Température de l'air : 28°C
Température de l'eau : supérieure à 24°C, sans véritablement savoir
Moment fort de la journée : Voir les îles et les lagons du ciel
C'est le jour du départ pour Huahine ("ouahiné"). Départ de la maison à 8h30, après un petit déjeuner semblable à celui d'hier, en plus court néanmoins, composé de fruits exotiques frais et
juteux, sous une belle lumière matinale. Nous regardons depuis la terrasse l'avion d'Air France reliant Paris via Los Angeles décoller, en terminant d'avaler le bout de pain "rififi" à la noix de
coco, enlevons finalement quelques affaires du sac que nous allons prendre, pour ne garder finalement que maillots de bain, quelques tee-shirts, un ou deux pantalons et deux ou trois autres
choses, puis mettons les voiles.
A l'aéroport, petit et composé d'une unique piste longeant la mer, nous récupérons notre carte d'embarquement auprès d'une hôtesse habillée d'un chemisier à fleur, et portant un ibiscus à
l'oreille. Tout respire les vacances. Même le personnel de ménage porte des chemises à fleur. Il y a peu de monde. Quelques autres touristes, souvent des couples, attendent de passer la porte et
de pouvoir rejoindre à pieds l'ATR de 40 places, qui passera par Moorea, Huahine, puis Bora Bora. Cool, cela nous permettra de voir Moorea de haut, et de profiter d'une occasion supplémentaire
d'admirer le paysage. Juste auparavant, au moment d'enregistrer, nous avons bien vérifié que les meilleures places pour observer le lagon étaient à gauche. Le placement est libre, et nous avons
le choix lorsque nous montons les marches de l'appareil, où nous attendent deux hôtesses dont la chemise jaune brillant est aussi décorée de fleurs oranges. Nous décollons à l'heure, soit 9h15,
et dès les premiers mètres au dessus du sol effectués, le lagon de Tahiti se dévoile, magnifique. La barrière de corail est clairement visible lorsque nous passons au dessus. Les vagues se
cassent à son niveau. L'avion tourne sur la gauche, nous offrant une vue de toute l'île, entourée du bleu clair de l'eau. Le vol pour rejoindre Moorea ne dure que 15 minutes. L'île semble très
belle, et son lagon est encore plus beau que celui de Tahiti. En à peine une demi-heure, nous en avons déjà pris plein les yeux, et avons eu deux cartes postales en face de nous. Des îlots
montagneux entourés d'un large cercle de bleu très clair, puis une ligne périphérique blanchie par l'écume, à partir de laquelle la mer devient bleu foncé : voilà ce que nous regardons
avidemment. Nous pensons à vous tous. Ce moment du voyage tant attendu débute, et prend une forme aussi belle qu'imaginée. Après avoir désservi Moorea rapidement, nous redécollons et rejoignons
Huanine, à 50 minutes de vol de là. C'est fou de s'imaginer qu'il y a l'océan, gigantesque, bordé par deux continents, et qu'au milieu, ici, des pointes de terre se dressent sans crier gare. En
arrivant à Huanine, après avoir feuilleté le magazine sur notre siège et appris que l'ensemble de la Polynésie, tous archipels confondus, fait la taille de l'Europe, qu'il y a 118 îles, ou que
Huahine signifie "sexe de femme" (Hua pour sexe et Hine pour femme), nous regardons par le hublot et voyons ce qu'aucun explorateur des derniers siècles n'a eu la chance de voir, faute de moyens
technologiques suffisants. Quelle vue, surtout quand nous passons au dessus de cette grande étendue bleue turquoise, s'étirant plus qu'ailleurs. Nous nous regardons et nous disons que oui, c'est
bien là que nous allons. Les cocotiers et une végétation dense bordent l'ensemble du rivage. Comme à Moorea, nous apercevons un ou deux hôtels où un bras amène dans l'eau quelques bungalows sur
pilotis. C'était une chose que de se l'imaginer, ou de l'avoir vu sur cartes postales, s'en est une autre que de le voir de ses yeux et réaliser votre position sur le globe. Il n'y en a pas
cinquante sur terre, et vous y êtes, c'est pour vous. Clairement, nos yeux brillent. Claque visuelle ? Clairement, mais attendons de voir de haut Bora-Bora, dans un peu plus d'une semaine.
A l'arrivée, nous récupérons nos bagages rapidement. Quelques instants avant, en marchant sur la piste, nous nous regardons en réalisant une nouvelle fois ce qui est en train de nous arriver.
Huahine est une île assez sauvage. 5600 personnes habitent ici, et l'île est grande. Ce n'est pas cette fois-ci que nous trouverons une côte très urbanisée, ni beaucoup de touristes. Nous
discutons avec un polynésien attendant deux touristes pour les emmener dans leur hôtel, afin de savoir s'il peut nous déposer "Chez Guynette", notre guesthouse, située dans le centre de la ville
de Faré. C'est d"ailleurs plus un grand village qu'une ville. Il nous dépose après 10 minutes de voiture. L'endroit ressemble aux guesthouses que nous connaissons, avec une terrasse donnant sur
la mer, séparée par la rue principale de la ville, vaguement goudronnée, sans réel effort d'aménagement urbain. Laurence, la gérante (Guynette a revendu depuis longtemps cette pension, ouverte
depuis plus de 20 ans) nous accueille et nous fait visiter les lieux, puis nous montre notre chambre, et la cuisine principale. Elle sert le petit-déjeuner et le déjeuner, mais pas de dîner. Nous
discutons un moment avec elle, de son parcours, de l'île, des choses à faire, parlons de nous, de notre voyage, et posons les questions habituelles propres aux moments où vous arrivez dans une
nouvelle guesthouse. Elle nous informe que demain, un tour du lagon en pirogue (motorisée) est prévu, et dure toute la journée. Apparemment, les pirogues ne partent que s'il y a suffisamment de
monde. Nous ne sommes donc pas certains de pouvoir refaire ce tour un des jours suivants. Le problème, en revanche, vient du fait qu'il pratique le "shark-feeding", autrement dit qu'un stop est
prévu pour descendre dans l'eau et observer les requins à pointe noire (inoffensifs, longs d'un mètre) être nourris. Une pratique un peu spectaculaire, qui vous permet d'être sous l'eau entouré
de requins, mais qui déstabilise évidemment l'écosystème des requins, habitués à être nourris à cet endroit par les hommes pour le show. Pas sûr que nous cautionnons cela. Nous allons y
réfléchir. En posant la question, elle nous explique, dans un autre registre, que les surfeurs locaux sont très possessifs, et qu'il est difficile de louer une planche. C'est vrai qu'un ou deux
endroits de l'île, situés d'ailleurs juste à côté, accueillent des compétitions (comme celle d'il y a deux semaines) et sont réputés pour la qualité du "break" et sa consistance. Le récif étant
sûrement à moins d'un mètre sous la surface, nous ne comptions pas de toutes manières aller faire les malins. Nous posons nos affaires, puis décidons d'aller explorer un peu les environs. Il est
11h. Le soleil brille. L'eau juste en face est belle.
Nous sortons donc, et tournons à droite, pour rejoindre l'une des plages du coin. Ici, il suffit de marcher 50m pour sortir de la ville. C'est tout petit, et tout le monde se connaît. Nous
passons à côté d'un petit restaurant, d'une petite échoppe vendant quelques affaires, et continuons pour suivre le bord de l'eau et nous retrouver tout seul. Par terre, du sable blanc, et des
coquillages ou coraux blanc. C'est là que nous découvrons le bleu de l'eau, superbe, tout comme les nuances plus ou moins foncées en fonction de la composition du fond et de la profondeur. Audrey
avait déjà vu cela en Nouvelle-Calédonie, Fred reste scotché, littérallement. nous continuons sur 150m, pour tomber sur une propriété privée, sûrement d'un local, nous empêchant de passer. Sur
notre droite, nous avons laissé un hôtel pas très grand, et presque vide, et avons croisé quelques polynésiens discutant sur un tronc d'arbre, en les saluant et leur envoyant un grand sourire
réciproque, ponctué du traditionnel "Ia Orana". Il semble que tout le monde sache que vous êtes en vacances dans un endroit paradisiaque, et que personne ici ne souhaite vous donner une autre
impression. Il n'y a donc jamais de problème, on prend son temps, et on est heureux (ou semble l'être). Bref, c'est la bonne humeur générale, comme si les couleurs de cette zone privilégiée de
l'océan avait contaminé les esprits. A 100m du bord, de superbes vagues cassent, tout en régularité, de gauche à droite. Vous pouvez suivre le mouvement de la vague en suivant l'écume blanche qui
jaillit en l'air et poursuit sa course sur des dizaines de mètres comme un jeu de domino. Les rouleaux sont magnifiques, dangeureux, et identiques - même si nous ne sommes pas tout près - à ceux
des images de surf que vous avez en tête. La première fois que nous voyons de nos yeux de telles vagues, aux mouvements aussi beaux. A ce moment, l'eau nous attire. Nous avons nos maillots sur
nous, n'avons pas de serviette, mais à quoi bon, quand il fait 29°C et que tout est à côté, même si nous sommes seuls sur le sable. Nous plongeons donc dans l'eau, en faisant quand même attention
où nous mettons les pieds, plus à cause des coquillages et des petits cailloux qu'à cause de rochers ou de corail. L'eau est chaude. Pour les polynésiens, elle est apparemment un poil fraiche,
mais pour nous, ce n'est pas la cas. Elle doit être à 26°C, peut-être un peu plus. La sensation de froid quand l'eau arrive sur votre ventre et vous oblige à le rentrer sans même le contrôler,
par réflexe ? Oubliez. C'est légèrement frais quand vous entrez dans l'eau, puis c'est terminé, vous êtes bien. Les couleurs sont superbes. Quand l'eau vous arrive jusqu'à la taille, et que vous
regardez vers le large, c'est un tapis turquoise intense qui s'étend face à vous. Magique. Nous enfilons les masques empruntés à la guesthouse, et mettons la tête sous l'eau. Au début, l'eau est
trouble, puis s'éclaircit pour laisser place à des coraux, plutôt ternes, inégalement distribués. Quelques poissons, dont certains de bonne taille, se baladent, mais rien de terrible. Par contre,
un fort courant se manifeste à certains endroits, à tel point que vous reculez clairement, même en nageant en sens opposé. Nous restons comme cela une demi-heure, puis sortons. Un beau corail
jaune de deux mètres de large contrastait avec le reste, comme quelques poissons ressemblant pour certains à ceux du film Némo. Nous rentrons tranquillement à la guesthouse, en
réfléchissant à l'excursion de demain. Sachant que nous souhaiterions louer un scooter pour aller dans d'autres parties de l'île, et faire peut-etre un baptême de plongée (Fred voudrait passer
son PADI, mais nous n'aurons probablement pas assez de temps à Huahine), nous n'avons en réfléchissant que peu d'occasions de faire le tour de l'île en pirogue, une activité chaudement
recommandée dans le Lonely. Nous prévenons du coup Laurence que nous serons présents demain, pour un départ à 9h. Nous aurions pu nous renseigner sur l'autre agence disponible, ne faisant pas de
shark-feeding, mais cédons plus à la tentation de profiter de nos premières heures ici. D'autant que bien des magasins ferment à partir du début d'après-midi. Sur le chemin, nous passons dans le
petit hangar à voiture servant de magasin de location de planches, pour savoir si certaines sont disponibles. Même en attendant Jean-Luc, qui s'occupe de l'endroit, et en revenant après avoir
tranquillement discuté avec un ami à lui qui se tient derrière le bureau, aucune planche n'est disponible. Que des canoës ou des paddle-board (des planches sur lesquelles vous vous tenez debout
une pagaie à la main).
Nous déjeunons sur la terrasse de la pension, et avalons le terrible steack de thon blanc, saisi en aller-retour, et accompagné d'une salade ou de riz et d'une petite sauce maison plus que
correcte. Au moins, nous nous régalerons chaque midi, ne fut-ce que de ce plat. Nous rencontrons à ce moment un couple et leur petite fille de 4 ans, seuls autres clients des lieux. Elle est
tahitienne, ou plus exactement de l'île de Tahaa, pas très loin. Lui est suisse, et très sympathique. Nous partons alors pour découvrir la partie de la ville que nous ne connaissons pas, en
tournant sur notre gauche. Nous croisons le long de la rue principale un supermarché Super-U, qui nous rappelle des souvenirs, des échoppes diverses et souvent vétustes, une station service Total
qui aurait besoin d'un bon coup de pinceau, puis arrivons en retournant à gauche, après 5 petites minutes, près d'un petit pont, dans une zone moins urbanisée, parsemée de quelques maisons puis
d'une église. Enfin, en ayant pratiquement terminé notre boucle, nous passons le poste de police, et retrouvons la rue principale. Partout, des arbres, et des fleurs. Audrey hésite à en cueillir
une pour la mettre dans ses cheveux, mais s'aperçoit rapidement qu'elles n'appartiennent à personne, et poussent un peu partout. Ce sont souvent des ibiscus, rouges ou roses.
Une fois ce tour achevé, nous retournons sur la plage de tout-à-l'heure, et y passons presque deux heures, à nager, utiliser nos masques, ou discuter avec un polynésien sur le bout du ponton en
bois avançant dans l'eau, qui utilise son appareil photo dernier cri pour photographier ses amis surfeurs au loin, sur le spot que nous avons décrit un peu plus haut. Etant allé en métropole,
nous parlons tous les trois au soleil, en compagnie d'un petit garçon timide assis pas très loin. Cela fait bizarre de parler français, surtout ici, si loin, dans ce décor si dépaysant, et
contrairement aux derniers mois, d'être compris immédiatement dans notre langue maternelle. Vingt minutes plus tard, des jeunes d'une quinzaine d'années rentrent allongés sur leur planche,
revenant de leur session de surf. Puis nous rentrons en croisant trois ou quatre locaux en train d'ouvrir une bière Hinano sur la table à l'ombre d'un arbre. Il est 16h30 et c'est l'heure de
l'apéritif pour eux.
Le soleil se couchant à 17h30, nous partons en quête d'un endroit pour nous poser et l'observer descendre sur l'horizon. Nous quittons le petit centre ville, en ayant nous-même acheté un peu à
boire, et passons le petit pont blanc du début d'après-midi. Nous continuons une demi-heure, sans trouver de place près de l'eau à cause des maisons ou des jardins privés, pour finalement arriver
sur un ponton où seuls deux ou trois bateaux sont amarrés. Sur le chemin, nous passons devant une église des témoins de Jehovah. Tout du long, depuis le centre, des dizaines de trous sont creusés
dans la terre, parfois cinq ou six par mètre carré, par des crabes peureux dont l'une des pinces est bien plus grande que l'autre. Le coucher de soleil est un peu décevant à cause des nuages,
mais la silhouette du voilier ancré au fond droit devant fait son effet. Des nuages s'accumulent le long des parois des deux sommets d'un demi-kilomètre de haut derrière nous, sans pour autant
être vraiment menaçants. Nous repartons avant la nuit et arrivons dans la pénombre. Depuis une grosse heure, la guesthouse est fermée, et seul le code que nous avons permet de rentrer. La
terrasse n'est pas éclairée. Nous prenons notre douche, au jet d'eau plus que timide, mais chaud, et nous connectons à Internet grâce au code, qui fonctionne jusqu'à demain matin, à condition
d'être sur la terrasse. La connexion est incroyablement lente. Puis nous allons dîner dans le restaurant près de la plage, relativement animé. Audrey prend une belle sole meunière, et Fred un
mahi-mahi (un poisson local) pané au lait de coco. Excellent, et servi copieusement. Il est 21h, et nous rentrons, non sans avoir croisé nos amis helvético-polynésiens au restaurant. Nous
écrivons l'article d'hier, préssés de vous faire partager nos premières impressions et moments dans le Pacifique Sud, mais après presque une heure à essayer d'accéder au site, abandonnons l'idée.
Dommage, il va sûrement falloir attendre d'être à Moorea, soit plusieurs jours, pour vous faire partager nos derniers jours. Car pas question de payer 500 francs (des francs pacifiques, autrement
dit 4 euros) de nouveau demain avec une telle connexion. Nous rentrons dans la chambre, alors que vous êtes déjà réveillés.
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La Plume de Rosa (vendredi, 07 juin 2013 12:12)
site
Couz - JM (dimanche, 16 juin 2013 14:05)
Vous prendrez une Bière Hinano à ma santé ! Hier, TOYO (le resto du chef privé de Kenzo)avec les "Pougets" : super soirée...reportage à venir par mail MP...On a tous bien sur tous pensé à vous et discuter sur votre grand Road Trip...