Jour 13 - Visite de Katmandou

Dernier jour à Katmandou.

 

Nous avons passé la journée, ou plutôt la demi-journée (Audrey ayant été un peu malade cette nuit, repos donc ce matin) à visiter les principaux lieux de la ville. Nous sommes donc partis vers 12h pour Pashupatinath, endroit où environ les 2/3 des corps népalais sont brulés et les cendres jetées dans la rivière, puis sommes allés à Bakhtapur, ancienne capitale du Népal où les temples sont magnifiques. Dans chacun d'entre eux, nous nous sommes faits aborder par des guides locaux pour nous faire expliquer le sens de ces cérémonies/monuments. Nous n'avons pas pu dire non et avons donc appris beaucoup de choses sur tout cela (les systèmes de castes, le sens des crémations, les singes autour de nous...). Une demi-journée (et encore, la nuit tombant vers 17h) est juste, mais nous n'avions pas le choix puisque nous devons partir demain du pays, visa oblige. Il a fait comme d'habitude très beau. Audrey n'était qu'à moitié dans son assiette, mais tout s'est bien passé aujourd'hui.

 

Nous n'avons donc pas eu/pris le temps de planifier correctement le départ de demain pour rejoindre Varanasi, en Inde, sachant que nous avions prévu d'y aller en bus, soit presque 10h de trajet pour passer la frontière, avec 3 changements à la clé. Changement de plan donc, surtout que débuter par cette ville indienne n'est pas le plus facile, Varanasi étant réputé comme l'un des endroits les moins faciles en Inde. C'est en effet là que les corps sont brulés puis jetés dans le Gange, que la saleté et la pauvreté sont les plus prégnantes, et que le choc culturel et visuel sont les plus rudes. Nous avons donc décidé de prendre un vol (1h) afin de faciliter tout cela, et d'être moins fatigués pour affronter ce qui nous attend. Nous verrons bien s'il est si difficile de s'adapter à ce nouvel environnement, la fatigue en moins. Départ à 14h30, au lieu de 6h du matin, et arrivée à 15h, au lieu de 18h. On paie dix fois plus cher, mais nous serons dix fois plus frais. Bon, cependant, pas question de toujours céder à cette facilité à l'avenir, vu son coût !

 

Notre dernière soirée au Népal est différente de celle que nous avions prévue, puisque Audrey n'a pas retrouvé la grande forme. Nous sommes restés à la guesthouse, Fred à discuter avec d'autres backpackers dans la pièce principale, et Audrey dans la chambre à dormir et reprendre des forces. Nous terminons donc notre première aventure extra-européenne dans le calme, mais heureux d'avoir réussi ce premier défi, et avec l'envie de mordre le reste du voyage. Nos premières sensations sont très positives, les rencontres, le dépaysement, le goût d'aventure etc.... nous donnant confiance, conscients que bien des choses vont nous arriver dans les mois à venir. Demain, achats de cartes postales, dernière ballade dans Thamel (un des quartiers les plus vivants de Katmandou, sorte de souk coloré et bruyant à côté duquel nous logeons), passage chez le barbier pour Fred (ca va être drôle), et décollage pour rejoindre les 1,2 milliards d'indiens. Avec un indice de développement humain de 0,458, soit le 155ième rang mondial selon l'OCDE (loin derrière le Bangladesh, le Vanuatu ou le Bostwana par exemple - probablement le plus faible de tous les pays que nous visiterons), le Népal nous a plu et commence à nous donner une autre vision du monde et des autres.

 

Notre imaginaire a déjà été sollicité, avant même de commencer à marcher il y a 12 jours, lors de notre arrivée à Katmandou. Nous nous sommes confrontés directement et volontairement, physiquement et moralement, à une nature sauvage et brute. L'Himalaya reste un mythe, summum de l'environnement montagnard (dixit alpinistes chevronnées). L'Europe a des cartes précises, des refuges plus accueillants, des échelles humaines. Beaucoup moins ici, même s'il y a très probablement sur notre continent européen de la place pour remplir plusieurs vies d'alpiniste. Par ailleurs, peu d'assistance technique dans l'Himalaya (ni dans les Andes d'ailleurs), contrairement aux Alpes, car l'isolement est à peu près complet (en dehors des refuges). Nous avons ressenti que, au-dessus d'une certaine altitude, la montagne se refuse à toute normalisation. Nous avons pris partiellement conscience qu'il n'y a finalement pas d’excitation sans dépassement de soi. Ici, ou plutôt là-bas, dans les hauteurs des sommets, il est interdit de s'illusionner sur ses propres forces. Le rapport à une nature indomptée constitue le point de départ du rapport à soi. Peut-être est-ce en se confrontant à cette nature qu'on apprend à connaître la sienne, qu'on se confronte à sa propre identité. C'est le plaisir du trek, cette fois-ci en altitude. L'ambiance, la joie de la découverte et du partage dans les lodges et sur le chemin, la splendeur des paysages, les émotions de côtoyer un, même des sommets mythiques, le mélange de conditions objectives et de facteurs psychologiques ont garanti un moment inoubliable pour nous deux et notre couple. La dimension psychologique a parfois dépassé le spectacle. Les bouleversements physiologiques liés à l'altitude ont aussi joué un rôle significatif : sensations particulières, plus ou moins agréables (mal de tête prononcé, gonflement des mains ou du visage, faible appétit, sommeil perturbé...). On tient le coup parce qu'on décharge à hautes doses des hormones de stress (adrénaline et endorphines). Les effets cérébraux de ces hormones sont connus : insensibilité à la douleur, exaltation, excitation psychomotrice. Forme de toxicomanie, drogué par ses propres sécrétions endogènes. Enfin, les népalais ont toujours été d'une extrême gentillesse, et souvent très honnêtes.

 

Nous aurons sûrement l'occasion de revivre certaines de ces sensations. Bye bye Népal !

 

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Commentaires: 1
  • #1

    isa et bruno (dimanche, 18 novembre 2012 11:19)

    super cette première partie. tous les soirs, on attend les nouvelles, biens installés au chaud.
    On a hâte de lire la suite.
    Gris bisous a vous deux
    Isa et bruno