En ce 25 du dernier mois de l'année, quand la plupart se réveillent avec des cadeaux, un sapin, au chaud, à préparer le déjeuner et l'apéritif, nous, nous nous levons et partons en visite. Un jour comme un autre depuis notre départ de France. Ici, ce n'est pas un jour férié. Tout est ouvert. Cela ne nous pose pas de problème. Vers 9h30, un peu plus tard que d'habitude, nous prenons notre petit déjeuner, et les espagnols viennent nous rejoindre. Nous sommes tous un peu lents à la détente. Ils souhaitent visiter la ville, nous souhaitons suivre le conseil du Lonely Planet. D'après ce dernier, s'il n'y a que deux choses à voir ici, c'est l'armée de Terracotta (youpi, déjà fait !), et la tombe de l'empereur Jingdi (188-141 BC). Nous passerons donc la journée en duo.
Bon, c'est sympa comme programme, mais comment s'y rendre ? Et bien, soit en taxi, et laisser un bras, soit, comme hier, en transport en commun : métro, puis bus. C'est parti. Nous nous en tirons bien, et ne nous perdons pas. Comme d'habitude, nous demandons fréquemment notre chemin, surtout quand nous cherchons le bus N°4, juste en sortant du métro, presque en retard (il n'y a qu'un bus toute les heures et demi pour rejoindre le site). Coup de chance, la personne à qui nous demandons, après avoir un peu erré autour des différents abris, est le contrôleur... du bus N°4 ! Départ dans 4 minutes. Coût: 2 yuans, et 2 pour le métro. C'est pas beau ça ? Nous sommes les seuls à l'intérieur. Pendant 35 minutes, nous parcourons de grandes avenues, et sommes très surpris de constater à quel point la ville s'urbanise, se développe. Les rues sont des 8 voies, très larges, et tout au long du trajet, nous passons à côté de groupes d'immeubles impressionnants. Ils sont généralement regroupés par vingtaine, et font facilement 15 ou 20 étages. On dirait des cités du 93, en plus étendues et plus haut. Et bien d'autres sont en construction. Quelle différence par rapport à l'Inde, où une ville comme Jaïpur, pourtant elle aussi habitée par plus de 3 millions d'âmes, est loin derrière en terme d'urbanisme et de développement. Les grues ici sont modernes, et les constructions ne semblent pas au point mort, loin de là, alors que nous nous demandions si certaines finiraient un jour dans le sous-continent. Fred est vraiment impressionné par l'étendue de la ville, et se dit que le PNB potentiellement généré à terme par cette agglomération dépasse ce qu'il pouvait imaginer avant de venir en Chine. Et des villes comme celle ci, il y en a bien d'autres. Clairement, on ressent aujourd'hui que la Chine est la superpuissance de demain, sinon déjà actuelle, et la croissance annuelle du pays, proche des 9%, une réalité, alors qu'il n'a jamais eu cette impression en Inde. Ce pont gigantesque, long de plusieurs kilomètres, que nous longeons depuis un autre, est une construction qui n'existe pas en France. Les dimensions du pays sont différentes.
Nous arrivons au milieu de ces deux collines, sous lesquelles reposent les tombes de l'empereur et de son épouse. L'endroit est quasiment désert, au point que cela fait presque peur. Nous visitons le musée sous-terrain, impressionnant de modernité, renfermant les tombes. Lorsque nous voyons des photos de présidents français ayant visité l'endroit, nous nous disons que cela valait peut-être le coup de venir. Nous passons dans une salle à la lumière tamisée, et la température élevée (on aime), après avoir mis de petits sacs plastique conçus spécialement pour mettre autour des chaussures, et destinés à protéger les vitres sur lesquelles nous allons marcher. Car, en effet, nous allons parcourir les découvertes faîtes ici, regroupées en 21 fosses, quelques mètres au dessus de celles-ci. Cela est d'une part assez novateur, et rend la visite beaucoup plus agréable et intéressante d'autre part. Nous retrouvons, un peu comme hier, des statues et poteries en terre cuite enterrées à côté de la tombe de cet empereur. D'ailleurs, savait-il que son prédécesseur avait fait de même, mais avec des soldats d'une autre dimension, pas très loin ? Mystère. 50 000 figurines, incluant statues d'hommes miniatures, animaux domestiques ou d'élevage, poteries ou encore sceaux royaux, ont été découvertes. C'est assez impressionnant, surtout la galerie regroupant un millier d'animaux, allant de la poule au boeuf en passant par le chien, le cochon, le cheval ou la chèvre. L'idée était de montrer à quel point les techniques d'élevages étaient maitrisées et sophistiquées pour l'époque. Certaines de ces figurines sont présentées encore à moitié enterrées, et on imagine le travail qu'il a fallu pour les déterrer. Ici aussi, elles sont toutes différentes, et étaient habillées de robes en tissu, souvent en soie, de différentes couleurs. Le corps est en terre cuite, mais les bras, articulés au niveau des épaules, en bois. Ce qui explique pourquoi ils ont disparu aujourd'hui. Nous apprenons les techniques de moulage utilisées, comme par exemple le fait que les détails du visage (le nez par exemple) étaient collés une fois le corps fabriqué. Devant ce nouveau trésor archéologique, nous ne regrettons pas une seconde d'être venus jusqu'ici. Et dire que de l'extérieur, on ne voit qu'une banale colline sans intêret. Nous nous disons qu'avec les travaux en cours un peu partout dans le pays, et leur dimension parfois pharaonique (comment ne pas penser au barrage des Trois Gorges), qui vont s'accélérer dans les ving prochaines années, le pays va encore découvrir bien des choses sur son histoire. Même pour les archéologues, la Chine est l'endroit où il faut être ! Pour rappel, ce que nous visitons aujourd'hui n'a été découvert qu'en 1997.
En milieu d'après-midi, nous repartons en sens inverse, car nous ne souhaitons pas louper notre bus, ni attendre le prochain dans le froid assis sur un banc, surtout que nous prenons le train ce soir pour retourner à Beijing. De retour à Xian, nous mangeons sur le pouce notre repas de Noël, dans le fast food d'un petit centre commercial, puis reprenons le métro, aussi propre et moderne qu'à Shanghaï ou Beijing. Nous récupérons nos valises à la guesthouse, et partons pour la gare. Là bas, les espagnols nous attendent pour nous saluer. Ils sont venus juste pour cela, car ils restent ce soir dormir dans la ville. Nos chemins se séparent, après ces 48 heures et ce Noël 2012 passés ensemble. Adios amigos. Ils étaient bien sympas.
19h, nous rejoignons notre quai, habitués que nous sommes désormais aux gares chinoises. Le train part à l'heure. Petit tour dans le wagon restaurant, où nous commandons du riz et du poulet sauté, pas mauvais du tout. Un peu d'ordinateur, enfin beaucoup pour Fred qui travaille sur les articles, puis nous nous endormons dans nos couchettes du haut, après le rituel du contrôleur qui passe, ferme les rideaux, et éteint les lumières.
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pascaline (samedi, 29 décembre 2012 20:40)
depuis mon voyage en chine il y a presque 10ans le site de Xian a été réorganisé et il présente de nombreuses vitrines et une plus grande quantité d'objets. C'est magnifique. A Pekin le temple du ciel est toujours aussi beau et les sportifs du parc aussi nombreux ainsi que les retraités assis dans la galerie. Bisous et meilleurs voeux pour le nouvel an.
españoles (lundi, 14 janvier 2013 11:30)
que de bons souvenirs de notre séjour chez vous en Chine, nous nous attendons à pronto.un câlin de tous les trois.