Jour 9 : Administratif, quand tu nous tiens....

Aujourd'hui, nous quittons Beijing pour partir à 750 km d'ici, vers Pingyao. Notre train part ce soir, à 18h55. La gare n'est pas très loin, à quelques stations de métro, sans changement. Tant mieux, à part rejoindre la station à pied d'ici, nous irons assez vite. Pour le moment, nous avons d'autres choses à faire, comme récupérer nos billets, nos affaires que nous avons données à laver avant-hier, défaire nos sacs pour n'en prendre qu'un seul, libérer la chambre, et passer à la Poste d'à côté pour envoyer un colis en France (principalement des choses que nous avons acheté en Inde, et quelques unes ici). Nous faisons donc tout cela, et partons vers le bureau de poste avec les affaires que nous souhaitons envoyer. Nous étions passés devant plusieurs fois ces derniers jours, pas de problème donc pour le trouver. A l'intérieur, c'est assez moderne, nous voulons dire par là que c'est comme chez nous, et nous voyons vite l'endroit où nous devons aller pour faire emballer nos affaires. Par contre, la personne ne parle pas un mot d'anglais. Heureusement, une jeune chinoise est là, et parle anglais. Elle nous propose spontanément son aide. La personne derrière le bureau sort de nos sacs toutes nos affaires, afin de les inspecter une par une. Dire que nous les avions organisées d'une manière particulière. Bonne surprise, elle les remet dans le même ordre, et pas n'importe comment. Elle inspecte en fait ce que nous envoyons, car des choses peuvent être refusées à la douane. Elle met de côté les épices que Fred avait achetées, et de la nourriture prise ici que nous souhaitions envoyer. Pourtant, tout est bien emballé, parfois même sous vide. Mince, nous nous retrouvons avec quelques paquets qu'il va falloir transporter, ou envoyer depuis un autre pays (mais où, car ce n'est pas sûr à notre avis que cela sera accepté depuis le Japon, HK ou Singapour ?). Nous verrons avec Fred, au Cambodge depuis aujourd'hui, s'il peut ramener ça pour nous dans sa valise. Le temps de poser des questions, de remplir les formulaires, de comprendre pourquoi ils refusent que nous envoyons ces produits, le temps passe, et cela fait bien une heure que nous sommes dans ce bureau. Enfin, notre paquet, ainsi que nos cartes postales, partent. Nous nous en tirons quand même pour une centaine d'euros. Ouch! Nous reprenons sous le bras les éléments refusés, et partons déjeuner pas très loin. Il fait très beau, mais toujours aussi froid. Nous apprendrons plus tard que la Chine a connu ses plus basses températures de tous les temps cette semaine. Nous nous installons dans un endroit sympa, lumineux, fréquenté par des asiatiques aisés, et quelques étrangers, où nous commandons un jus de mangue fraîchement pressé, une salade composée, et des pâtes à la crème et aux champignons, assis dans des fauteuils bien confortables. Pas mal de gens surfent sur leur Ipad, qui a l'air de très bien se vendre en Chine, car nous en voyons souvent. Rassasiés, nous retournons à la guesthouse. C'est le début d'après-midi. Le train étant ce soir, et la nuit tombant vite, nous restons ici, et profitons de ce temps pour écrire un article pour le blog, ayant accumulé pas mal de retard.


Décollage vers 17h15. La station de train est grande. Dehors, pour entrer, vous devez montrer votre ticket, puis poser votre sac ou votre valise sur un tapis roulant, comme dans les aéroports (ou le métro, en Chine ou en Inde). L'intérieur de la gare est très propre, quasiment aucun papier ne traîne. Il y a deux grands palmiers, à côté des escalators. Nous cherchons notre quai, et apercevons deux européens, dont nous nous rapprochons pour prendre des infos. En vain, car ils sont comme nous, un peu paumés. Il suffit alors de montrer notre ticket à un agent, pour qu'il comprenne ce que nous cherchons et nous indique où aller. Nouveau contrôle des sacs sur le tapis roulant, juste avant d'accéder à notre quai. Il est grand, large. Le train est là. A côté de chaque wagon, un homme ou une femme de la SNCF locale attend, et contrôle les billets. Nous l'échangeons alors contre une petite carte, au format de carte bancaire, que nous échangerons de nouveau 30 minutes avant l'arrivée à notre arrêt. Cela lui permet de savoir qui descend où, et de prévenir les passagers pour qu'ils ne le loupent pas. Cette même personne dispose d'une petite cabine, d'un mètre carré, entre deux wagons. Il y a donc un "contrôleur" à chaque wagon. Nous avons presque douze heures de train. Nous arriverons demain à Pingyao à 7h30 du matin. Comme en Inde, un long couloir latéral parcourt le wagon, avec des cabines ouvertes de six couchettes sur l'un des côtés. En revanche, cette fois ci, de la moquette par terre, et de petits matelas sur chaque couchette. Et, grosse surprise, une couette et un oreiller, qui ont l'air propre. La classe! Par terre, c'est propre, et la personne dans la cabine - sûrement en charge de son wagon - passe de temps en temps avec une petite balayette pour nettoyer. Quasiment tout le monde a apporté son plat, et mange dans son compartiment. Beaucoup font des allers et retours vers le bout du wagon : c'est pour aller chercher de l'eau chaude, afin de remplir leur gourde, et de faire du thé, ou de préparer leur soupe. Bruits de raclements de gorge (mais  toujours moins qu'en Inde). Nous sommes regardés, observés. Nous sommes les seuls occidentaux. Nos couchettes sont en haut. Ah oui, on peut fumer dans les trains, comme avant en France, près des toilettes. Nous avions aperçu un wagon restaurant sur le quai. Nous partons le découvrir. Dans le wagon N°13, surprise, des tables, des serveurs. Nous nous asseyons à côté de deux chinois, dans un endroit à quatre place. Nous commandons du poulet sauté, pas mauvais, et du riz. La bouffe ressemble à celle servie dans les avions. Les deux chinois nous offrent une bière. Ils nous parlent, répètent leurs propos, mais nous ne comprenons pas. Nous pensons qu'ils nous demandent notre prénom, ou notre age, mais ils veulent en fait savoir d'où nous venons. "Faguo". France. Nous avions appris ce mot pour envoyer notre colis, ce midi. C'est drôle, et frustrant, de ne pas pouvoir communiquer. Nous repartons ensuite vers notre place. Vers 21h30, le contrôleur passe et vient pousser les tissus qui servent de volets. Nous revoyons passer cet homme, qui pousse un chariot, pour proposer des fruits, des plats chauds, des livres, des jeux de cartes ou encore des pantoufles ! A 22h, les lumières centrales, et celles de chaque compartiment, s'éteignent. Couvre feu, c'est l'heure de dormir. Tout le monde est couché. Le train est silencieux, en dehors du rythme régulier des rails, ponctué par les ronflements de certains. La couchette est un peu étroite, mais nous sommes bien mieux installés qu'en Inde. Et nous n'avons pas peur de poser nos affaires quelque part, de peur de trop les salir. Nous n'aurons pas besoin de sortir nos sacs de couchage, que nous avons pris par précaution (mais qui se serait douté qu'il y avait des couettes ?).

 

 

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