Allez, c'est parti pour une très belle journée, dans tous les sens du terme. Le temps, en regardant derrière le rideau orange, est parfait. Un beau ciel bleu, pas un nuage, pas de vent. Nous quittons le camping du DOC pour revenir vers la ville à côté du glacier, à une dizaine de kilomètres. Personne sur la route, nous sommes arrivés en 20 minutes. A 10h15, comme prévu, nous sommes garés devant l'agence et nous présentons au desk, pour s'enregistrer définitivement. Quelques autres personnes attendent déjà, ou arrivent, comme cette famille d'indiens aux 4 enfants. Pour être ici et faire le Heli-hike, ils doivent appartenir à la caste qui va bien, et/ou avoir bien réussi, quand on repense au prix d'un visa pour aller en France, et à la pauvreté du pays. En les croisant, nous les saluons par un "namaskar" de circonstance. Ils nous sourient. Ce matin, nous avons enfilé notre pantalon de froid, et mis la couche de base la plus chaude que nous avons. Il ne devrait pas faire très froid, mais on ne sait jamais. Il suffit qu'il se mette à venter un peu, et hop, ce serait 5 degrés de perdu en trois minutes. Le camping-car garé en face, nous attendons que l'heure tourne, et avalons une banane. C'est que la marche, avec le vol aller et retour, va en tout durer 3 heures. Nous déjeunerons donc au retour, en début d'après-midi. Ca y est, l'heure arrive, et une hôtesse nous emmène à l'héliport juste à côté. Des ballets d'hélicoptères se font entendre. Nous sommes 5, plus la famille d'indiens, qui se fait rappeler à l'ordre pour son retard sur le chemin, comme quelques instants plus tard, après avoir été briefés et avoir enfilés les chaussettes, les chaussures et la veste prêtées à tous les clients par l'agence. Il va en effet falloir mettre des crampons là-haut. Il faut donc être sûr d'avoir les chaussures adéquates. Nous monterons à 700m d'altitude - donc pas très haut en fait - en deux groupes. Un couple, une fille en tour du monde et nous deux d'un côté, et la famille d'indiens et les enfants de l'autre. Sur l'héliport, en voyant arriver notre hélico, nous demandons si nous pouvons être à l'avant. C'est oui. Cool, cela permet de bien filmer tout ce qui va suivre, du décollage à l'arrivée, en passant par l'approche du glacier, et son survol un peu plus en amont que là où nous marcherons, nous permettant du coup de voir d'en haut, et d'assez proche, les séracs bleus sur le côté. Superbe. C'est tellement rare de pouvoir voir cette partie du glacier, et d'être si proche. Fred a un attachement spécial à ce genre de décor, depuis ces treks en altitude. Audrey découvre quelque chose qu'elle ne connaissait pas. Le temps est toujours au top. Nous sommes déposés sur la glace, où une instructrice nous attend, pour nous expliquer comment attacher les crampons. Puis notre guide, armé de son piolet dont il se servira pour tailler des marches et des escaliers dans la glace à certains endroits, nous briefe sur les consignes à suivre et la manière de marcher sur la glace. Cela rappelle quelques souvenirs à Fred, et raffraichit ses connaissances. Audrey adore être là. Son sourire va rester scotché à ses lèvres tout du long. Nous sommes en bas de deux grandes coulées de glace, séparées un peu plus haut par une formation rocheuse concave que la glace contourne. Vous pouvez d'ailleurs l'apercevoir sur la vidéo ci-dessous depuis l'hélico. Nous sommes à un endroit où la glace est stable, où il n'y a pas beaucoup de crevasses (visibles ou invisibles, mais il faut toujours être prudent), et où il n'y a pas de séracs ni de risques d'éboulement. D'ailleurs, nous ne sommes pas encordés. Il ne faut pas oublier que c'est quelque chose d'accessible à tout le monde, de masse, pas une excursion spécialisée ou engagée. Ce n'est pas très grave de toutes façons, nous ne sommes pas là pour pousser nos limites. Derrière nous, en regardant le glacier, nous avons de la neige et de la glace, que nous voyons tomber d'un coup, pour rejoindre en fait l'endroit que nous apercevions hier matin, un peu plus bas. De chaque côté, les parois de la montagne, parfois couvertes de végétation. Au loin, la mer. Etrange vision, faite de choses si différentes, entremélées. Nous sommes effectivement dans l'un des rares endroits au monde où les glaciers tutoient l'océan. En tous cas, nous sommes partis pour deux heures de marche. Et ne serons que 5 avec notre guide. Tant mieux, cela va nous permettre de prendre un chemin différent des autres groupes, notamment de ceux avec des enfants. De toutes façons, il n'y pas de chemin pré-tracé. La glace et la topologie change tous les jours, en fonction de la météo, et de l'avancée du glacier. Notre guide, Richard, nous explique comment le glacier bouge, les risques, et nous donne des informations sur l'endroit. Sur notre droite se trouve au loin une grande cascade, dont le débit est important. Il coule en effet de l'eau par endroits sous nos pieds. Nous l'apercevons d'ailleurs par moments, sous forme de petits ruisseaux, à moitié gelés. Progresser avec les crampons n'est pas très difficile, car les pieds accrochent bien, et à aucun moment, l'un d'entre nous ne glissera. Nous évitons parfois une petite crevasse, de seulement quelques mètres, ou un trou, pas très profond lui non plus. Mais il faut toujours être méfiant ici, car la neige en dessous peut ne pas être solide, et traverser les 70 mètres de glace sur lesquels nous marchons. Nous progressons jusqu'à atteindre une cave de glace, toute bleue. Un trou dans lequel nous passons chacun notre tour. Ce n'est qu'un aperçu, car il doit y avoir là-haut de magnifiques structures, que nous ne verrons malheureusement pas. Beautés inaccessibles de la nature, interdites à l'homme. Mais c'est quand même fou de voir la couleur que peut prendre la glace, agée de 50 ans (donc pas très veille) suite à la compression, la densité des couches, et le climat. Audrey prend toujours beaucoup de plaisir à découvrir tout cela, et regrette quand nous commençons à prendre le chemin de la redescente. C'est vrai que nous aurions bien aimé tous les deux continuer. Etre ici à évidemment quelque chose d'inhabituel, et de fantastique. Quelques nuages arrivent, et couvrent la partie gauche du glacier, mais rien de méchant. Quelle chance d'avoir eu cette lumière et ce ciel bleu. Sur le chemin, nous entendons un grand bruit, comme celui d'hier matin. Un sérac, ou bout de glace acéré, vient de se détacher, là-haut, dans un boucan infernal. Nous observons tous les morceaux de glace dévaler la pente. Un phénomène naturel qui rappelle les dangers des expéditions d'altitude de haute montagne. Arrivés à l'endroit où nous avons été déposés tout-à-l'heure, nous attendons l'hélico, contacté par radio quelques minutes avant. Un, puis un second, passe prendre les personnes devant nous. Sympa de pouvoir les observer arriver, puis repartir dans ce décor, avec le bruit des rotors, les rafales de vents qui vous frappent quand ils se posent à dix mètres, puis de les voir s'enfuir gracieusement au loin. Voilà ensuite notre tour qui arrive. Par chance, Fred peut monter à côté du pilote, et filme donc l'ensemble de vol retour (cf montage vidéo ci-dessous). De là haut, nous pouvons tous voir la vallée en dessous, formant une sorte de delta, et la mer, étendue, brillante à cause du soleil, séparée par quelques champs et prairies vertes. Comme toujours, voir les choses de haut est formidable. A peine 4 minutes plus tard, nous nous posons près de l'agence. Nous rendons les affaires, récupérons nos chaussures, puis partons nous installer dans un café à côté pour déjeuner, en terrasse. Il est 14h15.
Entre nos nachos et nos calamars rings, nous discutons de ce moment génial. A refaire, clairement. L'avenir nous dira où, et quand. En attendant, nous avons un peu de route à faire, pour rejoindre la pointe Nord de l'île, d'ici quelques jours. Mais il est déjà 16h quand nous sortons du DOC Center, où nous devions scanner un document pour un hôtel de Polynésie. Cela nous laisse donc peu de temps pour avancer, et la journée étant ce qu'elle est, c'est-à-dire excellente, nous n'avons pas envie de nous presser. Nous décidons donc de rester là cette nuit, et de faire plus de route demain. Nous retournons donc au Rainforest Campground, reprenons un powered site, et passons la fin d'après-midi à profiter du temps, de la salle de bain du camping (il y a même un spa, une cheminée géante au bar etc...), à regarder les photos et les vidéos de ce matin sur l'ordinateur, et à prendre l'apéritif en cuisinant un peu. Bref, soirée relax, la tête encore un peu là-haut...
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alain maryse (vendredi, 10 mai 2013 08:13)
ce "tunnel" d'un bleu lumineux est bien plus sympa que celui que vous avez traversé en camping car le 30 avril. les photos sont toujours ma - gni - fiques
CHRISTIANE (vendredi, 10 mai 2013 10:54)
TOUT SIMPLEMENT EXTRAORDINAIREtout ce que vous faites!
bravo pour ta forme audrey!
La plume de Rosa (vendredi, 10 mai 2013 14:28)
plus
christiane (vendredi, 10 mai 2013 17:24)
c est qui la plume de rosa?ça veut dire quoi plus?C EST EN SCRIPT OU EN MORSE?bonjour quand mêmê!
La plume de Rosa (samedi, 11 mai 2013 11:52)
Amie Christiane, 2 débuts de proverbes:
1 La curiosité est ....
2 Qui cherche ...
et le bonjour à mêmê
François P. (samedi, 11 mai 2013 22:54)
Christiane, si la curiosité est un vilain défaut, qui cherche trouve ! Rosa sème ses mots de jour en jour pour envoyer un message à nos deux amoureux. Remonte donc les jours, note chaque mot et tu trouveras son message... Rosa, tu es joueuse ;-)
rosa la plume (dimanche, 12 mai 2013 08:25)
François, je t'informe que ce n'est pas Rosa la Plume qui envoie son message, mais celui ou celle qui utilise mon nom inversé. Quant au message codé de La Plume, j"attends avec impatience pour savoir si le prochain mot sera "haute". Mais, amis commentateurs, n'oubliez quand même pas de dénouer l'autre énigme celle de nos deux voyageurs : que fait Audrey?
François P. (dimanche, 12 mai 2013 09:44)
Merci Rosa, j'avais pas noté la subtile différence...
CHRISTIANE (dimanche, 12 mai 2013 13:05)
je ne suis pas bonne en informatique et donc je gère mal les lettres et les accents mille escuses !finalement ce n est ni du script ni du morse mais peut etre une charade ou un rébus ingénieux bravo!!finalement audrey doit chercher un indice dans le sable !il faut etre malin pour suivre ce blog merci françois
Flore (mercredi, 29 mai 2013 06:36)
Love the splits on Franz Josef! You go girl! C'est beau tout ça! Enjoy Bora Bora.... :-) Kisses my friends!
Sophie (samedi, 15 août 2020 09:33)
Absolument GRANDIOSE !!!