Jeudi 10 janvier. Check-out. Bye Bye Nui Hostel. C'était bien. Avec ce bar sculpté dans un tronc d'arbre, ces salles de bain communes, ultra propres, à grand éviers design, ces toilettes chauffantes, ces douches spacieuses avec gel et shampoing élégamment présentés, cette cuisine équipée et ultra moderne, l'animation et la chaleur du bar le soir, et surtout, ce personnel gentil et aux petits soins... salut Shö, c'était super.
Départ 10h. Mais pour où ? Pour la gare de Shinjuku. Pourquoi ? Pour voir le Mont Fuji. Oui monsieur. Car si une chose représente bien le Japon, c'est bien ce sommet de 3376 mètres. Et nous, on a
envie de le voir de nos yeux. Pour savoir s'il est vraiment aussi joli que sur les photos. Pour y aller, 2h10 de train et 20 min de bus. 3 changements. Pour nos lecteurs actuels ou à venir qui
souhaitent s'y rendre, c'est assez simple. De Shinjuku, il faut prendre la JR line jusqu'à Otsuki (70 min), puis le train express Fukikyu Line jusqu'à Kawaguchiko Station (55 min). De là, prendre
la compagnie Retro Bus jusqu'au lac Kawaguchiko, pour avoir la meilleure vue sur le sommet. Nous avons de la chance, il fait beau. Mais nous partons un peu tard, et comme tous ceux qui ont
pratiqué la montagne le savent, les nuages arrivent vite une fois le début de matinée passé. Il est 13h20 quand nous arrivons. Et c'est dans le bus que nous l'apercevons pour la première fois.
Nous sommes en fait juste à côté de lui. C'est par la fenêtre arrière que nous le voyons. Il est grand, imposant. Superbe. Nous pensions le voir en étant loin, nous sommes finalement tout près.
La vue est donc magnifique. Neige au sommet, comme sur les photos. Le bus nous dépose au terminus. Il suffit de faire quelques pas pour être les pieds dans l'eau du lac, et l'avoir en face. Fred
est excité. Quelques nuages sont en train d'arriver par la droite. Le temps de faire une ou deux photos à peine, et voilà le sommet bouché. Ce n'est pas dramatique, l'impression est énorme.
Déception malgré tout de Fred de ne pouvoir le gravir. Les ascensions sont officiellement ouvertes en juillet et en août seulement. Ca aurait été génial de faire le plus haut sommet du Japon, et
si exclusif. Cela dit, pourquoi ne pas revenir, avec ses compagnons de cordée habituels, ou d'autres (le sommet n'est pas très haut. Est-il difficile cependant ?). Nous trainons. Il n'y a pas
grand chose à faire de toutes façons. Nous sommes seulement 8 touristes, et, à côté du lac, il n'y a qu'une grande bâtisse pour vendre un café et des souvenirs. C'est calme, et silencieux. C'est
drôle, nous retrouvons un peu de nature brute. Nous réalisons, une nouvelle fois, que nous sommes là, à cet endroit sur terre, à regarder de nos yeux ce panorama. Nous sommes chanceux.
Comme le bus du retour ne passe que toutes les 20 minutes, nous prenons celui qui s'apprête à partir, une fois après avoir bien profité d'être là. Plutôt que d'aller jusqu'à la gare, nous sortons
quelques arrêts avant. Audrey voudrait faire un "onsen", c'est-à-dire un bain dans les sources d'eau chaude au milieu de la nature. Surtout qu'il y en a un avec vue sur le Mont. Mais à cette
période de l'année plutôt déserte - c'est on ne peut plus calme autour de nous, dans cette petite ville - il est fermé. Là aussi, ce sera pour le prochain voyage. Nous attendons de nouveau notre
bus, nous réchauffons une fois à l'intérieur, puis reprenons le train pour retourner sur Tokyo. Le trajet est sympathique, puisque nous discutons avec des australiens de passage, venus faire du
ski au Japon (la neige est merveilleuse, d'après eux).
Nous arrivons vers 17h, peut-être plus. Ayant eu le temps de réfléchir un peu, et ayant regardé sur Internet, nous décidons d'aller acheter l'appareil photo. Le temps de prendre le métro, de
traverser la ville, et de passer à la caisse, le voilà dans notre poche. Ni une, ni deux, nous essayons tout ça à peine sortis du magasin. Ca a l'air super, bien mieux que l'ancien. Préparez-vous
à regarder de meilleures photos, enfin, on espère.
Pour terminer la fin d'après midi, nous aurions préféré faire autre chose que de devoir retourner à la guesthouse chercher nos sacs, pour aller à la nouvelle, Toco, trois stations de métro et un
changement plus loin. Nous sommes très chargés. Si vous nous voyiez, sacs de 17 kilos sur le dos, sac à dos devant, et sacs plastique dans les mains. La nouvelle guesthouse est moins sympa que
l'autre. Plus petite. Mais elle a du charme, avec ce long couloir bordé de portes coulissantes type maisons traditionnelles, et ce petit jardin japonais. La chambre est petite, et mal chauffée.
Tout cela a pris du temps, et il est bien 21h quand nous sommes prêts pour sortir. Un peu déprimés par cette heure tardive, fatigués d'avoir dû bouger nos affaires et perdu ce temps à une grosse
journée du départ, et sachant que nous sommes très en retard sur le site et que cela va prendre du temps si nous voulons faire toujours aussi bien (cet article sera rédigé quatre jours plus tard,
à Hong-Kong, le temps de rattraper tout ça), nous n'avons pas la grosse patate pour partir à l'aventure. Nous allons donc à une station de métro, sur Ueno, pour trouver en marchant un endroit où
manger un bout. Là-bas, rien ne nous inspire vraiment, peut-être dû au fait que nous soyons moins motivés (et que tout soit en japonais). Notre choix se porte sur un tout petit endroit, une sorte
de bar où nous prenons des brochettes. La soirée va bien tourner. Deux couples de trentenaires japonais sont assis à côté, et s'étonnent déjà de nous voir entrer là. Ils sont curieux, et nous
aident spontanément pour choisir ce que nous commandons (rien en anglais ici non plus). La suite est géniale. Deux d'entre eux parlent la langue internationale. Nous n'arrêtons pas de discuter,
de rigoler, de payer ou de nous faire offrir une tournée, puis une autre, d'apprendre des mots/expressions plus ou moins sérieux, de notre côté comme du leur. Ils adorent quand Fred leur chante
"voulez-vous couchez avec moi" et s'empressent de mettre en marche le dictaphone de leur téléphone pour l'enregistrer, s'entraîner ultérieurement et s'en servir peut-être. Car ils adorent le
français, et nous apprenent que la sonorité de notre langue est plutôt jolie. L'un d'enre eux est fan de comédies musicales, et vient de voir le film "Les Misérables". Audrey et lui entament donc
une discussion sans fin, même si chacun n'arrive pas à exprimer correctement les subtilités de leurs pensées. Nous commandons à manger à plusieurs reprises, et nous étonnons encore une fois de la
fraicheur et de la qualité du thon qui nous est servi en sashimi, dans ce petit coin de Tokyo. Photos souvenirs. Regards qui parlent d'eux-mêmes, et ne trahissent pas. L'heure du dernier métro
est passée. Nos amis nous aident à trouver un taxi, l'un d'entre eux allant jusqu'à sortir dans la rue avec nous pour expliquer au chauffeur notre destination. Ce dernier est en costume. La porte
s'ouvre toute seule lorsque nous sommes dehors et allons pour poser la main sur la poignée. GPS à l'intérieur près du tableau de bord, dirigé par le chauffeur grâce à une télécommande. On est
loin des taxis chinois !
Nous arrivons vers 1h30. Tout est calme et silencieux.
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François P. (lundi, 14 janvier 2013 21:43)
Si seulement on avait pu se faire le mont Fuji... Y aura-t-il une prochaine fois ?