jeu.
05
sept.
2013
Les Galapagos, évidemment, ça fait rêver. Et comme les images le montre, être là-bas, c'est quitter le monde connu, pour se retrouver au milieu d'une vie animale incroyable. Cela est aussi vrai en allant dans la jungle tropicale d'Amérique du Sud, mais il faut l'avouer, c'est bien plus sexy d'être ici. Alors oui, bien sûr, on a aimé. Et nous avons été comblé en nageant avec des tortues géantes, en les ayant pour nous seuls, dans leur milieu naturel. En partant de Polynésie, nous ne souhaitions que ça : pouvoir les avoir à un mètre de nous et les observer à loisir à travers notre masque. C'est chose faîte, au delà des espèrances. Par contre, nous comprenons que certaines personnes croisées pendant notre voyage aient été un peu déçues, car nous devons admettre qu'en terme de paysage ou de décor, ce n'était pas transcendant. Oui, nous avons 10 mois de tour du monde derrière nous, mais quand même. Vous l'avez vu, il ne faut pas s'attendre à des images de lagons ou de paradis, semblables à celles du milieu du Pacifique. Il faut aller autre part pour cela. Mais il n'y a qu'ici que vous pourrez vous allonger aux côtés d'iguanes marins, approcher votre tête de la leur sans crainte, passer à côté d'espèces d'oiseaux endémiques, vous dire que vous êtes dans un endroit protégé de la civilisation humaine (c'est vrai, il en existe quelques autres) et regarder des tortues terrestres centenaires par dizaines, en liberté non surveillée. Un lieu unique au monde donc.
- Ce que nous avons vu sur chaque île :
Santa Cruz : îles des tortues terrestres, iguanes, otaries, pélicans
San Cristobal : îles des tortues de mer et terrestres, otaries, requins marteaux, requins pointes noires
Española : île des albatros, 3 espèces de boobies (nazca, pattes bleus et rouges), iguanes de mer, otaries, dauphins, raies, requin
Floreana : flamencos, boobies bleues, tortue, raies, pingouins
Ici, aux Galapagos :
- Envoyer une carte des Galápagos pour l'Europe coûte 2,75$
- Ce n'est pas des vaches dont on s'approche, mais des otaries et iguanes
- Les enfants prennent le taxi pour aller à l'école
- Le prix d'entrée du parc national est de 100$ par personne
- Il est facile et possible de réserver une croisière de bon niveau au dernier moment, pour payer moins de la moitié du prix
- Plonger ouvre la porte à une autre dimension. Dommage pour ceux qui n'ont pas mis un masque du séjour
- Encore un endroit où on ne peut payer qu'en espèce. Avec une limite de retrait de 600$ par jour
- On achète son poisson au milieu des pélicans et des otaries
- Il faut compter presque 1000 euros pour une semaine. Un peu comme au ski, mais sans le billet d'avion.
- Les tortues centenaires et les iguanes de toutes tailles sont communs
- Les îles de Darwin et Wolff font partie des 5 meilleurs spots de plongée au monde. Parole d'un divemaster aux 200 plongées rencontré il y a quelques mois. Niveau exigé
- Les gens sont polis, souriants et sympas. Le tourisme n'est pas de masse, et cela se sent
mer.
04
sept.
2013
Moment fort de la journée : aucun
Pffiou, c'est dur de se lever à 5h45. La dernière nuit a été bonne, le bateau n'a quasiment pas bougé, et nous retrouvons le petit port de Puerto Ayora, sous un ciel gris. Une petite pluie se met même à tomber lorsque nous prenons le petit-déjeuner, un quart d'heure plus tard, qui continue toujours lorsque nous sortons nos gros sacs sur la plate-forme arrière, à 7h. L'équipage est un peu froid, probablement à cause des pourboires qui n'ont pas été très élevés. Tous les passagers sont ramenés à terre, puisque tous repartent aujourd'hui de l'archipel. Certains, comme Michael, ont leur avion en milieu de matinée, alors que d'autres, comme nous, Lany, James et Ryan, décollent à 12h45. Cependant il faut 1h30 pour rejoindre l'aéroport, entre la route pour remonter toute l'île, le petit water-taxi à prendre pour passer sur Baltra, la petite île de l'aéroport, puis la navette pour y arriver. Qu'allons-nous faire en attendant ? Soit aller au Darwin Center, comme d'autres, soit rester près du port, pour poster quelques cartes, rendre nos combinaisons et récupérer notre dépôt de garantie. Nous choisissons la deuxième option, et prendrons vers 9h30 un taxi ensemble, plutôt que la navette pré-payée qui part une heure plus tôt. Pour 3 dollars par personne, cela nous permet de prendre notre temps. Le temps est toujours gris, mais il ne pleut plus. Nous réalisons que nous partons d'ici, pour aller en Californie, en passant par Miami, le temps d'un transfert de quelques heures. La journée s'annonce longue, car nous arrivons à 15h30 à Guayaquil, et repartons le soir pour la capitale de la Floride à 23h45. Nous arriverons au milieu de la nuit, vers 4h30, et repartirons pour LA à 8h30. Ouf. Mais au moins, là-bas, une copine d'Audrey, Clémence, viendra nous chercher.
Le vol se passe bien, d'autant que le temps est beau, comme lorsque nous avons retrouvé la partie nord de l'île, et passé le point haut en son centre. A l'aéroport, le bagage de Fred est contrôlé, car les agents nous suspectent d'avoir emporté du sable d'une des îles (rien ne doit sortir de l'archipel, et certains touristes emportent des coraux, ou des iguanes, par exemple... oui oui, on vous racontera). En fait, c'est du sel que nous avons (acheté au Pérou, à Las Salinas). Tout va bien donc, et le contrôle reste détendu. A Guayaquil, nous restons à l'aéroport, pouvons enfin charger quelques photos et mettre en ligne nos premiers articles sur les Galapagos, et le temps passe finalement assez vite. Nous avons un petit problème néanmoins en enregistrant nos bagages, car le numéro obligatoire de Fred pour rentrer sur le territoire US (l'ESTA) a expiré. Bizarre. Obligés de refaire la manip sur Internet, sur le comptoir d'à côté, en sortant notre ordinateur au milieu des passagers qui font la queue, en sachant qu'il y a parfois un délai avant la prise en compte du dossier. Mais non, ça passe, et nous ne serons pas obligés de rester une nuit ici, et de prendre le vol de demain. Une frayeur à ajouter dans les chiffres du voyage...
Dans la zone de Duty free, nous hésitons à acheter un chapeau Panama, typique d'ici, mais étant déjà chargés et ayant peur de l'abimer, nous préférons ne pas en prendre. Nous aurions dû, car nous regretterons le lendemain. Nous traînons dans quelques magasins. L'aéroport est presque désert. Dans l'avion, peu avant minuit, nous entendons le capitaine parler un anglais parfait, sa langue natale, ce qui nous éloigne définitivement du lieu où nous étions. Ca y est, notre état d'esprit est conforme à la destination où nous allons. Et c'est pas mal, car nous aimons tous les deux les USA. Impression légère de terminer notre grand voyage, en arrivant dans quelques heures dans la dernière destination prévue. Nous n'y pensons pas trop, pour ne pas ressentir de choses négatives, et profiter des presque deux mois - une éternité en fait - au pays de l'Oncle Sam. Chaque chose en son temps, et celui là n'est pas celui du retour. En fait, nous n'aimons pas penser à ce dernier, car il viendra bien assez tôt, et nous souhaitons vivre ce dernier pays comme les autres, sans le goût de la fin. Oui, on sait, le retour approche. En parler n'apporte rien. L'avion décolle à l'heure. Rapidement, les lumières s'éteignent, et tout le monde ou presque tente de trouver le sommeil. Pas évident dans cet avion American Airlines aux sièges exigüs. Nous ne prenons pas le plateau repas proposé, fermons les yeux, après avoir utilisé un peu le PC, et laissons le temps passer, sans véritablement dormir.
Nous arrivons à Miami à 3h30 heure locale, soit 4h30 dans notre tête. Nous allons mettre deux heures à nous libérer des contrôles, qu'ils soient douaniers, d'identité, ou liés à la fouille complète de nos bagages. Audrey tombe sur quelqu'un derrière la vitre qui la bombarde de questions, alors que celle s'occupant de Fred est intéressée par notre voyage et lui demande ce qu'il a préféré. Nous avons juste après été malheureusement choisis pour un contrôle complet des bagages. Ouverture du sursac, puis du sac, et explications poussées liées à la quantité de médicaments que nous transportons, à certains souvenirs (dont notamment du sel aux herbes des Andes, qui éveille la suspicion), mais surtout, aux feuilles de coca que nous avions prises dans une guesthouse à La Paz afin de vous en faire goûter. Celles-ci ne sont pas acceptées sur le territoire US. A tort, les services sanitaires considèrent que cela peut servir de base pour fabriquer de la cocaine. Cependant, la personne est cordiale, et les 45 minutes de contrôle se passent bien, d'autant que nous sommes coopératifs. Nous avons failli réussir à les conserver, mais le boss n'a pas donné son aval. Nous avons du coup perdu aussi les sachets de maté de coca que nous avions ramenés, afin d'en faire goûter à tout le monde. Dommage, ce sera pour une autre fois. Nous, au moins, on a goûté. C'est donc vers 6h30 que nous sortons de la zone de transit, alors qu'il fait toujours nuit, et sommes libres de vaquer dans l'aéroport. Quoique pas tout à fait, puisque nous devons de nouveau enregistrer nos bagages, et rejoindre un autre terminal grâce à une liaison ferroviaire interne. Etant à Miami, même si confinés dans l'aéroport, nous nous rendons compte, en regardant certaines publicités, ou en entendant des messages dans les haut-parleurs, que nous sommes à une heure des îles Caïmans, ou encore des Bahamas. Miami est en effet situé à la pointe de la Floride. Cela fait bizarre, comme tant d'autres fois durant le voyage. A 8h, nous embarquons pour notre dernier vol du voyage, et décollons 35 minutes après. Direction la côte Ouest, et très probablement de nombreuses surprises, moments forts, fait d'excitation, de rencontres, de partage, d'extrêmes, comme ceux qui sont déjà allés aux Etats-Unis le savent bien. Un pays qui vous submerge, où les choses ressemblent à celles que l'on connaît mais sont différentes, ou la démesure crée de l'intensité, où tout existe, où l'on en prend souvent plein la figure à peine arrivé, où tout peut arriver n'importe quand, où le rêve existe (ce qui change tout...notre voyage est lui-même parti d'un rêve à la base...), et où le "wow effect" est omniprésent. Ca va être bien, c'est sûr.
mar.
03
sept.
2013
Moment fort de la journée : rester 30 minutes dans 1,5 mètre d'eau à observer des tortues mener leur vie
Lever toujours aussi matinal aujourd'hui, et petit déjeuner à 7h du matin, le bateau légèrement ballotant au gré du mouvement de l'eau, tout proche de la plage nord de l'île de Floreana, celle juste au sud de Santa Cruz. Sur le pont arrière, une fois le jus de fruit, les toasts et le café avalés, l'équipage s'affaire, descend les deux zodiacs, s'occupe du bateau, se coordonne... ambiance de vie quotidienne sur un navire, avec tous ces petits détails qui colorent l'atmosphère, et changent la vie, pour créer une ambiance spécifique, dont l'odeur est celle des vacances de bord de mer, et d'îles éloignées. C'est bon, et cela fait se sentir bien. A 8h05, nous sommes en route, à faible allure, au raz des flots, pour ladite plage. Et dire que dans deux jours, nous serons à Los Angeles. Clairement, nous n'avons pas du tout l'impression que nous allons bientôt être dans un endroit différent. Nous vivons l'instant présent, et la Californie nous semble très loin.
Après avoir rapidement mis ses pieds dans l'eau en descendant de l'embarcation, nous nous retrouvons sur une plage de sable foncé, déserte. Nous ne restons pas, et suivons un chemin s'éloignant du bord, pour arriver dans les cinq minutes sur un espace dégagé, donnant sur un lac, bien plus rempli à la saison des pluies, aux bords craquelés mais pas durs (un peu comme la terre de la Vallée de la Lune, à San Pedro, au Chili, faite de glaise), où quelques flamencos, très roses, sont là, à bonne distance. Nous les regardons quelques instants, écoutons les explications d'Enrique, observons la terre et la végétation, puis revenons sur nos pas, et bifurquons à droite pour rejoindre un point de vue en hauteur donnant sur la lagune. Tiens, sur le chemin, nous croisons Bernard. Il a grossi, clairement. Il ne nous reconnait pas - l'ingrat - et s'éloigne avant d'avoir pu faire une photo ensemble. Floreana est pratiquement déserte : seules 110 personnes vivent ici, et les tortues terrestres sont extinctes. C'est en 1832 que les premiers équatoriens ont colonisé l'endroit, soit trois ans avant l'arrivée de Darwin, qui a été autorisé à rester 3 semaines, et a donc été le premier touriste du coin. En continuant, nous arrivons sur une nouvelle plage, dont le sable est bien plus clair et fin. On dirait presque de la farine. Sur un des côtés, face à l'eau, des creux sont formés dans le sable : ce sont des emplacements de tortues marines. Il est d'ailleurs interdit de s'en approcher. Une longue trace transversale indique un peu plus loin le parcours d'une d'entre elles, qui a souhaité rejoindre la mer (elles attendent en effet la marée haute pour rejoindre le sable, et économiser leurs efforts). Nous marchons les pieds dans l'eau jusqu'au bout, c'est-à-dire pas très loin, au milieu de quelques raies, et de crabes toujours aussi rouges. Dans l'eau, la masse sombre se déplaçant tranquillement est celle d'une tortue. Au loin, en face, deux îles émergent, dont l'une est peuplée d'otaries (l'autre à une forme de chapeau chinois, en triangle). Nous profitons de notre dernière véritable journée, du paysage, du fait d'être là, et retournons sur la première plage. Il est 9h25, et nous attendons le zodiac. Nous discutons un peu avec Enrique, qui nous informe qu'il n'y a pas d'universités dans l'archipel, et que les jeunes, s'ils souhaitent y aller, doivent partir sur le territoire, à Guayaquil ou à Quito.
Après une brève pause au bateau, nous repartons, cette fois-ci pour rejoindre une petite pointe volcanique à tribord, afin d'en faire le tour en nageant, masque et tuba sur la tête. Il
paraît que l'endoit est sympa pour le snorkeling. Le rocher fait 40m de diamètre, avec un bassin central. Sous l'eau, le fond est à 4m, voire 5. La visibilité est correcte, sans plus, et il
n'y a pas grand chose à voir. Manque de pot. Après avoir parcouru la moitié de la circonférence, certains remontent sur le zodiac. Michael et Fred, en passionés, continuent, rentrent
dans le bassin central, puis terminent le cercle. Il y a un peu de courant, mais malgré cela, nous arrivons à "spotter" trois requins, au fond, proches d'une cavité. Il n'est pas
simple de rester sur place, car le courant nous éloigne de l'endroit. Les coups de palmes sont du coup plus appuyés que d'habitude. Nous cherchons encore d'autres choses, mais rien,
nada, que dalle. Ah si, un poisson perroquet, et quelques étoiles de mer. Maigre. Cela fait 1h que nous sommes dans l'eau, et nous décidons de rentrer, vers 11h15. A bord, le capitaine
met les moteurs en marche, pour aller doucement vers une autre partie de l'île. Nous déjeunons à 11h30, prenons quelques photos de nos assiettes pour le blog, nous reposons, puis
débarquons vers 13h au "post office". Une poste à cet endroit ? Oui, mais une poste spéciale. Ici, pas de bureau, de guichet, ou de fonctionnaires en grève. Quelque chose de beaucoup plus
simple, et de bien plus social, mis en place en 1793, par les marins. Un tonneau servant de boîte aux lettres, où chaque visiteur dépose sa carte postale, en espèrant qu'une âme
charitable habitant à côté de l'adresse indiquée veuille bien la prendre et l'apporter à bon port. Oui, cela peut prendre des lustres. Oui votre carte pourrait bien ne jamais arriver.
Mais quel plaisir de prendre le paquet se trouvant dans le tonneau, et de se le répartir, chacun regardant s'il est concerné par l'une d'entre elle. Tiens, en voilà une pour
Courbevoie, déposée il y a 3 jours. Le destinataire pourrait bien avoir une surprise dans quelques mois, car nous l'embarquons. Nous prenons un bout de papier et en écrivons du coup une
pour nous, afin de voir s'il arrivera un jour. Ce serait drôle. Après ce moment surprenant et rigolo, nous revenons sur la plage, pour buller, ou remettre les masques et tubas, afin
d'aller observer les fonds côté droit, car l'endroit est approprié. C'est sans vraiment y croire que nous y allons, avec Ryan et Michael. Mais la chance nous sourit, car après quelques
minutes, nous croisons une grosse tortue, dans une eau assez claire et peu profonde. Nous restons à l'observer, tranquillement. Cela marque le début d'un véritable festival, et d'un grand
moment du voyage. Car au delà de la placidité de l'animal, du fait de pouvoir la regarder manger, aller et venir, ce sont deux, puis trois autres tortues qui trainent dans les environs,
à faire de même, un peu plus loin, en continuant. Nous sommes tous les trois excités, et nageons à côté, en suivons une, nous immobilisons lorsqu'elle s'arrête pour brouter les algues
du fond, ou tentons même, en vain, au bout d'un moment, de la nourrir. La tortue en question est très grande. Sa carapace fait facilement la taille de vos bras joints. Moment tout
simplement magique que de pouvoir rester là, à côté d'une ou deux autres, aussi longtemps que nous le souhaitons, avec Audrey et Lany qui nous ont rejoints après leur avoir fait signe
de venir. Chance d'être témoin d'un spectacle naturel rare, dont rêve bien des plongeurs. A portée de main, nous pouvons regarder ces êtres centenaires dans les yeux, ou nager en les
surplombant légèrement pour presque "voler" avec eux à faible vitesse. Fantastique privilège. Deux pingouins font leur apparition, sous l'eau, avant de partir presque aussi vite. Un
grand moment. Nous parlions hier du plaisir de pouvoir intéragir avec la nature, avec l'otarie curieuse : nous retrouvons 24 heures après un moment tout aussi rare et sublime. Encore merci
la caméra waterproof, qui permet d'enregistrer parmi les plus belles images du voyage. Nous ne sommes pas sûrs à ce moment d'avoir véritablement les deux pieds sur terre (petit clin
d'oeil à Bertrand...). Sur la plage, en sortant de l'eau, 3 ou 4 fous à pattes bleues plongent les uns après les autres autour d'Audrey, pour attraper en piqué des poissons, dans un
bref ballet un peu impressionnant, et surprenant. Les autres rigolent en disant qu'elle se fait attaquer. Au même moment, elle a juste à côté d'elle un pingouin, et trois autres juste
avant qu'ils n'aillent sous l'eau et se mettent à nager, à la manière d'un oiseau qui vole. Nous repensons aux premiers que nous avions vus en Australie, avec Trévor.
L'après-midi est en partie entammé, puisqu'il est 15h, quand nous prenons notre douche pour nous rincer, après un chocolat chaud disponible sur la table à notre arrivée. Audrey s'occupe alors de préparer les sacs, et Fred d'un article. Nous partons en direction de Santa Cruz, pour revenir à notre point de départ, afin d'y être en début de soirée. Nous passons l'après-midi sur le bateau, choisissons des photos, partageons celles prises tout-à-l'heure avec d'autres passagers, et discutons avec les autres de la question du pourboire à laisser. Un cocktail de départ prend place à 18h45, et nous dînons dans la foulée. Nous retrouvons au bout d'une heure l'île principale des Galapagos. Audrey va faire un tour à terre et en ville avec les autres filles et quelques membres de l'équipage vers 21h, et revient un peu plus d'une heure après. Cela fait bizarre de revenir ici, dans cette ville où le séjour a commencé. Nous ne tardons pas, car demain, le petit-déjeuner est à 6h, et nous devrons laisser le bateau vers 7h30. Ce seront les derniers moments sur cet archipel mythique.
lun.
02
sept.
2013
Moment fort de la journée : être le partenaire de jeu d'une otarie curieuse dans l'eau
Ce matin, nous sommes amarrés à une centaine de mètres de la côte d'Espanola, une île plutôt plate, la plus au sud de l'archipel, où vivent de nombreux oiseaux, dont une des plus belles
colonies d'albatros (qui font leur nid ici), et seulement une centaine de personnes, bien plus au sud de notre position.
La cloche du petit déjeuner sonne à 7h, et nous partons une heure plus tard pour rejoindre l'île, en à peine quelques minutes. Un ponton en pierre est installé, à côté d'une petite plage de sable, et comme toujours, de pierres noires, remplies de crabes rouges, dont la couleur se renforce à mesure qu'ils vieillissent, afin - paradoxallement - d'attirer les prédateurs et mourir, afin de laisser la place pour les autres plus jeunes, et éviter une surpopulation. Le contraire de ce que fait l'homme en fait. Deux ou trois otaries sont là, grosses, pesant probablement près de 200 kg d'après notre guide, qui nous montre, en s'approchant de l'une d'entre elle, un bébé devant avoir à peine quelques jours. Un autre à la peau toute frippée est en train de patauger dans une mare à côté. Une chance de pouvoir voir cela. Comme hier, mais en bien plus nombreux, des iguanes sont là, tournés vers le soleil, qui se cache pourtant, afin d'emmagasiner assez d'énergie. Leur peau est grise, et rouge par endroits. Ce sont des reptiles végétariens. Ceux là sont des iguanes terrestres, et certaines espèces sont marrons, noirs, jaunes (comme au Centre Darwin sur Santa Cruz) et même roses (ces derniers sont autre part sur l'archipel, dans des endroits difficiles d'accès, et sont peu nombreux). Ils vivent au niveau de la mer, mais certains vivent en altitude, entre 700 et 1000m (l'altitude maximum aux Galapagos), sans comprendre pourquoi. Une odeur particulière flotte, assez forte, toujours la même, trahissant leur présence. Nous prenons quelques photos, qu'ils soient par terre ou posés sur des rochers, puis continuons, en empruntant un chemin tracé, formant une boucle, et permettant de s'enfoncer un peu dans l'île, et de voir aussi des oiseaux, et de comprendre que la zone est sauvage, laissée aux animaux. L'homme n'y fait que quelques passages rapides, comme nous ce matin. Après 20 minutes ici, l'île nous plaît, par l'atmosphère qui y règne, la végétation un peu plus présente, les couleurs, et l'impression plus forte d'être dans un lieu particulier. Enrique nous montre un fou à pattes bleues (nous en retrouverons plus tard), et un peu après, un faucon des Galapagos, posé sur un arbre mort un peu plus loin, apparemment assez rare à observer. Nous suivons le chemin, et tombons sur un bébé albatros, à quatre ou cinq mètres, agé de 3 ou 4 semaines. Ces oiseaux, au bec jaune à l'envergure de plusieurs mètres (2,3 pour ceux qui sont ici), ne pondent qu'un seul oeuf par femelle et par an. A 6 mois, ils apprennent à voler en se jetant du haut d'une falaise, que nous allons voir juste après. Soit ils arrivent à décoller, et à battre correctement des ailes, soit ils s'écrasent 15m plus bas. Selection naturelle à l'état brut. Les parents, en partant chercher du poisson pour eux, peuvent aller jusqu'au Pérou, soit à plus de 1000km d'ici. Ils doivent d'ailleurs en ramener de plus en plus à mesure que le bébé albatros grandit. Il se trouve qu'au Pérou, les gens mangeaient avant de l'albatros, mais un accord avec le gouvernement équatorien a été mis en place pour que cette pratique soit interdite. Nous continuons un peu, et arrivons dans une zone un peu plus dégagée, où plusieurs d'entre eux sont là, ainsi que d'autres dans les airs, passant au dessus de nous à plusieurs reprises. Leur taille est impressionnante. Avec les condors, ce doit être les oiseaux les plus grands au monde. Vers 6 ou 7 ans, après avoir voyagé, ils reviennent sur l'île pour procréer. Ce n'est pas la saison en ce moment, mais face à nous, deux albatros "dansent" entre eux, en suivant un rituel avec leur bec, dont ils se servent comme s'ils s'embrassaient, ce qui fait un bruit spécifique. De temps en temps, l'un regarde vers le ciel et pousse un cri, avant de reprendre ce jeu d'escrime rapide. Sur le haut de la falaise, "la piste d'aterrissage", nous nous asseyons tous les deux à un peu plus d'un mètre de deux spécimens, que nous regardons pendant une dizaine de minutes, pendant que chacun regarde le paysage, la falaise, l'iguane marin qui traverse en bas une petite étendue d'eau, et qu'Enrique discute avec un autre guide. Nous sommes ailleurs, en prenant conscience qu'en France, dans quelques jours, c'est la rentrée des classes. Nous repartons, au milieu de ces rochers volcaniques, mais aussi de cette terre sableuse claire, et de la paille qui traîne partout, sans savoir d'où elle vient. Nous rejoignons une formation naturelle au bord de l'eau, qui fait qu'elle est éjectée vers le haut lorsqu'une vague un peu plus forte pénètre à l'intérieur d'une cavité en longueur, créant une espèce de faux geyser. Enfin, plus loin, après avoir de nouveau observé pendant presque 10 minutes deux albatros "danser" entre eux, nous passons à côté de nouvelles espèces d'oiseaux, blancs, et surtout d'un couple de fou à pattes bleues, dont la femelle couvre un oeuf en plein milieu du chemin. Un bébé de quelques semaines est aussi là, à un mètre. Nous passons du coup en file indienne, au ralenti, en frolant la femelle, et le mâle à côté. Surperbe. Partout, nous voyons aussi des lézards de lave, pas farouches du tout, assez gros, qui se laissent approcher presque nez à nez (Fred essaie, et distingue de nombreux détails sur leur peau écaillée). La plupart d'entre nous n'avons pu approcher dans notre vie que des chèvres ou des vaches, mais ici, on peut s'approcher naturellement d'otaries, d'iguanes, ou d'oiseaux endémiques. C'est d'ailleurs une nouvelle fois le cas en rejoignant notre point de départ, en passant à côté d'un grand nombre d'iguanes, tous teintés de rouge, et en retrouvant l'otarie et son petit, toujours là, que nous ne pouvons nous empêcher d'aller revoir, en nous tenant tour à tour à 1,5m, pendant que les autres sont en train de monter dans le zodiac. Oui, nous avons mis presque tout le monde en retard, ou les avons fait attendre, mais bon. C'est quand même fantastique. C'est donc joyeux que nous buvons le jus de fruit qui nous attend au bateau, à échanger nos impressions. Tout le monde est d'accord pour dire que l'île d'aujourd'hui est bien plus sympa que celle d'hier. Nous avons beaucoup aimé cette matinée. Nous avons passé 2h30 à marcher et côtoyer les animaux, et il est 11h20.
Nous déjeunons 30 minutes plus tard, en nous asseyant à la même table que Michael et Lany, puis nous reposons, et écrivons quelques cartes postales. A 14h30, on nous demande de venir à l'arrière du bateau, pour monter en deux groupes sur les zodiacs. Nous allons en effet à 200 ou 300m de la côte pour voir des dauphins, car il y en a très souvent dans cette zone. Youpi. Michael et Fred demandent s'il peuvent prendre leur masque et tuba pour se mettre à l'eau avec eux, mais non, car apparemment, il y a aussi des bull sharks dans le coin. C'est étrange, car ce n'est pas une espèce de requins présente aux Galapagos. Nous comprenons que c'est une fausse raison, et que nous devrons rester sur le bateau. Ce n'est finalement pas si grave, car le spectacle est grandiose. Après quelques minutes de navigation, en allant à une allure un peu plus rapide que d'habitude, nous apercevons un groupe de dauphins sauter au loin. Puis, une minute plus tard, un autre, plus près sur notre gauche. Les deux zodiacs sont séparés d'une cinquantaine de mètres, et se sont rapidement des dizaines de dauphins qui tournent autour des embarcations, et qui se mettent à sauter hors de l'eau, en découvrant leur dos, et en suivant le bateau. C'est génial. Il y en a vraiment beaucoup, à tel point que nous pouvons facilement en distinguer quatre ou cinq juste devant nous, ouvrant la voie. Pendant ce temps, c'est un festival sur les côtés, et à un moment, deux sautent très haut, sont complètement découverts, et font quelques appuis tendu renversé, saltos arrière, et saut carpé. Non, ils sautent simplement très haut, et se découvrent complètement, comme s'ils cherchaient à aller le plus haut possible. Superbe, même si Fred loupe ça, occupé à filmer de l'autre coté, et sous l'eau. Superbe spectacle, avec une cinquantaine de dauphins tout autour, que nous regardons pendant 20 minutes, avant de nous éloigner, et de rejoindre deux cavités creusées dans la roche, dans lesquelles nous entrons à allure modéré. Nous sommes alors dans une sorte de grotte, peu profonde, à l'eau turquoise. Une otarie passe et s'amuse autour du bateau quelques instants. Nous retournons alors au bateau, juste le temps de prendre nos combinaisons, car nous repartons aussi tôt pour la plage en face, qui ressemble à celle d'hier. A peine dans l'eau, une otarie s'approche, et passe frôler une des filles, alors que nous sommes toujours au bord. Quel plaisir que d'intéragir avec les animaux. Il faut dire qu'il y en a beaucoup sur le sable. C'est drôle comme ces animaux se comportent différemment, selon qu'ils soient hors de l'eau ou dedans. Nous partons à cinq, pour s'approcher de la masse rocheuse qui sort de l'eau à 100m. Il ne semble pas y avoir grand chose à première vue, mais nous croisons une fois dans l'eau une tortue, en train de nager doucement, que nous suivons sur plusieurs mètres, avant qu'elle ne disparaisse, même si l'eau n'est pas très profonde. La visibilité est meilleure qu'hier, mais elle est loin d'être aussi bonne qu'en Polynésie. Une raie est tapie dans le sable, immobile. Nous arrivons près des rochers, et commençons à en faire le tour. C'est un peu décevant, même si les bancs de poissons se regroupent pour former une masse assez grande, et occuper un volume conséquent. Cela bouge de tous les côtés. Retenir son souffle et descendre de 3m, presque au fond, pour nager au milieu d'eux, pas effrayés, est par contre très agréable. Le plaisir d'être sous l'eau à coté de centaines de poissons. Mais pas de traces de requins, d'autres tortues, ni d'iguanes marins. Audrey, ayant un peu mal à sa côte à cause de la combinaison un peu serrée, décide de rentrer, accompagnée par Lany et une autre personne. Fred retrouve Michael, qui a fait le tour du rocher dans l'autre sens, et restent tous les deux à chercher des choses à voir, en poursuivant à 5 ou 6 mètres, parfois beaucoup plus près, de la formation noire volcanique. Il doit y avoir environ quatre mètres de profondeur. Et après dix minutes, cela devient assez sympa, lorsque Michael descend pour voir sous un gros bloc de pierre, et aperçoit un requin d'un mètre cinquante (un pointe blanche du récif), immobile, posé sur la sable. Cool. Nous descendons tous les deux en apnée, et l'observons, pour le temps que nous pouvons rester sous l'eau, sachant que la combinaison, épaisse, fait encore une fois presque office de gilet de sauvetage. Bien joué en tous cas de l'avoir vu, par hasard en plus. Et juste après, en continuant, une des otaries qui se reposait sur les rochers vient nous voir, et passe sur notre droite, par surprise. Trop bien. Elle s'en va, puis revient, et se met à jouer avec nous. Merci la caméra waterproof, qui permet d'enregistrer ce moment magique. Une autre otarie arrive, mais ne reste pas. Enrique nous dira que c'est une otarie assez jeune, qui voulait s'amuser. Nous en profitons au maximum, en descendant en apnée, en tournant sur nous même, afin de susciter encore plus sa curiosité. Elle s'approche même à quelques centimètres du masque de Fred, pour presque le toucher, puis part de l'autre côté, revient, et pose sa tête sur un rocher, à fleur d'eau, comme si elle nous attendait. A moins de deux mètres, Fred s'approche doucement, pour ne pas l'effrayer, et vient à son contact. Un moment incroyable, de véritable communion avec la nature, dont la durée permet vraiment de savourer l'instant (c'est clairement le point qui fait la différence), dans le même esprit qu'avec les dauphins en Polynésie. Un grand moment, à voir dans une des vidéo ci-dessous. Un grand sourire sur le visage, nous rentrons rejoindre le bord, racontons tout cela aux autres, en tous cas ceux qui ne sont pas encore rentrés avec le premier zodiac, parti il y a 15 minutes, alors qu'une autre otarie est passée à côté de nous juste avant. Nous faisons quelques photos sur la plage, en nous allongeant près de ces mammifères, puis retournons au Millenium, dans la demi-heure qui suit. La couleur de l'eau est belle, même si les rayons du soleil brillent par leur absence. Il est plus de 17h.
A 19h, le dîner est servi à l'arrière, en extérieur. Une bonne odeur de viande traîne un peu partout. Normal, puisque nous avons droit à un barbecue, qui tient ses promesses. A l'image de la journée, les assiettes font plaisir à voir et à vider. Nous restons à discuter, sachant qu'il fait bon, et le capitaine lève l'ancre vers 23h, afin de rejoindre cette nuit notre troisième et dernière île, Floreana, où nous arriverons cette nuit, vers 2h du matin. Nous ne nous rendrons compte de rien, pris dans nos rêves et les bras de Morphée.
dim.
01
sept.
2013
Moment fort de la journée : se balader sur une plage déserte, au milieu d'otaries et d'iguanes endormis sur le sable
Pour notre deuxième nuit, nous avons dormi comme des bébés. Comme hier, la cloche sonne à 7h (quelles vacances !), mais aujourd'hui, le petit-déjeuner est à l'extérieur, sous forme de buffet, sur
le pont du dessus, à l'arrière, là où Fred a passé la soirée avec les deux garçons hier. Le temps est encore gris, mais il fait bon. La mer est calme, et un autre bateau n'est pas très loin. Nous
partons une heure après pour rejoindre la plage de sable blanc, "Cerro Brujo", déserte, mais où les passagers de l'autre bateau arrivent 20 minutes après. Pas grave, il y a clairement assez de
place pour tout le monde. L'eau est bleue, sans briller, la roche toujours aussi noire, et le sable très clair. Certains se posent sur le sable, et nous décidons pour notre part de marcher au
bord de l'eau. Des otaries - cela devient classique - sont affalées pas très loin, sans bouger lorsque nous passons entre elles, ou nous arrêtons pour les observer, et à tourner la tête
nonchalament comme elles le font si bien. Nos pieds dans l'eau, l'une d'entre elle vient d'ailleurs à nos côtés, en sortant sa tête, et nous suit, comme pour voir ce que nous faisons. Une autre,
derrière nous, sort de l'eau et rejoint ses compères, en se dandinant, la tête relevée. En fait, leur bassin est situé tout en bas de leur corps, tout près de leurs nageoires inférieures... on
sent bien que l'évolution a joué son rôle, en développant plus tard cette partie du corps, pour faciliter la mobilité des animaux ayant besoin de se mouvoir majoritairement sur terre, en quittant
la mer... en les voyant, on comprend bien que les pattes arrière des animaux terrestres descendent de ces mutations, et ont pour origine les nageoires d'espèces vivant entre eau et terre, comme
ces mammifères que sont les otaries. On comprend que Darwin, le premier à avoir fait ces liens, ait avancé dans ses recherches à l'époque, car cela est presque naturel comme reflexion en les
observant. Un peu plus loin, c'est un iguane qui est posé à côté d'une otarie. Un crabe rouge se trouve à côté, créant un ensemble animalier inhabituel, mais si commun ici. Nous prenons une
photo, pour immortaliser cette cohabitation heureuse. Nous sommes juste tous les deux, tout le monde étant dispersé sur la plage. D'autres crabes colorent les rochers, et nous jouons avec l'un
d'entre eux, très rouge, pour le regarder dans une petite faille, et le voir s'enfuir après l'avoir embêté quelques instants avec un petit bout de bois. Toutes les cinq minutes, un petit oiseau
jaune, de la taille d'un moineau, vient se poser près de nos pieds, ou pas très loin, pour nous observer. Après avoir rejoint l'autre bout, nous revenons sur nos pas, et enfilons notre
combinaison, pour aller voir un peu ce qu'il y a sous l'eau. Malheureusement, pas grand chose. Il y a bien quelques poissons, dont un poisson perroquet un peu plus gros que les autres, mais c'est
assez décevant, sauf en terminant, après avoir tourné autour d'une zone rocheuse, avec seulement deux mètres de fond, où un banc de petits poissons (plusieurs centaines) traine là. Etant juste au
bord, nous parcourons les quelques mètres qui nous sépare des autres, passons à côté d'otaries (les même qu'à notre arrivée), et montons sur le zodiac qui vient d'arriver. Il est 10h50. Petite
douche, détente, et vient l'heure du déjeuner, qui prend place comme ce matin, à l'extérieur, en haut, tous assis autour d'une grande table commune longiligne. Comme d'habitude, le temps est gris
mais la température est agréable. Une fois terminé, et après un petit café, nous allons dans la chambre, et nous occupons du retard que nous avons dans le tri de nos photos, en faisant les "best
of " de la Bolivie et du Pérou. Cela fait drôle de revoir ces photos, qui ne datent pourtant pas de très longtemps.
A 14h, on lève l'ancre, pour naviguer une petite demi-heure, et nous éloigner légèrement de l'île pour rejoindre deux grandes falaises, que nous apercevions ce matin de la plage, un peu "au
large", nommées Kikers'rock. C'est là que Fred aurait voulu plonger ce matin. Le bloc rocheux, haut de 100m, est coupé en deux, permettant à l'eau de s'infiltrer et de créer un passage d'une
vingtaine de mètres de large. C'est là que nous allons faire du snorkeling, car l'endroit est réputé, notamment pour la colonie de requins-marteaux qui aiment jouer avec le courant à l'intérieur
de la passe. Le capitaine et Enrique ont aussi mis leur combinaison, et viennent avec nous. Le soleil est de la partie, pour une fois. Après avoir fait le tour de ces deux impressionnantes tours
de granit, et avoir aperçu pendant les 15 minutes que cela a pris une ou deux tortues dans l'eau, en surface ou presque, les zodiacs sont prêts, et nous amènent presque contre la paroi. Autrement
appelé "Leon Dormido", nous restons ici une heure et quelques, à passer entre les deux falaises, à regarder de petits requins pointes noires quelques mètres sous nos pieds, et surtout chercher
les requins-marteaux. Enrique, notre guide, et Michael en verront deux, plus profondément, arrivant à peine à distinguer leur forme caractéristique. Les filles suisses, et leur copine
néo-zélandaise, sont excités, car c'est la première fois qu'elles voient des requins. On comprend. Il doit y avoir 15 à 20 m de fond, qui se distingue à peine par moment. Les pointes noires, et
des requins des Galapagos (gris), sont assez nombreux, comme les bancs de poissons en arrivant vers l'autre extrémité. Une otarie passe près de Fred, filant et s'échappant dans le bleu. Après
avoir zigzagué d'une paroi à l'autre, et être arrivé au bout, la plupart des passagers remontent sur le zodiac, tout près, qui nous suivait. Avec Michael, Fred reste dans l'eau, pour continuer à
longer l'extérieur de la falaise, verticale, tombant abruptement dans l'eau, poursuivant sa course vers le fond, et espèrer voir quelque chose d'autre. Ce n'est quand même pas tous les jours que
l'on peut faire du snorkeling aux Galapagos, et dans une zone à succès. Il y a déjà plus de corail, ou en tous cas de couleurs sur la roche, parfois couleur rouille, bleu, ou verte, habitée par
quelques étoiles de mer aux branches bleues longues et fines. Par contre, en dehors de quelques poissons, il n'y a pas grand chose. A coup sûr, tout se passe 10 mètres en dessous. Peu importe,
nous continuons, et nageons autour du seul rocher qui émerge du coin. Toujours rien, puis d'un coup, sans prévenir, nous apercevons la silouhette d'une tortue, nageant doucement, un peu comme si
le temps était ralenti. Superbe, on dirait le dessin animé "Némo". Sur la partie émergée des rochers, des pélicans attendent, arrivent ou décollent. L'un d'entre eux, dans l'eau, décolle en
s'approchant, et nous frôle la tête. Nous remettons la tête dans l'eau pour retrouver la tortue, et voilà une otarie qui arrive et tourne une fois autour de Fred, qui la découvre par surprise au
dernier moment, le temps seulement de filmer quelques secondes, avant qu'elle ne disparaisse. Un beau moment, même si furtif. Le temps passant, et après avoir retrouvé la tortue, nous remontons
sur le zodiac, et retournons sur le Millénium, tout près. Il est 16h45. C'était sympa de se baigner en pleine mer, au pied de cette paroi impressionnante. Nous prenons une bonne douche chaude, en
ouvrant la grande fenêtre à côté de la baignoire, pour n'être qu'à un ou deux mètres de l'eau, et voir le soleil se reflêter dessus. Nous écrivons ensuite un article, que nous mettrons en ligne à
notre retour sur le continent.
A 17h45, tout le monde est convoqué dans la salle centrale, pour un petit meeting, afin d'être informé du programme de demain. Nous visiterons l'île d'Espagnola, après avoir navigué de nuit, et
irons refaire du snorkeling l'après-midi, ou ceux qui préfèrent resteront à lézarder sur la plage. Pour le moment, juste après cela, certains jouent aux cartes, ou regardent des photos. Il est
vite 18h30, l'heure du dîner. Oui, c'est un peu tôt, mais il fait faim. 45 minutes plus tard, tout le monde a terminé. Fabian est toujours aussi sympa, naturel, et détendu. Nous restons tous
autour des tables à côté, et nous mettons à jouer tous ensemble, à des jeux de groupes, à base d'enigmes, ou de jeux de rôles. C'est très sympa, et Audrey en connait un certain nombre, qui ont
toujours leur petit succès. C'est un peu plus tard, dans une bonne humeur générale, que les filles décident d'ajuster le programme de demain, sur le tableau véléda situé près du bar, en rajoutant
quelques activités, comme une soirée pyjama, ou un bain de minuit avec l'équipage, comme nous en parlions dans l'article précédent. Demain, le passager suisse demandera à Enrique ce que c'est,
très sérieusement, en pensant avoir loupé quelque chose dans les explications et le briefing donné un peu plus tôt. Trop drôle. Nous partons nous coucher peu de temps après, un peu fatigués. A
23h30, le navire se met à bouger, et entame sa course vers Espanola, que nous attendrons vers 4h du matin. Le bateau bouge un peu, beaucoup pour certain, mais nous réussissons finalement à
trouver le sommeil.
sam.
31
août
2013
Moment fort de la journée : découvrir notre première tortue marine, sur une plage déserte
Premier réveil à bord du bateau. La nuit s'est bien passée. La navigation vers le nord-ouest de San Cristobal, où nous sommes ce matin, ne s'est pas fait sentir. Audrey, qui a en permanence
ses bracelets anti-mal de mer, a bien vécu le léger roulis du bateau. Il est 7h, nous sommes à une grosse centaine de mètres d'une côte volcanique, et d'une plage en sable foncé, et le
ciel est globalement couvert. Par contre, il fait bon. Nous prenons le petit déjeuner, copieux, en buffet (pain, oeufs, pancakes), assis par petits groupes de 3 ou 4 personnes. Nous
nous habituons aux mouvements du bateau, qui restent légers.
Le programme de la journée débute par une marche de deux heures dans cette partie de l'île, en suivant évidemment un chemin déjà tracé duquel nous ne pouvons nous écarter. A l'arrière du bateau, long de 25 mètres, nous enfilons tous nos gilets de sauvetage, montons dans deux zodiacs, et rejoignons la plage déserte. Seule la partie où nous étions hier soir est habitée, et nous avons dû mettre deux heures cette nuit pour arriver ici. Là-bas, des otaries sont allongées et lézardent, par groupes ou en solo. Nous apprenons qu'en général, elles vivent entre 18 et 20 ans, et pèsent presque 100 kilos. Elles portent leur bébé 9 mois, et ce dernier reste en général un ou deux ans avec sa mère. Que mangent-ils ? Principalement du poisson et des crabes. A contrario, elles sont un met de choix pour les requins et les orques. Il est 8h25. Nous sommes avec Enrique, qui va nous guider (même s'il n'y a qu'un seul chemin), et nous donner des informations sur les alentours, la faune, la flore, et cette île. A un mètre de nous, toujours sur la plage, des iguanes marins, noirs, frippés, long d'une cinquantaine de centimètres, sont immobiles, même si nous nous approchons, nous accroupissons, et nous tenons à moins d'un mètre d'eux. Que rico, comme on dit ici ("super" !). Les mâles se colorent souvent de rouge pour attirer les femelles, et ont toujours une grande crête au dessus de leur tête (en tous cas une grande), et le long du corps. Ces dernières changent aussi légèrement de couleur lorsqu'elles portent leur portée. En général, les iguanes marins se nourrisent d'une algue sous l'eau (une des seules espèces au monde, vivant quasiment seulement aux Galapagos), et peuvent rester une demi-heure en milieu aquatique. Nous commençons à marcher, prenons un tout petit peu d'altitude, en progressant à travers des coulées de lave, ou des formations volcaniques, même si de la terre et du sable entourent souvent le bord du chemin. Il y a pas mal de petits arbustes, même si l'endroit n'est pas vert, à cause de la saison actuelle, sèche et froide (même si le temps est toujours nuageux, il ne pleut quasiment jamais, ou très peu, pendant cette période), pendant laquelle les oiseaux trouvent de l'eau dans les cactus. Il y a en effet 9 mois dans l'année où il ne pleut pas, rendant les îles sans beaucoup de végétation, sans fleurs, contrairement à la période décembre-mars, où tout est vert. Le soleil fait sont apparition, nous chauffant les bras lorsque nous nous arrêtons pour écouter le guide, dont le ton est un peu monotone. Dommage qu'il ne soit pas plus enthousiaste, et souriant. Un peu partout, des lézards de lave s'écartent sur notre passage (7 espèces aux Galapagos). Ils sont assez gros, épais, pour nos repères européens. Certains ont une gorge rouge, et peu s'enfuient, comme c'est généralement si souvent le cas en Europe. Il est facile de se baisser délicatement et de se mettre à leur niveau, et de les regarder dans les yeux, même s'ils vont très vite lorsqu'ils s'enfuient dans les fourrés. Comme nous l'avons déjà remarqué depuis notre arrivée, la proximité avec la faune semble très grande. Nous étions par exemple à 1,5 mètre des otaries un peu plus tôt, avant qu'elles ne se mettent à pousser un cri (qui vient du fond de la gorge) pour nous prévenir qu'elles ne voulaient pas être plus dérangées. Et on dirait que ce sont plus les animaux qui sont interessants que le paysage, qui est sympa, mais sans plus. Etant pris entre deux plaques tectoniques, les Galapagos sont des restes de volcans, formés il y a 15 millions d'années, mais les seuls encore actifs (même si tous les volcans sont susceptibles de se réveiller un jour) sont sur les îles d'Isabella (à l'ouest de l'archipel) et Fernandina (à côté d'Isabella). La dernière éruption date d'il y a 5 ans, et le magma fut principalement composée de fer, potassium et magnésium, mais avec très peu de silica. D'ailleurs, le sable de la plage brillait tout-à-l'heure, comme s'il y avait de touts petits morceaux de verre un peu partout (c'est en fait du magnésium). Apparemment, tout cela devrait disparaître dans quelques millions d'années, à cause des mouvements tectoniques. Deux ou trois îles sont d'ailleurs déjà sous l'eau. Nous continuons à marcher, et un peu plus haut, découvrons une jolie zone, près de l'eau, où de la végétation verte au premier plan, rouge au second, tranche avec le noir des rochers, et l'eau au fond. Un bébé fou à patte bleu, une espèce endémique (comme ceux à pattes rouges, et les nasca bubbies), est niché dans son nid, à dix mètres. Nous ne distinguons pas ses pattes bleues, et ses plumes ne sont pas encore véritablement formées. Un peu avant, c'était du lichen bleu qui couvrait les rochers. En écoutant Enrique, nous en apprenons plus sur les phénomènes météorologiques majeurs, comme sur l'influence d'El nino (un courant chaud), et de La nina (un courant froid). Les Galapagos sont en effet au milieu de dynamique climatiques particulières, et au carrefour de plusieurs courants océaniques. Un peu après, à 10 minutes, le paysage est censé ressembler à celui du grand canyon, mais franchement, la comparaison est difficile. On comprend le guide qui veut donner une image de rêve, même s'il en fait un peu trop parfois. De là, nous apercevons le bateau, en contrebas, sans aucun autre bateau autour. Il est 10h30 quand nous revenons sur la plage, retrouvons les otaries, et que Enrique appelle par talkie-walkie le Millenium, pour que les zodiacs viennent nous chercher. 10 minutes plus tard, nous sommes de retour sur le catamaran, et un jus de fruit nous attend, avec quelques gateaux, à peine après avoir posé le pied sur la grande plate-forme arrière.
Temps libre ensuite, pendant une demi-heure, avant que la cloche ne sonne pour prévenir que le déjeuner est prêt. Nous nous installons avec le monsieur suisse et son fils indien. Effectivement, comme nous le pensions, ils parlent très peu, et sont un peu étranges. Les trois filles, dont deux occupent comme les personnes à notre table les suites de l'étage (que nous visiterons un peu plus tard après leur avoir demandé), discutent et ont l'air sympathiques. Derrière, Michael, Ryan, Lany et James font de même. Nous sommes les seuls silencieux, à ne pas savoir trop quoi dire, surtout que l'indien ne parle que allemand (et n'est pratiquement jamais allé en Inde). Le déjeuner est bon, à l'image des autres repas. Globalement, le service à bord est correct, avec une mention spéciale pour le serveur, Fabian, jovial, accessible, à l'oeil malicieux.
Cet après-midi, nous partons pour une marche de plusieurs heures, pour rejoindre un point situé au centre de cette partie de l'île, afin d'aller voir des tortues terrestres dans leur milieu naturel. Nous rejoignons la plage en zodiac, qui, comme vous l'avez compris, servira à chaque fois de navette pendant les jours à venir. Il est 14h, et à peine arrivés sur le sable clair, et sur la plage déserte (il est interdit à plus de deux bateaux d'être au même endroit au même moment, afin de réguler le tourisme et préserver les animaux des activités humaines), à 50m, se trouve une tortue, proche du bord, immobile. La première que nous voyons. Le début d'une série qui va être fantastique (mais nous ne le savons pas encore). C'est assez magique de la voir là, à l'état sauvage, et d'être à un mètre d'elle, de la regarder dans les yeux, d'observer tous les détails, ou bien de tourner autour. Quelle chance. D'habitude, c'est au zoo que l'on peut voir ce genre d'animal. Nous en avions vu une en Polynésie, au fond de l'eau, mais celle-ci et bien plus belle. Nous qui souhaitions absolument en voir. Ne reste plus qu'à nager avec elle, ce que nous ne pouvons pas faire, en tout cas maintenant. Espèrons que nous aurons de la chance. Après dix minutes à la contempler, elle se met à bouger, difficilement, pour rejoindre l'eau. Cela semble demander un gros effort, être difficile. Laborieusement, après plusieurs coups de nageoires, à avancer à chaque fois de 20 cm, elle parvient à entrer dans l'eau, bien qu'elle re-perde du terrain à cause des vaguelettes, qu'elle affronte de face. Enfin, elle est complètement immergée, et peut s'en aller, avec plus de facilité. Nous la regardons, en distinguant cette tache sombre dans l'eau bleue, et voyons le bout de sa tête sortir parfois de l'eau, afin qu'elle reprenne sa respiration. Génial. A l'époque, Darwin a ramené plusieurs tortues de ce type en Europe, et aux Etats-Unis. Mais le but de la visite n'est pas là. Cela n'était qu'un moment, finalement classique, aux Galapagos. Nous partons en suivant un chemin en sable, et marchons en file indienne, en ayant un peu chaud à cause du soleil. Pendant la première demi-heure, des arbustes nous entourent, avec de petites boules blanches au bout de chaque tige : c'est du coton. Bizarre d'en trouver ici, à l'état sauvage. Nous continuons, à un rythme un peu trop modéré à notre goût, pendant 1h30. Nous croisons enfin quelques tortues (cette fois-ci terrestres), obligées d'aller aussi loin pour trouver un peu de végétation et se nourrir. On imagine la difficulté, et le temps requis, pour que les bébés rejoignent la périphérie de l'île, pendant la saison des pluies. Nous apprenons comment distinguer les males des femelles, ceux-ci ayant une queue plus longue, et une coquille, au niveau du thorax, concave, afin de pouvoir monter sur la femelle lors de l'accouplement (et que les deux carapaces "s'emboitent"). La reproduction leur demande un effort considérable, et parfois, en s'en allant, et en fonction du terrain, le male se renverse, et met un temps fou à revenir sur ses pattes. Sur le chemin, nous croisons une carapace vide, comme celles que nous avons vues dans le centre de Santa Cruz il y a quelques jours (celle-ci est un peu plus blanche), et nous arrêtons pour regarder à l'intérieur. A 15h30, nous avons fait la moitié du chemin, et en avons un peu marre. La dizaine de tortues que nous avons vues pendant cette heure et demi se ressemblent, le chemin est monotone, et Enrique pas très bavard. Il nous reste 5 km à parcourir. D'autres tortues bougent lentement dans les branches d'arbustes, au niveau du sol, et rétractent leur tête si nous passons trop près, visiblement un peu effrayées. Elles ont pour la plupart cent ans. A l'époque, en 1835, Darwin - toujours lui - a ramené en Australie une tortue comme celle à côté de nous. Elle est décédée en 2006. C'est fou d'imaginer tout ce qu'elle aurait eu à raconter, si elle avait pu parler. Ce n'est pas étonnant qu'elle ait été aussi vieille, car les tortues sont parmi les animaux vivants le plus longtemps. Les femelles pondent généralement entre 10 et 15 oeufs, qui incubent pendant 3 mois, avant que les bébés ne soient abandonnés. L'instinct maternel n'existe pas chez elles. A 16h25, nous arrivons au lagon où, pendant la saison des pluie, elles viennent boire. Aujourd'hui, début septembre, l'endroit est asséché, recouvert de pierres volcaniques. Après ces 10km, nous soufflons un peu. Quelques oiseaux s'approchent, pas du tout craintifs. L'un d'entre eux, qui sautillait depuis tout-à-l'heure près de nos pieds, vient même se poser sur James (qui est assis par terre). Nous repartons, car il n'y a pas grand chose à faire ici. L'interêt de la marche était de croiser les tortues, ce qui est bien arrivé, mais ce n'était pas très interessant, et un peu long, dans un décor peu varié. Du coup, Michael, Ryan et Fred partent devant en traçant pour rejoindre au plus vite notre point de départ, afin de faire un peu de snorkeling. Enrique nous avait en effet conseillé de prendre nos combinaisons, masques et tubas, au cas où nous ayons suffisament de temps. Ils mettent 1h20 (qui paraissent interminables) à rentrer (il y avait donc moins de 10km à parcourir), et sont dans l'eau lorsque les autres arrivent. Le temps est nuageux, et la lumière commence à baisser. Sous l'eau, la visibilité est très faible (on ne voit qu'à un mètre, comme un épais brouillard). Par contre, pas besoin d'aller très loin pour voir une tortue, puis une deuxième, au milieu des algues, par un mètre de fond. Cela fait bizarre de ne rien voir à cause du sable, du plancton, et des algues, et de voir cette masse apparaître au dernier moment. C'est donc très sympa d'en voir sous l'eau, mais sans pouvoir vraiment apprécier quelque chose. Malheureusement, impossible d'aller un peu plus loin, car il est l'heure de rentrer sur le bateau, après 15 minutes dans l'eau. Il est 18h, et le temps que les zodiacs arrivent, et de rejoindre le bateau immobile au milieu de la baie, il est 18h20. Comme ce midi, une boisson nous attend. Enrique demande alors avec insistance à Fred de payer la location du masque et du tuba (10$ pour les 4 jours), sans semble-t-il vouloir lui laisser le temps de prendre une douche, alors que nous allons encore être 3 jours sur le bateau, et qu'il paraît a priori difficile de s'enfuir. C'est un peu étrange, surprenant, et gênant. Un détail, avec d'autres moins importants, qui feront que tous ensemble, nous ne trouvons pas notre guide, ni la plupart des membres de l'équipage, très agréables, détendus et souriants. Avec d'autres passagers (les filles ayant la suite, qui sont à bord déjà depuis 4 jours), nous modifierons un soir à venir - après avoir joué aux cartes, ou à des jeux d'énigmes - les infos écrites à propos du programme du lendemain, pour rigoler gentiment, et mettre un peu d'humour sur le bateau, en rajoutant par exemple un code vestimentaire "Chic & smart" pour le dîner, ou un "open bar" entre 22h30 et 23h00, ou encore un "bain de minuit avec l'équipage". Nos annotations seront effacées au petit matin, et Fabian le serveur sympa, nous dira que cela n'a pas fait rigoler Enrique et ses collègues. Cela aurait été plus sympa (et malin) de leur part d'en jouer avec un ton léger, comme tout le monde le pensait, lors du briefing du lendemain. Bref, la croisière voulait s'amuser. Nous prenons notre douche. Fred attend une réponse pour plonger demain matin à Kikers Rock, mais celle-ci arrive bientôt, et est négative, sans bien comprendre la raison. Dommage, vraiment. Nous dînons, encore assis avec le suisse et son fils indien. L'ancre du bateau touche le fond de l'eau à 20h30, après avoir navigué pour rejoindre la partie ouest de l'île. Audrey joue un peu aux cartes avec les filles, pendant que Fred est sur le pont supérieur, et retourne à la cabine une heure plus tard, à cause du mouvement du bateau. Fred, à l'arrière du bateau, à l'étage, assis dehors autour d'une table avec Ryan et Michael, boit quelques verres en jouant aux cartes, et en discutant avec eux, notamment du conflit israelo-palestinien, puisque Michael, sortant des 3 ans d'armée obligatoires, est très peu religieux et très ouvert. Nous écoutons de la musique, partageant les mêmes goûts musicaux, et restons tous les trois à rigoler, puis allons nous coucher vers 2h15 du matin, après avoir remarqué qu'une otarie s'était hissée sur la plate-forme juste en dessous, être passés à côté d'elle pour utiliser la mer comme wc (moment génial, et si drôle), et s'être amusés à essayer de la toucher, alors qu'elle est un peu endormie, sans vraiment se soucier de notre présence. Moment incongru, si différent, qui nous lie un peu tous les trois...
ven.
30
août
2013
Moment fort de la journée : découvrir le bateau sur lequel nous allons passer 5 jours
Comme hier, il fait gris ce matin au lever, à 9h. La nuit nous a tous les deux fait du bien, et le dortoir a été silencieux. Nous sommes les premiers levés, et tentons de ne pas faire de bruit en
rangeant nos affaires et en préparant nos sacs. Le check-out est en effet à 10h. En prenant notre petit-déjeuner, nous rencontrons un canadien, revenant d'une croisière "spéciale plongée" dans
deux îles du nord de l'archipel, Darwin et Wolff, très réputées pour la qualité de leur vie sous-marine. Réputées aussi pour la difficulté des plongées là-bas, à cause de courants très forts en
surface, mais surtout en profondeur. Des courants qui peuvent vous entrainer vers le fond en tourbillonant, ou vous faire remonter brutalement (la pire chose en plongée). Curieux, nous discutons
avec lui, pour confirmer les choses dont nous avions entendues parler par d'autres plongeurs rencontrés en Polynésie, ou à l'île de Pâques (les "schtroumphs" se reconnaitront). Lui n'a pourtant
qu'une trentaine de plongées à son actif, et le niveau Open Water (le même que nous), mais rêvait d'aller découvrir les fonds de cette partie des Galapagos, exclusivement visitées pour la
plongée, lors de croisières à 2500 dollars la semaine. Et il n'a pas été déçu. Même si les courants sont extrêmement forts (certaines plongées consistent à remonter des courants en s'agrippant
constamment aux rochers, par -20m, pour progresser et avancer, avec difficulté, pour éviter de se faire emporter en quelques secondes... on imagine la maîtrise de soi qu'il faut, et l'effort, qui
augmente significativement la consommation d'oxygène), le spectacle a été apparemment hallucinant. Oui, il a nagé au milieu de dizaines et de dizaines de requins-marteaux, défilants au dessus de
sa tête. Oui, il a croisé un requin-baleine, et s'en est approché. Pour rappel, ce requin, inoffensif, est l'un des plus gros animal existant sur Terre. Et oui, entre autres, il a vu des iguanes
nager, ou posés immobiles sur un rocher, par - 18m, au milieu d'une vie aquatique en effervescence, et pleine de couleurs. L'ambiance était géniale, entre plongeurs passionnés, sortant avec les
bouteilles 3, parfois 4 fois par jour, parfois de nuit, comblés par ce spot qui fait partie des 5 meilleurs endroits au monde. A notre demande, il nous montre d'ailleurs quelques photos (nous en
mettons une ou deux ci-dessous), confirme tout ce que nous pensions, et nous fait baver. C'est clair, il faudra aller là-bas un jour.
Cette discussion immanquable nous met un peu en retard, sans que cela ait de grandes conséquences. Nous terminons de boucler nos sacs, puis partons en taxi au dive center d'hier, pour terminer de
régler la croisière, et finalement récupérer 20 dollars pour Audrey, suite au fait qu'elle n'ait pas plongé hier. Les sacs sont lourds, surtout lorsque qu'il faut les charger dans le pick-up
blanc qui nous conduit dans le centre, et les décharger. Il est 11h, et nous mettons une trentaine de minutes à boucler tous ces détails, et encore quelques dizaines de minutes pour récupérer les
photos prises hier sous l'eau par l'instructeur, et à discuter avec la fille qui s'occupe de nous, seule à ce moment dans le dive center. Il est du coup rapidement midi, et nous avons deux heures
avant que la navette, un bateau, ne parte de Santa Cruz pour rejoindre l'île de San Cristobal, à 1h30 au sud. C'est en effet là-bas que nous découvrirons le Millenium (pas le faucon, hein !), le
bateau de notre croisière. En attendant, nous partons sur la droite pour manger quelques parts de pizzas, assis sur une table en extérieur dans la petite rue principale, et sous un ciel qui
s'éclaircit progressivement. Nous passons auparavant à la banque, et n'arrivons pas à retirer d'argent, malgré plusieurs essais, et avec pourtant ce qu'il faut sur nos comptes. Il ne nous reste
du coup que 20 dollars en liquide. Pendant qu'Audrey persévère, Fred observe les crabes rouges sur les pierres volcaniques, juste à côté, et les petits iguanes se chauffer au soleil. Difficile en
effet de s'habituer à leur présence, et à leur placidité. Nous nous dirigeons du coup vers une autre banque (il n'y en a pas beaucoup ici), et nous arrêtons dans quelques boutiques de souvenirs,
qui se ressemblent toutes et présentent peu d'intêret, pour parvenir finalement à retirer quelques centaines de dollars, qui nous servent immédiatement, pour louer deux combinaisons longues et
épaisses (7mm) pour 4 jours, et laisser une somme en dépôt de garantie. A 13h30, après avoir croisé dans la rue Ryan, James, Michael et Lany (les trois autres backpackers de la guesthouse,
rencontrés avant-hier, et partant aussi sur la croisière, plus un autre venant d'Israel et voyageant un an en Amérique du Sud), nous repassons au dive center pour régler le "water-taxi", puis
nous dirigeons en taxi (les sacs - à dos, plastiques... - laissés là depuis midi, sont très lourds, même s'il n'y a que 100m à faire... et puis pour 1 dollar) vers le quai en bois pour rejoindre
la navette pour San Cristobal. Nous sommes assez excités, nous demandons ce que nous allons voir dans les prochains jours, et pensons au fait que nous partons en croisière pour quelques jours sur
un bateau apparemment de qualité. D'autres touristes sont là, et nous sommes une vingtaine, assis à l'arrière d'un bateau de 10m. Nos amis voyageurs sont dans un autre bateau, similaire. Nous
nous retrouverons à San Cristobal. Nous arrivons quasiment en même temps, deux heures plus tard. Le bateau a beaucoup sauté pendant la traversée. Certains ont dormi, ou essayé, et personne n'a
parlé, à cause du bruit du moteur.
Nous débarquons ainsi sur cette nouvelle île à 16h20. Le changement est à peine perceptible : un petit port, des rochers noirs, de petites boutiques, des dive centers, et des otaries sur les
trottoirs. Nous essayons de nouveau de retirer de l'argent, mais sans succès. Il semble pourtant qu'il soit possible de retirer des fonds à la banque grâce à notre passeport, mais celle-ci vient
de fermer. Nous n'avons du coup que 5$ en poche pour les 5 prochains jours. Heureusement, Ryan propose de nous en prêter, au cas où nous en aurions besoin sur le bateau (alcool, équipement de
snorkeling, imprévus sur une île... cela servira peu, les autres îles étant inhabitées). Sachant que notre bateau, le vrai, celui que tout le monde attend et veut voir, arrive vers 18h, nous nous
installons tous pas très loin du ponton, sur une table face au port. Nous récupérons une connexion internet, et pouvons charger les photos du jour de notre arrivée aux Galapagos. Au moins, ce
sera toujours ça à voir pour nos lecteurs, puisque nous allons être coupés d'Internet jusqu'à notre retour, mercredi. Fred écrit un article pendant qu'Audrey tente de trouver une autre banque, et
se balade un peu. Sachant que Michael, l'israelien sympathique, adore aussi la plongée et souhaiterait descendre demain ou après-demain à Kiker's Rock, un spot connu au large de San Cristobal,
nous partons nous renseigner dans un dive center local pour voir comment faire pour qu'ils nous récupèrent sur le bateau un matin, même si nous ne connaissons pas encore le programme exact des
prochains jours (nous savons juste que nous serons à côté de cet endroit demain ou le jour d'après, car un snorkeling est prévu là-bas). En marchant dans la rue principale, nous croisons des
otaries, dont une allongée sur un banc, ou d'autres par terre. C'est drôle, et frais. Nous passons du coup un peu de temps à les regarder, prendre des photos, avant qu'il ne soit l'heure de
rejoindre le ponton, pour attendre qu'un zodiac vienne nous chercher pour rejoindre le Millenium. Il est 18h10, et la nuit tombe doucement.
Après dix minutes, et avoir demandé à un local (nous n'avons pas de recap du programme, et peu d'indications, n'étant pas passés par une agence de voyage, en ayant organisé tout ça depuis Santa
Cruz), nous apercevons le bateau. C'est un catamaran (mais il ressemble à un bateau classique, en dehors des deux coques), et il paraît assez grand. Nous montons sur le zodiac, en croisant quatre
personnes terminant leur croisère, qui nous confirment que le service à bord est excellent. Nous rasons l'eau pendant quelques minutes, à passer entre d'autres bateaux, et arrivons par l'arrière
du Millenium. Chacun regarde le bateau, pour l'instant de l'extérieur. Il y a trois ponts, et deux plate-formes d'embarcations arrière. Une personne nous aide à descendre, et nous rencontrons
Enrique, le guide naturaliste qui s'occupera de nous et des visites pendant les jours à venir. Il se présente et nous accueille depuis la zone arrière, en nous donnant rendez-vous dans 10 minutes
dans la salle centrale pour un cocktail de bienvenu, avant de nous indiquer nos chambres. D'autres clients sont là, comme un homme suisse et son fils indien (probablement adopté), et trois filles
trentenaires suisses et néo-zélandaise. Le bateau contient deux suites, occupées par ces deux groupes de touristes. Nous serons donc 11 passagers. Nous passons la porte, tombons sur un couloir
d'une dizaine de mètres menant à la salle principale, et découvrons sur le côté droit notre chambre, d'environ 25m². C'est sympa, mais les lits sont séparés. Nous disposons d'un petit balcon,
d'une salle de bain de bonne facture, et d'un endroit où se trouve une baignoire, avec deux grandes fenêtres qu'il est possible d'ouvrir pour avoir l'eau à un mètre. Nous sommes plutôt contents,
et allons être bien ici. Le bruit du moteur, situé pas très loin, se fait entendre, mais n'est pas très fort. Nous entendons assez rapidement une cloche sonner, indiquant que nous devons
rejoindre la salle où se trouvent un bar, un espace de vie, et un coin repas composé de quatre tables. L'équipage, composé en tout de 7 ou 8 personnes, est introduit lors d'un discours prononcé
par Enrique, qui nous présente en même temps le programme des jours à venir, les règles générales à suivre, et nous fait ensuite visiter le bateau, comme par exemple le poste de pilotage, ou le
pont extérieur, au deuxième niveau. Sont prévus demain et les jours suivants des visites de différentes parties des îles de San Cristobal, Espagnola et Floreana, des marches plus ou moins longues
pour rejoindre des endroits où vivent et se reproduisent des tortues terrestres, tout un tas d'oiseaux (fous à pattes bleues, rouges, albatros...), et des snorkeling (balades aquatiques à la nage
avec masques et tubas) pour observer des requins ou tortues marines. Nous naviguerons généralement entre les îles de nuit. Cela a l'air sympa. Fred espère qu'il pourra plonger à Kikers' rock
après-demain, puisque c'est ce jour là que nous serons à côté. Il en parlera demain au capitaine. Après ce verre et ce speech, nous passons à table, et nous servons au buffet. C'est bon, copieux,
avec deux plats au choix, après une soupe. Fabian, le serveur, est sympa, et à l'air assez drôle et enthousiaste, contrairement au reste de l'équipage, et notamment au guide, pour le peu que nous
ayons vu pour le moment. Nous faisons connaissance avec les autres passagers, et dînons avec James et Ryan. Peu après, le serveur vient nous voir pour nous proposer de l'accompagner sur l'île,
pour boire un verre, avec quelques autres passagers. Sympa. Audrey préfère rester sur le bateau, un peu fatiguée par le médicament qu'elle a pris pour lutter préventivement contre le mal de mer.
Fred monte avec les autres sur le zodiac, pour rejoindre la quai. Nous nous baladons dans les rues, pas très animées, et en profitons avec Michael pour chercher le centre de plongée visité
pendant que nous attendions le bateau tout-à-l'heure, afin de caler une sortie, puisque nous avons maintenant les détails du programme à venir. Pas de chance, il est fermé. Nous en essayons un
autre, mais il est trop cher, car nous serions les seuls à plonger après-demain là bas. Mince. Nous verrons demain, et essaierons s'il est possible d'appeler le dive center pour arranger quelque
chose. Nous allons juste après dans un bar un peu animé, commandons tous à boire, et discutons. Fabian est très sympa, et aime bien rigoler. Nous jouons au billard, dansons sur la piste, et
déconnons, par exemple lorsque Fred interpelle - alors que certains fument une cigarette dehors près de l'entrée - des gens entrant dans le bar en leur disant que malheureusement pour eux, ce
soir, c'est une soirée privée, avant de leur dire qu'il plaisante au moment où ils s'apprêtent à faire demi-tour. Ils sont sympa ici, et se laissent berner. Nous rigolons plusieurs fois de cette
manière, et cela marche à chaque fois. Trop drôle. Nous passons comme cela deux heures, puis rentrons, vers 23h. Nous discutons avec certains, notamment Ryan, James, Michael et Lany, sur le pont
arrière du dessus, avant d'aller nous coucher vers minuit. Le bateau est bien, le groupe OK, nous sommes pressés de découvrir ces îles, la vie à bord, et curieux de savoir si nous allons bien
dormir cette nuit. A suivre...
jeu.
29
août
2013
Moment fort de la journée : se décider à partir sur une croisière de bon niveau pour le reste de notre séjour aux Galapagos
Ce matin, nous partons plonger. Et pour cela, le réveil est programmé à 6h30. Nous avons en effet rendez-vous à 7h au dive center. Nous sommes presque à l'heure, avec un quart d'heure de retard, à cause de la difficulté à trouver un taxi pour rejoindre le centre : c'est en effet à ce moment que tous les enfants vont à l'école. Les rues sont donc un peu plus animées que d'habitude. Nous montons d'ailleurs avec un équatorien, et faisons un détour par le lycée, ce qui nous fait visiter des rues que nous n'avions pas vues, avant d'arriver à bon port. Le temps n'est pas terrible, gris, mais peu importe, du moment que nous voyons des choses sous l'eau.
Nous partons un peu avant 8h du petit port, où d'autres bateaux larguent les amarres pour rejoindre d'autres sites de plongée. Un père et son fils nous accompagnent, pour leur baptême. Nous
sommes donc 6, en comptant Alvaro, notre instructeur, et un jeune d'une vingtaine d'années pour s'occuper du bateau. Nous partons vers le nord, pour rejoindre Seymour, un des quatre grands sites
autour de Santa Cruz. C'est donc en longeant la côte, vierge, que nous y parvenons, après 1h20 de trajet. La mer n'est pas agitée, mais n'est pas non plus comme de l'huile. Le temps passe
lentement, et la navigation est un peu longue. Audrey a un peu peur de plonger, à cause de sa côte, et parce qu'elle sait que les Galapagos sont légèrement plus difficiles que la Polynésie. Fred
la rassure, mais le tangage du bateau n'aide pas. Et presque une heure et demi, c'est long, surtout quand personne ne parle (notamment à cause du bruit du moteur). A 9h20, nous y sommes. Nous
jetons l'ancre à dix mètres de la paroi rocheuse, pas très haute (4 ou 5 mètres), noire, avec deux ou trois touffes d'herbe verte de temps en temps. L'eau est assez belle, entre le bleu et le
vert. A une centaine de mètres, un banc de sable est découvert, sur lequel des otaries dorment tranquillement. Quasiment depuis que nous avons quitté le port, nous n'avons vu aucune trace
d'activités humaines. Tout est laissé à l'état naturel (et l'île est assez grande), comme ici, autour de nous. Nous mettons notre équipement, puis nous mettons à l'eau par la désormais classique
"bascule arrière" (sauf pour Audreyndont la bouteille et le gilet sont jetés à l'eau, puisqu'elle ne peut porter cette dernière en dehors de l'eau, à cause du poids). A la surface, l'eau est un
peu plus agitée. Non pas qu'il y ait du courant, mais des remous, un peu de houle, et dans ce nouvel environnement, cela peut-être un poil impressionnant. Audrey n'est du coup pas à l'aise, pas
rassurée, et angoisse. A tel point qu'elle préfère remonter à bord du bateau. Tant pis pour la plongée. Une fois au sec, Fred part donc avec l'instructeur à une quinzaine de mètres de profondeur.
L'eau est un peu moins froide que prévu (nous avions tellement entendu parler de la température de l'eau ici. La combinaison 7 mm joue bien son rôle), et la visibilité correcte, mais sans plus.
Rien à voir avec la Polynésie, notre seule référence, incroyable de clarté (hier soir, Loren, l'américaine, a d'ailleurs halluciné lorsque nous lui avons montré nos vidéos de plongée là-bas). Par
contre, dès les 5 mètres de profondeur atteints, à une tout petite dizaine de mètres du rivage, de nombreux poissons mènent leur vie, vont et viennent, en solo ou par bande. Les poissons
perroquets verts/turquoises sont là, comme bien d'autres. La vie est bien présente. 10 mètres plus bas, c'est un peu plus désert, sans l'être complètement. Une raie pastenague, puis une deuxième,
sont là, posées sur le fond en sable. Une murène sort de son trou. Le fond n'est pas très coloré, un peu comme à Tahiti. Puis un requin, assez gros, devient visible à dix mètres, un peu plus
haut, sans se rapprocher suffisamment pour véritablement apprécier sa présence. Ce sera la seule chose vraiment intéressante de la plongée, qui dure 45 minutes. Les étoiles de mer sont légion, et
assez grosses (30 cm de diamètre), et quelques poissons multicolores, dont certains jaunes aux reflets violets, mènent leur vie. Les courants froids, et d'autres plus chauds, se distinguent
facilement. La plongée est plus difficile que celles que nous avons connues, mais cela est sûrement dû au fait de retrouver les bases. La consommation d'oxygène, ici indiquée en psi, est
supérieure à celle des autres fois. Il faut dire qu'il y a une ou deux fois un peu de courant.
De retour sur le bateau, à 10h30, notre instructeur emmène les deux personnes avec nous pour leur baptême. Nous restons donc tous les deux, plus le pilote, à les attendre. Audrey ne va pas très
bien, et a été malade pendant la plongée de Fred. Du coup, quand ils reviennent, elle touche à peine à la nourriture qui est servie, posée sur une petite table improvisée au milieu de l'arrière
du bateau. Le soleil fait son apparition, et il commence à faire chaud. L'eau prend d'ailleurs une couleur un peu différente. C'est à ce moment que nous changeons d'endroit, pour aller un peu
plus loin dans cette zone. Nous pensons voir deux ailerons de requins pointer hors de l'eau sur notre droite, à 10 mètres de nous, mais non, c'est en fait une raie manta, dont le diamètre
avoisinne les 3 mètres. Dommage qu'elle n'ait pas été plus proche, car nous aurions sauté dans l'eau pour la voir de plus près, et la regarder battre des ailes comme un oiseau. Il est 12h30,
l'heure de la deuxième plongée. Audrey ne la sent pas, et préfère rester de nouveau sur le bateau. Fred plonge donc de nouveau seul avec l'instructeur. Là encore, il y a beaucoup de poissons à
peine descendus de quelques mètres. Le fond est tapissé d'anguilles de mer, qui, à 5 mètres de distance, se confondent avec des algues. Leur corps est peu épais (2 cm), elles sont assez longues,
et sortent partiellement du sol en sable, bougeant avec le ressac des courants de surface. En s'approchant, elles se retractent dans le trou qu'elles occupent, toutes en même temps, et
lorsqu'elles sont en partie sortie, tournent la tête tel un périscope de sous-marin. En continuant, Fred et le divemaster coupent à travers de gigantesques bancs de poissons, qu'ils soient longs
et fins (comme de mini-barracudas), ou jaunes avec le ventre gris (25 cm de long). Il y en a véritablement partout, que ce soit au dessus, sur les côtés ou en dessous. Cela fait bizarre, mais
c'est très sympa. En suivant l'instructeur de quelques mètres, et en cherchant du regard des choses à voir, Fred remarque une pieuvre dans une cavité, dont les ventouses apparaissent clairement.
C'est après 40 minutes, qui sont passées assez vite, que nous retrouvons Audrey, dont l'état est toujours très moyen. Nous levons l'ancre, et retournons vers le sud de l'île par un autre chemin,
en s'arrêtant à l'embarcadère emprunté lors de notre arrivée, juste à côté de l'aéroport, pour terminer en taxi. Tant mieux, car cela permet à Audrey de se sentir un peu mieux. Le temps est
parfait, mais se couvre au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la ville. Lorsque nous arrivons, une petite pluie fine se fait même sentir. Il est 14h50. Ayant l'après-midi de libre, nous
choisissons d'aller au centre de Santa Cruz, pour voir des tortues sauvages. Il est en effet possible de se promener dans un endroit dans lequel les tortues sont laissées libres. On parle ici de
tortues centenaires et géantes bien sûr. Nous restons donc dans le même taxi, pour qu'il nous accompagne, après avoir récupéré son petit garçon. Nous arrivons à 15h30, et il pleut un peu plus, à
fines gouttes. Nous enfilons des bottes que l'on nous prête, passons sous un porche où sont exposées des carapaces de tortues, visitons un "tunnel de lave" (une cavité souterraine où la lave
coulait auparavant, formant une sorte de grotte longiligne et assez grande), puis nous promenons dans le "parc", ce grand espace vert où l'on peut s'approcher des tortues, qui se comptent par
dizaines. D'ailleurs, en arrivant en voiture, nous en avons croisées plusieurs, juste derrière la cloture de fils de fer, cotoyant quelques vaches, ou bien sur le bord de la route, cherchant à
traverser pour passer de l'autre côté. Nous croisons rapidement de grosses carapaces, et nous approchons à petits pas, pour ne pas les effrayer. Timides et peureuses, les tortues rentrent dans
leur immense coquille, et soufflent par les narines en émettant le son qu'on imagine, de manière sèche et rapide. Nous restons cependant toujours à au moins un mètre d'elles. C'est terrible, car
ces animaux sont uniques, très vieux, particuliers. Nous n'arrivons pas à nous habituer à les voir d'une part, et si près d'autre part. Car ici, sur ces îles, on voit des choses uniques sans être
au zoo. Nous passons près d'une marre de boue, dans laquelle plusieurs tortues pataugent. En avançant, toujours sous une pluie fine, nous croisons une vingtaine (au total) d'autres tortues,
parfois toute proches, parfois un peu plus éloignées. Libre à nous de marcher pour les rejoindre ou de ne pas les déranger. La plupart ont le même âge, et la même taille, que celles vues au
Centre Darwin hier, mais sont ici à l'état sauvage. Nous bouclons ce tour autonome vers 16h45, et repartons à la guesthouse avec le taxi, ce qui nous prend 45 minutes, après avoir déposé un local
qui souhaitait rentrer chez lui sur le chemin.
Entre ces différentes activités, nous avons repensé et discuté de la croisière de 5 jours, qui nous tente de plus en plus. Même si cela représente une somme conséquente, nous nous disons que nous
ne sommes là qu'une fois, et qu'il vaut mieux ne pas louper sa chance, même si cela doit nous coûter quelques centaines d'euros supplémentaires. Nous avons aussi peur de regretter dans quelques
mois de ne pas être partis à la découverte des autres îles en croisière, à notre retour, et plus tard. Malheureusement, ici, nous sommes la tête dans la guidon, et une fois sur place, comme en
Polynésie, nous nous disons que nous sommes dans un endroit exceptionnel, et que cela vaut la peine de mettre un peu plus d'argent pour vraiment en profiter, même si nous sommes sur la dernière
partie du voyage, que les frais au total sont importants, et que nous avons déjà craqué pour bien des choses au cours des (presque) 10 derniers mois. A la guesthouse, nous nous installons dans le
dortoir avec les deux néo-zélandais, James et Ryan, car notre chambre de cette nuit est prise (nous n'avions réservé que 2 nuits, en pensant être ce soir à Isabela, dans une autre île). Nous
prenons une douche et repartons pour le "centre". Après 5 minutes de taxi, nous avons toutes les difficultés du monde à retirer de l'argent. Les distributeurs ne fonctionnent en effet pas très
bien ici, et sont peu nombreux. Fred va replonger demain, et si nous partons en croisière, ce qui est de plus en plus certain (nous n'arrêtons pas de peser le pour et le contre, notamment par
rapport aux autres options que nous avons), nous aurons besoin de 1600 dollars en liquide (à deux. Nous apprendrons dans quelques jours, auprès d'autres passagers, que le prix qu'ils ont payé
était loin d'être 800 dollars par personne... mais 2000. Oui oui.). Au dive center, nous apprenons qu'ils ont appelé le capitaine du bateau, et que nous pouvons économiser 30 dollars par
personne. C'est presque ridicule, mais c'est toujours cela de pris. Cela nous paiera le tranfert vers l'île de san Cristobal, où nous devrons nous rendre pour commencer la croisière. Nous nous
décidons du coup à signer, et nous engageons pour 5 jours et 5 nuits à travers les îles du sud de l'archipel, sur un bateau plutôt haut de gamme, le "Millenium", jusqu'à mercredi, jour où nous
prendrons notre avion pour retourner sur le continent (nous pourrons rejoindre l'aéroport dans la foulée, car les horaires ne se chevauchent pas). Nous partirons demain en début d'après-midi, et
devrons repasser ici pour régler la différence (nous avons pu retirer presque la totalité), donner une photocopie de notre passeport, et récupérer les photos de la plongée de ce matin. Nous
demandons aussi si Audrey peut se faire rembourser une partie de la sortie en mer à Seymour, puisque finalement, elle n'a pas plongé. Réponse demain. Fred, qui veut en réserver une autre pour
demain matin à Gordon Rocks, est déçu. En effet, contrairement à ce qu'on lui avait dit, il n'y a finalement aucun autre client qui souhaite y aller, ce qui annule la sortie. Grosse déception.
S'il avait su, il aurait organisé les choses différemment, et serait peut-être allé ce matin là-bas (plutôt qu'à Seymour). La fille du dive center, gentille, nous emmène voir le centre de plongée
d'à côté, mais l'un des néo-zélandais avec qui nous partageons le dortoir à la guesthouse a eu un problème un peu sérieux avec eux ce matin, à cause d'une remontée trop rapide. Du coup, et
sachant en plus que Gordon Rock est un endroit un peu plus technique, Fred préfère éviter de suivre ce conseil. De toutes façons, nous apprenons en allant les voir qu'ils n'iront pas là-bas
demain matin. Son seul choix est donc de se lever à 6h00 du matin, pour se pointer dans les deux dive center réputés (dont Scuba Iguana, les meilleurs en ville) pour aller plonger là où ils iront
(grosse inconnue), s'il reste de la place (car il n'est pas question de prendre trop de risques et d'aller à Gordon avec une agence prise au hasard). Dur. Dommage car nous avions tout fait pour
arranger les choses de manière à pouvoir plonger deux fois, et partir sur la croisière à bord du Millenium juste après.
A 20h30, nous passons par la place centrale, à cpoté du terrain de volley (où lez 3 joueurs de chaque équipe se prennent au sérieux, comme s'ils disputaient un match olympique, avec une touche de
balle qui ferait bondir les joueurs occidentaux, à cause de "portés" de balle, ou de smatchs rendus faciles - leur main accompagnant complètement la balle), puis nous allons diner, dans un bar du
coin (celui d'avant-hier, le "sushi bar"), où nous avons rendez-vous avec les 3 autres voyageurs de la guesthouse, avec qui nous partirons demain en croisière. Nous commandons un hamburger, dont
le steack est cuit sur un morceau de lave. L'idée et la présentation sont géniales. Dommage qu'il soit interdit de ramener des choses des Galapagos, car cela nous inspire. Nous restons à discuter
tous ensemble jusqu'à minuit, après avoir terminé par un billard. De retour au Best Home Stay Hostal, Fred écrit un article, et éteint la lumière à 2h du matin. Tiraillé par l'envie de se lever
demain pour aller tenter sa chance et plonger avec Scuba Iguana, sachant que c'est l'unique occasion, il préfère finalement abandonner l'idée (un peu à regret), car il est tard, sera fatigué pour
plonger s'il doit se lever dans 4h (d'autant que nous avons bu quelques bières au bar où nous étions, et qu'il s'est levé tôt ce matin), et qu'en positivant, cela fera une belle économie. Il
hésite jusqu'au moment d'éteindre la lumière, et la raison finit par l'emporter, surtout à cause de la fatigue et du risque que cela pourrait représenter. Une déception à ajouter aux chiffres de
ce voyage fantastique.
Demain, nous partons en voyage. C'est excitant, car nous nous posons de nombreuses questions sur le bateau, ou par exemple sur les îles que nous allons voir. Une nouvelle expérience que cette
croisière aux Galapagos...
mer.
28
août
2013
Moment fort de la journée : se décider à partir sur une croisière de bon niveau pour le reste de notre séjour aux Galapagos
Ce matin, nous partons plonger. Et pour cela, le réveil est programmé à 6h30. Nous avons en effet rendez-vous à 7h au dive center. Nous sommes presque à l'heure, avec un quart d'heure de retard,
à cause de la difficulté à trouver un taxi pour rejoindre le centre, à cause de l'horaire : c'est en effet à ce moment que tous les enfants vont à l'école. Les rues sont donc un peu plus animées
que d'habitude. Nous montons d'ailleurs avec un équatorien, et faisons un détour par le lycée, ce qui nous fait visiter des rues que nous n'avions pas vues, avant d'arriver à bon port. Le temps
n'est pas terrible, gris, mais peu importe, du moment que nous voyons des choses sous l'eau.
Nous partons un peu avant 8h du petit port, où d'autres bateaux larguent les amarres pour rejoindre d'autres sites de plongée. Un père et son fils nous accompagnent, pour leur baptême. Nous
sommes donc 6, en comptant Alvaro, notre instructeur, et un jeune d'une vingtaine d'années pour s'occuper du bateau. Nous partons vers le nord, pour rejoindre Seymour, un des quatre grands sites
autour de Santa Cruz. C'est donc en longeant la côte, vierge, que nous y parvenons, après 1h20 de trajet. La mer n'est pas agitée, mais n'est pas non plus comme de l'huile. Le temps passe
lentement, et la navigation un peu longue. Audrey a un peu peur de plonger, à cause de sa côte, et parce qu'elle sait que les Galapagos sont légèrement plus difficiles que la Polynésie. Fred la
rassure, mais le tangage du bateau n'aide pas. Et presque une heure et demi, c'est long, surtout quand personne ne parle (notamment à cause du bruit du moteur). A 9h20, nous y sommes. Nous jetons
l'ancre à dix mètres de la paroi rocheuse, pas très haute (4 ou 5 mètres) noire, avec deux ou trois touffe d'herbe verte de temps en temps. L'eau est assez belle, entre le bleu et le vert. A une
centaine de mètres, un banc de sable est découvert, sur lequel des otaries dorment tranquillement. Quasiment depuis que nous avons quitté le port, nous n'avons vu aucune trace d'activités
humaines. Tout est laissé à l'état naturel (et l'île est assez grande), comme ici, autour de nous. Nous mettons notre équipement, puis nous mettons à l'eau par la désormais classique "bascule
arrière". A la surface, l'eau est un peu plus agitée. Non pas qu'il y ait du courant, mais des remous, un peu de houle, et dans ce nouvel environnement, cela peut-être un poil impressionnant.
Audrey n'est du coup pas à l'aise, pas rassurée, et angoisse. A tel point qu'elle préfère remonter à bord du bateau. Tant pis pour la plongée. Une fois à bord, Fred part donc avec l'instructeur à
une quinzaine de mètres de profondeur. L'eau est un peu moins froide que prévu (nous avions tellement entendu parler de la température de l'eau ici. La combinaison 7 mm jouent bien son rôle), et
la visibilité correcte, mais sans plus. Rien à voir avec la Polynésie, notre seule référence, incroyable de clarté (hier soir, Loren, l'américaine, a d'ailleurs halluciné lorsque nous lui avons
montré nos vidéos de plongée là-bas). Par contre, dès les 5 mètres de profondeur atteint, à une tout petite dizaine de mètres du rivage, de nombreux poissons mènent leur vie, vont et viennent, en
solo ou par bande. Les poissons perroquets verts turquoises sont là, comme bien d'autres. La vie est bien présente. 10 mètres plus bas, c'est un peu plus désert, sans l'être complètement. Une
raie pastenague, puis une deuxième, sont là, posées sur le fond en sable. Une murène sort de son trou. Le fond n'est pas très coloré, un peu comme à Tahiti. Puis un requin, assez gros, devient
visible à dix mètres, un peu plus haut, sans se rapprocher suffisamment pour véritablement apprécier sa présence. Ce sera la seule chose vraiment intéressante de la plongée, qui dure 45 minutes.
Les étoiles de mer sont légion, et assez grosses (30 cm de diamètre), et quelques poissons multicolores, dont certains jaunes aux reflets violets, mènent leur vie. Les courants froids, et
d'autres plus chauds, se distinguent facilement. La plongée est plus difficile que celles que nous avons connues, mais cela est sûrement dû au fait de retrouver les bases. La consommation
d'oxygène, ici indiquée en psi, est supérieure à celle des autres fois. Il faut dire qu'il y a une ou deux fois un peu de courant.
De retour sur le bateau, à 10h30, notre instructeur emmène les deux personnes avec nous pour leur baptême. Nous restons donc tous les deux, plus le pilote, à les attendre. Audrey ne va pas très
bien, et a été malade pendant la plongée de Fred. Du coup, quand ils reviennent, elle touche à peine à la nourriture qui est servie, posée sur une petite table improvisée au milieu de l'arrière
du bateau. Le soleil fait son apparition, et il commence à faire chaud. L'eau prend d'ailleurs une couleur un peu différente. C'est à ce moment que nous changeons d'endroit, pour aller un peu
plus loin dans cette zone. Nous pensons voir deux ailerons de requins pointer hors de l'eau sur notre droite, à 10 mètres de nous, mais non, c'est en fait une raie manta, dont le diamètre
avoisinne les 3 mètres. Dommage qu'elle n'ait pas été plus proche, car nous aurions sauté dans l'eau pour la voir de plus près, et la regarder battre des ailes comme un oiseau. Il est 12h30,
l'heure de la deuxième plongée. Audrey ne la sent pas, et préfère rester sur le bateau. Fred plonge donc de nouveau seul avec l'instructeur. Là encore, il y a beaucoup de poissons à peine
descendus de quelques mètres. Le fond est tapissé d'anguilles de mer, qui, à 5 mètres d'elles, se confondent avec des algues. Leur corps est peu épais (2 cm), elles sont assez longues, et sortent
partiellement du sol en sable, bougeant avec le ressac des courants de surface. En s'approchant, elles se retractent dans le trou qu'elles occupent, toutes en même temps, et lorsqu'elles sont en
partie sortie, elles tournent la tête tel un périscope de sous-marin. En continuant, Fred et le divemaster coupent à travers de gigantesques bancs de poissons, qu'ils soient long et fins (comme
de mini-barracudas), ou jaune avec le ventre gris (25 cm de long). Il y en a véritablement partout, que ce soit au dessus, sur les côtés ou en dessous. Cela fait bizarre, mais c'est très sympa.
En suivant l'instructeur de quelques mètres, et en cherchant du regard des choses à voir, Fred remarque une pieuvre dans une cavité, dont les ventouses apparaissent clairement. C'est après 40
minutes, qui sont passées assez vite, que nous retrouvons Audrey, dont l'état est toujours très moyen. Nous levons l'ancre, et retournons vers la sud de l'île par un autre chemin, en s'arrêtant à
l'embarcadaire emprunté lors de notre arrivée, juste après à côté de l'aéroport, pour terminer en taxi. Tant mieux, car cela permet à Audrey de mieux se sentir. Le temps est parfait, mais se
couvre au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la ville. Lorsque nous arrivons, une petite pluie fine se fait même sentir. Il est 14h50. Ayant l'après-midi de libre, nous choisissons
d'aller au centre de Santa Cruz, pour voir des tortues sauvages. Il est en effet possible de se promener dans un endroit sauvage dans lequel les tortues sont laissées libres. On parle ici de
tortues centenaires et géantes bien sûr. Nous restons donc dans le même taxi, pour qu'il nous accompagne, après avoir récupéré son petit garçon. Nous arrivons à 15h30, et il pleut un peu plus, à
fines gouttes. Nous enfilons des bottes que l'on nous prête, passons sous un porche où sont exposées des carapaces de tortues, visitons un "tunnel de lave" (une cavité souterraine où la lave
coulait auparavant, formant une sorte de grotte longiligne et assez grande), puis nous promenons dans le "parc", ce grand espace vert où l'on peut s'approcher des tortues, qui se comptent par
dizaines. D'ailleurs, en arrivant en voiture, nous en avons croisé plusieurs, juste derrière la cloture de fils de fer, cotoyant quelques vaches, ou bien sur le bord de la route, cherchant à
traverser pour passer de l'autre côté. Nous croisons rapidement de grosses carapaces, et nous approchons à petits pas, pour ne pas les effrayer. Timides et peureuses, les tortues rentrent dans
leur immense coquille, et soufflent par les narines en émettant le son qu'on imagine, de manière sèche et rapide. Nous restons cependant toujours à au moins un mètre d'elles. C'est terrible, car
ces animaux sont uniques, très vieux, particuliers. Nous n'arrivons pas à nous habituer à les voir d'une part, et si près d'autre part. Car ici, sur ces îles, on voit des choses uniques sans être
au zoo. Nous passons près d'une mare de boue, dans laquelle plusieurs tortues pataugent. En avançant, toujours sous une pluie fine, nous croisons une vingtaine (au total) d'autres tortues,
parfois toutes proches, parfois un peu plus éloignées. Libre à nous de marcher pour les rejoindre ou de ne pas les déranger. La plupart ont le même âge, et la même taille, que celles vues au
Centre Darwin hier, mais sont ici à l'état sauvage. Nous bouclons ce tour autonome vers 16h45, et repartons à la guesthouse avec le taxi, ce qui nous prend 45 minutes, après avoir déposé un local
qui souhaitait rentrer chez lui sur le chemin.
Entre ces différentes activités, nous avons repensé et discuté de la croisière de 5 jours, qui nous tente de plus en plus. Même si cela représente une somme conséquente, nous nous disons que nous
ne sommes là qu'une fois, et qu'il vaut mieux ne pas louper sa chance, même si cela doit nous coûter quelques centaines d'euros supplémentaires. Nous avons aussi peur de regretter dans quelques
mois, à notre retour, et plutard, de ne pas être partis en croisière à la découverte des autres îles. Malheureusement, ici, nous sommes la tête dans le guidon, et une fois sur place, comme en
Polynésie, nous nous disons que nous sommes dans un endroit exceptionnel, et que cela vaut la peine de mettre un peu plus d'argent pour vraiment en profiter, même si nous sommes sur la dernière
partie du voyage, que les frais au total sont importants, et que nous avons déjà craqué pour bien des choses au cours des (presque) 10 derniers mois. A la guesthouse, nous nous installons dans le
dortoir avec les deux néo-zélandais, James et Ryan, car notre chambre de cette nuit est prise (nous n'avions réservé que 2 nuits, en pensant être ce soir à Isabela, dans une autre île). Nous
prenons une douche et repartons pour le "centre". Après 5 minutes de taxi, nous avons toutes les difficultés du monde à retirer de l'argent. Les distributeurs ne fonctionnent en effet pas très
bien ici, et sont peu nombreux. Fred va replonger demain, et si nous partons en croisière, ce qui est de plus en plus certain (nous n'arrêtons pas de peser le pour et le contre, notamment par
rapport aux autres options que nous avons), nous aurons besoin de 1600 dollars en liquide (à deux). Au dive center, nous apprenons qu'ils ont appelé le capitaine du bateau, et que nous pouvons
économiser 30 dollars par personne. C'est presque ridicule, mais c'est toujours cela de pris. Cela nous paiera le tranfert vers l'île de San Cristobal, où nous devrons nous rendre pour commencer
la croisière. Nous nous décidons du coup à signer, et nous engageons pour 5 jours et 5 nuits à travers les îles du sud de l'archipel, sur un bateau plutôt haut de gamme, jusqu'à mercredi, jour où
nous prenons notre avion pour retourner sur le continent (nous pourrons rejoindre l'aéroport dans la foulée, car les horaires ne se chevauchent pas). Nous partirons demain en début d'après-midi,
et devrons repasser ici pour régler la différence (nous avons pu retirer presque la totalité), donner une photocopie de notre passeport, et récupérer les photos de la plongée de ce matin. Nous
demandons aussi si Audrey peut se faire rembourser une partie de la sortie en mer à Seymour, puisque finalement, elle n'a pas plongé. Réponse demain. Fred, qui veut en réserver une autre pour
demain matin à Gordon Rocks, est déçu. En effet, contrairement à ce qu'on lui avait dit, il n'y a finalement aucun autre client qui souhaite y aller, ce qui annule la sortie. Grosse déception.
S'il avait su, il aurait organisé les choses différemment, et serait peut-être allé aujourd'hui là-bas (plutôt qu'à Seymour). La fille du dive center, gentille, nous emmène voir le centre de
plongée d'à côté, mais l'un des néo-zélandais avec qui nous partageons le dortoir à la guesthouse a eu un problème un peu sérieux avec eux ce matin, à cause d'une remontée trop rapide. Du coup,
et sachant en plus que Gordon Rock est un endroit un peu plus technique, Fred préfère éviter de suivre ce conseil. De toutes façons, nous apprenons en allant les voir qu'ils n'iront pas là-bas
demain matin. Son seul choix est donc de se lever à 6h30 du matin, pour se pointer dans les deux dive center réputés (dont Scuba Iguana, les meilleurs en ville) pour aller plonger là où ils iront
(grosse inconnue), s'il reste de la place (car il n'est pas question de prendre trop de risques et d'aller à Gordon avec une agence prise au hasard). Dur. Dommage car nous avions tout fait pour
arranger les choses de manière à pouvoir plonger deux fois, et partir sur la croisière à bord du Millenium juste après.
A 20h30, nous allons dîner, dans un bar du coin (celui d'avant-hier, le "sushi bar"), où nous avons rendez-vous avec les 3 autres voyageurs de la guesthouse, avec qui nous partirons demain en
croisière. Nous commandons un hamburger, dont le steack est cuit sur un morceau de lave. L'idée et la présentation sont géniales. Dommage qu'il soit interdit de ramener des choses des Galapagos,
car cela nous inspire. Nous restons à discuter tous ensemble jusqu'à minuit, après avoir terminé par un billard. De retour au Best Home Stay Hostal, Fred écrit un article, et éteint la lumière à
2h du matin. Tiraillé par l'envie de se lever demain pour aller tenter sa chance et plonger avec Scuba Iguana, sachant que c'est l'unique occasion, il préfère finalement abandonner l'idée (un peu
à regret), car il est tard, sera fatigué pour plonger s'il doit se lever dans 4h (d'autant que nous avons bu quelques bières au bar où nous étions, et qu'il s'est levé tôt ce matin), et qu'en
positivant, cela fera une belle économie. Il hésite jusqu'au moment d'éteindre la lumière, et la raison finit par l'emporter, surtout à cause de la fatigue et du risque que cela pourrait
représenter. Une déception à ajouter aux chiffres de ce voyage fantastique. Demain, nous partons en voyage. C'est excitant, car nous nous posons de nombreuses questions sur le bateau, ou par
exemple sur les îles que nous allons voir. Une nouvelle expérience que cette croisière aux Galapagos...
mar.
27
août
2013
Km 90 768
Moment fort de la journée : voir des iguanes et une otarie posés sur un ponton à côté duquel nous passons en marchant
Allez, c'est le grand départ aujourd'hui. Nous quittons le continent pour rejoindre les îles Galapagos, mythiques, réputées, préservées, exceptionnelles. Nous verrons bien. Pour l'instant, nous prenons notre petit-déjeuner, et quittons la guesthouse en taxi pour l'aéroport, pas très loin. Le temps est couvert, mais il fait chaud. A 9h30, avant d'enregistrer, nos bagages sont contrôlés hygiéniquement. L'étape est obligatoire pour tout les passagers allant là-bas. Un peu comme lors de notre arrivée en Nouvelle-Zélande. Sauf que là, c'est au départ. Vous ne pouvez par exemple pas partir avec une pomme dans votre sac, au cas où un pépin tomberait sur une des îles et modifierait l'écosystème. On imagine l'enfer pour ceux qui souhaitent se rendre là-bas avec leur chien (et il y en a !). Le contrôle, non choisi, coûte 10 dollars par personne. Apparemment, le début d'une longue série de choses à payer. La destination est l'une des plus chères au monde, et clairement de notre voyage. Mais bon, c'est unique. Le prix de l'exclusivité. Nous enregistrons les bagages, puis montons dans l'avion, et trouvons nos places, en business. Non, nous n'avons pas fait le coup de la lune de miel (on a oublié). Il n'y avait juste plus de places disponibles autre part, à cause du sur-remplissage de l'avion. C'est donc bien installés que nous allons passer l'heure et demi à venir.
Les Galapagos, pourquoi est-ce si unique au fait ? Non pas parce que le site est classé à l'Unesco, ni parce que les îles sont situées sur l'équateur à 950km des côtes du pays du même nom, mais surtout parce qu'en 1835, Charles Darwin y est allé pour étudier la diversité des espèces présentes, et que peu de choses ont changé depuis cette époque. Le tourisme, et les habitations, ne s'y sont développés que depuis les années 60. Avant, quasiment personne n'habitait ici, et personne ne venait, ni n'accostait sur ces rivages difficiles d'accès. Le terrain est volcanique, et de nombreux volcans sont encore en activité, notamment près du point chaud, à l'intersection de trois plaques tectoniques. Le climat est tropical, et la saison actuelle est plutôt fraîche, avec des températures tournant autour des 20°C. Et les courants marins et sous-marins sont par endroit assez violents. Mais ce qui en fait un lieu si particulier, c'est la faune présente sur les îles. Chacune d'entre elles abritent des espèces spécifiques. Parmi la soixantaine d'espèces d'oiseaux par exemple, la moitié est endémique. Les iguanes, marins ou terrestres, sont légions (et certains endémiques également), tout comme les tortues géantes (marines ou terrestres). La vie sous- marine compte 300 espèces de poissons, dont le fameux requin des Galapagos. Un grand nombre de plantes sont uniques au monde. C'est donc pour voir tout cela que nous avons décidé de nous rendre dans ce lieu différent, unique, et qui un jour sera peut-être bouleversé par le changement climatique, ou l'introduction d'espèces qui nuisent au développement de la faune locale, comme les rats, les vaches, les cochons, la volaille, bien d'autres animaux, ou même l'avocat ou la goyave, qui par leur comportement ou leur écologie, nuisent considérablement à l'écosystème fragile qui règne ici, obligeant par exemple à mettre en place un programme d'éradication des oies (dont le nombre est passé de 2 à 30 000 en 30 ans) pour préserver ce qui fait encore la richesse du lieu, et permet d'observer de magnifiques espèces endémiques lors d'une simple balade à pied ou en snorkeling. Rarement sur la planète l'écosystème est aussi fragile qu'ici, et aussi proche de son état originel, puisque l'archipel n'est quasiment pas habité.
Nous atterrissons à 11h20, et gagnons une heure par rapport à notre point de départ. Dès la sortie de l'avion, sous un beau soleil et par 27°C, après avoir payé les 100 dollars par personne de droit d'entrée dans le parc national, nous sommes étonnés par la forme des cactus, qui bordent l'allée où nous attendons le bus menant au ponton pour prendre une petite navette-bateau, afin de regagner l'île de Santa Cruz, où nous logeons pour les deux prochaines nuits. Ceux-ci ont un peu la forme d'arbres, avec un tronc non piquant, comme si l'on avait posé un cactus sur un tronc, dur. La première fois que nous voyons cela, et pour cause, puisque nous apprendrons que l'espèce n'existe qu'ici. Le bus se remplit. Nous mettons à peine 10 minutes à rejoindre le chenal, où nous montons dans un bateau pour rejoindre l'autre rive. Assis en regardant le paysage, nous nous demandons ce que nous aurons vu lorsque nous repartirons dans une semaine. Pour le moment, la terre est noire, volcanique, sans végétation (à part ces fameux cactus). L'eau est bleu/verte, presque turquoise (mais pas autant qu'en Polynésie), belle. C'est agréable de retrouver les îles tropicales, le bord de mer, et ces couleurs qui excitent nos rétines. Des cormorans pêchent, et des oiseaux noirs à la forme bizarre, préhistorique (des ailes fines et en V de chaque côté, et une queue qui se dédouble) volent dans le ciel. Nous reprenons ensuite un bus, qui met 45 minutes à traverser l'île du nord au sud, et arriver à Puerto Ayora. Le temps a complètement changé, puisqu'en passant un point haut, le ciel s'est couvert de nuages. La végétation est apparue, très verte, tropicale, avec beaucoup de bananiers. Nous arrivons à la guesthouse à 13h30, après avoir trouvé un taxi et payé 1 dollar. Les rues ne sont pas très grandes, la ville non plus. Kevin, un américain d'une cinquantaine d'années, est installé là depuis 2 ans. Avec d'autres backpackers de notre style (deux néo-zélandais, une suisse et un canadien), il nous emmène pour faire un tour de la ville à pieds, et nous donner de bons conseils. Ici par exemple, tous les taxis prennent 1 dollar pour vous emmener où vous voulez (cela dit, les distances en ville sont vite faites). Tout se paie en cash (activités, plongées, croisières, bouffe...), et la banque du coin est parfois à sec le dimanche. Il nous conseille quelques restaurants, ainsi qu'une agence, parmi les dizaines autour de la rue principale, près du petit port, où nous irons un peu plus tard. En marchant, nous croisons nos premiers iguanes sauvages. Il doit y en avoir une dizaine. Ils sont petits, immobiles sur le ciment du ponton près de l'eau, noirs, et accompagnés d'une otarie, paisible, à côté d'un zodiac et de quelques bateaux. Nous nous approchons d'eux à un mètre. C'est assez impressionnant, et surtout surprenant. Imaginez tomber nez à nez avec ça dans un petit port du sud de la France. Bienvenu aux Galapagos. Nous continuons, passons à côté d'un bac posé sur la table d'un petit restaurant sans prétention dans lequel sont exposés des homards vivants, apprenons que les pélicans affluent chaque matin lorsque le marché au poisson (un seul étalage apparemment) se termine vers 11h, et allons tous ensemble déjeuner sur le pouce à côté du petit port, rejoint en trois minutes (en commandant un jus de maracuya, délicieux, un peu comme un fruit de la passion) pour faire plus ample connaissance, autour d'un "ceviche". Puis nous nous dirigeons tous vers l'agence pour que chacun organise sa semaine, ou ses 10 jours. Nous nous renseignons sur les visites uniques d'une journée complète, pour aller voir d'autres îles (il y a en beaucoup, mais 6 ou 7 sont majoritairement visitées), mais aussi sur les croisières de 3 à 5 jours. Il y a en effet plusieurs promotions de dernières minutes. Cela reste cher (entre 400 et 1000 euros), mais cela a l'air de permettre de véritablement découvrir les Galapagos. Certains endroits (nombreux) ne sont accessibles et visitables qu'en bateaux. Et lorsque nous avions préparé tout cela, tout le monde avait l'air de dire que la croisière, c'est LA manière de découvrir les Galapagos (Kevin nous le confirme avec insistance). Du coup, et devant le nombre de choix possibles, nous sommes un peu perdus, et considérons cette option. En outre, Fred veut plonger, si possible deux fois (il y a tellement de sites de plongées plus fous les uns que les autres), ce qui complique nos choix car nous n'avons qu'une semaine (et pour plonger, c'est à chaque fois deux plongées par jour, sur le même site - car c'est loin, à une ou deux heures de bateau - de 7h à 14h). Au bout d'une heure et demi, après avoir compris que l'île d'Isabela, à l'ouest, est plus volcanique, plus grande, et que certaines autres sont plus vertes, plus petites, et que les animaux y vivant sont différents, nous ne savons pas quoi choisir, ni ce que nous souhaitons faire (croisière ou ensemble de visites journalières). Nous avions pourtant réfléchi auparavant, et avions un plan en tête. La question du prix joue bien sûr, même si nous sommes enclins à penser que nous ne sommes là qu'une fois, et que les Galapagos, ce n'est pas une destination où l'on revient souvent. Nous envisageons du coup de prolonger de quelques jours notre séjour, de manière à pouvoir avoir deux jours pour plonger (à des endroits précis, dont un, Gordon Rocks, un peu plus dur à cause des courants et de la mer agitée entre ces deux énormes rochers qui sortent de l'eau à une dizaine de kilomètre de la côte), et 5 ou 6 pour une croisière par exemple. Nous passons du coup ensuite voir un dive center, qui demande aux plongeurs d'avoir au minimum 30 plongées pour aller à Gordon Rocks (ce qui n'est pas notre cas), puis allons à un autre, conseillé par Kevin, dans la mesure où il faut en trouver une qui aille là bas après-demain ou le jour suivant. Nous avons en effet en tête de visiter l'île de Santa Cruz demain matin (comme le Centre de Recherche Charles Darwin, protégeant les tortues et les iguanes jaunes des Galapagos), et il n'est pas possible de plonger l'après-midi. Nous sommes perdus devant ce mic-mac de possibilités, de paramètres à prendre en compte (on passe certains détails), tout en étant conscients de notre chance d'être là, et de devoir faire ce genre de choix. Il se met à pleuvoir légèrement, et la nuit tombe. Nous rentrons à la guesthouse, prenons une douche, essayons en vain d'utiliser Internet, puis ressortons pour nous promener en ville, après avoir retrouvé les autres backpackers et avoir parlé un peu ensemble.
En ville, nous retrouvons les cactus de ce midi, mais surtout un nombre incalculable d'opérateurs pour des excursions ou des croisières, de dive centers, et de magasins de souvenirs. La vie à l'air tranquille, et les gens sont souriants et polis. Les restaurants sont animés, et variés. Il y a même une rue où des tables sont installées, avec des comptoirs où l'on choisit ce que l'on veut, comme du homard. On se sent bien. Du coup, après ces heures à écouter, à regarder, et à réfléchir, si vous venez ici un jour, clairement, ne prenez que votre vol, et attendez d'être sur place pour choisir une croisière. Pour nous, cela prend un peu de temps, car nous avions éliminé l'idée d'une croisière à priori (question de budget, mais aussi parce qu'Audrey a le mal de mer), mais si c'est ce que vous souhaitez faire (comme 80% des gens ici), vous obtiendrez de bien meilleur prix sur place à la dernière minute, que ce soit pour la croisière en Tourist Boat, Tourist Superior, First Class, ou Luxury (on connait tout maintenant !). Celle qui nous fait hésiter est une de 4j et 3 nuits en Tourist Boat, pour faire le tour de San Cristobal, Espanola, et Floreana, des îles de l'archipel au sud-est d'ici, pour 380 euros. Nous allons prendre un verre, pour profitez de l'happy hour, et réfléchir à tout cela, notamment à comment caler des plongées spécifiques, et calculer le prix par jour si nous partons en excursions individuelles, en incluant les repas, le logement, et le prix des excursions, pour comparer avec une croisière. Nous allons ensuite manger dans un restaurant pas très loin, où nous sympathisons avec le barman, puis avec un equatorien et son fils, vivant au Canada, très sympa. L'occasion de poser des questions sur toutes les choses que nous avons en tête, sur les meilleurs sites de plonger (outre Darwin et Wolff, deux sites extrêmement difficiles, presque réservés aux professionnels, mais qui figurent parmi les meilleurs endroits au monde pour la qualité et la diversité du monde sous-marin... nous rencontrerons plus tard un plongeur revenant d'une croisière là-bas, qui nous montrera des photos hallucinantes). Nous rentrons vers minuit, sans savoir comment organiser notre semaine. Il paraît que la nuit porte conseil...
Vidéos à venir, quand Internet fonctionnera !
lun.
26
août
2013
Allez, on repart aujourd'hui. Ca fait longtemps que nous n'avons pas pris l'avion, pour rejoindre une nouvelle destination (la dernière fois, c'était fin juin, pour rejoindre Santiago depuis l'île de Pâques). Taxi à 6h30, et arrivée à l'aéroport à 7h15. Nous sommes en avance, car notre vol est à 9h15. La procédure classique suit : enregistrement des bagages, café et donut, puis balade forcée dans les allées Duty free, ou dans les magasins de souvenirs ou de magazines. L'heure arrive enfin, et nous décollons sans retard. Nous réalisons que c'est notre avant dernière étape, et que nous partons pour un endroit de fou, presque irréel, où personne ou presque ne va : les Galapagos. Nous y serons demain, car aujourd'hui, nous faisons un stop à Guayaquil, la plus grande ville d'Equateur, à cause d'horaires d'avion qui ne nous ont pas permis de sauter directement dans un vol pour l'île de Santa Cruz, à 1000km des côtes. Cela fait bizarre aussi d'aller en Equateur, un pays improbable, où nous n'aurions jamais pensé aller. Cela fera une découverte de plus. Et c'est sympa d'aller là où personne ne va, quand on peut, dans un voyage aussi long.
Après 2h15 de vol sans problème, nous arrivons à 11h30 à destination. Premier constat, il fait chaud. Environ 28°C. Il fait beau, mais le ciel n'est pas bleu. Un homme nous attend avec un petit panneau avec nos noms dessus, comme nous l'avait indiqué le mail de la guesthouse que nous avons bookée un peu en urgence ces derniers jours. Le trajet ne dure pas très longtemps, et nous arrivons vite dans le centre. La ville n'a pas l'air terrible, mais la lumière la rend plus sympathique que Lima, à première vue. Ca klaxonne un peu dans tous les sens. Nous retrouvons des palmiers, bien que peu nombreux. Les visages sont moins typés, et les gens, surtout les filles, sont habillés de manière moderne, et, pour elles, parfois légèrement vêtues, chaleur oblige. L'ambiance a l'air plutôt détendue. Tiens, il n'y a pas beaucoup de touristes on dirait. La guesthouse est correcte, au septième étage d'un immeuble. Depuis notre chambre, nous avons une vue partielle sur la ville, que nous mettons ci-dessous en photo. Nous ne trainons pas, et partons nous promener, en allant vers une allée piétonne qui longe le fleuve Guayas, au bout d'une grande rue à côté. Plus de 2 millions d'habitants vivent ici, ce qui en fait la plus grande ville du pays, et l'un des principaux ports d'Amérique du Sud, même si Quito reste la capitale. Contrairement à cette dernière, Guayaquil n'est pas classée à l'Unesco. L'Equateur a fait récemment la une des journaux pour avoir accordé l'asile politique à Julien Assange,le fondateur de Wikileaks.
Notre premier objectif est de retirer de l'argent, comme chaque fois que nous arrivons dans un nouveau pays. Bien qu'une monnaie nationale existe (le "sucre"), ici, tout se paye en dollars américains. Ce sont donc des billets verts que nous retirons. Nous allons ensuite déjeuner, et nous installons chez "Cocolon", un petit restaurant simple servant des plats equatoriens (comme le mélange saucisse, poulet, pommes de terre, piment et lentilles, sous forme de hachis disposé en rond, sur lequel est posé un oeuf au plat). C'est bon, copieux, et fait bien l'affaire. Nos premiers contacts avec les habitants est positif. Les gens sourient, nous aident, sont polis, et ouverts. Tant mieux, c'est toujours plus agréable, et ça permet de se sentir bien. Il fait chaud, et nous avons troqué nos grosses chaussures de marche (que nous portons toujours dans l'avion, pour éviter d'alourdir nos sacs et les avoir si ces derniers sont perdus) contre nos tongues, et avons laissé le pull que nous portions ces derniers jours au Pérou. Nous marchons deux heures dans les rues, et faisons une boucle qui nous ramène finalement vers 18h à la guesthouse. Pendant tout ce temps, nous nous sommes baladés sur la promenade et les quais le long du fleuve (et sommes passés à côté d'arbres ressemblant à ceux de la jungle ou du Cambodge), avons apercu au fond en continuant le quartier coloré de Las Penas, situé sur le mont Santa Ana (qui nous rappelle un peu Valparaiso), sommes passés par la clock tower d'inspiration mauresque, dans les rues autour, sommes tombés devant l'hôtel de ville, et avons finalement rejoint le parc Bolivar... où des iguanes sont en liberté, trainent sur les pelouses, grimpent aux arbres, et attirent de nombreux touristes, venus comme nous pour s'en approcher et observer ces reptiles intriguants et si exotiques. Audrey n'est pas rassurée, car il y en a beaucoup. Certains traversent le passage, pour rejoindre une autre pelouse. D'autres balancent leur tête de haut en bas près des gens, comme s'ils voulaient être caressés. Ils ne sont pas agressifs, et se laissent toucher délicatement, même si personne n'insiste plus que ça. En tous cas, cela fait bizarre d'avoir ces animaux à 50 cm de nous, de les regarder dans les yeux, de les avoir là, en liberté, sans vitre pour faire barrière. Quelque chose de nouveau, et de jamais vu. A New-york, ce sont les écureuils qui s'approchent de vous. Ici, ce sont des descendants des dinosaures. Fred adore. C'est vrai que c'est assez unique. Nous ne sommes pas encore aux Galapagos, mais nous voilà dans le bain. Là-bas, ce seront d'autres espèces d'iguanes que nous verrons, plus colorés, ou avec lesquelles nous plongerons. Nous sommes pressés, sans savoir à quoi s'attendre, sauf être dans un des endroits les plus fous au monde. Nous savons que nous ne retrouverons pas les décors de Polynésie, comme beaucoup s'imaginent, mais plutôt un terrain volcanique. Pas d'illusions donc, ce ne seront pas des décors de rêve. Le rêve sera plutôt dans la faune. L'expérience d'aujourd'hui excite notre curiosité.
Nous visitons ensuite la cathédrale, rénovée il y a quelques années, puis remontons doucement la rue, pour retrouver notre chambre. Ce soir, nous restons là, à chercher des infos sur les deux îles où nous allons aller, Santa Cruz et Isabela, et vérifions que nous avons bien réservé une guesthouse sur chacune d'elle. Nous avons de la chance, le Lonely du pays, donnant du coup les infos sur les Galapagos, est disponible à l'auberge, ici. Nous le regardons, recoupons des infos que nous avions récupérées pendant la préparation du voyage, et regardons une série, après être allés manger un bout au Burger King à côté. Il parait qu'il vaut mieux ne pas sortir le soir par ici, d'après un ou deux voyageurs croisés la semaine dernière. Ce serait dommage de prendre des risques et de ne pas partir demain pour 8 jours inoubliables, d'autant que la ville n'incite pas particulièrement à faire la fête. A suivre, un moment qui nous semblait loin, très loin, et qui va être une surprise pour tout le monde, nous les premiers. Stay tuned...