Comme d'hab, réveil vers 8h, sur le parking presque désert situé entre l'eau et la forêt. Autour, quelques monts verts, aperçus rapidement et difficilement hier soir dans la pénombre. Il fait clair, et pas très froid. Avant de partir, nous décidons d'aller marcher un peu via le chemin d'à côté qui s'enfonce dans la forêt, par une boucle d'une petite heure. Nous prenons donc le sentier, entouré de palmiers et de plantes semblables à celles d'hier, touffues, denses, presque impénétrables. Sur notre gauche, après cinq minutes, nous longeons le lit d'une rivière calme dans laquelle se jette toute cette végétation. C'est très joli. Le chemin continue de s'enfoncer, et après dix minutes, nous entendons un bruit sourd, suivi de quelques autres, qui nous signalent qu'un animal n'est pas très loin. Au son que cela fait, nous avons l'impression que la bête est assez grosse. On dirait qu'elle piétinne des herbes. Audrey avait senti une minute avant une odeur animale. Nous ne la voyons pas, mais sommes moyennement rassurés, et décidons du coup de faire marche arrière, afin de ne prendre aucun risque. On ne serait pas étonnés que ce soit une sorte de sanglier. C'est donc un peu déçus et pas très sûrs de nous que nous regagnons notre véhicule. Sans raison de rester dans le coin, nous mettons le moteur en marche et décollons. Il est 9h30.
La route remontant vers le nord longe la plage. L'océan lèche le bitume. La forêt est toujours présente, sur le côté droit. Après une petite demi-heure, nous nous arrêtons quelques instants
sur le bord de la route, pour marcher sur la plage et observer les vagues, pas très grosses, mais jolies, comme le décor en général. Quelques rocailles dépassent de l'eau par endroits,
ou forment une digue ciselée et imprécise depuis le rivage. Des vagues se cassent dessus par moments. L'endroit est désert, et sauvage. Nous reprenons le volant, et continuons à
remonter la SH6. Nous arrivons à Greymouth, une ville pas bien grande pour nos répères européens. Jusqu'à Westport, à une heure et demi de route d'ici, nous passons à côté de nombreuses
plages de surf, immédiatement reconnaissables sur le chemin quand la végétation laisse apparaître des baies d'une trentaine de mètres où arrivent des groupes de vagues régulières, entre
les rochers ou sur le sable beige, parfois brun. Nous bifurquons à un moment pour aller à Tauranga Bay, voir une plage longue de 9 miles, où a lieu tous les ans une compétition de surf,
puis marchons jusqu'à Cape Foulwind, où vivent des colonies d'otaries et de phoques (entre 20 et 200 suivant la période de l'année). Il est 10h45 quand nous apercevons la vingtaine de
phoques, juste en contrebas du chemin qui suit la côte sur quelques kilomètres. Nous les entendons émettre ces sons rauques et étranges auxquels nous ne sommes toujours pas habitués.
Quelques autres touristes sont là, émerveillés comme nous. De nouveau, nous trouvons fou d'être aussi proche de la nature et de la vie animale, et de voir ces animaux en liberté dans
leur milieu naturel. Privilège d'un pays peu urbanisé, ou peu peuplé. Le temps s'éclaircit. Nous en profitons pour continuer de marcher une quinzaine de minutes sur cette côte, et voir le
phare, plus loin, là-bas. Il est 12h10 quand nous repartons. Nous ne sommes alors qu'à 10 minutes de Westport. La température extérieure est de 14°C. La ville ne nous inspirant pas pour
nous poser et déjeuner, nous préférons la laisser derrière nous et continuer à avancer, vers la grande ville de Nelson, qui signera notre arrivée aux portes du parc national d'Abel
Tasman, dans lequel nous irons nous perdre les 4 prochains jours, le long de la Great Walk spécialement conçue pour le traverser du sud au nord. Tout cela est encore à 228km d'ici.
Après être passés par le Victoria Conservation Park, que nous ne voyons que derrière le pare-brise, nous quittons la mer, et laissons la côte derrière nous, pour nous enfoncer dans les
terres du centre de l'île. La highway change effectivement un peu de trajectoire, et s'éloigne de la côte, laissée dans son état sauvage. Nous passons les 2000km au compteur depuis que
nous avons pris le camping-car. Nous croisons quelques auto-stoppeurs, que nous regrettons de ne pouvoir aider, n'ayant pas de places assises à l'avant. Nous allons serpenter dans les
hauteurs pour le reste de la journée. Vers 13h, nous nous arrêtons, entourés par ces monts couverts d'arbres, sur un parking naturel pour déjeuner, et allons marcher le long de la "Old
Ghost road" qui débute juste à côté. C'est en fait un chemin de terre humide s'enfonçant dans la nature, sans grand interêt. Peut-être cela serait-il différent en vélo.
Nous arrivons à Nelson à 16h50. Le temps est parfait. Nous retrouvons la mer, mais pas seulement. Nelson est en effet une ville de 40 000 habitants, autant dire quelque chose de gros en NZ.
Nous avons donc droit à de la circulation, quelques klaxons, et toutes les joies des zones urbaines. Ayant bien roulé et avec une journée d'avance (nous ne commençons qu'après-demain
notre trek), nous passons à la bibliothèque, pour nous connecter, vérifier nos mails et nos résas pour la Polynésie, faire deux ou trois autres choses, et y restons jusqu'à 18h45. Coup
de chance, la connexion est rapide. Puis nous cherchons un camping, que nous avons d'ailleurs bien du mal à trouver, paumé entre toutes ces rues qui se ressemblent et se perdant à
gauche comme à droite.
Le lendemain, le temps est toujours aussi beau. Nous passons la matinée à la bibliothèque. Nous devons être ce soir au camping à l'entrée du parc national, pour pouvoir se mettre à marcher
dès demain matin, car une grosse journée nous attend, puisque nous sautons un arrêt, et devrons donc parcourir les 24km pour rejoindre la première hutte ouverte, dans laquelle nous
avons réservé un matelas. Mais avant, nous devons faire quelques courses, à emporter avec nous dans nos sacs pour les 3 petit-déjeuners, 4 déjeuners et 3 dîners à venir. Notre priorité
cet après-midi est donc de trouver un supermarché. Coup de chance, il est situé en face de la bibliothèque où nous nous trouvons. C'est donc courses, et passage ensuite au DOC Visitor's
Center, pour poser les dernières questions sur le parcours des prochains jours, et se renseigner sur les horaires de marée. En effet, par deux fois, nous allons devoir traverser une plage
qui n'est accessible qu'à marée basse. Et manque de pot, les horaires ne collent pas du tout avec les heures de marche que nous avons à faire. Nous allons donc devoir prendre un
"aqua-taxi" pour rejoindre un autre point du trek, et tirer un trait sur quelques kilomètres de marche. Les aqua-taxis ne vous déposent pas où vous voulez, mais à des endroits précis du
chemin. Tant pis, nous ne pouvons de toutes façons pas faire autrement. Nous réservons donc notre billet pour après-demain matin, où nous attendrons sur une plage le petit bateau, à
10h40. Nous réservons aussi le trajet qui nous ramènera de la pointe nord, dernière étape, à notre point de départ. Abel Tasman Walk n'est pas une boucle, et on ne va pas se refaire 3
jours de marche pour revenir. Chose faite, nous sommes bons pour reprendre la voiture et rejoindre l'entrée du parc national, à 70km. Avant de partir, nous apercevons les cartes postales
en vente, montrant les plages et les paysages que nous allons voir de nos propres yeux dans peu de temps. Nous roulons au crépuscule, et il est 18h45 quand nous arrivons. Dans ce
camping privé, personne ne nous attend. La maison faisant office de bureau est fermée, mais nous joignons quelqu'un par le téléphone extérieur à disposition, qui nous indique où nous
mettre. Nous paierons demain matin. Nous apprenons aussi qu'il est possible de laisser le camping-car dans un enclos sécurisé pour 6$ par nuit. En y réfléchissant, c'est ce que nous
ferons, afin d'être sûrs de ne pas être cambriolés, et de pouvoir aussi laisser le PC à l'intérieur, évitant du coup de devoir le porter dans le sac. Nous trouvons notre powered site,
et commençons la dernière partie de la journée, à tout sortir, choisir et organiser nos affaires et nos sacs, faire cuire oeufs, pâtes et riz, et préparer toute la nourriture que nous
prendrons également. Enfin, nous rangeons tout ce qui reste de visible pour laisser demain un camping-car quasi vide en apparence. Après quelques heures, tout est prêt. Grosso-modo,
Audrey portera les fringues et le sucré, et Fred le salé. Nous ré-équilibrerons les sacs en route dans 3 jours. Chacun aura en gros 10 kilos sur le dos. Audrey appréhende, Fred est
excité pour cette première commune. Un trek en quasi autonomie (nous n'emportons pas de tente, juste nos frontales et sacs de couchage) de 4 jours. Allez, extinction des feux pour être
en forme, après un petit coup d'oeil sur le superbe ciel étoilé sans lune, et sans lumière à plusieurs kilomètres.
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La Plume de Rosa (samedi, 18 mai 2013 08:51)
non