de chance, après les requins, les baleines se laissent désirer. D'ailleurs, en faisant un tour dans le centre d'information, nous apprenons que les "sperm whales" que nous étions censés voir ne sont pas des baleines, comme nous le pensions... mais des cachalots ! Encore mieux. Quel dommage. Pourvu que la météo et la chance soient de notre côté dans un mois.


La mer est si chaotique que nous décidons de descendre sur la plage de cailloux noirs pour aller la voir de plus près. Les vagues se cassant juste au bord semble terriblement puissantes, et forment des rouleaux blancs à cause de l'écume flottant tout autour. Le vent, et les embruns, rendent nos lèvres salées. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas mis notre coupe-vent, qui risque de servir vu comment tout cela débute. La brume et les nuages ne permettent pas non plus de voir les montagnes, pourtant juste derrière nous, et les sommets enneigés, magnifiquement photographiés sur quelques photos aériennes de la ville mise en avant dans le Whale Center. Par chance, à un moment, sur notre gauche, un sommet se dégage timidement, permettant d'apercevoir un peu de neige. Nous remontons dans le Fiat, et partons pour de bon de la ville, après un stop au lookout sur les hauteurs de la petite péninsule jouxtant la ville. Belle vue sur toute la baie, mais les montagnes que nous devrions avoir à côté sont encore masquées. Plutôt que de rester ici, et regarder un film, avancer sur le programme de la Polynésie, ou simplement lire et traîner, comme un tel dimanche gris et pluvieux pourrait en donner envie, nous préférons redescendre sur Chirstchurch, pour avancer, et pouvoir demain faire autre chose sans avoir perdu de temps. 


Nous repartons vers le sud, en reprenant l'Alpine Pacific Triangle Road par un autre côté, via la route 70, et non plus la 1 comme hier. Nous nous enfonçons donc dans les terres, et empruntons la seule route traversant la chaine montagneuse. Nous ne faisons que pénétrer légèrement dedans. Les sommets ne sont pas très hauts, et ressemblent plus à de grandes collines imposantes qu'à de véritables montagnes. Les couleurs son superbes, jouant sur des dégradés de verts et de jaunes. La couleur de certains arbres est très lumineuse, presque brillante. On se croirait un peu en Irlande (mais nous n'y sommes jamais allés... rires). Dommage de n'avoir qu'une partie du paysage, car la neige des cîmes devrait être visible tout au fond. Pendant les trois heures de route, nous écoutons "Tourism Radio", sur une fréquence (102.9) que nous captons grâce au boitier spécial remis par Alpha, et dont les chansons sont entrecoupées de commentaires sur l'endroit où nous sommes lorsque nous rejoignons un site d'interêt pré-enregistré, et localisé par GPS. Nous devons parfois ralentir sérieusement, car de gros blocs de pierres ont dû tomber hier soir, à en juger par leur présence au milieu de la route, lorsque nous sommes à côté d'une falaise. Nous dépassons le Mont Lyford, où il est possible de skier. Vu la pluie, nous préférons continuer. Régulièrement, nous laissons derrière nous des élevages de biches et de lamas, de bétail (notamment des vaches marrons à la face blanche)... et au total, probablement un millier de moutons. Ils sont partout, par centaines. Cela crée un effet particulier, de voir ces multiples points blancs sur l'herbe verte comme un green de golf. Certains ont l'air d'être un peu différents des nôtres : leur visage est souriant ! Il faut qu'on s'arrête pour vérifier, mais c'est l'impression que cela nous a fait.


14h, nous nous arrêtons dans une aire de pique-nique, déserte, pour déjeuner, et garons le camping-car à côté de grands pins d'une bonne vingtaine de mètre de haut. Départ à 15h30, et une grosse demi-heure plus tard, nous retournons voir la mer, sur une plage du coin, complètement ouverte sur le sud pacifique en regardant une carte locale : le lookout d'Amberley Beach. La mer est toujours grise, blanche, légèrement verte au loin, et le ciel terne, nuageux, mais pas menaçant. Les vagues désordonnées, brutales, bruyantes, et les courants, laissent deviner le chaos qui doit régner dans l'eau. Ce n'est sûrement pas ici que nous surferons avec les dauphins, en tous cas pas aujoud'hui. Paradoxalement, il ne fait pas très froid. Nous n'y restons pas longtemps. Nous repartons en prenant la Inland Scenic Road, qui n'a rien d'impressionant en ce dimanche d'automne, tellement les nuages couvrent tout. Nous arrivons dans la banlieue de Christchurch après 17h, et nous garons finalement après avoir tourner, près de notre guesthouse d'avant-hier. L'ordinateur est presque vide, et nous allons profiter des prises disponibles à chaque table du Burger King pour le recharger, en ne commandant qu'une petite boisson, qu'il est possible de re-remplir à volonté (chacun se sert en libre-service. La comptoir ne donne qu'un verre vide et encaisse le prix). Auparavant, nous terminons de le vider en jouant à un jeu d'aventure, bien au chaud dans notre chez-nous garé sur le parking. Nous écrivons cet article le temps qu'il se recharge, sans pouvoir le publier, puisqu'il n'y a pas de connexion Internet. Dans quelques instants, nous allons retourner dans nos pénates, et probablement changer d'endroit pour préparer à manger et passer la soirée devant une série ou un film.

 

 

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sam.

20

avril

2013

J2 - Départ

Le jour du départ est arrivé. Check-out, mise en ligne d'un article, mail rapide à notre agence de voyage anglaise pour voir si nous pouvons décaler les dates des vols suivant la Polynésie afin de rester peut-être une semaine de plus là-bas, et taxi (remboursé par Alpha, la compagnie à laquelle nous louons le camping-car) jusqu'au dépôt près de l'aéroport pour découvrir notre nouvelle maison. Le ciel est gris, et il pleut légèrement. Il est 11h. Sur place, on nous annonce qu'il va falloir patienter une heure, car il y a beaucoup de monde. Effectivement, la grande salle d'attente est remplie. Après avoir bouquinné, une australienne vient nous chercher. Ca y est, nous allons découvrir la bête. Dehors, il s'est mis à pleuvoir plus sérieusement. Heureusement, notre Fiat Ducato est garé sous un grand abri. Il fait 5,5m de long, et 2,4 de haut et a 127 832km au compteur. Tour d'horizon, explications sur comment fonctionnent les pompes, le chauffage, le gaz, les deux plaques de cuisson, les pastilles pour les toilettes, la mise en place du lit etc... bref, tout ce qu'il faut savoir pour se servir de l'engin. Ca va, nous aurons de la place. Une table amovible est située entre les deux grandes banquettes latérales, à l'arrière. Nous écoutons attentivement, car c'est une première pour nous deux. Fred s'assure que nous avons bien les outils en cas de crevaison. Audrey a ses yeux grand ouverts, curieuse à propos des rangements, des aménagements possibles... depuis le temps qu'elle attendait de vivre de cette manière, qu'elle en avait envie. Avant de partir pour de bon, nous allons nous servir sur l'étagère près de la réception où sont disposés les produits que d'anciens campeurs ont laissés, et récupérons une ou deux choses utiles, surtout quand un backpacker vient poser des saucisses, de la mayo et des produits d'entretien juste devant nous, et qu'il n'a pratiquement pas utilisés. Sympa.


Nous mettons le contact à 13h10, direction le supermarché du coin, pour faire un gros ravitaillement, et bourrer le petit frigo. Céréales, tomates, viande, oignon, pâtes, yahourt, cookies, condiments, gâteaux apéritifs, eau, pain, crème fraiche, bacon, oeufs... bref, tout ce dont nous aurons besoin. Nous achetons un poulet chaud, que nous mangeons juste après, avec des chips, encore garés sur le parking. Notre premier repas. La table mobile à l'intérieur est pratique, et il y a pas mal de rangements. Audrey va s'en donner à coeur joie, et cherchera ce soir comment optimiser tout cela. Il pleut beaucoup, des cordes. Il ne fait pas chaud du tout. Nous partons à 16h30. Le véhicule n'est pas difficile à conduire. La troisième est un peu dure à passer, mais c'est un détail. Rouler à gauche ne nous pose plus de problèmes. Nous sommes prudents, car nous n'avons pas pris l'assurance, il pleut, et nous ne connaissons pas la camionette. L'agence a pris une empreinte de notre CB au cas où un dommage soit fait au véhicule, mais nous n'avons pas été débité de 5000 euros comme chez bien des loueurs, obligeant quasiment tout le monde à souscrire alors une assurance à 20$/j (soit 800$ pour nous), avec remboursement à la fin au retour du véhicule, pour éviter un tel débit. C'était la bonne nouvelle tout-à-l'heure. Nous traversons la ville, en route vers le nord. La nationale est bordée d'arbres jaunes, verts, orangés ou carrément rouges. C'est l'automne. En quittant Christchurch, nous passons à côté de l'International Antarctique Center. C'est vrai qu'en général, les expéditions pour le Pôle Sud partent d'ici, tout comme de la côte sud du Chili où nous serons dans quelques mois. C'est fou d'être là.


Nous roulons sur l'Alpine Pacific Triangle Drive, une route à une ou deux voies, dans des paysages qui ressemblent pendant la première partie du voyage à la Normandie. Après avoir bien roulé, nous entrons au coeur de hautes collines, pleines de champs, avec de nombreux points blancs, un peu partout. Des moutons ! Un champs vert, puis un autre jaune, immense, couvrant tout le versant d'une grande colline, sont tachetés de blanc. Mais la pluie s'intensifie, et nous empêche de voir très loin. Nous sentons pourtant que nous sommes entourés de mini-massifs, et que tout cela a l'air très joli. Nous passons un pont, en coupant à travers un fleuve à moitié asséché, bordé d'arbres rouges.


18h20, une pluie diluvienne s'abat sur nous, s'intensifiant par rapport au dernier quart d'heure, quand il a commencé à pleuvoir. Nous ralentissons, par peur de l'aquaplanning, et aussi parce qu'on ne voit pas à plus de 10 mètres, dans l'obscurité. La route est semblable à celles que l'on trouve en montagne, avec des tournants sinueux, tortueux, sans éclairage. L'essuie-glace est au régime maximum. 18h40,  après avoir pris un peu d'altitude puis être redescendus, nous tombons sur l'océan, et le longeons. Nous ne distinguons que de l'écume par moments, et sentons que le paysage sur notre côté droit a changé. Frustration d'être là de nuit, et de ne rien voir. La montagne sur notre gauche semble se jeter directement dans l'eau. Notre petit engin serpente entre tout ça. 19h, nous arrivons à Kaikura. Nous faisons un rapide repérage pour le rendez-vous de demain, et nous garons sur un parking quasi-désert (seul un autre camping-car est là, nous incitant à faire comme eux), face à l'eau. Audrey vide les sacs et aménage l'intérieur à sa guise, Fred va écouter le bruit des vagues agitées et rentre partiellement mouillé. Si cela continue, notre sortie en mer demain risque d'être reportée. Vers 20h30, tout est rangé. Il nous reste même un peu de place. Super. Nous aimons bien notre nouveau chez-nous. Ca va être différent et amusant. Pour l'instant, c'est le plaisir de la découverte et l'excitation qui va avec. Dans 3 semaines, nous verrons comment nous vivrons cela. Mais nous ne sommes pas inquiets, car nous allons retrouver des repères, nous poser, et avoir quelques habitudes, celles que l'on prend quand on vit quelque part, celles que nous avons quittées, et que nous prenons plaisir à retrouver temporairement avant de remettre tout cela de nouveau en cause. Fred se met aux fourneaux, prépare des saucisses, fait rissoler des oignons, et prépare une salade avec une sauce (enfin) correcte (nous avons pris du vinaigre balsamique, et surtout de la vraie moutarde française). Le vin (en cube, économie oblige) par contre n'est pas bon, sucré, et trop peu alcoolisé. On dirait du jus de raisin. La table est mise, et pour la première fois du voyage, dînons dans un endroit qui est le notre. Pas une guesthouse, pas chez quelqu'un, non, chez nous, tout seuls et indépendants des autres. Nous apprécions. C'est l'aventure. Et ce n'est que le début, car pour l'instant, nous n'avons rien vu. 

 

 

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ven.

19

avril

2013

J1 - Christchurch

Kia Ora les zamis !


Première vraie journée au pays des kiwis (l'emblême de la NZ. C'est un petit animal qu'on espère bien croiser). La nuit fût bienvenue, et nous n'avons pas eu de sirène générale pour nous réveiller à l'aube, dans cette ancienne prison fermée depuis 1999. La première chose que nous faisons ce matin est de réserver le ticket pour aller voir des baleines (pas forcément des bleues) dimanche. Une demi-journée en bateau pour aller observer ces monstres, à Kaikura, plus au nord de la ville (180 km), où une fosse de 1600m de profondeur au large (et déjà 800m à 1km de la côte, longue en tout de 1700km, la plus vaste de l'hémisphère sud) abrite des colonies de baleines et cachalots toute l'année. Si nous n'en voyons pas, 80% du prix sera remboursé. Honnête.

 

Kaikura. Cette ville inconnue dont nous parlions en France, car la seule où cette expérience est accessible toute l'année (pas de saison spécifique, comme en Australie par exemple), et dont nous avions entendu parler sur les forums. Un peu comme Port Lincoln, un endroit bien spécifique où nous tenions absolument à nous rendre. Aujourd'hui, c'est une réalité. C'est drôle de se dire que nous sommes là, à une grosse centaine de bornes de cette ville qui n'existait que dans notre tête, perdue à l'autre bout du monde. Balade dans Christchurch dès la fin de matinée, grâce au bus N°7 qui nous laisse en centre-ville. Bon, il faut le dire, c'est pas très joyeux comme ville. Bien des rues sont encore fermées, à cause du tremblement de terre de février 2011 (6,3 sur l'echelle de Richter, 180 morts, le plus meurtrier depuis celui de 1931) lié au déplacement des plaques pacifique et australienne, qui a détruit bien des bâtiments. Certains, beaucoup, tiennent encore debout grâce à des échaffaudages en bois toujours clairement visibles, d'autres sont partiellement démolis, quand ce ne sont pas les décombres des autres en train d'être déblayés par quelques pelleteuses situées à proximité. Le temps est gris, on se croirait un peu dimanche. Et aussi parfois dans une ville presque abandonnée, un peu fantôme. Cependant, les habitants reprennent un peu le dessus, et ont aménagé un nouveau shopping-center grâce à des containers abritant chacun un magasin. Cela donne un drôle d'effet, avec quelques rues délimitées par ces containers empilés (jamais très haut, rarement plus de deux), à l'intérieur desquels un magasin de vêtements, de souvenirs, de décoration, ou un café-restaurant a pris place. Nous nous disons que nous avons bien fait de ne pas prévoir plus de temps ici. Nous nous promenons, essayons d'aller voir la cathédrale, épargnée par le séisme, excepté pour les vitraux (mais le détour à cause des rues fermées est trop grand pour y accéder), écoutons un chanteur de rue d'une cinquantaine d'année dont la voix est juste magnifique, et trouvons une rôtisserie ambulante tenue par un français. Le temps de faire un tour dans le jardin botanique un peu plus loin, et du coup d'aller poser quelques questions au Departement of Conservation (le DOC) sur l'itinéraire général et le découpage de notre séjour ici, et nous sommes de retour vers 14h20 pour manger un demi-poulet frites comme ceux que nous trouvons d'habitude chez nous, avec en plus un peu d'aïoli maison. Au DOC, nous apprenons qu'il faut réserver certains lodges sur les "Great Walks" que nous prévoyons de faire. Les "Great Walks", ce sont 9 treks de 3 à 5 jours chacun, mythiques et emblématiques par les paysages qu'ils font traverser. Par contre, obligation d'emporter tout le nécessaire pour être en quasi totale autonomie (donc de l'eau, de la bouffe, et les objets de valeurs à ne pas laisser dans le motor-home). Sur ces 9 parcours, nous pensons en faire 3. Ca, c'est pour l'île du Sud, où nous sommes probablement jusqu'au 15 mai. Nous en ferons sûrement un sur l'ile du Nord, plus volcanique. Nous prenons quoiqu'il en soit pas mal de documents et de brochures détaillant tout ça. Nous apprenons aussi qu'il est préférable de réserver le ferry qui transportera notre campin-car, avec nous dedans, pour rejoindre Wellington sur l'île du Nord, depuis Picton. Après avoir déjeuné, nous allons prendre un café dans un container, regardons un peu les docs brièvement, puis passons au magasin "Kathmandu" pour acheter une nouvelle frontale pour Fred (la sienne ne fonctionne plus depuis le centre de l'Australie), un bracelet anti-nausée pour Audrey, qui a peur d'être malade en bateau dimanche, et une ou deux autres petites affaires de trek. En voyant dans la rue un étalage de chaussettes en Merinos, à l'image d'une paire que nous avons achetée en France, ventant les qualités thermiques et techniques de cette laine d'origine néo-zélandaise, nous ne résistons pas à en acheter une chacun, en nous disant que le prix est bien inférieur à celui de chez nous, et que cela nous servira d'une part au Chili, en plus d'ici, et autre part, plus tard, lors d'un trek qui reste à planifier, tout seul ou avec l'un d'entre vous. Nous rentrons ensuite, en bus, et nous asseyons à une table pour plancher sur les semaines à venir. Nous regardons les sites internet, reprenons les informations que nous avions déjà notées, épluchons les brochures que nous venons d'obtenir, et sommes dépassés par le nombre de choses à faire, d'endroits à voir. Tout le monde nous parle des endroits où ils sont allés en disant que c'est hallucinant. La question semble être "où sont les endroits décevants en NZ ?" En ville ? Apparemment, notre passage ici va être grandiose. Nous n'aurons malheureusement pas beaucoup de connexion Internet à priori. En dehors des marches et des treks, nous songeons sérieusement à prendre un hélicoptère pour nous faire déposer puis le reprendre au milieu d'un glacier pour faire une marche au milieu de tunnels de glace bleue, sans personne autour, peut-être monter dans un biplan d'acrobatie pour tenir le manche et être libre aux commandes pour effectuer les figures de nos choix, faire une descente en rafting dans une grotte sombre, longer d'immenses falaises en kayak, ou bien faire de la montgolfière. Aller voir des baleines est dejà réservé. Ca promet. On pourrait même faire un saut en parachute au dessus de glaciers. Comme on dit, ca va envoyer du lourd !


Nous regardons tout ça jusqu'à 21h, puis allons manger au seul endroit ouvert aux alentours, le Burger King (youpi, encore un burger... vivement demain et notre nouvelle cuisine), et rentrons. L'ambiance à la prison est joyeuse, les détenus ayant eu une permission ce soir. Ca discute, principalement en allemand (il y en a beaucoup en NZ), et les gardiens plutôt cools sont assis à la table avec eux, pour jouer aux cartes ou trinquer ensemble. Rédoine Faïd n'aurait pas eu envie de s'évader ici. Nous terminons d'écrire cet article, un peu à l'écart des autres, allons prendre une douche, ranger un peu nos affaires pour être prêts demain, avant de surement les retrouver ensuite...

 

 

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jeu.

18

avril

2013

Prison Break

Ca y est, nous sommes en Nouvelle-Zélande. Pour tout vous dire, ça nous fait drôle. D'abord parce qu'il y a eu une sensation bizarre en quittant l'Australie ce matin, après ce mois et demi passé là-bas. Nous repensons à notre arrivée, à note première semaine dans le Centre Rouge, et à tout ce que nous avons fait. Ca semble loin, surtout après s'être posés à Sydney (dont l'aéroport est un de nos préférés depuis notre départ). D'autre part parce que la Nouvelle-Zélande, ca fait rêver pas mal de monde, et pour tous, c'est un peu inaccessible, à cause de la distance. Christchurch, la ville principale de l'île du Sud - celle par laquelle nous commençons et à laquelle nous consacrons le plus de temps (sûrement 2/3 des 45 jours prévus) - est à 2200 km de Sydney, et un peu plus au sud. Comme bien d'autres fois, nous vivons ce jour de départ, toujours particulier, comme un entre-deux, à ne pas bien savoir ce que nous allons rencontrer, et à avoir l'impression que nous quittons une destination sans pourtant rentrer chez nous, comme cela devrait normalement être le cas. C'est vrai quoi, quand on part en vacances à l'étranger, généralement, quand cela se termine, on repart chez soi, en pensant déjà à ce que l'on va retrouver, et à clôturer cet aparté dans la vie professionnelle. Pas nous. Cela engendre donc des sensations bizarres. Le fait de sentir que le voyage se déroule, en jouissant de chaque culture/pays, mais aussi en prenant conscience de ces "points-étapes", de ces changements de chapitres, de ces transitions qui n'arrivent que dans des voyages au long cours. Audrey est triste, comme à chaque fois, car c'était bien. Et comme d'habitude, nous avons eu beaucoup de choses à faire ces deux derniers jours, et sommes contents aujourd'hui de partir sur une nouvelle aventure l'esprit léger, le site à jour, en pouvant avoir la tête libre pour vivre pleinement ce qui nous attend, sans avoir à revenir sur des choses passées. C'est important pour profiter correctement de la chance que nous avons. Un moment mêlé d'excitation, de tristesse, de curiosité, d'impatience, à se demander comment cela va être, ce qu'il va nous arriver, comment allons-nous prendre nos repères. Des aventures dans l'aventure.

 

Se lever fut un peu difficile. Derniers couchés, et premiers levés. Nous laissons la guesthouse derrière nous à 6h du matin, et arrivons à l'aéroport assez vite, vers 7h, après que la navette se soit arrêtée plusieurs fois pour prendre d'autres passagers. Nous enregistrons directement nos bagages, sans faire de queue, et nous promenons dans l'aéroport jusqu'à l'embarquement. Comme toujours, nous nous regardons dans les yeux quand nous sentons et entendons les moteurs rugir sur la piste de décollage. Belle vue sur Sydney et les plages depuis quelques milliers de mètres d'altitude. Bye bye. Nous laissons derrière nous la côte australienne, qui est parfaitement visible sur des centaines de km. Le vol de trois heures se déroule parfaitement. Audrey dort pendant que Fred lit ou joue à un jeu sur l'ordinateur.

 

Quand nous franchissons la couverture nuageuse peu avant d'atterrir, nous découvrons un paysage très français, fait de pâturages et de champs verts, morcelés, plats. Par contre, la couleur bleutée de l'eau stagnante sur cette longue, très longue bande de sable, au milieu de champs, est étonnante, et contraste. Fred, qui est près du hublot, lève le regard et s'aperçoit qu'elle part vers l'horizon et s'étire sur des dizaines de kilomètres, tel un fleuve presque asséché, aux couleurs de marée basse bretonne. La première illustration que oui, la Nouvelle-Zélande (ou NZ), est un pays qui en met plein les yeux ? Nous verrons bien. A peine arrivés dans l'aéroport, des photos de paysages en 16:9 décorent les murs. La couleur est annoncée. Des glaciers aux couleurs improbables, des forêts au bord de l'eau, d'immenses étendues naturelles... tout ça en qualité professionnelle évidemment. Impossible de rester de marbre. Nous passons le contrôle douanier, en espèrant que personne en nous interpelle, car nous avons toujours un bout de saucisson dans un des sacs, et avons déclaré ne pas importer de produits alimentaires, pour ne pas perdre ce cadeau précieux. Mais quand nous voyons que les bagages vont être passés aux rayons X et contrôlés spécifiquement pour cela, avec de gros panneaux indiquant qu'une amende de 400$ doit être payée si vous ne déclarez pas ce genre de choses, nous nous regardonc, discutons, et concluons qu'il vaut mieux ne pas prendre le risque. La NZ est en effet très stricte sur les choses qui rentrent dans le territoire. Nos chaussures de marche vont par exemple être contrôlées peu après, pour être sûr que nous ne ramenons pas de la terre et des organismes vivants d'ailleurs, qui pourraient perturber l'équilibre écologique des deux îles. Nous avons d'ailleurs menti en remplissant le document d'immigration, en disant que nous n'avons pas visité de forêts au cours des 30 derniers jours. Du coup, au bureau devant lequel nous nous présentons volontairement, quand la personne voit et sent le bout de saucisson, elle nous annonce immédiatement qu'il va falloir abandonner un de nos biens les plus précieux. Oh non. Nous lui disons que c'est un produit naturel, et d'autres choses, mais rien n'y fait. Bon, on s'en doutait en fait, mais on ne sait jamais. Elle nous explique que les moisissures blanches sur la peau de ce bout de porc peuvent entraîner des problèmes par exemple. Nous lui proposons alors de le manger, tout de suite, pour au moins ne pas le perdre, mais non, nous ne pouvons pas non plus. Nous lui demandons bien quelle différence cela fait si nous en avions mangé trois heures plus tôt, mais sans succès, même en lui disant que c'est impossible d'obtenir un produit comme celui là dans les 6000km à la ronde. Elle est étonnée que nous ayons pu le rentrer en Australie, et nous signale que cela était illégal. Nous lui donnons alors, en espèrant qu'elle puisse le manger et en profiter, mais non, ce ne sera bien sûr pas le cas. Fred lui dit qu'elle loupe quelque chose, mais elle n'y prête pas attention. A vrai dire, nous connaissions bien l'issue de tout cela, mais c'était dur de ne pas lui faire comprendre le gâchis. Heureusement nous en avons mangé un dernier bout hier soir avec Clarisse et Nico. Bref, nous sortons, retirons du cash, et montons dans la navette à disposition pour nous emmener dans notre guesthouse, une ancienne prison. La Jailhouse Accomodation. Dehors, pour nos premiers pas ici, il fait froid (14°), gris, et nous nous sentons un peu comme en Europe. Mais cela ne fait que 10 minutes que nous sommes sortis. Les arbres ont les couleurs de l'automne. Il n'y a que des pavillons autour.

 

Une fois nos bagages posés dans notre "cellule", nous faisons un tour de la prison. Tout est propre. La chambre, une ancienne cellule, n'est pas très grande, et nos lits sont superposés. Les autres sont disposées autour d'un couloir et d'un espace de surveillance, exactement comme dans toutes les prisons. Nous visitons quelques anciennes cellules laissées en l'état, dont les murs sont par exemple couverts de dessins, ou de dates, dont une remontant à 1999. Nous pensons alors prendre des documents sur le pays trouvés à la réception, ou bien le bouquin que le conducteur de la navette nous a donné pour planifier notre itinéraire ici, et notre départ de Christchurch samedi, avec les plans locaux et les routes de chaque région, et aller nous poser quelque part pour commencer à potasser tout cela. Mais nous avons du mal à trouver un endroit, car le quartier d'Addington, au sud de la ville, est assez désert. Nous cherchons alors un supermarché pour nous ravitailler et faire quelques courses, puis rentrer pour faire tout cela à la guesthouse. Nous mettons pas mal de temps à en trouver un, et marchons dans les rues pavillonaires du coin. Nous ne sommes pas beaucoup dépaysés pour le moment, et c'est interessant d'être si loin, et de se sentir un peu comme chez nous. Nous faisons quelques courses, difficilement sélectionnées sur les 5 rayons pas très fournis du Franprix local, et rentrons. Nous irons demain dans le centre de Christchurch. A la guesthouse, nous planifions notre itinéraire global, et discutons avec deux allemands présents ici depuis quelques mois. En les écoutant, le pays a l'air fabuleux. L'un est aller surfer à Kaikura (il débute), justement là où nous souhaitons aller samedi pour voir des baleines (il y en a toute l'année), et a eu des dauphins autour de lui alors qu'il tentait d'attraper des vagues. L'autre nous raconte des endroits un peu cachés sur lesquels il est tombé au Sud de l'île, et nous fait complètement rêver en décrivant les paysages qu'il a vus. Nous dînons ensuite, en discutant avec un peu tout le monde, dont des français, et ne faisons pas long feu avant de dormir.

 

 

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