Ce midi, déjeuner dans les beaux quartiers de Ginza, l'équivalent tokyoïte des Champs Elysées ou de la cinquième avenue. Nous aurions pu faire un restaurant huppé ou en vue, car tout était ouvert aujourd'hui 31 décembre, mais nous avons préféré suivre notre intuition, arpenter quelques rues parallèles, pour finalement rentrer dans ce restaurant de la rue principale, dont la devanture et le menu devant la porte nous inspirait confiance. Question de feeling. Ce fut chez Ginza Daimasu. Encore une très bonne surprise depuis notre arrivée....
Quans nous avons feuilleté la carte, assis au premier étage, face au spectacle de la rue, nous avons été frappés par deux choses : les menus proposés, fournis, alléchants, conséquents en apparence, et les prix, bas. Cela cachait quelque chose, même si ici, nous doutons peu de ce que nous voyons, tellement l'honneur, le respect, et la culture culinaire, sans parler de la préparation du poisson, inscrits dans les gènes du pays, sont omniprésents. On demande à voir, car généralement, il y a quelque chose de louche lorsqu'on est en Europe, ou aux USA, dans ce genre de cas. Et bien, pour voir, nous avons vu. Et il n'y avait rien de louche. Ici, cela semble juste normal. Bluffant.
Le décor est sympa. Les serveuses sont habillées en kimono de Geisha, et n'arrêtent pas de vous lancer des formules de politesse (ou autres) incompréhensibles chaque fois qu'elles vous apportent quelque chose, ou vous re-servent du thé. Les plats arrivent. Et là, c'est le grand déballage. Un florilège. La table se remplit, presque complètement. Un panel de couleurs, de textures - du fondant du thon au craquant de la tempura, en passant par une mousse, et d'autres choses encore...ça craque, ça coule, c'est filandreux quand ça s'y prête, puis spongieux... Il y en a autant dans la bouche que dans les yeux. Fraîcheur du daikon et du wasabi. L'harmonie du plateau, l'esthétisme général, complété par le soucis du geste pur dans le service, l'économie d'énergie, nous laissent sur place. Nous qui venions pour déjeuner sans attendre le grand jeu, juste comme ça, au milieu de notre balade, sommes laissés sur place.
Nous gardons pour la fin quelque chose que nous pensons être le dessert. Une sorte de flanc, ou d'oeufs au lait, recouvert d'un petit liquide que nous n'arrivons pas à identifier. Le goût n'est pas très prononcé. Au fond, cachée, nous tombons sur une noix de St Jacques. Le dessert viendra ensuite, séparemment : une crème sucrée aux haircots rouges, minuscules, et une pâte neutre, celle entourant les perles de coco que nous connaissons en France. A côté, un fruit que nous croyions être une cerise. Pas du tout. C'est très craquant, limite salé, et assez puissant. Nous resterons dans l'ignorance, personne ne parlant anglais ici.
Et nous ne sommes pas dans un grand restaurant. La preuve ? Tout ça pour environ 30 euros par personne (27 pour Audrey et 32 pour Fred) !
Inimaginable. Ce n'était encore une fois pas possible de ne pas vous raconter.
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Cadre: 15/20
Service: 16,5/20
Produits: 16,5/20
Menu: 17/20
Rapport qualité/prix: 18/20
Les détails qui font plaisir:
Le service japonais, toujours aussi incroyable
Note globale: 16,6/20
L'adresse:
Ginza Daimasu, 6-9-6 Ginza, Tokyo
+81 3-3571-3584
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François P. (vendredi, 04 janvier 2013 20:01)
Encore une fois : comme ça donne envié d'être avec vous !!!
Sof (samedi, 05 janvier 2013 10:44)
C'est drole parce que l'épopée japonnaise se passe dans la rubrique Bouffe et non pas dans Destination... ;-p