L'arrivée dans cette capitale de 12,5 millions d'habitants fût un peu mouvementée cette nuit, comme nous l'avons rapidement dit dans notre article précédent (cf "Prendre le train en Inde"). La gare de Dehli (enfin une parmi les cinq que compte la ville) au milieu de la nuit, c'est pour un français comme la gare Montparnasse en deux fois plus grand un départ de 15 août. Ca grouille de partout, tout les quais sont blindés, des familles entières dorment par terre en attendant leur train - on a dû en enjamber au moins une dizaine - et comme on ne fait pas très local, surtout avec nos sacs sur le dos, on est dévisagé par tout le monde. En suivant notre étudiant bienfaiteur, après 20min de tuk tuk pour rejoindre une autre gare et trouver un lieu pour dormir, nous avons été frappés par les très fortes odeurs d'égouts, l'air pollué et les gens qui dorment par terre dans des rues pour une fois silencieuses. Impression un peu dérangeante d'une pauvreté dont nous n'avons pas l'habitude. Il était 2h du matin. Paradoxalement, nous nous sommes sentis beaucoup moins à l'aise qu'à Varanasi (que nous avions aussi découverte de nuit), réputée pourtant comme l'une des villes les plus difficiles d'accès.
Ce matin, l'objectif est de booker nos billets de train pour le reste du séjour. Ce sera une bonne chose de faite, et au moins, on sera tranquille. Retour donc à Delhi Junction, où se trouve le Tourist Desk qui devrait pouvoir nous aider. Une fois là-bas, nous suivons les panneaux bleus censés nous y conduire (on s'était renseigné sur d'autres blogs depuis la France, et savions que cela se trouve au premier étage) mais surprise, pas de Tourist Desk! Nous serions-nous trompés? Après avoir tourné, on décide de demander. Une personne de la gare nous indique que, pour cause de travaux, le bureau a été transféré au centre-ville. Nous trouvons cela un peu étrange mais, un peu fatigués, pressés de booker nos billets, et ne souhaitant pas rester dans cette ville où ne devrions pas être, nous l'écoutons et partons pour le Delhi Tourist Center.
Après 20min de rickshaw, qui nous permettent de voir la ville de jour, déjà plus sympa, nous arrivons. Nous y voyons d'autres occidentaux. L'endroit est plutôt propre et le personnel accueillant.
Nous nous installons derrière un bureau en face d'un homme parlant bien anglais, nous prenons un peu de chaï. Nous lui expliquons que nous voulons booker nos billets. Il nous indique qu'il est
compliqué de réserver tous ces billets, et nous suggère de prendre un chauffeur, chose assez courante pour les touristes en Inde. Nous nous regardons, et après quelques minutes de discussions
tous ensemble, nous tombons d'accord pour une partie de notre séjour de 20 jours. Notre chauffeur, Babou, nous conduira de villes en villes, et là où nous voudrons dans chacune d'elles. Environ
un millier de kilomètres à parcourir. Ensuite, ce sera trains de nuit et bus couchettes. Nous décidons également, puisque cela est possible, de réserver nos hôtels pour le séjour. Un gain de
temps et de stress appréciables, mais qui a un prix, car certains trajets s'avèreront plus long en voiture qu'en train, et nous serons mieux logés que nous le souhaitions si nous avions été
livrés à nous même. Conscients aussi d'être passés par un intermédiaire qui prend sa commission au passage. Nous procèderons peut-être différemment à l'avenir, en prenant plus notre temps, mais
nous ne sommes qu'au début de notre voyage et apprenons sur le tas. Cela dit, l'avantage des pays en voie de développement ou émergents, c'est que même en payant plus ou trop cher, ça reste
abordable pour un occidental!
Il est 13h. Nous voilà donc partis avec un chauffeur pour Agra, notre destination initiale. Détour par notre guesthouse de misère pour récupérer nos sacs, et direction la maison du chauffeur pour
prendre ses affaires. N'ayant pas déjeuné, sa famille nous prépare le plat traditionnel que nous mangerons tous les deux dans la chambre adjacente à la cuisine. Succulent pour Fred, trop épicé
pour Audrey.
7h après, nous arrivons à Agra, encore de nuit, basses résonnantes (il y a un caisson dans le coffre), et trouvons l'hôtel réservé à notre attention. Nous sommes loin des lodges népalais et
premières guesthouses : lit confortable avec matelas et draps, eau immédiatement chaude, baignoire et télé. Ce n'est pas le grand luxe mais c'est au-dessus de la norme pour les backpackers que
nous sommes.
Un homme nous attend à l'hôtel, c'est notre guide du lendemain. Depuis quand avions-nous demandé un guide? Nous nous sentons un peu prisonniers, surtout quand il souhaite nous emmener dans le
restaurant de son ami et nous dit qu'il vaut mieux arriver au Taj Mahal vers 8h alors que nous souhaitions y aller pour 6h30. Il nous dit que nous sommes fatigués et que le site n'ouvre qu'à 7h.
Il commence à nous énerver, et nous lui imposons notre horaire. Le lendemain matin, un autre guide nous attendra (et qui nous conviendra parfaitement).
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JM - Le cousin (mardi, 27 novembre 2012 14:59)
c'est bien connu en Inde c'est les roi du tuning audio :-)