Le temps n'est pas terrible aujourd'hui. Ce n'est pas très grave, car nous avons prévu d'aller voir le Hoover Dam, le barrage géant (en tous cas pour l'époque) construit sur le Colorado dans les années 30, sous la présidence de Herbert Hoover (le même qu'à Stanford). Vegas, c'est bien, mais nous avons aussi envie de faire quelque chose de différent, et de voir un peu du pays, comme on dit. Du coup, c'est le bon jour pour aller là-bas, sachant que nous avions prévu de voir cette construction, située à seulement une cinquantaine de kilomètres d'ici. D'autant que Vegas a été fondée à la base pour accueillir les ouvriers du chantier, et que la ville ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui si le barrage n'existait pas, et ne pouvait l'alimenter en eau grâce à l'aqueduc branché directement dessus. A Vegas, il fait beau 315 jours par an, et pleut en moyenne 110 mm/an... soit moins qu'à Ryad, en Arabie Saoudite ! Les besoins en eau sont énormes, d'autant que plusieurs golfs, sans parler du reste, attirent chaque année des dizaines de millions de touristes, pour la plupart californiens.
Nous effectuons avant tout le check-out, juste après avoir de nouveau regardé les prix des chambres des hôtels pour ce soir et demain sur Internet, et nous être décidés pour le "Riviera", juste en face du Circus, puisque c'était le moins cher sur le strip, avec une nuit à 37$ pour deux. Départ à 10h30, direction le barrage. Le GPS nous emmène vers le Sud-est de la ville. Nous empruntons l'autoroute, et 20 minutes après être partis, nous ne sommes toujours pas dans le désert, mais entourés de maisons assez basses, bien que la terre aride du Nevada pointe le bout de son nez un peu plus loin dans notre champs de vision. Nous sommes cependant étonnés de la taille de la ville, et de sa superficie. En fait, nous apprendrons un peu plus tard que vivent ici près de 2 millions d'habitants. Las Vegas, c'est donc loin de n'être que le seul Strip, et les casinos, en terme de dimensions. Quelques autres petites villes-soeur, que nous apercevons depuis la 4-voies, bordent la capitale américaine des jeux d'argent. Nous arrivons à 11h15 à Boulder City, une ville elle aussi construite lors des travaux de construction, et l'une des deux du Nevada où les jeux sont interdits. Nous ne sommes alors plus très loin du barrage, mais nous nous arrêtons au Visitor Center, afin de nous renseigner sur quoi faire dans la région, en dehors de Vegas et du Hoover Dam. La personne au guichet, une dame un peu âgée, nous parle de quelques State parks, autrement dit des parcs dépendant de l'Etat du Nevada, et non du gouvernement fédéral, comme Valley of Fire, situé en pleine zone désertique, constitué de rochers rouges en grès. Le Lonely Planet en parlait, et nous avions déjà envisagé d'y aller un de ces jours, peut-être demain. Nous lui posons - un peu par hasard - une ou deux questions sur les tours en hélicoptères, et voilà qu'elle nous annonce qu'à cause du shutdown, les tours ne sont pas terribles, puisqu'ils ne survolent que la partie Ouest, bien moins impressionnante que la partie Sud (en ce moment fermée), où le canyon est plus petit. Pour elle, c'est très cher, et cela ne vaut pas vraiment le coup. Mince, nous qui avons réservé le notre pour demain. De même, elle nous informe sur la visite de cette partie du parc, et de son prix, aux alentours des 100$ par personne. C'est en effet une propriété privée, et il faut payer un parking, ainsi qu'un ticket d'entrée ne permettant que de rester 10 minutes maximum sur une plate-forme en verre suspendue au dessus du vide (à 1 200m au dessus du fond du canyon par contre). Nous qui avions aussi prévu d'aller dans cette partie, histoire de voir au moins à quoi ressemble le Grand Canyon, malgré le shutdown. Cela nous fait clairement réfléchir, et de retour dans la voiture, après quelques minutes, nous décidons d'annuler cette visite, car cela revient trop cher, surtout pour quelque chose qui ne dure que 10 minutes. Bref, comme la personne nous l'a dit, c'est un attrape-touriste. Les infos sur l'hélicoptère nous font aussi réfléchir. Nous regrettons presque d'avoir réservé le vol pour demain. Espèrons au moins que le temps s'améliore, car pour le moment, il fait toujours nuageux.
Nous arrivons peu de temps après au Hoover Dam, en passant juste à côté d'un grand pont construit entre les deux rives du canyon au milieu duquel est construit le barrage, qui se dévoile après deux tournants. Nous traversons le barrage en voiture, sans voir grand chose, pour rejoindre les parkings gratuits situés un peu plus hauts, et revenir à pieds. En marchant, nous pensons de plus en plus au vol en hélicoptère de demain, et après une petite discussion, décidons de retourner tout-à-l'heure au guichet où nous avons versé une avance de 100$ pour voir si nous pouvons annuler et la récupérer (sans trop y croire néanmoins). Car payer plus de 300$ pour quelque chose de moyen, qui apparemment sera loin d'être aussi spectaculaire que la partie ouverte en temps normal, ça nous embête, surtout en fin de tour du monde. C'est dépenser une grosse somme d'argent pour un regret potentiel. D'autant - c'est aussi le point qui fait la différence - que nous reviendrons un jour pour visiter les parcs. Nous pourrons alors faire le (vrai) tour en hélicoptère. Nous réfléchissons alors à une manière de récupérer notre argent, et une idée nous vient en tête. On verra tout-à-l'heure. Pour l'instant, place à la balade sur le barrage, au milieu duquel passe la ligne de démarcation entre l'Etat du Nevada, et celui de l'Arizona. D'un côté, un grand plan d'eau s'ouvre devant nos yeux, avec sur les côtés une marque bien visible sur la roche indiquant le niveau de l'eau lorsqu'il pleut. C'est le lac Mead. De l'autre, un tombant de 400 mètres, et une infrastrusture en bas où logent les turbines servant à générer l'électricité. Nous marchons tranquillement et traversons les 240 mètres de longueur, en restant sur un trottoir. Nous passerons sur l'autre, à 15 mètres, en revenant à la voiture. Au bout, de l'autre côté, un musée proposant des tours guidés, et des plaques commémoratives rappellent les grandes dates, et les étapes de la contsruction, entre 1931 et 1935. Une boutique propose aussi, comme toujours, tout un tas d'objets (pour la plupart inutiles) à l'effigie de Hoover ou du barrage. Nous tentons en vain de trouver quelques chose à manger, mais le seul restaurant disponible abuse un peu trop sur les prix à notre goût. Nous prenons quelques photos, puis nous approchons de la falaise bétonnée, que nous longeons pour retourner de l'autre côté, en nous penchant régulièrement pour regarder vers le fond, avec cet effet saisissant créée par la verticalité et la convexité du mur. C'est très sympa. Un ballet d'hélicoptères passent un peu plus haut, sans discontinuer, depuis que nous sommes arrivés. En marchant, nous repensons à cet article que nous avions lu dans National Geographic avant de partir, qui revenait sur les problèmes d'eau de l'Ouest américain, et sur le fait que quasiment tout dépendait du Hoover Dam, et donc du fleuve Colorado, dont le débit, aujourd'hui équivalent à celui de la Garonne, a baissé d'un-tiers (un chiffre énorme, aux conséquences significatives) en 10 ans, pour atteindre aujourd'hui 620 mcube/seconde. Bref, un assèchement croissant, qui s'amplifiera dans les prochaines années si rien n'est fait. Encore une fois, le rôle et l'accès à l'eau sont au centre de questions majeures, comme dans bien des parties du monde, de l'Inde à la Palestine, en passant par l'Espagne, la Chine ou l'Afrique. Du barrage, impossible de ne pas admirer le O' Callaghan-Tillman Memorial Bridge, juste en face, terminé en 2010, trônant au dessus du vide. Une belle construction, comme souvent concernant les ponts américains. Nous y passerons ensuite, afin d'avoir une vue différente, plus globale, de l'endroit où nous sommes actuellement. Nous rejoignons notre véhicule, en ayant presque un peu froid à cause du vent et des nuages masquant les rayons, nous éloignons un peu pour rejoindre un point de vue, et faisons machine arrière pour repasser sur le barrage, et trouver le parking, un peu plus loin et plus haut, permettant de marcher sur le pont, d'où la vue est superbe. Tout autour, sur des kilomètres, c'est le désert, et de la roche. Il est 13h passé, et nous repartons vers Las Vegas, en nous arrêtant à Boulder City une demi-heure au Burger King local.
Nous arrivons à 15h15 sur le strip, sans avoir rencontré de bouchons, en étant repassés par le même chemin que lors de notre arrivée il y a quelques jours, et découvrons notre nouvel hôtel, le Riviera. C'est sympa, mais pas hallucinant. Cela ressemble à bien d'autres hôtels, dans un style moyen de gamme. Comme partout, pas de fenêtres dans les grandes salles, afin de ne pas distraire les joueurs, et de leur faire oublier la notion du temps, bien qu'ici, de grandes ouvertures donnent sur la rue, sur la partie ouest de l'hôtel. La piscine est sympa. Nous passons à côté pour rejoindre la tour "Monte-Carlo" où se situe notre chambre, grande, avec un lit surdimensionné et très confortable, au 7ième étage. Encore une fois, cela nous change quand nous repensons aux endroits dans lesquels nous avons dormi pendant notre voyage, ou aux chambres d'Inde par exemple. Quel plaisir que de vivre tous ces contrastes, et ces expériences si différentes. Cela nous fait bizarre de nous dire que nous ne partons pas autre part ensuite, et que notre prochain vol est celui du retour. Quelque chose qui nous a toujours semblé loin, et qui paradoxallement l'est encore un peu, même si nous n'avons plus vraiment l'impression d'être en tour du monde, ici, aux USA, et encore moins à Vegas, où les choses sont si proches de celles que nous connaissons, ou en tous cas moins dépaysantes que le reste des pays dans lesquels nous sommes allés. C'est aussi une raison pour laquelle nous regrettons de ne pas pouvoir visiter les parcs comme nous le souhaitions, car nous aurions voulu retrouver des sensations d'Australie, lorsque nous étions seuls au monde en voiture au milieu du désert, pendant ces longues semaines de road-trip.
Une heure passe, et nous retournons près du MGM, pour garer la voiture dans le parking de l'hôtel, et aller au guichet où nous avons booké le vol en hélicoptère pour demain. On va y aller au culot. On va mentir, on va pêcher, mais ici, c'est Sin City (la ville des pêchés), et surtout, nous sommes en fin de tour du monde. On a bien réfléchit, et au pire, mieux vaut perdre ces 100 dollars, plutôt que d'en donner 250 de plus pour un vol qui risque d'être décevant, et que nous pourrons refaire dans de bien meilleures circonstances une autre fois dans note vie. Nous allons dire que nous devons rentrer en urgence en France, car un proche vient de décéder. Un accident de voiture. L'un d'entre nous y va (Fred, sous la pression), et prend un air bien triste, lunettes de soleil pour cacher des yeux évidemment gonflés par la tristesse, pour expliquer que nous serons absents demain, et voir s'il est possible de faire quelque chose. Bien que "No refund" soit marqué en gras sur notre ticket, la personne en face, pourtant payée à la comission, est désolé pour nous, et passe, après s'être occupée d'un autre client, deux coups de fils, afin d'obtenir l'autorisation finale du boss pour nous rembourser intégralement (ça donne un "John, I have an unusual situation here, and I'd like to double make sure you are OK to refund these guys, who just lost a relative and have to make it back to France tomorrow..."). Bref, ça prend un peu de temps, et c'est bon, nous récupérons tout ce que nous avons versé. Ce n'était pas très agréable à faire, même un peu pénible, mais bien joué, car le résultat est là. Du coup, nous décidons de tout jouer ce soir à la roulette, comme l'autre fois. Non, on déconne, ça nous paiera deux ou trois nuits d'hôtels, ou quelques pleins d'essence. En tous cas, on est très contents, car il y a quelques heures, rien n'était joué, et nous pensions perdre 100$ chacun. Nous étions en petite forme aujourd'hui, et nous voilà avec de l'énergie. Un stratagème un peu macabre, inédit pour tous les deux, mais qui a marché. Nous allons du coup en face, nous promener dans l'hôtel New-York New-york, passons dans un magasin de magie dans lequel nous étions allés il y a deux jours (on va vous épater en rentrant), puis passons au Mandalay bay, en prenant la navette inter-hôtel montée sur monorail.
Vers 20h, une fois rentrés au Riviera, nous nous installons dans un des bars du casino, pour utiliser un coupon de réduction et boire deux bières à moitié prix, en travaillant sur l'ordinateur. On a un retard fou sur le site, et la fin approche, ce qui veut dire qu'il va falloir bosser si nous voulons rentrer en France sans retard à rattraper, et avoir mis tous les articles du voyage en ligne (recap etc...). Oui, on est ambitieux, mais pour l'instant, du site à la préparation et l'exécution du voyage, ça a plutôt marché, même si cela a généré son lot d'engueulades, de prises de têtes, d'heures de sommeil manquées, de stress, ou de tensions. Nous partons vers 20h45, et traversons la rue pour aller au Steackhouse du Circus Circus, où nous disposons également d'un coupon de réduction. Après avoir regardé le menu, c'est en fait un peu cher. Nous retournons donc au Riviera, pour manger plus modestement dans la foodcourt un bout de pizza et un plat mexicain, avant de remonter dans la chambre.
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Jérôme (mercredi, 16 octobre 2013 19:10)
Bande de petits escrocs.
J'ai tout balancé au fbi.
CHRISTIANE (jeudi, 17 octobre 2013 10:02)
vous ètes coquins!mais vous avez bien fait!il faut boucler le budget!!!!