Pour clore cet intense chapitre japonais, le temps nous accompagne, et le soleil va se joindre à nous toute la journée pour embellir ce qui serait dejà une journée réussie. Nous partons de la guesthouse, où nous avons eu assez froid cette nuit, un peu plus tard que prévu, vers 10h. Nous marchons jusqu'à la JR Line pas très loin, ce qui permet aussi de voir si demain, pour rejoindre l'aéroport, nous passerons par là (et éviterons un changement) ou si cela est trop loin et prendrons une station payante, mais plus proche. Une petite dizaine de minutes plus tard, nous y sommes. Ca paraît faisable pour demain. Nous verrons.
Pour commencer, nous allons voir le palais impérial, que nous aurions préféré découvrir le 2 janvier, lorsqu'il était ouvert au public, plutôt que de rester toute la journée sur l'ordinateur, à
planifier notre séjour à Kyoto. Du coup, aujourd'hui, nous ne le verrons que de l'extérieur, et finalement d'assez loin, car des barrières empêchent de s'approcher. Il est situé dans le quartier
de Tokyo; c'est son nom, comme celui de la ville. La palais en lui-même s'appelle Kokyo, ce qui signifie "résidence de l'empereur". Le quartier est moderne. Beaucoup d'hommes d'affaires marchent
à nos côtés. Nous parcourons quelques rues, entourées de buildings sur lesquels les rayons du soleil matinal se reflètent pour notre plus grand plaisir, et arrivons sur une grande artère, qui
longe un parc composé d'arbres bas, au feuillage clairsemé, et dont les branches horizontales, étirées, leur donnent un aspect très asiatique. Le ciel est bleu, et la terre jaune beige. Nous
coupons par ce parc pour atteindre le palais. Reconstruit en 1968 après avoir été bombardé pendant la seconde guerre mondiale, il est situé pile à l'emplacement de l'ancien château d'Edo, qui
constituait à l'époque la résidence des shoguns. En approchant, nous tombons sur des douves et des fortifications, vestiges de l'ancienne place forte. Malheureusement, comme nous le disions, une
barrière bloque l'accès à la porte du palais. Comme nous, d'autres touristes sont frustrés et prennent leurs photos finalement d'assez loin. Nous savions que l'édifice était fermé, mais nous
pensions pouvoir aller au moins devant la porte. Nous ne restons donc pas très longtemps, et repartons en sens presque inverse. Japon ancien et contemporain se croisent ici, avec les buildings en
arrière plan. Petite anecdote, nous sommes à cet instant frappés par le silence qui règne. Certes, l'étendue devant nous est assez grande, espacée, mais une route où circulent pas mal de voitures
traverse le parc, à mi-chemin entre notre emplacement et les sièges sociaux ou autres salles de marché là-bas. Nous nous arrêtons pour écouter, et n'entendons que le vent souffler légèrement. Pas
un bruit de voiture, pourtant assez nombreuses encore une fois. Phénomène étrange. Nous nous mettons à imaginer - ça ne coûte rien et c'est amusant - qu'il en est ainsi pour marquer la séparation
entre le passé et le présent, entre l'histoire du palais et celle du Tokyo d'aujourd'hui. Quels poêtes ! Allez, nous continuons, et retrouvons le bruit des automobiles en s'approchant (cela dit,
la rupture est nette, le bruit arrive d'un coup, pas du tout progressivement). En route, un petit lac, quelques cygnes, Angela Merkel, ou presque. Nous reprenons le métro, car nous souhaitons, un
peu à l'image de mercredi, aller saluer une dernière fois les quartiers que nous avons aimés.
Nous commençons par le plus proche, Ginza. Et à cette heure, celle du déjeuner, le quartier doit vivre son plein. Effectivement, c'est le cas. Nous prenons ces rues adjacentes que nous n'avions
pas vues les dernières fois. Elles sont petites, une seule voie pour les voitures, des trottoirs larges, bien sûr très propres, des magasins toujours soignés, comme ce vendeur de katanas dont la
collection est magnifique, ou la devanture du restaurant tokyoïte de Ducasse, sur laquelle nous tombons par hasard. Pour être franc, nous hésitons à nous y arrêter, et nous faire plaisir pour ce
tout dernier déjeuner dans le pays. Mais manger français nous branche moyennement. Nous avons envie d'une viande, wagyu bien sûr, et de sushis. Ce midi, ce sera viande. Comme souvent, un choix
démesuré s'offre à nous. Nous notons certains endroits dans notre tête, continuons, puis nous décidons pour ce restaurant indiquant qu'il est spécialisé dans la viande de Kobe. C'est pour nous
ça. Nous montons les 14 étages. Nous arrivons dans une endroit classe, au décor noir, avec plusieurs cuisiniers préparant la viande et des légumes devant des clients attablés face à eux. Bref, un
"teppanyaki", comme celui que nous avions fait au début de notre séjour. Parfait. L'heure qui suivra le sera elle aussi. Verre de vin, légumes grillés, entrée de sashimi, poisson grillé, waygu
180g toujours au même niveau, riz, soupe miso, café... pour un prix et une qualité incroyables. Nous sommes épatés. Et repus. Pour nous alléger un peu, nous marchons tranquillement, et nous
arrêtons écrire une lettre ou deux, avant de trouver un bureau de poste.
La suite du programme nous emmène vers Shinjuku, de l'autre côté du centre ville. Il est en effet dejà 16h. Plusieurs fois, en passant en métro sur la ligne aérienne de ce côté là, nous avions
aperçu une grande rue pleine de lumière, assez impressionnante, très moderne, très "Tokyo". Nous regretterions de ne pas y être aller avant de partir, et la lumière va être parfaite pour la voir
s'éclairer. En arrivant, elle grouille. Tout est très coloré, et nous retrouvons la même sensation que dans d'autres parties de la ville. Nous ne voyons d'ailleurs pas de grande différence avec
certaines de ces dernieres, à part les buildings en background, qui rajoutent une petite touche à l'ensemble. Nous nous arrêtons dans un magasin dont les soldes batttent toute concurrence, et
flanons un peu, surtout quand nous voyons de beaux articles aux prix tout-à-fait abordables. Allez, ça fera un ou deux cadeaux, ou souvenirs, à notre retour. Hop, dans le sac. Nous trainons
ensuite tout autour, et remontons cette grande rue, effectivement impressionnante de lumières. Il est 18h.
Pour terminer cette journée, nous hésitons à rejoindre ce parc d'attractions, dont des voitures faisaient la publicité tout-à-l'heure, et situé pas très loin. Il paraît qu'il est dément, nous en
avions entendu parler il y a peu, et avions vu quelques images de grand huits plongeant dans l'eau, ou d'autres choses de ce style. Mais nous préférons aller à Shibuya, le quartier par lequel
nous avions commencé notre découverte de la ville il y a presque 15 jours. Nouveau trajet en métro, l'un des derniers, et nous voilà à traverser la rue en diagonale, sur ce carrefour célèbre de
la ville, et presque unique au monde. Là aussi, beaucoup de monde. Il faut dire que nous sommes vendredi soir. Nous reprenons les rues que nous connaissons, et savourons nos derniers instants,
disons au revoir à tout cela, et nous rappelons différents moments ici ou là bas, quelques rues plus loin. Nous cherchons un "Love Hotel". C'est quoi ? Un hôtel dans lequel vous louez une chambre
à l'heure, pour écrire vos mémoires, réfléchir à votre avenir...ou faire autre chose avec votre partenaire. Nous, nous avions entendu parler de ça en France, et on nous avait dit que c'était
assez hallucinant, avec à l'entrée une personne à la caisse qui ne vous voit pas, des jouets, gadgets, ou costumes pour faire tout ce que vous souhaitez. Vu comment les japonais peuvent être
extrêmes et fous, nous nous étions dits que ça devait être quelque chose. Finalement, déception. Vous entrez, et tombez sur un panneau lumineux indiquant les chambres disponibles lorsque la photo
est éclairée, à thèmes (mais pas terribles, ni extraordinaires), que vous choisissez en insérant votre carte bleue. Quand il y a une caisse, effectivement, il n'y a d'espace que pour mettre vos
mains et tendre votre argent. Les japonais peuvent donc y aller ni vus ni connus. Mais sinon, pas de sex toys ou de choses délirantes. Nous voulions voir, et nous avons vu qu'il n'y avait
finalement pas grand chose. Ce n'est pas très grave, nous nous sommes faits notre propre idée, au moins. Le temps passe, et nous nous mettons en quête d'un restaurant. Nous hésitons entre
plusieurs, et faisons le choix de retourner dans un de nos premiers, mais pour aller en face. Le restaurant propose en effet d'un côté une salle pour manger globalement des brochettes, ou
grillades de toutes sortes (c'est là que nous étions allés), et de l'autre, une salle consacrée exclusivement aux sushis. C'est là que nous allons. Ce fut parfait. Un délice, de variété, de
goûts, de choix. Superbe dernier souvenir culinaire. Fallait-il essayer cette autre salle, au même endroit ? Mille fois oui. Nous repartons, et profitons de l'affluence pour observer les
japonais, la rue, l'animation, le rythme. Mais il reste une chose que nous n'avons pas encore faite : un karaoké. Les japonais en sont fous, on a eu confirmation hier soir, quand nous avons
rencontré les deux couples. Ca tombe bien, il y en a un sur le chemin. Bon, à vrai dire, nous n'avons pas vraiment envie d'en faire un à deux. Alors on tente de s'incruster avec des japonais,
mais sans véritable succès. Par contre, la personne à la caisse nous autorise à aller voir comment sont les salles (toutes privées). On a vu, et on a filmé. Ca aurait quand même été sympa de s'en
faire un. Puis nous nous mettons à chercher une salle de jeu, pour écouler nos derniers yens. Nous trouvons la Taito Station. Comme il nous reste pas mal de liquide, nous n'hésitons pas et
prenons beaucoup de pièces de jeu. Nous nous asseyons devant l'une des machines disponibles. Coup de non-bol, il est 23h45, et l'endroit ferme à minuit. "Et tous nos jetons ?" "Dépêchez-vous de
les mettre dans la machine", nous fait-on comprendre sans jamais s'énerver, et avec le sourire. Euh, mais comment dire, c'est pas fun de jouer comme ça. "Revenez demain". "Impossible, nous
partons". Bon, pas moyen de trouver une solution, ni de nous faire rembourser les jetons restants. Nous jouons frénétiquement, en n'allant pas non plus le plus vite possible. Les machines
s'éteignent autout de nous. Nous sommes les derniers. Le pire, c'est que nous gagnons d'autres jetons. Les deux personnes reviennent, et nous demandent d'arrêter. Alors nous mettons toutes nos
pièces dans les fentes, mais de nouvelles tombent, car la chance nous sourit. Nous gagnons même un bonus spécial. Le comble. Du coup, tout ça se transforme en un bon moment, car c'est drôle.
Vient enfin le moment où nous partons. Le rideau de fer est déjà en bonne partie descendu. Nous pourrons dire que nous aurons fermé une salle de jeu à Tokyo !
Allez, direction le métro, car le dernier est pour bientôt. Le quai est blindé. Vraiment. Autant nous n'avions vu que des japonais faisant la queue sur le quai, en rang, proprement alignés,
autant ce soir, c'est du grand n'importe quoi. La meilleure comparaison ? Notre métro les jours de grève intense. La même. On avait entendu parler des métro au japon où le personnel sur le quai
poussait les gens dans les wagons. Ce soir, c'est ça. Sauf qu'il n'y a pas de grève. Petit coup de vidéo obligatoire pour mettre tout ça en boite. Nous laissons d'ailleurs passer le premier
métro, car nous ne pouvons rentrer.
Retour à la guesthouse, où tout est très calme, une bonne heure plus tard. Quelqu'un étant descendu sur la voie pendant le trajet, nous sommes coincés environ 30 minutes sans avancer. Et dire que
nous devons encore faire nos sacs, et avancer sur le blog, afin d'arriver à Hong-Kong sans avoir trop de chose à faire. Finalement, ce sera quasiment nuit blanche, (1h de dodo pour Fred, et 3
pour Audrey). Réveil à 7h30, départ pour l'aéroport à 8h15, et vol pour Shanghaï à 10h50.
Bye Bye Japan, c'était super. See you soon. Une destination à faire, même si c'est loin.
Écrire commentaire
Sof (mercredi, 16 janvier 2013 09:21)
Le nouvel appareil est top!!!!! Les photos sont superbes!