J14 - Retour Copacabana

Cette fois-ci c'est la bonne. Nous partons aujourd'hui. Audrey se sent beaucoup mieux, et tout va bien. Réveil comme d'habitude, à 8h, et descente des sacs dans la foulée jusqu'au port d'en bas, en faisant plusieurs voyages pour préserver la côte d'Audrey, qui attend Fred et en profite pour commander un petit-déjeuner au même endroit qu'hier, au bord du lac. Pas mal de monde semble quitter l'île aujourd'hui, car il y a de nombreux autres backpackers ou touristes de tout âge en train d'attendre comme nous l'un des bateaux partant vers 10h30. En mangeant nos tartines, au soleil, pas mécontents d'avoir terminé nos sacs et de les avoir descendus, nous nous faisons une reflexion : nous sommes le 16 août. Et on pourrait être le 3 mars, ce serait pareil. Tout ça pour dire que le calendrier tourne, et nous ne nous en rendons absolument pas compte. Cela fait plusieurs fois que nous nous disons cela, et cela fait bizarre. Une vie de voyage sans l'emprise des dates classiques et les repères calendaires habituels, avec le dépaysement du changement d'hémishère. Bref, hier par exemple, le 15 août, ça ne nous parle pas du tout. Nous sommes un peu hors du temps. Deuxième chose : nous n'attendons qu'une chose, faire une machine et laver nos affaires, car nous n'avons quasiment plus rien à nous mettre. Et avoir rajouté une journée ici hier retarde les choses, alors que nous pensions pouvoir faire ça rapidement. On verra donc plus tard, mais les choses pressent. En discutant sur le bord du lac, juste à côté, après avoir terminé le petit-déjeuner, une grosse surprise nous attend : sortis de nulle part, nous voyons débarquer Antoine et Clément, nos deux tour du mondistes avec qui nous étions en 4x4 pendant 3 jours dans l'Altiplano bolivien. La bonne nouvelle. Car ça change tout. Ils vont en effet eux aussi à Cusco, puis à Machu Pichu. Sur le bateau, nous nous racontons nos dernières semaines, et prévoyons la suite ensemble. C'est évident, nous allons faire un bout de chemin tous les quatre. Et comme on s'entend particulièrement bien (les blagues et déconnades fusent dès que l'on se retrouve... il y a des fois, ou des gens, comme ça), ça promet de bons moments. Nous sommes d'ailleurs tous d'accord pour passer l'après-midi sur la terrasse d'un bar de l'allée principale de Copacabana, où nous arrivons vers midi. Eux souhaitent dormir ce soir ici, car ils disposent d'un peu plus de temps que nous (nous devons partir de Lima pour l'Equateur le 26 août, ce qui rend le planning un peu chargé), alors que nous souhaitons partir pour Cusco en bus en fin d'après-midi. Pas grave, nous avons le temps de nous organiser tous ensemble pour rester tous les quatre dans la semaine à venir, et leur proposons de réserver une chambre pour eux dans la guesthouse où nous irons demain en arrivant à Cusco. En fait, pour tout dire, nous mettons au point un plan imparable, qu'il serait trop long de raconter ici. Nous nous asseyons donc tous les quatre sur les canapés d'un bar sympathique, et commandons, sans hésiter, un pisco sour. L'ambiance est géniale, surtout après trois autres et quelques heures passées. Un autre voyageur, français, s'est joint à nous pour déjeuner. Pendant que les garçons rigolent et s'amusent, Audrey se renseigne sur les billets de bus pour Cusco, et les départs de fin de journée. C'est un peu compliqué, car il n'y en a qu'un de direct, complet. Après une longue et rigolote tergiversation (des blaques partent toutes les trois minutes), nous prendrons un bus qui s'arrêtera malheureusement à Puno pour changer de véhicule, une ville où nous avons entendu dire qu'il fallait faire attention, notamment à nos sacs. On ouvrira donc l'oeil. L'après-midi passe, et nos visages sont chauffés par le soleil. Quel plaisir d'avoir retrouvé nos deux compères. C'est d'ailleurs la première fois que nous ferons un bout de chemin avec d'autres voyageurs. Et le faire avec eux est la meilleure surprise qu'il soit. Car en plus de rigoler, ils sont intéressants, et nous sommes tous dans le même état d'esprit, et avons une expérience du voyage similaire, occasionnant des discussions privilégiées sur nos ressentis, l'avenir etc...


18h20. Nous devons filer, car le bus part dans peu de temps. A demain les copains, rendez-vous à Cusco sur les marches de l'église si les deux guesthouses recommandées par le Lonely sont pleines. Nous mettons nos sacs sur le dos (une première pour Audrey depuis sa chute en ski...), et prenons place dans le bus à moitié rempli (et d'une compagnie - la meilleure - qui était censée être pleine, après être allé cet après-midi vérifier...). Nous partons avec un peu de retard, de nuit, vers la frontière avec le Pérou, que nous atteignons 30 minutes plus tard. Et en changeant de pays, nous gagnons une heure. Il est donc 18h. Nouveau tampon sur le passeport, et derniers bolivianos échangés, nous marchons une trentaine de pas pour passer la frontière. Nous croisons à ce moment, et par le plus grand des hasards, le couple néo-zélandais et hollandais, rencontré lors de notre dernière nuit à Rurrenabaque, allant eux aussi à Cusco. Décidemment. Nous ne repartons que 45 minutes plus tard, après avoir attendu tout ce temps dans le bus, sans savoir pourquoi.


A 21h, nous arrivons à Puno. Dans cette gare routière qui ressemble aux gares de trains indiennes, nous devons trouver un certain Max, afin de savoir dans quel bus nous devons aller pour rejoindre Cusco. Audrey part voir à l'intérieur pendant que Fred attend avec les sacs au milieu de touristes un peu perdus et des mamas, toujours aussi chargées, colorées, et maladroites. Des gens dorment par terre en attendant leur bus, ou sont assis en groupes. A première vue, après avoir demandé quelques infos, les gens n'ont pas l'air très aimables. On verra. A 22h, après avoir trouvé notre bus au milieu d'un grand capharnaüm, nous nous posons dans nos sièges "cama", à l'étage inférieur, pendant que d'autres français, et des mamas chargées comme des mules avec de la nourriture et un bric à brac sans fin (elles ne laissent rien dans la soute, et prennent tout avec elles), montent à l'étage supérieur. Nous partons, et entrons dans un nouveau pays, sans en avoir l'impression.

 
 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    La Plume de Rosa (jeudi, 22 août 2013 08:08)

    l'

  • #2

    Fred (jeudi, 22 août 2013 22:47)

    Desole de corriger mais .... ce sont pas des "mamas" mais des collas ! (prononcer coiyas)