Allez, c'est parti pour 4 jours de trek dans le parc national d'Abel Tasman, à parcourir l'une des 9 "Great Walks" célèbres de NZ. Cette randonnée, c'est 52km à pieds, dont 24 le premier jour (car nous sautons une étape, la première hutte étant fermée, et n'ayant pas de tente pour camper), 10 kilos chacun sur le dos, 6h30 de marche le premier jour (normalement 8h, mais nous sommes finalement allés un peu plus vite que ce qui était indiqué sur les panneaux), puis entre 3h30 et 4h les jours d'après, sans compter les arrêts déjeuner ou les pauses, d'en général 20 minutes, que nous faisons. Tout ça à longer une côte du sud vers le nord, partagée entre forêts et plages, une mer aux couleurs vert émeraude ou turquoises, des otaries sur les rochers ou à un mètre du bord à nous suivre pendant que nous marchons sur le sable, dont les couleurs vont elles-aussi du blanc crème à l'orange foncé. Et sous un temps parfait, et un ciel constamment bleu. Le plus qui change tout.
Le premier jour, après avoir laissé le camping-car dans le terrain sécurisé du camping où nous avons dormi, le premier constat, c'est que marcher avec un sac comme le notre, c'est lourd. Et
ça, nous nous le sommes dit après 30 minutes. Le second, c'est que les batons, ça aide. En fait, cela permet de reporter dans les bras 20 à 30% du travail des jambes. Pas négligeable du
tout, en montée comme en descente, et sans parler du meilleur équilibre/stabilité que vous avez. Toujours le premier jour, lors de notre première pause, vers 10h30, soit deux heures
après avoir commencé, nous nous sentons TRES légers en enlevant nos sacs. Tellement légers que nous avons l'impression que nous allons nous envoler après chaque pas. D'ailleurs, Audrey
a du mal à marcher normalement, car le corps s'est habitué au déplacement du centre de gravité, et a perdu son équilibre naturel. C'est fou comme le corps s'adapte. Le midi,
après presque deux autres heures de marche, nous nous arrêtons au bord d'une piscine naturelle. Un vrai décor de Tahiti douche (vous vous souvenez, la publicité), sans la cascade.
Superbe. Question bouffe, nous ne savons pas si nous avons pris assez, ou trop pris, et nous posons quelques questions quand nous voyons l'un de nos deux paquets de chips descendre à
vive allure. On cherche un peu nos repères. Une chose est sûre : ce qui est mangé n'est plus à porter. Il nous reste alors quand même un peu de chemin jusqu'à Bark Bay, où nous dormons
le premier soir. Mais pour une première journée, qui sera la plus longue et où les sacs seront les plus lourds, nous avons bonne allure, et nous en sortons pas mal. Après avoir arpenté
le chemin de terre ou de pierre s'enfonçant dans la forêt humide, remplie de palmiers, d'énormes fougères et de petits ruisseaux, nous traversons un long pont suspendu (47m), très
étroit, qui bouge pas mal sur notre passage. Pour une fois, celui-là ne fut pas rassurant du tout, contrairement à tous ceux, au Népal comme en NZ, que nous avons pu traverser
jusqu'alors. Dans l'après-midi, après 1h de marche, c'est la brique de jus de fruit prévue pour le petit-déjeuner qui pète dans le sac de Fred. Nous nous en rendons compte au moment de
la pause, en sentant l'odeur d'ananas un peu partout, et en découvrant que le fond du sac est complètement trempé. Mince. Mais finalement pas si grave. Après tout, ce n'est presque que
de l'eau et du sucre. Mieux vaut cela que le bocal de vinaigrette préparée hier soir, qui aurait rendu le sac extrèmement gras. 1h30 en avance sur l'horaire prévu, nous arrivons au
lodge, situé en bord de mer, sur une plage découverte par la marée basse. A l'intérieur, 2 dortoirs avec 14 matelas (7 en haut, et 7 en bas). La nuit tombe, et les frontales de la
dizaine de trekeurs s'allument. Pas d'électricité ici, ni les autres jours d'ailleurs. Il ne fait pas très froid, mais le poêle au milieu de la pièce est allumé, et chacun met une buche
de temps en temps pour l'entretenir. Nous sommes dans le seul bâtiment à des kilomètres à la ronde. Nous rencontrons un couple de français trentenaires, Franck et Elodie, avec qui nous
passons la soirée. Le contact passe tout de suite. L'ambiance des treks rapproche aussi. En discutant, nous nous rendons compte que le monde est tout petit. Lui a en effet remplacé au boulot
une personne qui était ces derniers mois en voyage autour du monde pendant 6 mois, et qui n'est autre qu'un ami proche de Fred. Incroyable. D'autant que cet ami, Arnaud, avait envoyé un
mail à chacun pour nous mettre en contact la semaine dernière, sachant que Franck et Elodie était en NZ en même temps que nous. Nos programmes respectifs dans l'île du Sud étant très
différents, il y avait une chance sur mille pour que nous réussissions à nous voir si nous le souhaitions, et encore moins pour que nous fassions le même trek exactement aux même dates
! Bref, en découvrant tout cela, chacun autour de son dîner - comme vous l'imaginez, gastronomique, fait de plats liophilisés ou de salade composée - nous hallucinons et repartons de
plus belle. Le reste du parcours, et les 2 prochaines soirées dans les huttes, vont être sympas. Sinon, ici, vous pensez qu'il est 23h quand il n'est en fait que 19h30. C'est donc dodo à
20h30, après être allés marcher sur le sable pour observer le ciel étoilé, où la Voie Lactée s'étire du zéphir à l'horizon. Un joli ciel, qui nous a surtout surpris par l'étendue de la
voute céleste plus que par le nombre d'étoiles, pourtant incalculable. L'avantage de ne pas avoir de montagnes autour de nous.
Les deux autres jours sont de la même teneur, et les photos vaudront mieux qu'un long discours. Mêmes si de grosses ampoules au niveau du talon se font bien sentir. Et paradoxallement, le
deuxième jour nous parait un peu plus long que le premier, même si nous marchons presque moitié moins.
Le dernier jour, nous n'avons qu'à revenir sur nos pas de la veille, et faire le trajet en sens inverse, afin de regagner l'endroit où le water-taxi nous avait déposé. Nous prenons notre temps, et marchons tous les 4, avec Frank et Elodie. Leur rythme est bon. Ils ne débutent pas. Lui a fait le GR20 (entre autres), et ils font au moins une grande randonnée par an. Nous nous arrêtons déjeuner au soleil sur une plage déserte, maginifique, jouxtant une autre plus grande, entourée de rochers et de verdure. Par contre, nous nous faisons dévorer par les "sandflies", ces toutes petites mouches qui ne peuvent pas voler plus de 20 secondes. Seules les femelles piquent. Nous en écrasons plusieurs en nous grattant, lorsque nous les sentons nous piquer. Mais ce n'est que demain que nous serons pris de démangeaisons digne d'une varicelle. Et encore, nous ne sommes plus l'été, et il y en a du coup un peu moins. Nous prenons tellement notre temps que nous devons finalement nous dépêcher pour la dernière heure de marche, comprenant une belle montée (la dernière) que nous n'effectuons qu'en 17 minutes. Un bel effort, quelques gouttes de sueur, et la satisfaction en arrivant sur la plage, après 12 autres minutes de marche, d'avoir bouclé ce superbe trek. Le water-taxi arrive avec quelques minutes de retard, et nous fait visiter certains endroits de la côte sur le chemin du retour, plutôt que de filer tout droit et se contenter de faire le trajet. C'est ainsi que, en compagnie d'autres randonneurs, il nous emmène à un endroit pour observer des raies (en fait pas très loin de la deuxième hutte dans laquelle nous avons dormi), tout près du bord, avec seulement un mètre de profondeur, puis nous explique que des orques viennent là l'été. Il nous fait faire le tour d'une île pour nous montrer les colonies d'otaries, puis quelques pingouins un peu plus aux larges des côtes, et enfin, en prenant d'autres clients, fait un détour pour retrouver quelques raies, que l'on aperçoit s'éloigner dans l'eau cristalline et transparente à notre approche, pourtant moteur au ralenti.... très sympa de sa part. Après 1h30 sur l'eau (le temps de parcourir la quarantaine de kilomètres), de retour à notre point de départ initial, nous apercevons un tracteur à moitié dans l'eau, sur un banc de sable. Drôle de vision. La marée étant basse, il attend en fait le bateau pour nous tracter jusqu'au rivage, et même le sortir de l'eau, avec nous encore dedans. Pas banal d'être dans un bateau, tirés par un tracteur, sur le bitume, gilets de sauvetage sur le dos, à voir passer quelques voitures dans l'autre sens. Puis nous récupérons nos sacs, posés à l'avant, discutons et blaguons un peu avec notre pilote, et retournons au camping pour retrouver notre véhicule. Il n'est que 16h30. Sur la plage, des gens se promènent à cheval.
Avec Frank et Elodie, nous décidons de rentrer vers Richmond, à 45km, pour se poser ensemble dans un camping et passer la soirée. Ce bout de route est commun, et cela avance tout le monde
pour demain. Une fois arrivés, la douche est bienvenue, longue, chaude, necessaire. Un bonheur. Tout comme la machine que nous faisons pour laver nos affaires. Puis nos deux amis
viennent prendre l'apéritif "chez nous". L'occasion de leur faire goûter notre trouvaille, les cocktails prêts à l'emploi à la vodka, et de leur montrer quelques vidéos de nos
aventures. Moment convivial et chaleureux, qui est suivi d'un dîner informel, à base de fettucini carbonara. La soirée se termine vers 2h du matin. Un trek sympa, et une vraie
rencontre.
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PYF (vendredi, 17 mai 2013 16:30)
Incroyable de croiser les potes d'Arnaud !
CHRISTIANE (vendredi, 17 mai 2013 16:47)
la mer comme je l aime!
La Plume de Rosa (samedi, 18 mai 2013 08:54)
Montagne
rosa la plume (samedi, 18 mai 2013 14:07)
sympa ce repas entre amis dans le camping car avec un menu d'au moins 5 étoiles.
et
j'attends le prochain mot de la Plume; mais
Gilbert (dimanche, 19 mai 2013 14:12)
Superbe votre voyage .bonne route
Bsss.
orianne (dimanche, 19 mai 2013 14:49)
Coucou, merci pour votre carte, c'est super gentil de penser aux banlieusards...vu la quantité de vos recits, mieux vaut qu' j'me colle sur un ordi plutôt qu' mon tel...lol..je suis avec Jérôme, Marie et lily.on vous embrasse..
Arnaud (dimanche, 19 mai 2013 17:10)
Trop content que vous ayez pu rencontrer Franck et sa fiancée, et encore merci pour votre petit appel l'autre jour..ca m'a fait super plaisir de vous avoir tous au téléphone, savoir que vous kiffer toujours autant et que vous ayez pu partager ces moments ensemble, continuez à profiter de la NZ, c'est un merveilleux pays. Je vous embrasse fort. Arnaud