Le jour du départ est arrivé. Check-out, mise en ligne d'un article, mail rapide à notre agence de voyage anglaise pour voir si nous pouvons décaler les dates des vols suivant la Polynésie afin de rester peut-être une semaine de plus là-bas, et taxi (remboursé par Alpha, la compagnie à laquelle nous louons le camping-car) jusqu'au dépôt près de l'aéroport pour découvrir notre nouvelle maison. Le ciel est gris, et il pleut légèrement. Il est 11h. Sur place, on nous annonce qu'il va falloir patienter une heure, car il y a beaucoup de monde. Effectivement, la grande salle d'attente est remplie. Après avoir bouquinné, une australienne vient nous chercher. Ca y est, nous allons découvrir la bête. Dehors, il s'est mis à pleuvoir plus sérieusement. Heureusement, notre Fiat Ducato est garé sous un grand abri. Il fait 5,5m de long, et 2,4 de haut et a 127 832km au compteur. Tour d'horizon, explications sur comment fonctionnent les pompes, le chauffage, le gaz, les deux plaques de cuisson, les pastilles pour les toilettes, la mise en place du lit etc... bref, tout ce qu'il faut savoir pour se servir de l'engin. Ca va, nous aurons de la place. Une table amovible est située entre les deux grandes banquettes latérales, à l'arrière. Nous écoutons attentivement, car c'est une première pour nous deux. Fred s'assure que nous avons bien les outils en cas de crevaison. Audrey a ses yeux grand ouverts, curieuse à propos des rangements, des aménagements possibles... depuis le temps qu'elle attendait de vivre de cette manière, qu'elle en avait envie. Avant de partir pour de bon, nous allons nous servir sur l'étagère près de la réception où sont disposés les produits que d'anciens campeurs ont laissés, et récupérons une ou deux choses utiles, surtout quand un backpacker vient poser des saucisses, de la mayo et des produits d'entretien juste devant nous, et qu'il n'a pratiquement pas utilisés. Sympa.
Nous mettons le contact à 13h10, direction le supermarché du coin, pour faire un gros ravitaillement, et bourrer le petit frigo. Céréales, tomates, viande, oignon, pâtes, yahourt, cookies,
condiments, gâteaux apéritifs, eau, pain, crème fraiche, bacon, oeufs... bref, tout ce dont nous aurons besoin. Nous achetons un poulet chaud, que nous mangeons juste après, avec des chips,
encore garés sur le parking. Notre premier repas. La table mobile à l'intérieur est pratique, et il y a pas mal de rangements. Audrey va s'en donner à coeur joie, et cherchera ce soir comment
optimiser tout cela. Il pleut beaucoup, des cordes. Il ne fait pas chaud du tout. Nous partons à 16h30. Le véhicule n'est pas difficile à conduire. La troisième est un peu dure à passer, mais
c'est un détail. Rouler à gauche ne nous pose plus de problèmes. Nous sommes prudents, car nous n'avons pas pris l'assurance, il pleut, et nous ne connaissons pas la camionette. L'agence a pris
une empreinte de notre CB au cas où un dommage soit fait au véhicule, mais nous n'avons pas été débité de 5000 euros comme chez bien des loueurs, obligeant quasiment tout le monde à souscrire
alors une assurance à 20$/j (soit 800$ pour nous), avec remboursement à la fin au retour du véhicule, pour éviter un tel débit. C'était la bonne nouvelle tout-à-l'heure. Nous traversons la ville,
en route vers le nord. La nationale est bordée d'arbres jaunes, verts, orangés ou carrément rouges. C'est l'automne. En quittant Christchurch, nous passons à côté de l'International Antarctique
Center. C'est vrai qu'en général, les expéditions pour le Pôle Sud partent d'ici, tout comme de la côte sud du Chili où nous serons dans quelques mois. C'est fou d'être là.
Nous roulons sur l'Alpine Pacific Triangle Drive, une route à une ou deux voies, dans des paysages qui ressemblent pendant la première partie du voyage à la Normandie. Après avoir bien roulé,
nous entrons au coeur de hautes collines, pleines de champs, avec de nombreux points blancs, un peu partout. Des moutons ! Un champs vert, puis un autre jaune, immense, couvrant tout le versant
d'une grande colline, sont tachetés de blanc. Mais la pluie s'intensifie, et nous empêche de voir très loin. Nous sentons pourtant que nous sommes entourés de mini-massifs, et que tout cela a
l'air très joli. Nous passons un pont, en coupant à travers un fleuve à moitié asséché, bordé d'arbres rouges.
18h20, une pluie diluvienne s'abat sur nous, s'intensifiant par rapport au dernier quart d'heure, quand il a commencé à pleuvoir. Nous ralentissons, par peur de l'aquaplanning, et aussi parce
qu'on ne voit pas à plus de 10 mètres, dans l'obscurité. La route est semblable à celles que l'on trouve en montagne, avec des tournants sinueux, tortueux, sans éclairage. L'essuie-glace est au
régime maximum. 18h40, après avoir pris un peu d'altitude puis être redescendus, nous tombons sur l'océan, et le longeons. Nous ne distinguons que de l'écume par moments, et sentons que le
paysage sur notre côté droit a changé. Frustration d'être là de nuit, et de ne rien voir. La montagne sur notre gauche semble se jeter directement dans l'eau. Notre petit engin serpente entre
tout ça. 19h, nous arrivons à Kaikura. Nous faisons un rapide repérage pour le rendez-vous de demain, et nous garons sur un parking quasi-désert (seul un autre camping-car est là, nous incitant à
faire comme eux), face à l'eau. Audrey vide les sacs et aménage l'intérieur à sa guise, Fred va écouter le bruit des vagues agitées et rentre partiellement mouillé. Si cela continue, notre sortie
en mer demain risque d'être reportée. Vers 20h30, tout est rangé. Il nous reste même un peu de place. Super. Nous aimons bien notre nouveau chez-nous. Ca va être différent et amusant. Pour
l'instant, c'est le plaisir de la découverte et l'excitation qui va avec. Dans 3 semaines, nous verrons comment nous vivrons cela. Mais nous ne sommes pas inquiets, car nous allons retrouver des
repères, nous poser, et avoir quelques habitudes, celles que l'on prend quand on vit quelque part, celles que nous avons quittées, et que nous prenons plaisir à retrouver temporairement avant de
remettre tout cela de nouveau en cause. Fred se met aux fourneaux, prépare des saucisses, fait rissoler des oignons, et prépare une salade avec une sauce (enfin) correcte (nous avons pris du
vinaigre balsamique, et surtout de la vraie moutarde française). Le vin (en cube, économie oblige) par contre n'est pas bon, sucré, et trop peu alcoolisé. On dirait du jus de raisin. La table est
mise, et pour la première fois du voyage, dînons dans un endroit qui est le notre. Pas une guesthouse, pas chez quelqu'un, non, chez nous, tout seuls et indépendants des autres. Nous apprécions.
C'est l'aventure. Et ce n'est que le début, car pour l'instant, nous n'avons rien vu.
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alain maryse (lundi, 22 avril 2013 07:47)
sympa votre nouvel appart. Dans la menu du jour du resto "chez Fred", le verre de vin est-il compris? Espérons que le temps va s'améliorer et que vous pourrez en profiter un max.
Marie (mardi, 23 avril 2013 13:37)
Indispensables les gâteaux appero en CC (et c'est une connaisseuse qui parle) !!
La plume de Rosa (vendredi, 03 mai 2013 18:07)
est
Couz - JM (vendredi, 17 mai 2013 19:03)
Au top votre nx sweet home itinérant ! Fred, faut que tu ouvre ton 1er test de Foodtruck !