La journée est consacrée à la recherche de vans pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Rien de bien sexy donc. Nous passons les détails sur la matinée, classique, ainsi que sur les sites comparatifs, mails envoyés, lecture de forum etc.... tout cela au bord de la piscine, sans pour autant avoir beaucoup de soleil (elle est orientée quasi nord), sauf à un moment de l'après-midi. Petite forme pour tous les deux en plus. Allez savoir pourquoi, il y a des jours comme cela. Nous envoyons donc plusieurs mails, et nous orientons à priori sur la location d'un camping-car pour la Nouvelle-Zélande (permettant, contrairement à un van, d'avoir un vrai frigo, une cuisine intérieure, et de se tenir debout... utile donc pour les jours de pluie, comme nous risquons d'en rencontrer étant donné l'époque où nous y serons), et d'un 4x4 puis d'une voiture pour l'Australie (4x4 pour la partie centre de l'Australie-Adelaïde, puis voiture pour la partie Adélaïde-Sydney). Fred regarde aussi des infos pour certaines attractions comme faire de la pêche au gros en Australie, plonger en NZ avec des dauphins, voir des baleines, ou faire du snorkeling ou de la plongée dans un des Top diving spots de la planète (Poor Knight Islands). La journée passe donc tranquillement.
Un peu plus tard, en fin d'après-midi, nous nous décidons à prendre un tuk-tuk pour aller passer une heure sur un bateau, pour naviguer sur le Tonlé Sap, et rejoindre le Mékong, tout près. L'idée
est d'aller voir le soleil se coucher depuis le bateau. Nous avions vu cela il y a deux jours, en remontant la longue rue. Nous choississons attentivement notre heure, 17h30. Arrivés juste à
temps, nous économisons un dollar grâce à la bonté du guichetier (nous n'avons plus du tout de liquide, et les distributeurs aux alentours n'acceptent pas notre carte), et aussi parce que les
cambodgiens sont sympas, et que nous lui expliquons que nous partons demain, et que ce sont nos derniers dollars. Peu de monde à bord, sauf quelques français, dont un couple de trentenaires bien
sympas avec qui nous discutons longuement, à partager nos expériences de voyage. Le soleil descend peu à peu sur la ville, alors que le bateau est parti depuis maintenant une demi-heure. Il se
couche au moment où nous faisons demi-tour, pas très loin de la rive face à la ville, sur le Mékong, et lorsque nous sommes à côté de maisons sur pilotis et "épiceries" flottantes. Grande
pauvreté sous nos yeux. Le bateau se dirige de nouveau vers le quai, doucement, que nous rejoignons vers 19h et quelques. Autrement dit, nous sommes déjà en retard pour le verre que nous allons
prendre un peu plus loin, à environ 600m, avec Rapytha, une amie d'un ami de Fred (Alex, si tu nous lis !). Une cambodgienne d'une quarantaine d'année, mariée avec un français professeur au lycée
français de Phnom Penh. Nous avons du mal à trouver le restaurant où nous avons rendez-vous, et tournons une dizaine de minutes autour d'un autre, pourtant tout proche de là où le couple nous
attend. Finalement, tout est bien qui finit bien, et nous voici au bon endroit. Nous ne les avons jamais vus, et eux non plus, mais nous nous trouvons tout de suite. Et le courant passe sans
forcer, comme la semaine dernière à Siem Reap avec Louise, une autre amie d'un ami. C'est drôle, ce genre de situation n'arriverait probablement pas en France. Nous discutons, racontons nos
histoires respectives, autour d'une soupe vietnamienne et d'une bouteille de bière, sur la terrasse du petit restaurant local. L'occasion d'en apprendre plus sur le Cambodge et ses habitants, et
de rencontrer des personnes agréables, le temps d'une bonne soirée. Une fois terminée, ils nous emmènent juste à coté, voir le bâtiment éclairé qui nous intrigue : c'est celui qui a été construit
il y a trois semaines pour les funérailles du roi. C'est là que des milliers de personnes se sont amassées pour l'incinération, que Ayrault - le seul représentant occidental - s'est endormi,
scruté par les télévisions cambodgiennes, et que une grande partie de la région s'est figée le temps de la cérémonie, et les jours précédents. Nous passions la frontière ce jour là. Et nous nous
souvenons bien que toutes les télés ne diffusaient que cela, que des écrans géants étaient disposés à la frontière, que des photos du Roi étaient affichées dans tous les lieux (comme notre
première guesthouse, pourtant tenue par des anglais). Il faut imaginer que cet homme a traversé 50 ans de conflits, d'enjeux, de jeux politiques ou diplomatiques, à prendre et laisser le pouvoir
plusieurs fois. Un homme sûrement pas toujours clair, mais qui a marqué le peuple, et bénéficiait d'un amour profond de sa part. Autrement dit, sa disparition laisse un vide. Du coup, pour la
cérémonie, des centaines de milliers de cambodgiens se sont déplacés, de toutes les provinces du pays, pour venir à Phnom Penh. C'était il y a deux semaines. Et vous savez quoi ? La plupart ont
été interdits d'accès, et ont dû rester à la périphérie de la ville plusieurs jours. Mesures de sécurité. Ca a chauffé, et lesdites mesures ont été assouplies. Mais quand même. Interdire à des
gens ayant faits tout leur possible pour parcourir des centaines de kilomètres, sans en avoir parfois les moyens, pour se recueillir, saluer celui qui les a marqués, et atténuer leur peine....
pfff. Bref. Le bâtiment est illuminé de partout, et brille au milieu du quartier. Nous arrivons au moment pile où il ferme ses portes. Impossible du coup de rentrer, pour aller voir de plus près
(même si les cendres ne sont plus là). Nous reviendrons demain, ou jeudi matin.
Afin de continuer la soirée tous ensemble, nous allons boire un verre sur le toit d'un hôtel juste à côté. L'endroit est sympa. Il fait bon. Nous sommes rejoints par deux connaissances de nos
nouveaux amis, dans la capitale pour raisons professionnelles. Nous restons tous ensemble une heure au moins. Petit tour de l'hôtel avant de partir (tiens, la piscine extérieure à côté est bien
sympa, et à l'air d'être au soleil toute la journée, on pourrait peut-être y aller demain...), puis tuktuk, et retour à la guesthouse, deux dollars et demi plus tard. Nous traînons un peu en bas,
à discuter et faire deux ou trois chose sur l'ordinateur, puis montons nous coucher. Il est un peu plus de minuit.
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