Réveil classique, sans avoir été dérangés par personne. Départ à 9h50, pour rentrer aujourd'hui dans les terres, et se rapprocher des montagnes, avec le Mont Cook comme objectif final. Nous devrions y être demain. Affaires rangées et calées (pour ne pas que tout tombe dans les virages, comme avant-hier), nous reprenons la route. Et rapidement, sortis de nulle part, nous voyons sur notre droite la chaine de montagnes, et les sommets enneigés. Bon, ils sont assez loins, mais ce sont les premiers que nous voyons clairement. Bon feeling. Nous allons vers la nature. Et en plus, il fait plutôt beau. Envie de rentrer dans le vrai aussi, et d'en prendre plein les yeux. On espère enfin voir ce que la Nouvelle-Zélande a dans le ventre. C'est donc tout excités que nos avançons, encore au milieu des champs mais en se rapprochant peu à peu de la chaîne alpine (comme il l'appelle ici). D'ailleurs, cette chaîne des Alpes du Sud est, en superficie, plus grande que la nôtre. A 10h10, nous passons le pont le plus long de l'hémisphère Sud. Ne vous agitez pas, il est ridicule. Il est long, ok, et encore (on est sceptique car il ne fait pas des kilomètres), mais il est à 5m au dessus d'un fleuve asséché, comme plusieurs ponts que nous avons déjà franchis. Le pont de Melbourne nous avait paru plus long, et était bien plus impressionnant, tout comme celui de Sydney. Wow effect 0. Nous arrivons après 20km à Rakaia, l'une des villes du pays où l'on pêche les meilleurs saumons, dans la rivière éponyme. Fred n'a qu'une idée, en acheter et pouvoir en stocker pour manger sashimis, saumon fumé ou grillé dans les prochains jours. Mais déception, le "Salmon World" indiqué sur le Lonely Planet n'est qu'un aquarium, introduit par un grand saumon-statue au bord la route (vous vous rappelez le grand homard à l'entrée d'une ville que nous avons visitée en Australie sur la côte ? C'est la même ici, avec un saumon). Pas même de point de vente. De toutes façons, la saison de pêche est finie (elle a lieu entre novembre et mars). Mince. Tant pis. Après 1h10 de route, nous longeons une voie de chemin de fer, unique, que nous coupons à plusieurs reprises en franchissant prudemment des passages à niveaux sans barrières et rarement pourvus de signaux lumineux. En continuant, nous arrivons à Rangitata, où nous tournons à droite, direction Geraldine, la prochaine grande ville située sur la Highway 79. Sur notre droite, la Peel Forest - l'une des plus grandes forêts de conifères du pays - nous souhaite la bienvenue dans le McKenzie District, qui nous fait rentrer dans un décor de plus en plus montagneux. Nous nous sommes en effet rapprochés des montagnes, qui sont bien plus grandes et proches que tout-à-l'heure. A un moment, nous bifurquons et les avons juste en face de nous, avec la route se dirigeant droit dessus, et les sapins sur les côtés. On commence à se sentir dans notre élément. Et les instants qui suivent vont confirmer cette sensation. La route monte, puis descend, et à un tournant, nous arrivons sur une grande plaine, avec toutes les montagnes juste derrière, majestueuses. Arrêt photo obligatoire. Déjà que nous en avons prises plusieurs fois sur le chemin ! Petite vidéo pour mettre tout ça en boîte, puis on repart. On se croirait dans "Le Seigneur des Anneaux". Et ça continue. Les montagnes ne sont désormais plus très loin, et nous tournons à gauche, puis à droite, entre de grandes collines. Les volumes ont maintenant changé, et sont plus en accord avec la taille, les distances, et les étendues plates ou nivelées au milieu desquelles nous sommes. Puis, soudainement, nous arrivons sur un lac turquoise, qui apparaît sans s'y attendre alors que la route resdescend. Il faut imaginer le décor : cette superbe couleur, des plus surprenantes, un peu comme celle des lacs du Népal à 4600m, de grandes étendues jaunes, quelques conifères légèrement plus hauts, puis quelques sommets enneigés sur notre droite. Au loin, avec le lac face à nous, la chaîne montagneuse. Et le plus fort, c'est qu'il fait beau, et que le temps ne pourrait être mieux. Sans le savoir, nous venons d'arriver sur les rives du lac Tekapo. Cela fait plusieurs dizaines de minutes que nous n'arrêtons pas de prendre des photos (à chaque tournant, les couleurs, le décor, et le panorama change... vous savez, ces petits changements, ces petits détails qui font que vous trouvez chaque nouvelle situation plus belle que la précédente), quand nous nous arrêtons dans la ville du lac (315 habitants, 710m d'altitude). Nous posons le camping-car sur le parking à côté, face au lac (dont le turquoise nous bluffe à chaque coup d'oeil), et allons voir la petite église, nommée "Church of the Good Shepherd", donnant directement sur le lac. D'ailleurs, le fond de l'église, où se situe l'autel, est constitué d'une grande fenêtre à la vue imprenable. Wow ! Nous retournons garer le camping-car dans une position telle que nous puissions déjeuner avec vue sur le lac, et allons faire un tour au Visitor's Center pour nous renseigner sur les activités du coin. Nous allons en effet rester là ce soir, et poursuivrons demain. Il est 15h. Envie de profiter de ce superbe environnement, plutôt que de n'être que de passage. Qui ferait differemment de toutes façons ? Nous sommes plus que ravis, car après la déception de Kaikura, et les beaux mais pas incroyables paysages de la Banks Peninsula, nous voilà comblés. Pour nous, la Nouvelle-Zélande, c'est ça, on y est. C'est de ça dont nous avons entendu parler, et pour quoi nous sommes venus. Quel bonheur d'être là. Au Visitor's Center, nous apprenons qu'il est possible d'aller voir ce soir les étoiles dans l'observatoire du Mt John (1043m), où se trouve le plus gros télescope du pays. Cela nous tente bien, nous verrons en fonction de l'évolution de la météo, car malgré le beau temps actuel, les nuages peuvent arriver et le ciel être couvert. La personne nous renseignant nous propose d'ailleurs d'attendre avant de réserver, et de repasser vers 20h pour le départ de 20h30. En attendant, nous décidons d'aller marcher sur une des pistes disponibles. Nous choisissons celle conduisant au sommet du Mt John, permettant d'avoir une vue à 360°, et de revenir en longeant une grande partie du lac, pour un total de 3h de marche. Nous partons donc, vers 15h45, et commençons par traverser une forêt de pins. Le dénivelé n'est pas négligeable, mais pas trop fort non plus. Une bonne remise en jambe après les marches australiennes du mois dernier. Nous avalons le différentiel de 300m, et quittons la forêt pour une plaine, aux couleurs jaunes, nous menant jusqu'au sommet. Le vent souffle là haut, mais la vue est superbe. L'observatoire est face à nous. Sur notre droite, le fameux lac Tékapo, plus bas, révèle toute son étendue, magique, toujours turquoise, et occupe une surface bien plus grande qu'imaginée. Un peu plus loin, dans la continuité, là-bas, en face, le lac Mc Grégor se dessine, aux contours incertains, au mileu des plaines traversées par quelques minuscules nationales. Les distances sont immenses. Au fond, la chaîne montagneuse est toujours là. Le lac Alexandrina est aussi là. C'est donc un tableau de trois lacs aux couleurs claires et lumineuses qui prend forme sous nos yeux ébahis, dispersés autour du Mont John. Il est cependant 17h quand nous lachons du regard ce qui nous entoure, et arrêtons de prendre encore de nouvelles photos. Nous préférons donc redescendre par un autre chemin, plus court que celui prévu, car nous risquerions d'arriver avec la nuit. En outre, le vent souffle, et le versant que nous emprunterions ne serait plus éclairé par les derniers rayons de soleil. Nous faisons donc le tour du Mont, pour savourer chaque vue en changeant d'orientation à la vitesse de nos pas, doucement, et resdescendons par la même forêt.
Une fois en bas, après finalement 1h30 de marche, nous allons boire un chocolat chaud dans un restaurant où le wifi est gratuit, et y restons presque 2h, le temps de regarder nos mails, de faire le point sur la Polynésie, de préparer un peu notre arrivée là-bas, de mettre en ligne deux articles, et de télécharger les photos qui vont avec. 19h40, nous repartons en direction du camping que nous avions repéré un peu plus tôt, nous arrêtons vider les eaux usés et refaire le plein d'eau potable (dans le noir), avant de s'installer sur un emplacement pourvu d'électricité (c'est un peu plus cher, mais plus confortable, et en avons besoin pour recharger les batteries de l'appareil photo et l'ordinateur). Nous décidons de ne pas aller à l'observatoire, car bien que le ciel soit dégagé, la pleine lune ruine tout espoir de profiter des avantages de la situation du lieu. Nous trions quelques photos et vidéos, nous mettons à table (un bon petit filet de boeuf Angus bien tendre et du riz) vers 22h, et jouons sur l'ordinateur, installés bien confortablement dans le lit.
Écrire commentaire
François P. (samedi, 27 avril 2013 13:18)
Vous avez vu Gollum ?
La plume de Rosa (vendredi, 03 mai 2013 18:19)
je
Sophie (jeudi, 13 août 2020 23:28)
La découverte commence à peine et je tombe déjà amoureuse de ces paysages époustouflants...