Température de l'air : 27°C
Température de l'eau : 26°C
Moment fort de la journée : commencer à s'inquiéter quand un requin citron quitte le fond puis tourne lentement en cercles resserrés à 2 mètres de nous
Premier jour ici, et mauvaise surprise en découvrant ce matin qu'il ne fait pas beau. Vraiment dommage, car c'est aujourd'hui que nous faisons le tour du lagon. Du coup, probablement pas
de couleurs magiques, ou pas assez. A 7h30, nous mangeons comme hier un pamplemousse et un ananas toujours aussi juteux, dans un esprit un peu inquiet, à cause de la météo. Nous
croisons même les doigts pour ne pas avoir de pluie. Avant de partir avec Tina vers le ponton du bateau qui va nous balader une bonne partie de la journée, Fred passe quelques coups de
fils, pour se renseigner sur les navettes permettant d'accéder par exemple à l'Intercontinental, sur les plongées possibles, et sur les tarifs de pêche au gros (proprement hors de prix.
Comptez 800 euros la demi-journée, et 1200 la journée. Non, il n'y a pas d'erreurs de frappe, c'est bien ça).
A 8h45, nous sommes sur le bateau, en compagnie de 2 autres personnes, un couple homo de Montpellier que l'on prend pour les premiers mariés homo de France (mais ce ne sont pas eux, après avoir cherché. Et ils n'avaient pas d'alliances), et sommes accompagnés d'un Polynésien, aux commandes du bateau. Nous faisons le tour du lagon, et passons dans un hotel de luxe chercher deux autres clients, un couple de français quinquagénaires. Le tour est sympa, bien sûr (comment ne pas apprécier d'être en bateau à Bora Bora ?), mais honnêtement, on ne voit pas ce qu'on aurait du/pu voir si le soleil avait été de la partie. Ayant deux îles polynésiennes derrière nous, et presque deux semaines depuis notre arrivée, nous savons comment les couleurs peuvent se révéler, briller, chanter, et être pleine de nuances. Malheureusement aujourd'hui, ce n'est pas le cas. C'est vraiment dommage. Certains nous avaient dit que le lagon de Bora Bora est l'un des plus beaux au monde, et ils ont sans doute raison, ne serait-ce que de part sa taille et ses différentes profondeurs, permettant d'obtenir une grande palette de couleurs bleutées. Mais nous ne pourrons pas confirmer, car nous ne l'appécions pas sous son meilleur jour. Est-il plus beau que celui de Huahine, ou celui de Rangiroa ? Difficile à dire, mais ils appartiennent tous à la même catégorie. Celle des cartes postales et des plus beaux paysages naturels de la planète.
Nous faisons un premier arrêt snorkeling en dehors du lagon, juste après avoir franchi la passe, pour observer des requins. Des pointes noires, mais aussi des requins citrons. L'eau ici
est bien transparente, le fond à 8m est parfaitement visible, permettant de ne rien louper du spectacle. Attirés par des bouts de pain jetés dans l'eau, d'innombrables petits
poissons viennent autour de nous. Les pointes noires ne sont pas loin, et se rapprochent. De toutes façons, il y en a partout ici. A l'aise dans l'eau, habitués à leur présence, et
voyant leur crainte quand nous faisons un geste trop brusque, nous les observons, notamment quand ils tournent à quelques mètres de nous, passant et repassant, par dizaines.
Franchement, on ne se lasse pas de les regarder, sous tous les angles, et surtout quand un ou deux arrivent de face, ce qui les rend un poil plus impressionnant. On aurait presque envie
de tendre la main et d'aller essayer de les toucher. Il n'y a pas à dire, ce sont des bêtes gracieuses. Plus bas, près du fond, nous apercevons deux requins citrons, semblables à ceux
que nous avions vus lors de notre dernière plongée à Moorea, bien plus massifs et longs, et qui semblent plus dangereux (sans l'être cependant). Ils tournent tranquillement sous nos
pieds, là-bas, puis, après quelques instants à regarder d'autres choses, nous les voyons un peu plus haut, à mi-hauteur, se rapprocher. Probablement attirés par l'effervescence de la
surface et l'agitation des poissons autour de nous, ils sont désormais à quelques mètres de profondeur, voire à celle de Fred quand celui-ci descend en apnée pour filmer tout ça d'un
peu plus bas. Curieux, ils se rapprochent d'ailleurs un peu plus. L'un d'entre eux passe même à un mètre sous nos pieds. Voir un tel poisson, le plus gros que nous ayons vu, si
imposant, et si agile, passer juste sous vous commence à nous mettre mal à l'aise. Celui qui l'accompagne, effectuant des cercles autour de nous, à à peine quelques mètres, enfonce le
clou. Du coup, nous nageons vers le petit escalier du bateau pour remonter, commençant à flipper. Fred, qui préfère aussi remonter, se dit que le requin a sûrement senti son rythme
cardiaque s'accélérer légèrement, et n'aime pas ça, notamment quand il lui tourne le dos et nage vers le bateau sans voir ce qu'il y a derrière lui. C'est probablement injustifié (nous
apprendrons plus tard que non, les requins pouvant sentir les changements de rythme cardiaque et électrique), mais naturel. Juste avant, nous avons pu observer un polynésien descendre en
apnée pour se placer derrière l'un d'entre eux et s'accrocher brièvement à son aileron. Whaou, ils n'ont pas peur. Difficile de savoir si les squales sont habitués, si cela les excite
ou les rend nerveux, ou si cela ne les dérange pas. Très souvent, un poisson est accroché à une nageoire pectorale, et suit les mouvements du requin : c'est ce qu'on appelle
un poisson-pilote (ou rémora). Nous aimons bien les regarder.
Une fois ce petit tour dans l'eau effectué, nous revenons dans le lagon, pour aller voir les raies. Malheureusement, dès que le bateau approche de la zone où nous allons, au
ralenti, celles-ci arrivent là aussi par dizaines, habituées à être nourries. Difficile semble-t-il d'échapper à cette pratique ici. C'est donc en jetant des bouts de poissons à l'eau
que notre capitaine du jour attrape "Juliette", une raie dont le dard a été enlevé, la sort un peu de l'eau en la soulevant, et nous permet de la caresser, pour sentir la douceur de sa
peau. Pas terrible comme pratique. ce genre d'animal ne devrait pas être habitué à une telle proximité avec l'homme. Mais pour être honnête, nous ne résistons pas à l'envie de nous
approcher, quand même curieux, et de la toucher, pour découvrir que le contact est doux, sauf en s'approchant de la queue. D'autres raies pastenagues, d'environ un mètre de diamètre
(donc très grandes), tournent autour de nous, en frolant nos pieds. Des requins pointes noires sont aussi dans la zone, mais ne s'approchent pas aussi près. Un moment et une sensation
un peu mitigés, balancés entre la curiosité, le défaitisme, et l'envie de ne pas cautionner cette pratique. Trop tard bien sûr. Il aurait fallu demander à Tina un opérateur différent,
ne pratiquant pas cela.
Enfin, après 20 minutes à observer la faune du coin, nous changeons d'endroit, et rejoignons le jardin de corail. Là-bas, le bleu de l'eau n'est plus turquoise comme il devrait l'être dans les endroits visités ce matin quand le soleil brille, mais bleu marine un peu clair, un peu brillant, parsemé de tâches sombres que sont les patates de corail, volumineuses, du fond, cinq ou six mètres en dessous. Masques et tubas vissés sur la tête, nous nous remettons à l'eau, pour découvrir une zone pleine de vie, et connaître le plus beau snorkeling du voyage pour le moment. Les coraux sont plus colorés qu'à Moorea, et surtout, nous voyons pour la première fois des bénitiers, accrochés au corail, arborant des couleurs turquoises, mauves, beiges, et tâchetés de points noirs, qui se rétractent lorsque nous faisons un mouvement un peu brusque à leur niveau. C'est superbe de variété, et apporte une richesse visuelle qui manquait jusqu'alors. Les poissons-papillon jaunes sont là par centaines, d'autres poissons stagnent au fond par bandes de 20 sans bouger, ou d'autres encore nous dépassent ou passent juste devant nos yeux lorsque nous nageons pour rejoindre un autre endroit et se balader dans le coin. Bref, l'endroit porte bien son nom. Et quand il y a du corail, il y a de la vie, et il y a des poissons. En allant dans la direction que nous indique un des polynésien, nous arrivons parmi d'autres touristes près d'un gros bloc de corail, où une murène a élu domicile dans un trou. Un polynésien part en apnée pour l'attirer, réussit à la faire sortir partiellement, et la capture en la prenant par les côtés, pour la sortir complètement du trou. La bestiole est énorme (un mètre cinquante de long, pour trente centimètres de large), et ondule à peine lachée, pour regagner sa cachette. Fred, qui est juste à côté, n'en croit pas ses yeux et filme tout cela. Encore une fois, ils n'ont pas peur ces polynésiens. C'est fou de voir ça de ses yeux, d'être là dans l'eau, et d'avoir une murène "géante" (pour nos repères de français) hors de son trou à un mètre de soi. Nous continuons ensuite notre promenade aquatique, et ne nous lassons pas de dévier, suivre quelques poissons, essayer d'en toucher certains, ou descendre un peu pour aller en découvrir d'autres. Un moment très sympathique.
C'est la fin de matinée, et l'heure de rejoindre le motu, où nous attend un bel endroit aménagé pour les touristes, pas très sauvage mais qui a de la gueule, de quoi nous restaurer, et
un point de vue en hauteur permettant d'observer une partie du lagon. Dommage qu'il ne fasse pas beau, car à cet endroit, les couleurs doivent être éclatantes. Nous sommes déjà
enchantés, et contents, mais savons que la vue n'offre pas son plein potentiel. Une fois le déjeuner terminé, nous restons à nous reposer, sur un transat ou en retournant faire du
snorkeling, à observer une raie juste au bord de la petite plage de coraux concassés, quelques poissons, ou trois petites murènes cachées dans les trous du muret de pierre. 14h30, nous
sommes raccompagnés à Matira, et laissés sur le ponton de l'hôtel Intercontinental, qui nous offre l'occasion de visiter sa plage et sa piscine. Nous ne restons pas très longtemps, et
rentrons à la guesthouse. En ouvrant notre grande porte-fenêtre, nous regardons le bel arc-en-ciel au dessus du lagon, coincé entre le bleu clair de l'eau et le gris des nuages. Rincés
et propres, nous allons au magasin pour nous connecter à Internet, discutons avec le propriétaire de la vie politique locale, comme par exemple des indépendantistes, et allons aussi au
restaurant d'hier soir pour approfondir la possibilité de faire de la pêche au gros avec le beau-frère du gérant. Avant d'y retourner pour dîner, nous faisons à la nuit tombée une
balade sur la plage, avec peu d'étoiles dans le ciel (la Southern Cross est invisible). En dinant, puis en discutant avec Régis et David, c'est conclu, Fred ira pêcher au gros demain
avec un polynésien. N'ayant pas d'essence dans le bateau, nous ne partirons pas à 5h du matin, mais vers 8h, une fois que la station-service sera ouverte.
Au delà de nos occupations du jour, notre sentiment après avoir un peu déambulé à Matira, avoir discuté et posé quelques questions, est que Bora-Bora est une île très calme, où il y a les touristes d'un côté dans les hôtels sur les motus, et les locaux de l'autre, sur l'île. On se croirait presque dans un village de campagne française (il n'y a que quelques milliers d'habitants répartis sur toute l'île), où tout est fermé et éteint après 21h. Peut-être y a-t-il plus d'ambiance dans les hôtels ?
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La Plume de Rosa (lundi, 17 juin 2013 08:47)
à
CHRISTIANE (lundi, 17 juin 2013 09:52)
pure merveille!!!! et cest pour de vrai!!!