Température de l'air : 32°C
Température de l'eau : 27° C
Moment fort de la journée : descendre à -30m de profondeur
Conformément à notre décision d'hier, nous louons une voiture tous les quatre ce matin. Sauf que l'obtenir n'a pas été si simple. D'abord parce ce matin, nous réalisons que mettre la voiture à
notre nom signifie que notre responsabilité est engagée. Ce qui n'est pas terrible, sachant que nous allons peut-être plonger cet après-midi et laisser la voiture à Greg et Céline pour le reste
de la journée. En nous levant, nous décidons donc de les appeler pour leur demander de venir aux Tipaniers, afin que lui ou elle signe les papiers, et être tranquilles. Mais malheureusement, Fred
demande à la réception, et les appeler est payant, après que la personne derrière le bureau, de bonne composition, ait demandé au gérant, un français de métropole. Un peu pénible, sachant que
tout le monde se connaît ici. Fred revient donc à la chambre, puis retourne à la réception pour commander la voiture, avec l'idée de partir pour rejoindre Greg et Céline, et de les laisser signer
les papiers. Mais un numéro de chambre est necessaire pour la faire venir. Bref, le plan imaginé tombe à l'eau. Profitant du fait qu'il n'y ait pas d'autres clients à la réception ce matin, vers
8h10, Fred explique au gérant que nous sommes en tour du monde version sac à dos, qu'être ici est notre luxe du voyage, et que nous ne pouvons nous permettre de dépenser de l'argent pour un
simple coup de fil local, sachant que tout cela n'est qu'une question de volonté de la part de la direction. Le type comprend et les appelle, en profitant d'ailleurs pour discuter avec
Jacqueline, la responsable des Ibiscus, de leur médecin commun. Comme quoi ! L'idée est de prévenir nos deux amis et de leur demander de nous retrouver, contrairement au plan initial (nous sommes
sensés venir les prendre en voiture et partir autour de l'île dans la foulée). Tout cela devient compliqué quand cette Jacqueline ne peut joindre Greg, qui n'a pas de téléphone dans sa chambre.
Tant pis, nous irons à pieds là-bas. 20 minutes plus tard, c'est chose faîte, et commandons une voiture de leur hôtel, après leur avoir expliqué que nous serons peut-être absents cet après-midi.
Au final, nous décidons de prendre la voiture pour la journée quand même, au nom de Fred (les autres n'ont en fait pas leur permis avec eux), et de la rendre plus tôt si nous devons aller
plonger. Après avoir comparé les prix et les différentes pistes, c'est la solution la plus économique. Il est 9h quand la représentante d'Avis vient nous chercher, soit déjà assez tard, puisque
nous devrons probablement être rentrés pour 14h30. Ceci raccourcit donc notre temps utile. Et cela ne s'arrange pas quand nous apprenons qu'il faut aller à l'Intercontinental, puis à l'agence
Avis, car tout a été réservé suite à la venue du paquebot "Paul Gauguin" à Moorea. Allez, zou, à 9h40, nous sommes tous prêts. Ouf. Nous partons vers l'est, soleil dans la figure, en route pour
le Lycée Agricole de Moorea. Nous quittons la route circulaire pour prendre la seule autre existante, sinueuse et montant là-bas. Un lycée accueillant 300 élèves, en ce moment en période
d'examens, où sont cultivés fruits exotiques et plantes tropicales. Le tour complet, que nous effectuons, dure presque 2h, car l'endroit est assez grand. Il fait chaud, il n'y a pas beaucoup de
monde, tous les polynésiens croisés sont amicaux, mais nous avons parfois du mal à trouver tel ou tel arbre indiqué sur notre plan, ou même notre chemin, au milieu de champs d'ananas, de
plantations de fruits de la passion, de bananiers, de pandanus, de caféier, ou autres. Incontournable d'après le Lonely et les dires des gens que nous avons croisés, force est de constater que
c'est un des endroits à voir à Moorea, mais que nous aurions bien aimé être accompagnés pour comprendre un peu mieux tout ce qui nous entoure, ou encore pouvoir poser des questions sur la
formation dispensée ici par exemple. C'est néanmoins la première fois que nous voyons comment pousse le café, ou les fruits de la passion. Sympa mais pas plus donc. Pas grave, nous sommes tous
les quatre, l'ambiance est bonne, et nous sommes en vacances, même si notre programme avec la voiture est chargé. Une fois le tour du parcours bleu effectué, nous passons au bar pour déguster non
pas des alcools (la seule distillerie est celle de l'usine de jus de fruits), mais des confitures locales. Banane, papaye, citron, fleur de Tiaré... toutes sont très bonnes. A la boutique, pas de
chance, les petits emballages "découvertes" sont en rupture de stock, là aussi à cause des clients du Paul Gauguin, passés hier. Sniff. Et les pots classiques sont trop volumineux. Il faudrait
d'ailleurs en prendre plusieurs si nous souhaitions faire quelques cadeaux. Nous repartons les mains vides, déçus de ne pouvoir en acheter devant la qualité et l'originalité de certaines
confitures. De nouveau en voiture, nous reprenons la petite départementale, bosselée, mais plus confortable qu'en scooter, pour aller voir "le belvédère", un lookout surplombant la baie au centre
de l'île. Là haut, la vue est belle, mais les couleurs manquent. Le panorama est joli surtout grâce à la chaîne montagneuse. La mer au loin n'est pas éclatante comme nous l'imaginions. Le lagon
ne brille pas, ce qui est étonnant. Quelques nuages se forment, mais pas assez pour masquer la lumière ambiante. Nous n'en prenons donc pas plein les yeux. Séance photos, puis arrêt sur le chemin
du retour sur un site archéologique, un Marae, c'est-à-dire un ancien endroit de culte, ou lié à la vie politique d'autrefois, du temps des tribus. Le site n'est pas incroyable, et nous rappelle
celui vu à Huahine. Néanmoins, cela permet de voir autre chose que le bleu de l'eau, les poissons, et les cocotiers, et rajoute un interêt culturel à notre arrêt en Polynésie. Un grand tableau
apporte quelques explications, mais l'effort pédagogique pourrait être amélioré, selon notre expérience des lookouts des autres parties du monde que nous avons visitées.
La prochaine étape est encore un peu plus loin. Mais avant, nous faisons un stop près d'une banque et de quelques magasins, concentrés en un seul endroit, pour trouver un téléphone pour appeler
Henri afin de savoir s'il est disponible cet après-midi. Les cabines ne fonctionnant pas à pièces, nous demandons un service dans une boutique, et passons notre appel, sans pouvoir le joindre.
Nous ré-essaierons plus tard. Direction maintenant un autre lookout, chaudement recommandé. C'est un arrêt en bordure de route, un peu en hauteur, qui s'avère absolument fabuleux. Autant il n'y
avait pas beaucoup de couleurs depuis le Belvédère, autant ici, juste à côté du bitume, la vue sur le lagon et sur les bungalows sur pilotis de l'hôtel Sofitel est fabuleuse. Des cocotiers, mais
surtout, une vue complète sur le lagon, large, puis sur la barrière et la haute mer. Une vraie carte postale, devant nos yeux ébahis. Le soleil y est sûrement pour quelque chose, permettant à
l'eau de prendre cette couleur turquoise magique. Avec quelques bateaux amarrés, les pilotis de l'hôtel (et son restaurant apparemment bien situé vu d'ici), la rangée de cocotiers et la ligne
d'écume blanche en guise de frontière naturelle, c'est superbe. Difficile de partir, car vos yeux n'en ont jamais assez. Une vraie soif d'exotisme parfaitement comblée, à l'effet addictif
garanti. Vous vous souvenez des lagons turquoises que vous pensiez trafiqués sur les brochures des agences de voyage ? Vous savez quoi, c'est mieux en vrai. La plus belle chose que nous ayons vue
à Moorea jusqu'ici, et dans la lignée du tour du lagon de Huahine. Un gros souvenir, en forme de cliché dont le Pacifique Sud a le secret. Il est 12h40. L'heure tourne donc, et nous devons
repasser notre coup de fil si possible au plus vite. Greg souhaitant passer au seul supermarché de l'île (le "magasin", comme ils l'appellent ici), pas très loin, nous nous y rendons, en nous
disant que nous pourrons acheter de quoi déjeuner, pour gagner du temps au lieu d'aller dans un restaurant, dont personne n'a vraiment envie. Et là-bas, dans ce Champion pas très grand, alors
qu'Audrey tente d'aborder un "popa" (vous vous souvenez... un français de métropole) pour emprunter son téléphone portable, Fred aperçoit Henri en train de faire ses courses. Le hasard et la
chance font bien les choses. Pour cet après-midi, il nous laisse le choix. Souhaitant plonger pour obtenir notre PADI avant notre départ, c'est notre seule chance d'y arriver. Tant pis pour le
reste des choses à voir que nous avions en tête (il y avait bien un spot de surf ou l'hôtel Pearl Resort, apparemment superbe, mais il n'y en avait en fait pas tant que ça, car le sud de l'île
est moins intéressant que la partie Nord). Nous convenons donc d'un RV à 15h au club de plongée. Super. Le temps pressant un peu, nous tombons tous d'accord pour acheter de quoi se faire des
sandwhichs, et aller déjeuner sur la magnifique plage aperçue depuis le lookout. Au passage, nous achetons un peu d'alcool, comme la crème de coco que nous n'avions pas pu goûter à l'usine de jus
de fruit hier, ou "l'Original tahiti", ce punch local, pour ce soir. Ce sera en effet notre dernier soir avec Greg et Céline, qui partent demain, l'un pour l'île de Fakarava (à côté de Rangiroa,
et classée à l'Unesco), l'autre pour Papeete. Une petite soirée entre amis est prévue, qui se déroulera sur la terrasse de notre chambre. Et bonne surprise, en se rendant compte que nous sommes
dans un supermarché français, il y a du saucisson. Bon ok, pas du Fayet, mais un label rouge qui semble bien faire l'affaire quand même. Hop, nous en mettons deux dans le panier.
La plage est belle, avec de grands cocotiers en bordure (mais pas horizontaux, comme nous en cherchons en vain jusqu'à présent), et le turquoise à quelques mètres de nous, assis sur le sable. Le
temps d'avaler nos sandwhichs de fortune, et nous repartons vers les Tipaniers, un peu en retard. Pour nous arranger, Céline a la bonne idée de proposer d'aller rendre la voiture, après avoir
fait le plein, pour nous éviter d'avoir à repasser à l'agence et d'attendre que l'on nous raccompagne. Cela nous permet du coup d'être pile à l'heure au club. De toutes façons, vu le peu de
circulation et les limitations partout sur l'île à 60km/h, quand ce n'est pas 40, il y a peu de chance qu'un accident arrive, ou qu'il y ait un contrôle. Et Greg et Céline sont sérieux.
Au club, nous revoyons comme les autres jours les procédures concernant le matériel, les vérifications, puis partons sur le bateau. Aujourd'hui, pour notre avant dernière plongée (cette fois-ci
en dehors du lagon, de l'autre côté de la barrière de corail), nous allons apprendre les bases de la navigation sous-marine. Henri nous explique la technique PADI, qui consiste à suivre un compas
(une boussole électronique), et celle qu'il aime enseigner, permettant de ne pas se perdre, ou de limiter les risques, sans compas. Au delà du matériel électronique, il est important de
comprendre l'environnement marin, et de savoir comment fixer des repères, d'utiliser le courant, et d'apprendre à retrouver l'ancre du bateau (en imaginant une plongée comme un rectangle à
effectuer sous l'eau, et en se positionnant dans le dernier segment à la profondeur de l'ancre, ventre collé au fond de l'eau). Apprendre à "voler à vu" en quelque sorte (par opposition à un "vol
aux instruments"). Intéressant. Après nous avoir expliqué comment faire, il désigne Fred comme leader de plongée, en lui demandant d'effectuer un parcours de son choix, et de savoir revenir au
point de départ. A certains moments, sous l'eau, il nous demandera de répêter les procédures à effectuer si l'un d'entre nous n'a plus d'air dans sa bouteille, de savoir échanger nos embouts par
15m de profondeur, ou de savoir remonter tranquillement par 10m avec une seule inspiration, en utilisant l'augmentation naturelle du volume d'air dans les poumons liée à la moindre pression lors
de la remontée. Une technique qui permet de rester plus longtemps en apnée grâce à la différence de niveau. On en apprend des choses ! C'est donc parti. Fred va prendre la profondeur de l'ancre,
qu'il ne devra pas oublier (ici -12m), et s'élance tranquillement face à la pente, en descendant progressivement. Sous l'eau, il est difficile de savoir à quelle profondeur vous êtes, car une
fois les 7 ou 8 premiers de passé, cela ne fait plus une très grande différence en terme de sensation (plus de douleur aux oreilles par exemple). L'ordinateur de poignet indique -23m. L'objectif
est d'aller vers -25. Cet ordinateur est important car il vous donne votre profondeur, et vous indique aussi combien de temps vous pouvez y rester (pas par rapport au contenu de votre bouteille,
mais par rapport au taux d'azote dans votre sang). Concentré sur le tracé, oubliant un peu que plonger doit rester un plaisir des yeux, Fred s'enfonce dans le bleu, sans qu'il n'y ait plus de
coraux, et descend à -30m. Il tourne alors pour bien suivre le rectangle qu'il faut faire, au jugé, avec la pente douce du fond comme repère (à suivre parallèlement dans cette étape), en restant
entre -27 et -24. Fred se tourne toutes les 2 minutes pour savoir si Audrey est OK, et connaitre le niveau de son manomètre, autrement dit combien il reste d'air dans sa bouteille. Il continue un
moment, puis tourne de nouveau pour entammer une remontée progressive, la pente remontant face à lui, avant de bifurquer pour retourner vers le bateau, par -13. A certains moments, nous devons
simuler une panne d'air, ou enlever complètement notre masque (pas notre détendeur, pour pouvoir continuer à respirer), lui donner, le reprendre, le remettre et le vider par expiration nasale. Un
exercice assez facile, croyez-nous. Tout comme les gestes à faire et le travail en équipe si une crampe arrive à votre partenaire. Ne trouvant pas l'ancre, Henri reprend le contrôle de la plongée
après lui avoir demandé quel chemin suivre. En fait, l'ancre était à une dizaine de mètres, sans pouvoir la voir à cause d'une erreur de trajectoire. Après avoir passé 3 min à -5m pour
décompresser en toute sécurité, nous sommes à la surface, et retrouvons l'usage de notre voix, masque enlevé, tous dans l'eau près du bateau. Pas mal d'erreurs ont été commises, mais Fred en
avait l'impression, il ne s'était pas senti à l'aise, trop concentré sur la théorie. Nous n'aurions pas du aller à -30. D'abord parce que ce n'est pas ce qui était prévu, même si cela est
autorisé en Polynésie une fois le PADI obtenu, mais surtout parce qu'à cette profondeur, nous consommons 4 fois plus d'air qu'à la surface, et deux fois plus qu'à -10m (pour un même rythme
respiratoire, c'est juste une histoire de pression et de volume). Nous sommes donc restés sous l'eau une trentaine de minutes, alors que nous aurions pu avoir encore 20 minutes devant nous, sans
en outre être sur notre réserve comme c'est le cas maintenant. De plus, à cette profondeur, il n'y a pas de coraux, donc peu de poissons, donc pas grand chose à voir. Ce n'est donc pas
intéressant. Enfin, pas besoin de demander tout le temps si le binôme va bien, ou de se renseigner sur le niveau du mano. Audrey a fait aussi quelques erreurs, mais c'est Fred qui était aux
commandes. Mais tant mieux, car ce fut une plongée instructive, et Fred est curieux du débrief, des commentaires d'Henri, et d'apprendre à bien faire. C'est donc concentrés, sérieux et attentifs
que nous rentrons en reprenant tous les points avec Henri. Nous sommes du coup contents, car c'est dans par les erreurs que l'on apprend le plus. Depuis que nous avons commencé à apprendre, il y
a toujours trois moments : l'avant, sous l'eau, et l'après. Chacun est intéressant et procure une sensation, un felling particulier. Etre ici à Moorea, sortir de l'eau et apercevoir les cocotiers
et le relief polynésien, revenir dans le lagon, mettre le bateau sur le ponton, marcher le long de ce dernier avec le matériel sur le dos pendant que d'autres sur votre droite font du snorkeling,
du kite-surf ou de la pirogue, voir les coraux tout proches dans les 60 cm d'eau translucide, juste en dessous, et revenir sur le côté d'une plage de sable et de cocotiers est une petite habitude
que nous aimons. Il est 17h20. RV demain matin pour notre dernière plongée, et avec le QCM pour qu'il puisse le corriger.
En cette fin d'après-midi, un peu fatigués par l'effort et la concentration, nous restons dans la chambre, nous occupons du site, et surtout, révisons pendant presque deux heures le bouquin pour
ne pas rater le QCM. Cela devrait aller, d'après ce que Fred a pu en voir en le faisant une première fois hier soir. Il nous reste principalement à comprendre les tables de plongées, qui vous
indiquent combien de temps vous devez attendre avant de replonger, en fonction de la profondeur atteinte et du temps passé à ce niveau, entre autres. Nous sommes tous les deux tranquillement
installés, Audrey près du bureau et Fred sur le lit, à faire tout cela. Fred décide de revoir seulement ce qu'il n'a pas réussi à faire, car d'après ses calculs, il lui manque seulement cinq ou
six bonnes réponses pour réussir, et préfère s'occuper du site. Audrey est stressée et suit son conseil de faire le test une fois pour voir où elle en est, sachant que nous avons vu la plupart
des choses avec Henri.
Greg et Céline arrivent vers 20h15. Pas mécontents de passer à autre chose, nous sortons les gâteaux apéritifs et les boissons, et nous installons autour de la table juste derrière la baie
vitrée. Discussions de tous genres, retour sur les évènements de la journée, apéritif dinatoire pas très sain (biscuits, saucisson et pizzas commandées au restaurant de l'hôtel) mais efficace,
nous restons ensemble jusqu'à minuit, et jouons à un ou deux jeux dont Audrey a le secret. Fred est crevé, et se couche après le départ de nos deux amis, que nous saluons pour la dernière fois
(une belle rencontre en tous cas), alors qu'Audrey préfère faire quelques révisions pour le QCM, que nous remplirons demain matin. Il est 1h du matin, soit 13h chez vous. Sweet dreams.
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La Plume de Rosa (jeudi, 13 juin 2013 12:27)
pense